REVERIES DU PROMENEUR SOLITAIRE

Enjeu : le paradoxe du genre.

Le côté fusionnel de l’homme sensible particulier dans le tout que constitue "l'harmonie des trois règnes" de la nature, d’obédience (pré-)romantique, fait oublier à Rousseau dans cette Septième Promenade rêveuse son moi au profit de l’énonciation d’une vérité générale (identique à la certitude quaker), ce qui induit le passage de la confidence intime à la réflexion sur le bonheur humain. Voilà en quoi ce segment est distinctif des précédents, y compris de celui où la romantique Hélène de Zola rêvait aussi devant la nature paisible.

Comparer cette " âme sensible " naturelle rousseauiste avec sa version sociale chez Diderot, où la même paire yeux & cœur est guidée par la volupté… Segment 12 où le jeu dialogique au présent subjectif permettait de poser une thèse d’une toute autre façon que ce monologue au présent de vérité générale : la distinction des deux genres (satire vs rêverie) est déterminante pour aborder un même point idéologique.

Une surprise à ajouter concernant la sensibilité à la beauté : le fait que la deuxième vision, ‘vivifiée’ (vs la première ‘triste’), provienne du thème //parure// (‘revêtue de sa robe de noces’ & ‘charmes’) : atypique ce Rousseau vantant le paraître d’un tel ‘spectacle’ ; registre irénique similaire à celui de l’ode hugolienne, mais aux antipodes de l’exigence de dénuement suivant, dans le domaine de la lutte politique… il est vrai bien moins représenté dans ces segments que //religion// ou //amour//.