2001_04_03

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SdT volume 7, numero 3.

 

 

                                                                                LES CITATIONS DU MOIS

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                                        "Toute langue est une conjuration contre

                                          l'expérience"

                                                     Michaël Baxandall, Les humanistes à la

                                                     découverte de la composition en peinture

                                                     (1340-1450), Paris, Seuil, 1989, p. 65.

 

                                        "Les textes décrivent toutes les modalités

                                          de l'invisible"

                                                     Krysztof Pomian, Sur l'histoire, Paris,

                                                     Gallimard, 1999, p. 210.

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                                                     SOMMAIRE

 

 

1- Coordonnees

             - Bienvenue a Smail Djaoud, Maria Victoria Gomez de Erice,

               Rossitza Milenkova-Kyheng, Aude Acoulon, Catherine Bore.

             - Changements d'adresse : Covadonga Lopez Alonso, Simona

               Constantinovici, Yannick Prie, Yves-Marie Visetti.

 

2- Carnet

             - Semantique interpretative en russe.

             - Cartes postales de Chicago (Semir Badir).

             - Conf. de K. Sarah-Jane Murray, mercredi 4 avril, Nanterre :

                          Informatique et textualite medievale

             - Journee ATALA, samedi 28 avril, Paris :

                           De la langue aux genres et aux types

             - Journees d'etude CPST (rythme ; interpretation des textes),

               30-31 mai, Toulouse.

 

3- Publications

             - F. Gobert : Glossaire bibliographique des sciences du langage.

             - V. Jouve : Poétique des valeurs.

             - Resumes de publications de S. Bouquet.

 

4- Dialogue

             - Sur les traitements automatiques (B. Pincemin, F. Rastier).

 

5- Appels : Colloques et revues

             - Colloque de l'Association pour la Recherche Cognitive ARCo2001

               Lyon, 12-14 décembre 2001 : appel a communication.

                          

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Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees

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BIENVENUE AUX NOUVEAUX ABONNÉS

[information réservée aux abonnés]

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Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet

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{FR, 26/03/2001}

 

Nouvelle de Nijni-Novgorod

 

Sémantique interprétative a été traduit en russe "Interpretirouiouchaia

semantika", par Andrei Botchkarev : "Rastier, en russe ? De toutes

facons, c'est plus lisible"

Editeur : Dekom 603000, Nijni Novgorod (Russie), Post Box-32.

dekom1@kis.ru

 

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{FR, 26/03/2001}

 

CARTES POSTALES DE CHICAGO  - Par Sémir Badir

 

La municipalité a fêté le Saint-Patrick Day, ce samedi 17 mars, en se

mettant au vert pomme fluo : multitude de ballons, de banderolles, de

chapeaux, de T-shirts, tous verts ; verte également la lumière des

étages   au sommet des gratte-ciel ; mais verte, surtout, la Chicago

River, sur un tronçon long d'une centaine de mètres, entre deux ponts

du centre-ville.

 

Avez-vous été voir le dernier film de Woody Allen ? Il y a une scène où

l'on voit une file impressionnante de personnes attendant sur le

trottoir le bonheur d'acheter des cookies (deux maximum) dans une petite

pâtisserie improvisée. J'ai, non pas assisté, mais participé à une scène

similaire sur le Magnificent Mile, la plus belle avenue de Chicago. Chez

Garrett, depuis plus de cinquante ans, le meilleur pop corn du monde.

 

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{FR, 24/03/2001}

 

                            Conférence de

 

                       K. Sarah-Jane Murray

                       (Princeton University)

 

                Informatique et textualité médiévale :

                "gloser la lettre" au XXIe siècle

 

mercredi 4 avril, de 17h à 18h30

Univ. Paris X-Nanterre, Bât. K, salle des colloques (rez de chaussée)

 

C'est en somme par définition qu'une édition imprimée moderne ne saurait

rendre compte du caractère dynamique de la textualité manuscrite du

Moyen-Age. Alors que le livre imprimé reproduit à l'infini exactement le

même texte "monumental", figé, aucun manuscrit n'est jamais absolument

fidèle à celui dont il est la copie. En conséquence, la technologie de

l'imprimerie, malgré ses nombreuses vertus -notamment dans le domaine de

la diffusion massive-, s'est révélée impuissante à représenter ce qui se

situe au coeur même de la culture manuscrite : sa variabilité.

 

Pour paradoxal que cela puisse nous paraître aujourd'hui, cette

variabilité caractéristique de la culture manuscrite constitue une

ressource poétique fondamentale et précieuse. C'est grâce à elle que le

copiste, lui-même partie intégrante du processus poétique médiéval, a pu

demeurer fidèle au texte qu'il transcrit. Le scribe "fait vivre" les

valeurs présentes dans le texte qu'il copie en opérant des

transformations dans la lettre de ce texte. Toute copie est donc une

glose -un fait de translatio- du moins en puissance.

 

Le livre imprimé ne connaît pas cette vérité-là.

 

Or, de nos jours, les nouvelles technologies informatiques permettent la

présentation de la totalité d'une tradition manuscrite déterminée,

c.-à-d., de tous les manuscrits qui "reproduisent" une oeuvre donnée.

Ces technologies-là saisissent et représentent graphiquement, ainsi que

textuellement, toutes les gloses contenues dans (et par) la tradition.

Ce que nous faisons à l'heure actuelle à Princeton a rendu possible la

représentation sous la forme d'images graphiques de tous les feuillets

des huit manuscrits composant la tradition manuscrite du Chevalier de la

Charrette (Lancelot), par Chrétien de Troyes (ca. 1180), ainsi que de

nos transcriptions textuelles codées en SGML de ces mêmes manuscrits.

La tradition entière a donc été mise à la disposition de l'usager sur

notre site Toile (http://princeton.edu/~lancelot). Des liens

hypertextuels relient les images d'un manuscrit aux images des autres

manuscrits, ainsi qu'aux transcriptions SGML.

 

À présent, nous élaborons des fichiers qui offrent des analyses assez

nuancées de type lexico-grammatical et une base de données contenant un

grand nombre d'analyses rhétorico-poétiques. Toutes ces figures-là ont

été répertoriées (oratio recta, chiasmes, adnominatio, rimes riches et

enjambements). Nous offrons également une description précise et

détaillée de chaque mot utilisé dans l'édition critique faite de ce

texte par Alfred Foulet et Karl D. Uitti (Classiques Garnier [1989]).

 

Dans un avenir relativement proche, nous pensons incorporer toutes ces

données dans ORACLE, une base de données objet-relationnelle très

puissante.

                                        _________________

 

Entrée libre.  RER Nanterre-Université.

 

Conférence organisée à l'initiative de l'Equipe linguistique des textes,

UMR Modèles, Dynamiques, Corpus. Autres informations :

             lpe2@ext.jussieu.fr

 

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{FR, 27 et 28/03/2001}

 

Journée d'étude de l'Association pour les traitements automatiques des

langues (ATALA)

 

                                        samedi 28 avril 2001

 

                           De la langue aux genres et aux types

               organisée par François Rastier et Benoît Habert

 

9h30-10h          François Rastier (MoDyCo - Paris X)

             Linguistique des genres : enjeux et difficultés

 

10h00-10h45    Denise Malrieu (MoDyCo - Paris X)

             Variations morphosyntaxiques, discours et genres textuels.

             Quelles variables pertinentes ?

 

11h00-11h45    Thomas Beauvisage (France Télécom, R&D)

             Morphosyntaxe et étude des genres

             -Eléments méthodologiques appliqués au roman policier

 

11h45-12h30    Karine Lespinasse (INA)

             Analyse de l'hétérogénéité de corpus textuels élaborés à partir

             de langages contrôlés (dans un contexte audiovisuel)

 

14h30-15h-15 Geoffrey Williams (CRELLIC - Université de Bretagne-Sud)

             La notion de public dans un genre scientifique

 

15h15-15h45    Benoît Habert (LIMSI - CNRS et MoDyCo - Paris X)

             Le typage de textes

 

15h45-16h30    Serge Fleury (Syled - Paris III) et

                           Marie Pasquier (FranceTélécom R&D) pour le groupe TyPWeb

             Traits textuels, structurels et présentationnels pour typer

             les sites Web personnels et marchands

 

16h45-17h30    Gabriel Illouz (LIMSI - CNRS)

             Adaptation des traitements automatiques aux types de textes

 

Lieu : La Pitié Salpétrière, 91, bd de l'Hôpital, amphi D.

             http://www.biomath.jussieu.fr/adresse-chu-pitie.html

 

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{FR, 26/03/2001}

 

CPST : Journées d'étude des mercredi 30 mai et jeudi 31 mai 2001

 

Salle des Actes de l'Univ. Toulouse-Le Mirail (Maison de la Recherche)

 

Mercredi 30 mai

9 h - 10 h : AGUILA  Jésus (UTM)

             Le rythme en musicologie (à confirmer)

10 h - 11 h : ZILBERBERG Claude (GDR "sémiotique")

             Sémiotique du rythme

11 h 15 - 12 h 15 : MISSIRE Régis (UTM, CPST)

             Rythmes et morphologies sémantiques

14 h - 15 h : ROUAYRENC Catherine (UTM, CPST)

             Le rythme de l'écriture chez L. F. Céline

15 h - 16 h : DUTEIL-MOUGEL Carine (UTM, CPST)

             Rythmes sémantiques et figures de rhétorique (publicité)

16 h 15 - 17 h 15 : RINGOOT Roselyne (IUT de Lannion)

             Rythme médiatique (presse écrite)

17 h 15 - 18 h 15 : BALLABRIGA Michel et GAUDARD François-Charles

             Etude de cas : le rythme dans un poème de Verlaine

             ("Intérieur", in Jadis et Naguère)

 

Jeudi 31 mai (avec la collaboration de EROS/LLA, UTM)

9 h - 10 h : RASTIER François (CNRS)

             Disciplines du texte et sciences de la culture

10 h - 11 h : GERARD Christophe (UTM, CPST)

             Essai d'élucidation de conflits interprétatifs à propos de

             poèmes de P. Célan

11 h 15 - 12 h 15 : ZILBERBERG Claude (GDR "Sémiotique")

             Etude d'un texte de P. Claudel

14 h 30 et. ad libitum : table ronde sur un texte de J. Laforgue ("La

Complainte des Consolations") animée par F. Rastier, F. C. Gaudard,

M. Gailliard et M. Ballabriga.

 

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{Gobert, 08/03/2001}

 

PARUTION IMMINENTE

 

             Glossaire bibliographique des sciences du langage

 

établi par Frédéric Gobert (Université Paris X-Nanterre)

 

Publié avec le concours de l'Université Paris X-Nanterre,

du CeReS (CNRS, FRE 2208) et de l'Institut universitaire de France

 

Préface de Michel Arrivé

 

Plus de 4700 entrées, plusieurs milliers de citations et de définitions,

700 pages, 2,5 millions de signes, 168 FF.

  

Le Glossaire bibliographique des sciences du langage contient des

milliers de définitions extraites de tous les numéros des 4 revues

suivantes : 

             - Langages,

             - Langue française,

             - Histoire Epistémologie Langage,

             - LINX.

Le Glossaire bibliographique des sciences du langage indexe les articles

de ces 4 revues.

 

Le Glossaire bibliographique des sciences du langage rassemble les

quelque 2000 définitions publiées dans le Bulletin analytique de

linguistique française (BALF) de 1969 à 1999. L'ensemble constitue un

outil inédit et un usuel tout à fait unique, intéressant le chercheur

comme l'historien de la linguistique, l'étudiant comme l'épistémologue.

 

La quatrième de couverture est accessible en ligne sur le site des

Editions Panormitis :

             http://panormitis.free.fr/sdl.htm.

 

Pour commander :

- chez votre libraire habituel, ou bien :

- directement auprès de l'éditeur : envoyez votre règlement (franco de

port) aux  Editions Panormitis - 5 rue Saint-Saëns - 75015 Paris. Vous

recevrez l'ouvrage sous 48h.

 

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{FR, 26/03/2001}

 

VIENT DE PARAÎTRE

 

Vincent Jouve, Poétique des valeurs, Paris, PUF.

 

"A la lecture d'un récit, nous avons souvent le sentiment que le

narrateur, en nous racontant une histoire, nous transmet aussi une

conception du bien et du mal, du licite et de l'interdit, de l'odieux et

du désirable, bref un univers de valeurs. Comment le texte construit-il

ses valeurs ? A quels niveaux se laissent-elles lire ? Peut-on les

hiérarchiser ? Sont-elles contraignantes pour le lecteur ? Telles sont

les questions posées par cet ouvrage.

 

Dans cet examen de la "mise en texte" des valeurs, qui se fonde à la

fois sur la sémiotique narrative et les théories de la réception, seront

interrogées les idées d' "autorité du texte", d' "exemplarité du récit"

et de "programmation de la lecture".

 

Pour éprouver la pertinence des outils proposés, seront sollicités des

exemples variés : le propos est de construire un modèle qui permette

d'évaluer l' "effet-valeur" de n'importe quel texte. Pour le suivi de la

réflexion, il a cependant semblé utile de retenir un roman dont

l'analyse servirait de fil conducteur. Le choix s'est porté sur

La Condition Humaine d'André Malraux".

 

(Vincent JOUVE, 113371.2140@compuserve.com)

 

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{FR, 26/03/2001}

 

Simon Bouquet : Résumés de publications

 

INTRODUCTION A LA LECTURE DE SAUSSURE, PARIS, PAYOT, 1997, 396 P.

 

Fixant le cadre d'une étude des textes saussuriens de linguistique

générale, un préambule définit les concepts gnoséologiques impliqués

dans cette étude. De fait, ce préambule prend la forme d'une réflexion

sur les relations entre épistémologie, métaphysique et sciences humaines

(entendant métaphysique dans un sens technique, quasi idiolectal, fondé

sur une conception épistémologique largement référée à la réflexion de

Jean-Claude Milner -Introduction à une science du langage, Seuil, Paris,

1989-, elle même héritière des pensées de Koyré et Popper).

 

Sur cette base, est proposée une analyse des textes saussuriens

originaux -notes d'étudiants, écrits de Saussure- mettant en lumière

trois dimensions de la pensée du Genevois (correspondant aux trois

parties principales du livre) :

- premièrement, une épistémologie originale, au sens strict où le mot

épistémologie désigne dans la tradition philosophique française

l'analyse d'une science existante ; en l'occurrence, il s'agit d'une

épistémologie de la grammaire comparée ; Saussure peut être considéré

comme le premier à avoir conçu cette épistémologie selon des critères

modernes ;

- deuxièmement, une spéculation -dite ici métaphysique, mais qu'on

pourrait également appeler analytique au sens aristotélicien-

s'inscrivant dans l'histoire de la réflexion sur le signe et, notamment,

dans la descendance des philosophes du XVII° et du XVIII° siècles ; le

point d'Archimède de cette métaphysique est précisément l'épistémologie

de la grammaire comparée que le linguiste élabore par ailleurs ;

- troisièmement, assise sur les deux fondements précédents,

l'épistémologie "programmatique" d'une linguistique à venir ; il s'agit

là d'une théorie, impliquant crucialement une sémantique propre à

intégrer, sur la base de principes transversaux, les dimensions

lexicale, morphologique, syntaxique et pragmatique du langage.

 

La nécessité d'une telle relecture de Saussure tient au fait que le

Cours de linguistique générale (1916), rédigé après la mort du maître

d'après des notes d'étudiants, réduit sa pensée à la troisième dimension

(une épistémologie programmatique), en coupant cette dimension des deux

autres qui la justifient. Le Cours n'en est pas moins, par ailleurs,

infidèle aux textes originaux au regard même de cette épistémologie

programmatique, sur des questions cruciales comme la théorie de

l'arbitraire, la théorie de la valeur ou les divisions de la

linguistique. Le but de cette Introduction à la lecture de Saussure est

d'offrir, du même coup, un accès aux textes originaux méconnus et une

clé qui en ouvre une compréhension libérée des préjugés tenaces

installés par le livre de 1916.

 

 

FERDINAND DE SAUSSURE, ECRITS DE LINGUISTIQUE GENERALE, EDITES PAR

S. BOUQUET ET R. ENGLER, PARIS, GALLIMARD (BIBLIOTHEQUE DE PHILOSOPHIE),

2001 (SOUS PRESSE), 300 P.

 

Alors que je préparais l'édition des Leçons de linguistique générale de

Saussure, un fait nouveau est venu bouleverser le paysage des textes

saussuriens. Le linguiste genevois avait commencé, on le sait, à rédiger

dans les années 1890 un "livre sur la linguistique générale", un livre

qu'on croyait définitivement perdu. Or le brouillon de ce livre a été

découvert en 1996, dans l'orangerie de l'hôtel de Saussure à Genève,

ainsi que d'autres textes de linguistique générale -aphorismes,

nouvelles notes préparatoires pour les cours genevois, etc.

 

L'apparition de ces textes est un événement inespéré et important pour

l'histoire des idées en sciences du langage, en philosophie du langage

et plus généralement en sciences humaines. Car leur contenu est de

nature à préciser, voire à modifier sensiblement bien des

interprétations existantes de la pensée saussurienne : aujourd'hui se

dessinent, notamment grâce à ces nouveaux textes, les lignes et les

thèmes d'une réflexion qui, malgré sa notoriété, s'avère passablement

méconnue.

 

Aussi ai-je de procurer l'édition de ces nouveaux textes (en

collaboration avec Rudolf Engler) avant celle des Leçons. Il nous a paru

utile, à cette occasion, de réunir dans un même volume l'ensemble des

textes autographes de Saussure sur la linguistique générale,

c'est-à-dire d'adjoindre aux nouveaux textes ceux intégrés dans

l'édition Engler de 1968-1974, également conservés à la Bibliothèque

publique et universitaire. Ces anciens textes sont présentés ici selon

des normes philologiques différentes de celles de l'édition précédente,

homogénéisées avec celles des nouveaux textes.

 

Les documents découverts en 1996 se répartissent en 4 chapitres : (1) De

l'essence double du langage ; (2) Nouveaux Item ; (3) Autres écrits de

linguistique générale : nouveaux documents ; (4) Notes préparatoires

pour les cours de linguistique générale : nouveaux documents.

 

Les anciens documents sont répartis en 6 chapitres : (1) Anciens Item ;

(2) Aphorismes ; (3) Autres écrits de linguistique générale : anciens

documents ; (4) Note sur le discours ; (5) Unde exoriar ; (6) Notes

préparatoires pour les cours de linguistique générale : anciens

documents. Ils reprennent les divisions de l'édition Engler de

1968-1974, le numéro d'index de cette édition étant donné dans le texte.

Contrairement à l'édition Engler, les textes sont donnés dans la

continuité naturelle du manuscrit. Leur ordre de classement -à

l'exception des Anciens Item et des Notes préparatoires pour les cours

de linguistique générale : nouveaux documents, qui ont été regroupés

avec leurs homologues des nouveaux documents - et leurs titres demeurent

ceux de l'édition Engler. Deux textes supplémentaires (Note sur le

discours et Unde exoriar), appartenant à l'ancien fonds de la

Bibliothèque publique et universitaire mais ne figurant pas dans

l'édition Engler, ont été inclus dans notre édition.

 

Une préface des éditeurs fait le point sur le corpus des textes

autographes saussuriens, présente les enjeux épistémologiques de cette

édition et expose les principes philologiques qui ont présidé à sa

réalisation.

 

 

"LINGUISTIQUE TEXTUELLE, JEUX DE LANGAGE ET SEMANTIQUE DU GENRE",

DIVERSITE DE LA (DES) SCIENCE(S) DU LANGAGE, LANGAGES, N° 129, 1998, PP.

112-124.

 

Cet article entend montrer qu'une redéfinition du concept de "genre"

peut éclairer une théorie du sens propre à rendre compte du phénomène

linguistique de l'ambiguïté - considéré en l'occurrence comme homonymie

textuelle. La perspective de cette redéfinition est celle d'une

"pragmatique intégrée" considérant le genre, non pas dans le cadre

classique des diverses analyses du discours développées dans la seconde

moitié du XXe siècle ou des théories des actes de langage héritières

d'Austin et Searle, mais dans le cadre de la problématique

wittgensteinienne des jeux de langage.

 

Partant de la notion de "texte" -telle qu'elle est thématisée par

Hjelmslev, et après lui par des linguistes comme Culioli ou Rastier- et

assimilant la notion de "genre de texte" (gdt) à celle de "jeu de

langage" (jdl), la sémantique du genre (qu'on pourrait encore nommer

pragmatique du genre) considère que le couple gdt/jdl actualise les

déterminations logico-grammaticales entrant dans la composition du sens

textuel. Soit deux textes homonymes, l'analyse de l'homonymie textuelle

est conçue comme la description de deux corrélations distinctes entre un

couple gdt/jdl et une (ou plusieurs) détermination(s) logico-

grammaticale(s) actualisée(s) par ce couple. Une telle sémantique du

genre apparaît comme la mise en oeuvre du projet épistémologique de

linguistique générale énoncé par Mikhaïl Bakhtine dans son article

posthume "Les genres du discours". Dans cette optique, ce projet peut

être tenu pour une formulation en linguistique de la conception

philosophique wittgensteinienne.

 

Plusieurs exemples d'analyse recourant au cadre épistémologique d'une

sémantique du genre sont proposés notamment celui d'une scène de film

(Le retour de la panthère rose), où les ressorts du comique de situation

sont explicités par des corrélations entre traits génériques et traits

logico-grammaticaux.

 

La dernière section de l'article applique la grille d'analyse d'une

sémantique du genre au titre d'un poème de René Char : J'habite une

douleur.

 

 

"DE LA METHODE DIRECTE AUX INVESTIGATIONS PHILOSOPHIQUES DE

WITTGENSTEIN. SAVOIRS ET TRANSFERTS DE SAVOIRS", TYPES, MODES ET GENRES

DE DISCOURS, LANGAGE ET SOCIETE, N° 87, 1999, PP. 41-77.

 

Cet article mène une réflexion d'histoire des idées, en avançant la

thèse d'un transfert de savoir entre deux objets gnoséologiques a priori

assez éloignés : d'une part, une technique d'enseignement des langues

étrangères qui s'est développée dans les dernières décennies du XIXe

siècle sous le nom de Méthode Directe ; d'autre part la philosophie du

langage de Wittgenstein, considérée dans son évolution, du Tractatus

logico-philosophicus aux textes de l'époque des Investigations

philosophiques.

 

En introduction, la représentation des savoirs exposée dans Introduction

à la lecture de Saussure (cf. résumé supra) est reprise et précisée de

manière à intégrer explicitement la catégorie des savoir-faire. On fait

l'hypothèse de deux types de transferts entre savoirs positifs,

savoir-faire et savoirs non positifs : par incorporation directe de

contenus et par conversion de contenus. Le transfert entre les

savoir-faire de la Méthode Directe et le savoir non positif de la

"seconde philosophie" wittgensteinienne sera analysé sur cette base.

L'analyse est également éclairée par la mise en évidence (reprise à F.

Rastier) de deux branches millénaires en sciences du langage

correspondant à deux approches de l'objet "sens" : la branche logico-

grammaticale et la branche rhétorico-herméneutique.

 

Deux hypothèses sont posées.

 

La première hypothèse est celle d'une homothétie entre la dualité des

"philosophies" de Wittgenstein et la dualité des sciences du langage.

Cette hypothèse est examinée quant à trois thèmes de chacune des

"philosophies" du penseur autrichien : le thème des rapports entre

logique et langage ordinaire ; le thème de l'analyse du langage

ordinaire pour lui-même ; le thème de l'analyse du savoir philosophique.

L'homothétie apparaît identique regardant ces trois thèmes : une

conception référentielle, a-contextuelle et compositionnelle dans la

"première" philosophie (correspondant à la tradition logico-grammaticale

des sciences du langage) ; une conception pragmatique, contextuelle et

non compositionnelle dans la seconde (correspondant à la tradition

rhétorico-herméneutique des sciences du langage) .

 

La seconde hypothèse est que la "seconde philosophie" pose les

fondements d'une sémantique du genre. Les propositions faites dans

"Linguistique textuelle, jeux de langage et sémantique du genre" (cf.

résumé supra) sont soumises, ici, à un examen plus méticuleux des

concepts de "jeux de langage" et de "ressemblances de famille" dans les

Investigations philosophiques et les textes wittgensteiniens de la même

époque. Trois arguments sont détaillés à l'appui de l'hypothèse : un

argument conceptuel interne à la pensée de Wittgenstein (corrélation du

concept de "jeux" à celui de "genres de phrases" ; un argument

d'histoire comparée des idées (recension des points communs dans la

caractérisation des genres chez Bakhtine et dans celle des jeux chez

Wittgenstein) ; enfin un double argument théorique (corrélation d'une

métaphysique de l'usage et d'une sémantique des genres, conjointement à

la mise en évidence de l'homonymie textuelle comme gage empirique et

comme fondement méthodologique).

 

La thèse d'un transfert entre la Méthode Directe et ce qu'on appelle ici

sémantique wittgensteinienne du genre est ensuite développée. Après une

analyse de la spécificité épistémologique de la Méthode Directe,

replacée dans son cadre historique, trois arguments sont avancés en

faveur de ce transfert par conversion d'un savoir-faire didactique vers

un savoir non positif philosophique : un argument historique (déclin de

la branche rhétorico-herméneutique au profit de la branche logico-

grammaticale au XIXe siècle) ; un argument théorique (nécessité de

l'existence d'une diversité linguistique pour appréhender le factum

linguae) ; un argument comparatif (examen des exercices d'apprentissage

dans les manuels didactiques directs au début du XXe siècle et

comparaison de ceux-ci avec les exemples des Arten der Sätze donnés par

Wittgenstein).

 

 

"Y A-T-IL UNE THEORIE SAUSSURIENNE DE L'INTERPRETATION ?", SEMANTIQUE DE

L'INTERTEXTE, CAHIERS DE PRAXEMATIQUE, N° 33, 2000, PP. 17-40.

 

L'article s'ouvre sur la revendication d'un point de vue "présentiste"

en histoire des sciences du langage : les concepts apparaissant dans des

textes scientifiques d'une époque passée n'ont d'existence sémantique

que présente ; en d'autres termes : leur compréhension est conditionnée

par l'épistémè du moment où l'on lit lesdits textes, cette épistémè

incluant une représentation du passé de ces sciences. Dans cet esprit,

après avoir explicité un sens qui peut être donné, en l'état

contemporain des sciences du langage, à la notion d' ucoup plus précisément qu'on pourrait le croire

à la seule lecture du livre de 1916. Ce sont ces occurrences censurées

qui sont examinées dans leur détail : il ressort de cet examen que la

réflexion saussurienne sur le discours s'articule à celle sur la valeur.

 

Le troisième chapitre approfondit l'assimilation de la langue à l'ordre

associatif (posé comme celui de la valeur in absentia) et du discours à

l'ordre syntagmatique (celui de la valeur in praesentia). La

présentation que font les éditeurs de la théorie de la valeur fausse

gravement la compréhension de cette assimilation et, partant, d'une

linguistique de la parole. A se référer au texte de 1916, les débats sur

la place de la syntaxe dans la linguistique saussurienne se sont

eux-mêmes largement écartés de la problématique du maître genevois.

 

En conclusion, plusieurs arguments sont avancés en faveur de

l'existence, ressortît-elle seulement à un stade embryonnaire de

développement, d'une théorie saussurienne de l'interprétation. Le

premier argument, c'est que Saussure déclare de facto l'existence d'une

telle théorie lorsqu'il pose l'équation : "Sémiologie = morphologie,

grammaire, syntaxe, synonymie, rhétorique, stylistique, lexicologie,

etc., le tout étant inséparable" (Ecrits de linguistique générale, à

paraître). Le second argument tient à la théorie de la valeur

elle-même : à être conçue comme indissolublement située entre langue et

discours, elle est compatible avec une approche à la fois grammaticale

et interprétative. Le troisième argument se fonde sur un faisceau de

termes et de qualifications qui, dans les textes originaux, évoquent une

théorie interprétative en cela qu'ils subordonnent la valeur du "signe

de parole" à une détermination qu'on peut dire pragmatique, en entendant

cet adjectif dans son acception classique d' "adapté à une action".

 

On conclut en faisant l'hypothèse que, si l'on ne trouve pas de théorie

développée de l'interprétation dans les textes connus à ce jour mais de

nombreuses expressions de perplexité à ce sujet, une telle direction

-pouvant être vue comme un point de fuite construisant la perspective

d'une théorie saussurienne du sens- est celle qui oriente les recherches

longues, solitaires et obstinées menées par le linguiste genevois tant

dans le domaine des anagrammes poétiques que dans celui des légendes.

 

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{FR, 26/03/2001, et BP, 03/04/2001}

 

DISCUSSION SUR LES TRAITEMENTS AUTOMATIQUES

 

Bénédicte Pincemin : Les hésitations et les difficultés à mettre en

oeuvre informatiquement la sémantique interprétative n'ont pas toujours

trouvé réponse.

 

François Rastier : Ce 'pas toujours' est rassurant.

Il y a en effet du pain sur la planche, et de l'appétit. Parmi les

tartines et canapés les plus reconstituants, les thèses de Tanguy

(1997), Thlivitis (1998) et la vôtre (1999).

Sur la sémantique des langues, on sait très peu de choses, et les

présupposés les mieux admis, sur la référence, notamment, restent

tributaires de la philosophie du langage, qui, à la différence de la

linguistique, ne tient pas compte des différences entre les langues.

 

BP : Le linguiste apporte son expertise sur l'identification et la

description des phénomènes de langue ; mais cette description peut être

rationnelle sans être formelle, ni surtout limitée à la puissance

expressive des formalismes du moment, selon un état de l'art somme toute

contingent.

 

FR : En fait une théorie linguistique, pour être implémentable, doit se

prêter à son propre appauvrissement. C'est un gage de robustesse.

Faisons de nécessité vertu : reconnaissons non seulement qu'on ne peut

pas tout spécifier, mais qu'on ne le doit pas.

 

BP : D'ailleurs, les propositions concrètes sont plus indicatives

qu'incitatives : les techniques évoquées au fil de vos publications

(calcul de l'écart-réduit, classifications hiérarchiques, réseaux

neuronaux, reconnaissance des formes) sont mentionnées pour certains

comportements intéressants, sans préjuger de leur complète adéquation,

ni préciser des choix pourtant déterminants dans leur mise en œuvre (par

exemple, quelles entrées et quelles sorties fournir au réseau de

neurones).

 

FR : Tout dépend en effet de la tâche, et la modélisation est une forme

d'application parmi d'autres. Par exemple, voici une dizaine d'années,

un petit groupe de travail (comprenant Yves-MarieVisetti, Dominique

Béroule, Jean-Pierre Rossi) a testé un système à propagation guidée pour

modéliser les propagations de sèmes en contexte.

 

BP : Quant à la description linguistique elle-même, elle ne s'impose pas

d'inventaires systématiques ni d'explicitation complète et définitive,

directement retransposable en algorithme : en ce sens, la thèse de

Ludovic Tanguy (1997) est un véritable et admirable travail de

formalisation de la structure de classes associée aux sèmes.

 

FR : C'est un travail très important, à mettre en effet entre toutes les

mains, voir sur Texto! (www.revue-texto.net) et

             http://www-iasc.enst-bretagne.fr/~tanguy/

 

BP : Il y a finalement, dans la communauté des Traitements Automatiques

des Langues, des méprises de deux ordres vis-à-vis de la Sémantique

Interprétative. D'abord, méprise sur les objectifs de la réflexion

sémantique : il ne faut pas attendre ici " la théorie du sens des

langues ", sur laquelle se calquerait une implémentation ; mais plutôt,

est réuni tout un faisceau d'éléments de sémantique, cohérents et

clarifiants, qui peuvent avoir une incidence dans de multiples

implémentations, et qui donnent des points d'appui pour orienter et

évaluer les choix de modélisation.

 

FR : En fait c'est le statut de la théorie qui fait problème : on ne

peut demander à une théorie sémantique ce qu'on demande à une grammaire

(au sens chomskien), mais plutôt une déontologie et des principes

méthodologiques : c'est pourquoi on a pu proposer la notion de

sémantique applicable.

Méfions-nous des produits miracles. Une théorie applicable n'est même

pas un kit, mais un Lego, ou soyons plus sérieux, un Meccano.

 

BP : Le deuxième ordre de méprises est plus sournois : l'assimilation

des sèmes à des primitives, à des traits sémantiques qui se composent

pour décrire le sens, etc.

 

FR : En fait ces méprises de bonne foi portent sur l'ensemble du courant

saussurien : par exemple, on continue d'assimiler signifié et concept,

sémantique et ontologie, etc.

 

BP : Pour l'artisan des Traitements Automatique des Langues, il reste

donc bien des étapes et des choix à préciser, tout en restant dans

l'esprit de la théorie : contribution des éléments d'analyse textuelle à

une application donnée, rôle et place des outils. Par exemple, pour

trouver la juste interaction avec un analyseur syntaxique, qui travaille

dans les limites de la phrase, il faut sans doute revoir son rôle

habituellement central pour pouvoir le concilier avec une sémantique qui

s'intéresse à tous les paliers (mots, phrases, texte) de façon unifiée.

 

FR : Ici on peut renvoyer aux travaux en cours de Denise Malrieu, qui, à

partir d'étiquettes morphosyntaxiques, conduisent à caractériser des

genres, champs génériques et discours.

 

BP : Enfin, même au niveau de la théorie, bien des chantiers sont

ouverts, bien des questions restent à clarifier. Les typologies de

textes proposées jusqu'alors sont rejetées, et pourtant la nécessité de

la prise en compte des genres textuels est affirmée.

 

FR : Comme les genres ne sont pas de simples types de textes, les

typologies ne permettent pas de retrouver les genres -Adam en a

d'ailleurs sportivement convenu. Il s'agit plutôt de reconnaître, contre

les typologies normatives issues de la philosophie du langage (textes

argumentatif, textes descriptifs, textes narratifs, etc.), le bien-fondé

des "folk-typologies". Et de leur trouver un langage commun.

 

BP : L'utilisation de dictionnaires de langue informatisés est envisagée

pour le repérage automatique des sèmes, alors même qu'est niée

l'existence d'une langue générale et la consistance d'une atomisation du

sens au niveau des mots.

 

FR : Il y a bien une langue générale, mais par exemple pour le lexique,

elle se réduit à un inventaire de morphèmes et à des principes

constructifs. En ce sens, on peut dire que le lexique n'appartient pas à

la langue, alors même qu'il la résume pour l'opinion la plus

généralement reçue.

La langue ne fonctionne évidemment que dans des discours différenciés.

Ne nous privons donc pas des indicateurs de domaines. Ainsi, malgré tout

le mal qu'on pense des thesaurus, qui caricaturent des ontologies, on a

utilisé de tels indicateurs pour limiter les propagations dans un

système connexionniste de recherche d'informations commercialisé par la

société SensorIA.

Les paradoxes que vous relevez tiennent au fait qu'appliquer une

théorie, notamment en TAL, conduit à faire flèche de tout bois. On

contourne la sémantique pour faire de la sémantique ; mais le résultat

est une objectivation supérieure.

 

BP : La détermination du local par le global (c'est l'isotopie qui

permet l'identification des sèmes) pose comme caractéristique

fondamentale la non compositionalité du sens ; le cercle herméneutique

dont la validité est affirmée évoque de façon inquiétante les boucles

sans fin d'un programme qui ne parvient pas à converger ; les

différentes composantes sémantiques interagissent en hétérarchie : or

les ordinateurs et les outils de calculs à notre disposition sont par

conception compositionnels, séquentiels, déterministes. Tout l'art du

concepteur de programme consiste alors à reporter le plus loin possible

ces caractéristiques inhérentes, et à penser l'algorithme de traitement

autrement: par exemple, recours aux statistiques (pour une vue

synthétique et globale), modularité (cf. conception orientée objet),

usage de fonctions aléatoires, etc.

 

FR : L'informatique d'une part est un aboutissement pratique de la

problématique logico-grammaticale qui a produit les langages formels,

d'autre part la linguistique formelle en est un aboutissement théorique.

Or la sémantique interprétative appartient à une autre tradition, la

tradition rhétorique / herméneutique. On ne peut concilier ces deux

traditions, mais on peut faire droit à leurs principales exigences.

Il y a là une morale pratique ; on ne réussit l'armistice qu'en tenant

compte de son ennemi d'hier. Sursaut d'unité nationale, Sparte et

Athènes ont bien fini par signer la paix, pendant la guerre des Balkans.

L'armistice durait depuis 2300 ans.

 

BP : De fait, la théorie ne cherche pas à donner accès à une

représentation du sens, seulement à repérer les contraintes

linguistiques sur la construction du sens.

 

FR : La sémantique relève de la linguistique, mais le sens n'appartient

pas à la langue et n'est pas immanent aux textes.

 

BP : Alors qu'avec la syntaxe, l'idée (illusoire) était d'être capable

de décrire tout texte quel qu'il soit, indépendamment de son domaine ou

de son genre, la sémantique interprétative vise la construction de

représentations dynamiques, partielles, relatives, non uniques. Quant à

la diversité interne des langues et à la relativité de la description,

elles interrogent l'intérêt même d'une automatisation, puisqu'il n'y a

plus la généralité de la description pour gager la réutilisabilité de

l'application informatique. Si réutilisabilité il y a, ce serait au

niveau de la méthodologie mise au point pour la réalisation du logiciel,

non au niveau du logiciel lui-même.

 

FR : Le réutilisable n'est jamais utilisable seul. Est-ce à dire qu'une

théorie est du réutilisable conceptuel, et donc ne peut s'appliquer sans

élaboration et spécification ?

 

 

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{FR, 26/03/2001}

 

Colloque de l'Association pour la Recherche Cognitive

                           ARCo2001 - (appel à communication)

 

             12 -14 Décembre 2001 - Institut des Sciences Cognitives - Lyon

 

                           Date limite : jeudi 19 avril 2001

 

Thème 1 - Cognition individuelle et environnement social et technique

Thème 2 - Cognition et émotions, variabilité cognitive

Thème 3 - Modélisation, expérimentation. Evolution des méthodes

 

Pour plus de renseignements, consultez les pages WEB du colloque

             http://www.isc.cnrs.fr/ARCo2001.htm

 

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