2000_10_04
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SdT volume 6, numero 3.
LES CITATIONS DU MOIS
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"Toute l'histoire attestera cette observation :
les mots plutôt que les choses mènent les
hommes"
Les Révolutions de Paris, n°108, 30 juillet 1791
"Il n'y a pas de pères, il n'y a que des fils
errants, en quête de signes" (Marc Weitzmann)
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SOMMAIRE
1- Coordonnees
- Bienvenue a Carine Duteil.
- Boyan Manchev, Jean-Michel Fortis et Pierre Dard changent
d'adresse.
2- Carnet
- These de Bogna Opolska-Kokoszka :
Analyse du discours philosophique d'Emmanuel Levinas
selon la eémantique interpretative.
- Meditation d'un anthropologue.
- Programme du seminaire Semantique des Textes (F. Rastier).
- Seminaire Construction du lexique en contexte et en situation,
(Jean-Pierre Caprile).
- Nouvelle liste : LaLiF (Langue et Litterature Françaises).
- Poste vacant : Prof. of Semiotics, Technical Univ. of Berlin.
3- Publications
- Philippe Willemart :
Proust, poete et psychanalyste.
- Dominique Le Roux, Jean Vidal :
Verbatim, une expérience de capitalisation
d'entretiens qualitatifs.
- Damon Mayaffre :
Le poids des mots -Le discours de gauche et de droite
dans l'entre-deux-guerres.
- site Texto!: presentation editoriale et dernieres publications
- Pascal Vaillant, Semiotique des langages d'icones :
compte-rendu de Francois Rastier.
4- Textes
- Le grammairien interprete et homme de lettres,
par Ange Politien (1492), et autres references utiles.
5- Appels : Colloques et revues
- "Corpus litteraires -recueil et numerisation, analyses
assistees, didactique", Paris VII, 20-21 octobre 2000.
- "Semantique et archeologie : aspects experimentaux",
Ecole francaise d'Athenes, 18-19 novembre 2000.
- "Saussure apres un siecle", Geneve-Archamps, 24-27 juin 2001.
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Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees
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BIENVENUE AUX NOUVEAUX ABONNÉS
[information réservée aux abonnés]
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{FR, 02/10/2000}
Bogna Opolska-Kokoszka a soutenu récemment auprès de l'Université
Jagellonne (Cracovie) sa thèse : Analyse du discours philosophique
d'Emmanuel Levinas selon la sémantique interprétative.
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{FR, 02/10/2000}
L'ANTHROPOLOGIE
Un correspondant anthropologue, dont nous protégeons l'anonymat, nous
adresse cette méditation rhapsodique :
"L'Anthropologie coexiste avec le symbolisme,
mais qu'a t-elle fait de la symbolisation ?
Vit avec la mythologie,
mais qu'a-t-elle fait de l'herméneutique,
du texte, de l'interprétation et de la philologie ?
En un mot quelle place fait-elle à la Culture, aux actes de culture ?
Culture accessible, nous voudrions le montrer,
par la plurielle, la multimodale analyse
du fleuve infiniment ondoyant
des performances sémiotiques".
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{FR, 02/10/2000}
SEMINAIRES
Séminaire Sémantique des Textes
Année 2000-2001
François RASTIER
Directeur de recherche
La linguistique a longtemps évité de prendre les textes pour objet. Ce
séminaire présente diverses approches des textes, et des développements
récents et inattendus, de la philologie numérique à l'herméneutique
matérielle. La rhétorique, la stylistique, la thématique, la poétique
sont aussi questionnées.
Premier semestre :
1. Université Paris VII, 2, place Jussieu, 75005 Paris, Métro Jussieu.
UFR Sciences des textes et documents.
Les jeudi de 16h à 18h, salle 212, tour centrale, 2ème étage.
Jeudi 30 novembre, 16h-18h : Philologie et herméneutique
Jeudi 7 décembre, 16h-18h : Sémantique et rhétorique
Jeudi 14 décembre, 16h-18h : Thématique et topique
2. Institut national des langues et civilisations orientales [Centre de
Recherches en Ingéniérie Multilingue], 2 rue de Lille, 75007 Paris.
Les jeudi de 17h à 19h, Salons de l'Inalco, escalier C, deuxième étage.
Jeudi 11 janvier, 17h-19h : Le modèle contextuel du signe
et les plans du langage
Jeudi 18 janvier, 17h-19h : Le texte I : Disciplines "scientifiques"
Jeudi 25 janvier, 17h-19h : Le texte II : Disciplines "littéraires"
Jeudi 1er février, 17h-19h : Ecritures numériques et interactivité
Contact électronique : lpe2@ext.jussieu.fr
Site du séminaire virtuel : http://www.msh-paris.fr/texto/
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ILPGA de PARIS 3-Sorbonne Nouvelle/LACITO du CNRS
École Doctorale 268 : Langage & langues. Description, théorisation,
transmission - DEA 910975 : "Sciences du langage et traductologie"
SÉMINAIRE DE DEA 2000-2001
Jean-Pierre CAPRILE (caprile@vjf.cnrs.fr)
Construction du lexique en contexte et en situation : dans des
communautés utilisant une langue africaine, un français régional...
Parmi les thèmes :
Sémiotique culturelle, langages (tradition orale, écritures,
gestuelles...), texte et sémantique, activités de la personne incarnée /
du sujet énonciateur.
Premier cours et accueil le lundi 4 décembre, 17h30-19h30,
salle de la bibliothèque africaine, 3e étage.
Ensuite tous les quinze jours, Lundi, 17h30-19h30,
n°19, rue des Bernardins, 75005 Paris (Métro Maubert-Mutualité).
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{FR, 02/10/2000}
UNE NOUVELLE LISTE
Présentation de la liste LaLiF :
Langue et Littérature Françaises
La vocation internationale de LALIF en fait un lieu de rencontre et de
débats entre amateurs et spécialistes de tous pays, francophones ou non.
Organe de discussions et d’échanges d’expériences, elle fait aussi
connaître les travaux, publications, colloques, formations.
Interdisciplinaire (ou indisciplinée?), la liste Langue et Littérature
françaises s'ouvre sans exclusive à toutes les disciplines éclairant les
textes littéraires. Elle privilégie l'articulation entre langue et
littérature et reconnaît l'évidence que la littérature est un art du
langage. La liste se veut à la fois un lieu de débats et d'informations.
Prenant pour objet privilégié les textes littéraires, elle poursuit
l'objectif de resserrer les liens entre les arts et les sciences du
langage et oeuvre pour la modernisation et l'élargissement des études
littéraires comme des sciences du langage. Dépassant les querelles
d'école et les frontières académiques, elle entend favoriser le débat
entre courants : rhétorique, poétique, stylistique, sémiotique, analyse
du discours, pragmatique, sémantique textuelle, philologie,
herméneutique, thématique, etc. Elle prend donc le parti du pluralisme.
Au-delà des disputes sur la scientificité, elle entend ainsi prendre une
place dans la vie intellectuelle et l'actualité culturelle.
La liste est modérée par François-Charles Gaudard et Michel Gailliard.
Les correspondants peuvent s'exprimer, s'ils le jugent préférable, dans
une autre langue que le français, pourvu qu'elle soit de diffusion
internationale (anglais, castillan, etc.) Ils sont priés de signer leurs
messages. Pour éviter tout virus informatique, il est conseillé d'éviter
les documents attachés, y compris les signatures en attachement.
ABONNEMENT:
Envoyer un courrier à François-Charles Gaudard (gaudard@univ-tlse2.fr)
ou à Michel Gailliard (gailliar@univ-tlse2.fr ).
Sans sujet
Message: abonner: Nom Prénom adresse
La liste LALIF a été créée en février 2000 à l'initiative de
François-Charles Gaudard, professeur de Langue et Littérature françaises
(Linguistique françaiseStylistique) à l'université de Toulouse Le
Mirail,
François Rastier, directeur de recherche au CNRS (Sciences du langage),
et Michel Ballabriga, professeur en Sciences du langage (Sémiotique et
Sémantique textuelle).
Elle est animée par Christine Calvet, ASI, dans le cadre du Pôle
Lettres-Langues.
Adresse postale :
Pôle Lettres-Langues LALIF - Maison de la Recherche
5 allées Antonio Machado, 31058 TOULOUSE CEDEX 1.
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{FR, 02/10/2000}
OFFRE D'EMPLOI
VACANCY
The position of a
Professor of Semiotics (Payscale/BesGr. C 3 with tenure)
is vacant in the
Research Centre for Semiotics at the
Technical University of Berlin.
Chiffre: 1-85
End for sending application : November 2nd , 2000
Tasks :
Research and teaching in theoretical and applied semiotics ;
Organisation of the postgraduate study program in semiotics ;
Description and comparative analysis of sign systems (such as word,
image, music, gesture, design) ;
Cooperation in interdisciplinary research projects within culture
studies and cognitive science
Requirements :
The prerequisites for the position are defined in § 100 of the Berliner
Hochschulgesetz (= Berlin University law; a copy of which can be sent on
request) ; Habilitation or comparable qualification.
Applications should be sent to
Der Praesident der Technischen Universitaet Berlin
Department/Fachbereich 1
Communication and history/
Kommunikations- und Geschichtswissenschaften
The Dean Prof. Dr. Peter Erdman
Sekr. EB 18
Strasse des 17. Juni 135
D-10623 Berlin
Germany,
referencing the chiffre above, until November 2nd, 2000.
The Technical University of Berlin (TUB) is an equal opportunity
employer and encourages all qualified applicants to apply. As the TUB is
striving to increase its woman quota in fields where men dominate the
faculty staff, it will be given preference to qualified women.
Qualified candidates with disabilities will also be given preference.
You can find the advertisement in the Internet at
http://www.tu-berlin.de/IIA/
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Publications Publications Publications Publications Publications
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{Willemart, 22/10/1999}
Philippe Willemart nous signale son dernier livre :
"Proust, poète et psychanlayste". Paris, L'Harmattan, 1999.
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{Le Roux, 02/06/2000, 23/06/2000}
Je porte à votre connaissance un article que Jean Vidal et moi même
avons récemment publié dans le BMS et qui peut peut-être vous
intéresser : il s'agit d'une expérience de capitalisation (et donc
de réutilisation dans le cadre d'analyses secondaires) d'entretiens
qualitatifs dans un contexte d'entreprise.
LE ROUX , D. & VIDAL, J. - "Verbatim, une expérience de capitalisation
d'entretiens qualitatifs", BMS (Bulletin de méthodologie sociologique),
janvier 2000, n° 65, pp. 58-65.
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{FR, 02/10/2000}
VIENT DE PARAITRE
Damon Mayaffre (mayaffre@unice.fr)
Le poids des mots
Le discours de gauche et de droite dans l'entre-deux-guerres
Maurice Thorez, Léon Blum, Pierre-Etienne Flandin et André Tardieu
(1928-1939)
Paris, Honoré Champion, Lettres numériques n°1 (collection dirigée par
Étienne Brunet et François Rastier), 2000, 800 p.
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{FR, 02/10/2000}
TEXTO!
La plupart de nos lecteurs connaissent le site Texto !
* Présentation éditoriale :
Texto!
http : //www.msh-paris.fr/texto/
Animé par l'équipe Sémantique des textes (CNRS), Texto! est un site
consacré au sens et à l'interprétation. Son point d'ancrage principal
est donc la sémantique, en particulier la sémantique des textes, mais
aussi les sémantiques lexicales, diachroniques, cognitives... Outre la
linguistique, d'autres disciplines, comme l'herméneutique et la
philologie sont naturellement questionnées. Par ailleurs, comme
aujourd'hui l'accès aux textes se développe avec les banques textuelles
numérisées, tout ce qui concerne leur exploitation assistée est
bienvenu : il faut en effet développer de nouveaux modes de lecture et
d'interprétation.
Texto! ne respecte guère la séparation entre les lettres et les
sciences ; et la théorie l'intéresse autant que la pratique. Texto! est
sensible à l'éthique de la discussion ; fuyant la routine des
gate-keepers, il peut publier des textes qui ne se soucient pas trop des
habitudes académiques, et se réserve de favoriser des genres oubliés ou
négligés, comme la lettre ou l'entretien. Il refuse l'esprit de lobby
-car la recherche ne se fait pas avec de la complaisance et des renvois
d'ascenseur. Cela lui permet traiter sur un même pied les jeunes
chercheurs et les vétérans : la valeur n'attend pas la notoriété, et
d'ailleurs la jeunesse est un défaut qui se corrige toujours trop vite.
Bref, Texto! cherche un juste déséquilibre entre les tristes nécessités
académiques, les saines exigences scientifiques et les incoercibles
ambitions intellectuelles : que les dernières l'emportent !
* Récemment publiés :
inédits :
- Statistique textuelle : une approche empirique du sens à base
d'analyse distributionnelle
(auteur : Valerie Beaudoin)
- Une application de la théorie du rythme à l'analyse du vers français
(auteur : Pierre Lusson)
N'hésitez pas à faire part de vos avis, propositions et suggestions aux
responsables du site, François Rastier (lpe2@ext.jussieu.fr) et
Frédéric Pierron (pierron@free.fr) : ils seront les bienvenus !
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{FR, 02/10/2000}
COMPTE RENDU
Pascal Vaillant, Sémiotique des langages d'icônes, Paris, Champion, 1999.
Cet ouvrage reprend la première partie d'une thèse de sciences
cognitives, intitulée "Interaction entre modalités sémiotiques,
de l'icône à la langue", et soutenue en septembre 1997 à l'Université
Paris XI Orsay. Ce travail interdisciplinaire intéressait la sémiotique
et l'informatique, secondairement la sémantique. Il a donné lieu à un
système opérationnel développé à Thomson-CSF : développé à l'intention
des handicapés, il produit des phrases à partir d'icônes. Ce système de
génération était un bon exemple d'une réalisation en TALN qui met la
sémantique à une place primordiale, conservant à la syntaxe un rôle
important, mais secondaire.
Dans cet ouvrage novateur et maîtrisé, l'auteur, après une introduction
concise, étudie successivement la nature de l'iconicité, les plans de
description des systèmes de signes, la grammaire des signes iconiques,
la sémantique multimodale et l'intersémiotique, enfin les langages de
pictogrammes.
Didactique, précis, l'auteur procède sans triomphalisme. Il fait preuve
d'autonomie intellectuelle, sans reprendre systématiquement les
positions de tel ou tel auteur. Son éclectisme critique, son éthique de
la discussion sont bienvenus.
La réflexion sémiotique est bien menée, même quand elle a un peu trop
tendance à postuler l'unité du signe iconique, comme d'ailleurs celle du
signe linguistique, et à se focaliser sur la nature des signes plutôt
que sur leurs modes de combinaison.
L'auteur considère l'image et le langage comme des modalités. Cependant,
ni l'image ni le langage ne sont (à mon avis) des modalités : le langage
est bien entendu un type de système susceptible de manifestations
graphiques ou auditives. Certes, comme le positivisme a réduit les
signes à leurs signifiants, il réduit les systèmes de signes à leur
modalité. Mais on peut échapper à cette réduction. Dans la modalité
visuelle, on pourrait par exemple distinguer des sémiotiques
irréductibles, comme la peinture ; et des sémiotiques réductibles, comme
l'icône. Les sémiotiques réductibles sont traductibles ou transposables
(on pourrait lire du bout des doigts des icônes en relief).
Par ailleurs la multimodalité ne rend aucunement compte de
l'intersémioticité, car plusieurs systèmes sémiotiques peuvent interagir
dans une même modalité : chant, texte illustré, etc. Complémentairement,
la question de la "multimodalité" conduit à réfléchir aussi au caractère
plurisémiotique de la langue (ponctuations, morphèmes, intonation).
L'auteur utilise largement les systèmes théoriques issus de la
linguistique, comme celui de Hjelmslev : ils s'appliquent bien aux
icônes, et il n'y a rien de surprenant à cela. Les langages d'icônes ont
en effet été conçus comme des "langues parfaites", c'est-à-dire en
quelque sorte comme des nomenclatures ou terminologies. Voici quelques
traits qui en témoignent.
(i) Les icônes sont univoques : à une icône correspond un et un seul
concept ou une et une seule proposition. Les langages d'icônes ne
connaissent pas la synonymie, ni l'équivoque. Les variations des
occurrences par rapport aux types ne sont pas pertinentes.
(ii) Les langages d'icônes ont une compositionalité nulle ou très
restreinte ; pas ou peu d'effets de contexte, ni de détermination du
local par le global. Aussi ils n'ont pas de dimension textuelle.
(iii) À la différence des langues, les langages d'icônes ne sont pas
doublement articulés (les icône ne sont pas décomposables en unités plus
petites).
(iv) Enfin, quand ils connaissent des évolutions diachroniques, ce n'est
pas sur le mode graduel des langues, mais par décision stipulée. En
outre, les modifications de l'inventaire des icônes ne changent pas le
système, car les icônes ne sont pas interdéfinies.
Faut-il en conclure que les modèles linguistiques ont une validité
étendue, ou que les systèmes d'icônes sont en fait des langues
drastiquement restreintes à une série de termes ? Je pencherais pour la
seconde hypothèse. Martine Cornuéjols a par exemple montré dans Sens du
mot, sens de l'image (L'Harmattan, Paris, à paraître, p. 313) que la
durée du traitement d'une icône dépend du nombre de syllabes du mot
correspondant ! En tout cas, on ne peut étendre aux images en général
les conclusions qui valent pour les icônes.
Le problème de l'iconicité soulève celui de la ressemblance. La
ressemblance n'est cependant qu'un effet illusoire du référentialisme
-et les théories de l'iconicité dérivent en général de cette
problématique. On pourrait leur objecter que n'est pas le signifiant qui
ressemble au référent, mais l'inverse : on apparie dans le référent
perçu et dans le signifiant les mêmes traits canoniques. C'est alors
la doxa qui permet l'appariement (par exemple, une tortue, c'est lent,
et ça a une carapace) : la pertinence canonique est une doxa. Comme
telle, elle conserve une autonomie par rapport aux référents supposés.
L'auteur souligne par exemple que les téléphones actuels ne ressemblent
guère aux téléphones iconiques. En effet, toute icône est canonique dès
son institution.
L'auteur reprend à son compte et développe une solution proposée naguère
(dans Rastier, Cavazza, Abeillé, Sémantique pour l'Analyse, Paris,
Masson, 1994) : il y a "multimodalité" ou plus exactement
intersémioticité quand un système (dans une "modalité") joue le rôle
d'interprétant pour l'interprétation d'un autre système dans une autre
modalité. C'est alors le parcours interprétatif qui est
intersémiotique : les modalités ne sont pas traitées en parallèle, mais
en interaction. Ce que l'auteur généralise en étendant le concept
d'afférence est alors un parcours interprétatif intersémiotique.
Cet ouvrage fait déjà référence dans un domaine encore peu étudié,
malgré l'ommiprésence des icônes. Pascal Vaillant s'y affirme d'emblée
comme un des meilleurs sémioticiens de la nouvelle génération.
F. Rastier,
Texte paru dans le dernier numéro de la revue In Cognito (17).
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Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes
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{FR, 02/10/2000}
DEUX SORTES DE GRAMMAIRIENS
Toujours d'actualité, Ange Politien, répond ainsi, en 1492 (date
mémorable aussi à cet égard), à ses collègues qui lui reprochaient de
s'attaquer à Aristote, lui qui n'est qu'un grammairien :
"Je me déclare interprète d'Aristote ; il ne me revient pas de dire si
je suis à la hauteur, mais je me déclare assurément interprète, non pas
philosophe. En fait, eussé-je été l'interprète d'un roi, me croirais-je
pour cela le roi lui-même ? Est-ce que Donat ou Servius, chez nous,
Aristarque ou Zénodote, chez les Grecs, se déclarent incontinent poètes,
du fait qu'ils interprètent, il est vrai, des poètes ? Et ce Philopon
alors, disciple d'Ammonius et condisciple de Simplicius, n'est-il pas un
interprète digne d'Aristote ? Pourtant, nul ne l'appelle philosophe,
mais tous grammairien. Eh quoi ? Ne sont-ils pas grammairiens ce
Xénocrite de l'île de Chos, et aussi bien les deux rhodiens, Aristocle
et Aristée, que les alexandrins Antiogone et Didyme, et également le
plus célèbre de tous, Aristarque ? Cependant, tous interprétèrent les
livres d'Hippocrate (comme le témoigne Erotianus) et d'autres encore
exposèrent en détail les livres de Galien, mais personne ne croit pour
autant qu'ils soient des médecins. Les grammairiens doivent, en fait,
expliquer et interpréter tout genre d'écrivain, les poètes, les
historiens, les philosophes, les médecins, les jurisconsultes. Notre
époque, qui s'y connaît si peu dans les choses anciennes, a relégué dans
un cercle étroit le grammairien ; mais, auprès des Anciens, cet ordre
avait tant d'autorité qu'ils (i.e. les grammairiens) étaient les seuls
censeurs et juges de tous les écrivains, si bien qu'ils étaient
également appelés critiques. Ainsi, comme le dit Quintilien, ils ne se
permettaient pas seulement de marquer les passages dignes de censure
avec de petites virgules, mais aussi d'éloigner de la famille, tels des
enfants illégitimes, les livres apocryphes ; bien plus, ils décrétaient,
à leur guise, ceux qui faisaient partie de l'ordre des auteurs, et ceux
qui en étaient exclus. En effet, grammairien ne signifie rien d'autre en
grec qu'homme de lettres en latin ; mais nous l'avons réduit à un jeu
trivial, comme dans une arrière-boutique. Ainsi les hommes de lettres
peuvent légitimement se plaindre et se tourmenter l'âme au même titre
que tel joueur de flûte, dénommé Antigénide. Celui-ci tolérait avec peu
de sang-froid que les trompettistes funéraires fussent nommés joueurs de
flûte : de même, les hommes de lettres peuvent s'indigner de ce que
soient appelés grammairiens ceux qui enseignent les premiers éléments.
Ceux-ci étaient nommés, chez les Grecs, non grammairiens mais petits
grammairiens, non hommes de lettres, mais instituteurs (litteratores),
chez les Latins. Mais assez parlé des grammairiens, revenons à moi-même.
Evidemment ce n'est pas parce que j'interprète les philosophes que je
prétends au nom de philosophe comme à un titre caduc, ou m'en arroge un
qui appartient à un autre. Je vous demande si vous me réputez tellement
insolent et sot que, si quelqu'un m'appelait juriconsulte ou médecin, je
ne croirai pas qu'il se moque décidément de moi. Toutefois, depuis
longtemps je produis (et je voudrais que cela semblât dit sans
arrogance) à la fois des commentaires sur le droit civil et sur les
auteurs de médecine, et, qui plus est, avec beaucoup de souci ; de là,
je ne prétends qu'au seul nom de grammairien. Je demande d'ailleurs que
cette dénomination ne soit jalousée par personne, même si certains
demi-doctes la méprisent comme vulgaire et misérable."
(trad. Fosca Mariani Zini).
___________________________
Ego me Aristotelis profiteor interpretem : quam idoneum, non attinet
dicere ; sed certe interpretem profiteor, philosophum non profiteor. Nec
enim si regis quoque essem interpres, regem me esse ob id putarem. Nec
apud nos Donatus, puta, Servius, apud Graecos Aristarchus et Zenodotus,
continuo se poetas profitentur, quoniam quidem poetas interpretentur. An
non Philoponus ille, Ammonii discipulus Simpliciique condiscipulus,
idoneus Aristotelis est interpres ? At eum nemo philosophum vocat, omnes
grammaticum. Quid non grammaticus etiam Cous ille Xenocritus, et rhodii
duo Aristocles atque Aristeas, et alexandrini item duo Antigonus ac
Didymus, et omnium celeberrimus idem ille Aristarchus ? Qui tamen omnes
(ut Erotianus est auctor) Hippocratis interpretati sunt libros ; sicuti
alii quoque quos Galenus enumerat ; nec eos tamen quisquam medicos esse
ob id putat. Grammaticorum enim sunt haec partes, ut omne scriptorum
genus, poetas, historicos, oratores, philosophos, medicos, iureconsultos
excutiant atque enarrent. Nostra aetas, parum perita rerum veterum,
nimis brevi gyro grammaticum sepsit : et apud antiquos olim tantum
auctoritatis hic ordo habuit, ut censores essent et iudices scriptorum
omnium soli grammatici, quos ob id etiam criticos vocabant ; sic ut non
versus modo (ita enim Quintilianus ait) censoria quadam virgula notare,
sed libros etiam qui falso viderentur inscripti, tanquam subdititios,
submovere familia permiserint sibi ; quin auctores etiam quos vellent
aut in ordinem redigerent, aut omnino eximerent numero. Nec enim aliud
grammaticus graece, quam latine litteratus : nos autem nomen hoc in
ludum trivialem detrusimus, tanquam in pistrinum. Itaque iure conqueri
nunc literati possent et anino angi, quo nomine Antigenides ille tibicen
angebatur. Ferebat Antigenides parum aequo animo, quod monumentarii
ceraulae tibicines dicerentur : indignari litterari possunt, quod
grammatici nunc appelentur etiam qui prima doceant elementa. Caeterum
apud graecos hoc genus non grammatici sed grammatistae non litterati
apud latinos sed litteratores, uocabantur. Verum alias de grammaticis :
nunc ad me redeo. Non scilicet philosophi nomen occupo ut caducum, non
arrogo ut alienum, propterea quod philosophos enarro. Rogo vos, adeon'
esse me insolentem putatis aut stolidum, ut si quis iurisconsultum me
salutet aut medicum, non me ab eo derideri prorsus credam ? Commentarios
tamen iamdiu (quod sine arrogantia dictum videri velim) simul in ius
ipsum civile simul in medicinae auctores parturio, et quidem multis
vigiliis ; nec aliud inde mihi nomen postulo quam grammatici. Hanc mihi
rogo appellationem nemo invideat, quam semidocti quoque aspernantur, ceu
vilem nimis et sordidam .
(Ange Politien (1492 [1971]) Lamia, in Opera, I, Turin, La Bottega
d'Erasmo, p. 460.)
Analyse conseillée : Mariani Zini, F. (1999)
"Ange Politien : la grammaire philologique entre poésie et philosophie",
Chroniques italiennes, n° 58-59, pp. 157-172.
Quelques références utiles :
1 - Denys le Thrace, Technè, § 1, De la grammaire. [in Jean Lallot, éd.,
La grammaire de Denys le Thrace, Paris, Editions du CNRS, 1989].
2 - Augustin d'Hippone (427 [1949]) De doctrina christiana, II, 11, 16
(pp. 257 et 259).
3 - Ange Politien (1492 [1971]) Lamia, in Opera, I, Turin, La Bottega
d'Erasmo, p. 460.
4 - Baruch Spinoza (1670 [1965]) Traité théologico-politique, Paris,
Garnier, ch. VII.
5 - Johann Martin Chladenius (1742) Einleitung zur richtigen Auslegung
vernünfftiger Reden und Schrifften, Préface, b4-5. [trad. in Szondi, P.
(1989) Introduction à l'herméneutique littéraire, Paris, Cerf,
pp. 21-22.]
6 - Friedrich Schlegel (1798 [1996]) Fragments de l'Athenaüm. [in Denis
Thouard, éd., Critique et herméneutique et dans le premier romantisme
allemand, PUL, 1996, p. 262].
7 - Schleieirmacher, F. (1819 [1987]) L'exposé abrégé de 1819, § 4. [in
Kimmerle, H., éd., Herméneutique, Genève, Labor et Fides, pp. 118-119.]
8 - Dilthey (1900 [1996]) La naissance de l'herméneutique, in Oeuvres,
t. VII, Paris, Editions du Cerf, pp. 303-304.
9 - Spitzer, L. (1948 [1970]) Arts du langage et linguistique, in Etudes
de Style, Paris, Gallimard, pp. 60-61.
10 - Szondi, P. (1962 [1981]) Sur la connaissance philologique, in
Bollack, J., éd., Poésies et poétiques de la modernité, Lille, PUL,
1981, pp. 23-24.
11 - Jean Bollack (1989) préface à Szondi, P., Introduction à
l'herméneutique littéraire, Paris, Cerf, p. XII et pp. XV-XVI.
12 - Umberto Eco (1992) Les limites de l'interprétation, Paris,
Gallimard, pp. 46-47.
13 - Denis Thouard (1996) Introduction à Critique et herméneutique et
dans le premier romantisme allemand, PUL, 1996, pp. 15-17.
N.B. : Ces textes sont recueillis en annexe à F. Rastier, 1998 :
L'herméneutique matérielle, in F. Mattei, éd., Encyclopédie
philosophique universelle, t. IV, Paris, PUF, pp. 619-629.
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{FR, 02/10/2000}
CORPUS LITTÉRAIRES
- RECUEIL et NUMÉRISATION, ANALYSES ASSISTÉES, DIDACTIQUE
Colloque du groupe Sémantique des textes
organisé par François Rastier et Franck Neveu
vendredi 20 et samedi 21 octobre 2000
Université Paris VII, 2, place Jussieu, 75 005 Paris [métro Jussieu]
amphi 24 [derrière la tour centrale, au pied de la tour 24,
rez-de-chaussée].
Après le rouleau et le codex, le calame et l'imprimerie, les textes
numérisés ouvrent de nouvelles pratiques de l'écrit, qui intéressent au
premier chef l'ensemble des études littéraires. L'établissement et le
codage des éditions numériques suscite un renouveau de la philologie.
L'essor de la linguistique de corpus peut permettre de discerner plus
rigoureusement les variations selon les époques, les discours, les
genres et les textes. Enfin, l'accès aux banques textuelles autorise la
convocation immédiate des corpus de travail et renouvelle les parcours
de lecture. De nouvelles applications, documentaires, pédagogiques,
critiques, apparaissent : aide à l'interprétation, création de
sous-corpus à pertinence enrichie, etc. Ce colloque entend faire le
point des recherches et des applications actuelles, sans triomphalisme,
frilosité esthétique ni pruderie technique.
Vendredi 20 octobre :
9h45-10h : François Rastier, CNRS, Paris
Introduction
10h-11h : André Salem (Université Paris III)
Les unités de l'analyse lexicométrique
11h-12h : Michel Bernard (Université Paris III)
Le vocabulaire spécifique d'une oeuvre
14h-15h : Evelyne Bourion (CNRS, Paris)
Lectures non-linéaires dans La Comédie Humaine
15h-16h : Denise Malrieu et François Rastier (CNRS, Paris)
Genres littéraires et variations morphosyntaxiques
16h-17h : Valérie Beaudouin (CNET)
Le rythme des 75 000 alexandrins de Corneille et Racine
Samedi 21 octobre :
10h-11h : Étienne Brunet (Université de Nice)
Comment mesurer la distance entre deux textes ?
11h-12h : Alain Vuillemin (Université d'Artois)
L'avenir de la lecture interactive
14h-15h : Bénédicte Pincemin (INRP)
Modes de consultation de textes littéraires numérisés
pour l'enseignement du français -Bilan et propositions
15h-16h : Thierry Mézaille (Professeur de Lycée, Pau)
Pratiques pédagogiques et textes numériques
16h-17h : Table ronde animée par Franck Neveu (Université Paris VII).
Avec la participation de Jean-Didier Wagneur (BNF) et de Guy Denhière
(CNRS, Psychologie cognitive).
Entrée libre. Contact : lpe2@ext.jussieu.fr ou fneveu@ext.jussieu.fr
Site : http://www.msh-paris.fr/texto/
Colloque organisé avec le soutien du Programme Cognitique et de
l'Université Paris VII, UFR Sciences des textes et documents.
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{02/10/2000}
INTERDISCIPLINARITÉ
L'Ecole française d'Athènes organise les 18 et 19 novembre 2000
un colloque "Sémantique et archéologie" : le point de vue interprétatif
sera étudié, tant pour ce qui concerne les textes des archéologues,
comme les carnets de fouilles, que pour la sémiotique des objets
culturels.
Le programme est en ligne sur le site web (http://www.efa.gr),
ou directement
http://www.efa.gr/informatique/colloque.htm
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{FR, 02/10/2000}
SAUSSURE APRES UN SIÈCLE
Colloque international, Genève-Archamps, 24-27 juin 2001
PROPOS DU COLLOQUE
Après un siècle, le nom de Ferdinand de Saussure désigne toujours,
à quelques égards, une énigme. Cette énigme se nourrit, peut-être
aujourd'hui plus encore qu'hier, de l'histoire singulière d'une
réception.
En effet la pensée saussurienne aura été connue, reconnue, interprétée,
critiquée, en un mot assimilée par l'histoire des idées, bien avant
d'être découverte dans ses textes originaux. Schématiquement -si l'on
excepte les importants travaux de grammaire comparée qui ont valu au
jeune Saussure, dès 1879, une première gloire, non posthume celle-là-,
les deux premiers tiers du XXe siècle ont été profondément marqués, dans
les sciences du langage et plus généralement en sciences humaines, par
la réception du Cours de linguistique générale, alors que le dernier
tiers du siècle aura été celui de la réception progressive d'un héritage
retardé : celui des textes originaux qui sous-tendent le célèbre
Cours -notes d'étudiants et manuscrits autographes du maître sur la
"linguistique générale "-, ainsi que de nombreux autres textes, notes,
brouillons, ébauches portant notamment sur la mythologie et sur la
poésie.
L'intrication de ces divers champs de réflexion est, en elle-même,
un aspect de l'énigme saussurienne, mais, paradoxalement, ce n'est
peut-être pas tant l'auteur des longues recherches sur les mythes ou
sur les anagrammes poétiques -recherches saluées naguère comme la
face cachée d'une réflexion dont la linguistique aurait été la face
apparente- qui sera resté le plus profondément dans l'ombre. Au
contraire, on peut tenir que ce qui est longtemps demeuré, et demeure
probablement encore le plus méconnu chez Saussure, c'est précisément ce
qui semblait le mieux connu : sa pensée sur la "linguistique générale",
cachée qu'elle est derrière l'ouvrage de linguistique le plus en vue du
siècle. Ainsi en va-t-il d'une fameuse lettre volée ; et l'expression
choisie par Jean Starobinski pour emblème de la poétique anagrammatique
de Saussure -Les mots sous les mots- s'applique aussi parfaitement à la
réception de sa "linguistique générale".
Si les textes originaux de la méditation saussurienne sur le langage et
sur sa science, en quelque sorte grattés comme ceux d'un palimpseste
sous les lignes du livre de 1916, n'ont été dévoilés et étudiés que
lentement au cours de la seconde moitié du XXe siècle, ce n'est
cependant qu'au XXIe qu'ils deviendront facilement accessibles, à la
fois lisibles dans leur continuité et servis par la philologie requise.
Leur totalité, peut-être provisoire, s'est en outre enrichie d'un fonds
considérable retrouvé à la fin des années 1990 lors d'une rénovation de
l'orangerie de l'Hôtel de Saussure à Genève. Affirmons-le donc sans
ambages : aujourd'hui se dessinent, brisant une épaisse gangue de
préjugés, les lignes et les thèmes d'une réflexion passablement
méconnue.
Il convient d'insister sur ce Saussure caché, théoricien de la
linguistique, parce que, contrairement aux autres " Saussure, c'est
parfois à tort qu'on croit le connaître. Mais cette insistance ne doit
pas nous faire négliger le mythographe et le poéticien, le critique
littéraire ou le commentateur de la philosophie hindoue. Tous méritent
une attention égale, tant éditoriale que théorique -et il reste
certainement beaucoup à faire à ces deux égards - car toutes ces faces
d'un Saussure qui est bien évidemment unique se déterminent et
s'éclairent mutuellement. Ainsi, par exemple, les études sur les
légendes germaniques se préoccupent explicitement du "signe au sens
philosophique". Et il semble évident que les "autres Saussure"
entretiennent un rapport particulier avec le domaine d'une linguistique
de la parole, sans qu'on puisse pour cela soutenir qu'ils en
circonscrivent le champ.
Enfin, surplombant tous ces Homonymes, il y a le théoricien d'une
"science" -c'est-à-dire en fait d'un point de vue- plus large que la
linguistique : cette "science des signes au sein de la vie sociale"
projetée sous le nom de sémiologie ou encore de signologie (et qu'on
peut commodément, en accord avec un usage contemporain, nommer
sémiotique). Quelles que soient les irrésolutions épistémologiques, les
difficultés ou les succès contrastés de la sémiotique aujourd'hui, il y
a probablement lieu de revenir à cet aspect du projet saussurien, et
l'on pourra y revenir d'autant mieux qu'on l'informera par l'ensemble
des textes originaux que le Cours a recouvert de son ombre monumentale.
S'il est probablement trop tôt pour parler d'une renaissance de la
pensée saussurienne, le renouveau procédera -procède déjà-, comme
toujours, de la réception des textes, notamment ceux des deux éditions
(Ecrits de linguistique générale et Leçons de linguistique générale) qui
saluent, dans la Bibliothèque de Philosophie de Gallimard, l'entrée de
la "linguistique générale" de Saussure dans le troisième millénaire.
Le présent colloque a pour but de présenter des témoignages
documentaires nouveaux -philologiques, biographiques, bibliographiques,
iconographiques- sur Ferdinand de Saussure, mais, plus encore, de
demander à des penseurs d'horizons divers leur témoignage personnel, qui
prendra peut-être la forme d'une réponse à cette interrogation : comment
leur lecture d'une réflexion appartenant au précédent "tournant du
siècle", lecture souvent précoce dans leur vie intellectuelle,
a-t-elle cohabité avec les avancées de la pensée de ce siècle et,
particulièrement, avec les avancées de leur propre pensée ? Autrement
dit : comment la pensée de Saussure vit-elle aujourd'hui en eux?
SECTIONS
I. Linguistique :
1. Comparatisme, 2. Phonologie, 3. Sémantique, 4. Poétique.
II. Sémiologie et philosophie du langage
III. Mythographie
IV. Textes et documents
COMITÉ D'ORGANISATION
Marie-José Béguelin (Universités de Fribourg et de Neuchâtel)
[marie-jose.beguelin@unifr.ch]
Simon Bouquet (Université de Paris X-Nanterre)
[Simon.Bouquet@ifs.cur-archamps.fr]
Rudolf Engler (Université de Berne) [r.engler@datacomm.ch]
François Rastier (CNRS, Paris) [lpe2@ext.jussieu.fr]
LIEUX ET DATES
Les séances se tiendront pour partie à Genève, pour partie au Centre
universitaire et de recherche d'Archamps, qui offre à quelques minutes
de Genève une infrastructure homogène (y compris les prestations
hôtelières) et les meilleures conditions de confort et de convivialité.
Le colloque s'ouvrira le Dimanche 24 juin 2001 à 14 heures
et se terminera le Mercredi 27 juin à 15 heures.
HÉBERGEMENT, REPAS, NAVETTES ARCHAMPS-GENÈVE
L'hébergement hôtelier est assuré sur le site d'Archamps. Les repas
sont pris sur le site du colloque, sauf deux dîners prévus à Genève.
Des navettes Archamps-Genève sont assurées.
PUBLICATION
Un contrat a été signé avec les Editions de l'Herne (Paris) pour la
publication, fin 2001, d'un Cahier de l'Herne "Ferdinand de Saussure"
(500 pages) qui contiendra les contributions du colloque (350 pages)
ainsi que des documents inédits présentés lors du colloque (textes de
F. de Saussure et iconographie : 150 pages).
ADRESSE DU COLLOQUE
Institut Ferdinand de Saussure
Centre universitaire et de recherche, 74166 Archamps, France.
ifsgenev@ifs.cur-archamps.fr
___________________________
NB : L'Institut Ferdinand de Saussure
L'Institut Ferdinand de Saussure est une organisation scientifique
internationale, dont le siège opérationnel est établi au Centre
universitaire de formation et de recherche d'Archamps (French Geneva
Campus). Il poursuit deux objectifs : (1) le développement des études
sur les textes saussuriens et la pensée saussurienne ; (2) la promotion,
fidèle au projet de Ferdinand de Saussure, de nouveaux modes
d'interdisciplinarité dans la perspective d'une "science des signes au
sein de la vie sociale".
Les pôles d'activité (actuels ou en phase d'élaboration) de l'institut
sont : (1) l'organisation de rencontres scientifiques internationales,
de conférences et de programmes de publications ; (2) l'animation d'un
centre international de recherches pour susciter et coordonner des
partenariats avec les universités, les organismes de recherche et les
entreprises ; (3) la réflexion sur l'enseignement de la
multidisciplinarité en sciences humaines ; (4) l'organisation de stages
et d'écoles d'été ; (5) la gestion d'un centre de documentation et
d'archives couvrant les domaines des études saussuriennes, de la
réflexion multidisciplinaire sur les sciences humaines et des sciences
sémiotiques.
L'Institut Ferdinand de Saussure est patronné par les professeurs
Claude Lévi-Strauss, Rudolf Engler et Jean Starobinski.
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2000_11_29
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J'attire votre attention sur l'annonce ci-après (§5) de deux Journées
qui ont lieu très prochainement : l'une vendredi (1er décembre), l'autre
le 8 décembre. BP.
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