2003_07_18
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SdT volume 9, numero 2-3.


                                                                           LES CITATIONS DU TRIMESTRE
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                                             Car le point de départ authentique de tout
                                             devenir de la science, l'élément immédiat qui
                                             est à son origine, se trouve moins dans la
                                             sphère sensible que dans l'intuition mythique.
                                             [...]. On ne peut comprendre intégralement le
                                             développement de la science -considéré en un
                                             sens idéel et non temporel- qu'à la condition de
                                             montrer comment elle procède de la sphère de
                                             l'immédiateté mythique et s'élabore à partir
                                             d'elle [...].
                                                                                           (Cassirer 1925:11)

                                             Un proverbe bouddhique dit : "Le doute qui se
                                             fonde sur l'ignorance est une perle pour
                                             l'éternité."
                                                                           (Maître Dôgen, instruction
                                                                            donnée le 26 mars 1242)
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                                                            SOMMAIRE


Editorial

1- Coordonnees
              - Bienvenue a Jean Crisstus Portela, Claude Le Manchec, David
         Thepaut, Fanny Rinck, Daniele Bouverot, Jelena Rajic.
              - Changement d'adresse pour Michael Rinn et Marc Ratcliff.

2- Carnet
              - Nominations et prix : Michael Rinn, Marc Ratcliff, Driss
               Ablali, Semir Badir.
              - Dictionnaire franco-francais : preemptif, greve, grevement.

3- Textes electroniques
              - Classiques au format e-book disponibles gratuitement sur le
               site de Valerio Di Stefano.
              - Affaire Corneille / Moliere : les vrais enjeux.

4- Publications
              - S. Remi-Giraud et L. Panier (dir.) : La polysemie ou l'empire
               des sens -Lexique, discours, representations
              - J.-F. Jeandillou (éd.) :
               Nodier, Questions de littérature légale
              - Pascal Lardellier :
               Theorie du lien rituel -Anthropologie et communication
              - Regis Burnet : Lettres et epitres

5- Documents
              - Compte rendu d'Antoine Meillet sur le livre de Marcel Jousse
               "Etudes de psychologie linguistique. Le style oral, rythmique
                et mnémotechnique chez les verbo-moteurs"
              - Polyphonie de classe selon Voloshinov.
              - F. Rastier : Questions aux sciences de la culture.
6- Dialogue
              - Lieven Tack et Francois Rastier : La poule mouillee
               suite au dialogue du precedent numero (Ph. Grea et F. Rastier)
              
7- Appels : Colloques et revues
              - appel a contribution pour la revue Document Numerique :
               "Fouille de Textes et Organisation de Documents"
              - Colloque international a Cerisy, 2-9 septembre 2004 :
               Dialogisme, polyphonie : approches linguistiques
              - 3èmes Journées de linguistique de corpus, Lorient, 11-13/09/03
              - Colloque Litteratures et Linguistiques, Toulouse, 15-19/10/03
              - Journees d'Etude Toulousaines en sciences du langage (JETOU)
               "La question du sens", 7 et 8 Novembre 2003
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EDITORIAL

Ce bulletin, sans doute trop longuement mûri, a pris du poids... et du
retard. La rédaction, confuse, recourt sans honte à une antique
pratique, celle du numéro double, en souhaitant que les vacances
suffisent à le lire, sinon à l'oublier.
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* Michaël RINN est nommé professeur de linguistique à l'Université de
Brest. Son nouveau courriel :
              Michael.Rinn@univ-brest.fr

* Marc J. Ratcliff - Après quelques années passées en dehors de Suisse
en poursuivant des recherches sur la construction d'un objet
scientifique particulier (l'invisible) au 18e siècle. J'ai récemment
réintégré l'université de Genève dans la faculté de psychologie, où
j'enseigne le développement cognitif en relation à l'action et au temps.
Mon nouvel email est :
              marc.ratcliff@pse.unige.ch

* Driss Ablali est nommé maître de conférences à l'Université de
Besançon.

* Sémir Badir Chercheur qualifié F.N.R.S., Université de Liège, a reçu
le Prix biennal de la Fondation Max Wajskop le vendredi 6 juin 2003.

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DANS LE DICTIONNAIRE FRANCO-FRANCAIS

Préemptif, ive - adj. - 2002 ; de pré- et lat. emptum, acheté. Qu'on
pense achetée à l'avance. Ex. Une guerre préemptive.

Grève : étendue recouverte de galets qui rend la progression vers
l'embarcadère du ferry difficile ("si les grèves continuent, on
n'arrivera pas au bac").

Grèvement : de manière à affecter sensiblement un résultat normalement
attendu ("trafic grèvement perturbé à la SNCF à partir de lundi").

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Textes electroniques Textes electroniques Textes electroniques Textes
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CLASSIQUES

Bibliothèque des "Classiques en langue originale". Textes de Flaubert en
format e-book disponibles sur le site de Valerio Di Stefano
              http://www.classicistranieri.com
Parmi 600 titres, dix textes de Flaubert. Bibliomanie, Bouvard et
Pécuchet, L'Education sentimentale, La Femme du monde, Lettre à la
municipalité de Rouen, Madame Bovary, Mémoires d'un fou, Salammbô, Un
coeur simple, Voyage en enfer. Sur ce site privé, la consultation est
gratuite, sous réserve d'une inscription sur une liste de diffusion
annonçant les nouveautés, et du téléchargement du logiciel Microsoft
Reader 2 (lui aussi gratuit ; accès sur le site). On ne peut pas se
connecter à partir d'un Macintosh. Les oeuvres, en fichiers .LIT, sont
d'une lecture très agréable, avec toutes les fonctionnalités du livrel
(= livre électronique, sur le modèle de "courriel", sonne mieux que
"e-book", croisement de hibou et de bouc).

(vu sur Litor)

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{FR, 11/07/2003}

AFFAIRE CORNEILLE / MOLIERE -
LES VRAIS ENJEUX D'UNE AUTHENTIQUE POLEMIQUE
Le texte qui est à l'origine de cette affaire est un article en anglais
de Dominique et Cyril Labbé, non traduit en français à ce jour :

"Inter-Textual Distance and Authorship Attribution. Corneille and
Molière", Journal of Quantitative Linguistics, vol. 8, n° 3, 2001,
pp. 213-231.

Cette revue est publiée aux Pays-Bas (Swets & Zeillinger) et référencée
notamment dans les Current Contents.
Nous allons commenter ce texte, que MM. Labbé s'engagent à fournir à
ceux qui le leur demanderont
(http://www.upmf-grenoble.fr/cerat/Recherche/PagesPerso/Labbe.html).

A l'origine de cette polémique, on trouve la publication d'un article
dans Le Dauphiné libéré, puis dans Le Figaro-Madame, et une intervention
de D. Labbé au journal de 20 heures d'une télévision nationale. On
trouve également un certain nombre de pages web dont je donne quelques
exemples ici :
              http://www.01net.com/article/198041.html
              http://www.deplaine.com/article.php3?id_article=984
              http://villemin.gerard.free.fr/Langue/Texte.htm
              http://livres.lexpress.fr/dossiers.asp?idC=5373&idR=4
              http://gu.grenet.fr/1039710710130/0/fiche_actualite/
(cette dernière page sur le site institutionnel du Pôle Grenoble
Université Recherche).

Courant avril, Georges Forestier (Paris-4 Sorbonne), publiait sur le
site du Centre de Recherche sur l'Histoire du Théâtre, dont il est
Directeur, une réponse circonstanciée à Dominique Labbé. On trouvera
ci-dessous l'adresse web de cette réponse :
              http://www.crht.org/html/corneille-moliere.html

Dans la même période, des articles beaucoup plus mitigés que les
premiers ont paru dans L'Express, puis surtout dans Le Point  http://www.lepoint.fr/litterature/document.html?did=128930

Etabli d'après une mise au point de Jean-Marie Viprey sur le site de son
laboratoire :
              http://laseldi.univ-fcomte.fr

Note de F. Rastier (extrait du débat sur Litor) :

"Si tu respectes Molière, il te respecte" (Michel Boujenah)

On ne peut trop attendre des magazines une présentation équanime et
informée d'un débat aussi complexe que celui qui a été ouvert par
Dominique Labbé. L'article du Point schématise, enjolive (où l'on
apprend que l'en effet impressionnante moto de Georges Forestier,
professeur à la Sorbonne, a été dessinée par Johnny Stark), et jette de
l'huile sur le feu : Etienne Brunet, lors de sa conférence Tous ceux qui
comptent à Paris III (j'y étais -pour reprendre la formule de Goethe à
Valmy), n'a pas dit comme le prétend Le Point : "j'ai bien peur que
l'affaire Labbé ne jette le discrédit sur notre profession". [...]

Le débat est certes intéressant, mais il se déroule encore sur deux
lignes parallèles : l'histoire littéraire et la lexicométrie, et l'on
assiste à une gigantomachie quelque peu bizarre, Littérature contre
Ordinateur. -Entre les arguments lexicométriques et les arguments
d'histoire littéraire, on relève fort peu d'arguments qui portent sur la
textualité ; encore sont-ils formulés assez vaguement (différences
d'esthétique, etc.).

D'autres analyses, débordant ou prolongeant la lexicométrie par la
linguistique de corpus, pourraient être tentées (sur le corpus en vers,
je pense à l'exemple des passionnantes analyses métriques de Valérie
Baudouin -Mètre et rythmes du vers classique, Champion).

Des questions essentielles restent ouvertes :

- A quel seuil un tel calcul de proximité permet-il de conclure à une
 attribution ?
- Puisqu'un texte n'est pas une suite de mots, en quoi son vocabulaire
 permet-il de caractériser sa spécificité ?
- Dans quelle mesure un auteur conserve-t-il ses spécificités quand il
 change de genre ?

Il est vraisemblable que Labbé ait eu une idée fausse, mais je souhaite
que cela ne joue point en sa défaveur. Outre que cela n'est pas donné à
tout le monde, la connaissance progresse plus par des expériences qui
ratent que par des protocoles qui réussissent toujours. Encore faut-il
faire un bilan de l'affaire pour faire progresser la réflexion.

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Publications Publications Publications Publications Publications
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                              La polysémie ou l'empire des sens
                              Lexique, discours, représentations
Sous la direction de Sylvianne Rémi-Giraud et Louis Panier
Presses Universitaires de Lyon.

Parente pauvre de la sémantique lexicale au temps où l'emportaient les
paradigmes structuraux, la polysémie n'a cessé, ces dernières années, de
gagner du terrain, couvrant une diversité croissante d'unités
linguistiques (et même non-linguistiques) et ouvrant largement le débat
sur les rapports entre sens et référence.

Pour prendre la mesure de ce domaine et mieux en comprendre les enjeux
théoriques, il était indispensable de croiser les approches et modèles
sémantiques. C'est ce que propose le présent ouvrage, issu de travaux
menés par les deux Groupes de recherche Rhêma et Séméia de l'Équipe
Langues, Textes, Images de l'université Lumière-Lyon 2, avec la
collaboration de chercheurs extérieurs.

De la sémantique lexicale à la sémantique cognitive, des approches
structuralistes classiques aux modélisations morphodynamiques, de la
sémiotique à la praxématique, les auteurs diversifient les "profondeurs
de champ" permettant d'appréhender le phénomène. Du morphème au mot, du
mot au syntagme puis au discours, du lexique courant aux domaines de
spécialité, de la langue à l'objet pictural, ils tentent de dessiner les
contours de cet immense empire des sens que couvre la polysémie.

Ce que fait apparaître cette traversée, ce n'est pas un empire "éclaté",
mais la présence fondamentale de l'instance d'énonciation qui lui
confère son unité. À travers le fait polysémique, c'est bien la question
du sujet et de l'expérience humaine, dans et par la langue et les
discours, qui se trouve posée.

Agrégée de grammaire et docteur d'État, Sylvianne RÉMI-GIRAUD est
Professeur de Linguistique française à l'université Lumière-Lyon 2.
Spécialiste de syntaxe et de sémantique lexicale, elle est responsable
du Groupe de recherche Rhêma de l'Équipe d'accueil Langues, Textes,
Images.

Louis PANIER est Professeur de Sémiotique à l'université Lumière-Lyon 2.
Il dirige l'Équipe d'Accueil Langues, Textes, Images et est responsable
du Groupe de recherche Séméia.

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Vient de sortir chez Droz

                              Nodier, Questions de littérature légale
Edité par Jean-François Jeandillou

4e de couverture :

Aussi réputé, sans doute, que mal connu, cet essai fut publié
anonymement en 1812 puis réédité seize ans plus tard, sous une forme
"considérablement augmentée", par le désormais Bibliothécaire du Roi à
l'Arsenal. Hautement prisé des gens du livre au XIXe siècle, il
constitue encore de nos jours une référence dans tous les travaux
critiques concernant le pastiche, le plagiat, les supercheries
littéraires et autres doctes bagatelles. Or la "bavarderie
bibliologique", comme toujours chez Nodier, ne donne pas seulement lieu
à des analyses aussi piquantes que sagaces de l'imitation, de l'emprunt,
des procédés stylistiques ou de la figure de l'auteur ; par le biais
d'une poétique dissuasive qui invoque "l'attention des gouvernements et
la prévoyance des lois", et tout en appelant de ses voeux une morale
publique qui contraigne chaque écrivain à se montrer vertueux, le
facétieux érudit n'en compose pas moins un manuel pratique de
falsification textuelle. Richement annotée, la présente édition fait
justice à cette oeuvre depuis longtemps indisponible, dont l'érudition
volontiers ironique et allusive rend la lecture captivante comme celle
d'un conte romantique.

"Bonnes feuilles" sur le site fabula :
              http://www.fabula.org/revue/cr/381.php

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VIENT DE PARAÎTRE À L'HARMATTAN :

                                             Pascal LARDELLIER

                                   THÉORIE  DU LIEN RITUEL
                                Anthropologie et Communication

Postface d'Alain CAILLÉ, Directeur de La Revue du MAUSS

Les grands rites communautaires -rites politiques monarchiques et
républicains, "liturgies profanes" créées par le sport et le cinéma,
cérémonials judiciaires...- sont traditionnellement des objets d'études
anthropologiques. Les sciences de l'information et de la communication
(SIC) centrent quant à elles leur attention sur l'autre versant de la
ritualité, celui de ces "rites d'interaction" (E. Goffman) intégrés
socialement et culturellement.

L'ambition de cet ouvrage a été d'ouvrir le spectre rituel,
reconsidérant les grands rites communautaires à travers un prisme
"communicationnel". A leur étude, un appareil conceptuel est appliqué
ici, qui mobilise par exemple les notions de médiation symbolique, de
creuset d'interactions, de présentation et de communication de soi, de
"communion sociale"... Une très grande attention est de même accordée au
dispositif, au cadre, au contexte et à la performance, tous considérés
ici dans leur acception rituelle.

Cette étude se fonde sur l'héritage théorique de Mauss, de Durkheim, de
Goffman, de Turner, de Balandier, mais aussi d'Abélès, d'Augé et de
Winkin. Mais elle emprunte de même à Katz et Dayan, car la dimension
médiatique de ces rites a été considérée avec une grande attention.

Le travail a surtout consisté à élargir certaines notions de l'École de
Palo Alto et du courant interactionniste, pour les faire passer de leur
échelle interpersonnelle, à un niveau communautaire. Plusieurs concepts
originaux sont proposés dans ces pages, qui tentent de saisir la
fonction allouée, dans les processus rituels, au regard et à la
fascination, à l'apparence et à la magnificence, à la contrainte, enfin,
comme instance de contrôle social.

L'objectif théorique a donc été de rapprocher l'anthropologie des
sciences de la communication, afin de les enrichir de regards croisés et
complémentaires, portés sur des objets qui leur sont finalement communs.
Plus largement, une réflexion est proposée sur les formes, le sens et la
fonction des rites dans les sociétés contemporaines.

Pascal LARDELLIER est professeur de sciences de l'information et de la
communication à l'Université de Bourgogne (IUT de Dijon), et chercheur
au LIMSIC.

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                                               Régis Burnet
                                             Lettres et épitres
Editions du Cerf.

Qu'est-ce qui distingue les lettres chrétiennes des autres lettres de
l'Antiquité comme celles de Pline le jeune ou de Sénèque ? En écrivant
les premières lettres du christianisme, Paul invente-t-il un genre ? Ses
successeurs ont-ils adopté son modèle ? Pour répondre à ces questions,
cet ouvrage analyse les épîtres du premier christianisme (1er -2e
siècle) d'un point de vue sémiotique et littéraire.

Abandonnant les distinctions habituelles entre textes canoniques et
textes non canoniques, entre lettres pauliniennes et épîtres
catholiques, l'auteur étudie le genre épistolaire dans son ensemble :
Paul, Jacques, Jean, Pierre et Jude, mais aussi Clément de Rome,
Barnabé, Ignace d'Antioche et Polycarpe de Smyrne.

Sa démarche originale lui permet d'établir que toutes ces lettres
entretiennent un rapport particulier à la présence et à la mémoire, mais
aussi que certaines lettres attribuées à Paul n'adoptent pas sa manière
habituelle et peuvent légitimement être considérées comme
inauthentiques. Il fait ainsi le point sur la question de la
pseudépigraphie.

Écrit dans une langue claire, présentant pour chaque lettre l'état de la
recherche et offrant au lecteur une bibliographie raisonnée et commentée
quasi exhaustive, ce livre peut servir d'initiation tant au genre
épistolaire dans l'Antiquité qu'à celui des lettres chrétiennes.

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Compte rendu d'Antoine Meillet sur un livre de Marcel Jousse :

Marcel Jousse. Etudes de psychologie linguistique. Le style oral,
rythmique et mnémotechnique chez les verbo-moteurs. Paris (Beauchesne),
1925, in 8 (vii+) 241 p. (Archives de philosophie, II, 4).

En épigraphe de son livre, M. Jousse reproduit la formule de de Saussure
que "la langue est un système de signes exprimant des idées". Cette
formule est juste, et pourtant elle égare le lecteur ; car elle donne à
croire à bien des gens que, les éléments de la langue sont des signes
comparables à ceux de l'algèbre. Or, ce sont des éléments employés par
des êtres vivants pour qui rien n'est représentation pure, et pour qui
tout dans la parole est pénétré d'émotion et d'action. Et c'est le
mérite du livre de M. Jousse que de présenter le langage comme un
ensemble de mouvements groupés suivant des rythmes.

Le progrès le plus décisif qu'ait fait, depuis quelques années, la
linguistique générale a consisté en ceci que la langue a cessé
d'apparaître comme un simple système de signes intellectuels pour être
considérée comme un ensemble de forces agissantes. Ceci pour la
sémantique.

Au point de vue phonique le langage naturel -on fait abstraction ici du
parler des civilisés, qui tend à se dépouiller de ses éléments musicaux
et rythmiques- comporte un jeu riche et varié de variations de hauteur,
de durée, d'intensité, et tout cela réglé d'une manière souple de
manière à garder une harmonie.

Les organismes vivants sont des transformateurs d'énergie, a dit
M. Bergson que cite M. Jousse ; et dans ce livre, le langage est placé
parmi les transformations d'énergie qui ont lieu chez les êtres vivants.

Le livre de M. Jousse pose la question plus qu'il ne la résout ; il
renferme souvent de citations -il en est encombré- au lieu de formules
de l'auteur ; il arrive brusquement à des conclusions sur des textes
particuliers ; ces conclusions demandent à être examinées en détail,
confrontées avec des faits positifs, et il y aurait eu avantage à
prendre pour exemple des textes dont la date serait fixée par des
données objectives plutôt que des documents sur lesquels se sont élevées
déjà des discussions infinies. Mais tout ceci n'est pas l'essentiel de
l'ouvrage. Ce qu'il faut retenir, c'est la façon dont M. Jousse situe la
récitation parmi les gesticulations et dont il présente le balancement
rythmique de la phrase récitée comme un fait naturel, nécessaire. La
mémoire, qui, chez le récitant non civilisé, a une puissance dont le
civilisé habitué à l'écriture n'a pas idée, trouve son compte à ce
balancement.

Quoiqu'on puisse penser de telle ou telle conclusion de détail, qui est
chose accessoire, le mémoire de M. Jousse ouvre une série de recherche
qui permettront de voir d'une manière plus réelle qu'on ne faisait
l'élément rythmique du langage.

Antoine Meillet, in Bulletin de la Société de Linguistique de Paris,
Tome vingt-sixième, Fascicule 3 Numéro 80 1925 page 5.
Transmis par Rémy Guérinel

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{FR, 11/07/2003}

POLYPHONIE DE CLASSE SELON VOLOSHINOV

Dès que nous commençons à réfléchir à une question, dès que nous y
mettons toute notre attention, aussitôt notre parole intérieure (parfois
prononcée à haute voix si nous sommes seuls) prend la forme de questions
et réponses, d'affirmations et d'objections, bref, notre parole se
scinde en répliques plus ou moins longues, elle prend une forme
dialogale.

Cette forme dialogale se manifeste de la façon la plus claire dans le
cas où nous avons une décision à prendre. Nous hésitons. Nous ne savons
pas comment agir au mieux. Nous discutons avec nous-même, nous essayons
de nous convaincre nous-même du bien-fondé de telle ou telle option.
Notre conscience est comme scindée en deux voix, indépendantes et
mutuellement contradictoires. Et toujours une de ces voix,
indépendamment de notre volonté et de notre conscience, se fond avec le
point de vue, avec les opinions et les jugements de valeur de la classe
à laquelle nous appartenons. Toujours la seconde voix devient la voix du
représentant le plus typique, le plus idéal de notre classe.

"Ma conduite va être mauvaise", de quel point de vue ? Le mien ? Mais où
ai-je pris ce point de vue "personnel", si ce n'est de ceux par qui j'ai
été élevé, avec qui j'ai fait mes études, dont j'ai lu les écrits dans
les journaux et dans les livres, que j'ai entendus dans les meetings et
dans les cours ? Et si je refuse les opinions du groupe social auquel
j'appartenais jusqu'à présent, ce n'est que parce que l'idéologie d'un
autre groupe a conquis ma conscience, l'a remplie, l'a obligée à
reconnaître le bon droit du type de vie sociale qui l'a produite.

"Ma conduite va être mauvaise", cette "voix de ma conscience" en réalité
devrait résonner ainsi : "ta conduite sera mauvaise du point de vue des
autres, du point de vue des meilleurs représentants de ta classe".
(Voloshinov, 1930, p. 70-71) (traduction de Patrick Sériot)
VOLOSHINOV V.N., 1930 : "Konstrukcija vyskazyvanija", Literaturnaja
ucheba, n° 3, p. 65-87 [La construction de l'énoncé] .

NDLR : Le ton augustinien de cette délibération est tout à fait frappant
chez cet auteur marxiste : cf. "Moi-même quand je délibérais avant
d'entrer au service du Seigneur mon Dieu, comme j'en avais formé depuis
longtemps le dessein, c'était moi qui voulais, et c'était moi qui ne
voulais pas ; c'était moi, oui, moi. Ni je ne disais pleinement oui, ni
je ne disais pleinement non. D'où ces luttes avec moi-même, cette
scission intime, laquelle se produisait malgré moi, mais n'attestait que
le châtiment dont pâtissait mon âme, et non la présence en moi d'une âme
étrangère. Ce n'était pas moi qui en étais l'artisan, mais le péché qui
habitait en moi, en punition d'un péché commis dans un état de plus
grande liberté, parce que j'étais un fils d'Adam." Pour en savoir plus
sur la polyphonie, cf. Saint Augustin, Confessions, livre VIII, X, 22 à
XII, 28, Paris : Les Belles Lettres, p. 194 à 199).

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{FR, 11/07/2003}

INTERVENTION

                              Questions aux sciences de la culture
                                               F. Rastier

Depuis l'effondrement du bloc soviétique, des formes naïves du
progressisme se sont dissipées, et les sciences de la culture sont
l'objet de demandes pressantes concernant le Sens. Ainsi, l'actualité a
peuplé nos écrans d'historiens et de spécialistes des religions.

Mais faute d'une clarification épistémologique, les réponses que les
sciences de la culture ne peuvent ou ne veulent pas donner le sont par
des "spécialités" rentables, comme l'astrologie, la futurologie, etc.
qui exploitent le besoin de croire pour étouffer les angoisses et
empêcher qu'elles ne se transforment en questions véritables.

Faute d'éducation épistémologique, les milieux de la technologie sont
particulièrement sensibles par exemple à l'obscurantisme néo-médiéval de
la science-fiction. Les sectes comme Aum ou Al Qaïda sont peuplées
d'ingénieurs et de docteurs en sciences. Technologie et barbarie
aujourd'hui se complètent, et les vainqueurs ne sont pas en reste.

Or les réponses globales actuellement formulées se laissent ramener à
trois :

1 - Florissantes dans le monde anglo-saxon, les 'cultural studies'
entendent occuper le terrain de la culture sans projet scientifique ni
réflexion épistémologique. Elles se plaisent dans l'anecdote de thèses
sur la drague dans les 'crusing bars' ou le rôle de la lesbienne noire
dans le film new-yorkais (je n'invente rien). Après la "culture rock" ou
la "culture IBM", le concept de culture est caricaturé ; par exemple,
dans sa préface au 'Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes'
(Paris, Gallimard, 2003), Didier Eribon affirme que ces cultures se
transmettent "de génération en génération".

Les 'cultural studies' sont les machines de guerre académiques de lobbys
divers qui entendent diviser l'humanité en minorités méritantes, selon
des critères sexuels, raciaux, nationaux. D'où une atomisation de
départements sans projets communs, qui rivalisent de démagogie pour
attirer des étudiants.

Or les humanités se sont fondées à l'inverse sur une conception
cumulative, et naturellement internationale (à l'époque de la
Renaissance et à l'âge classique, l'usage du latin favorisait cela). Le
programme identitaire des 'Cultural Studies' (on doit étudier ce que
l'on est) paraît tomber sous le sens : cependant, l'étude n'a jamais
consisté à s'exprimer, mais bien à se former en étant affronté à
l'étrangeté d'autres temps, d'autres pays, d'autres cultures.

2 - Divers courants nationalistes, totalitaires pour certains, se sont
réclamés abusivement de la tradition humboldtienne, en considérant
l'espace de la langue comme une totalité close, autojustifiée et
incompréhensible du dehors. Le déterminisme national peut faire bon
ménage avec des déterminismes biologiques. Par exemple, le déterminisme
de cognitivistes comme Wierzbicka a rencontré récemment beaucoup de
succès en Russie : il reprend en effet le thème du génie des langues,
évidemment lié au génie des peuples.

Or, la culturologie néo-slavophile pose que la langue russe est le
reflet de l'âme russe et qu'une conception du monde y est déposée,
naturellement impénétrable aux non-russes, etc. Souvent enseignée par
les mêmes professeurs opportunément reconvertis, la 'culturologie' a
remplacé en Russie le matérialisme dialectique. Elle exprime un point de
vue simplifiant : à un peuple correspond une langue et une forme de
pensée. Les mentalités seraient formées ou déterminées par la langue et
la nation, donc un non-russe ne pourrait en fait comprendre un texte
russe -ce qui rappelle fort certaines thèses de Heidegger sur le
'Grund', fond d'appartenance national et traditionnel qui
conditionnerait toute compréhension. En outre, chaque culture semble
présentée comme une monade assiégée, qui n'aurait à l'égard des autres
que surestimation ou répulsion, selon leur "degré de développement" ;
cette ambivalence, bien que fréquente dans l'histoire intellectuelle
russe, ne saurait être érigée en définition de la culture. La
culturologie semble ainsi tentée de remplacer la dialectique de classes
antagonistes par celle de cultures antagonistes, ce qui ne va pas sans
dérives nationalistes.

3 - L'Europe, que de nouveaux barbares appellent aujourd'hui la "vieille
Europe", a aujourd'hui une responsabilité particulière dans
l'édification des sciences de la culture.

Il ne faut pas négliger diverses difficultés, comme l'émiettement
académique et la tendance croissante à la disciplinarisation jalouse ;
ou le désintérêt des bureaucraties européennes pour les projets qui ne
sont pas directement liés à l'industrie culturelle. Enfin, les centres
mondiaux du cosmopolitisme le plus positif se trouvaient dans la
'Mitteleuropa', la Vienne belle époque, le Berlin des années vingt, etc.
Or, les milieux intellectuels qui les animaient ont été décimés en même
temps que la 'Mitteleuropa' était démembrée.

Le cosmopolitisme des Lumières, la création de la linguistique comparée
restent à l'origine des sciences de la culture. Kant, F. Schlegel,
W. von Humboldt, Saussure, Cassirer, Geertz, Lévi-Strauss, voici
quelques grands initiateurs de l'exigence qui porte leur projet. Il
rencontre aujourd'hui des soutiens partout dans le monde où l'on
s'oppose à une brutale mondialisation, partout où la diversité
culturelle redevient une valeur qui transcende les appartenances et les
ethnocentrismes.


Extrait d'une Intervention lors de la journée d'études "The Disappearing
Society" organisée par le centre culturel franco-norvégien, Maison des
Sciences de l'homme, 19 juin 2003 ; texte anglais à paraître sur le site
Texto!

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{FR, 11/07/2003}

LA POULE MOUILLÉE

(suite au dialogue entre Philippe Grea et François Rastier publié dans
SdT vol. 9 n° 1, 2003)

De Lieven Tack :

A propos de l'intéressant dialogue au sujet du texte de Breton :

"L'oeuf est un partie de cartes qui se joue avec des cartes de couleurs
 non pas rouge et noire mais jaune et blanche. Le jeu, sous peine
 d'interruption de la partie, ne doit pas être battu. Le gagnant, pourvu
 non de cheveux mais de plumes, en sort mouillé et sa mère vient
 aussitôt le prendre en charge."

ne pourrait-on pas dire que le "mouillé" réfère à l'expression "une
poule mouillée" : le "gagnant" sort timoré de l'oeuf, et est tout de
suite pris en charge par la mère ?

François Rastier :

Ajoutons que le gagnant est une poule mouillée, et sa mère une mère
poule. Notons en outre l'opposition gagnant vs perdant (poule mouillée).
En somme :

1. Poule   Battre les cartes       Partie                      Gagnant

2. Poule   Battre les oeufs        (Recette)  (poule) mouillée
                              (d'où omelette)                       

Ainsi la syllepse sur "poule" (terme de jeu et volaille), se poursuit
par la métaphore entre battre le jeu et battre les oeufs, renforcée par
la paronomase jeu-(z)oeufs, et conduit enfin à l'antithèse évaluative
entre 'gagnant' et '(poussin-poule) mouillé(e)'.

Les expressions idiomatiques (battre les oeufs, mère poule, poule
mouillée, etc.) sont employées pour engendrer de l'absurdité. Le
paradoxe n'est qu'apparent : en prenant au pied de la lettre des
expressions idiomatiques, qui incarnent la doxa, on détruit cette doxa.
Donner l'initiative aux mots, selon le précepte de Breton, conduit ainsi
à contester dans la construction même du texte toute forme de réalisme
empirique.

Les deux isotopies génériques (jeu et cuisine) sont liées par la figure
régressive du poussin ; par ailleurs les histoires de volaille sont en
général grotesques (cf. par exemple la nouvelle Toine, de Maupassant).

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{FR, 11/07/2003}

APPEL A CONTRIBUTION

Appel à publication pour un numéro spécial de la revue Document
Numérique sur le thème des
                              "Fouille de Textes et Organisation de Documents"
              http://www.irisa.fr/DocNum/Appel-a-com-fouille-texte.pdf
Date limite de soumission : 5 septembre 2003

Thématique :

La production et la diffusion de documents électroniques conduisent à
des stockages en masse d'informations souvent mal ou sous exploitées, ce
qui entraîne une perte potentielle de connaissances pourtant
disponibles. Afin de pallier ce problème, des recherches se sont
développées dans le domaine de la "Fouille de Texte" avec des
propositions de méthodes issues de domaines aussi variés que la fouille
de données, le traitement automatique du langage naturel, l'acquisition
des connaissances, la recherche d'information, etc.

Les textes ainsi fouillés comprennent deux parties : le texte lui-même
et l'organisation sous-jacente (structures hiérarchiques, graphiques ou
stylistiques, balisage, liens hypertextuels, annotations, etc.). Nous
nous intéressons ici à l'influence (positive ou négative) de cette
organisation sur la fouille du texte.

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{Mellet, 04/07/2003}

                                             Colloque international :
                              Dialogisme, polyphonie : approches linguistiques
                                             (Cerisy, 2-9 septembre 2004)

Organisé par : J. Bres (Montpellier III),  P. Haillet (Cergy),
S. Mellet (CNRS, Nice), H. Nølke (Aarhus) et L. Rosier (Bruxelles).

Comité scientifique : J. Cl. Anscombre, J. Authier, K. Flottum,
S. Moirand, P. Sériot, J. M. Barbéris, L. Perrin, R. Vion, M. Vuillaume,
M. Wilmet.

                                                            Présentation

On s'accorde en général pour attribuer la paternité des notions de
dialogisme et de polyphonie aux écrits du Cercle de Bakhtine qui, dès la
fin des années 1920, défendent la thèse de l'interaction verbale comme
réalité première des pratiques langagières. Ces notions sont depuis une
vingtaine d'années fortement sollicitées par diverses théories en
sciences du langage, au point que, pour certains, elles apparaissent
comme aussi incontournables que celles d'énonciation ou de genre du
discours : de même qu'on ne peut prendre la parole sans construire une
scène qui distribue la personne, le temps et l'espace à partir de
l'énonciateur, ni sans s'inscrire dans un genre particulier, de même on
ne saurait parler sans rencontrer notamment les discours des autres et
l'autre comme discours.

Par delà la diversité des approches, qui tient certainement à la
pluralité des théories de l'énonciation, ces notions renvoient à un même
trait de l'énoncé actualisé : sa capacité à faire entendre, outre la
voix de l'énonciateur, une (ou plusieurs) autre(s) voix, qui le
feuillettent énonciativement.

Les notions de dialogisme et de polyphonie, extrêmement productives en
analyse du discours et en linguistique textuelle, où elles permettent un
notable approfondissement du concept d'énonciation, ne le sont pas moins
en syntaxe et en rhétorique, où elles ont déjà permis de revisiter
nombre de tours et de figures. Citons dans le désordre et sans
exhaustivité : le discours rapporté, la reprise-écho, le conditionnel,
la modalisation autonymique, l'interrogation, le clivage, l'ironie, la
confirmation, la concession, la négation, certains connecteurs etc. Leur
champ d'application s'étend désormais également à la sémantique, où
elles aident à repenser la question de la nomination. 

L'objectif du présent colloque est triple :

- confronter les modélisations en présence, articuler les notions de
 dialogisme et de polyphonie, mettre en débat les outils d'analyse :
 locuteur, énonciateur, point de vue, double énonciation notamment ;

- proposer des descriptions linguistiques fines de marqueurs
 dialogiques/polyphoniques ;

- étudier la façon dont les genres du discours et les discours sont
 structurés au regard de l'hétérogénéité énonciative.

Les propositions de communication  sont à adresser pour le 30 septembre
2003 au plus tard à :
              jacques.bres@univ-montp3.fr
Elles doivent être présentées de la façon suivante :
corps du message : nom, prénom, affiliation, titre de la proposition,
en attaché : sur une page maximum, le titre de la communication, et le
résumé (anonyme).
Les propositions seront anonymement examinées par deux experts. Le
comité d'organisation informera les différents auteurs de l'accueil qui
a été fait à leur proposition fin octobre 2003.

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{FR, 11/07/2003}

COLLOQUE

              3èmes Journées de linguistique de corpus (11-13/09/2003)

Organisées à Lorient par Geoffrey Williams

Programme

                                             Jeudi 11 septembre 2003
09:00 09:30 Inscriptions
09:30       Ouverture
Professeur Gilles Prado, Président de l'Université de Bretagne Sud
10:00       Plenière - Lou Burnard, (Université d'Oxford)
  X/Sara : un moteur de recherche pour les corpus XML
10:50       Pause Café

Séance A
11:10       Pierre Frath et Chris Gledhill, (Université de Strasbourg)
  Le corpus : un outil d'exploration de la genèse discursive
11:40       Nathalie Gasiglia, (Université de Lille)
  Réflexions autour des coûts et bénéfices pour un linguiste qui
  recourt à des ressources électroniques et des outils informatiques
  dédiés à leur dépouillement : le cas d'une étude lexicale relative
  aux mots du football
12:10-14:00 Déjeuner - Restaurant Universitaire

Séance A
14:00       Aurelija Leonaviciene, (Université de Kaunas, Lituanie)
  Le discours direct dans le corpus comparable spécialisé
14:30       Itsuko Fujimara (Université de Nagoya), Mitsumi Uchida (Univ.
              féminine d'Osaka) et Hiroshi Nakao (Univ. d'Aichi, Japon)
  Opposition entre "de" et "des" devant les noms précédés d'épithète en
  français : phonétique, sémantique ou lexical ?
15:00       Ieda Maria Alves (Université de São Paulo, Brésil)
  Néologie du Portugais Brésilien Contemporain
15:30       Lidia Fraczak et Stéphanie Giron (Univ. de Clermont Ferrand)
  Le corpus et la pragmatique : une hypothèse sur l'emploi contrastif
  de l'imparfait et du passé composé

Séance B
14:00       Susanne Salmon-Alt et Gaëlle Durand (ATILF-CNRS, Nancy)
  Représentation normalisée de corpus linguistiques : de l'étiquetage
  morpho-syntaxique et structurel à l'annotation anaphorique
14:30       François Rousselot (Université de Strasbourg)
  Réflexions sur les outils qui segmentent le discours
15:00       Sylwia Ozdowska (Université de Toulouse le Mirail)
  Appariement de mots : propagation des liens d'équivalence à l'aide
  des relations de dépendance syntaxique
15:30       I. C. Seara ; F. S. Pacheco ; R. Seara Jr. ; S. G. Kafka ;
             S. Klein ; R. Seara (Univ. Fédérale de Santa Catarina, Brésil)
  BDVOX: Base de Donnees pour Systemes de Reconnaissance de la Parole
  Multilocuteur
16:00 Pause Café

Séance A
16:30       Pierre Arnaud et François Maniez (Université de Lyon 2)
  Observations linguistiques sur un corpus de légendes en anglais de
  photographies de trains
17:00       Jean-Luc MANGUIN (Université de Caen)
  Utilisation d'un corpus catégorisé pour l'étude et la représentation
  de la synonymie en contexte.

Séance B
16:30       Fabienne Ville-Ometz, Alain Zasadzinski, Dominique Besagni
              (INIST-CNRS)
  Apport de l'analyse linguistique pour l'extraction terminologique en
  corpus : application au domaine de la génomique
17:00       Nicolas Torzec (ENSSAT - Université de Rennes 1)
  Construction et étude d'un corpus électronique annoté pour le
  traitement automatique des messages électroniques francophones

                                             Vendredi 12 septembre
09:00       Plenière - John Humbley et Natalie Kubler (Université Paris III)
10:00 Pause café
10:30       Geoffrey Williams (Université de Bretagne Sud)
  La linguistique de Corpus et l'école contextualiste
11:00       Luiggi Sansonetti (Université de Paris III)
  Approche lexicométrique de corpus d'interactions verbales entre un
  adulte et un enfant en cours d'acquisition du langage. Résultats
  d'expérience.
11:30       Sylvie Porhiel (Université de Chypre)
  Repérage des non phrases thématiques grâce à la plate-forme ContextO
12:00 Apéritif
12:30 Déjeuner - Restaurant Universitaire
14:00       Thomas Lebarbé (Université de Grenoble)
14:30       Vincent Perlerin et Stéphane Ferrari (Université de Caen)
  Les besoins d'interaction en traitement automatique des langues et en
  linguistique de corpus : étude de cas
15:00       XXX (Université de Caen)
  Qu'est-ce qu'un "corpus homogène" ? Réflexions à partir d'expériences
  en extraction d'informations
16:10 Départ visite Tour Davis

                                             Samedi 13 septembre 2003
09:00       Etienne Brunet (Université de Nice)
  Peut-on mesurer la distance entre deux textes ? (à propos de
  l'affaire Corneille/Molière, évoquée récemment dans la presse)
09:40 Pause Café

Séance A
10:00       Céline Vaguer (Université Paris X)
  Corpus, vous avez dit corpus ! De la notion de à corpus à la création
  d'un "corpus informatisé"
10:30       Vasilica Milea (Université de Metz)
  Le logiciel Hyperbase : préparation et présentation des corpus
11:00       Margareta Kastberg Sjöblom (Université de Nice)
  Analyse lexicométrique de l'opposition générique dans une perspective
  endogène
11:30       Clôture des 3èmes journées - Fréderic Bedel, Université de
              Bretagne Sud

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{FR, 11/07/2003}

                              Colloque "Littératures et Linguistiques"
                              Toulouse (15-19 octobre)

ARGUMENT

Si le thème "Linguistique et Littérature" (au singulier et dans cet
ordre) fut illustré voici trente ans par un post-structuralisme alors
militant et triomphant, tant les sciences du langage que les études
littéraires ont bien changé depuis. En linguistique, le formalisme et le
logicisme ont décliné, et l'on cesse d'hypostasier les théories et les
méthodes, toujours moins intéressantes que leur objet -quand elles en
ont un. Par ailleurs, les théories de la littérature ont diversifié
leurs sources, et ne privilégient plus une idéale littérarité. L'avant-
gardisme esthétique accuse quelque désuétude, et sort des mémoires pour
entrer dans l'histoire. 

Les renouveaux de la rhétorique et de l'herméneutique matérielle, voire
de la philologie numérique, témoignent que la littérature est
maintenant acceptée comme un art de langage. Parallèlement, avec le
déclin des linguistiques universelles, ce ne sont plus les structures du
langage mais celles des langues, des discours et des genres qui
retiennent l'attention. Inutile de rappeler le cousinage entre la
linguistique historique et comparée et une théorie comparative des
formes littéraires : ces deux projets de caractérisation se sont
développés ensemble et ont trouvé des illustrations remarquables dans la
romanistique et la littérature comparée. 

Avec le développement des recherches au plan européen, les théories
critiques et linguistiques hexagonales ne peuvent plus prétendre à une
précellence de principe, et il a paru utile voire salubre de ne pas
limiter ce colloque aux débats franco-français. Au demeurant, l'étude
des diverses littératures nationales relève de traditions critiques et
linguistiques plus diverses qu'il n'y paraît.

Aussi le colloque Littératures et linguistiques privilégie la diversité
des approches théoriques et des traditions littéraires et fait appel à
des spécialistes de grandes littératures et langues européennes. 


PROGRAMME PREVISIONNEL

Mercredi 15 octobre 2003 (Hôtel d'Assézat)

14h30       Ouverture du colloque
M. le Président de l'Université de Toulouse Le Mirail,
M. le Maire-adjoint de Toulouse, M. le Délégué du Conseil Régional
15h          François-Charles Gaudard (Toulouse) :
  Qu'est-ce que la stylistique ?
  Pour une compréhension formelle des textes littéraires.
15h45       Michel Ballabriga (Toulouse)
  Dynamique du sens et sémiose : le cas des tropes.
16h30       François Rastier (CNRS, Paris)
  Formes sémantiques dans l'intertexte.
17h45       Table ronde :
  Rhétorique et stylistique, poétique, sémiotique et sémantique.
Participants : Daniel Delas (Cergy-Pontoise), Michel Erman (Dijon),
Michel Ballabriga (Toulouse), Michel Olsen (Roskilde), Franck Neveu
(Caen).
20h          Dîner de gala : restaurant "La Frégate", centre ville.

Jeudi 16 octobre 2003 (Univ. Toulouse-Le Mirail, Amphi Emilien Carassus)


9h            Philippe Wahl (Lyon II)
  Régimes discursifs du "double sens" : quelle spécificité littéraire ?
9h45        Michel Le Guern (Lyon II)
  De la littérature comme syllepse généralisée.
11h          Louis Hébert (Université du Québec à Rimoulski)
  De quelques relations réflexives : autoréférence, autoreprésentation     
  autothématisation , autoréflexion.
11h45       Thierry Mézaille (Pau)
  Perception sémantique et théorie sémantique.

Après-midi               Président de séance : Jean-Michel Adam (Lausanne)
14h30       Vincent Jouve (Reims)
  Linguistique et théorie littéraire : retour sur la notion de
  "littérarité".
15h15       Ute Heidmann (Lausanne)
  L'analyse (trans-)textuelle et comparée des discours.
  L'exemple des (ré)écritures des mythes et des contes.         
16h30       Jean-Michel Adam (Lausanne)
  Texte, péritexte, co-textes et intertextualité.
  L'exemple des "Fées" de Perrault.
17h15       seconde table ronde :
  Textes et discours littéraires, cohérence discursive, littérarité,
  intertextualité.
Président : Guy Larroux (Toulouse). Participants : Vincent Jouve
(Reims), Jean-Michel Adam (Lausanne), Isabelle Serça-Rolland (Toulouse),
François Rastier (CNRS-Paris).
Soirée Concert, offerte par la mairie de Toulouse.

Vendredi 17 octobre 2003 (Univ. Toulouse-Le Mirail, Amphi E. Carassus)

Matin                       Président de séance : Michel Ballabriga (Toulouse)
9h            Régis Missire (Toulouse)
  Morphosémantique et stabilisation/déstabilisation de parcours
  interprétatifs.
9h45        Marc Bonhomme (Fribourg)
  L'apport de la linguistique cognitive à l'analyse des discours
  littéraires : l'exemple du concept d' "imagerie".
11h          Michel Olsen (Roskilde)
  Les connecteurs en analyse littéraire.
11h45       Jacques Geninasca (Zürich)
  Que la cohérence discursive des "textes littéraires" échappe aux
  contraintes proprement linguistiques.

Après-midi               Président de séance : Louis Hébert (Rimouski)
14h30       Margareta Kastberg-Sjöblom (Nice)
  Figuration et figurativité dans les discours littéraires.
15h15       Etienne Brunet (Nice)
  Les affinités électives en lexicométrie.
17h15       Franck Neveu (Rouen)
  Critique de l'homonymie textuelle.
18h          Michel Erman (Dijon)
  La connotation littéraire : pour une phénoménologie.             
18h45       Table ronde :
  Modèles interprétatifs, lexicométrie et philologie numérique.
Président de séance : Etienne Brunet (Nice). Participants : Franck Neveu
(Rouen), François Rastier (CNRS-Paris), Ute Heidmann (Lausanne),
Margarita Kastberg-Sjöblom (Nice).

Samedi 18 octobre 2003 (Univ. Toulouse-Le Mirail, Amphi E. Carassus)

9h30        Gérard Langlade (IUFM-Toulouse)
  Pourquoi le modèle formaliste reste-t-il dominant dans l'enseignement
  de la littérature ?
10h15       Jacques Dürrenmatt (Toulouse)
  La note comme énoncé : enjeux linguistiques et esthétiques.
11h30       dernière table ronde : Bilan et perspectives.
Participants : Michel Ballabriga (Toulouse), François-Charles Gaudard
(Toulouse), François Rastier (CNRS-Paris), Jacques Geninasca
(Neuchâtel), Michel Le Guern (Lyon), Michel Olsen (Roskilde).

Participations confirmées. Autres informations sur le site du colloque :
              http://www.urfist.cict.fr/colloquell/

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{FR, 11/07/2003}

              "La question du sens" Les 7 et 8 Novembre 2003
              JETOU : Journées d'Etude TOUlousaines en sciences du langage
à TOULOUSE, Université Toulouse-Le Mirail
APPEL À COMMUNICATIONS
Les doctorants et "jeunes chercheurs" des trois laboratoires de Sciences
du Langage de Toulouse :
C.P.S.T. (Centre Pluridisciplinaire de Sémiolinguistique Textuelle)
E.R.S.S. (Equipe de Recherche en Syntaxe et Sémantique)
Laboratoire Jacques Lordat (Centre Interdisciplinaire des Sciences du
Langage et de la Cognition)
ont pris l'initiative d'organiser ensemble deux journées d'étude qui
s'adressent aux doctorants et "jeunes chercheurs" en Sciences du
Langage.
La thématique retenue pour ces journées est "la question du sens".
Problématique transversale par excellence, cette question intéresse bien
évidemment la sémantique mais elle interroge également d'autres niveaux
d'analyse linguistique : phonologie, morphologie, syntaxe, sémiotique,
pragmatique... Elle implique par ailleurs d'autres questionnements
émanant de diverses disciplines des Sciences Humaines et Sociales :
sociolinguistique, psycholinguistique, sociologie, psychologie,
philosophie du langage...

Trois axes d'étude ont été privilégiés :
- Sens et discours
- Sens et langue(s)
- Sens et catégories

Les propositions de communication seront de préférence envoyées sous
format électronique, en fichier Word ou rtf ; police Times New Roman,
14 pts, interligne 1,5.
UN FICHIER ATTACHÉ CONTIENDRA : - SUR UNE PAGE MAXIMUM, LE TITRE ET LE
RÉSUMÉ ANONYME, - SUR UNE FEUILLE À PART, LA BIBLIOGRAPHIE.
LE CORPS DU MESSAGE CONTIENDRA : - LES NOM ET PRÉNOM / L'AFFILIATION /
LES COORDONNÉES POSTALES ET ÉLECTRONIQUES, - LE TITRE  DE LA
COMMUNICATION.
PRE-INSCRIPTIONS : Les pré-inscriptions devront se faire avant le 20
Octobre 2003 auprès de Pascale Vergely (vergely@tls.cena.fr). La
participation aux journées est gratuite.
CALENDRIER :
Date limite de RECEPTION des communications : 10 septembre 2003
LES PROPOSITIONS SONT A ENVOYER A :
Pour les communications concernant avant tout l'axe "sens et discours" :
              Carine Duteil-Mougel (Carine.DUTEIL@wanadoo.fr)
Pour les communications concernant avant tout l'axe "sens et langue(s)":
              Pascale Vergely (vergely@tls.cena.fr)
Pour les communications concernant avant tout l'axe "sens et catégories"
              Karine Duvignau (duvignau@univ-tlse2.fr)

SITE INTERNET :
Pour retrouver l'appel et obtenir davantage d'informations sur ces deux
journées d'étude, n'hésitez pas à visiter notre site web :
              http://jetou2003.free.fr/
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