GERMINIE LACERTEUX

Quant au genre, l’intérêt de cet extrait du chap. 28 réside dans le fait qu’il montre à l’élève un idéalisme (par la prééminence de la relation affective vers laquelle orientent nos 3 corrélats) a priori peu compatible avec l’ensemble du roman, dont d’ailleurs la préface a servi de manifeste anti-romantique.

Ici au cœur maternel de Mlle de Varandeuil vis-à-vis de sa servante, dans un climat de vertus chrétiennes (cf. la " fièvre de religion " et le " Dévouement " en question), répond l’âme hyper-sensible de la bonne, dans une réciprocité qui décuple la charge sentimentale.

On constate qu’une telle matière thématique à base bons sentiments n’est plus rebelle à l’esthétisation, selon le credo de l’école naturaliste qui cultivait le documentaire sur les basses classes sociales (" l’hystérie ancillaire " de Germinie).

Au niveau de la dimension spirituelle, on fait observer que cet extrait d’analyse psychologique au sein du roman réaliste ne fait qu’inhiber localement la dimension /matérialité/ (celle qui est activée ailleurs par les descriptions saturées de détails matériels), mais non l’isotopie /dégradation/ qui domine dans ce genre de romans : il est ici encore question de mort (yeux fermés) et de " mélancolies sombres ", certes un instant masquées par l’effusion enthousiaste et l’illusion de " joie " durable. Une telle impression fugace de " rayon de soleil " atténue la dysphorie dominante, puisqu’il s’agit du récit des avilissements successifs de l’héroïne éponyme.