2001_02_15
________________________________________________________________________
SdT volume 7, numero 2.
LES CITATIONS DU MOIS
________________________________________
"La pluralidad de las lenguas
garantiza y enriquece
la cultura de la humanidad.
Yo te escribo en mi lengua,
contéstame tú en la tuya."
Juan Magariños de Morentin
Moderador de la lista Semioticians
________
"Si nous faisons de la sémantique,
Nous ne sommes pas près d'en finir"
Alfred Sirven,
Audition auprès de la justice de Genève,
21/11/95
________________________________________
SOMMAIRE
1- Coordonnees
- Bienvenue a Patrick Mpondo-Dicka, Ana Nunez, Giulia Ceriani,
Eduardo Calil, et Anne Godard.
2- Carnet
- Texto! a deux adresses.
- Texto!, un site qui compte ! Chiffres du mois de janvier.
- "Les nouvelles methodes d'analyse des entretiens",
Journee d'etudes du CIDSP, Grenoble, vendredi 9 mars 2001.
- Tom Landauer et Peter Foltz : "Latent Semantic Analysis"
Paris 8 (Saint-Denis), mercredi 21 fevrier 2001.
- "Sensibilisation aux outils informatiques et statistiques
d'aide à l'analyse des textes", Journee scientifique du
CIRLEP, Reims, vendredi 16 fevrier 2001.
3- Publications
- Sommaire du dernier numero de la revue Informations In Cognito
- A paraitre : Anne Godard, Le dialogue à la Renaissance, PUF.
4- Textes
- Pastiche de F. Gobert : Celine a l'agregation.
- article de F. Rastier : Vers une linguistique des styles.
5- Appels : Colloques et revues
- Appel a communication pour la journee de l'ATALA
"De la langue aux genres et aux types", samedi 28 avril 2001.
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
BIENVENUE AUX NOUVEAUX ABONNÉS
[information réservée aux abonnés]
222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222
Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet
222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222
{FR, 14/02/2001}
NOUVEL ACCÈS - PAR UNE PORTE DÉROBÉE
Texto! a maintenant une double adresse :
http://www.msh-paris.fr/texto/
ou http://www.revue-texto.net/
Et quand un serveur vient à flancher, l'autre reste en général valide.
222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222
{FR, 14/02/2001}
INDICES DE FRÉQUENTATION - CONFIDENTIEL !!!
L'AUTOSATISFACTION MENACE LA RÉDACTION
Janvier 2001
* Moyenne journalière
Hits 1379 Fichiers 1246 Pages 262 Visites 83
* Totaux mensuels Ko 183982
Hits 42752 Fichiers 38648 Pages 8136 Visites 2600
222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222
{Brugidou, 01/02/2001}
JOURNEE D'ETUDES du CIDSP
LES NOUVELLES METHODES D'ANALYSE DES ENTRETIENS
Analyse assistée par ordinateur et
capitalisation des entretiens non-directifs de recherche
9 mars 2001, Maison des sciences de l'homme, Grenoble (10h - 17h15)
Le recours à l'ordinateur, pour analyser et traiter les données
qualitatives recueillies en entretiens, s'est développé depuis les
années 80. Deux familles de travaux issus de traditions de recherche
diffÈrentes ont donné lieu au développement de plusieurs approches
méthodologiques et logicielles : les pays latins sont marqués par
l'analyse des données textuelles qui combinent les apports de la
statistique et de la linguistique, cependant que les pays anglo-saxons
et nordiques privilégient les CAQDAS, systèmes d'assistance au
dépouillement de données qualitatives, proches de l'analyse de contenu
pratiquée par les sociologues.
Ces travaux ont par ailleurs souligné l'importance de l'archivage des
entretiens et ont suscité de nombreux débats méthodologiques sur le
statut des "données qualitatives".
Des questions se posent en effet sur la frontière entre le qualitatif et
le quantitatif, la normalisation des "données", les procédures
d'analyses induites par les logiciels et plus largement sur le statut de
la "preuve" en recherche qualitative, les possibilitÈs de comparaison
etc.
Cette journée d'étude propose un premier panorama français de ces
questions en privilégiant une approche multidisciplinaire. Des
politologues, sociologues, linguistes et historiens présenteront des
dépouillements d'entretiens réalisés à l'aide des méthodologies
d'analyses textuelles, une approche de l'univers des CAQDAS et des
expériences de capitalisation et d'archivage d'entretiens.
Cette journée d'étude, ouverte aux chercheurs ou doctorants intéressés
par ces questions, sera l'occasion d'évoquer les outils utilisés et de
confronter les besoins et les expériences des personnes présentes.
Programme de la journée
_______________________
Accueil et présentation de la journée.
Bruno Cautrès (CIDSP) et Mathieu Brugidou (CIDSP/GRETS-EDF )
I- Analyse des entretiens
Dominique Le Roux (GRETS-EDF) :
"Dépouiller des données qualitatives avec l'aide d'un CAQDAS :
quelques exemples d'utilisation d'Atlas-ti"
L'apport des CAQDAS dans l'analyse des entretiens de recherche. Le point
sur ces questions à la suite de la conférence internationale Social
Science Methodology in the New Millenium (Cologne, octobre 2000).
Bruno Cautrès (CIDSP) : "Analyse comparative des entretiens"
Cyril Labbé (FT-R&D) et Dominique Labbé (CERAT) :
"Repérage des thèmes dans les entretiens et classification"
Comment localiser les ruptures thématiques au sein de chaque entretien ?
Comment isoler plusieurs sous-groupes dans un ensemble d'entretiens sur
un même thème ?
Max Reinert (Laboratoire Printemps) :
"L'analyse des entretiens par la méthodologie Alceste"
La méthodologie Alceste appliquée aux entretiens semi-directifs
(stemmatisation, découpage des unités d'information, classification
hiérarchique, analyse des résultats...).
Mathieu Brugidou (CIDSP/GRETS-EDF) et Pierre Le Queau (Université
Pierre Mendes France) : "L'analyse des entretiens non directifs de
recherche par la mÈthode des rafales"
L'entretien est considéré comme un récit. On repère des "épisodes" en
observant la distribution des mots-thèmes au cours de l'entretien.
II - Capitalisation
Claude Dubar et Max Reinert (Laboratoire Printemps) :
"Faisabilité d'une banque de données d'entretiens biographiques
en sciences sociales"
Réflexions à partir du rapport remis au CNRS-SHS sur l'archivage et la
capitalisation des entretiens en sciences sociales.
Vincent Duclert (EHESS) : "Une histoire orale : la naissance de la
Délégation générale du Premier ministre à la recherche
scientifique et technique (DGRST, 1958-62)"
Un exemple d'histoire orale et d'archives vivantes à propos de la
naissance d'une administration.
Dominique Le Roux (GRETS-EDF) : "Un exemple de capitalisation des
entretiens : 'Verbatim'. L'expérience d'EDF"
La constitution de la base d'entretiens du laboratoire en sciences
sociales d'EDF : les problèmes éthiques, juridiques et techniques, les
solutions adoptées.
222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222
{FR, 09/02/2001}
LATENT SEMANTIC ANALYSIS
Tom Landauer et Peter Foltz de l'University du Colorado à Boulder
présenteront LSA, le mercredi 21 février à 14 heures, salle A 371
Equipe Propriétés, Sémantique et Catégorisation
Laboratoire CNRS Cognition & Activités Finalisées
Université de Paris VIII
2 rue de la Liberté
93526 - St Denis Cédex 02
Latent Semantic Analysis (LSA) est une théorie et une méthode pour
extraire et représenter la signification des mots dans leur contexte
d'utilisation. Elle est basée sur un ensemble de traitements
statistiques appliqués à de larges corpus de textes. L'idée sous-jacente
est que la totalité de l'information sur les différents contextes dans
lesquels un mot donné apparaît et n'apparaît pas fournit un ensemble de
contraintes mutuelles. Cet ensemble de contraintes détermine largement
la similarité de signification entre mots et groupe de mots.
L'adéquation de LSA à la cognition humaine a été établie de diverses
manières (tests de vocabulaires, classement de mots, tâches
d'amorçage,...). Les applications de LSA sont nombreuses : la mesure du
degré de cohérence d'un texte, la facilité d'apprentissage d'un texte,
la qualité et la quantité de connaissances contenues dans un texte.
contact : Charles Tijus (tijus@univ-paris8.fr)
http://www.ipt.univ-paris8.fr/~psycog/indexb.htm
222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222
{Pincemin, 13/01/2001}
JOURNEE SCIENTIFIQUE INFORMATIQUE ET ETUDES LITTERAIRES
Université de Reims Champagne-Ardenne
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
Centre Interdisciplinaire de Recherche
en Linguistique et Psychologie Cognitive (CIRLEP, EA 2071)
Sensibilisation aux outils informatiques
et statistiques d'aide à l'analyse des textes
Vendredi 16 février 2001
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
57, rue Pierre Taittinger - 51096 Reims cedex
salle 3137
Déroulement de la journée :
09h00-09h15 : Accueil des participants
09h30-10h30 : Maurice GROSS (LADL, Université de Paris VII)
"Construction de grammaires locales au moyen du système INTEX"
10h30-11h30 : Jean-Pierre ADAM (GARS, Université de Provence)
"Quelques remarques sur la morphologie verbale dans la
langue parlée grâce au logiciel XCOR"
Déjeuner
14h00-15h00 : Etienne BRUNET (CNRS & Univ. de Nice Sophia Antipolis)
"La quantification. Que peuvent en attendre les linguistes
et les littéraires ?"
15h00-16h00 : Bénédicte PINCEMIN (CNRS & LLI, Université de Paris XIII)
"Lettres, mots, textes. Clefs d'accès à l'écrit numérique"
16h00-17h00 : Débat général et clôture de la journée
Pour toute demande de renseignement complémentaire, prendre contact avec
Madame Ursula Marchal :
ursula.freese@univ-reims.fr
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
Publications Publications Publications Publications Publications
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
{FR, 06/02/2001}
VIENT DE PARAÎTRE
I N F O R M A T I O N S
I N C O G N I T O
Revue en Sciences Cognitives editee par l'Association In Cognito
SOMMAIRE
EDITORIAL
J.-E. Tyvaert (CIRLEP, U. Reims, France), Réflexions épistémologiques
et programmatiques sur la place des langues dans la cognition humaine,
p.1-10.
COMMUNICATIONS
A. Spalanzani (Research Group of Artificial Life, CNR, Roma, Italie &
CLIPS-IMAG, Grenoble, France), Évolution lamarckienne versus évolution
darwinienne : pour l'adaptation des systèmes de reconnaissance
automatique de la parole en environnements changeants, p.11-26.
P. Dessus (LSE, UPMF, Grenoble, France), Constructions de connaissances
par exposition à un cours avec LSA, p.27-34.
N. Thomasson (Rush Medical Center, Chicago, Etats-Unis), L. Pezard (LNC,
Paris, France), B. Renault (LENA-CNRS, Paris, France), Rémission
d'épisodes dépressifs et réorganisation au sein de la dynamique
cérébrale, p.35-41.
RESUMES DE THESE
OUVRAGES RECUS
ABONNEZ-VOUS PAR SIMPLE RETOUR DE MAIL !
Indiquez simplement votre adresse postale, et vous recevrez
ulterieurement un bulletin d'abonnement.
Directeur de publication : J.-Y. Antoine
Pour contacter l'association In Cognito :
incognito@imag.fr
http://www-leibniz.imag.fr/RESEAUX/incognito/
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
{FR, 08/02/2001}
A PARAITRE
Anne Godard, Le dialogue à la Renaissance, PUF, "Ecriture", 2001 (mars).
196 pages, ISBN 2 13 051513 4, 128 FF
* 4e de couverture :
Le dialogue, qui doit à Platon, Cicéron et Lucien sa position
exceptionnelle au croisement de la philosophie, de la rhétorique et de
la littérature, est incontestablement le genre privilégié des grands
débats intellectuels de la Renaissance.
Il a été choisi par tous les humanistes, de Leonardo Bruni au début du
XVe siècle à Giordano Bruno à la fin du XVIe siècle, en passant par
Alberti, Bembo, Castiglione, Speroni, Léon l'Hébreu ou Le Tasse pour
l'Italie, mais aussi Érasme, Dolet, Juan de Valdés ou Thomas More dans
le reste de l'Europe.
Le dialogue fait partie du mouvement de redécouverte et d'imitation de
l'Antiquité par lequel la Renaissance se constitue. Mais il apporte
aussi, par le jeu sur la représentation des interlocuteurs, une
possibilité de distance critique et de remise en cause des pouvoirs du
discours.
Ce livre analyse la dimension autoréflexive de ces textes fondateurs.
Il met en perspective la réflexion sur la parole et l'écriture menée
dans les dialogues de la Renaissance avec une interrogation sur le rôle
du langage dans les relations civiles, mais aussi dans la transmission
de la connaissance.
444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444
Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes
444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444
{FR, 06/02/2001}
PASTICHE
Louis-Ferdinand Céline : Moi, Céline ! à l'agrégation !...
Moi, Céline ! à l'agrégation !... Je m'enfure ! furerie ! pantèle !
bomine ! Tartuffes ! Salsifis ! Vous n'errerez pas ! Je l'avais bien
dit : dans trente-neuf ans : Céline, "chromo" ! Tout le monde fait du
Céline !... Bigre ! Bougre ! Btogre ! Céline à l'Académie !...
O Connessécradio ! Céline à l'agrégatio !... Bavez Céline ! Bissez
Céline !... vous serez fonctiofesseur ! À vie !... pour rebaver Céline !
À vie !... Allez-y ! Faut en profiter !... Ça sera pas tous les ans !...
Répétez après moi : ça a débuté comme ça !... Lecteurs, étudiants !
Professeurs !... Répétez après moi, prenez note... vous comprendrez plus
tard : l'écriture est serve ! l'agrégation, ça transpose pas !... Vous
vous en êtes encore à expliquer Balzac et Voyage !... et ma trouvaille !
la trouvaille du siècle !... Émasculée ! Éthèsée !... Je l'avais dit :
j'aurai de drôles de funérailles ! J'y pensais ! Je l'avais dit !
prédis !... Âcre-gachio ! Aigre-gâchis !... Les lecteurs français sont
snobs, gogos et serviles !... Céline a fait son temps !... On l'envoie à
l'agrégation ! à la trappe ! "Chromo", Céline !... Allez-y ! écrivez !
Prenez note ! Vous relirez tout ça plus tard !... Céline, il n'aimait
pas qu'on explique !... Aposiopèse ! Épanorthose ! Parastasiant !...
Tout est mal pris. Regardez le genre de cloaque que ça donne... ces
monstres... Parachème !... Simploque toi-même !... Allez-y ! prenez
note !... Je ne vais pas répéter !... Fini ! Céline ! Il a fait son
temps !... Chromo !... l'agrégation n'aime pas le génie !... c'est quand
il est bien pourri et qu'il pue ! que tout le monde l'a reconnu,
attendri par le Temps... cette boucherie... que son auteur est bien
crevé !... Pas de contestations, alors ! on peut dire ce qu'on veut !...
baver de la constiprétation !... on ne lit même plus le Voyage !...
Chromo ! Agregatio, agregationis !... l'École des Cadavres !...
l'Élite !... Et qu'est-ce qu'ils font de leur temps à l'école, élèves,
professeurs ?... Bigre ! Bougre ! Ils comptent les points ! la
retraite !... biglent des places aux jurys !... accumulent les
articles ! sur Céline !... le Voyage !... L'année Céline ! Ça fait
vendre... l'abne-captio !... Vite des colloques ! chromoter chez
Gaston !... cinq mille exemplaires ! minima !... Allez-y ! Prenez
note !... Je ne vais pas répéter ! La littérature est dans de beaux
draps !... au tout profond... pas racontable... On est en métamanque de
langage ! Quelle histoire !
Si j'étais pas tellement contraint... obligé... je ne laisserais pas
passer plus une ligne !... Vingt-cinq lignes ! pas plus moins qu'ils
disent, pour l' " explicatio de texte " !...
Si j'étais pas là tout astreint, comme debout... le dos contre ces
vingt-cinq lignes ! je vous pamphlèterais sans ambages !... Allez-y !
prenez note ! Vingt-cinq lignes ! toutes chaudes !... fumantes... un
petit oral vomi en trente minutes !... Vive Agrégation !...
funérailles !... ingrédiation pour un massacre !... Allez-y ! c'est
votre Bagatelle !... c'est rien à faire !... La vraie littérature est
ailleurs... dans le Voyage !... Je me comprends !... Le fonds
sensible !...
F.Gobert
Auteur : Frédéric Gobert.
Extrait de : Bande de stylistes ! -Molière, Sade, Proust, Céline, Duras,
et autres pastiches ou parodies, Panormitis, Paris, 1999.
NB : Pour commander l'ouvrage :
- Une commande à
panormitis@free.fr
permet un envoi franco de port sous 24 heures avec une facture à
acquitter à réception des ouvrages.
- Liste des librairies dépositaires et autres informations sur le site
http://panormitis.free.fr
444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444
{FR, 06/02/2001}
ARTICLE INÉDIT
François Rastier
Vers une linguistique des styles
Restons-en par provision à une conception minimaliste de la stylistique,
considérée comme un simple lieu de rencontre entre les sciences du
langage, les études littéraires et l'esthétique. Son éclectisme -qui la
rend fort accueillante- s'est accommodé de l'involution spéculative qui
a conduit les études littéraires à essentialiser l'Auteur et l'OEuvre,
l'Intertexte et la Littérarité. Ces essences imposantes sont objectivées
cependant au palier grammatical le plus restreint par divers "traits",
stylèmes, tropes, etc., d'où une disparate persistante entre des
ambitions théoriques globalisantes et les capacités descriptives qui
bien souvent ne rendent guère compte de la textualité.
Si la stylistique, discipline académique nécessaire et peu suffisante,
occupe une position importante pour le remembrement des sciences du
langage, elle reste moins intéressante que son problématique objet.
Comme la littérature est un art du langage, elle relève de la critique
en tant qu'art et de la linguistique en tant que langage ; mais ni la
critique littéraire et ni les sciences du langage ne sauraient prétendre
monopoliser son étude. Alors que la critique littéraire ne peut en
rester au principe de plaisir et aux promenades d'agrément, les sciences
du langage ne peuvent évidemment privilégier le discours littéraire, ni
d'ailleurs traiter des problèmes esthétiques.
Lieu de rencontre entre la critique littéraire académique et les
sciences du langage, la stylistique est l'endroit privilégié où
l'histoire littéraire peut devenir une histoire des formes, des genres
et des problèmes esthétiques, en s'appuyant sur l'analyse linguistique
des textes.
La distinction entre le critique et le grammairien nous renvoie certes
aux premiers différents entre Aristarque et Cratès, entre les écoles
d'Alexandrie et de Pergame. Ils n'ont jamais été tranchés, comme en
témoigne ce passage de Politien, revendiquant le droit pour un
grammairien de mener une activité critique : "Les grammairiens doivent,
en fait, expliquer et interpréter tout genre d'écrivain, les poètes, les
historiens, les philosophes, les médecins, les jurisconsultes. Notre
époque, qui s'y connaît si peu dans les choses anciennes, a relégué dans
un cercle étroit le grammairien ; mais, auprès des Anciens, cet ordre
avait tant d'autorité qu'ils (i.e. les grammairiens) étaient les seuls
censeurs et juges de tous les écrivains, si bien qu'ils étaient
également appelés 'critiques'. Ainsi, comme le dit Quintilien, ils ne se
permettaient pas seulement de marquer les passages dignes de censure
avec de petites virgules, mais aussi d'éloigner de la famille, tels des
enfants illégitimes, les livres apocryphes ; bien plus, ils décrétaient,
à leur guise, ceux qui faisaient partie de l'ordre des auteurs, et ceux
qui en étaient exclus. En effet, grammairien ne signifie rien d'autre en
grec qu'homme de lettres en latin" (Lamia, 1492 ; texte latin in 1971,
I, p. 460).
Cette contradiction immémoriale a été féconde, tant elle exige rigueur
et maîtrise de ceux qui osent assumer simultanément ces deux rôles.
Cependant la disciplinarisation de la stylistique n'est pas pour autant
souhaitable, car elle risque alors d'abandonner tant l'ambition
esthétique que l'ambition scientifique et tend à présenter leur
contradiction comme résolue par son existence autoproclamée.
~ ~ ~
Sans préjuger des relations de la linguistique avec la stylistique ni
d'un éventuel remembrement disciplinaire, on peut souhaiter une
redéfinition linguistique du concept de style.
L'opposition langue / parole semble fondée quand on la ramène à
l'opposition système / procès, mais elle reste triplement inadéquate.
En effet, le système de la langue, certes contraignant aux niveaux
phonologique et morphosyntaxique, l'est bien moins que les linguistes
ne le croient, et ses règles pourraient bien n'être que des normes
invétérées. D'autre part, la parole au sens saussurien n'est pas l'effet
d'une pure liberté, et Saussure envisageait d'ailleurs explicitement une
linguistique de la parole (1). Pour développer la linguistique du texte,
il faut refuser la contradiction qui oppose le système de la langue,
pensé comme universel, identique à lui-même et partout à l'oeuvre dans
chaque production linguistique, à la parole, conçue comme purement
individuelle alors qu'elle n'est que particulière.
À cette relation aporétique entre contradictoires, l'universel et
l'individuel, il faut substituer une relation entre contraires, par
définition susceptibles de coexister. Comme la généralité des normes
globales ne contredit évidemment pas la particularité des normes
locales, l'espace des normes peut devenir celui d'une linguistique
unifiée, pour laquelle les règles linguistiques n'ont rien de commun
avec les règles des langages formels, car leur application est toujours
soumise à un faisceau de conditions qu'on ne peut ériger ni en axiomes
ni en postulats. En outre, comme les échanges linguistiques sont
précisément un lieu de socialisation, les variations individuelles ne
sont jamais purement idiosyncrasiques. Ainsi, la distinction académique
entre langue et style ne nous retiendra pas, car La langue et Le style
sont des fictions philosophiques, la première procédant du rationalisme
dogmatique, et la seconde d'un irrationalisme jadis idéalisant, naguère
et encore désirant. En somme, comme dans toutes les sciences de la
culture, les concepts de la linguistique ne sont -ne devraient être-
ni normatifs, ni purement idiographiques (2).
Si donc la langue, le genre et le style connaissent des différences de
degré et non de nature, ils diffèrent pour l'essentiel par la force de
leurs prescriptions et par le type de temporalité dans lequel ils se
meuvent : en gros, un dialecte a pour échelle de durée le millénaire,
un sociolecte le siècle, un style la décennie.
En tant que disciplines descriptives, la stylistique et la poétique
relèvent bien de la linguistique générale et comparée. Elles peuvent
apprécier la particularité et la généralité des formes textuelles par la
méthode comparative, et leurs résultats dépendent donc des corpus. Si
elles produisent des connaissances nouvelles, c'est en s'émancipant
également de la conception dogmatique de la langue et du mysticisme de
l'individu créateur.
Si au contraire on les considère comme des disciplines spéculatives, qui
prennent pour objet la Littérarité, et relèvent alors de l'esthétique
philosophique, la poétique et la stylistique dépendent encore de la
linguistique, mais par un autre biais. De même que la philosophie du
langage doit désormais se confondre avec une philosophie de la
linguistique (3), la philosophie des arts du langage, dont procèdent la
poétique et la stylistique quand elles prennent pour objet la
littérarité, doit maintenant s'appuyer sur la linguistique et la
psycholinguistique, voire la sociolinguistique.
Il reste à fonder le type d'objectivité propre aux normes linguistiques,
qu'elles soient globales ou locales. Pour le plan du contenu, cela exige
une théorie capable de penser et de décrire les formes sémantiques. Nous
avons abordé ce problème par deux voies complémentaires : dans le cadre
d'une théorie générale de la perception sémantique, en élaborant
conjointement une théorie des fonds perceptifs, par une recherche sur
les isotopies (notamment génériques) et une théorie des formes, par une
recherche sur les molécules sémiques (cf. l'auteur, 1989). Cela peut
permettre de reformuler, en les fondant linguistiquement, certains
acquis de la rhétorique, en particulier la théorie des figures tropes et
non-tropes. Il faut encore, en adoptant des conventions conceptuelles et
terminologiques communes, décrire de façon unifiée les diverses formes
sémantiques reconnues par les disciplines qui traitent du texte, qu'il
s'agisse des stylèmes selon Hjelmslev, des thèmes de la critique
thématique, des motifs de la folkloristique, des mythèmes de
l'anthropologie structurale, voire des idéologèmes barthésiens.
Cette unification s'entend de deux manières. En premier lieu, les trois
principaux paliers de la description linguistique, le mot, la phrase, et
le texte peuvent être décrits au plan sémantique en intégrant des unités
de même structure à des paliers de complexité différents. Par ailleurs,
les molécules sémiques sont des formes susceptibles de divers degrés de
généralité : quand elles sont élevées au rang de type, chacun de leurs
constituants peut recevoir diverses instanciations selon les
occurrences. Cela permet d'utiliser une méthodologie comparative
interne, par des homologations et des transformations au sein d'un même
texte, aussi bien qu'externe, pour reconnaître des relations
typologiques entre textes.
Une telle unification contribue à une théorie des formes symboliques,
qui relève de plein droit d'une sémiotique générale des cultures. Au
sein de notre tradition, il s'agit de mettre en rapport les morphologies
sémantiques propres aux genres et aux styles avec les théories
esthétiques, explicites ou non, auxquelles elles correspondent et dont
elles sont tout autant les causes que les effets. Convenons d'appeler
'esthésies' ces "visions du monde" suscitées et contraintes par les
divers types de morphologies sémantiques. Elles engagent, semble-t-il,
quatre grands domaines de caractérisation d'ampleur croissante :
- Les éléments de 'formes sémantiques', comme les tropes, codifient des
moments de parcours interprétatifs, dans le cadre de conventions de
genre.
- Les types 'd'impressions référentielles' sont liés à la thématique
comme aux parcours interprétatifs qui les construisent. La codification
des impressions référentielles dépend des cultures, où elles remplissent
diverses fonctions théogoniques et cosmogoniques.
- Les 'tons', qui sont des isotopies évaluatives situent les textes dans
des dimensions éthiques et pathétiques. Nous manquons encore d'une
linguistique des tons, et particulièrement d'études contrastives selon
les cultures.
- Les tons et les impressions référentielles déterminent des formes a
posteriori de la phénoménalité : elles engagent le vécu propre de
l'expérience culturelle, voire la forme culturelle de l'expérience
vécue. C'est en ce sens que Proust a formé notre vision du monde, comme
lui-même le remarquait à propos de Flaubert.
~ ~ ~
Pour apprécier la situation épistémologique de ce projet, revenons aux
grands projets d'anthropologie qui ont présidé à la constitution
disciplinaire de l'étude systématique des littératures comme de la
linguistique historique et comparée.
Alors que l'étude des langues avait une tradition millénaire, la
linguistique comparée n'a formulé son projet scientifique qu'à la fin du
XVIIIe siècle. Il dépend d'une anthropologie générale, que Humboldt a
orienté vers la caractérisation des différences entre les langues, alors
même que les grammaires philosophiques contemporaines, restées de
Port-Royal à Tracy les héritières de l'aristotélisme scolastique,
postulaient l'universalité des opérations sous-jacentes de l'esprit.
Sans s'arrêter seulement à la différence des langues, Humboldt s'attache
à la diversité des usages singuliers qui les configurent (cf. Thouard,
2000, p.170).
Parallèlement, Frédéric Schlegel, pour unir critique, philosophie et
poésie conçoit un projet d'encyclopédie qui unirait le souci de la
totalisation et le respect de l'individualité des oeuvres (cf.
Athenaeum, fr. 116). Bien qu'avorté, ce projet contient une "théorie de
la culture", voire, comme l'a souligné Dilthey, une méthodologie des
sciences humaines, et il donnera naissance à des travaux d'histoire de
la littérature et notamment de la poésie, qui auront une incidence
déterminante sur tout le romantisme européen (4).
Ainsi, l'étude historique et comparée des littératures et la
linguistique historique et comparée sont toutes deux issues de grands
projets d'anthropologie culturelle orientés vers la description des
diversités. Ils se sont prolongés d'ailleurs dans la romanistique, qui a
toujours su unir les études de langue et de littérature (5). Aussi l'on
peut estimer que le problème des styles et des normes locales relève
pleinement de la linguistique historique et comparée ; les projets
d'anthropologie dont elle est issue, tant chez Frédéric Schlegel que
chez Humboldt, concordent parfaitement sur ce point. La description des
langues n'est en effet qu'une étape de la caractérisation des discours,
des genres et des textes singuliers. La description des styles,
notamment littéraires, constitue ainsi l'aboutissement du programme de
caractérisation qui a permis de passer des grammaires universelles à la
linguistique générale. En effet, chaque langue tire son "caractère" des
usages qui la configurent sans cesse.
Nous sommes ici au croisement de la linguistique de de la théorie
littéraire : à quelle condition un texte devient-il une oeuvre ? Cela
dépend de son caractère, qui le rend singulier et irremplaçable, et lui
permet ainsi d'ouvrir la tradition interprétative qui peut l'ériger en
classique. Si l'on identifie ce caractère au style, une voie
subjectiviste le rapporte à l'auteur, et veut l'expliquer par sa
biographie psychologique, alors que la voie objective va le rapporter à
des formes textuelles particulières. Nous choisissons la seconde, car
nous avons à expliquer les oeuvres en termes d'oeuvres : un auteur,
docile reconstruction des biographes, peut sembler compréhensible, mais
cette compréhension empathique n'explique rien de son oeuvre, où il
s'aliène et s'efface non moins qu'il ne s'exprime. Il reste d'ailleurs
toujours plus facile de comprendre, du moins le croit-on, les auteurs
que les oeuvres. Pour devenir classiques, indéfiniment relues, elles
laissent supposer, à bon droit, qu'elles ne seront jamais complètement
comprises.
Si l'on convient que le style est dans les oeuvres et non dans les
auteurs, un style n'est peut-être que l'abstraction d'une oeuvre
particulière. On appelle 'style' ses régularités particulières : elle
répond de son style, et non l'inverse. Difficulté supplémentaire, au
sein même d'une oeuvre singulière, les particularités stylistiques ne
sont pas réparties uniformément : dans certains passages, l'auteur
s'écarte de la tradition ; dans d'autres, il souligne son appartenance.
Quand au "style d'auteur", il pose le problème des régularités au sein
même des ouvrages d'un même auteur : on y voit s'établir des lignées
stylistiques, les caractères des premières oeuvres se développant dans
celles qui suivent. D'une façon comparable, un genre peut être décrit
non comme un type ou une classe, mais comme une 'lignée' générique de
réécritures (cf. Rastier et Pincemin, 1999). Toutefois, les artistes ont
plusieurs styles, ne serait-ce qu'ils usent de plusieurs genres : ainsi,
Francesco di Giorgio Martini dérive de Lippi en peinture et de Donatello
en sculpture, bien que leurs esthétiques soient contradictoires (6). Il
reste rare qu'un grand auteur se soit cantonné à un seul genre.
Pour éviter l'involution psychologiste et poser correctement le problème
esthétique, distinguons cependant l'identification et la
caractérisation, ou si l'on préfère les traits "morelliens" et les
traits "spitzériens". Morelli, médecin italien, révolutionna à la fin
du XIXe siècle les attributions de tableaux en décelant des traits,
notamment anatomiques, comme les lobes d'oreille, dont la facture
caractéristique échappait jusque là aux faussaires comme aux experts.
Quant à Spitzer, on lui a maintes fois reproché de caractériser les
oeuvres par des traits formels qui paraissaient choisis arbitrairement,
et lui permettaient pourtant d'entrer dans le cercle d'une
interprétation révélatrice.
Ainsi, à l' 'identification' par les caractères morelliens, on peut
opposer la 'caractérisation' par les caractères spitzériens : les
premiers sont répartis régulièrement, se répètent d'oeuvre en oeuvre et
ne se signalent pas par une connectivité sémantique particulière ; les
seconds en revanche sont singuliers, à haut degré de connectivité, et
surtout font l'objet de transpositions à tous les paliers de complexité
de l'oeuvre : par exemple, l'usage singulier de l'hypallage renvoie chez
Borges à son ontologie négative et à la structure métaphysique de son
oeuvre entière (cf. l'auteur, à paraître b).
Cette distinction conduit à séparer les traits de facture des phénomènes
de style proprements dits. Certes, un auteur peut styliser ses propres
traits morelliens, quand par exemple il se parodie lui-même, ou plus
profondément quand il élabore son style pour ne plus rien laisser au
hasard de l'habitude ; c'est sans doute, par exemple, une des raisons de
l'étrangeté de Flaubert. Après tout, la stylistique, discipline
critique, peut bien admettre que la stylisation soit aussi une activité
critique : l'auteur, qui est son premier critique, dépasse les critiques
futurs sur leur propre terrain.
~ ~ ~
Cependant, une contradiction semble ruiner la reconduction du style à
l'auteur : ses oeuvres peuvent n'être immédiatement fédérées que par des
traits morelliens, et leur dénominateur commun se réduit alors à des
traits de facture : le "style d'auteur" serait ainsi ce qu'il y a de
plus superficiel dans l'oeuvre. Certes les styles des oeuvres d'un même
auteur peuvent partager des caractéristiques communes qui restent
généralement secondaires et relèvent de traits morelliens ; mais pour
l'essentiel ces styles varient avec les genres dont use l'auteur et les
divers projets esthétiques avec lesquels il s'y engage.
En revanche le "style d'une oeuvre" se définit par les traits
générateurs de la structure artistique, des formes particulières, qui se
transposent, tant au plan de l'expression qu'à celui du contenu, tant au
palier de la phrase qu'à celui du texte global.
En somme, l'identification morellienne permet de distinguer une oeuvre
singulière parmi celles des autres auteurs (7). Elle permet de l'isoler
dans son corpus de référence, mais non de décrire le fonctionnement
propre de ses parcours génétiques, mimétiques et herméneutiques. En
revanche, la caractérisation "spitzérienne" permet une caractérisation
interne, et conduit à identifier les contraintes que la forme artistique
exerce sur ces parcours. Elle suppose et permet tout à la fois une
interprétation. Par là, elle renoue avec le corpus de référence où
l'oeuvre se singularise, car les parcours interprétatifs requièrent
souvent des interprétants qui sont situés dans d'autres textes.
D'où proviennent les traits morelliens ? Ces habitudes pratiques de
facture ne manifestent aucun "écart" et restent parfaitement compatibles
avec les normes de langue, de discours et de genre. Elles en exploitent
les possibilités, par des choix récurrents au sein d'une norme
permissive. Cette sélection du matériau linguistique, discursif et
générique constitue une première phase, élémentaire, de la stylisation
qui cependant radicalise déjà certaines propriétés systématiques.
Quant aux traits spitzériens, ce ne sont pas à proprement parler des
traits, au sens atomiste du terme, mais des formes d'organisation,
transposables à différents niveaux de complexité, entre lesquels ils
établissent des solidarités d'échelle et deviennent ainsi des principes
organisateurs de la textualité. Par exemple, l'hypallage chez Borges
fait partie des traits spitzériens : plus exactement, le troc
indécidable d'attributs, qui se traduit par des hypallages, se traduit
au niveau séquentiel (tactique) par des formes en chiasme, au niveau
narratif (dialectique) par des récits où les acteurs échangent leurs
propriétés, au niveau énonciatif (dialogique) par l'indistinction du
lecteur et du narrateur, etc.
Les traits spitzériens sont propres aux textes littéraires, alors que
les traits morelliens se décèlent dans d'autres discours. Il reste que
ces deux modes de description stylistique sont tous deux compatibles
avec les objectifs d'une linguistique non restreinte.
Si, en revanche, outrepassant l'objectif déjà ambitieux d'une
'individuation', on fixe à la caractérisation le but ultime de conduire
à une 'individualisation', si l'on n'a de cesse de reconduire l'oeuvre à
l'auteur tel qu'on l'imagine, on la livre aux fades délices de
l'empathie universitaire.
[A paraître dans L'information grammaticale, 2001, mars, n° 89, pp. 3-6]
Texte légèrement modifié.
Notes
(1) Cf. ELG, à paraître. La célèbre formule finale du Cours de
linguistique générale, qui évoque la langue "en elle-même et pour
elle-même" et que l'on a tant reprochée à Saussure, n'est pas de lui,
mais de Franz Bopp (1816).
(2) Cf. Cassirer, 1991, p. 144 : "Chaque science particulière de la
culture forge certains concepts de forme et de style qu'elle utilise
pour systématiser dans une vue d'ensemble, classer et distinguer les
phénomènes dont elle traite. Ces concepts formels ne sont ni
'nomothétiques' ni purement 'idiographiques'. Ils ne sont pas purement
nomothétiques, car il ne s'agit pas d'en faire des lois générales
desquelles découleraient de manière déductive les phénomènes
particuliers. Mais ils ne se laissent pas non plus réduire à des
concepts historiques".
(3) Cf. Auroux & Kouloughli, 1991.
(4) Cf. les leçons de Vienne en 1812 sur l'histoire de la littérature,
publiées en 1815 et traduites en français par W. Duckett en 1829 sous le
titre 'Histoire de la littérature ancienne et moderne' ; et les leçons
de son frère August Wilhelm Schlegel sur l'art et la littérature
(1801-1804) puis sur l'art dramatique et la littérature (1809-1811)
traduites en français dès 1814 par Madame Necker de Saussure et vers
l'anglais en 1815 par John Black.
(5) Cf. les grands noms de la stylistique, Leo Spitzer, Ersnt Auerbach,
Antonino Pagliaro (créateur de la 'critique sémantique'), Dámaso Alonso,
etc.
(6) Le problème esthétique en sculpture était alors : que faire après
Donatello ? Et en peinture : Que faire après Filippo Lippi ?
(7) Pour les problèmes d'attribution, les propositions qui précèdent
ont été mises à l'épreuve dans Malrieu et Rastier, à paraître.
Bibliographie
Auroux, S., Kouloughli, D. (1991) Why there is no 'true' philosophy of
linguistics, Language & Communication, XI, 3, pp. 151-163.
Cassirer, E. (1991) Logique des sciences de la culture, Paris, Cerf.
Malrieu, D. et Rastier, F. (à paraître) Genres et variations
morphosyntaxiques, Traitement automatique des langues.
Politien, A. (1492 [1971]) Lamia, in Opera, I, Turin, La Bottega
d'Erasmo.
Rastier, F. (1989) Sens et Textualité. Paris, Hachette.
Rastier, F. (1994 a) Tropes et sémantique linguistique, Langages, 101,
pp. 80-101.
Rastier, F. (1994 b) Le problème du style pour la sémantique du texte,
in Molinié G. et Cahné P. (éds.), Qu'est-ce que le style ?, Paris,P.U.F.
Rastier, F. (1998) Le problème épistémologique du contexte et le
problème de l'interprétation dans les sciences du langage, Langages,
129, pp. 97-111.
Rastier, F. (2000 a) Topoï et interprétation, Etudes françaises, 36, 1,
pp. 93-107.
Rastier, F. (2000 b) Philologie numérique, in Tyvaert, éd. Philologie
électronique et assistance à l'interprétation des textes, Recherches en
Linguistique et Psychologie cognitive, 16, pp. 117-149.
Rastier, F. (à paraître a) Indécidable hypallage, Langue française.
Rastier, F. (à paraître b) L'hypallage & Borges, Variaciones Borges.
Rastier, F. (à paraître c) Arts et sciences du texte, Paris, PUF.
Rastier, F., Cavazza M., Abeillé A. (1994) Sémantique pour l'analyse,
Paris, Masson.
Rastier, F. & Pincemin, B. (1999) Des genres à l'intertexte, Cahiers de
praxématique, 23, pp. 90-111.
Saussure, F. de (1968-1974) Cours de linguistique générale, tester la pertinence du classement initial des
documents de ce corpus en fonction de ces genres. On peut également,
dans une approche d'apprentissage non supervisé, développer une
typologie inductive des textes en les caractérisant par un ensemble de
dimensions organisant des traits linguistiques (Biber 88, 95).
Le traitement automatique des langues fait de plus en plus appel à de
volumineux corpus textuels pour l'acquisition des connaissances qui lui
sont nécessaires : cadres de sous-catégorisation des verbes,
collocations, enchaînement de catégories, acquisition de catégories
sémantiques... L'obstacle actuel n'est donc plus la disponibilité de
corpus, mais l'hétérogénéité des données qui sont rassemblées sous ce
nom. En effet la qualité des connaissances acquises dépend directement
de la maîtrise des caractéristiques du corpus utilisé, qu'il s'agisse de
l'étiquetage morphosyntaxique (Biber 93), du parsage (Sekhine 97) ou de
la recherche d'information (Karlgren 98). Il importerait alors de
(re)connaître les types de textes ou les genres présents dans les corpus
utilisés.
Les propositions de communication pourront en particulier apporter une
contribution sur les questions et les thèmes suivants :
* Le profilage de documents : comment répartir un ensemble donné de
documents en sous-ensembles homogènes pour les traitements
automatiques envisagés ?
* L'influence des genres ou des types de textes sur les performances des
traitements automatiques : y a-t-il des tâches plus sensibles que
d'autres à l'hétérogénéité des données utilisées ?
* Retrouve-t-on d'un domaine à un autre des genres ou des types
similaires ?
* Quelle est la fiabilité d'une répartition d'un ensemble de documents
en genres et en types par un ensemble d'individus ?
* La description syntaxique et sémantique d'une langue, y compris pour
le TAL, doit-elle prendre en compte la variation en genres ?
* Les "genres" reconnus dans une communauté langagière donnée sont-ils
identifiables de manière automatique ?
* Les "genres" reconnus dans une communauté langagière donnée
constituent-ils les bonnes "variables" pour expliquer l'hétérogénéité
d'un corpus ?
Soumission (modalités)
Un résumé de deux à quatre pages doit être envoyé avant le 28 février
2001 par courrier électronique uniquement à :
François Rastier (lpe2@ext.jussieu.fr) et à
Benoît Habert (habert@limsi.fr)
Les notifications d'acceptation seront données pour le 31 mars 2001
Pour plus d'informations sur l'ATALA et sur l'organisation des journées
d'études, consultez le site de l'ATALA à l'adresse:
http://www.atala.org
555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555
////////////////////////////////////////////////////////////////////////