GLOSSAIRE-INDEX DE NOTIONS

François Rastier, Arts et sciences du texte ,
Paris : Presses Universitaires de France, 2001, pp. 277-303.

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actant : complexe sémique comprenant un sème casuel.

acteur : unité du niveau événementiel de la dialectique, composée d'une molécule sémique à laquelle sont associés des rôles (39).

afférence : inférence permettant d'actualiser un sème afférent.

agoniste : type constitutif d'une classe d'acteurs ; les agonistes relèvent du niveau agonistique de la dialectique (40).

allotopie : relation de disjonction exclusive entre deux sémèmes (ou deux complexes sémiques) comprenant des sèmes incompatibles ; par extension, rupture d’isotopie (162).

ancre : dans un texte numérique, renvoi à d’autres parties du texte (appel de note), à d’autres textes (référence) ou à des sémiotiques hétérogènes (point d’insertion d’images, par exemple) (88).

architextualité (principe de) : tout texte placé dans un corpus en reçoit des déterminations sémantiques et modifie potentiellement le sens de chacun des textes qui le composent (92).

articulation : balise délimitant une section du signifiant : début de paragraphe, sauts de page, chapitre, etc. (88).

balise : signe annexé au texte numérique. Nous en distinguons quatre sortes : les articulations, étiquettes, index et ancres (81, 88).

caractérisation : spécification de la singularité d’un texte ou d’une performance sémiotique, la caractérisation est un aboutissement de la critique.

cas (sémantique) : relation sémantique entre actants. Primitives sémantiques de méthode, les cas ne se confondent pas avec les fonctions syntaxiques.

champ générique : groupe de genres qui contrastent voire rivalisent dans un champ pratique : par exemple, au sein du discours littéraire, le champ générique du théâtre se divisait en comédie et tragédie ; au sein du discours juridique, les genres oraux constituent un champ générique propre (réquisitoire, plaidoirie, sentence).

champ sémantique : ensemble des classes sémantiques minimales (taxèmes) mises en jeu dans une tâche.

chronotope : fond sémantique constitué par la récurrence d’un même sème temporel ; isotopie temporelle (39).

complexe sémique : structure sémantique temporaire qui résulte de l’assemblage des sémies dans le syntagme (par activation et inhibitions de sèmes, mises en saillance et délétions, ainsi que par afférence de sèmes casuels). Au palier textuel, les complexes sémiques analogues sont considérés comme des occurrences de la même molécule sémique.

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composante : instance systématique qui, en interaction avec d'autres instances de même sorte, règle la production et l'interprétation des suites linguistiques. Pour le plan du contenu, on distingue quatre composantes : thématique, dialectique, dialogique et tactique (217, 247-248).

configuration : forme d’organisation du palier mésosémantique (ex. le dialogue, la description) naguère répertorié comme une figure non trope (281).

contenu : plan du texte ou de la performance sémiotique constitué par l’ensemble des signifiés.

contexte : pour une unité sémantique, ensemble des unités qui ont une incidence sur elle (contexte actif), et sur lequel elle a une incidence (contexte passif). Le contexte connaît autant de zones de localité qu’il y a de paliers de complexité. Au palier supérieur, le contexte se confond avec la totalité du texte.

contextualité (principe de) : deux signes ou deux passages d’un même texte mis côte à côte sélectionnent réciproquement des éléments de signification (sèmes). Cet échange transforme leur signification en sens, soit par validation de traits inhérents, soit par actualisation et / ou propagation de traits afférents (92).

contrat : fonction dialectique qui consiste en un échange de processus de transmission situés dans les mondes du possible associés aux acteurs contractants (39).

cooccurrent : forme récurrente dans le contexte proche d’une forme d’entrée dans un corpus numérique  (212).

corrélat : les cooccurrents entre lesquels on identifie une relation sémantique sont considérés comme des corrélats ou lexicalisations complémentaires de la même molécule sémique (202, 212).

dialecte : langue fonctionnelle — ou langue considérée en synchronie, par opposition à la langue historique.

dialectique : composante sémantique qui articule la succession des intervalles dans le temps textuel, comme les états qui y prennent place et les processus qui s’y déroulent (39, 247).

dialogique : composante sémantique qui articule les relations modales entre univers et entre mondes ; sa description rend compte de l’énonciation représentée (39).

dimension : classe de sémèmes de généralité supérieure, indépendante des domaines. Les dimensions sont groupées en petites catégories fermées (ex : //animé// vs //inanimé//). Les évaluations relèvent des dimensions sémantiques (39, 156, 225).

discours : ensemble d'usages linguistiques codifiés attaché à un type de pratique sociale. Ex. : discours juridique, médical, religieux (227).

dissimilation : actualisation de sèmes afférents opposés dans deux occurrences du même sémème, ou dans deux sémèmes parasynonymes (161).

domaine : groupe de taxèmes lié à une pratique sociale. Il est commun aux divers genres propres au discours qui correspond à cette pratique. Dans un domaine déterminé, il n'existe généralement pas de polysémie (39, 156).
dominance : une isotopie en domine une autre si elle contient les marques de l'énonciation représentée et /ou si elle détermine l'impression référentielle. V. hiérarchie.

ductus : particularisant un énonciateur, il permet de caractériser son style sémantique par des rythmes et des tracés propres des contours de formes (45).

entour : ensemble des phénomènes sémiotiques associés à un passage ou à un texte ; plus généralement, contexte non linguistique, incluant les conditions historiques.

esthésie : “vision du monde” suscitée et contrainte par un type de morphologie sémantique. Les esthésies engagent divers domaines de caractérisation d’ampleur croissante : les éléments de formes sémantiques, comme les tropes ; les types d’impressions référentielles ; les tons, isotopies évaluatives (163, 182, 187).

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esthétique fondamentale : ensemble des évaluations qui constituent le substrat sémiotique sur lequel s’édifient les arts du langage. En liant les recherches sur l’appareil perceptif aux études sur les valorisations culturelles, l’étude de l’esthétique fondamentale se place à un lieu d’articulation entre les recherches cognitives et les sciences sociales, mais demeure en deçà des esthétiques philosophiques (174).

étiquette : glose minimale normalisée, locale, insérée au moyen de catégories « métalinguistiques » : phonétiques, prosodiques, morphosyntaxiques et sémantiques (88).

fonction (dialectique) : interaction typique entre acteurs (39).

fond sémantique : ensemble des faisceaux d’isotopies sur lesquelles se détachent les formes sémantiques (48).

forme sémantique : groupement stable de sèmes articulés par des relations structurales ; ex. : molécule sémique (48).

genre : programme de prescriptions (positives ou négatives) et de licences qui règlent la production et l'interprétation d’un texte. Tout texte relève d'un genre et tout genre, d'un discours. Les genres n'appartiennent pas au système de la langue au sens strict, mais à d'autres normes sociales.

grammème : morphème appartenant à une classe fortement fermée, dans un état synchronique donné. Ex. : donc , -ir (dans courir ).

herméneutique matérielle : forme pleine de l’herméneutique philologique (99).

herméneutique : théorie de l’interprétation des textes. Issue historiquement de la tâche d’établissement des textes anciens, l’ herméneutique philologique établit le sens des textes, en tant qu’il dépend de la situation historique dans laquelle ils ont été produits. Quant à l’ herméneutique philosophique , indépendante de la linguistique, elle cherche à déterminer les conditions transcendantales de toute interprétation.

hétéronomie : disparité des normes à l’œuvre au sein d’un texte ou plus généralement d’une performance sémiotique (123).

hiérarchie : évaluation relative, dans un univers sémantique, des diverses classes définissant des isotopies génériques ; traditionnellement, dans une métaphore, le comparé jouit d’une évaluation supérieure au comparant.

idiolecte : usage d'une langue et d'autres normes sociales propre à un énonciateur (179).

impression référentielle : représentation mentale contrainte par l’interprétation d’un passage ou d’un texte. Cette représentation peut se définir comme un simulacre multimodal .

index : dans un texte numérique, point marquant un relief qualitatif : rubrication, soulignement, clignotement (sur le Web), modalisation (comme l’italique), position remarquable (ex. la lettrine) (88).

infratexte : formé par l’ensemble des étiquettes apposées sur un texte numérique, l’infratexte reste ininterprétable indépendamment du texte qu’elles transcodent (88).

interprétant : unité du contexte linguistique ou sémiotique permettant d'établir une relation sémantique pertinente entre des unités reliées par un parcours interprétatif.

interprétation : assignation d'un sens à un passage ou à un texte.

intertextualité (principe de) : deux passages de textes différents sélectionnent réciproquement, dès qu’ils sont mis côte à côte, des éléments de signification (sèmes). Cet échange surdétermine leur sens, par actualisation et / ou propagation de traits afférents (92).

isonomie : régularité systématique (63, 88, 115). V. hétéronomie.

isosémie : isotopie prescrite par le système fonctionnel de la langue (ex.: accord, rection).

isotopie sémantique : effet de la récurrence d'un même sème. Les relations d'identité entre les occurrences du sème isotopant induisent des relations d'équivalence entre les sémèmes qui l’incluent.

lecture : résultat de l’interprétation de texte. Transcrite, une lecture est un texte produit par transformation d'un texte-source, qu'il est censé décrire, scientifiquement ou non. On distingue la lecture descriptive, qui stipule les traits sémantiques actualisés dans le texte ; la lecture productive, qui en ajoute ; enfin la lecture réductive, qui en néglige.

lexème : morphème appartenant à une ou plusieurs classes faiblement fermées, dans un état synchronique donné. Ex.: cour- dans courir .

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lexie : groupement stable de morphèmes, constituant une unité fonctionnelle (154).

logico-grammaticale (problématique) : définissant la signification comme une relation de représentation, elle privilégie le signe et la proposition et pose donc les problèmes de la référence et de la vérité, fussent-elles fictionnelles ; elle rapporte les faits de langage aux lois de la pensée rationnelle et se centre sur la cognition (7-8).

massif : groupement de tropes — ou fleurs de rhétorique — relevant du même mode mimétique (163).

méréomorphisme : relation entre parties d’un texte qui présentent de manière compacte et locale des formes amplifiées ailleurs de manière globale et diffuse ; par exemple, des configurations codifiées comme la description initiale, la parabole, le rêve annonciateur, sont transposées dans la suite du texte par d’autres formes plus étendues (46).

métamorphisme : transformation thématique, dialectique (narrative), dialogique (modale, selon les « points de vue » et les « positions de parole ») ou tactique-positionnelle (46).

mode génétique : réglé par le genre voire le style, il détermine ou du moins contraint la production du texte ; il est lui-même contraint par la situation et la pratique (234).

mode herméneutique : mode d’organisation qui régit les parcours d’interprétation (234).

mode mimétique :  mode d’organisation qui détermine le régime d’impression référentielle du texte (234).

molécule sémique : groupement stable de sèmes, non nécessairement lexicalisé, ou dont la lexicalisation peut varier. Par exemple, un thème ou un acteur sont constitués par des molécules sémiques.

monde : ensemble des complexes sémiques associés à un acteur et modalisés de même dans un même intervalle de temps textuel (41).

morphème : signe minimal, indécomposable dans un état synchronique donné. Ex. : rétropropulseurs compte cinq morphèmes.

morphosémantique : étude des formes sémantiques, et notamment des molécules sémiques. Par extension, étude des formes et des fonds sémantiques, ainsi des rapports entre ces formes et fonds (164).

morphologies sémantiques : fonds et formes sémantiques (48).

mot : groupement de morphèmes complètement intégré.

motif : structure textuelle complexes de rang macrosémantique, un motif peut comprendre des éléments thématiques, dialectiques (par changement d’intervalle temporel) et dialogiques (par changement de modalité). Par exemple, le motif du mort reconnaissant est une structure thématique et dialectique complexe, qui met en jeu des fonctions décès , bienfait et gratitude , ainsi que des acteurs humains. Ainsi, le motif est un syntagme narratif stéréotypé, partiellement instancié par des topoï (195-196).

niveau agonistique : niveau de la dialectique constitué d'agonistes et de séquences. Seuls les récits comportent un tel niveau, hiérarchiquement supérieur au niveau événementiel.

niveau événementiel : niveau de la dialectique constitué par les acteurs et les fonctions.

onomasiologie : description qui part d’une unité du contenu pour étudier ses modes de lexicalisation (153). V. sémasiologie.

ontogonie : production, par une technique linguistique, d’impressions référentielles propres à l’ontologie. Certaines formes de réalisme, empirique ou transcendant, correspondent à autant de modes d’ontogonie (146).

ordre herméneutique : ordre des conditions de production et d'interprétation des textes. Il englobe les phénomènes de communication, mais dépasse les facteurs pragmatiques, en incluant les situations de communication codifiées, différées, et non

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nécessairement interpersonnelles. Il est inséparable des situations historique et culturelle de la production et de l'interprétation (42).

ordre paradigmatique : ordre de l'association codifiée. Une unité sémantique ne prend sa valeur que relativement à d'autres qui sont substituables avec elle et qui forment son paradigme de définition (42).

ordre référentiel : ordre qui détermine l’incidence du linguistique sur les strates non linguistiques de la pratique. Il participe à la constitution d’impressions référentielles (42).

ordre syntagmatique : ordre de la linéarisation du langage, dans une étendue spatiale et/ou temporelle. Il rend compte des relations positionnelles et des relations fonctionnelles. Ainsi, il est le site des relations contextuelles (42).

palier : degré de complexité. Les principaux paliers sont le morphème, le syntagme, la période et le texte.

paratopie : relation entre les diverses lexicalisations partielles d’une même unité mésosémantique ou macrosémantique (212).

parcours interprétatif : suite d'opérations permettant d'assigner un ou plusieurs sens à un passage ou à un texte.

perception sémantique : contruction et reconnaissance de formes sémantiques ; ces opérations sont réglés par des opérations de type perceptif.

période : unité textuelle composée de syntagmes qui entretiennent des relations de concordance obligatoire.

pertinence : activation d’un sème. On distingue trois sortes de pertinence (linguistique, générique, ou situationnelle), selon que l’activation est prescrite par le système de la langue, le genre du texte, ou la pratique en cours.

philologie : discipline qui établit et étudie les textes à tous leurs niveaux d’analyse, la philologie est le fondement de la linguistique. La philologie numérique qui traite des documents numérisés, y compris des textes multimédia.

phrase : structure syntaxique d'un énoncé normé élémentaire.

poly-isotopie : au sens restreint, propriété d'une suite linguistique comportant plusieurs isotopies génériques dont les sèmes isotopants sont en relation d'incompatibilité ; au sens large, propriété d'une suite comportant plus d'une isotopie.

pratique sociale : activité codifiée qui met en jeu des rapports spéficiques entre le niveau sémiotique (dont relèvent les textes), le niveau des représentations mentales et le niveau physique.

praxéologie : étude des performances sémiotiques dans leur relation avec les deux autres niveaux de la pratique, représentationnel et physique ( 165, 229).

réalisme empirique : dispositif mimétique instituant une impression référentielle de monde factuel (131).

réalisme transcendant : dispositif mimétique instituant une impression référentielle de monde contrefactuel (131).

référence : rapport entre le passage ou le texte et la situation où il est produit et interprété. Pour déterminer une référence, il faut préciser à quelles conditions un passage ou un induit une impression référentielle.

réseau associatif : ensemble des relations qui permettent d'identifier la récurrence d'une molécule sémique.

rhétorique / herméneutique (problématique) : problématique peu unifiée, de tradition rhétorique ou herméneutique, qui prend pour objet les textes, discours et performances sémiotiques complexes dans leur production et leur interprétation. Centrée sur la

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communication et plus généralement la transmission, elle entend déterminer ses conditions historiques et ses effets individuels et sociaux, notamment sur le plan artistique (7-8).

rôle : valence dialectique élémentaire d'un acteur. Chaque fonction confère un rôle à chacun des acteurs qui y participent (39).

rythme sémantique : correspondance réglée entre une forme tactique et une structure thématique, dialectique ou dialogique ; le chiasme en est un exemple simple.

sémantème : ensemble des sèmes spécifiques d'un sémème.

sémasiologie : description qui part d’une unité de l’expression pour étudier ses significations attestées ou possibles. V. onomasiologie.

sème : élément d'un sémème, défini comme l'extrémité d'une relation fonctionnelle binaire entre sémèmes. Le sème est la plus petite unité de signification définie par l’analyse. Ex. : /extrémité/ dans ‘tête’.

sème afférent : extrémité d'une relation anti-symétrique entre deux sémèmes appartenant à des taxèmes différents. Un sème afférent est actualisé par instruction contextuelle. Ex.: /non alcoolisé/ pour ‘boisson’ dans « Boisson : 6 F ; Bière : 8 F. » (125).

sème générique : trait sémantique marquant l'appartenance du sémème à une classe sémantique (taxème, domaine ou dimension).

sème inhérent : sème que l'occurrence hérite du type, par défaut. Ex.: /noir/ pour 'corbeau' (125).

sème spécifique : élément du sémantème opposant le sémème à un ou plusieurs sémèmes du taxème auquel il appartient. Ex.: /sexe féminin/ pour ‘femme’.

sémème : signifié d'un morphème (65).

sémie : signifié d’une lexie (154).

sens : ensemble des sèmes inhérents et afférents actualisés dans un passage ou dans un texte. Le sens se détermine relativement au contexte et à la situation, au sein d’une pratique sociale.

séquence : unité dialectique du niveau agonistique, constituée par homologation d’enchaînements isomorphes de fonctions (40).

signification : signifié d'une unité linguistique, défini en faisant abstraction des contextes et des situations. Toute signification est ainsi un artefact.

signifié : contenu d'une unité linguistique.

sociolecte : usage d'une langue fonctionnelle, propre à une pratique sociale déterminée (178).

style : usage d’un sociolecte propre à un énonciateur ; norme idiolectale (180).

taxème : classe de sémèmes minimale en langue ; ex. la classe des couverts : ‘couteau’, ‘cuiller’, ‘fourchette’ (39, 156).

texte : suite linguistique autonome (orale ou écrite) constituant une unité empirique, et produite par un ou plusieurs énonciateurs dans pratique sociale attestée. Les textes sont l'objet de la linguistique.

thématique : étude des thèmes, molécules sémiques du palier mésosémantique (247).

thème générique : fond sémantique constitué par la récurrence d’un ou plusieurs sèmes génériques Les thèmes génériques déterminent ainsi le “ sujet ” (topic) du texte en induisant par des faisceaux d’isotopies les impressions référentielles dominantes (39).

thème (spécifique) : molécule sémique relevant du palier mésosémantique (38, 195-197).

topique : étude des formes sémantiques stéréotypées (194).

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topos : 1. — interne : au sens général du terme, enchaînement récurrent d’au moins deux molécules sémiques ou thèmes . Cet enchaînement est un lien temporel typé pour les topoï dialectiques (narratifs) et un lien modal pour les topoï dialogiques (énonciatifs). Alors qu’un thème est récurrent au moins une fois dans le même texte, un topos réapparaît au moins une fois chez deux auteurs différents. 2. — externe : axiome normatif sous-tendant une afférence socialisée. Dans la théorie classique de l’argumentation, un topos est ce sous quoi tombe une multiplicité d’enthymèmes (194-195, 216-217).

translation : cette notion réunit les modes de transmission qui supposent une réélaboration interprétative : le commentaire, la traduction et la tradition (69).

transposition : 1 — interne : changement de fond sémantique (46). 2 — externe : passage entre deux deux discours, deux langues, voire deux sémiotiques (83).

transsémiotique : sémiotique qui entend rendre compte de plusieurs langages au moyen d’une théorie unique (281).

univers : ensemble des propositions ou unités textuelles attribuées à un acteur de l’énoncé ou de l'énonciation représentée (41).

univers d'assomption : partie d'un univers sémantique composée des propositions attribuées à un acteur de l’énoncé ou de l'énonciation représentée.


© juin 2002 pour l'édition électronique.