2001_10_10
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SdT volume 7, numero 6.
LA CITATION DU MOIS
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Pécuchet voit l'avenir de l'humanité en noir :
L'homme moderne est amoindri et devenu une
machine.
Impossibilité de la paix.
Barbarie par l'excès de l'individualisme,
et le délire de la science.
L'Amérique aura conquis la terre.
Fin du monde par la cessation du calorique.
Bouvard voit l'avenir de l'humanité en beau :
L'homme moderne est en progrès.
Disparition du mal par la disparition du besoin.
La philosophie sera une religion.
Communion de tous les peuples, fêtes publiques.
(Bouvard et Pécuchet, chap.X,
éd. S. Dord-Crouslé, Flammarion, 1999,
p.385-387.).
Paru dans le Bulletin Flaubert
en date du 11 septembre 2001.
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SOMMAIRE
1- Coordonnees
- Bienvenue a Raquel Gutierrez Estupinan.
- Covadonga Lopez Alonso et Evelyne Bourion changent d'adresse.
2- Carnet
- Programme du seminaire 2001-2002 de Francois Rastier.
- Presentation du Centre Siennois de Semiotique du Texte.
3- Textes electroniques
- Sites : these de Ludovic Tanguy, ResearchIndex, Textus.
- Hyperbase : bases disponibles ; lemmatisation.
4- Publications
- F. Rastier, Arts et sciences du texte, PUF, 2001.
- J. Anis, Parlez-vous Texto ? Guide des nouveaux langages du
reseau, Le cherche-midi editeur, 2001.
- L. Hebert, Introduction a la semantique des textes,
Champion, 2001.
5- Textes
- D. Thouard : analyse critique du livre de J. Bollack
"Poesie contre poesie. Celan et la litterature",
Paris, PUF, 2001.
6- Appels : Colloques et revues
- Colloque international d'hermeneutique "Mythe et Science",
Neuchatel, 14-16 mars 2002.
- ALLC/ACH 2002 "New Directions in Humanities Computing",
University of Tuebingen, July 23-28 2002.
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{FR, 08/10/2001}
Séminaire Sémantique des Textes
Année 2001-2002
François RASTIER
Directeur de recherche
Premier semestre :
Université Paris VII, 2, place Jussieu, 75005 Paris, Métro Jussieu.
UFR Sciences des textes et documents.
Les jeudi de 16h à 18h, salle 213, barre 34-44, 2ème étage.
Jeudi 22 novembre, 16h-18h : Le Survivant ou l'Ulysse juif (Primo Levi)
Jeudi 29 novembre, 16h-18h : Ecritures démiurgiques
Jeudi 6 décembre, 16h-18h : Rimbaud et l'intertexte
Second semestre :
Institut national des langues et civilisations orientales, Centre de
Recherches en Ingéniérie Multilingue, 2 rue de Lille, 75007 Paris.
Les jeudi de 17h à 19h, Salons de l'Inalco, escalier C, deuxième étage.
Jeudi 10 janvier, 17h-19h : Enonciation et interprétation
Jeudi 17 janvier, 17h-19h : Image et sens
Jeudi 24 janvier, 17h-19h : L'Etre et l'action sémiotique
Jeudi 7 février, 17h-19h : L'objet culturel : de la fouille
archéologique au data-mining
Contact: lpe2@ext.jussieu.fr
Séminaire virtuel :
http://www.msh-paris.fr/texto/
ou http://www.revue-texto.net/
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{FR, 08/10/2001}
LE CENTRE SIENNOIS DE SEMIOTIQUE DU TEXTE
La sémiotique, traditionnellement définie comme la discipline qui étudie
les signes et leurs typologies, a progressivement modifié la définition
de son propre objet d'analyse. Après le signe et le discours, la
sémiotique contemporaine a adopté le texte en tant qu'unité analytique
permettant l'efficacité et la cohérence à la fois de l'étude et de
l'interprétation.
Le Centre Siennois de Sémiotique du Texte, fondé en 2000 par des
chercheurs et des professeurs de sémiotique de l'Université de Sienne,
a pour buts principaux l'approfondissement et la diffusion de la
connaissance concernant la sémiotique du texte.
Les instruments par lesquels des tels objectifs sont poursuivis sont
multiples :
- des rencontres et des séminaires de recherche, qui réunissent des
professeurs, des chercheurs, des doctorants et des étudiants en
maîtrise de l'Université de Sienne ;
- organisation d'une base de données digitale recueillant une très vaste
bibliographie concernant les disciplines du langage (BIBLIOMA) ;
- publication semestrielle d'une revue dédiée à la sémiotique du texte
(CARTE SEMIOTICHE) ;
- organisation de colloques internationaux de sémiotique du texte ;
- organisation d'un site Internet, qui recueille toutes les informations
concernant les activités du centre. Le site contient également un
forum de discussion virtuelle ;
- organisation d'une archive des mémoires et des dossiers, comprenant
tous les mémoires en sémiotique de l'Université de Sienne.
Les membres faisant partie du Centre Siennois de Sémiotique du Texte
sont les suivants : Prof. Omar Calabrese, Prof. Giovanni Manetti,
Prof. Giulia Ceriani, Prof. Tarcisio Lancioni, Dott. Chiara Giani,
Dott. Massimo Leone, Dott. Angela Mengoni, Dott. Francesca Polacci.
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Textes electroniques Textes electroniques Textes electroniques Textes
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{FR, 08/10/2001}
BEAUX SITES
* La Thèse de Ludovic Tanguy :
"Traitement automatique de la langue naturelle et interprétation :
contribution à l'élaboration informatique
d'un modèle de la sémantique interprétative"
http://www.univ-tlse2.fr/erss/membres/tanguy/these/
* ResearchIndex :
http://www.researchindex.org
Ce moteur de recherche d'articles scientifiques est une adresse
précieuse pour tout ce qui touche aux articles de recherche liés plutôt
à l'informatique. L'indexation des papiers tient pleinement compte des
bibliographies des articles : on peut ainsi savoir quelle est la
bibliographie d'un article et surtout accéder aux articles en question.
Parfois, ils ne sont que cités, mais la plupart du temps ils sont en
ligne.
* Texto ! a un site frère, Textus, à l'Université de Sienne.
L'adresse du site est la suivante :
http://lettere.media.unisi.it/textus
Pour l'utilisation de la bibliographie digitale, les abonnés de la liste
SdT ont par autorisation spéciale le droit de se connecter avec la
combinaison nom-mot de passe :
Login : user0025315 Password : AIRAILIN
Cette combinaison donne l'accès aux services du site.
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{FR, 08/10/2001}
CONFERENCE D'ETIENNE BRUNET : NOUVEAUX DEVELOPPEMENTS D'HYPERBASE
(Elle a eu lieu le 4 octobre à l'Institut national des langues
orientales, à l'initiative
Il a été question de Proust, comme d'une douzaine d'autres écrivains,
de Marivaux à Le Clézio. HYPERBASE a en effet été appliqué à de nombreux
corpus, l'ensemble représentant 50 millions de mots. Il s'agit de bases
littéraires ou linguistiques généralement fondées sur l'oeuvre quasi
intégrale d'un écrivain (par exemple Rabelais, Corneille(partiellement),
Molière, Racine, La Fontaine, Marivaux, Rousseau, Voltaire (contes),
Chateaubriand, Balzac, Hugo (poésie), Sand (partiellement), Flaubert,
Maupassant, Baudelaire, Rimbaud, Verne (partiellement), Proust,
Saint-John Perse, Eluard, Gracq, Mammeri, Le Clézio, etc.). Ces bases
sont livrées gratuitement dans la limite de la place restant libre sur
le cédérom, et pour autant que le copyright le permette (ce qui exclut
malheureusement les auteurs contemporains). D'autres bases, plus larges
encore, et pareillement gratuites, puisent leurs données quantitatives
dans Frantext ou ailleurs, et permettent une étude contrastive du
français selon les auteurs, les genres, les époques ou les régions.
Pour plus de détails, consulter Internet à l'adresse
http://ancilla.unice.fr
(ou à l'adresse http://lolita.unice.fr).
Mais l'objet précis de la conférence est ailleurs. Il s'agit de montrer
les nouveaux développements d'HYPERBASE en matière de lemmatisation.
L'interrogation d'une base et son exploitation peuvent désormais
s'appliquer à des corpus étiquetés et lemmatisés. Les graphies, les
lemmes auxquels elles se rattachent et les codes grammaticaux qui les
définissent sont présentés en juxtaposition et indexés en parallèle.
Les fonctions documentaires et statistiques s'appliquent pareillement
aux trois éléments, en autorisant leur croisement. Les corpus étiquetés
peuvent être issus de Cordial 7, ou de Winbrill, ou du logiciel de
Dominique Labbé. Pour de plus amples informations sur le détail de
l'exposé, voir l'article "Le lemme comme on l'aime", soumis aux JADT :
http://www.irisa.fr/manifestations/2002/JADT/
Etienne BRUNET
Le Collet des Fourniers - Saint Roman de Bellet - 06200 Nice (France)
Email: brunet@unice.fr ; Tél. : 04 93 37 80 73
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Publications Publications Publications Publications Publications
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VIENT DE PARAÎTRE
François Rastier - ARTS ET SCIENCES DU TEXTE
Paris, Presses Universitaires de France, septembre 2001.
303 pages; 148 FF.
Loin d'être dépassé, le texte est devant nous. Même agrémenté d'images
ou de musique, il ne se réduit évidemment pas à une suite de sons ou de
caractères, mais demeure la dimension essentielle de la culture et de sa
transmission.
La linguistique a longtemps évité de prendre les textes pour objet,
alors que les études littéraires, longtemps tributaires du romantisme
tardif, ont mille fois préféré l'esprit à la lettre. Pour renouveler
leurs problématiques et mettre fin à de stériles divisions académiques
entre lettres et sciences, ce livre présente, parmi diverses approches
des textes, des développements récents et inattendus, de la philologie
numérique à l'herméneutique matérielle.
Pour mieux comprendre les textes, rendre compte de leur complexité
singulière, des attentes et des questions qu'ils suscitent, un
remembrement des disciplines s'impose. Il appelle à la fois la précision
de la linguistique et l'intuition critique de l'herméneutique ; la
rhétorique, la stylistique, la thématique, la poétique seront aussi
mises à l'épreuve.
Qu'est-ce qu'un style, un thème, une figure ? En proposant de nouvelles
réponses à ces questions qui intéressent toutes les oeuvres voire tous
les objets culturels, cet ouvrage veut contribuer à une sémiotique des
cultures.
Pour en savoir plus :
htpp://www.puf.com/
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VIENT DE PARAÎTRE
Jacques Anis - PARLEZ-VOUS TEXTO ? Guide des nouveaux langages du réseau
Le cherche-midi éditeur, ISBN n° 2 86274.888.9, 2001.
112 pages, 58 francs, 8,84 euros.
2VINDOUJTEKRI ? IMHO...ASV ?
Si ces termes évoquent pour vous un mystérieux langage tribal, il est
temps de vous intéresser aux textos, chats, mails et autres forums où
s'écrit (ou se parle ?) une langue qui ne s'apprend dans aucune école
mais... est utilisée quotidiennement en France par plusieurs millions
de "tchacheurs".
Si les textos et autres SMS (messages écrits) ont été spontanément
adoptés par les ados depuis les premières messageries de poche, ce
nouveau code de communication nous concerne tous puisque l'on devrait
en échanger plus de 200 milliards cette année dans le monde. Internet
et les messageries électroniques ont créé une nouvelle tonalité
d'échanges, en perpétuelle évolution, que chaque groupe ou tribu adapte
à ses besoins.
Ce livre s'adresse à tous, aux débutants et aux experts, aux frais
convertis comme aux technosceptiques qui y trouveront les clés pour
comprendre et tirer le meilleur parti de ces nouveaux modes de
communication. Pratique, mais pas seulement, ce livre bouscule
allégrement les idées reçues et raconte les évolutions du langage, des
codes, des comportements liés aux nouvelles technologies, avec le regard
critique et iconoclaste d'Alain Rey et de Henriette Walter. Ludique,
mais pas seulement, il vous permettra de Koser kom ça vous chante dans
tous les nouveaux langages, dans toutes les situations. ...sans rendre
votre entourage MDR !
* MDR : Mort de rire.
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{FR, 08/10/2001}
VIENT DE PARAÎTRE
Louis Hébert - INTRODUCTION A LA SEMANTIQUE DES TEXTES
Editions Honoré Champion, 2001.
240 pages, 250 FF. Pour commander : http://www.honorechampion.com/
Quatrième de couverture :
Ce livre constitue la première présentation synthétique de la sémantique
interprétative de François Rastier. Cette théorie unifiée du mot au
texte connaît actuellement un essor international.
L'auteur part des notions sémiotiques fondamentales (signifiant,
signifié, référent, etc.), présente et développe les notions générales
de la sémantique interprétative (sème, isotopie, etc.), approfondit les
composantes sémantiques (impliquant thèmes, états et processus,
évaluations, positions linéaires) et produit des analyses inédites de
textes littéraires français et québécois (La Fontaine, Baudelaire,
Hector de Saint-Denys Garneau, Normand Chaurette, etc.).
Ce livre est appelé à devenir un ouvrage de référence dans les sciences
du langage (linguistique, sémantique, sémiotique, philosophie du
langage, théorie littéraire, etc.).
Louis Hébert (né en 1961) est professeur à l'Université du Québec à
Rimouski et membre de l'équipe Sémantique des textes dirigée par
François Rastier. Ses recherches abordent la sémiotique, la sémantique,
l'onomastique et l'analyse de textes assistée par ordinateur.
Extrait de l'Introduction :
Toutes terminologies et disciplines confondues, la sémantique a pour
objet l'étude du sens. Alors qu'est-ce donc que "le" sens et comment
l'étudier dans les textes ? Voilà les questions auxquelles ce livre
tente de répondre.
Or, le sens, qu'il soit linguistique ou autre, est également l'objet
plein ou partiel de la sémiotique, selon qu'on la définit comme étude
des signes ou de la signification (par génération ou par
interprétation). Ce livre procède donc du général, la sémiotique, passe
à la sémantique et aboutit à une sémantique en particulier, la
sémantique interprétative développée par F. Rastier (principalement
1987, 1989, 1991 et 1994). Pourquoi cette sémantique ? Elle présente à
notre avis des caractéristiques précieuses qui lui permettent de
franchir des obstacles que nous considérons comme des murs. Nous allons,
sur-le-champ, en présenter quelques-uns et les franchir sommairement :
1. Le mur du signifié : le signifié se décompose en parties rêt de cette section est de dresser un portrait
schématique de l'obsédant débat occidental sur le référent et d'éclairer
en quelque sorte le rapport entre les opposés que sont le sens et les
sens (le référent idéalisé étant la chose).
Dans les chapitres deuxième et troisième, nous présentons, ponctuées de
précisions et de compléments, des propositions de la sémantique
interprétative. Nous n'avons évidemment pas restitué toute la richesse
et la complexité de cette théorie. Notamment, nous avons négligé la
mésosémantique (liée au palier de l'énoncé), nous consacrant surtout à
la microsémantique (liée au palier de la lexie) et à la macrosémantique
(liée au palier du texte). En simplifiant, on dira que la
microsémantique et la macrosémantique se trouvent présentées
respectivement au deuxième et au troisième chapitres.
Au deuxième chapitre, nous faisons état des principes et de la
méthodologie propres à la sémantique interprétative. Ils valent pour les
trois paliers sémantiques, bien qu'ils soient étudiés surtout dans une
perspective microsémantique. Pour représenter les principales relations
de décomposition et de classement de la systématique, nous avons élaboré
un "arbre de la sémantique interprétative". D'autre part, poursuivant le
travail sur la référence entrepris dans le premier chapitre, nous
dégageons dans le détail le parcours référentiel selon la sémantique
interprétative.
Le troisième chapitre détaille les quatre composantes sémantiques : la
thématique (les contenus investis), la dialectique (les états et
processus représentés), la dialogique (les unités dans leur
modalisation) et la tactique (la disposition linéaire des unités). Nous
avons négligé la composante tactique, la composante la moins étudiée
dans la sémantique rastiérienne. Les composantes, bien que développées à
partir du palier du texte, s'appliquent également, avec des
différenciations propres à chaque palier, en micro- et en
mésosémantique.
Le dernier chapitre présente quelques analyses de textes littéraires :
une analyse microsémantique de "Flûte" du poète québécois Saint-Denys
Garneau ; une analyse dialectique de "La cigale et la fourmi" de La
Fontaine et de "Jeu d'osselets" de la nouvelliste québécoise Aude ; une
analyse dialogique de "Laquelle est la vraie" et de "Le chien et le
flacon" de Baudelaire de même que de la nouvelle "Simplicité vaut mieux"
du dramaturge québécois Normand Chaurette.
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{FR, 08/10/2001}
ARTICLE CRITIQUE
Jean Bollack - Poésie contre poésie. Celan et la littérature
Paris, PUF, 2001.
Dans ce livre, le lecteur rencontrera en fait trois livres : un livre
sur la poésie et d'une certaine façon une poétique ; un livre sur Celan,
savant et argumenté ; un livre enfin qui vient prendre place dans
l'oeuvre propre de son auteur, marquant une étape dans sa réflexion
philologique et critique. Il réunit en effet les témoignages d'un
parcours de lecture d'une des oeuvres les plus résistantes de l'art
moderne, aventure à laquelle Jean Bollack s'est décidé il y a un peu
plus de quinze ans, après qu'un délai presque aussi long l'ait séparé du
poète, mort en 1970, qui fut son ami, mais qu'il n'avait pas encore
appris à lire. Les vingt "lectures" qui constituent le corps de ce
nouveau livre nous introduisent dans ce travail de déchiffrement ; s'ils
nous facilitent la tâche, c'est toujours en nous faisant palper la
difficulté de la compréhension, ses apories, ses échecs, ses bonheurs
aussi. Mais ce parcours de lecture est aussi une construction, une
oeuvre au sens plein. Enfin, ce livre n'est pas apparu seul : par le
titre, il indique un lien étroit avec le recueil d'entretiens publié
l'an passé, "Sens contre sens. Comment lit-on ?" (avec Patrick Llored,
La passe du vent, Lyon, 2000), qui visait à clarifier les différentes
"disputes sur le sens" marquant le champ des sciences humaines : comme
si la poésie de Celan avait accompli dans son ordre un projet similaire
à celui de la philologie de Jean Bollack ; par son objet, il est
inséparable de son cousin germain, "Paul Celan, Poetik der Fremdheit"
(Vienne, Zsolnay, 2000), une poétique (de l'étrangeté, selon le titre
allemand) dans Celan dont le texte original français, "L'Ecrit", n'est
pas encore paru, et qui constitue comme un "journal de bord" (un
"journal de mon bord" plus exactement, pour reprendre à Reverdy son
titre finalement très bollackien) de ces années de lecture, dont il
rassemble les réflexions théoriques suscitées par la difficulté même des
poèmes ou par les types d'incompréhension qu'ils suscitent, de
dévoiement dont ils font l'objet, par l'enjeu qu'on veut y voir et par
celui qu'ils représentent effectivement.
La thèse du livre est que la poésie de Celan se développe non seulement
comme une "contre-langue", selon une expression du Méridien (Gegen-Wort)
maintenant mieux comprise et acceptée que naguère (mais on peut toujours
lire ici ou là que la langue allemande aurait été aux yeux de Celan
plutôt meurtrie par ses mésusages nazis que meurtrière et complice, ou
qu'elle serait dans tous les cas le dépôt d'une Allemagne humaniste
qu'il conviendrait de sauver contre les barbares), mais aussi comme une
"contre-poésie", une "contre-littérature" qui prendrait la mesure de
l'ensemble des chefs d'oeuvres littéraires et entreprendrait de les
passer au crible d'un jugement sans concession. Un tel jugement n'est
pas hors de l'écriture des poèmes : il s'accomplit comme lecture, comme
correction, récriture de la tradition littéraire, dans un rapport
critique directement mis en pratique. L'héritage est évalué, jugé,
défait, puis refait.
Le corps du livre, articulé en cinq sections, est encadré par un "avant"
et un "après". L'introduction, "Une histoire de la poésie", fixe le
rapport de la poésie passée à l'actualité. L'événement de la guerre et
de l'extermination sont pris dans une totalité culturelle et politique
qui à rendu celle-ci possible. Une telle conscience interdit tout
rapport anhistorique ou naïf à la littérature allemande. Choisir d'être
poète dans et contre la langue allemande, c'était, pour Celan, s'engager
à une confrontation avec les formes d'expression et les contenus
poétiques, finalement avec toute une tradition qui se trouvait ainsi
interrogée. Le rapport à la tradition littéraire n'est pas une
préciosité liée à la "poésie savante" ou à "l'hermétisme" prêté à Celan.
Il exprime au contraire une interrogation critique, liée au présent, sur
les conditions culturelles qui ont rendu possible l'événement ; celui-ci
est sans doute contingent, mais son monde avec lui. Il faut s'attacher à
comprendre, selon Celan, la compossibilité d'un monde culturel et
politique déterminé jusque dans ses conséquences mortifères. Le
philologue Bollack, l'helléniste, ne semble pas croire que Celan aurait
pu, comme Elias Canetti, se raccrocher à une "langue sauvée" : comment
sauver la langue, alors qu'on a pas pu sauver les hommes ?
Le point de vue est ainsi posé : il ne s'agira pas de la relation
directe du poète à la tradition lyrique, qui serait un thème d'histoire
littéraire ou de "littérature comparée", mais d'une relation à trois
termes. Celan examine la littérature à l'aune de ses possibles
responsabilités historiques, de sa co-implication dans la barbarie.
Une conclusion fait pendant à cette introduction, "Celan et nous", qui
introduit une autre question d'actualité, à savoir la nôtre. Comment
réagissons-nous maintenant à ce combat poétique ? Comment le comprendre
dans son temps propre et pour notre présent ? Le dernier mot du livre
est significatif : vérité. De quelle sorte de vérité s'agit-il ? Que
nous dit cette forme d'art bien particulière qui est qualifiée de
"mineur" en référence à Baudelaire, à la modernité et au refus du
"sublime", qui a tant coûté (du côté du crime) qu'on ne peut plus guère
se le permettre (avant d'écrire, une instance, le "je" selon Bollack,
dans l'histoire, contrôle ce que fait le poète, le "tu", qui est
responsable) ? Lisons cette dernière phrase :
" L'invention se suffit ; elle se fait voir, se montre en acte comme un
art pur, purement art, au service de personne, toujours rivée aux
expériences particulières, reproduisant leur unique vérité. " (p. 327)
Comment se rapporter à cette "unique vérité", liée à la particularité ?
Comment le poème défend-il une telle vérité, poétique, mais aussi
politique et morale, et cependant singulière, sans que cette singularité
de son inscription ne la rende opaque ou contingente ? C'est sans doute
au travail du lecteur qu'il faut alors en appeler, qu'il relise ce que
redit le poème en prenant position et parole dans le brouhaha d'un monde
et d'une littérature.
La composition du livre est manifeste, si les vingt chapitres qui en
composent le corps central sont de taille variées, les unes brèves,
certaines assez étendues, et de registres différents, allant de
l'esquisse d'une compréhension qui n'aspire pas à l'exhaustivité mais
met le lecteur sur la voie à l'étude savante où le poème est expliqué,
compris et interprété avec la minutie philologique et le sens
herméneutique propre à l'auteur, en même temps que sont discutées les
différentes interprétations auxquels ils ont parfois donné lieu. Nous
sommes en présence d'une diversité d'approches, comme si le philologue
avait réglé chaque fois différemment sa loupe, multipliant les accès
pour son lecteur.
Les cinq séquences qui composent le livre : "L'événement", "La
contradiction", "Poésie contre poésie" (dont la reprise dans le titre
indique la position centrale à tous égards), "Les rencontres" et enfin
"L'art mineur". Une simple description du contenu fait clairement
apparaître le principe d'organisation du volume.
La première section porte sur quelques poèmes qui se rapportent plus
directement ou plus thématiquement que d'autres à l'événement : le poème
"Fugue de la mort", célèbre au point qu'il a souvent masqué la
compréhension de l'oeuvre, et de lui-même par conséquent ; "Radix,
matrix" de la "Rose de personne" et "Flocons noirs" du "Sable des
urnes", le premier recueil de Celan. Il s'agit du porche d'entrée du
livre -comme de l'oeuvre de Celan- en même temps que l'occasion d'un
premier apprentissage de la lecture. Le référent biographique y est,
dans ces poèmes, thématisé, sans que cette particularité leur confère
ipso facto une quelconque immédiateté ou une plus grande "lisibilité".
Est lisible ce qui est lu. Avec ces textes faussement faciles commence
l'apprentissage du lecteur qui est d'abord un chemin de la désillusion.
Ce que l'on pensait connaître et comprendre s'efface devant des
questions simples mais insistantes sur les mots et la formation d'un
vocabulaire propre, sur la syntaxe et la constitution d'une langue, les
rudiments du "célanien". Dans ces poèmes s'affirme un engagement : à
soi, pour soi, et pour eux. Une fidélité à la mémoire de la mort des
parents dans un camp de Transnistrie, d'où surgit en réponse et réplique
la décision d'être poète, d'être ce poète-là, dans cette langue-là. Le
poétique et le politique sont ici solidaires (et politique sans doute
avant que moral, car il ne s'agit pas premièrement de blâmer le crime,
mais de réagir à ce crime-là) ; le particulier et la poésie vont de pair.
Les autres poèmes, la plupart, ne renverront plus de façon si obvie à la
destruction : elle sera passée dans l'écriture même, dans le regard que
porte celle-ci sur les choses. Une poésie ainsi trempée n'en parlera
plus, mais cela parlera en elle.
La seconde section porte sur la contradiction des idiomes et des
identités. Comment, l'événement ayant eu lieu, tourné de façon
spécifique contre les juifs, comment y répondre quand on est, que l'on
se veut soi-même, poète juif en allemand ? Deux chapitres indiquent la
voie à suivre : "circoncire l'allemand", c'est-à-dire le subvertir et le
contredire pour le regagner, le rejudaïser contre sa folie de
purification. A l'encontre de certaines interprétations tentées de
retrouver dans une telle poésie une "théologie cachée" en raison des
références au judaïsme, Jean Bollack insiste sur l'idée qu'il s'agit
d'une lutte dans la langue, avant tout d'une affaire de langue. Un
chapitre fait intervenir Maître Eckhart et son invocation de la
Jérusalem d'Isaïe -mais c'est en nous restituant l'épaisseur idéologique
terrifiante de l'intense nazification du mystique rhénan, transformé
avant et après 1933 en grand ancêtre de la pensée allemande, en
inspirateur de la "profondeur spéculative". Bollack montre ou plutôt
démontre comment Celan lit Eckhart lecteur de la Bible à travers les
lectures politiques d'Eckhart. La complexité des médiations est analysée
avec précision, comme on le voit également dans l'étude sur Benjamin en
1968, d'une violente ironie, ou à travers la confrontation à Nelly
Sachs.
La section centrale est le pivot du livre, avec deux études consacrées,
selon des perspectives différentes, à des monuments de la poésie
allemande : Hölderlin et Rilke. Pour le premier, c'est à travers l'étude
du poème "Tübingen, Jänner" que la distance entre les deux poétiques est
analysée, Celan opérant une "réduction des hymnes" qui décompose et
reformule les enjeux de la poésie. Ce poème de la "Rose de personne"
ayant été l'un des plus commentés (c'est une des pièces que l'on versait
au supposé attrait heideggerien de Celan), l'analyse comprend un examen
détaillé des différentes options de lecture présentes dans la critique,
souvent marquées par le heideggerisme, mais pas seulement. Le triangle
Hölderlin-Heidegger-Celan est essentiel pour comprendre la configuration
spécifique qui a déterminé nombre des interprétations de la poésie
depuis les années 60, mais aussi des oeuvres poétiques elles-mêmes.
L'alliance d'archaïsme, de proximité à l'événement de l'être, et de
"modernité", de posture critique de la poésie, qui constitue l'un des
présupposés parmi les moins explicités mais les plus partagés de
l'approche contemporaine de la poésie est analysé clairement à
l'occasion de cette triangulation. La reconstitution du champ des
options interprétatives fait apparaître à quel point elles tendent le
plus souvent à produire une confirmation de leur précompréhension au
lieu de s'interroger sur la réinterprétation critique de Hölderlin
accomplie par le poème.
Avec Rilke, la démarche est différente : il s'agit cette fois d'une
reconstruction de la fonction de la poésie rilkéenne pour la
constitution de la langue poétique de Celan. Celle-ci s'opère selon la
dialectique suivante : Celan n'est pas possible sans Rilke qui, plus
qu'un autre sans doute, a participé à sa découverte de la poésie et donc
à sa décision d'être poète ; mais Celan n'est pas possible non plus avec
Rilke, tellement ses options fondamentales contreviennent au type même
du lyrisme rilkéen ; enfin, avec Celan, Rilke n'est plus possible, au
sens où "rilkéiser" n'est plus une solution poétique, une certaine
alliance d'innocence et de chevalerie guerrière, un usage ontologique
des figures mythologiques, un culte des héros et une proximité dévoyée à
la poésie religieuse, bien au-delà du "Livre d'Heures", tout cela est
mis en crise par une poésie autrement consciente, linguistiquement et
politiquement. Celan retournera, dans sa langue, la poésie rilkéenne
contre elle-même.
Cet ensemble, qui pourrait accueillir virtuellement l'ensemble de la
tradition lyrique, fait également une place à un poète français, Eluard,
avec lequel la confrontation n'est pas moins politique, mais autrement.
A un moindre degré qu'on ne peut le dire pour Rilke, il est manifeste
que Celan a su s'approprier le fonds poétique du Surréalisme, et d'abord
comme une libération formelle d'une tradition lyrique nettement plus
pesante et compromise avec l'hymnique guerrière. Mais il n'a pas
embrassé sa cause, ni poétiquement, ni politiquement, recherchant
toujours une forme exigeante d'adéquation du dire particulier du poème à
sa vérité singulière. Les compromissions d'Eluard, exposées à sa mort à
l'occasion du cas tchèque, dans le poème "In memoriam Paul Eluard",
indiquent bien que la vigilance poétique, aux yeux de Celan, s'adresse
universellement. L'étude des traductions que Celan fit d'Eluard montrent
aussi à quel point le "poète-traducteur" continuait d'exercer son office
critique, travaillant de la main gauche à la constitution de sa langue,
faisant passer un pan de la littérature mondiale dans son univers.
Les deux dernières sections donnent l'occasion d'une réflexion
approfondie sur la fabrique même de la poésie celanienne. "Les
Rencontres" introduit la question de l'ordinaire de quoi sont aussi
faits les poèmes, au plus loin d'un simple dialogue entre cimes
attestées de la tradition lyrique. L'ordinaire est toujours singulier
ici, lié à une expérience particulière, qui passe en partie dans les
poèmes et en partie ne passe pas. A côté des "références" identifiables,
un nom propre, une ville, un événement, une date, il y a la foule des
micro-expériences qui sont reprises dans les poèmes, produisant tout
d'abord un effet d'énigme. Des détails purement contingents peuvent nous
demeurer obscurs, certains peuvent être parfois identifiés, mais
toujours, ils sont repris dans la "grille" du poème : telle rencontre,
tel lieu, telle lecture ne font pas sens en eux-mêmes, mais sens dans le
poème où ils ont été choisis comme témoins, comme la part des realia qui
rappellent l'insubstituable. A travers les relations du poétique et du
biographique, pour lesquelles le rapport à Ingeborg Bachmann est
exemplaire, puisque la relation est ici aussi forte dans l'amour vécu
que dans le dialogue poétique, c'est le mode de composition des poèmes
qui est abordé dans sa précision complexe.
La dernière section, enfin, "L'art mineur", donne de brefs commentaires
de poèmes, surtout tardifs. C'est aussi qu'en lisant ce livre, le
lecteur a appris à lire la poésie. En la replaçant dans son rapport
essentiel à la langue et à la littérature, il peut désormais apprécier
le projet d'un "art mineur", économe sans être obscur, ayant renoncé aux
élans du lyrisme, abstrait et quotidien indissociablement, d'autant plus
"poétique" qu'il ne poétise pas.
Sans pouvoir évoquer tous les aspects de ce livre, complété par la
bibliographie finale qui indique le travail d'ensemble, en partie publié
en revues, sur le fond duquel se détache "Poésie contre poésie", on peut
tenter d'en signaler un certains nombre de traits remarquables.
L'auteur fut contemporain de l'oeuvre, mais n'a commencé à la lire
véritablement, c'est-à-dire avec l'insistance que suppose la volonté de
la comprendre, que dans un autre temps. Son travail sur les poèmes
exclut tout accès direct, tout privilège dans la compréhension ; il les
regarde bien plutôt comme s'il s'agissait d'objets étranges, clos sur
eux-mêmes, quelque écrit de Sophocle ou de Parménide. L'historisation,
qui est essentielle, est seconde : on ne passe pas de la vie à la vie,
mais la vie est dans l'écrit que l'on apprend à lire. La confrontation
est d'abord au poème. La première objectivation est donnée dans les
mots, la syntaxe, la construction. L'historisation est double : avec le
secours de la critique, des connaissances réunies par les germanistes ou
les témoins d'époque, et très exceptionnellement par ses propres
souvenirs, on prend connaissance d'une situation, un tel contexte étant
évidemment, connu fragmentairement et par nature, étant culturel et
souvent littéraire, indéfini ; les interventions de la critique elles-
mêmes, comme participant d'une "histoire de la réception", fût-elle
récente et quasiment contemporaine, sont mises en perspectives dans
leurs préalables propres. Pour autant, la mise entre parenthèses de la
relation biographique particulière entre le philologue lecteur et le
poète n'exclut pas, à un autre niveau, un fort engagement personnel de
l'interprète quant à la portée de cette poésie. Cette part personnelle
concerne plus la signification de ce livre dans l'oeuvre du philologue
Jean Bollack que la manière même dont il a cherché à comprendre et faire
comprendre les poèmes de Celan. Ayant constamment entrepris de proposer
des lectures complètes de poèmes pris dans leur intégralité, ayant pris
connaissance de "l'état de la question" et discuté les interprétations
divergentes, la charge de la preuve incombe désormais à qui voudrait
proposer une lecture radicalement différente. Quand même certaines
interprétations devraient être reprises ou contestées en plusieurs
points, le niveau de discussion requis sur la poésie de Celan est
désormais établi par "Poésie contre poésie".
Une autre question décisive posée par ce livre est exprimée dans le
sous-titre : "Celan et la littérature". Il ne s'agit pas, on l'aura
compris, d'un programme d'intertextualité généralisée (la critique doit
au contraire établir les distances déterminées entre les oeuvres) ni
d'une démonstration érudite du savoir convoqué dans les poèmes (chaque
lecteur étant limité par sa propre culture, il faut nécessairement s'en
remettre à la coopération de tous pour repérer les possibles allusions).
Il s'agit bien, en revanche, d'une thèse sur la poésie de Celan :
celle-ci ne se constituerait pas seulement en "contre-langue", mise à
l'épreuve de la langue même où elle s'écrit, mais en jugement de la
tradition poétique allemande dans son ensemble, des Nibelung aux
contemporains les mieux intentionnés, voire à l'ensemble de la culture
dont la littérature n'est qu'une expression, d'Eckhart à Benjamin. La
poésie s'instaure en jugement. Il s'étend en fait à la littérature
universelle, la Weltliteratur n'étant-elle pas elle-même une invention
allemande pour sortir de l'étroitesse de l'Allemagne, aux yeux de
Goethe ? Au-delà de cette "Divine comédie littéraire et historique",
"Celan et la littérature" nous introduit dans un projet quasiment
mallarméen de constitution du "Livre des livres", la littérature étant
conçue comme réflexion du monde et d'elle-même. Jean Bollack laisse
apercevoir dans les poèmes de Celan le dessin du Livre conçu comme
réflexion critique. Quelques étoiles émergent sans doute, alliés dans
la nuit, un Kafka ou un Mandelstam. Les temps et les langues les plus
diverses se retrouvent, parties prenantes, dans cette poésie de la
réplique, reduplication condensée de la tradition et sa contestation
radicale : sa défaite et sa réfection.
L'extension cosmique de ce projet recomposé s'accomplit dans la minutie
d'un art mineur, fait de la poussière du quotidien, des instantanés
particuliers que le poème saisit. "Poésie contre poésie" nous introduit
au croisement incessant de ces perspectives, entre la grande littérature
(l'art) et la préservation du particulier (le ton mineur) dans lesquels
Celan a su fondre la contingence d'un journal et l'autonomie d'un idiome
en constante reformation de lui-même, l'ordinaire des jours et
l'abstraction poétique, l'écriture poétique et la critique.
Denis Thouard
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Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels
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{Karakash, 03/10/2001}
L'Institut romand d'herméneutique et de systématique organise un
colloque international d'herméneutique,
qui aura lieu en mars 2002 à Neuchâtel, Suisse.
"Mythe et Science"
Neuchâtel, 14-16 mars 2002
Cité universitaire
INSCRIPTIONS ET RENSEIGNEMENTS
Mmes Yolande Joray ou Clairette Karakash
Secrétariat de l'IRHS
41, Faubourg de l'Hôpital
CH-2000 Neuchâtel
Fax : + 41 32/718 19 01
e-mail : secretariat.irhs@unine.ch
page web : http://www.unine.ch/theol/
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{FR, 08/10/2001}
Call for Papers and Information for Speakers
"New Directions in Humanities Computing"
ALLC/ACH 2002 University of Tuebingen, July 23-28 2002
Conference Web site and full CFP :
http://www.uni-tuebingen.de/allcach2002/
Submission deadline : 15 November 2001
ALLC/ACH 2002 invites submissions of between 750 and 1500 words on any
aspect of humanities computing or new media, broadly defined to
encompass the common ground between information technology and problems
in humanities research and teaching. The theme for the 2002 conference
is "New Directions in Humanities Computing". Hence, while as always, we
welcome submissions in any area of the humanities, especially
interdisciplinary work, for the 2002 conference we especially encourage
submissions on the current state of the art in humanities computing, and
on recent new developments and expected future developments in the
field.
Recent years have seen enormous advances in information technologies,
and an enormous growth in the use of IT resources for research and
teaching in the humanities. How exactly are these developments changing
the ways in which humanities scholars work ? What new and distinct
methodologies is IT now bringing to the humanities ? How do we expect
methodologies, and the role of the humanities scholar, to change in the
near future as a result of the impact of IT ? How are IT-related
developments in one discipline affecting or likely to affect those in
others ? The time is ripe to survey and assess developments to date in
humanties computing, and its likely future directions.
Suitable subjects for proposals would also include :
- new approaches to research in humanities disciplines using digital
resources dependent on images, audio, or video ;
- the application to humanities data of techniques developed in such
fields as information science and the physical sciences and
engineering ;
- traditional applications of computing in the humanities, including
(but not limited to) text encoding, hypertext, text corpora,
computational lexicography, statistical models, and text analysis ;
- applications in the digital arts, especially projects and
installations that feature technical advances of potential interest
to humanities scholars ;
- information design in the humanities, including visualization,
simulation, and modeling ;
- pedagogical applications of new media within the humanities ;
- thoughtful considerations of the cultural impact of computing and
new media ;
- theoretical or speculative treatments of new media ;
- the institutional role of new media within the contemporary academy,
including curriculum development and collegial support for activities
in these fields ;
- the broader social role of humanities computing and the resources
it develops.
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