LE CHEF-D'OEUVRE INCONNU

 

Observer le changement de domaine sémantique avec un passage de //religion// à //art romantique//, même si un même climat mystique demeure, avec ce vieux créateur inspiré dont la " conversation avec son esprit " et le " génie fantasque " le situent sinon dans le surnaturel du moins dans " l’inconnu ".

Un élève a relevé que l’insistance sur la répétition de ses yeux " fixes & blancs ", comme s’ils étaient révulsés, prouverait qu’il voit ce que le commun des mortels, et même des artistes confirmés (Poussin) ne voient pas (= extra-lucide).

On attire l’attention sur la technique narrative, car un tel physique marque non seulement l’artiste peintre qui lui rend visite (Poussin), mais aussi le lecteur, par la généralisation : " en l’âme " (passage du passé simple au présent de vérité générale). Manière de concerner le lecteur par ce mystère… Réalisme = stratégie (illusionnisme selon Maupassant).

Ouverture culturelle : Motif de l’emprise du vieux savant fou incompris qui sait, en l’occurrence métamorphoser la maîtresse en modèle pictural au détriment de l’amour (cf. la Belle Noiseuse) : la toile n’est plus copie inoffensive (mimesis) mais organisme esthétique dangereux pour ses participants.

Comparaison avec le segment précédent : au parallélisme yeux\bouche précédent se substitue ici celui de la confusion d’ordre pictural dans l’âme comme le chant patriotique dans le cœur de l'exilé : montrer le jeu sur l’opposition visuel vs auditif. Faire noter la convergence vers l’intériorité, esthétique & affective.

On fait noter la régularité de la norme balzacienne quant au syntagme yeux blancs constamment indexé à /mystère de l’au-delà/ + /mort/ (occurrences fournies par le logiciel Hyperbase).