2005_02_22
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SdT volume 11, numero 2.


						LES CITATIONS DU MOIS
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			Le néanderthalien, et peut-être quelques groupes
			d'anthropoïdes encore antérieurs à lui,
			manifestait déjà une tendance à conceptualiser,
			défaut qui devait devenir une des
			caractéristiques de l'espèce.
					Emmanuel Anati (1999)
					La religion des origines,
					Paris, Bayard, p. 61.
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				SOMMAIRE


1- Coordonnees
	- Bienvenue a Michel Ballabriga, Nicolas Couegnas, Cedric 
	  Detienne, Francoise Dufour, Charlotte Lacoste, Benedicte
	  Laurent et Michelle Lecolle.
	- Changement d'adresse pour Jean-Yves Antoine, Maria Antonia
	  Coutinho, Hakim Hessas, Yvon Keromnes, Franson Manjali et
	  Michele Noailly.

2- Carnet
	- Mehran Zendehboudi nomme maitre de conferences a l'Universite 
	  Ferdowsi.
	- Courrier des lecteurs : des SdT moins longs et plus frequents?
	- Seminaire Semantique en contexte (Brest)
	- Seminaire du CPST (Toulouse) : Le plan de l'expression

3- Textes electroniques
	- Site Artamene : le plus long roman francais
	- Guide pour la recherche d'information en sciences du langage
	- Creation de l'Association Internationale de Stylistique

4- Publications
	- Marino Pulliero : Walter Benjamin - Le desir d'authenticite
	- Creation des Editions Lambert-Lucas
	- Olivier Remaud : Russie : La "culturologie", nouvelle science
	  des civilisations ? - Compte rendu de l'ouvrage de 
	  Jutta Scherrer : Kulturologie. Russland auf der Suche nach 
	  einer zivilisatorischen Identitat

5- Dialogue
	- "Texte et document numerique" : dialogue entre 
	  Roger T. Pedauque (le RTP-Doc) et Francois Rastier

6- Appels : Colloques et revues
	- 6e Rencontres Terminologie et Intelligence Artificielle
	  Rouen, 4-5 avril 2005.
	- Journee COGNISUD "Cognition de la musique"
	  Marseille, Vendredi 4 mars 2005.
	- JETOU "Role et place des corpus en linguistique"
	  Toulouse, 1-2 juillet 2005.
	- ColDoc "Recueil des donnees en sciences du langage et 
	  constitution de corpus : donnees, methodologie, outillage"
	  Nanterre, 16-17 juin 2005.
		
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Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees 
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[information réservée aux abonnés]

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Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet
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{Zendehboudi, 07/02/2005}

De Mehran ZENDEHBOUDI :
J'ai le plaisir de vous annoncer que je suis à présent titulaire d'un
poste de Maître de conférences à l'Université Ferdowsi (Iran).

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{FR, 13/02/2005}

COURRIER DES LECTEURS

Une réaction sympa !

From: Marc Arabyan <m.arabyan@chello.fr>

Bravo et merci pour ce nouveau numéro, court et clair.
Tous mes voeux à l'équipe.
Le travail fourni est impressionnant, et le résultat, c'est un véritable
outil de travail. Ca me suggère une suggestion : Pourquoi ne pas
augmenter la périodicité et diminuer à proportion la longueur (densité) 
de chaque livraison ?
Bon courage.
Bien amicalement

Marc Arabyan

RPLR (réponse de la rédaction) : Au siècle dernier, voir Archives sur 
Texto! pour les nouveaux lecteurs, les numéros du Bulletin Sémantique 
des Textes étaient plus courts et plus fréquents. Ils ont pris des kilos
avec l'âge. On allait contre la parcellisation de l'info : mais en effet
les numéros sont un peu longs, donc, bonne résolution, on va essayer de 
suivre ce conseil d'ami.

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{FR, 13/02/2005}

		Séminaire Sémantique en contexte

Organisé par Michael Rinn et Ioannis Kanellos
Faculté Victor Segalen, Brest
Salle A111, 17h-19h

24 février 2005
	Dominique MAINGUENEAU (Université de Paris XII Val de Marne)
Esprit, es-tu là ? Hyperénonciateur et participation.

17 mars 2005
	Simone BONNAFOUS (Université de Paris XII Val de Marne)
Qu'est-ce qu'un événement discursif ? L'exemple des déclarations de 
Journée Internationale des Femmes (8 mars).

31 mars
	François RASTIER (CNRS)
Les Mots sans les choses.

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{Mpondo-Dicka, 28/01/2005 et 21/02/2005}

Séminaire du C.P.S.T.
2e semestre 2004

			Le plan de l'expression,
		un objet majeur pour la réflexion sémiotique.

Texte d'orientation

Maintenant qu'il est largement reconnu que la sémiotique a fait aussi
ses preuves hors du champ littéraire, et, plus encore, hors du champ 
linguistique, il est peut-être temps de réinterroger un concept qui fait
partie des fondamentaux (on pourrait presque dire de la vulgate) 
sémiotiques, sans pour autant avoir été vraiment examiné : le plan de 
l'expression. 

Ce dernier est au fondement de la relation sémiotique, mais il reste, 
pour l'instant, un postulat dans l'économie générale de la théorie. Car 
si, dans un premier temps, il était possible déléguer l'examen du plan 
(et des formes) de l'expression à d'autres disciplines linguistiques 
(phonologie, prosodie), voire de considérer que sa description avait 
déjà été établie et qu'il fallait asseoir la description du plan du 
contenu (position de Greimas dans Sémantique structurale), parce qu'il 
s'agissait de construire une sémantique linguistique, aujourd'hui, 
l'étape de vérification ou de contrôle à laquelle aspirait Greimas (1) 
devient urgente et cruciale pour la sémiotique, qu'on la conçoive comme 
une sémiotique générale, une sémiotique fédérative des diverses 
sémiotiques particulières, ou encore comme une sémiotique des cultures, 
avec tout ce que cette expression a de problématique et/ou de 
programmatique à ce jour. La question du plan de l'expression, dont 
dépend celle de la sémiosis nous paraît aujourd'hui cruciale.

Ce séminaire se propose de réexaminer la notion et, au mieux, d'en 
proposer in fine une (re)définition théoriquement argumentée et que l'on
espère heuristique. Ce projet s'appuiera sur des contributions relevant 
des sciences du langage, mais aussi d'autres disciplines appartenant aux
sciences humaines et sociales, si le besoin s'en fait sentir (des 
apports d'ordre philosophique, anthropologique, pour ne donner que 
quelques exemples, sont envisagés). La réflexion pourra être aussi bien 
épistémologique (exégèse hjelmslevienne, greimassienne, et autres 
réflexions sur l'histoire des concepts linguistiques), que 
méthodologique ou concrète, notamment à partir d'étude de cas de 
sémiotiques syncrétiques (sans exclusive).

Il nous semble que la  réflexion sémiotique actuelle ne saurait éviter à
nouveau cette question problématique (notamment au regard des apports 
profitables d'une telle réflexion à la question tensive, qui est au 
coeur des préoccupations actuelles), sous peine de manquer une fois de 
plus le sémiotique dans les divers langages auxquels elle s'est 
confrontée, et dans les différents ensembles signifiants dont elle a 
proposé l'analyse.

En somme, par ce séminaire, le C.P.S.T. tente d'oeuvrer à la 
conciliation de la sémiotique (ou des sémiotiques, puisque la question 
est ouverte) et du sémiotique, et invite l'ensemble de la communauté à 
l'aider dans cette réflexion. Il nous semble en effet qu'un certain 
nombre de questions restées sans réponse, ou auxquelles il n'a été 
répondu que partiellement (nous pensons, sans souci d'exhaustivité ni de
classement, à la question de l'iconicité, au problème des sémiotiques 
syncrétiques -et notamment, au problème sous-jacent du statut du verbal 
dans ces sémiotiques, à la réflexion sur la synesthésie, à la question 
de l'isomorphisme des plans de l'expression et du contenu, etc.) , 
trouverait un éclairage nouveau, et peut-être un début de résolution, 
tout au moins un consensus heuristique et théorique profitable.

Notes
(1) Dans l'article "Du sens" qui ouvre le livre du même nom : "les
procédures dites de description et de découverte du niveau du signifiant
deviennent, pour la sémantique, des procédures de vérification, qui 
doivent être utilisées simultanément avec la description de la 
signification. Si le moindre changement dans l'état du signifiant 
signale quelque changement de sens, on ne doit enregistrer, inversement,
le mondre changement de sens s'il ne peut être vérifié par la
reconnaissance d'un écart correspondant dans le signifiant.
Il ne faut pourtant pas se faire d'illusions : ces procédures [...] ne 
font qu'établir une corrélation de contrôle entre deux plans
indépendants du langage. Si la description de la signification reste 
arbitraire, les procédures de contrôle garantissent, cependant, dans une
large mesure, sa cohérence interne."
			________________________

17 Février, 14h30-16h30
	Joseph Courtés (CPST, Université de Toulouse 2)
Plan de l'expression et perception
À l'issue de la séance, le CPST proposera aux participants de se
retrouver devant un verre, en l'honneur de Joseph Courtés, à l'occasion 
de son départ à la retraite.

10 Mars, 14h-16h
	Louis Panier (SEMEIA, Université de Lyon 2)
La "substance du figuratif" dans le discours (titre provisoire)

24 Mars, 14h-16h
	Alessandro Zinna (CÉRES, Université de Limoges)
Le plan de l'expression des objets d'écriture : 
analyses pratiques d'hypertextes.

7 ou 14 Avril (date à confirmer), 14h-16h
	Patrick Mpondo-Dicka (CPST, Université de Toulouse 2)
Le plan de l'expression d'une séquence de film
(scène de violence dans  un film de Spike Lee)

6 Mai, 10h-12h (au lieu du 5 mai, férié)
	Sémir Badir (Fonds National Belge de la Recherche Scientifique, 
	Université de Liège)
Un plan de l'expression chez Hjelmslev

19 Mai, 14h-16h
	Michael Rinn (CÉDITEC, Université de Bretagne Occidentale)
La fin de la culture. Pour une sémiotique de l'internet négationniste

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Textes electroniques Textes electroniques Textes electroniques Textes
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{FR, 13/02/2005}

BEAUX SITES

Quelques nouveautés importantes du site "Artamène" qui, à son stade de 
développement actuel, donne l'intégralité du texte du plus long roman de
la littérature française, Artamène ou le Grand Cyrus (1649-1653) de 
Madeleine de Scudéry (13 095 pages dans son édition originale, 7443 dans
cette édition en ligne).
	http://www.artamene.org 

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{Vaillant, 02/02/2005}

GUIDE POUR LA RECHERCHE D'INFORMATION SUR LA TOILE

De Pascal Vaillant :

Je viens de finir de rédiger un guide
	« Points de départ pour la recherche d'information
	en Sciences du Langage »
que j'ai fait à l'origine pour mes étudiants de l'Université des 
Antilles-Guyane, en Martinique, mais dont les parties non-spécifiques à 
l'UAG peuvent être utiles à d'autres (liens sur des sites d'archives de 
publications scientifiques, sur des sites portails, sur des revues en 
ligne ...). L'adresse du guide :
	http://www.univ-ag.fr/gerec-f/points_de_depart_recherche/

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{FR, 13/02/2005}

ASSOCIATION INTERNATIONALE DE STYLISTIQUE

Nous sommes très heureux de vous annoncer officiellement la création 
d'une Association Internationale de Stylistique (A.I.S.). Celle-ci a 
pour mission de rassembler les stylisticiens français et étrangers, 
de proposer un lieu d'échange et de recherche sous la forme d'un site 
internet, d'organiser un annuaire des stylisticiens, de rassembler les 
colloques et manifestations à orientation stylistique, d'informer les 
stylisticiens des travaux en cours, des ouvrages de recherches parus, 
etc. Le site propose une recherche en ligne, avec un forum de 
discussion.
Pour en savoir plus, vous pouvez visiter notre site internet :
	http://www.styl-m.org/AIS/

Pour que cette entreprise réussisse, nous avons absolument besoin de 
vous. D'abord évidemment de vos travaux de recherches, qui feront 
avancer les débats (premier programme prévu : Formes et normes en poésie
contemporaine, premier article de Joelle Gardes-Tamine). Mais aussi des 
informations que vous possédez les uns et les autres sur la stylistique 
(sites, ouvrages, articles, thèses soutenues en stylistique...). 
Certains d'entre vous pourront proposer des partenariats avec des 
Universités ou des Équipes de recherche, conseiller des sites web... 
Pour le moment, nous vous invitons donc à prendre contact avec nous et à
rejoindre l'Association ainsi qu'à diffuser largement cette lettre 
d'information en France et à l'étranger. Nous étudierons toutes vos 
propositions et répercuterons avec plaisir les informations que vous 
nous transmettrez. Notre plus grand désir est que cette Association soit
réellement celle de tous les stylisticiens et qu'ils puissent y trouver 
un véritable lieu d'échange.

Nous vous remercions donc par avance du soutien que vous saurez apporter
à ce qui doit être votre A.I.S.

Contacts :
bougault.laurence@wanadoo.fr
j.wulf@free.fr
julys@wanadoo.fr
ou
A.I.S., Boriga, 35290 GAEL.

Les membres fondateurs
Laurence Bougault, Judith Wulf, Joël July.

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Publications Publications Publications Publications Publications
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{FR, 13/02/2005}

VIENT DE PARAÎTRE

Walter Benjamin - Le désir d'authenticité

Cette biographie intellectuelle de Walter Benjamin est en même temps un 
travail d'histoire de la culture qui s'attache à brosser une fresque de 
l'Allemagne wilhelminienne, comme à en dégager une ligne rectrice : le 
désir d'authenticité. Cet axe dominant résulte de l'analyse des courants
et des conflits philosophiques, esthétiques, religieux et politiques qui
animèrent l'Allemagne au tournant du XIXe siècle et qui se manifestèrent
dans toute leur ampleur, juste après la fin de la Première Guerre 
mondiale, comme un rejet du monde d'avant 1914. Toutes les grandes 
thématiques sont abordées par l'ouvrage : la critique de la culture 
(puissamment entretenue par l'influence nietzschéenne), la
transformation de la vie et de la sensibilité au sein des grandes 
métropoles modernes, les différentes faces de la refonte de l'identité 
juive (les sionismes et les réactions qu'ils déclenchèrent), les 
mouvements de jeunesse et leurs idéologies du retour à la nature et au 
corps, les conflits religieux autour de la problématique de la 
sécularisation et du désenchantement, les thèmes socio-politiques de la 
"communauté" opposée à la "société", enfin la question de la philosophie
de l'histoire et celle, plus philosophique de la conception nouvelle de 
l'expérience réagissant au positivisme et au scientisme.

Ce livre est l'histoire d'une formation ; mais si la figure de Benjamin 
apparaît à ce point exemplaire, c'est que les éléments de cette
formation ont exercé leur influence bien au-delà de la Grande Guerre, et
jusque dans la réception contemporaine et, notamment, française, de cet 
auteur. L'ouvrage nous propose ainsi un miroir de nos propres conflits 
en nous offrant les moyens de retrouver leurs racines et de reconstituer
leur généalogie.

Marino Pulliero, né en 1952, a d'abord fait une thèse de philosophie 
antique à l'Université de Venise, puis une thèse de philosophie 
contemporaine à la Sorbonne. Historien et philosophe, il est spécialiste
de l'Allemagne wilhelminienne.

Editions Bayard, 2005, 1.053 pages, 49 Euros.

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{FR, 13/02/2005}

NOUVELLE MAISON D'EDITION

On nous informe de la création des EDITIONS LAMBERT-LUCAS, association 
selon la loi française de 1901 (publiée au J.O. du 26 juin 2004) par une
dizaine de professeurs des universités, a l'initiative de Marc Arabyan 
dont on connaît par ailleurs la collection "Sémantiques" toujours très 
active aux éditions l'Harmattan.

Cette nouvelle maison d'édition s'est donné pour but de rééditer sous 
une forme particulièrement soignée des ouvrages de référence auxquels 
les principaux éditeurs du secteur des sciences humaines ne croient 
plus, ainsi que des travaux de recherche, thèses de doctorat ou 
d'habilitation, recueils, actes de colloques, etc.

Dans le domaine des sciences du langage, on citera d'ores et déjà Michel
Bréal, William Dwight Whitney, Max Muller, Antoine Meillet, Bernard 
Gardin, ou encore Robert Lafont, Gilles Lugrin, Jean-Pierre Kaminker, 
Michel Arrivé, Frédéric François, Pierre Lejeune, Juan Alonso Aldama, 
Akatane Suenaga, entre autres auteurs publiés, en cours de publication 
ou en projet.

En juin 2005 les EDITIONS LAMBERT-LUCAS éditeront la revue LANGAGE ET 
INCONSCIENT, animée par Izabel Vilela et Michel Arrivé, qui ont été les 
organisateurs des numeros 7 et 8 de Marges Linguistiques 
(www.marges-linguistiques.com).

Pour commander ou faire commander des ouvrages (ou la revue) par votre 
laboratoire ou votre bibliothèque universitaire, veuillez passer par 
notre site :
	http://www.lambertlucas.com
Vous y trouverez le catalogue et un formulaire imprimable pour passer 
commande.

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{FR, 13/02/2005}

COMPTE RENDU

Olivier Remaud
	Russie : La "culturologie", nouvelle science des civilisations ?

Compte rendu de l'ouvrage de Jutta Scherrer :
	Kulturologie.
	Russland auf der Suche nach einer zivilisatorischen Identität
Wallstein Verlag, Göttingen, 2003.

[Publié dans la revue La vie des idées, novembre/décembre 2003]
Disponible sur : <http://www.repid.com/article.php3?id_article=135>. 
Consulté le 20/01/2005.

Le concept de "culturologie" (koul'tourologuiya) traduit l'une des
évolutions profondes du monde intellectuel russe de ces dernières
années. Il accompagne le vaste mouvement de renaissance des
interrogations à caractère global sur le devenir des civilisations, 
dans le sillage de la géopolitique de Samuel P. Huntington et d'un 
certain comparatisme inter-culturel. Ce terme désigne d'abord une 
réalité universitaire qui émerge dès le tournant politique de 1991 et 
qui ne se limite pas à l'actuelle Fédération russe. Elle se constitue 
rapidement comme une discipline à part entière et s'inscrit dans le 
paysage des connaissances au même titre que la sociologie, les 
mathématiques ou la linguistique. Elle redessine le contenu de certains 
enseignements ainsi que l'allure générale des publications plus ou moins
spécialisées. Il est désormais possible de rédiger des thèses de 
culturologie et d'étudier cette matière non seulement dans les 
universités de Moscou, Rostov sur le Don ou Krasnoïarsk, mais aussi dans
les divers instituts des anciennes républiques de l'Union soviétique, à 
Tartu, Kiev ou Almaty. Jutta Scherrer rappelle que durant la seule année
1999, la bibliothèque d'Etat russe a recensé 1146 nouveaux titres 
susceptibles d'être répertoriés sous cette rubrique.

Mais la culturologie désigne plus fondamentalement une sorte de 
philosophie globale qui poursuit l'idéal d'une synthèse de toutes les 
activités culturelles. A la différence du cultural turn américain et des
Kulturwissenschaften allemandes, qui s'intéressent prioritairement aux 
micro-pratiques sociales, elle se détermine elle-même comme une science 
de l'identité qui privilégie le "paradigme civilisationnel". En rupture 
complète avec les précédentes décennies, elle revalorise par exemple la 
distinction entre les sciences sociales et les humanités classiques pour
mieux redéfinir l'unité culturelle russe et la qualité créative de son 
"âme". Les avocats de la culturologie, dont plusieurs furent d'ardents 
marxistes-léninistes, citent volontiers parmi leurs pères littéraires 
les figures de Nietzsche, Spengler, Berdiaev, Freud, Sorokin, Ortega y 
Gasset ou plus récemment Arnold Toynbee, Leslie White et Samuel P. 
Huntington. Ils y ajoutent les oeuvres des fondateurs des mouvements 
slavophiles de la seconde moitié du XIXe s., notamment le livre intitulé
"La Russie et l'Europe" que Nikolaï Danilevskij publie en 1871, 
plusieurs fois réimprimé de son vivant et nouvellement réédité, qui 
développe une critique réglée de l'eurocentrisme.

En lisant J. Scherrer, on comprend que la culturologie se signale par la
manière qu'elle a de réactiver plusieurs vieux débats. La culturologie 
saute littéralement par-dessus l'année 1917 et préfère résorber le 
stalinisme, comme l'époque soviétique, dans le contexte historique des 
cultures totalitaires qui ont marqué indifféremment l'Allemagne, 
l'Italie, l'Espagne, la Chine, la Corée du Nord, le Vietnam, Cuba et 
enfin l'Irak. Elle remonte à contre-courant vers les doctrines de 
l'eurasisme qui ont jadis opposé l'esprit russe au règne supposé 
corrompu de la pensée moderne occidentale et qui inspirent maintenant 
une forme de néo-eurasisme dans les milieux de la politique étrangère 
fortement intéressés par les mutations de l'Asie centrale. Elle abat une
nouvelle fois la carte de la religion orthodoxe, composante stratégique 
et indispensable de la culture russe, pour déjouer les avancées du 
matérialisme de l'Ouest. Contre la version marxiste d'un progrès 
linéaire, elle ranime les théories cycliques de l'histoire et estime que
les civilisations sont des organismes individuels qui possèdent des 
rythmes de vie constitués d'apogées et de déclins. Sans surprise, elle 
défend le rôle providentiel, voire eschatologique, de l'histoire 
nationale.

J. Scherrer observe que la culturologie enseignée dans les universités 
se divise depuis 1997 en quatre spécialités : théorie de la culture, 
culturologie historique, conservation du patrimoine et culturologie 
appliquée. Ce dernier domaine éclaire les enjeux non plus seulement 
intellectuels mais aussi politiques de la discipline. L'auteur mentionne
un exemple éloquent qui paraît bien caractériser le style des années 
1990. Après sa réélection, le président Eltsine a lancé durant l'été 
1996 un concours dont le thème était "Une idée pour la Russie". Il 
s'agissait pour l'essentiel de répondre à deux questions : "Où 
allons-nous ?" et "Qui sommes-nous ?". Afin de justifier cette 
initiative, Boris Eltsine déclarait que l'histoire russe avait connu 
plusieurs périodes marquées par l'idéologie (la Monarchie, le 
Communisme, la Perestroïka) et qu'aujourd'hui, il était temps de 
retrouver une notion de l'Etat qui soit capable de mobiliser à nouveaux 
frais le sens de l'identité nationale. L'historien député de Vologda qui
a remporté le concours envisageait de manière significative une idée de 
la Russie articulée en six points dont chacun renouvelait le combat de 
l'orthodoxie contre les pièges de l'individualisme occidental.

La sphère du pouvoir en exercice puise donc très explicitement dans les 
thèses proposées par la culturologie (comme l'illustre encore le 
"programme gouvernemental d'éducation patriotique des citoyens de la 
Fédération russe" fixé par le président Poutine en mars 2001). Elle 
situe sa visée politique et ses études prospectives sur l'horizon d'une 
recherche d'identité qui s'affirme sans détours. Les élites
gouvernementales empruntent des idées aux élites intellectuelles pour 
tenter d'évaluer le rôle mondial de la Russie, de préciser les courbes 
de sa future puissance et de garantir sa mission universelle. C'est dans
ce contexte qu'elles renouent avec le discours de l'empire qui imprègne 
actuellement l'ensemble des esprits politiques russes. Ainsi 
explique-t-on que la culturologie, nouvelle doctrine d'Etat, parvienne à
dépasser les clivages politiques et à se diffuser dans les propos d'un 
Zjuganov comme dans ceux d'un Zirinovskij.

Il est peut-être encore trop tôt pour avancer que ce concept qualifie un
authentique Sonderweg de la société russe, une évolution qui serait 
particulière à la Fédération. Mais il paraît évident que la culturologie
vient combler un grand vide et qu'elle s'enracine dans la volonté de 
prescrire les normes à la fois morales et politiques du passage au XXIe 
siècle. En substituant au déterminisme économique du marxisme-léninisme 
le déterminisme culturel d'une spiritualité renforcée qui n'oublie 
jamais le destin de la Russie, elle exprime un nouveau besoin d'histoire
totalisante et une quête de catégories existentielles au long cours.
Cette approche civilisationnelle des problèmes de société est
directement issue de la difficulté à s'orienter dans le temps présent et
à maîtriser un futur qui se révèle à beaucoup chaque jour plus opaque. 
Dans un monde post-soviétique privé de boussole, la culturologie est une
méthode de réécriture de l'histoire qui remplit une "fonction d'ersatz 
idéologique". En refermant cet ouvrage, on se demande quel type de 
scientificité une discipline qui semble ériger la notion de civilisation
en langue unique de description du monde est capable de revendiquer ; et
surtout vers quel genre d'histoire politique elle est susceptible de 
conduire, dans le prolongement des discours officiels, la société civile
russe. 

		Olivier Remaud 
	Centre Marc Bloch (Berlin) & Institut Max Planck (Berlin)

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{FR, 13/02/2005}

TEXTE ET DOCUMENT NUMERIQUE

Dialogue entre Roger T. Pédauque (le RTP-Doc) et François Rastier

Un groupe de travail autour du document numérique réuni en 2004 a
élaboré un document de travail intitulé "Le texte en jeu -Permanence et 
transformations du document", sous le nom collectif de Roger T. 
Pédauque, dont les initiales évoquent obstinément les RTP (Recherches 
Thématiques Programmées du CNRS).

La seconde version du document a été mise en ligne le 23-12-2004. Les 
discussions en cours ne sont pas publiques. Cependant, il m'a paru
utile, pour les lecteurs du bulletin Sémantique des Textes, d'en donner 
un écho évidemment partiel. Les quelques échanges ci-dessous ont été 
légèrement scénarisés, mais leur lettre respectée. L'expression "Version
de référence" désigne le document de travail en débat. Il est plusieurs 
fois fait allusion au "cake" de Tim Berners-Lee, initiateur du Web 
sémantique. Il s'agit d'une figure qui se présente ainsi :
[à visualiser en police non proportionnelle, par exemple "courrier"]
                      _____________________
                     |        Trust        |
                  ___|_____________________|
                 |    Proof    |           |
              ___|_____________|           |
             |      Logic      |  Digital  |
          ___|_________________|           |
         | Ontology vocabulary | signature |
      ___|_____________________|           |
     |     RDF + rdfschema     |           |
  ___|_________________________|___________|
 |           XML + NS + xmlschema          |
 |_________________________________________|
|        Unicode        |        URI       |
|_______________________|__________________|


1. 

François Rastier> La linguistique parle de longue date du discours 
(discourse) comme une de ses dimensions (cf. l'école française d'Analyse
du discours). Mais ce discours cache le texte comme unité minimale 
d'étude, et véritable objet empirique de la linguistique. C'est sur la 
coupure entre philologie et linguistique qu'il faut revenir, car la 
philologie numérique présente doit faire évoluer la linguistique.
        
Le problème d'ailleurs ne réside pas tant dans l'oubli du texte que dans
l'extension au texte des préconceptions et procédures de la grammaire : 
on veut traiter le texte par une macrosyntaxe de séquences, alors que 
les unités textuelles ne sont pas nécessairement discrètes.

Il me semble, cher Roger, que ta position à l'égard du Web sémantique 
reste un compromis. Ou du moins tu ne dis pas que le Web sémantique doit
être découplé de l'ontologie et des ontologies. En effet, si tout texte 
procède d'un genre, il faut bien dire que les ontologies varient avec 
les genres, les champs génériques (ex. le théâtre) et les discours : non
seulement on n'y trouve pas le même "mobilier", mais pas les mêmes 
relations (il y a par exemple des corpus où la relation d'hypéronymie 
n'est pas attestée). Par ailleurs, dans chaque genre, il y a des 
positions différentes voire contradictoires : cf. vos héros sont des 
assassins. Où met-on G.W. Bush dans l'ontologie ? Tant qu'on reste dans 
la sémantique dénotationnelle, on ne peut éviter ces difficultés 
insolubles.

Les ontologies sont des machines normatives ; or le Web sémantique a 
besoin d'un tournant descriptif qui ne peut être pris qu'en développant 
la sémantique et la sémiotique de corpus, de façon qu'il puisse évoluer 
en fonction des usages effectifs.

Les modèles type cake sont des compendiums sans aucun substrat
épistémologique. Aussi je m'étonne de lire que les ontologies sont 
encore plus précises [que les thésaurus -qui sont pourtant une impasse 
notoire], "avec une sémantique permettant des traitements automatiques".
Cet éloge des ontologies comme progrès surprend : que peut-on faire de 
plus que de l'héritage (ex. Wordnet : une église est un bâtiment, comme 
une usine) ?

Roger T. Pédauque (désormais RTP)> Dans le Web, les textes ne respectent
aucune contrainte, sauf celle du langage HTML. 

FR>  N'oublions pas leurs propres contraintes, linguistiques,
génériques, etc.

RTP> La conséquence de cette liberté est que le seul moyen d'accès aux
textes est celui des moteurs de recherche fondé sur la recherche "plein 
texte", avec toutes les difficultés que l'on connaît : incapacité à 
prendre en compte les synonymies, à retrouver des textes du même sujet, 
c'est-à-dire ayant des contextes d'énonciation similaires ou partageant 
les mêmes concepts.

FR> Aucune de ces difficultés n'est une difficulté de principe, sauf si 
l'on s'en tient à une logique du mot-clé, qui est précisément celle des 
ontologies. L'analyse thématique assistée est précisément un moyen de 
sortir de la (termino)logique du mot-clé.

RTP> La réponse du Web sémantique est d'indexer les textes avec les 
concepts d'une ontologie partagée par une large communauté. La recherche
se fait alors sur les concepts avec lesquels les textes sont indexés.
Cet index est une représentation formelle du document.

FR> Elle est normalisée, mais non pour autant formelle : il n'y a pas de
calculabilité. Le mot formel est ici ambigu, comme ailleurs dans le 
document.

RTP> Cette représentation se substitue au texte pour la phase de
recherche et même plus : le texte est arraisonné à la représentation 
formelle.

FR> Ce que Quine appelle l'enrégimentation. Le texte disparaît donc, au 
profit de sa réduction, qui laisse inévitablement tomber ce que l'on 
recherche effectivement, notamment en quoi il est spécifique, par 
rapport à d'autres qui auront la même représentation "formelle". Le 
problème de la synonymie se pose alors à une tout autre échelle : deux 
textes peuvent être indexés par les mêmes concepts et se contredire.

RTP> Cet arraisonnement est un véritable changement de paradigme. 

FR> Non, c'est une conservation : on reste au paradigme (dénotationnel) 
de la représentation des connaissances.

RTP> Le document devient une représentation formelle de connaissances
dont on contrôle la sémantique (formelle) pour l'inférence et le calcul 
par des agents implémentant des services. C'est ce qu'on retrouve 
implicitement dans le "cake" de la figure 2 : au-dessus du niveau
documentaire, on a des "data" qui ne sont plus sujettes -ou soumises- à 
l'interprétation.

FR>  Les données, c'est ce qu'on se donne, aucune n'échappe à
l'interprétation, ne serait-ce que pour être identifiée comme identique 
à travers le temps.

RTP> On retrouve là une des conséquences de la représentation
ontologique d'un texte : le texte, avec toute l'ambiguïté de la langue,
laisse ouvert toute la richesse de l'interprétation ; l'ontologie, en 
privilégiant un (ou deux au plus) contexte, bloque toute capacité 
d'interprétation de l'homme comme de la machine. C'est le prix à payer 
de l'automatisation.

FR> Ce fatalisme un tantinet résigné n'est-il pas une rationalisation 
(j'espère confortable) du conformisme ? 

Il faut sortir du préjugé que l'automatisation fait disparaître la
richesse et la diversité des données textuelles, alors même qu'elle doit
l'exploiter. Il existe en effet toutes sortes de modèles informatiques 
qui décrivent les contextes sans les prédéfinir, par exemple en 
reconnaissance de formes. Et c'est précisément (à mon avis) la 
reconnaissance de formes textuelles que nous avons à privilégier.

Plus généralement, le suspens de l'interprétation est impossible dans
les sciences de la culture (nous sommes condamnés au sens). La 
formalisation certes suspend l'interprétation, mais le temps du calcul :
or les ontologies ne permettent aucune calculabilité digne de ce nom.

2. 

FR>  Le cake de Tim Berners-Lee, même déguisé en galette des Rois, me 
semble un peu indigeste. Il empile benoîtement de normes indispensables 
comme Unicode à des normes purement idéologiques comme les ontologies à 
la Wordnet.

Les prendre pour argent comptant me semble un mauvais calcul : ce sont 
des thésaurus relookés. Or les thésaurus avaient leur utilité (relative)
quand on n'avait pas accès au plein texte. Maintenant qu'on peut 
l'avoir, ce type de représentation statique et normatif est devenu
simplement obsolète. C'est donc à mon avis du côté moteurs de recherche 
qu'il faut se tourner, en proposant de l'indexation dynamique.
 
Le caractère plurisémiotique des textes est insuffisamment reconnu en 
linguistique : mais on devrait bien admettre que la ponctuation sans 
parler même de la mise en page ou de la typo ne correspond pas au modèle
du signe standard et fait bien partie du texte (bien que les grammaires 
n'en disent rien et les ontologistes non plus). C'est une étape pour 
étendre le concept de texte au document multimédia.

Il est bien entendu qu'un texte n'est pas un ensemble de mots, mais ce 
qui est irréductible à un ensemble de mots : nous sommes dans les 
sciences de la culture et dans les technologies sémiotiques, et dans ces
domaines c'est le global qui détermine le local. La compositionnalité 
reste illusoire : une pommade n'est pas une préparation à base de pomme,
une métaphore n'est pas un transport à distance ni un déménagement (on 
écrit métaphora sur les camions de déménagement en Grèce) ; etc. On ne 
peut évidemment projeter la compositionnalité des langages logiques sur 
les langues.

3.

Dominique Cotte> Je propose d'affirmer plus nettement que l'informatique
en général repose sur des présupposés idéologiques qui l'engagent de 
toutes façons dans des formes de représentation qui sont dépendants des 
paradigmes de la logique formelle et qu'elle y trouve des limites
concrètes même quand on la considère uniquement sous un angle 
industriel/opérationnel. Le décalage s'accroît ensuite si on transfère 
sans précaution ces approches, déjà en soi limitées, à une
représentation "macroscopique" de la réalité.

FR> Il me semble que l'informatique ne repose pas sur des présupposées
idéologiques et n'est pas liée par nature à tel ou tel type de
formalisme logique. Il s'agit bien plutôt d'une technologie sémiotique 
qui d'une part s'appuie sur les mathématiques, d'autre part sur un état 
de l'art technique, enfin sur des savoirs issus des domaines
d'application.

Elle a des objectifs (à tout le moins, le traitement de l'information) 
mais aucun objet propre : elle n'est pas une science et n'a donc pas 
d'épistémologie. Cela ne lui enlève rien, bien au contraire, et pourrait
dissuader de prêter à l'informatique des travers qui ne sont pas les 
siens.

L'outrance momentanément vendeuse du programme d'Intelligence
artificielle est maintenant retombée ; comme ce programme reposait sur 
la métaphore impropre du cerveau et de l'ordinateur, on supposait que 
toute connaissance avait un format prédicatif qu'il fallait formaliser 
pour rendre opérationnelle et manipulable sa représentation.

Le mécanisme métaphysique a perdu à présent de sa superbe, mais
l'informatique reste victime du computationnalisme qui a cherché à
l'instrumentaliser.

Or, le connexionnisme a bien montré que le format d'entrée des données 
et le format de sortie des résultats n'avait rien de nécessairement
logique.

Ce n'est donc pas la logique ni l'informatique qui sont à récuser, mais 
l'idéologie logiciste qui a imprégné les milieux scientifiques d'une
manière d'ailleurs inégale, mais très sensible en linguistique -d'où par
exemple la sous-estimation des méthodes quantitatives en linguistique de
corpus, qui ne doivent rien à la problématique de la représentation des
connaissances.

4.

Bruno Bachimont (désormais BB)> Il me semble réducteur de considérer 
l'informatique comme simple technique, si on veut entendre par là un 
ensemble de procédés empiriquement mis au point selon des finalités 
exclusivement pragmatiques et extérieures à ces procédés. Autrement dit,
l'informatique n'aurait pas d'objet propre, et donc ne pourrait être une
science car toute science a un objet. Or l'informatique a bien un objet,
le calcul. C'est ce qu'ont montré les travaux de Hilbert, Turing, et de 
la logique mathématique. L'objectif de l'informatique est d'explorer et 
de proposer les différents moyens d'opérationnaliser et d'"effectiviser"
les transformations que l'on peut spécifier. (...)

FR> Les mathématiques appliquées sont une partie des mathématiques, et 
l'informatique en ce sens une partie des mathématiques appliquées. La 
théorie des automates, par exemple est une pure théorie mathématique, 
complètement indépendante de toute incarnation machinale : qu'une 
machine à calculer soit en bois comme la Pascaline importe peu :-), et 
l'URSS a eu des informaticiens brillants qui travaillaient sans guère de
matériel informatique (généralement réservé à la recherche militaire), 
avec papier et crayon.

Rien ne s'oppose à considérer l'informatique comme un art (au sens des
arts et métiers, voire plus) : mais une science qui aurait pour objet le
calcul, j'en doute. D'une part le calcul est depuis des millénaires 
l'objet des mathématiques (ta mention de Hilbert appuie ce propos). 
Pourquoi l'informatique ne serait-elle pas une technologie qui emprunte 
aux mathématiques appliquées, à l'électronique (mais jadis la menuiserie
et bientôt l'optique), et aux domaines d'applications eux-mêmes ? La 
science du calcul se distingue ici de la technique d'automatisation du 
calcul.

De fait, on définit tantôt l'informatique par référence aux
mathématiques : l'algorithmique, la théorie des langages, la théorie des
machines logiques, la théorie de la calculabilité en général, incluant à
la limite par sa puissance d'expression la théorie de la démonstration 
d'abord, toute la logique mathématique ensuite.

Tantôt, on la définit par le design informatique, les processeurs et de 
leurs agencements, la programmation, etc.

BB> Evidemment, on peut rétorquer que l'informatique est une
construction d'ordre technique, car elle construit ce qu'elle décrit, 
son objet n'étant pas donné par la nature, mais constitué et construit 
par son propre faire. Mais, n'en-est il pas ainsi pour toute science, 
qui hypostasie sa technique expérimentale et opératoire en objets
scientifiques ?

FR> Si l'informatique a des applications, cela n'en fait pas pour autant
une science expérimentale : la sanction est ergonomique, commerciale,  
etc., bref la satisfaction ou non de la demande sociale. En tant que 
branche des mathématiques, elle n'est pas une discipline expérimentale. 
On peut certes faire de la preuve de programme, mais c'est là une 
validation intrathéorique de la cohérence d'un ensemble d'algorithmes.

En tant que technologie, elle ne valide rien par elle-même, voir par 
exemple les horoscopes calculés par ordinateur... Ainsi en lui assignant
un objet scientifique, on l'exposerait à des critiques injustes.
 
Je me suis permis de revenir sur cette question de la place de
l'informatique parce que l'on a connu de façon récurrente l'argument du 
"bon formalisme". Des lobbies successifs ont voulu s'imposer en
prétendant leur théorie implémentable (argument fort du chomskisme qui 
s'appuyait sur le cousinage de la théorie des grammaires et de la 
théorie des automates), et l'on n'a pas tiré leçon de leur échec.

Aujourd'hui on veut imposer des langages prédicatifs (RDF) et des 
ontologies (Web sémantique) avec le même genre d'arguments ; tout cela 
peut éventuellement être utile sans pour autant être nécessaire. Un 
raisonnement couramment implicité semble le suivant : la construction 
d'ontologies est inévitable pour accéder aux documents, car cela 
correspondrait aux nécessités de l'opérationnalisation informatique. 
Comme s'il y avait une "théorie de l'informatique" qui déterminait 
entièrement ses applications... Cette "théorie" n'est pas une théorie au
sens du noyau épistémologique d'une science, c'est une doxa révisable.

Il est vrai que le projet rationnel d'interprétation logico-
computationnelle du langage, et de là, de la pensée et de l'ensemble des
compétences humaines, s'associe au vingtième siècle au développement de 
la logique mathématique et de la théorie des la machines logiques. D'où 
la continuité évidente qui lie Frege, Hilbert, Turing, Chomsky (élève de
Carnap), jusqu'à Fodor et Pylyshyn.

Ils ont élaboré des idées formelles, pures et décontextualisées de 
calcul, de preuve et de machine, avec le grand rêve de tout ressaisir en
ces termes. Mais, ce logicisme fait l'impasse sur les trois grands 
objets mathématiques, les grands nombres, le continu, et l'infini, car 
il préjuge un monde du discret, du discontinu et du dénombrable, qui 
anticipe le mobilier ontologique des ontologies et du Web sémantique. 

Si maintenant on prend quelque recul à l'égard de l'imaginaire techno-
scientifique, on peut reconnaître que l'outil n'impose aucune fatalité, 
sinon celle des préjugés qui ont présidé à sa fabrication : rien 
n'empêche alors de changer de préjugés, et d'adopter un point de vue 
stratégiquement opportuniste -et je m'appuie ici sur les contributions 
de Choisy. Les critères sont alors ceux de l'efficacité et de la sagesse
pratique (régulée par l'éthique).

Cela dit, les difficultés que nous rencontrons dans le débat montrent 
qu'on manque d'une "épistémologie" ou plus exactement d'une philosophie 
de la technique -Bruno Bachimont a d'ailleurs fait de fortes
propositions dans ce sens dans sa seconde thèse et dans son
habilitation.

5.

FR> Le cake de Berners-Lee (principal hors-texte de la Version de
référence) se présente comme une tranche napolitaine, mais, si l'on y 
regarde bien, la figure représente un escalier, bien connu des
traditions scolastiques, le fameux Gradus ad Parnassum qui symbolisait 
la montée vers la vérité : on commence par Unicode, on monte vers XML, 
puis RDF, on passe à Ontologie, puis à Logique, puis Preuve (que 
prouve-t-on ?), enfin la Confiance -ou le Trust- (qui résulte de la 
vérité logique, associée à l'authenticité de la signature digitale).

La ficelle est grosse : on part d'un standard nécessaire et accepté 
(Unicode) pour faire des degrés suivants des standards également 
nécessaires. Pourtant les ontologies sont parfaitement résistibles. Les 
exemples partout invoqués, je pense à Wordnet, montrent une mise en 
réseau de normes de pensée nord-américaines dans un vocabulaire 
"conceptuel" fait de mots anglo-américains en capitales (ex. CASH vs 
CREDIT) : l'enjeu est clair, les documents qui ne correspondent pas à 
ces normes ne seront pas représentés par le Web sémantique et donc 
inaccessibles. La CIA a d'ailleurs financé Wordnet, ce qui confirme son 
intérêt stratégique -sans confirmer d'ailleurs son efficacité.
        
Le document de référence appelle le Web sémantique "une ontologie 
partagée par une large communauté" : en effet, celle du Web Sémantique. 
Elle serait de toutes façon objective et non soumise à 
l'interprétation : "au-dessus du niveau documentaire, on a des "data" 
qui ne sont plus sujettes -ou soumises- à l'interprétation". Cela
ressemble fort à une transformation du préjugé (largement partagé) en 
évidence (par définition non soumise à l'interprétation).

Bien entendu, des ontologies locales comme celles de la médecine
occidentale peuvent être utiles dès lors qu'il y a consensus des
utilisateurs -et une tradition ontologique millénaire : Aristote était 
médecin. Mais l'homéopathie, la médecine orientale, etc., leur 
échappent.

Si l'on peut faire des ontologies dans des domaines bien normés, cela ne
justifie pas une OPA ontologique sur l'ensemble du Web. Pendant le 
moratoire encore éventuel, ne pourrait-on mieux préciser : - Quels sont 
les besoins ? - A quoi servent effectivement les ontologies ? Sont-elles
adaptées au Web, alors que ce sont des réseaux sémantiques dont tous les
principes étaient acquis avant la création du Web ? Quels sont les 
savoirs linguistiques et sémiotiques qu'elles mettent en oeuvre ? (Dans 
le cas de Wordnet, ces savoirs sont antérieurs à la formation de la 
linguistique : Gardner et ses collaborateurs croient encore que les mots
sont des unités, ignorent des notions de base comme le morphème ou la 
lexie, etc.). 
 	
On peut douter que tout traitement suppose une représentation, qu'il 
faille des formats logiques et non sémiotiques de représentation, et 
qu'il y ait une fatalité disciplinaire des formats de représentation.

Pourquoi y aurait-il nécessairement quelque chose au-dessus du niveau 
documentaire ? Dans le langage, le plus profond, c'est le document. Rien
n'est plus complet : toute représentation élimine ce qui n'est pas 
exprimable dans son formalisme. Or n'importe quoi dans un document peut 
être pertinent pour une requête, y compris la ponctuation par exemple, 
et il n'y a pas d'ontologie de la ponctuation. Les éléments requis et 
donc pertinents dépendent des tâches et donc des requêtes (alors que 
dans une ontologie rien ne dépend des requêtes).

Les parcours vers les documents dépendent du corpus considéré -et
finalement de la structure du Web, évolutive, car c'est une 
sédimentation d'actions multiples (liens, parcours renforcés par le 
rating). L'exemple de l'efficacité croissante de moteurs de recherche 
doit faire réfléchir.

Il faudra un jour (à la fin du moratoire sur les métadonnées) choisir 
entre un paradigme cognitif de la représentation ou un paradigme 
interprétatif de la communication, qui dépend non d'une ontologie 
(théorie de l'Etre), mais d'une théorie de l'action (praxéologie). 

Les contradictions du document de référence me semblent liées à la 
difficulté actuelle à se prononcer clairement (voir notamment le 
paragraphe : Pour le Web sémantique mais contre l'universalisme). Ce 
manque de clarté me semble justifier un ralliement au principe d'un 
moratoire qui permettrait d'explorer des voies nouvelles.

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Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels
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{Delavigne, 26/01/2005}

COLLOQUE

J'ai le plaisir de vous annoncer que les Sixièmes Rencontres
Terminologie et Intelligence Artificielle se tiendront à Rouen les
4 et 5 avril 2005. Le programme sera défini en février, mais vous pouvez
d'ores et déjà aller visiter le site :
	http://www.univ-rouen.fr/dyalang/tia2005

Bien cordialement
Valérie Delavigne
Présidente du Comité d'organisation TIA 2005

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{FR, 13/02/2005}

Journée COGNISUD

			"COGNITION DE LA MUSIQUE"

Vendredi 4 mars 2005

Agora des Sciences, Auditorium Marcel Benarroche
61 La Canebière, 13001 Marseille
En partenariat avec le CCSTI-Agora des Sciences
	http://www.cognisud.org/

Organisateur : J. Vion-Dury

Le développement récent des neurosciences cognitives a permis de jeter 
un regard nouveau sur la musique, et de préciser certaines des 
conditions ou corrélats neurophysiologiques ou cognitifs qui sont à la 
base de sa production et de son écoute. Le but de cette journée n'est 
pas de faire un bilan exhaustif des connaissances dans le domaine de la 
cognition de la musique, mais 1) de poser quelques balises nous 
permettant de comprendre dans quelles directions les approches
scientifiques nous permettent de progresser et 2) d'examiner de manière 
critique les concepts mobilisés par ces approches. Après tout, il ne va 
nullement de soi que le paradigme dominant des sciences cognitives, 
largement fondé sur l'organisation computationnelle de la pensée, soit 
pertinent pour aborder le problème de la musique.

Si la musique est plus milieu qu'objet, si l'approche réductionniste de 
la méthode scientifique perd, au moment où elle s'initie, le but même de
son analyse, si le processus musical ne peut être perçu que de manière 
holiste, si le caractère contextuel de l'écoute et de la création 
musicale relativise le discours sur les règles et les déterminations, si
enfin la musique est du domaine de la métaphore ou de l'objet fictionnel
conçus comme facteurs d'une intelligibilité de l'expérience 
individuelle, il semble alors légitime de soumettre l'approche 
cognitiviste à la réflexion philosophique. Aussi cette journée dédiée 
aux sciences cognitives lui réservera-t-elle une place dans son 
introduction et dans ses conclusions, sous la forme d'une table ronde 
réunissant l'ensemble des participants.


* Programme

 8h15 Accueil

 8h45 Présentation de la journée.
	Jean Vion-Dury (INCM-CNRS Marseille)

 9h15 La musique et la question de l'esprit
	Jean Pierre Cometti (CEPERC-CNRS Marseille)

 9h45 Un soupir vaut deux croches. Comment l'entendez-vous ?
	Françoise Macar (LNC-CNRS , Marseille)

10h30 Pause

11h   Temps et rythmes musicaux
	Daniele Schön (INCM-CNRS Marseille)

11h45 Les émotions en musique
	Emmanuel Bigand, LEAD CNRS- Université de Bourgogne

12h15 Repas

14h30 Neuropsychologie des émotions musicales
	Séverine Samson, Université de Lille 3 et
	Hôpital de la Salpêtrière, Paris

15h15 Etudier les attentes musicales de l'auditeur non musicien :
le paradigme d'amorçage musical
	Barbara Tillman, CNRS (UMR 5020), Lyon

16h00 Pause

16h30 La question de la précision dans la philosophie de la musique
	B. Sève, Lycée Louis le Grand, Paris

17h15 Quels paradigmes pour comprendre la musique?
	Discussion générale : J. Vion-Dury, J.P. Cometti.


* Inscriptions

En raison du nombre limité de places l'inscription est obligatoire.
L'inscription est gratuite. Elle peut se faire
par courrier électronique :	contact-cognisud@cognisud.org
par le site web :		http://www.cognisud.org/

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{FR, 18/02/2005}

COLLOQUE

	JETOU : Journées d'Etude TOUlousaines en sciences du langage
		Rôle et place des corpus en linguistique

Les 1 et 2 juillet 2005
à TOULOUSE, Université Toulouse-Le Mirail

Les doctorants et jeunes chercheurs des 3 laboratoires de Sciences du
langage de Toulouse :
C.P.S.T. (Centre Pluridisciplinaire de Sémiolinguistique Textuelle)
E.R.S.S. (Equipe de Recherche en Syntaxe et Sémantique)
Laboratoire Jacques Lordat (Centre Interdisciplinaire des Sciences du
Langage et de la Cognition)
ainsi que du laboratoire d'informatique :
I.R.I.T. (Institut de Recherches en Informatique de Toulouse)
organisent les deuxièmes journées JETOU qui s'adressent aux doctorants 
et jeunes chercheurs en sciences du langage. Au cours de ces journées, 
nous nous interrogerons sur le rôle et la place des corpus en linguistique.

Les corpus en linguistique suscitent de multiples interrogations, comme 
en témoignent les nombreux colloques, ouvrages, conférences, consacrés à
ce sujet. Nous citerons à titre d'exemple, pour l'année écoulée :
- Ecole d'été du CNRS "Linguistique de Corpus", Université de Caen,
14-19 juin 2004 ;
- COLDOC'2004 "La construction des observables en sciences du langage",
Colloque Jeunes Chercheurs Modyco, 29-30 avril 2004 ;
- n° 2004-1 de RFLA, revue de l'AFLA, "Linguistique et informatique :
nouveaux défis" ;
- n° 3 de Corpus, "L'usage des corpus en phonologie", décembre 2004 ; 
etc.
Ces manifestations montrent que l'utilisation des corpus intéresse
différents champs des Sciences du langage. Au-delà des traditionnelles
questions liées à la constitution des corpus, aux formats des données, 
aux outils d'exploitation, etc., nous nous focaliserons sur le rôle et 
la place des corpus pour la description et la théorie linguistique. En 
d'autres termes, il s'agit d'expliciter comment les corpus s'intègrent à
la recherche linguistique.

Les contributions pourront donc s'articuler autour des problématiques
suivantes :
- les corpus : garants d'une démarche scientifique ou effet de mode ?
- quels sont les enjeux liés à une linguistique de corpus ?
- faut-il parler de la linguistique de corpus ou des linguistiques de 
  corpus ?
- quelles analyses linguistiques sont menées à partir des corpus ?
- comment les résultats de ces analyses alimentent-ils une/la
  linguistique théorique ?
- comment les connaissances théoriques sont-elles exploitables pour
  l'analyse de corpus ?
- plus globalement, quelles sont les interactions possibles entre 
  empirie et théorie ?
- quel cadre donner à l'interprétation par rapport aux analyses 
  théoriques ?
- jusqu'où peut-on aller dans l'interprétation ? tous les résultats
  sont-ils interprétables ?

Les travaux pourront s'inscrire dans une perspective épistémologique ou 
se fonder sur une étude de corpus proprement dite. Dans ce dernier cas, 
nous invitons l'auteur à préciser la nature de son corpus.

Conférence invitée : Les débats seront ouverts par une conférence 
inaugurale. Le nom de la personne invitée sera communiqué 
ultérieurement.

Au terme de ces deux journées, une table ronde fera la synthèse des
questions débattues.


Comité d'organisation

Farida Aouladomar, Estelle Cabrillac, Christine Fèvre-Pernet, Baptiste
Foulquié, Carine Duteil-Mougel, Julien Eychenne, Cécile Frérot, Edith 
Galy, Marie-Paule Jacques, Gerd Jendraschek, Marion Laignelet, Véronique
Moriceau, Emmanuel Nicolas, Christophe Pimm, Karine Rigaldie, Halima
Sahraoui, Pascale Vergely.

Comité d'évaluation

M. Ballabriga (CPST, Toulouse), K. Duvignau (Lordat, Toulouse),
J.L. Nespoulous (Lordat, Toulouse), B. Köpke (Lordat, Toulouse), 
C. Garcia-Debanc (Lordat, Toulouse), N. Spanghero-Gaillard (Lordat, 
Toulouse), P. Muller, (IRIT, Toulouse), P. Saint-Dizier, (IRIT, 
Toulouse), N.V igouroux (IRIT, Toulouse), J. Durand (ERSS, Toulouse), 
A. Condamines (ERSS, Toulouse), N. Hathout (ERSS, Toulouse), C. Fabre 
(ERSS, Toulouse), M.-P. Péry-Woodley (ERSS, Toulouse), A. Borillo (ERSS,
Toulouse), I. Choi-Jonin (ERSS, Toulouse), E. Delais-Roussarie (ERSS, 
Toulouse), B. Habert (LIMSI, Paris), I. Léglise (Tours), T. Scheer 
(Bases, Corpus et Langage, Nice), B. Laks (Modyco, Paris), F. Gadet 
(Modyco, Paris), A. Lacheret (Crisco, Caen), M. Lecolle (Celted, Metz), 
F. Rastier (CNRS, Paris), S. Mellet (Bases, Corpus et Langage, Nice), 
E. Brunet (Bases, Corpus et Langage, Nice), S. Caddéo (Delic, Université
de Provence).


Durée des communications

Les communications de 20 minutes seront suivies de 10 minutes de
discussion.

Modalités de soumission

Les propositions de communication seront de préférence envoyées sous 
format électronique, en fichier Word ou rtf. Elles prendront la forme 
d'un résumé de 4000 à 5000 caractères, espaces comprises, en Times New 
Roman, 12 pts. Le résumé sera accompagné d'une bibliographie d'une page 
maxi dans la même police.

Les propositions sont à transmettre à l'adresse suivante :
	vergely@univ-tlse2.fr
* un fichier attaché contiendra :
- le titre, le résumé anonyme et la bibliographie sur une feuille à
  part.
* le corps du message contiendra :
- les nom et prénom / l'affiliation / les coordonnées postales et 
  électroniques,
- le titre de la communication.

Les personnes n'ayant pas la possibilité de faire parvenir leur
proposition de communication par courrier électronique, pourront le 
faire par courrier postal à l'adresse suivante :
CPST - Colloque JETOU'2005 - Pavillon de la Recherche
5, allées Antonio Machado - F-31058 Toulouse cedex 9

Pour tout renseignement, veuillez vous adresser à l'une des adresses 
suivantes :
	halima.sahraoui@univ-tlse2.fr ou
	chr.pernet@wanadoo.fr

Langue

Les communications se feront de préférence en français, mais des
présentations en anglais pourront être acceptées.

Pré-inscriptions

Les pré-inscriptions devront se faire avant le 15 juin 2005. La
participation aux journées est gratuite mais l'inscription es
obligatoire.

Calendrier

Date limite de RECEPTION des communications :	2 avril 2005
Notification d'acceptation : 			mi-mai 2005
Pré-inscriptions : 				15 juin 2005
Date des journées : 				1 et 2 juillet 2005

Site internet

Pour retrouver l'appel et obtenir davantage d'informations sur ces deux
journées d'étude, n'hésitez pas à visiter notre site web :
	http://www.univ-tlse2.fr/erss/jetou2005/

Nous envisageons la publication d'actes à l'issue du colloque.

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{BP, 21/02/2005}

APPEL A COMMUNICATIONS

2ème Colloque des Jeunes Chercheurs du Laboratoire MoDyCo

		Recueil des données en Sciences du langage 
			et constitution de corpus :
		     données, méthodologie, outillage.


Les 16 et 17 juin 2005 se tiendra à l'Université Paris X Nanterre la 
seconde édition de Col'Doc, colloque organisé par les jeunes chercheurs 
du laboratoire Modèles, Dynamiques, Corpus (UMR 7114). L'objectif est de
rassembler des étudiants de DEA, des doctorants et postdoctorants en 
Sciences du Langage, tous domaines confondus, autour d'un thème 
fédérateur : recueil des données et constitution de corpus.

Il ne semble pas que la réflexion linguistique puisse faire l'économie
d'énoncés sur lesquels s'appuyer ; désignés comme faits, données ou
encore exemples, ces matériaux linguistiques peuvent constituer un
corpus.

Parfois réservée aux seuls ensembles d'énoncés attestés (Arrivé et alii,
1986:198, Riegel et alii, 1994:18), la dénomination corpus recouvre une 
réalité changeante (Mellet, 2002:6), la pression des approches
quantitatives ayant joué un grand rôle dans la complexification de la 
notion (Habert, 1995:4).

Il s'agit donc de montrer à travers l'ensemble des communications que 
le recueil des données et la notion de corpus qui lui est associée, en
apparence si simples à saisir et à décrire, sont problématiques. Selon
les hypothèses de chaque chercheur, selon les savoirs, selon les
disciplines (syntaxe, lexique, sémantique, analyse de discours...) le
recueil des données ne sera ni de même envergure (Fillmore 1992), ni de 
même nature : on n'attribuera pas la même valeur à la notion de corpus.

Les communications pourront partir des interrogations suivantes :
- Qu'entend-on par corpus ?
- Pourquoi constituer un corpus ?
- Sur quel type d'énoncés (attestés, forgés, oraux, écrits...)
  travailler ?
- De quelles sources extraire les données ? Est-ce d'un certain type de 
  source (la littérature, la presse...) ? Est-ce à partir de supports 
  existants (base de données informatisées, thèses soutenues, corpus 
  répertoriés dans des ouvrages divers...) ?
- Comment et où collecter les données ? Est-ce par le biais d'enquêtes ?
  A l'aide de requêtes sur Internet ou de logiciels disponibles ?
  Lesquels ?
- Quelle exploitation faire du corpus ? Approche quantitative, tris (sur
  quels critères ?) ? Quelle est la méthodologie adoptée ?
- On pourra également réfléchir aux problèmes soulevés par les notions
  de représentativité, d'exhaustivité, de corpus clos, d'acceptabilité, 
  de grammaticalité. Les problèmes terminologiques pourront également 
  être discutés ("attesté" vs "forgé", "corpus" vs "base de données" 
  par exemple).

Références citées

Arrive m., Gadet f., Galmiche m. (1986) La grammaire d'aujourd'hui.
  Paris, Flammarion.
Corbin, p. (1980) "De la production de données en linguistique
  introspective", in A.-M. Dessaux-Berthonneau (ed.) Théorie 
  linguistiques et traditions grammaticales, Villeneuve-d'Asq, Presses
  Universitaires de Lille (pp. 121-179).
Fillmore, c. j. (1992) "Corpus linguistics or Computer-aided armchair
  linguistics", in J. Svartvik (ed.)  Directions in Corpus Linguistics,
  Berlin/New York, Mouton de Gruyter (pp. 35-60).
Habert, b. (1995) "Introduction", in T.A.L., 36, ATALA CNRS (3-5).
Habert, b. (ed.) (2004) R.F.L.A. vol IX-1 : Linguistique et 
  informatique : nouveaux défis, Amsterdam, Edition de Werelt.
Mellet, s. (2002) "Corpus et recherches linguistiques. Introduction", in
  S. Mellet (ed.) Corpus, 1, Nice, Publications de la Faculté des
  lettres, arts et sciences humaines de Nice (pp. 5-12).
Milner, j.-c. (1989) Introduction à une science du langage, Paris, Le
  Seuil.
Riegel m., Pellat j.-c., Rioul r. (1994) Grammaire méthodique du
  français, Paris, PUF.

Modalités de soumission

Les communications de 30 minutes seront suivies de 10 minutes de
questions. Les propositions de communication seront évaluées anonymement
par le comité scientifique.

Les auteurs feront parvenir leur proposition pour le 1er mars 2005 au
plus tard par courrier électronique à coldoc_paris10@yahoo.fr, sous la
forme suivante :

- dans le corps du message : nom, prénom, affiliation, niveau de la
  recherche (DEA, Thèse 1, 2, 3, 4 ou plus), adresse de correspondance, 
  titre de la communication ;

- dans un fichier joint au format .doc et dont le nom répondra au schéma
  suivant <nomd'auteur.doc> : un résumé de 3 000 signes maximum
  reprenant le titre de l'exposé, une indication bibliographique (5
  titres maximum) -mais en aucun cas le nom du/des auteurs, ni du
  laboratoire auquel il(s) est/sont rattaché(s).

Comité d'organisation :
Anne Lablanche,  Valelia Muni Toke, Céline Vaguer.

Calendrier

- Mi-janvier : Appel à communication.
- 1er mars 2005 : Limite des soumissions.
- 1er avril 2005 : Notification aux auteurs.
- 6 juin 2005 : Envoi de la première version de l'article.
- 16-17 juin 2005 : Colloque.
- 06/06 au 01/07 : Relecture des articles par le comité scientifique.
- 01/07 : Retour des articles accompagnés des remarques des relecteurs.
- 31/07 : Version définitive de l'article.

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