UNE VIE

Toujours quant à la tonalité : tout aussi Romantique est cette fois la blessure de l’héroïne Jeanne par l’infidélité de son mari (l’ayant trompée avec la bonne, Rosalie, qui se confie ingénument). Blessure caractérisée par l’ouverture durative et passive de la triade cœur\yeux\âme à la souffrance.

L’implicite : la comparaison identifiante de l’une à l’autre par le " elle aussi l’avait trouvé gentil " de Discours Indirect Libre (succédant au discours direct) pose le problème de la fatalité en amour. Ce DIL traduit un point de vue qui s’exprime, mais seulement après coup. Ce n’est en effet qu’après le choc de la nouvelle, que Jeanne peut prendre conscience du sort identique des deux femmes (ce qui constitue sinon une excuse du moins une explication à la faute de la bonne) : l’élève voit que dans ce cas la rationalité ne peut intervenir qu’après l’affectivité, signifiée par la triade.

Si la base ABU permet un rapprochement intertextuel avec le corpus biblique cité, où la triade cœur\yeux\âme était déjà marquée du sceau de la dysphorie et de la passivité (mais sur le mode du discours), au sein des romans de Maupassant l’extrait suivant de BEL AMI (segment 7) avec l’âme éperdue & le cœur en détresse de l’héroïne conduit à une assimilation avec la torture que subit ici Jeanne, et ce en dépit de l’opposition /yeux fermés vs yeux ouverts/.