2004_02_23
________________________________________________________________________
SdT volume 10, numero 1.


						LES CITATIONS DU MOIS
		________________________________________________________

		L'Auberge du destin

		La lune aveugle dans le ventre du poisson ;
		Et toi, loin du pays natal
		Tu ne vis ni ne meurs.
		Le Feu des Mages s'est éteint,
		Allume donc une lanterne.

			Abd al Wahab Al Bayyari, Irak (né en 1926).

		La filosofia contempla la ragione,
		onde viene la scienza del vero ;
		la filologia osserva l'autorità del umano arbitrio,
		onde viene la coscienza del certo.

			Vico, Principì di scienza nuova, 1744, § 138

		Vous ne pensez qu'à chercher le Buddha :
		le Buddha est un nom.
		Les hommes, faute de confiance,
		ne veulent connaître que des noms et des phrases.

			Lin-Tsi
		________________________________________________________

		

				SOMMAIRE


1- Coordonnees
	- Bienvenue a F. Plassard, Philippe Lacour, Julien Longhi, Robin
	  Seguy, Hakim Hessas, Ghilene Hazem, Majid Salhi, Pauline
	  Merlet, et Tania Letizia Gobbett.
	- Changement d'adresse pour Marc Arabyan, Eric Batard, Marco
	  Bischofsberger, Didier Bourigault, Cristelle Cavalla, Pierre
	  Dumesnil, Gianfranco Marrone, et Vincent Jouve.

2- Carnet
	- Nominations pour Philippe Grea, Driss Ablali, Cristelle
	  Cavalla, et Finn Frandsen, Ioannis Kanellos.
	- Naissance de Ludovic Hebert.
	- DIFFC : definition de la disquette.
	- Numerisation de Benveniste.
	- Groupe de travail sur interpretation et commentaire de Celan.
	- Reunion publique lundi 8 mars :
	  "Analyses semantiques de corpus philosophiques numerises"

3- Publications
	- Texto! : textes de I. Ivanova, M. Kastberg Sjoblom, R. Kyheng,
	  T. Mezaille, F. Rastier, D. Thouard, M. Valette.
	- Presentation de deux livres de Genevieve Henrot :
	  L'Usage de la forme. Essai sur Les Fruits d'or de N. Sarraute
	  Henry Bauchau poete - Le vertige du seuil

4- Textes
	- Citations : "Un genre ayant atteint son sommet..." (Zibaldone)
	  Intuition isotopique de Gracq : les personnages, hommes et
	  choses.
	- Resumes des interventions a la journee "Philosophie analytique
	  et linguistique : differences et convergences"

5- Appels : Colloques et revues
	- Seminaire interuniversitaire romand de 3ème cycle :
	  "La problématique du langage et les délimitations des sciences
	   humaines en Russie (1er tiers du XXe siècle)"
	  Cret-Berard, mars - decembre 2004.
	- Ecole europeenne d'ete a Lyon, 30 aout - 3 septembre 2004 :
	  "Constitution, transmission, circulation des savoirs relatifs
	   au langage"
		
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111

BIENVENUE AUX NOUVEAUX ABONNÉS

[information réservée aux abonnés]

222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222 Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet 222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222 {FR, 14/02/2004} NOMINATIONS Sont nommés maîtres de conférences : Philippe Grea à l'Université de Nancy Driss Ablali à l'Université de Besançon Cristelle Cavalla à l'Université de Grenoble Sont nommés professeurs : Finn Frandsen, Ecole des hautes études commerciales d'Aarhus Ioannis Kanellos, Enst de Brest 222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222 {FR, 14/02/2004} CARNET BLEU Bienvenue en ce monde sublunaire à Ludovic Hébert (Rimouski). 222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222 {FR, 14/02/2004} DIFFC (Dictionnaire du Franco-Français Contemporain) "Disquette [dìs-kèt'] n.f. : Outils de stockage réputé peu fiable. Cit. : "Je fis deux copies sur disquette, au cas où l'une planterait" (Bernard-Henri Levy, Oeuvres, 2003)"). 222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222 {FR, 14/02/2004} LES PLUS BELLES NUMERISATIONS Pour Benveniste, il faudra quand même prévoir une relecture : PLG, vol. 2, chap. V : L'appareil formel de renonciation ! 222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222 {FR, 14/02/2004} Histoire critique de l'interprétation littéraire Groupe de recherche dirigé par Pierre Judet de la Combe Maison des sciences de l'homme, 54, bd Raspail, 75006 Paris Paul Celan : histoire de l'interprétation, problèmes du commentaire Groupe de travail animé par Werner Wögerbauer, maître de conférences à l'Université de Nantes, délégué au CNRS (UMR 8519 "Savoirs et textes", Université de Lille III). S'inscrivant dans la continuité des recherches initiées en 1988 à la MSH par Jean Bollack, les travaux du groupe portent sur les relations entre commentaire et interprétation, théorie littéraire et acte herméneutique, histoire des disciplines philologiques et pratiques de la lecture ; ils peuvent également concerner les problèmes d'édition et de traduction. Le groupe crée un séminaire ouvert à un public de spécialistes et d'étudiants avancés, organisé à la MSH à raison de neuf séances par an. Les travaux se feront en français sur les textes allemands, sous la forme de "lectures à plusieurs". Certaines des séances (2 ou 3 par an) accueilleront des conférences invitées. Le séminaire s'insère dans un réseau de collaboration national et international : l'UMR "Savoirs et textes", Lille III (dir. Fabienne Blaise), le Centre de recherche sur les conflits d'interprétation, Nantes (dir. Marie-Jeanne Ortemann), le Centre de recherche sur l'histoire de la germanistique du Deutsches Literaturarchiv de Marbach (dir. Christoph König). Calendrier prévisionnel des séances pour 2004 : Les séances ont lieu le vendredi 10 h - 12 h, à la MSH, 54, bd de Raspail, 75006 Paris (s. 215, sauf indication contraire). dates : 12 mars, 2 avril, 7 mai, 11 juin. Contact : Werner Wögerbauer werner.woegerbauer@free.fr ou 7, avenue Charles Gris, 44000 Nantes 222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222 {FR, 14/02/2004} Réunion publique organisée par le Centre de recherche en ingéniérie multilingue, avec le soutien de l'Institut Ferdinand de Saussure. Analyses sémantiques de corpus philosophiques numérisés Lundi 8 mars 14h-16h. Inalco, 2 rue de Lille, 75007 Paris (métro Orsay ou Saint-Germain). Salle des marbres. Porte 124, 1er étage, esc. B (entrée dans la cour). 14h : Dominic Forest (Université du Québec à Montréal) : Assistance informatique à l'analyse thématique des données textuelles : architecture informatique, méthodologie et application au Discours de la méthode de Descartes. 14h45 : Sylvain Loiseau (Université Lille III et UMR 7114) : L'éthos du philosophe chez Deleuze. 15h30-16h : Table-ronde avec Frédéric Cossutta, François Rastier, Mathieu Valette. Eléments bibliographiques : - Abiteboul Olivier (2002) La rhétorique des philosophes, L'Harmattan, Ouverture philosophique, Paris. - Bourdieu P. (1988) L'ontologie politique de Martin Heidegger, Minuit, Paris. - Cossutta F. (1995) Pour une analyse du discours philosophique, Langages, 119, pp. 12-38. - Depraz N. (1999), Écrire en phénoménologue -Une autre époque de l'écriture, Encre Marine, Fougères-Paris. - Forest, D. (2002). Lecture et analyse de textes philosophiques assistées par ordinateur : application d?une approche classificatoire mathématique à l'analyse thématique du Discours de la méthode et des Méditations métaphysiques de Descartes. Mémoire de maîtrise, Montréal, Université du Québec à Montréal. http://www.unites.uqam.ca/lanci/forest/docs/Dominic_Forest_2002.pdf - Forest, D. et Meunier, J.-G. (2000). La classification mathématique des textes : un outil d'assistance à la lecture et à l'analyse de textes philosophiques. In Rajman, M. & Chappelier, J.-C. (eds.). Actes des 5es Journées internationales d'Analyse statistique des Données Textuelles, 9-11 mars 2000, EPFL, Lausanne, Suisse. Volume 1, pages 325 à 329. http://www.cavi.univ-paris3.fr/lexicometrica/jadt/jadt2000/pdf/63/63.pdf - Galay, J.-L. (1977) Philosophie et invention textuelle -essai sur la poétique d'un texte kantien, Klincksieck, coll. Horizons du langage, Paris. - Loiseau S. (2003) "Philosophical discourse from autonomy to engagement : Deleuze commentator of Spinoza", in Flottum K. & Rastier F., éd. (2003), Academic discourse -Multidisciplinary Approaches, Novus, Oslo. - Maingueneau D. (1987) Nouvelles tendances en analyse du discours, Hachette, Paris. - Rastier F. (2001) L'Être naquit dans le langage. Un aspect de la mimésis philosophique, Méthodos, I, 1, Septentrion, Lille. - Rastier F. (2001) Arts et sciences du texte, PUF, Paris. - Rastier F. (2003) " Semantics of theoretical texts ", in Kjersti Flottum et François Rastier (éds) Academic Discourse, Multidisciplinary Approaches, Oslo, Novus, pp. 15-35. 333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333 Publications Publications Publications Publications Publications 333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333 {Kyheng 09/02/2004, et FR 14/02/2004} TEXTO! Le site continue son expansion : 124.560 visites en 2003 contre 70.000 en 2002. 2004 commence assez bien. Les nouveautés de la dernière mise à jour (décembre 2003) : Dans la rubrique DITS ET INÉDITS : Ivanova, Irina Les sources de la conception du dialogue chez L. Jakubinskij Une analyse de la théorie du dialogue de L.Jakubinskij (1923) qui met en relief ces aspects qui ont été élaborés plus tard dans la linguistique occidentale, et qui pointe sur les sources de cette théorie. Kastberg Sjöblom, Margareta Comment l'ordinateur peut-il servir dans l'étude d'un texte littéraire ? Quel est l'intérêt d'analyser la distribution des parties du discours dans un corpus littéraire informatisé, et de quelle façon cette analyse peut-elle contribuer à la compréhension de l'utilisation et de la fonction des catégories grammaticales ? Kyheng, Rossitza Aux origines du principe dialogique. L'étude de Iakoubinskiy : une présentation critique (2003) La théorie dialogique de Iakoubinskiy, bien qu'écrite dans les années vingt du XXe siècle, surprend aujourd'hui aussi bien par son originalité, que par son actualité : on retrouve posés chez cet auteur plusieurs domaines et orientations de la recherche linguistique moderne. Ainsi l'apport théorique de Iakoubinskiy témoigne-t-il d'une "précocité" linguistique hors du commun. Mézaille, Thierry Thématiques littéraires - enseignement des textes numériques. Pour un accès sémantique et didactique aux banques textuelles (2003) Comment utiliser de vastes corpus littéraires numérisés dans une application concrètement réalisable et applicable à l'enseignement du français ? Quel type d'activité est-il pertinent de proposer sur le texte numérisé, sachant qu'il induit de nouveaux modes de lecture ? Rastier, François Le langage comme milieu : des pratiques aux oeuvres (2003) Le langage n'est pas un instrument, mais le milieu où nous vivons. L'organe du langage, c'est la société. Corrélativement, le langage n'a pas d'origine, car il est à l'origine, sinon de tout, du moins des mythes d'origine, néodarwiniens ou non. Le langage est un milieu et non une simple faculté : c'est pourquoi, dans la phylogenèse, aussi loin que l'on croie remonter, il n'apparaît pas après l'homme. Ils vont toujours ensemble, et se définissent l'un l'autre. Thouard, Denis Qu'est-ce que les Lumières pour le premier Romantisme ? Chimie, Witz, maximes et fragments : Friedrich Schlegel et Chamfort (2003) Le romantisme semble bien s'inscrire dans le grand mouvement de rejet des Lumières, mouvement qui trouve en Allemagne son impulsion dans les interventions originales de Hamann, Herder et Jacobi. La critique des Lumières, notamment en Allemagne, s'inscrit dans une géopolitique de la pensée, le refus des modèles anglais et français, identifiés à ces Lumières modernes, ouvrant la place à un destin spirituel original. Valette, Mathieu Détection et interprétation automatique de contenus illicites et préjudiciables sur Internet. Un exemple de Sémantique textuelle appliquée : le projet PRINCIP La plate-forme multilingue de détection de pages web racistes et révisionnistes PRINCIP met en jeu une analyse sémantique globale, multi-critères, et différentielle des documents reposant à la fois sur les propositions théoriques de la linguistique textuelle et les possibilités offertes par l'implémentation dans un système multi-agents, tout en se démarquant des approches ontologiques classiques. _______________________ Dans la rubrique LIENS ET LIANES : * Ent'revues : la Revue des revues http://www.entrevues.org/ Retrouvez sur ce site non commercial les coordonnées de 1826 revues culturelles et scientifiques. Le site pourvoit une recherche par domaine ainsi qu'une recherche par mot-clé. Dans la rubrique ARCHIVES : Les archives de la liste Sémantique des textes (SdT) : volume 9 (2003). http://www.revue-texto.net/Archives/SdT/Archives_SdT.html#2003 333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333 {FR, 14/02/2004} LIVRES DE GENEVIEVE HENROT * L'Usage de la forme. Essai sur Les Fruits d'or de Nathalie Sarraute (Padova, Unipress, 2000), Toute réalité neuve, pour accéder à l'existence, "exige la création de nouveaux modes d'expression, de nouvelles formes" (Sarraute). Cette lecture poétique des Fruits d'or s'attache à saisir, avec un petit équipement théorique, des formes, des procédés, des choix de style inédits, engagés intimement dans le sens original du roman. Elle étudie de près des phénomènes ineffables -comme la modulation du rythme, espiègles -comme tel clin d'oeil intertextuel, microscopiques -comme l'usage des guillemets et des tirets pour encadrer la parole rapportée, vertigineux -comme ces subtiles imbrications de phrases en chute libre vers les gouffres du tropisme. Il apparaît ainsi combien le roman Les Fruits d'or mérite de tenir le milieu d'une oeuvre éblouissante de nouveauté. * Henry Bauchau poète - Le vertige du seuil, Genève, Droz, 2003 Henry Bauchau : "Il y a quelque chose de mystérieux dans la capacité, par des instruments linguistiques, de rejoindre le sens de ce qui a été créé comme une sorte de trésor intérieur." In Les Constellations impérieuses d'Henry Bauchau, colloque de Cerisy 21-31 juillet 2001, actes publiés sous la direction de Marc Quaghebeur, Bruxelles, Labor, "Archives du futur", p. 162. Quatrième de couverture Romancier, dramaturge, diariste, essayiste, Henry Bauchau est d'abord poète. Riche des liens qu'elle a tissées avec des genres ainsi côtoyés, son oeuvre poétique accompagne et prolonge le cheminement intérieur exposé dans les autres écrits. Interrogeant un demi-siècle de poésie ininterrompue (de Géologie, 1958 à Exercice du matin, 1999), cet essai critique dégage les rôles que l'écrivain attribue aux représentations du seuil -saisi à même le temps, l'espace, le corps, et le discours- ainsi qu'à celles des vertiges qui leur sont étroitement associés. Attentives aux formes, aux thèmes et aux motifs qui, d'un recueil à l'autre, en nourrissent l'univers imaginaire, les lectures proposées par Geneviève Henrot sont lumineuses. Notamment redevables de la linguistique textuelle et d'une herméneutique inspirée de la psychanalyse, elles lui permettent d'éclairer habilement l'aventure erratique et féconde d'un poète qui se définit comme "natif de [ses] ruines surgissantes". Présentation Rendu célèbre par ses deux derniers romans (Oedipe sur la route, 1991 et Antigone, 1997), Henry Bauchau est cependant d'abord poète, et ne se refuse jamais à ce mode d'expression si "impérieux". Au contraire, comme en témoignent les nombreux livres de poèmes et les journaux de l'écrivain, la poésie a constamment côtoyé la fiction comme un dense contrepoint, une "autre rive" où poser des passerelles thématiques, une "essence" d'inspiration distillée à partir du rêve et du fantasme. Il était urgent qu'un demi siècle de poésie ininterrompue (de Géologie, 1958 à Exercice du matin, 1999) inspire un essai approfondi, à la fois porté par une analyse fouillée et tendu vers une vision d'ensemble. Familière des outils linguistiques contemporains comme des suggestions de la psychanalyse, attentive à la genèse et à l'élaboration formelle comme aux sillons de sens, cette lecture d'Henry Bauchau poète retrace, dans un Vertige du seuil saisi à même le temps, l'espace, le corps et le discours, l'aventure erratique et féconde d'un poète "natif de [s]es ruines surgissantes ". Présentation de l'auteur Geneviève Henrot est docteur en Philosophie et Lettres (Université Catholique de Louvain-La-Neuve, Belgique) et enseigne actuellement la langue et la linguistique françaises à l'Université de Padoue (Italie). Son intérêt pour la poétique et les formes de l'expression s'applique à des écrivains contemporains de littérature française (M. Proust, N. Sarraute, P. Quignard...) et belge d'expression française (H. Bauchau, G. Simenon, G. Compère). Elle a écrit Délits/Délivrance. Thématique de la mémoire proustienne (Padova, Cleup, 1991), L'Usage de la forme. Essai sur Les Fruits d'or de Nathalie Sarraute (Padova, Unipress, 2000), et de nombreux articles publiés entre autres dans les revues Poétique, Bulletin d'Informations proustiennes, Bulletin Marcel Proust, Francofonia, Strumenti critici, Studi francesi, Lettres romanes et Textyles. 444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444 Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes 444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444 {FR, 14/02/2004} ENCORE D'AUTRES CITATIONS ! "Un genre ayant atteint son sommet n'offre plus rien de neuf : on ne peut plus s'y montrer original, et sans cet élément, on n'atteint pas de sommet. On pourrait également y faire preuve d'originalité, mais... on confond le genre avec ce chemin, comme si c'était le seul, tandis que mille autres pourraient peut-être mieux y conduire... Zibaldone Au passage, cet extrait de Gracq dans "en lisant en écrivant" (p.5) que l'on pourrait lire comme une belle intuition isotopique (et "motivale"...) : "Les personnages [...] dans un roman tout comme dans la vie, vont et viennent, parlent, agissent, tandis que le monde garde son rôle apparent et passif de support et de décor. Pourtant quelque chose les rapproche puissamment, qui ne tient aucune place dans la vie réelle : hommes et choses, toute distinction de substance abolie, sont devenus à égalité matière romanesque -à la fois agis et agissants, actifs et passifs, et traversés en une chaîne ininterrompue par les pulsions, les tractions, les torsions de cette mécanique singulière qui anime les romans, qui amalgame sans gêne dans ses combinaisons cinétiques la matière vivante et pensante à la matière inerte, et qui transforme indifféremment sujets et objets -au scandale compréhensible de tout esprit philosophique- en simples matériaux conducteurs d'un fluide." 444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444 {FR, 14/02/2004} JOURNEE COORDONNEE PAR George-Elia SARFATI (U. Clermont I, UMR 6065, Laboratoire Dyalang) Philosophie analytique et linguistique : différences et convergences RESUMES DES INTERVENTIONS 6 FEVRIER 2004 GEORGES-ELIA SARFATI (U. CLERMONT II, UMR 6065, LABORATOIRE DYALANG) "LA MEDIATION ANALYTIQUE ET LA QUESTION LINGUISTIQUE DU SENS COMMUN" L'évolution d'un secteur des sciences du langage montre que l'influence de la philosophie analytique a été régulière depuis plusieurs décennies. Cette détermination disciplinaire peut en effet se comprendre à partir de trois points de mutation : le tournant linguistique de la philosophie d'où procède le tournant pragmatique de la linguistique, et, dans un dernier moment, le tournant topique de la pragmatique notamment marqué par une réflexion accrue sur les conditions de l'énonciation. Dans cette dernière optique, la théorie des lieux communs argumentatifs permet certes de rattacher la pragmatique linguistique à la tradition rhétorique. Mais par delà cette reprise spécifique, la problématisation du rôle du sens commun dans l'articulation du sens rend pertinente une ligne de recherche plus récemment issue du questionnement analytique. ____________________ SIMON BOUQUET (U. PARIS X, UMR 7114, LABORATOIRE MODYCO) "LA PHILOSOPHIE WITTGENSTEINIENNE DES JEUX DE LANGAGE ET SES RAPPORTS AVEC LA LINGUISTIQUE" Dans mon exposé, j'envisagerai les rapports entre la philosophie de Wittgenstein et la linguistique, relativement au concept de "jeux de langage", et ceci sous deux angles : 1. En quoi la philosophie wittgensteinienne des jeux de langage est tributaire des savoirs des sciences du langage. Plus précisément : comment l'évolution de la "première philosophie" (du Tractatus) à la "seconde philosophie" (autour des Investigations philosophiques) s'appuie sur la dualité millénaire des traditions "logico-grammaticale" et "rhétorique/herméneutique" (pour reprendre les termes de Rastier). C'est sur cette base épistémologique que s'éclaire la "rupture anticipée" de Wittgenstein avec ses "continuateurs", qu'ils soient tenants du positivisme logique ou de la philosophie analytique. La position wittgensteinienne, ainsi envisagée dans ses rapports avec les savoirs linguistiques et non plus seulement logiques, apparaît parente de celle de Saussure relativement à la linguistique de la parole -non pas du Saussure du Cours de linguistique générale, mais de celui des textes originaux largement censurés dans le Cours- et celle du Bakhtine des Genres du discours et du Problème du texte. 2. En quoi la philosophie wittgensteinienne des jeux de langage a été largement inexploitée comme source d'inspiration pour la réflexion épistémologique en sciences du langage. En effet, si les philosophes n'ont pas porté suffisamment d'attention à l'épistémologie linguistique qui sous-tend l'évolution de Wittgenstein, cela a eu pour conséquence que les linguistes n'ont guère tiré profit en retour de la réflexion wittgensteinienne (les théories oxoniennes des "speech acts" apparaissent à cet égard plutôt comme anti-wittgensteiniennes). Je m'appliquerai à montrer comment, de fait, la "seconde philosophie" de l'Autrichien offre des fondements précieux pour une linguistique des "genres" ou des "fonctions" du discours. ____________________ ARILD UTAKER (U. DE BERGEN) "WITTGENSTEIN ET LA LINGUISTIQUE" Quelles rencontres entre la philosophie du langage chez Wittgenstein et la linguistique ? Peut-on, à partir de la linguistique, juger de la fécondité de ce qu'il énonce en ce qui concerne le langage, soit négativement comme Chomsky (Wittgenstein est behavioriste), soit positivement en soulignant que son attention à la complexité du langage ordinaire -à l'emploi concret du langage- doit pousser le linguiste dans la direction, par exemple, d'une pragmatique linguistique ? L'exposé va essayer d'indiquer une autre rencontre entre Wittgenstein et la linguistique en respectant la différence entre une science et la philosophie. La thèse à explorer sera qu'en situant Wittgenstein sur un autre niveau que celui des sciences, sa philosophie du langage ne peut ni directement impliquer une critique de la linguistique, ni contribuer directement à l'élaboration d'une linguistique. En revanche, sa pensée peut nourrir la réflexion du linguiste, moins au niveau de son savoir qu'au niveau de sa pensée. Les thèmes d'une telle réflexion : "investigation grammaticale", "jeux de langage", "l'usage des mots", "apprendre une langue", "règles" etc. Ces thèmes ont été largement discutés ces dernières années. On peut distinguer entre deux interprétations : ou accepter qu'il "n'y a pas de métalangage", à savoir qu'on ne peut pas décrire (formuler) directement des règles du langage ou faire le sens linguistique d'un objet, ou affirmer que ce justement cela qu'il faut faire. L'exposé va essayer de développer la première position. En ce sens, une lecture de Wittgenstein qui le sépare d'Austin et de Searle sera proposée, notamment quant à la question des règles ou "système de règles". Dans ce contexte, la distinction chez Austin entre "locutionary" et "illocutionary" sera évoquée. La grammaire au sens wittgensteinien nous indique peut-être un autre chemin en prenant en compte aussi l'expression linguistique. Si l'on accepte qu'il n'y a pas de règles, abstraction faite d'une expression (ou des signes), cela veut dire que pour Wittgenstein, il y aura aussi une "morphologie de l'expression". Finalement, l'exposé va souligner que Wittgenstein envisage le plus souvent le langage à partir de l'apprentissage (cf. ses remarques sur Augustin, au début de Investigations philosophiques, et § 32) dans un sens qu'il faut bien qualifier d'"anthropologique". BIBLIOGRAPHIE Wittgenstein, Ludwig (1953), Philosophische Untersuchungen, trad.fr. Investigations philosophiques, Blackwell, Oxford. Austin, John Langshaw (1961), How to do things with words, Harvard University Press. Searle, John Rodgers (1969), Speech acts, Cambridge University Press. Utaker, Arild, (2002), La philosophie du langage ; une archéologie saussurienne, PUF, chap. 11.3 ("jeux et langage"). ____________________ FRANÇOIS RASTIER (DIRECTEUR DE RECHERCHE, CNRS UMR 7114) "SEMANTIQUE LINGUISTIQUE OU SEMIOTIQUE PHILOSOPHIQUE ?" 1. Le langage est comme on sait un concept philosophique : aussi la philosophie du langage ne se confond aucunement avec la linguistique, qui prend pour objet les langues et leur comparaison, et tient leur diversité pour le problème fondateur qu'elle tente de résoudre par la méthode comparative. Depuis sa disciplinarisation voici deux siècles, la linguistique s'est progressivement autonomisée à l'égard de la philosophie du langage. Cependant, avec l'essor du positivisme logique, qu'ont illustré Carnap, puis Chomsky (son élève), Montague et l'ensemble du paradigme formaliste, on a voulu faire de la "philosophie formelle" l'organon de la linguistique. Elle a naturellement reçu un accueil chaleureux dans le milieu des traitements automatiques du langage. La théorie computationnelle de l'esprit lui ayant attribué une vraisemblance cognitive, la philosophie du langage s'est enfin transposée en philosophie de l'esprit, comme l'a souligné Récanati. Par leur préconception du réel, les modèles proposés participent de la tradition logico-grammaticale. Cependant, une branche de la philosophie du langage, la philosophie du langage ordinaire, s'est rapprochée de la tradition rhétorique (par la théorie des actes de langage), voire herméneutique. L'évolution de Wittgenstein est exemplaire sur ce point, bien qu'elle accuse les limites d'une critique interne. Malgré le "linguistic turn", la philosophie analytique ne manifeste pas grand intérêt pour la linguistique ; mais elle a été pour les linguistes une source d'inspiration, voire de fascination, surtout dans le domaine de la sémantique. 2. La philosophie du langage, du moins dans sa tradition anglo-saxonne, la plus influente en linguistique, a servi à justifier de notables limitations, dont voici quelques unes : - L'ethnocentrisme implicite érige en propriétés du langage des traits des langues européennes dominantes (notamment pour ce qui concerne la division entre parties du discours). Les distinctions ontologiques entre parties du discours, bien qu'infondées linguistiquement, sont à l'origine d'un foule de faux problèmes ; - Le modèle prélinguistique du signe, de tradition aristotélicienne, repris par Ogden et Richards, maintient la problématique de la référence et le postulat du réalisme naïf (revendiqué par Lyons, à la suite de Strawson) ; - Malgré un monisme affiché, un dualisme sépare le signifié, considéré comme pur objet mental, du signifiant, considéré comme simple objet physique ; - Le postulat erroné de la séparabilité du lexique préside à l'édification des ontologies (ex. WordNet) ; - La tripartition sémiotique, entre syntaxe, sémantique et pragmatique, proposée par Morris et Carnap, reprend obscurément l'antique division du trivium entre grammaire, logique et rhétorique. Elle constitue depuis cinquante ans l'obstacle épistémologique principal au développement unifié de la linguistique. 3. Nous rappellerons quelques positions diversement argumentées ailleurs (l'auteur, 2002, 2003) ; elles s'inscrivent dans une perspective déjà clairement articulée par Saussure et des auteurs de la tradition saussurienne, comme Hjelmslev. Abandon décisif de la référence, reconnaissance du statut linguistique (et non logique ou psychologique) des signifiés, indissolubilité du signe, solidarité des plans du langage, définition différentielle des signifiés et des signifiants, intégration de la linguistique à une sémiotique générale, tels sont les principes généraux qui intéressent notre propos. C'est la refondation saussurienne de la sémiotique sur une base linguistique et non philosophique qui est en jeu. Ou bien on en reste à la philosophie du langage, et la sémiotique continue l'entreprise rationnelle et cognitive du néo-thomisme (cf. Eco, 1988) ou bien elle se sépare de la logique scolastique puis scolaire de la référence et de l'inférence, pour poser le problème du statut des objets culturels en tant que performances sémiotiques. Au delà, c'est le rapport entre philosophie et sciences qui se trouve mis en question : dès lors qu'il existe des sciences du langage, unifiées dans la linguistique, la philosophie du langage qui n'en tiendrait pas compte deviendrait un anachronisme. Elle doit laisser place à une philosophie de la linguistique : c'est donc dans le domaine de l'épistémologie de la linguistique que la linguistique et la philosophie du langage peuvent coopérer. QUELQUES REFERENCES Auroux, Sylvain (1996) La philosophie du langage, Paris, PUF. Eco, Umberto (1988) Sémiotique et philosophie du langage, Paris, PUF. Eco, Umberto (1997) Kant e l'ornitorinco, Milan, Bompiani. Fellbaum, Carol, éd. (1998) Wordnet, an electronical lexical database, Cambridge (Mass.), MIT Press. Lyons, John (1980) Sémantique linguistique, Larousse, 1980. Pustejovsky, John (1991) The Generative Lexicon, Computational Linguistics, 17, 4. Rastier, François, éd. (1991) Sémantique et recherches cognitives, Paris, PUF. Rastier, François (1995a) Le terme : entre ontologie et linguistique, La banque des mots, 7, pp. 35-65. Rastier, François (2001a) L'Être naquit dans le langage -Un aspect de la mimésis philosophique, Methodos, I, 1, pp. 103-132. Rastier, François (2001b) Arts et sciences du texte, Paris, PUF. Rastier, François (2001c) L'action et le sens. -Pour une sémiotique des cultures, Journal des Anthropologues, 85-86, pp. 183-219. Rastier, François (2003) Le silence de Saussure ou l'ontologie refusée, in Bouquet, éd., Saussure, Paris, L'Herne, pp. 23-51. Rastier, François et coll. (2002) Semantics for Descriptions, Chicago, Chicago University Press [avec la collaboration de Marc Cavazza et Anne Abeillé]. Saussure, Ferdinand de (1972) Cours de Linguistique générale, éd. Tullio de Mauro, Paris, Payot. Saussure, Ferdinand de (2002) Écrits de linguistique générale, Paris, Gallimard. Strawson, P. F. (1959) Individuals, Londres, Methuen [tr. fr. Les individus, Paris, Seuil, 1979]. 555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555 Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels 555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555 {Seriot, 18/01/2004} Le CRECLECO (Centre de recherche en épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale) de la Faculté des Lettres de l'Université de Lausanne (P. Seriot ; I. Ivanova) et le groupe Langage-Action-Formation de la Section des sciences de l'éducation de l'Université de Genève (J. Friedrich ; J.-P. Bronckart) organisent, en 2004, un Séminaire interuniversitaire romand de 3ème cycle sur le thème: La problématique du langage et les délimitations des sciences humaines en Russie (1er tiers du XXe siècle) * Objectifs L'objectif majeur du séminaire sera d'analyser en profondeur les conceptions du langage qui ont été développées, dans le 1er tiers du XXe, par des auteurs russes relevant de différentes disciplines des sciences humaines. Trois thématiques et/ou approches de la langue seront plus particulièrement abordées : les approches formalistes, les approches dialogiques et les approches phénoménologiques. L'examen de ces conceptions devrait permettre également d'analyser la manière dont les auteurs concernés ont abordé les questions relatives aux limites respectives des disciplines et des objets, et ont formulé des problématiques transversales ou communes aux sciences humaines (par exemple : dépassement du positivisme ; thème de la culture et de la communauté humaine ; relations entre progrès, évolution et développement ; relation entre activité, forme et conscience ; délimitation de l'individuel et du social). Dans la mesure où les modalités de travail impliqueront la lecture et le commentaire de textes originaux (traduits et éventuellement re-traduits), ce séminaire sera aussi l'occasion d'un examen attentif des appareils conceptuels effectivement proposés par les auteurs, ainsi que des problèmes et enjeux que posent leur traduction/adaptation dans les langues contemporaines. * Modalités de travail Le séminaire sera organisé en six journées thématiques (trois fois deux journées consécutives) et deux journées de colloque. Pour chaque journée thématique, la matinée sera consacrée à la lecture collective d'un texte ou d'un extrait de texte original d'un auteur, et l'après-midi sera consacrée à des exposés de spécialistes de l'auteur concerné, ainsi qu'aux discussions. * Avant-programme Les dates des journées thématiques sont définitivement fixées. Le choix des textes soumis à la lecture est partiellement établi. Les contacts sont en cours avec les conférenciers sollicités ; le nom de ces derniers apparaît donc sous réserve de leur approbation définitive. 27/28 mars 2004 : Les approches formalistes de la langue Textes en lecture : - un texte émanant de la "préhistoire" du concept de forme (de la lecture de Hegel par les slavophiles : K.Aksakov - un texte de l'un des formalistes "officiels" (Khlebnikov, Tynianov ou Zhirmunski) Exposés sollicités : - Irina Sirotkina : La psychanalyse et le formalisme - Maxim Schapir (Moscou) - Patrick Seriot : Le concept de forme grammaticale dans la linguistique en Russie à la fin du 19e siècle. - Marc Weinstein 11/12 juin 2004 : Les approches dialogiques de la langue Textes en lecture : - De la parole dialogale (L. Jakubinskij) - un extrait re-traduit de la 2ème partie de Marxisme et philosophie du langage (V.N. Voloshinov) Exposés sollicités : - Irina Ivanova - Sylvie Archaimbault - Marie-Cécile Berteau (Munich) : Le moi dialogique ; Buber et Humboldt - C. Brandist (Bakhtin Center, Sheffield) - Daniel Faïta 15/16 octobre 2004 : Les approches phénoménologiques de la langue Textes en lecture : - La forme intérieure du mot. Etudes et variations sur un thème de Humboldt (G.G. Spêt) - La logique de la forme musicale ou La philosophie des noms (A. Losev) Exposés sollicités : - Maryse Dennes : La conception de la langue chez Spêt - Janette Friedrich : Psychologie et linguistique chez Spêt - Annett Jubara : La philosophie du nom de Losev comme réaction à la linguistique contemporaine - Frances Nethercott : Bergson en Russie Décembre 2004 : Colloque de synthèse Intervenants sollicités (première liste) - V. Moltchanov (Moscou) - A. Ponzio - S. Romashko (Moscou) - D. Shepherd (Bakhtin Center, Sheffield) * Conditions de participation Les journées thématiques se dérouleront en principe au Centre du Crêt-Berard, dans la campagne vaudoise ; le lieu du colloque n'est pas encore établi. Conformément aux modalités de fonctionnement des 3ème cycles romands, les frais de déplacement et de séjour des doctorants et étudiants de 3ème cycle de Suisse romande sont entièrement pris en charge. Des formulaires d'inscription seront prochainement adressés aux unités des universités romandes qui pourraient être intéressées. Les organisateurs examinent par ailleurs les possibilités de prise en charge (au moins partielle) des doctorants et étudiants post-grade des universités françaises. Les frais de déplacement et de séjour des intervenants sollicités seront évidemment également pris en charge. Pour tout renseignement complémentaire, s'adresser à : - Patrick Seriot : Patrick.Seriot@slav.unil.ch - Jean-Paul Bronckart : Jean-Paul.Bronckart@pse.unige.ch 555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555 {FR, 14/02/2004} Ecole européenne d'été: CONSTITUTION, TRANSMISSION, CIRCULATION DES SAVOIRS RELATIFS AU LANGAGE Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines, Lyon du 30 août au 3 septembre 2004 Le programme vous sera communiqué ultérieurement A partir du 15 mars 2004 : consulter le site web : http://ecolethem.ens-lsh.fr/ contact : elisabeth.lazcano@linguist.jussieu.fr Cette école est organisée par le laboratoire d'Histoire des théories linguistiques, avec le soutien : de l'ENS-LSH, de l'Université de Paris7, du Ministère de l'Education Nationale et de la Recherche, du Centre National de la Recherche Scientifique, de la Société d'histoire et d'épistémologie des sciences du langage. Responsables scientifiques Sylvie Archaimbault, Directrice de Recherche au CNRS, directrice de l'UMR 7597 ; et Christian Puech, Maître de conférence à l'Université de Paris III, membre de l'UMR 7597. Comité d'organisation A Lyon : Jean-Claude Zancarini (ENS-LSH), Afifa Zenati (ENS-LSH), Laurent Delacroix (ENS-LSH). A Paris : Sylvie Archaimbault (CNRS UMR 7597), Sophie Fisher (EHESS), Elisabeth Lazcano (CNRS UMR 7597), Jacqueline Léon (CNRS UMR 7597), Francine Mazière (Université de Paris XIII, UMR 7597), Christian Puech (Université de Paris III, UMR 7597). Comité Scientifique Sylvain Auroux, Directeur de Recherche au CNRS en détachement, Directeur de l'ENS Lyon ; Djamel Kouloughli, Directeur de Recherche au CNRS, membre de l'UMR 7597 ; Eni Orlandi, Professeur à l'Université de Campinas (Brésil) ; Christian Puech, Maître de Conférence à l'Université de Paris III, membre de l'UMR 7597 ; Jürgen Trabant, Professeur à la Freie Universität de Berlin. Public concerné : Chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, en linguistique, histoire des théories linguistiques, histoire des sciences, histoire, philosophie ; Etudiants de 3e cycle de toutes nationalités en Histoire des théories linguistiques, histoire, histoire des sciences , histoire des idées, philosophie ; Enseignants de français, histoire, philosophie. THEME : Linguistique et histoire des sciences GRANDS AXES DU PROGRAMME Il s'agira d'abord d'essayer de préciser le degré de pertinence et les limites de la notion de tradition. Cette notion s'est imposée en histoire des sciences du langage sitôt qu'il s'est agi de prendre en compte la "longue période" et d'envisager un dépassement de l'occidentalo-centrisme caractéristique des travaux antérieurs. Elle permet de poser plusieurs questions historiographiques cruciales pour l'histoire des idées linguistiques : - Sur le long terme, au sein d'une même tradition, on voit apparaître, s'estomper et réapparaître des thèmes théoriques dans des contextes scientifiques différents. S'agit-il des mêmes thèmes ? Qu'est-ce qui préside à l'oubli et aux résurgences dans les traditions ? - Dans l'espace et le temps, les traditions autochtones différentes ne sont pas "étanches". Comment se "traduisent-elles" les unes dans les autres ? - Enfin, si la notion de tradition suppose cumulativité, conservation de l'acquis et transmission, le propre des traditions de savoir (versus traditions religieuse, culturelle, artistique...) est la possibilité de "l'invention". Qu'en est-il de l'invention dans les traditions linguistiques ? - Le rôle capital joué par l'écriture dans l'émergence d'une conscience métalinguistique invite à se pencher sur la nature et les fonctions de la mise en forme matérielle des savoirs. - Examen du rôle joué par l'exemplification (une certaine disposition des "données"), par la rupture de l'ordre discursif linéaire d'exposition (dispositifs de décontextualisation des "faits" dans la mise en forme paradigmatique et tabulaire) etc. La mise en circulation de manuels, l'effort de diffusion et de reformulation des savoirs apparaît très vite dans les traditions : selon quelles contraintes ? Avec quels effets ? Quel rôle, enfin, l'histoire de la discipline joue-t-il dans la prise de conscience d'une identité disciplinaire ? Dans la production des connaissances ? etc, etc. Modalités pédagogiques L'école combinera chaque jour des cours en séance plénière et des ateliers. Les ateliers fonctionneront à partir des documents (polycopiés, photocopies...) fournis par deux animateurs complémentaires. Ils donneront l'occasion d'une synthèse en fin de journée. Le choix pédagogique qui a été fait est que tous les intervenants participent à la totalité des travaux pendant les 5 jours, au même titre que les participants, afin de remplir au mieux les objectifs fixés : - Faire connaître les travaux d'histoire et d'épistémologie au delà du cercle des spécialistes en histoire des théories linguistiques : linguistes, historiens, historiens des autres disciplines, philosophes... et former les membres de la communauté scientifique à la méthodologie utilisée en histoire des théories linguistiques. - Croiser les regards des historiens et philosophes des sciences, et ceux des linguistes et historiens de la linguistique sur un même objet : le langage. Le thème retenu pour l'École Thématique est donc un thème en partie méthodologique concernant principalement le domaine HTL, mais susceptible de confronter des "expériences" dans d'autres domaines. Les résultats des travaux donneront lieu à la production d'un ouvrage collectif issu de l'Ecole d'été, et à un projet de valorisation : retransmission en direct accessible sur Internet des cours, ainsi que des synthèses des travaux d'atelier, et production a posteriori sur support multimedia des films accompagnés de matériaux critiques et pédagogiques. Pré-requis : Plus que des connaissances préalables sur l'activité du langage et la diversité des langues, il est souhaitable, pour profiter au mieux de la formation, de montrer un intérêt pour les savoirs relatifs au langage (grammaires, dictionnaires, textes linguistiques et philosophiques, etc.) Procédure d'évaluation : - Validation éventuelle dans le Carnet de l'étudiant de troisième cycle - Certificat de participation sur demande - Un questionnaire, à remplir de façon anonyme, sera remis à chaque participant (y compris les intervenants). Un bilan sera tiré de ce questionnaire et distribué à tous les participants et organismes partenaires. Modalités d'inscription Le nombre des places à l'Ecole européenne d'été étant limité, nous vous demanderons de remplir un formulaire de pré-inscription. La date limite des pré-inscriptions est fixée au : 15 avril 2004 Le comité scientifique opérera un choix des candidatures, et les participants retenus recevront un dossier qu'ils devront retourner avec le paiement des frais d'inscription, pour assurer leur inscription définitive. Les frais d'inscription sont fixés à 100 euros pour les étudiants, 150 euros pour les autres participants. Ces frais d'inscription comprennent l'hébergement et les repas. 555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555