2000_10_04

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SdT volume 6, numero 3.

 

 

                                                                                LES CITATIONS DU MOIS

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                                        "Toute l'histoire attestera cette observation :

                                          les mots plutôt que les choses mènent les

                                          hommes"

                                        Les Révolutions de Paris, n°108, 30 juillet 1791

 

                                        "Il n'y a pas de pères, il n'y a que des fils

                                          errants, en quête de signes" (Marc Weitzmann)

                                        ________________________________________________

 

                          

 

                                                     SOMMAIRE

 

 

1- Coordonnees

             - Bienvenue a Carine Duteil.

             - Boyan Manchev, Jean-Michel Fortis et Pierre Dard changent

               d'adresse.

 

2- Carnet

             - These de Bogna Opolska-Kokoszka :

                           Analyse du discours philosophique d'Emmanuel Levinas

                           selon la eémantique interpretative.

             - Meditation d'un anthropologue.

             - Programme du seminaire Semantique des Textes (F. Rastier).

             - Seminaire Construction du lexique en contexte et en situation,

               (Jean-Pierre Caprile).

             - Nouvelle liste : LaLiF (Langue et Litterature Françaises).

             - Poste vacant : Prof. of Semiotics, Technical Univ. of Berlin.

 

3- Publications

             - Philippe Willemart :

                           Proust, poete et psychanalyste.

             - Dominique Le Roux, Jean Vidal :

                           Verbatim, une expérience de capitalisation

                           d'entretiens qualitatifs.

             - Damon Mayaffre :

                           Le poids des mots -Le discours de gauche et de droite

                           dans l'entre-deux-guerres.

             - site Texto!: presentation editoriale et dernieres publications

             - Pascal Vaillant, Semiotique des langages d'icones :

               compte-rendu de Francois Rastier.

 

4- Textes

             - Le grammairien interprete et homme de lettres,

               par Ange Politien (1492), et autres references utiles.

 

5- Appels : Colloques et revues

             - "Corpus litteraires -recueil et numerisation, analyses

                assistees, didactique", Paris VII, 20-21 octobre 2000.

             - "Semantique et archeologie : aspects experimentaux",

                Ecole francaise d'Athenes, 18-19 novembre 2000.

             - "Saussure apres un siecle", Geneve-Archamps, 24-27 juin 2001.

                          

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Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees

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BIENVENUE AUX NOUVEAUX ABONNÉS

[information réservée aux abonnés]

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Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet

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{FR, 02/10/2000}

 

Bogna Opolska-Kokoszka a soutenu récemment auprès de l'Université

Jagellonne (Cracovie) sa thèse : Analyse du discours philosophique

d'Emmanuel Levinas selon la sémantique interprétative.

 

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{FR, 02/10/2000}

 

L'ANTHROPOLOGIE

 

Un correspondant anthropologue, dont nous protégeons l'anonymat, nous

adresse cette méditation rhapsodique :

 

  "L'Anthropologie coexiste avec le symbolisme,

   mais qu'a t-elle fait de la symbolisation ?

   Vit avec la mythologie,

   mais qu'a-t-elle fait de l'herméneutique,

   du texte, de l'interprétation et de la philologie ?

   En un mot quelle place fait-elle à la Culture, aux actes de culture ?

   Culture accessible, nous voudrions le montrer,

   par la plurielle, la multimodale analyse

   du fleuve infiniment ondoyant

   des performances sémiotiques".

 

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{FR, 02/10/2000}

 

SEMINAIRES

 

                                        Séminaire Sémantique des Textes

                                                     Année 2000-2001

 

François RASTIER

Directeur de recherche

 

La linguistique a longtemps évité de prendre les textes pour objet. Ce

séminaire présente diverses approches des textes, et des développements

récents et inattendus, de la philologie numérique à l'herméneutique

matérielle. La rhétorique, la stylistique, la thématique, la poétique

sont aussi questionnées.

 

 

Premier semestre :

 

1. Université Paris VII, 2, place Jussieu, 75005 Paris, Métro Jussieu.

UFR Sciences des textes et documents.

Les jeudi de 16h à 18h, salle 212, tour centrale, 2ème étage.

 

Jeudi 30 novembre, 16h-18h :            Philologie et herméneutique

 

Jeudi   7 décembre, 16h-18h : Sémantique et rhétorique

 

Jeudi 14 décembre, 16h-18h :             Thématique et topique

 

2. Institut national des langues et civilisations orientales [Centre de

Recherches en Ingéniérie Multilingue], 2 rue de Lille, 75007 Paris.

Les jeudi de 17h à 19h, Salons de l'Inalco, escalier C, deuxième étage.

 

Jeudi 11  janvier, 17h-19h :    Le modèle contextuel du signe

                                                     et les plans du langage

 

Jeudi 18  janvier, 17h-19h :    Le texte I : Disciplines "scientifiques"

 

Jeudi 25  janvier, 17h-19h :    Le texte II : Disciplines "littéraires"

 

Jeudi 1er février, 17h-19h :    Ecritures numériques et interactivité

 

 

Contact électronique : lpe2@ext.jussieu.fr

Site du séminaire virtuel :  http://www.msh-paris.fr/texto/

 

                                        ___________________________

 

ILPGA de PARIS 3-Sorbonne Nouvelle/LACITO du CNRS

École Doctorale 268 : Langage & langues. Description, théorisation,

transmission - DEA 910975 : "Sciences du langage et traductologie"

 

                                        SÉMINAIRE DE DEA 2000-2001

 

Jean-Pierre CAPRILE  (caprile@vjf.cnrs.fr)

 

Construction du lexique en contexte et en situation : dans des

communautés utilisant une langue africaine, un français régional...

Parmi les thèmes :

Sémiotique culturelle, langages (tradition orale, écritures,

gestuelles...), texte et sémantique, activités de la personne incarnée /

du sujet énonciateur.

 

Premier cours et accueil le lundi 4 décembre, 17h30-19h30,

salle de la bibliothèque africaine, 3e étage.

Ensuite tous les quinze jours, Lundi, 17h30-19h30,

n°19, rue des Bernardins, 75005 Paris (Métro Maubert-Mutualité).

 

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{FR, 02/10/2000}

 

UNE NOUVELLE LISTE

 

                                        Présentation de la liste LaLiF :

                                        Langue et Littérature Françaises

 

La vocation internationale de LALIF en fait un lieu de rencontre et de

débats entre amateurs et spécialistes de tous pays, francophones ou non.

Organe de discussions et d’échanges d’expériences, elle fait aussi

connaître les travaux, publications, colloques, formations.

Interdisciplinaire (ou indisciplinée?), la liste Langue et Littérature

françaises s'ouvre sans exclusive à toutes les disciplines éclairant les

textes littéraires. Elle privilégie l'articulation entre langue et

littérature et reconnaît l'évidence que la littérature est un art du

langage. La liste se veut à la fois un lieu de débats et d'informations.

Prenant pour objet privilégié les textes littéraires, elle poursuit

l'objectif de resserrer les liens entre les arts et les sciences du

langage et oeuvre pour la modernisation et l'élargissement des études

littéraires comme des sciences du langage. Dépassant les querelles

d'école et les frontières académiques, elle entend favoriser le débat

entre courants : rhétorique, poétique, stylistique, sémiotique, analyse

du discours, pragmatique, sémantique textuelle, philologie,

herméneutique, thématique, etc. Elle prend donc le parti du pluralisme.

Au-delà des disputes sur la scientificité, elle entend ainsi prendre une

place dans la vie intellectuelle et l'actualité culturelle.

 

La liste est modérée par François-Charles Gaudard et Michel Gailliard.

Les correspondants peuvent s'exprimer, s'ils le jugent préférable, dans

une autre langue que le français, pourvu qu'elle soit de diffusion

internationale (anglais, castillan, etc.) Ils sont priés de signer leurs

messages. Pour éviter tout virus informatique, il est conseillé d'éviter

les documents attachés, y compris les signatures en attachement.

 

ABONNEMENT:

Envoyer un courrier à François-Charles Gaudard (gaudard@univ-tlse2.fr)

ou à Michel Gailliard (gailliar@univ-tlse2.fr ).

Sans sujet

Message: abonner: Nom Prénom adresse

 

La liste LALIF a été créée en février 2000 à l'initiative de

François-Charles Gaudard, professeur de Langue et Littérature françaises

(Linguistique   françaiseStylistique) à l'université de Toulouse Le

Mirail,

François Rastier, directeur de recherche au CNRS (Sciences du langage),

et Michel Ballabriga, professeur en Sciences du langage (Sémiotique et

Sémantique textuelle).

Elle est animée par Christine Calvet, ASI, dans le cadre du Pôle

Lettres-Langues.

 

Adresse postale :

             Pôle Lettres-Langues LALIF - Maison de la Recherche

             5 allées Antonio Machado, 31058 TOULOUSE CEDEX 1.

 

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{FR, 02/10/2000}

 

OFFRE D'EMPLOI

 

VACANCY

The position of a

             Professor of Semiotics (Payscale/BesGr. C 3 with tenure)

is vacant in the

             Research Centre for Semiotics at the

             Technical University of Berlin.

 

Chiffre: 1-85

 

End for sending application : November 2nd , 2000

 

Tasks :

Research and teaching in theoretical and applied semiotics ;

Organisation of the postgraduate study program in semiotics ;

Description and comparative analysis of sign systems (such as word,

image, music, gesture, design) ;

Cooperation in interdisciplinary research projects within culture

studies and cognitive science

 

Requirements :

The prerequisites for the position are defined in § 100 of the Berliner

Hochschulgesetz (= Berlin University law; a copy of which can be sent on

request) ; Habilitation or comparable qualification.

 

Applications should be sent to

             Der Praesident der Technischen Universitaet Berlin

             Department/Fachbereich 1

             Communication and history/

             Kommunikations- und Geschichtswissenschaften

             The Dean Prof. Dr. Peter Erdman

             Sekr. EB 18

             Strasse des 17. Juni 135

             D-10623 Berlin

             Germany,

referencing the chiffre above, until November 2nd, 2000.

 

The Technical University of Berlin (TUB) is an equal opportunity

employer and encourages all qualified applicants to apply. As the TUB is

striving to increase its woman quota in fields where men dominate the

faculty staff, it will be given preference to qualified women.

Qualified candidates with disabilities will also be given preference.

 

You can find the advertisement in the Internet at

             http://www.tu-berlin.de/IIA/

 

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Publications Publications Publications Publications Publications

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{Willemart, 22/10/1999}

 

Philippe Willemart nous signale son dernier livre :

"Proust, poète et psychanlayste". Paris,   L'Harmattan, 1999.

 

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{Le Roux, 02/06/2000, 23/06/2000}

 

Je porte à votre connaissance un article que Jean Vidal et moi même

avons récemment publié dans le BMS et qui peut peut-être vous

intéresser : il s'agit d'une expérience de capitalisation (et donc

de réutilisation dans le cadre d'analyses secondaires) d'entretiens

qualitatifs dans un contexte d'entreprise.

 

LE ROUX , D. & VIDAL, J. - "Verbatim, une expérience de capitalisation

d'entretiens qualitatifs", BMS (Bulletin de méthodologie sociologique),

janvier 2000, n° 65, pp. 58-65.

 

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{FR, 02/10/2000}

 

VIENT DE PARAITRE

 

Damon Mayaffre (mayaffre@unice.fr)

                                        Le poids des mots

Le discours de gauche et de droite dans l'entre-deux-guerres

Maurice Thorez, Léon Blum, Pierre-Etienne Flandin et André Tardieu

(1928-1939)

Paris, Honoré Champion, Lettres numériques n°1 (collection dirigée par

Étienne Brunet et François Rastier), 2000, 800 p.

 

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{FR, 02/10/2000}

 

TEXTO!

 

La plupart de nos lecteurs connaissent le site Texto !

 

 

* Présentation éditoriale :

 

                                                     Texto!

                                        http : //www.msh-paris.fr/texto/

 

Animé par l'équipe Sémantique des textes (CNRS), Texto! est un site

consacré au sens et à l'interprétation. Son point d'ancrage principal

est donc la sémantique, en particulier la sémantique des textes, mais

aussi les sémantiques lexicales, diachroniques, cognitives... Outre la

linguistique, d'autres disciplines, comme l'herméneutique et la

philologie sont naturellement questionnées. Par ailleurs, comme

aujourd'hui l'accès aux textes se développe avec les banques textuelles

numérisées, tout ce qui concerne leur exploitation assistée est

bienvenu : il faut en effet développer de nouveaux modes de lecture et

d'interprétation.

 

Texto! ne respecte guère la séparation entre les lettres et les

sciences ; et la théorie l'intéresse autant que la pratique. Texto! est

sensible à l'éthique de la discussion ; fuyant la routine des

gate-keepers, il peut publier des textes qui ne se soucient pas trop des

habitudes académiques, et se réserve de favoriser des genres oubliés ou

négligés, comme la lettre ou l'entretien. Il refuse l'esprit de lobby

-car la recherche ne se fait pas avec de la complaisance et des renvois

d'ascenseur. Cela lui permet traiter sur un même pied les jeunes

chercheurs et les vétérans : la valeur n'attend pas la notoriété, et

d'ailleurs la jeunesse est un défaut qui se corrige toujours trop vite.

Bref, Texto! cherche un juste déséquilibre entre les tristes nécessités

académiques, les saines exigences scientifiques et les incoercibles

ambitions intellectuelles : que les dernières l'emportent !

 

 

* Récemment publiés :

 

inédits :

 

- Statistique textuelle : une approche empirique du sens à base

d'analyse distributionnelle

(auteur : Valerie Beaudoin)

 

- Une application de la théorie du rythme à l'analyse du vers français

(auteur : Pierre Lusson)

 

 

N'hésitez pas à faire part de vos avis, propositions et suggestions aux

responsables du site,  François Rastier (lpe2@ext.jussieu.fr) et

Frédéric Pierron (pierron@free.fr) : ils seront les bienvenus !

 

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{FR, 02/10/2000}

 

COMPTE RENDU

 

Pascal Vaillant, Sémiotique des langages d'icônes, Paris, Champion, 1999.

 

Cet ouvrage reprend la première partie d'une thèse de sciences

cognitives, intitulée "Interaction entre modalités sémiotiques,

de l'icône à la langue", et soutenue en septembre 1997 à l'Université

Paris XI Orsay. Ce travail interdisciplinaire intéressait la sémiotique

et l'informatique, secondairement la sémantique. Il a donné lieu à un

système opérationnel développé à Thomson-CSF : développé à l'intention

des handicapés, il produit des phrases à partir d'icônes. Ce système de

génération était un bon exemple d'une réalisation en TALN qui met la

sémantique à une place primordiale, conservant à la syntaxe un rôle

important, mais secondaire.

 

Dans cet ouvrage novateur et maîtrisé, l'auteur, après une introduction

concise, étudie successivement la nature de l'iconicité, les plans de

description des systèmes de signes, la grammaire des signes iconiques,

la sémantique multimodale et l'intersémiotique, enfin les langages de

pictogrammes.

 

Didactique, précis, l'auteur procède sans triomphalisme. Il fait preuve

d'autonomie intellectuelle, sans reprendre systématiquement les

positions de tel ou tel auteur. Son éclectisme critique, son éthique de

la discussion sont bienvenus.

 

La réflexion sémiotique est bien menée, même quand elle a un peu trop

tendance à postuler l'unité du signe iconique, comme d'ailleurs celle du

signe linguistique, et à se focaliser sur la nature des signes plutôt

que sur leurs modes de combinaison.

 

L'auteur considère l'image et le langage comme des modalités. Cependant,

ni l'image ni le langage ne sont (à mon avis) des modalités : le langage

est bien entendu un type de système susceptible de manifestations

graphiques ou auditives. Certes, comme le positivisme a réduit les

signes à leurs signifiants, il réduit les systèmes de signes à leur

modalité. Mais on peut échapper à cette réduction. Dans la modalité

visuelle, on pourrait par exemple distinguer des sémiotiques

irréductibles, comme la peinture ; et des sémiotiques réductibles, comme

l'icône. Les sémiotiques réductibles sont traductibles ou transposables

(on pourrait lire du bout des doigts des icônes en relief).

 

Par ailleurs la multimodalité ne rend aucunement compte de

l'intersémioticité, car plusieurs systèmes sémiotiques peuvent interagir

dans une même modalité : chant, texte illustré, etc. Complémentairement,

la question de la "multimodalité" conduit à réfléchir aussi au caractère

plurisémiotique de la langue (ponctuations, morphèmes, intonation).

 

L'auteur utilise largement les systèmes théoriques issus de la

linguistique, comme celui de Hjelmslev : ils s'appliquent bien aux

icônes, et il n'y a rien de surprenant à cela. Les langages d'icônes ont

en effet été conçus comme des "langues parfaites", c'est-à-dire en

quelque sorte comme des nomenclatures ou terminologies. Voici quelques

traits qui en témoignent.

(i) Les icônes sont univoques : à une icône correspond un et un seul

concept ou une et une seule proposition. Les langages d'icônes ne

connaissent pas la synonymie, ni l'équivoque. Les variations des

occurrences par rapport aux types ne sont pas pertinentes.

(ii) Les langages d'icônes ont une compositionalité nulle ou très

restreinte ; pas ou peu d'effets de contexte, ni de détermination du

local par le global. Aussi ils n'ont pas de dimension textuelle.

(iii) À la différence des langues, les langages d'icônes ne sont pas

doublement articulés (les icône ne sont pas décomposables en unités plus

petites).

(iv) Enfin, quand ils connaissent des évolutions diachroniques, ce n'est

pas sur le mode graduel des langues, mais par décision stipulée. En

outre, les modifications de l'inventaire des icônes ne changent pas le

système, car les icônes ne sont pas interdéfinies.

 

Faut-il en conclure que les modèles linguistiques ont une validité

étendue, ou que les systèmes d'icônes sont en fait des langues

drastiquement restreintes à une série de termes ? Je pencherais pour la

seconde hypothèse. Martine Cornuéjols a par exemple montré dans Sens du

mot, sens de l'image (L'Harmattan, Paris, à paraître, p. 313) que la

durée du traitement d'une icône dépend du nombre de syllabes du mot

correspondant ! En tout cas, on ne peut étendre aux images en général

les conclusions qui valent pour les icônes.

 

Le problème de l'iconicité soulève celui de la ressemblance. La

ressemblance n'est cependant qu'un effet illusoire du référentialisme

-et les théories de l'iconicité dérivent en général de cette

problématique. On pourrait leur objecter que n'est pas le signifiant qui

ressemble au référent, mais l'inverse : on apparie dans le référent

perçu et dans le signifiant les mêmes traits canoniques. C'est alors

la doxa qui permet l'appariement (par exemple, une tortue, c'est lent,

et ça a une carapace) : la pertinence canonique est une doxa. Comme

telle, elle conserve une autonomie par rapport aux référents supposés.

L'auteur souligne par exemple que les téléphones actuels ne ressemblent

guère aux téléphones iconiques. En effet, toute icône est canonique dès

son institution.

 

L'auteur reprend à son compte et développe une solution proposée naguère

(dans Rastier, Cavazza, Abeillé, Sémantique pour l'Analyse, Paris,

Masson, 1994) : il y a "multimodalité" ou plus exactement

intersémioticité quand un système (dans une "modalité") joue le rôle

d'interprétant pour l'interprétation d'un autre système dans une autre

modalité. C'est alors le parcours interprétatif qui est

intersémiotique : les modalités ne sont pas traitées en parallèle, mais

en interaction. Ce que l'auteur généralise en étendant le concept

d'afférence est alors un parcours interprétatif intersémiotique.

 

Cet ouvrage fait déjà référence dans un domaine encore peu étudié,

malgré l'ommiprésence des icônes. Pascal Vaillant s'y affirme d'emblée

comme un des meilleurs sémioticiens de la nouvelle génération.

 

F. Rastier,

Texte paru dans le dernier numéro de la revue In Cognito (17).

 

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{FR, 02/10/2000}

 

DEUX SORTES DE GRAMMAIRIENS

 

Toujours d'actualité, Ange Politien, répond ainsi, en 1492 (date

mémorable aussi à cet égard), à  ses collègues qui lui reprochaient de

s'attaquer à Aristote, lui qui n'est qu'un grammairien :

 

"Je me déclare interprète d'Aristote ; il ne me revient pas de dire si

je suis à la hauteur, mais je me déclare assurément interprète, non pas

philosophe. En fait, eussé-je été l'interprète d'un roi, me croirais-je

pour cela le roi lui-même ? Est-ce que Donat ou Servius, chez nous,

Aristarque ou Zénodote, chez les Grecs, se déclarent incontinent poètes,

du fait qu'ils interprètent, il est vrai, des poètes ? Et ce Philopon

alors, disciple d'Ammonius et condisciple de Simplicius, n'est-il pas un

interprète digne d'Aristote ? Pourtant, nul ne l'appelle philosophe,

mais tous grammairien. Eh quoi ? Ne sont-ils pas grammairiens ce

Xénocrite de l'île de Chos, et aussi bien les deux rhodiens, Aristocle

et Aristée, que les alexandrins Antiogone et Didyme, et également le

plus célèbre de tous, Aristarque ? Cependant, tous interprétèrent les

livres d'Hippocrate (comme le témoigne Erotianus) et d'autres encore

exposèrent en détail les livres de Galien, mais personne ne croit pour

autant qu'ils soient des médecins. Les grammairiens doivent, en fait,

expliquer et interpréter tout genre d'écrivain, les poètes, les

historiens, les philosophes, les médecins, les jurisconsultes. Notre

époque, qui s'y connaît si peu dans les choses anciennes, a relégué dans

un cercle étroit le grammairien ; mais, auprès des Anciens, cet ordre

avait tant d'autorité qu'ils (i.e. les grammairiens) étaient les seuls

censeurs et juges de tous les écrivains, si bien qu'ils étaient

également appelés critiques. Ainsi, comme le dit Quintilien, ils ne se

permettaient pas seulement de marquer les passages dignes de censure

avec de petites virgules, mais aussi d'éloigner de la famille, tels des

enfants illégitimes, les livres apocryphes ; bien plus, ils décrétaient,

à leur guise, ceux qui faisaient partie de l'ordre des auteurs, et ceux

qui en étaient exclus. En effet, grammairien ne signifie rien d'autre en

grec qu'homme de lettres en latin ; mais nous l'avons réduit à un jeu

trivial, comme dans une arrière-boutique. Ainsi les hommes de lettres

peuvent légitimement se plaindre et se tourmenter l'âme au même titre

que tel joueur de flûte, dénommé Antigénide. Celui-ci tolérait avec peu

de sang-froid que les trompettistes funéraires fussent nommés joueurs de

flûte : de même, les hommes de lettres peuvent s'indigner de ce que

soient appelés grammairiens ceux qui enseignent les premiers éléments.

Ceux-ci étaient nommés, chez les Grecs, non grammairiens mais petits

grammairiens, non  hommes de lettres, mais instituteurs (litteratores),

chez les Latins. Mais assez parlé des grammairiens, revenons à moi-même.

Evidemment ce n'est pas parce que j'interprète les philosophes que je

prétends au nom de philosophe comme à un titre caduc, ou m'en arroge un

qui appartient à un autre. Je vous demande si vous me réputez tellement

insolent et sot que, si quelqu'un m'appelait juriconsulte ou médecin, je

ne croirai pas qu'il se moque décidément de moi. Toutefois, depuis

longtemps je produis (et je voudrais que cela semblât dit sans

arrogance) à la fois des commentaires sur le droit civil et sur les

auteurs de médecine, et, qui plus est, avec beaucoup de souci ; de là,

je ne prétends qu'au seul nom de grammairien. Je demande d'ailleurs que

cette dénomination ne soit jalousée par personne, même si certains

demi-doctes la méprisent comme vulgaire et misérable."

(trad. Fosca Mariani Zini).

                                        ___________________________

 

Ego me Aristotelis profiteor interpretem : quam idoneum, non attinet

dicere ; sed certe interpretem profiteor, philosophum non profiteor. Nec

enim si regis quoque essem interpres, regem me esse ob id putarem. Nec

apud nos Donatus, puta, Servius, apud Graecos Aristarchus et Zenodotus,

continuo se poetas profitentur, quoniam quidem poetas interpretentur. An

non Philoponus ille, Ammonii discipulus Simpliciique condiscipulus,

idoneus Aristotelis est interpres ? At eum nemo philosophum vocat, omnes

grammaticum. Quid non grammaticus etiam Cous ille Xenocritus, et rhodii

duo Aristocles atque Aristeas, et alexandrini item duo Antigonus ac

Didymus, et omnium celeberrimus idem ille Aristarchus ? Qui tamen omnes

(ut Erotianus est auctor) Hippocratis interpretati sunt libros ; sicuti

alii quoque quos Galenus enumerat ; nec eos tamen quisquam medicos esse

ob id putat. Grammaticorum enim sunt haec partes, ut omne scriptorum

genus, poetas, historicos, oratores, philosophos, medicos, iureconsultos

excutiant atque enarrent. Nostra aetas, parum perita rerum veterum,

nimis brevi gyro grammaticum sepsit : et apud antiquos olim tantum

auctoritatis hic ordo habuit, ut censores essent et iudices scriptorum

omnium soli grammatici, quos ob id etiam criticos  vocabant ; sic ut non

versus modo (ita enim Quintilianus ait) censoria quadam virgula notare,

sed libros etiam qui falso viderentur inscripti, tanquam subdititios,

submovere familia permiserint sibi ; quin auctores etiam quos vellent

aut in ordinem redigerent, aut omnino eximerent numero. Nec enim aliud

grammaticus graece, quam latine litteratus  : nos autem nomen hoc in

ludum trivialem detrusimus, tanquam in pistrinum. Itaque iure conqueri

nunc literati possent et anino angi, quo nomine Antigenides ille tibicen

angebatur. Ferebat Antigenides parum aequo animo, quod monumentarii

ceraulae tibicines dicerentur : indignari litterari possunt, quod

grammatici nunc appelentur etiam qui prima doceant elementa. Caeterum

apud graecos hoc genus non grammatici sed grammatistae non litterati

apud latinos sed litteratores, uocabantur. Verum alias de grammaticis :

nunc ad me redeo. Non scilicet philosophi nomen occupo ut caducum, non

arrogo ut alienum, propterea quod philosophos enarro. Rogo vos, adeon'

esse me insolentem putatis aut stolidum, ut si quis iurisconsultum me

salutet aut medicum, non me ab eo derideri prorsus credam ? Commentarios

tamen iamdiu (quod sine arrogantia dictum videri velim) simul in ius

ipsum civile simul in medicinae auctores parturio, et quidem multis

vigiliis ; nec aliud inde mihi nomen postulo quam grammatici. Hanc mihi

rogo appellationem nemo invideat, quam semidocti quoque aspernantur, ceu

vilem nimis et sordidam .

(Ange Politien (1492 [1971]) Lamia, in Opera, I, Turin, La Bottega

d'Erasmo, p. 460.)

 

Analyse conseillée : Mariani Zini, F. (1999)

"Ange Politien : la grammaire philologique entre poésie et philosophie",

Chroniques italiennes, n° 58-59, pp. 157-172.

 

Quelques références utiles :

 

1 - Denys le Thrace, Technè, § 1, De la grammaire. [in Jean Lallot, éd.,

La grammaire de Denys le Thrace, Paris, Editions du CNRS, 1989].

2 - Augustin d'Hippone (427 [1949]) De doctrina christiana, II, 11, 16

(pp. 257 et 259).

3 - Ange Politien (1492 [1971]) Lamia, in Opera, I, Turin, La Bottega

d'Erasmo, p. 460.

4 - Baruch Spinoza (1670 [1965]) Traité théologico-politique, Paris,

Garnier, ch. VII.

5 - Johann Martin Chladenius (1742) Einleitung zur richtigen Auslegung

vernünfftiger Reden und Schrifften, Préface, b4-5. [trad. in Szondi, P.

(1989) Introduction à l'herméneutique littéraire, Paris, Cerf,

pp. 21-22.]

6 - Friedrich Schlegel (1798 [1996]) Fragments de l'Athenaüm. [in Denis

Thouard, éd.,  Critique et herméneutique et dans le premier romantisme

allemand, PUL, 1996, p. 262].

7 - Schleieirmacher, F. (1819 [1987]) L'exposé abrégé de 1819, § 4. [in

Kimmerle, H., éd., Herméneutique, Genève, Labor et Fides, pp. 118-119.]

8 - Dilthey (1900 [1996]) La naissance de l'herméneutique, in Oeuvres,

t. VII, Paris, Editions du Cerf, pp. 303-304.

9 - Spitzer, L. (1948 [1970]) Arts du langage et linguistique, in Etudes

de Style, Paris, Gallimard, pp. 60-61.

10 - Szondi, P. (1962 [1981]) Sur la connaissance philologique, in

Bollack, J., éd., Poésies et poétiques de la modernité, Lille, PUL,

1981, pp. 23-24.

11 - Jean Bollack (1989) préface à Szondi, P., Introduction à

l'herméneutique littéraire, Paris, Cerf, p. XII et pp. XV-XVI.

12 - Umberto Eco (1992) Les limites de l'interprétation, Paris,

Gallimard, pp. 46-47.

13 - Denis Thouard (1996) Introduction à Critique et herméneutique et

dans le premier romantisme allemand, PUL, 1996, pp. 15-17.

 

N.B. : Ces textes sont recueillis en annexe à F. Rastier, 1998 :

L'herméneutique matérielle, in F. Mattei, éd., Encyclopédie

philosophique universelle, t. IV, Paris, PUF, pp. 619-629.

 

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{FR, 02/10/2000}

 

                                        CORPUS LITTÉRAIRES

             - RECUEIL et NUMÉRISATION, ANALYSES ASSISTÉES, DIDACTIQUE

 

Colloque du groupe Sémantique des textes

organisé par François Rastier et Franck Neveu

vendredi 20 et samedi 21 octobre 2000

Université Paris VII, 2, place Jussieu, 75 005 Paris [métro Jussieu]

amphi 24 [derrière la tour centrale, au pied de la tour 24,

rez-de-chaussée].

 

Après le rouleau et le codex, le calame et l'imprimerie, les textes

numérisés ouvrent de nouvelles pratiques de l'écrit, qui intéressent au

premier chef l'ensemble des études littéraires. L'établissement et le

codage des éditions numériques suscite un renouveau de la philologie.

L'essor de la linguistique de corpus peut permettre de discerner plus

rigoureusement les variations selon les époques, les discours, les

genres et les textes. Enfin, l'accès aux banques textuelles autorise la

convocation immédiate des corpus de travail et renouvelle les parcours

de lecture. De nouvelles applications, documentaires, pédagogiques,

critiques, apparaissent : aide à l'interprétation, création de

sous-corpus à pertinence enrichie, etc. Ce colloque entend faire le

point des recherches et des applications actuelles, sans triomphalisme,

frilosité esthétique ni pruderie technique.

 

Vendredi 20 octobre :

 

9h45-10h :       François Rastier, CNRS, Paris

             Introduction

10h-11h :         André Salem (Université Paris III)

             Les unités de l'analyse lexicométrique

11h-12h :         Michel Bernard (Université Paris III)

             Le vocabulaire spécifique d'une oeuvre

14h-15h :         Evelyne Bourion (CNRS, Paris)

             Lectures non-linéaires dans La Comédie Humaine

15h-16h :         Denise Malrieu et François Rastier (CNRS, Paris)

             Genres littéraires et variations morphosyntaxiques

16h-17h :         Valérie Beaudouin (CNET)

             Le rythme des 75 000 alexandrins de Corneille et Racine

 

Samedi   21 octobre :

 

10h-11h :         Étienne Brunet (Université de Nice)

             Comment mesurer la distance entre deux textes ?

11h-12h :         Alain Vuillemin (Université d'Artois)

             L'avenir de la lecture interactive

14h-15h :         Bénédicte Pincemin (INRP)

             Modes de consultation de textes littéraires numérisés

             pour l'enseignement du français -Bilan et propositions

15h-16h :         Thierry Mézaille (Professeur de Lycée, Pau)

             Pratiques pédagogiques et textes numériques

16h-17h : Table ronde animée par Franck Neveu (Université Paris VII).

Avec la participation de Jean-Didier Wagneur (BNF) et de Guy Denhière

(CNRS, Psychologie cognitive).

 

Entrée libre. Contact : lpe2@ext.jussieu.fr ou fneveu@ext.jussieu.fr

Site : http://www.msh-paris.fr/texto/

 

Colloque organisé avec le soutien du Programme Cognitique et de

l'Université Paris VII, UFR Sciences des textes et documents.

 

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{02/10/2000}

 

INTERDISCIPLINARITÉ

 

L'Ecole française d'Athènes organise les 18 et 19 novembre 2000

un colloque "Sémantique et archéologie" : le point de vue interprétatif

sera étudié, tant pour ce qui concerne les textes des archéologues,

comme les carnets de fouilles, que pour la sémiotique des objets

culturels.

 

Le programme est en ligne sur le site web (http://www.efa.gr),

ou directement

             http://www.efa.gr/informatique/colloque.htm

 

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{FR, 02/10/2000}

 

                                        SAUSSURE APRES UN SIÈCLE

 

Colloque international, Genève-Archamps, 24-27 juin 2001

 

 

PROPOS DU COLLOQUE

 

Après un siècle, le nom de Ferdinand de Saussure désigne toujours,

à quelques égards, une énigme. Cette énigme se nourrit, peut-être

aujourd'hui plus encore qu'hier, de l'histoire singulière d'une

réception.

En effet la pensée saussurienne aura été connue, reconnue, interprétée,

critiquée, en un mot assimilée par l'histoire des idées, bien avant

d'être découverte dans ses textes originaux. Schématiquement -si l'on

excepte les importants travaux de grammaire comparée qui ont valu au

jeune Saussure, dès 1879, une première gloire, non posthume celle-là-,

les deux premiers tiers du XXe siècle ont été profondément marqués, dans

les sciences du langage et plus généralement en sciences humaines, par

la réception du Cours de linguistique générale, alors que le dernier

tiers du siècle aura été celui de la réception progressive d'un héritage

retardé : celui des textes originaux qui sous-tendent le célèbre

Cours -notes d'étudiants et manuscrits autographes du maître sur la

"linguistique générale "-, ainsi que de nombreux autres textes, notes,

brouillons, ébauches portant notamment sur la mythologie et sur la

poésie.

 

L'intrication de ces divers champs de réflexion est, en elle-même,

un aspect de l'énigme saussurienne, mais, paradoxalement, ce n'est

peut-être pas tant l'auteur des longues recherches sur les mythes ou

sur les anagrammes poétiques -recherches saluées naguère comme la

face cachée d'une réflexion dont la linguistique aurait été la face

apparente- qui sera resté le plus profondément dans l'ombre. Au

contraire, on peut tenir que ce qui est longtemps demeuré, et demeure

probablement encore le plus méconnu chez Saussure, c'est précisément ce

qui semblait le mieux connu : sa pensée sur la "linguistique générale",

cachée qu'elle est derrière l'ouvrage de linguistique le plus en vue du

siècle. Ainsi en va-t-il d'une fameuse lettre volée ; et l'expression

choisie par Jean Starobinski pour emblème de la poétique anagrammatique

de Saussure -Les mots sous les mots- s'applique aussi parfaitement à la

réception de sa "linguistique générale".

 

Si les textes originaux de la méditation saussurienne sur le langage et

sur sa science, en quelque sorte grattés comme ceux d'un palimpseste

sous les lignes du livre de 1916, n'ont été dévoilés et étudiés que

lentement au cours de la seconde moitié du XXe siècle, ce n'est

cependant qu'au XXIe qu'ils deviendront facilement accessibles, à la

fois lisibles dans leur continuité et servis par la philologie requise.

Leur totalité, peut-être provisoire, s'est en outre enrichie d'un fonds

considérable retrouvé à la fin des années 1990 lors d'une rénovation de

l'orangerie de l'Hôtel de Saussure à Genève. Affirmons-le donc sans

ambages : aujourd'hui se dessinent, brisant une épaisse gangue de

préjugés, les lignes et les thèmes d'une réflexion passablement

méconnue.

 

Il convient d'insister sur ce Saussure caché, théoricien de la

linguistique, parce que, contrairement aux autres " Saussure, c'est

parfois à tort qu'on croit le connaître. Mais cette insistance ne doit

pas nous faire négliger le mythographe et le poéticien, le critique

littéraire ou le commentateur de la philosophie hindoue. Tous méritent

une attention égale, tant éditoriale que théorique -et il reste

certainement beaucoup à faire à ces deux égards - car toutes ces faces

d'un Saussure qui est bien évidemment unique se déterminent et

s'éclairent mutuellement. Ainsi, par exemple, les études sur les

légendes germaniques se préoccupent explicitement du "signe au sens

philosophique". Et il semble évident que les "autres Saussure"

entretiennent un rapport particulier avec le domaine d'une linguistique

de la parole, sans qu'on puisse pour cela soutenir qu'ils en

circonscrivent le champ.

 

Enfin, surplombant tous ces Homonymes, il y a le théoricien d'une

"science" -c'est-à-dire en fait d'un point de vue- plus large que la

linguistique : cette "science des signes au sein de la vie sociale"

projetée sous le nom de sémiologie ou encore de signologie (et qu'on

peut commodément, en accord avec un usage contemporain, nommer

sémiotique). Quelles que soient les irrésolutions épistémologiques, les

difficultés ou les succès contrastés de la sémiotique aujourd'hui, il y

a probablement lieu de revenir à cet aspect du projet saussurien, et

l'on pourra y revenir d'autant mieux qu'on l'informera par l'ensemble

des textes originaux que le Cours a recouvert de son ombre monumentale.

 

S'il est probablement trop tôt pour parler d'une renaissance de la

pensée saussurienne, le renouveau procédera -procède déjà-, comme

toujours, de la réception des textes, notamment ceux des deux éditions

(Ecrits de linguistique générale et Leçons de linguistique générale) qui

saluent, dans la Bibliothèque de Philosophie de Gallimard, l'entrée de

la "linguistique générale" de Saussure dans le troisième millénaire.

 

Le présent colloque a pour but de présenter des témoignages

documentaires nouveaux -philologiques, biographiques, bibliographiques,

iconographiques- sur Ferdinand de Saussure, mais, plus encore, de

demander à des penseurs d'horizons divers leur témoignage personnel, qui

prendra peut-être la forme d'une réponse à cette interrogation : comment

leur lecture d'une réflexion appartenant au précédent "tournant du

siècle", lecture souvent précoce dans leur vie intellectuelle,

a-t-elle cohabité avec les avancées de la pensée de ce siècle et,

particulièrement, avec les avancées de leur propre pensée ? Autrement

dit : comment la pensée de Saussure vit-elle aujourd'hui en eux?

 

 

SECTIONS

 

I. Linguistique :

1. Comparatisme, 2. Phonologie, 3. Sémantique, 4. Poétique.

 

II. Sémiologie et philosophie du langage

 

III. Mythographie

 

IV. Textes et documents

 

 

COMITÉ D'ORGANISATION

 

Marie-José Béguelin (Universités de Fribourg et de Neuchâtel)

[marie-jose.beguelin@unifr.ch]

Simon Bouquet (Université de Paris X-Nanterre)

[Simon.Bouquet@ifs.cur-archamps.fr]

Rudolf Engler (Université de Berne) [r.engler@datacomm.ch]

François Rastier (CNRS, Paris) [lpe2@ext.jussieu.fr]

 

 

LIEUX ET DATES

 

Les séances se tiendront pour partie à Genève, pour partie au Centre

universitaire et de recherche d'Archamps, qui offre à quelques minutes

de Genève une infrastructure homogène (y compris les prestations

hôtelières) et les meilleures conditions de confort et de convivialité.

 

Le colloque s'ouvrira le Dimanche 24 juin 2001 à 14 heures

et se terminera le Mercredi 27 juin à 15 heures.

 

 

HÉBERGEMENT, REPAS, NAVETTES ARCHAMPS-GENÈVE

 

L'hébergement hôtelier est assuré sur le site d'Archamps. Les repas

sont pris sur le site du colloque, sauf deux dîners prévus à Genève.

Des navettes Archamps-Genève sont assurées.

 

 

PUBLICATION

 

Un contrat a été signé avec les Editions de l'Herne (Paris) pour la

publication, fin 2001, d'un Cahier de l'Herne "Ferdinand de Saussure"

(500 pages) qui contiendra les contributions du colloque (350 pages)

ainsi que des documents inédits présentés lors du colloque (textes de

F. de Saussure et iconographie : 150 pages).

 

 

ADRESSE DU COLLOQUE

 

Institut Ferdinand de Saussure

Centre universitaire et de recherche, 74166 Archamps, France.

ifsgenev@ifs.cur-archamps.fr

                                        ___________________________

 

NB :                  L'Institut Ferdinand de Saussure

 

L'Institut Ferdinand de Saussure est une organisation scientifique

internationale, dont le siège opérationnel est établi au Centre

universitaire de formation et de recherche d'Archamps (French Geneva

Campus). Il poursuit deux objectifs : (1) le développement des études

sur les textes saussuriens et la pensée saussurienne ; (2) la promotion,

fidèle au projet de Ferdinand de Saussure, de nouveaux modes

d'interdisciplinarité dans la perspective d'une "science des signes au

sein de la vie sociale".

 

Les pôles d'activité (actuels ou en phase d'élaboration) de l'institut

sont : (1) l'organisation de rencontres scientifiques internationales,

de conférences et de programmes de publications ; (2) l'animation d'un

centre international de recherches pour susciter et coordonner des

partenariats avec les universités, les organismes de recherche et les

entreprises ; (3) la réflexion sur l'enseignement de la

multidisciplinarité en sciences humaines ; (4) l'organisation de stages

et d'écoles d'été ; (5) la gestion d'un centre de documentation et

d'archives couvrant les domaines des études saussuriennes, de la

réflexion multidisciplinaire sur les sciences humaines et des sciences

sémiotiques.

 

L'Institut Ferdinand de Saussure est patronné par les professeurs

Claude Lévi-Strauss, Rudolf Engler et Jean Starobinski.

 

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2000_11_29

 

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J'attire votre attention sur l'annonce ci-après (§5) de deux Journées

qui ont lieu très prochainement : l'une vendredi (1er décembre), l'autre

le 8 décembre. BP.

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