2003_12_19 ________________________________________________________________________ SdT volume 9, numero 5. LA CITATION DU MOIS ________________________________________________ Combien je regrette de n'être pas un savant, et comme j'envie ces calmes existences passées à étudier des pattes de mouche, des étoiles ou des fleurs (Flaubert, lettre du 1er mars 1858) Le langage, car les humains n'ont pas d'autre lumière (Jean Grosjean) ________________________________________________ SOMMAIRE Voeux 1- Coordonnees - Bienvenue a Saskia OUAKNINE, Marie-Christine LALA, Christine CHOLLIER, Paolo LORENZONI, Emmanuel NICOLAS, Myriam THOUET, Nada MIHAILOVIC, Jean-Marie PRIEUR, Nicolas TREMBLAY, Irina POUSTOVAIA, Gael NAVARD, Pierre Johan LAFFITTE, Christian NAUCERI, et Margareta KASTBERG SJOBLOM. - Ont change d'adresse : Joanne AKAI, Michel CHAROLLES, et Jean-Pierre LEPRI. 2- Carnet - Seminaire d'Irene Rosier-Catach et Ruedi Imbach Le De vulgari Eloquentia, de Dante - Seminaire de Cl. Calame : Anthropologie des poetiques grecques - Seminaire Interdisciplinaire a l'Universite de Bretagne Occ. : Semantique en Contexte - Le sens entre l'homme et les hommes - Seminaire Arcati-Iresco (analyses textuelles informatisees pour la recherche en sciences sociales) - projet Constellations de mots : appel a participation - Apres le colloque Linguistiques et litteratures - reflexions Michel Ballabriga 3- Textes electroniques - Site E-Philology - Liens proposes par l'Association for Linguistic Typology - Edition en ligne de la Bibliographie linguistique de l'annee - Catalogue des fonds culturels numerises - Nouvelles de notre site Texto! : nouvelle rubrique "Corpus et trucs, parutions recentes, archives de la liste, frequentation 4- Publications - Philippe Willemart : L'education sentimentale chez Proust - Massimo Leone : Religious Conversion and Identity : the Semiotic Analysis of Texts - Thierry Mezaille : La blondeur, theme proustien - Jean-Michel Salanskis : Hermeneutique et cognition - These de Margareta Kastberg Sjoblom : L'ecriture de J.M.G. Le Clezio, une approche lexicometrique - Communication de M. Brugidou & al. : Methode et strategie d'analyse des questions ouvertes du Panel Electoral Francais 5- Dialogue - Maurice Toussaint et Francois Rastier : Reductions vertueuses et sciences de la culture 6- Appels : Colloques et revues - XXVe colloque d'Albi Langages et signification, 12-15 juillet 2004 : "Rhetoriques des discours politiques" - International Conference on Language, culture and mind : "Integrating perspectives and methodologies in the study of language", 17-20 July 2004, University of Portsmouth, England - Revue Information-Interaction-Intelligence : appel a contribution sur la notion de document - Revue Document numerique : numero special "Archivage et perennisation / Archiving and Sustainability - preserver et exploiter les documents et les donnees sur le long terme" _____________________ VOEUX Tous nos voeux de bonnes fêtes de fin d'année ! La rédaction de SdT 111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111 Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees 111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111 BIENVENUE AUX NOUVEAUX ABONNÉS [information réservée aux abonnés] 222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222 Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet 222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222 {FR, 15/12/2003} SEMINAIRE Irène Rosier-Catach, Ruedi Imbach Le De vulgari Eloquentia, de Dante Ecole Pratique des Hautes Etudes Section des sciences religieuses Paris, Sorbonne, esc. E, 1er étage gauche Mardi de 9h à 11h Dates: 18/11/2003, 2 et 16/12/2003, 13 et 27/1/2004, 10/2/2004, 9 et 23/3/2004, 27/4/2004, 11 et 25/5/2004. 222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222 {FR, 15/12/2003}
SEMINAIRE ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SCIENCES SOCIALES, PARIS Littérature et société en Grèce ancienne (2003/04) Claude CALAME, directeur d'études "Anthropologie des poétiques grecques : rôles dramatiques, positions rituelles et fonctions sociales des chants du choeur dans la tragédie grecque" Mercredi de 10 h à 12 h à partir du 5 novembre 2003 10 Rue Monsieur-le-Prince (salle de cours, 3e étage) Dans une perspective d'analyse des discours sensible aux marques énonciatives des textes poétiques grecs et par une approche anthropologique valorisant de manière comparative les aspects pratiques et les phénomènes d'ordre rituel et social auxquels renvoie cette dimension "performative" des formes poétiques hellènes, il s'agira de s'interroger sur formes et fonctions de la tragédie attique classique par le biais d'une étude des interventions chantées du choeur. La polyphonie vocale des chants du choeur tragique sera donc interrogée, par l'appui sur quelques exemples précis, d'une part dans ses fonctions dramatiques à l'égard de l'action fictionnelle qui se joue sur la scène, d'autre part dans ses relations externes aussi bien avec l'auteur historique qui l'a façonnée qu'avec le public qui assiste au spectacle institutionnel tout en rendant hommage à Dionysos Eleuthereus. I. Fonctions de la tragédie attique dans la définition des modernes En guise d'introduction, parcours rapide à travers quelques-unes des définitions modernes (Romantisme allemand) et contemporaines (France) du "tragique" grec. II. Retour sur le je/nous "lyrique" : masques énonciatifs Par l'intermédiaire de la poésie érotique de Sappho, puis de la poésie d'éloge de Pindare, reprise de la question portant sur la nature de l'instance d'énonciation dans différentes formes de la poésie mélique : par "délégation chorale" et langue poétique traditionnelle interposées, expression communautaire et rituelle de sentiments passionnels. III. Voix chorales tragiques dans tous leurs états Dans le report mimétique sur la scène athénienne des formes rituelles méliques et des fonctions d'autorité de la voix chorale, étude des aspects performatifs et cultuels, émotifs et passionnels, narratifs et herméneutiques des chants choraux et des interventions du coryphée dans trois tragédies classiques : 1. Sophocle, Oedipe-Roi ; 2. Eschyle, Les Perses ; 3. Euripide, Hippolyte. En complément, de 12 h à 13 h, ateliers de philologie (établissement du texte, papyrologie, édition, métrique, etc.) et discussion de travaux d'étudiant-es. Informations: claude.calame@iasa.unil.ch 222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222 {FR, 15/12/2003} Séminaire Interdisciplinaire "Sémantique en Contexte" Le sens entre l'homme et les hommes Université de Bretagne occidentale, Brest. Le séminaire "Sémantique en Contexte" traduit une volonté d'interroger les concepts définitoires de l'activité sémantique humaine, et ceci dans une perspective interdisciplinaire. Partout présent où l'homme fait société et oeuvre en tant qu'être de communication, mais aussi, toujours fuyant et insaisissable devant le regard scientifique, le sens se confond souvent avec le vécu et le domaine de l'action, dans la mesure où il fait constamment appel aux catégories et aux éléments qui permettent une vie, la déploient, la rendent lisible et même opératoire. Certes, le concept de sens constitue une cible qui est plus clairement visible dans une entreprise linguistique. Cependant, il n'est pas du seul domaine des linguistes. Tout simplement parce que l'homme est entièrement immergé dans un monde qui déborde de sens. Par ailleurs, le sens ne saurait se contenir à un inventaire, à une variété de formes, de structures, de phénomènes ou même d'attitudes. Il fait constamment appel à un environnement qui le situe et lui donne pertinence et lisibilité. Son contexte. Autant complexe que lui, probablement aussi aporétique que lui, le contexte est toujours là, polymorphe et à plusieurs niveaux, lieu d'instanciation des tensions signifiantes et siège des dynamiques en vigueur dans les opérations de production ou de réception de sens. Le séminaire "Sémantique en Contexte" a ainsi pour ambition d'éclairer quelques aspects de ces mouvements récurrents entre le sens et le contexte. De manière souple, ouverte, sur différents domaines et chantiers où l'on peut évaluer -ou du moins espérer évaluer- le rôle de la langue et de la pensée discursive dans le projet d'une sémantique quotidienne à sa juste formulation. À la correcte dimension des pratiques interprétatives qu'elle engage chaque fois que le discours ou le texte doublent l'activité sémiotique et font de l'objet signifiant un polymère de formes à fondement linguistique. Autrement dit, il s'agit d'un séminaire dont l'ouverture est à la mesure, mais aussi aux limites de l'exercice de la langue comme moyen de communication : visualiser la dialectique sens/contexte en mettant l'accent sur le thème des fondations et des cadres de la communication humaine. On s'interrogera prioritairement sur les modes productif et réceptif du commerce de contenus. Comment fait-on sens ? Comment interprète-t-on un objet doté de sens ? Comment rectifie-t-on une lecture ? Comment analyse-t-on un texte ou un discours ? Comment identifie-t-on et exploite-t-on un genre ? Comment saisit-on un style ? Comment fait-on du sens dans l'exercice d'une science ou d'un art particulier au travers de la langue ? Comment théorise-t-on, modélise-t-on et traite-t-on le sens dans le cadre d'applications diverses ? C'est de ces interrogations que procède le désir d'écouter celles et ceux qui travaillent le sens non seulement en le traquant comme objet d'étude, souvent de l'extérieur, mais également en le forgeant. Écrivains et poètes, historiens ou psychologues, littéraires ou scientifiques, critiques ou rhéteurs politiques, journalistes ou publicitaires, philosophes ou artistes, enseignants ou religieux auront sans doute bien des choses à nous apprendre sur la pratique linguistique, faite en somme pour et dans la communication. Des approches diachroniques se croiseront avec des considérations diatopiques ; de conceptions socioculturelles se verront impliquées dans un face-à-face avec des analyses répondant de pratiques particulières. Le séminaire "Sémantique en Contexte" se veut une image de ce "laboratoire de la vie", à la fois mystérieux et nécessaire, où l'homme se consacre tant de manière prospective que de façon rétrospective dans sa relation avec soi et avec les autres, parfois aussi avec le monde, par l'exercice irrépressible de la langue et dans la rémanence d'un discours, lequel tantôt cherche l'autre tantôt s'intériorise pour comprendre et se comprendre... C'est ce "laboratoire de la vie", mais aussi ce "laboratoire pour la vie", vie de et par la communication, qui sera notre horizon d'écoute et de débats. Notre terroir de plaisir, aussi. Que nous espérons partager avec vous. Notre séminaire se tiendra une à deux fois par mois, les jeudis, de 17:00 à 19:00, en salle A226 de la Faculté de Lettres Victor Segalen de l'Université de Bretagne Occidentale. Ioannis Kanellos (ENST Bretagne), Michael Rinn (UBO). 222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222 {Brugidou, 14/11/2003} SEMINAIRE ARCATI-IRESCO Novembre 2003-Mai 2004 Dans la continuité des séances réalisées depuis 2001, nous vous confirmons notre séminaire (ouvert) de présentation critique et comparative d'applications de logiciels d'analyses textuelles informatisées pour la recherche en sciences sociales. Public concerné : Toutes personnes intéressées, ingénieurs de recherche, chercheurs, enseignants, étudiants de DEA et doctorants, chargés d'études et professionnels en sciences sociales. Les séances auront lieu à l'IRESCO, 59-61, rue Pouchet 75017 Paris - de 9h.30 à 12h.30 Calendrier (d'autres séances seront peut-être programmées en cours d'année) Jeudi 20 novembre 2003 : « Méthode et stratégie d'analyse des questions ouvertes en sociologie électorale » Mathieu Brugidou (CIDSP-EDF R&D)et Nadine Mandran (CIDSP) [NDLR : résumé de l'intervention publié dans ce bulletin de SdT.] Jeudi 15 Janvier 2004 : « BELUGA : un outil pour l'analyse dynamique des connaissances de la littérature scientifique d'un domaine. Première application au cas des maladies à prions ». Nicolas Turenne (BIA, INRA) et Marc Barbier, sociologue (SAD, INRA) Jeudi 18 Mars 2004 : « Quelques enjeux théoriques autour de la notion d'hypertexte » Alain Lelu, Professeur à l'Université de Franche-Comté, INRA / Unité Mathématiques, Informatique Génome, et Philippe Schepens, LASELDI / Université de Franche-Comté - exemples d'applications réalisées avec le logiciel NeuroNav : - génération d'hypertexte de référence à partir d'articles scientifiques - analyse de discours de patients paranoïaques et schizophrènes. Jeudi 13 Mai 2004 : « Souci de symétrie dans les rapports entre analyses des données langagières et sociologies » Patrick Renaud, socio-linguiste, directeur de l'ILPGA (Paris - 3) et Jacques Jenny, sociologue, CNRS. Contacts : Claire Brossaud (claire.brossaud@noos.fr) Marc Glady (marc.glady@dauphine.fr) Bernard Reber (reber@iresco.fr) Karl Van Meter (vanmeter@iresco.fr) 222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222 {Pincemin, 18/12/2003} PRESENTATION DE PROJET ET APPEL A PARTICIPATION Yannick Prié (LIRIS, Lyon 1) et Bénédicte Pincemin (CNRS LLI, Villetaneuse) préparent un projet de recherche sur les Constellations de mots (cf. résumé ci-après), qui prendrait la forme d'une Action Spécifique CNRS (1 an à partir du printemps 2004) rattachée au RTP 38 (réseau thématique pluridisciplinaire "Processus cognitifs et construction du sens"). Ils invitent les abonnés SdT intéressés par ce projet (soit pour faire partie de l'équipe de l'AS, soit pour rencontrer l'équipe à l'occasion d'un séminaire de travail -ou tout simplement désireux d'en savoir plus) à les contacter rapidement. L'information peut bien entendue également être relayée auprès de personnes susceptibles d'être concernées. Présentation résumée du projet sur les Constellations de mots : Les pratiques d'édition électronique et de communication dans le cadre des nouvelles technologies ont développé une nouvelle forme d'expression linguistique, que nous appelons « constellation de mots ». Les mots ne sont plus liés syntaxiquement pour rédiger une phrase ou un texte, mais ils sont agencés visuellement à l'écran. C'est le cas par exemple de la plupart des requêtes soumises aux moteurs de recherche sur le web (suite de deux trois mots simplement juxtaposés), tout comme d'arborescences hypertextes, de schémas et d'expression de connaissances sous forme de graphes, ou encore de cartographies documentaires qui situent des thèmes et des documents les uns par rapport aux autres. Les items lexicaux, mis en relation les uns avec les autres par leur voisinage, éventuellement par des tracés graphiques, s'organisent mutuellement et construisent ainsi ensemble une part non négligeable de leur sémantique. L'objectif de ce projet est de mieux cerner et définir ces constellations de mots comme objet scientifique. La modélisation et les éléments de formalisation ensuite développés seront fondés sur le repérage et la caractérisation des effets de contexte, souvent implicites, liés à la disposition des mots. Ils fourniront en retour une base au développement d'expérimentations et d'applications informatiques. On souhaite ainsi contribuer à une meilleure prise en compte linguistique et sémantique de cette forme d'expression particulièrement intéressante pour la communication homme-machine, mais aussi très attractive en situation pédagogique en tant qu'écrit visuel et synthétique. 222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222 {FR, 15/12/2003} APRES LE COLLOQUE LINGUISTIQUES ET LITTERATURES M. BALLABRIGA, Université de Toulouse-Le Mirail Le titre du colloque, "Littératures et linguistiques", invitait à problématiser aussi bien le sens des termes du titre, tant du point de vue lexématique que morphématique ("et", pluriel), que la relation des termes entre eux (représentée suggestivement et iréniquement dans l'affiche du colloque par le digraphe "Li" commun aux deux vocables, réunis/dissociés parfois en outre par le "&" ; on ne quitte pas la rhétorique !) Pour "Littératures", d'une part, une clarification s'imposait entre ce qui est de l'ordre du domaine d'étude (le discours littéraire, les oeuvres) et ce qui relève d'approches théoriques (pas forcément linguistiques) de ce domaine, afin d'éviter une (con)fusion des deux. D'autre part, le titre, plus ou moins induit par l'intertexte des colloques et par l'efficacité pragmatique, met en coordination (quel est le sens de cette coordination ? Opposition, complémentarité...) ce qui relève du domaine (ou de l'analyse) littéraire et ce qui concerne les approches linguistiques (indifférentes aux domaines a priori). L'intitulé lui-même avait un assez lourd impact pragmatique pouvant sous-entendre des clivages -ou des noces- et entretenir de la polysémie. La signification de "linguistiques", au pluriel, n'est pas mieux assurée explicitement. Toutefois, l'enjeu central -quelles relations entre les approches théoriques et les oeuvres d'un côté, et, de l'autre, entre les approches théoriques (des oeuvres) elles-mêmes- a été mis en évidence. La littérature (oeuvres) peut être objet pour les linguistiques, de droit et de fait, comme pour les autres approches ; la linguistique est nécessaire, mais non suffisante, a-t-on dit, soit ; mais "suffisante" par rapport à quoi ? C'est en tout cas la voie de la complémentarité qui se dessine. Les disciplines présentes dans ce colloque existent bel et bien au travers de leurs acteurs (stylistique, poétique, sémantique...). Sans que l'on croie trop à la vertu de l'hyperonyme, mais bien à celle de la médiation d'une tierce instance, une fédération disciplinaire, sous l'intitulé, déjà suggéré, de "disciplines ou sciences du texte", dégageant les protagonistes des conflits de frontières ou des problèmes d'identité, permettrait d'instaurer des façons de travailler ensemble (pratique partagée) dans le paradigme herméneutique, avec des objectifs (à définir) et un objet commun (médiateur là aussi) qui préserverait de l'involution spéculative : les textes, l'intertexte, les genres, l'étude (assistée notamment) de corpus. Cela implique une connaissance mutuelle des outils des différentes disciplines, ce qui entraîne qu'on les exhibe, qu'on puisse les évaluer mutuellement -en reconduisant le principe du comparatisme du niveau de l'objet étudié à celui des pratiques analytiques et interprétatives- , qu'on les mette en commun peut-être... 333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333 Textes electroniques Textes electroniques Textes electroniques Textes 333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333 {FR, 15/12/2003} SITE : "E-PHILOLOGY" ONLINE 50 PAGINE DI RISORSE PER LA FILOLOGIA DESCRITTE E COMMENTATE "E-PHILOLOGY" e' una sezione speciale del sito Varianti Digitali (www.selc.ed.ac.uk/italian/digitalvariants/). Si tratta di oltre 100 schede (51 pagine nella versione a stampa) su prodotti e strumenti online e offline per lo studio, l'edizione e l'analisi del testo in ambiente elettronico. 333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333 {FR, 15/12/2003} SITES L'Association for Linguistic Typology (contact : Johan van der Auwera auwera@chello.be) propose la liste de sites suivants. http://linguistic-discovery.dartmouth.edu/WebObjects/Linguistics.woa http://ling.uni-konstanz.de/pages/proj/sprachbau.htm http://ling.uni-konstanz.de:591/universals/introrara.html http://www.lingolym.org/ http://lings.ln.man.ac.uk/Info/staff/WAC/Papers/TypProbs.pdf http://www.eva.mpg.de/lingua/wals/ http://linguistics.buffalo.edu/people/faculty/dryer/dryer/atlas http://bamse.ling.su.se/~ljuba/maps.html http://www.uni-leipzig.de/~autotyp/ http://www-ot.stanford.edu/ot/ http://linguistics.buffalo.edu/people/faculty/dryer/dryer/database http://www.ling.ohio-state.edu/~ehume/metathesis/ http://136.159.142.10:591/INDEX.HTM http://www.smg.surrey.ac.uk/ http://www.let.leidenuniv.nl/ulcl/pil/stresstyp/stresstyp.html http://hctv.humnet.ucla.edu/departments/linguistics/VowelsandConsonants/ vowels/contents.html http://www-uilots.let.uu.nl/td/ http://www.typologie.cnrs.fr/pages/01a_missions.htm http://www.let.leidenuniv.nl/spls/ http://www.terralingua.org/ http://www.rosettaproject.org/live http://www.lmp.ucla.edu/lmd/cals.htm http://www.zompist.com/numbers.shtml http://www.language-archives.org/ 333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333 {FR, 15/12/2003} BIBLIOGRAPHIE * Bibliographie linguistique de l'année... http://www.kb.nl/kb/blonline/ Une bonne nouvelle ! vous connaissez certainement la bibliographie annuelle de linguistique, éditée chez Kluwer par M. Janse et al. Bibliographie Linguistique / Linguistic Bibliography is the annual bibliography of linguistics published by the Permanent International Committee of Linguists under the auspices of the International Council of Philosophy and Humanistic Studies of UNESCO. With a tradition of more than fifty years (the first two volumes, covering the years 1939-1947, were published in 1949-1950), Bibliographie Linguistique is by far the most comprehensive bibliography in the field. It covers all branches of linguistics and related disciplines, both theoretical and descriptive, from all geographical areas, including less known and extinct languages, with particular attention to the many endangered languages of the world. Up-to-date information is guaranteed by the collaboration of some fifty contributing specialists from all over the world. With over 23,000 titles arranged according to a detailed state-of-the-art classification, Bibliographie Linguistique remains the standard reference book for every student of language and linguistics. An important innovation in this fifty-second edition [1999, publication : 2003] is the revised and much expanded classification of the languages of South America. Vous pouvez maintenant la consulter en ligne sans abonnement, et les diacritiques sont respectés. La publication papier, très complète, présentait le défaut de paraître très en retard (la bibliographie de l'année 1999 est actuellement disponible sur papier), la mise à jour sur Web se fait plus rapidement, vous pouvez trouver déjà des références de 2003. * Catalogue des fonds culturels numérisés Le catalogue décrit les fonds (textuels, iconographiques, sonores, audiovisuels...) numérisés ou en cours de numérisation, conservés dans les bibliothèques, services d'archives, musées, services patrimoniaux et autres institutions culturelles en France. Il permet d'identifier et localiser ces fonds et, le cas échéant, de les consulter en ligne. Partagé par les directions et services du Ministère de la culture et de la communication, le catalogue est un projet du Comité documentation informatisée et multimédia du Conseil ministériel de la recherche. Il est publié par la mission de la recherche et de la technologie. http://www.culture.gouv.fr/culture/mrt/numerisation/fr/f_02.htm 333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333 {FR, 15/12/2003} NOUVELLES DE TEXTO! 1. Rubrique "Corpus et trucs" Une nouvelle section, "Corpus et trucs", vient de s'ouvrir sur le site Texto! (www.revue-texto.net). Elle propose une recension de corpus (rubrique "Signalements de corpus") et présente des outils de linguistique de corpus. On y trouve aussi des fiches d'introduction aux standards de la famille XML, un glossaire et une introduction à la TEI. Une "Petite fabrique de corpus" note les étapes de la fabrication d'un corpus XML. Enfin, les rubriques "Fiches cuisines" et "Equipement de survie" présentent quelques trucs pour utiliser Word ou les expressions régulières, apprendre XSLT ou mettre en oeuvre un parseur XML. N'hésitez pas à faire part de vos remarques, suggestions et propositions. Responsable : Sylvain Loiseau (sloiseau@u-paris10.fr) 2. Parutions récentes sur le site Texto! (www.revue-texto.net) : Gadet, Françoise (2003) Derrière les problèmes méthodologiques du recueil des données Les problèmes de constitution d'un corpus diffèrent selon les objectifs assignés au travail : l'accès aux données n'est pas dissociable des orientations non seulement épistémologiques mais éthiques qui les sous-tendent... Malrieu, Denise (2002) Stylistique et Statistique textuelle Partant de la démarche adoptée par C. Muller pour construire des indices stylistiques à partir de fréquences d'index, D. Malrieu discute les problèmes méthodologiques liés à la conception de ces indices : nature des corpus ; nature des variables ; problème de l'ambiguïté sémantique des grammèmes selon les genres et les séquences textuelles, et en particulier le statut dialogique des pronoms de personnes. Prosorov, Oleg (2003) Herméneutique formelle et principe de Frege généralisé (inédit) L'auteur propose une généralisation du principe de compositionnalité de significations de G. Frege en étendant sa portée des phrases aux textes dans l'objectif d'établir une théorie de la compréhension -l'herméneutique formelle- basée sur des structures mathématiques sous-jacentes qui se manifestent dans le processus de compréhension d'un discours ou d'un texte. François Rastier (2003) Society and Post-Humanity : Questions to the Sciences of Culture Over the centuries, the world of human things (Aristotle's pragmata) changed into a world of reified things, now become mere objects... François Rastier (1999) De la signification au sens. Pour une sémiotique sans ontologie (texte inédit en français) La distinction entre signification et sens permet de mettre en relief deux sortes de problématiques sémantiques : la première -gagée sur le signe ; la seconde -sur les textes oraux et écrits. Comme elles donnent lieu à des conceptions fort différentes de l'interprétation il convient de placer la problématique de la signification sous la rection de celle du sens, conformément au principe que le global détermine le local. Cela conduit à réexaminer l'engagement ontologique non-critique des sciences du langage. Thouard, Denis (1995) Stylistique herméneutique : J. G. Hamman J. G. Hamann marque une césure décisive pour la signification que prend le concept de style. On peut le considérer à juste titre comme un représentant exemplaire de la résistance à la rhétorique : le style n'est plus chez Hamann un moyen d'expression ou une ressource rhétorique, mais fait un avec la pensée qui s'exprime en lui, indissociable de son auteur. 3. Archives de la liste Sémantique des textes Les abonnés du bulletin Sémantique des textes peuvent maintenant en retrouver les archives complètes, depuis 1995, dans la rubrique Archives et secrets. 4. Fréquentation La fréquentation du site Texto! connaît un essor soutenu. D'octobre 2002 à octobre 2003, on est passé de 320 à 360 visites par jour en moyenne, avec des pointes à 450 ; de 1700 à 2400 pages lues, en moyenne journalière ; et surtout de 24 à 64 mégas de téléchargements journaliers. On comptait 96 000 visites de janvier à octobre 2003 (contre 70 000 pour toute l'année 2002). Novembre 2003 : 490 visites journalières en moyenne, soit 14. 700 sur le mois. Ces chiffres semblent encourageants pour un site somme toute spécialisé. 444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444 Publications Publications Publications Publications Publications 444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444 {Willemart, 19/10/2003} {FR, 15/12/2003} VIENT DE PARAÎTRE - Philippe Willemart, L'éducation sentimentale chez Proust, Paris : l'Harmattan. - Massimo Leone, Religious Conversion and Identity : the Semiotic Analysis of Texts, New York et Londres : Routledge, 2003. 444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444 {FR, 15/12/2003} VIENT DE PARAÎTRE LA BLONDEUR, THÈME PROUSTIEN Thierry Mézaille L'HARMATTAN coll. Sémantiques Cet ouvrage s'adresse à tous ceux qu'intéresse l'analyse de contenu de textes littéraires. D'une part il illustre la théorie de la sémantique interprétative sur le vaste corpus de la "Recherche". D'autre part, il remonte jusqu'aux brouillons pour y analyser son objet in statu nascendi. Cette union de la thématique et de la génétique renouvelle la rencontre entre linguistique et littérature. Les concepts proposés (isosémie, sème, sémème, etc.) restituent aux figures de style les plus récurrentes leur portée organisatrice, permettant de mesurer l'importance que Proust attachait à la blondeur et aux valeurs symboliques qu'il y a associées. ISBN : 2-7475-5206-3 ; 250 pages ; 20,8 euros (136 FRF) Avant-propos (François Rastier) Qui n'a sursauté en voyant au cinéma la brune Fanny Ardant venir incarner la Duchesse de Guermantes ? Toute la Recherche est nimbée d'une blondeur qui colore l'enfance, la gourmandise, la naissance de l'amour, la noblesse idéalisée. Plus encore que célébrer la Duchesse, ce livre entend renouer le débat entre linguistique et littérature, jadis illustré par un structuralisme triomphant. Tant les sciences du langage que les études littéraires ont bien changé depuis. En linguistique, le formalisme et le logicisme ont décliné, et l'on cesse d'hypostasier les théories et les méthodes, toujours moins intéressantes que leur objet. D'autre part, avec le déclin des linguistiques universelles, ce ne sont plus les structures du langage mais celles des langues, les dynamiques des discours et des genres, voire des styles, qui retiennent l'attention. Pour leur part, les théories de la littérature ont diversifié leurs sources, et ne privilégient plus une idéale littérarité. L'avant- gardisme esthétique accuse quelque désuétude, et sort des mémoires pour entrer dans l'histoire. Les renouveaux de la rhétorique et de l'herméneutique matérielle, voire de la philologie numérique, témoignent que la littérature est maintenant acceptée comme un art du langage. Un stylisticien illustre déplorait naguère qu'on "en reste au niveau du verbal" ; mais rien n'est plus profond que les textes. Thierry Mézaille sait joindre la rigueur théorique au respect du corpus. La qualité de ses recherches est appréciée dans des milieux aussi divers que ceux de la sémantique, des études proustiennes et de la génétique littéraire. Ces trois domaines sont synthétisés dans ce livre conduit avec décision. Pour décrire dans le détail un thème proustien, l'auteur a utilisé l'analyse en sèmes : tant la sémantique que l'analyse littéraire tirent profit de cette rencontre. Il ne s'est pas contenté d'appliquer un modèle préexistant, mais formule des propositions personnelles, sur l'articulation entre analyse sémique et modèles casuels par exemple. Au-delà, il sait requérir et hiérarchiser des connaissances issues de la philosophie et de l'anthropologie, mais aussi de l'histoire des religions, pour éclairer le fond topique sur lequel se détache la thématique proustienne. La totalité de l'oeuvre est prise en considération, jusqu'aux avant-textes, et le passage du synchronique au diachronique est souvent éclairant, quand Thierry Mézaille articule dans les mêmes mouvements argumentatifs les différents moments d'une approche panchronique. Cet ouvrage marque un tournant dans l'évolution de la thématique française. Sans doute sous l'influence de la phénoménologie existentielle, la thématique bachelardienne puis richardienne s'est illustrée dans la description des qualités sensibles. Mais le lien avec la sémantique et plus généralement la nature langagière des oeuvres restait fort ténu. Thierry Mézaille montre que la phénoménologie des qualités peut être formulée dans les termes de la sémantique. Le monde sensible relève alors non de la perception postulée de l'auteur, mais de la perception sémantique du lecteur, ou du moins des contraintes que le texte exerce sur ses images mentales. Ainsi, malgré Fanny Ardant, la blondeur nimbera à jamais la Recherche. 444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444 {FR, 15/12/2003} VIENT DE PARAÎTRE Jean-Michel Salanskis Herméneutique et cognition (quatrième de couverture) Le livre Les sciences cognitives ont pris une place importante dans le paysage intellectuel, depuis une vingtaine d'années. Regardées avec effroi par beaucoup comme réductrices et déshumanisantes, elle reprennent d'un autre côté le grand programme de recherche qui fut au dix-neuvième et au début du vingtième siècle celui des sciences de l'esprit, et pour lequel les doctrines hautement "spiritualistes" de l'herméneutique ont joué un rôle essentiel. Ce livre propose une lecture des recherches cognitives contemporaines avec les lunettes de l'herméneutique. Très largement didactique, il inclut des exposés synthétiques à la fois des contenus de l'herméneutique philosophique et de plusieurs théories cognitives. Mais il offre, en même temps, une vision inorthodoxe et critique de ce dont il parle, puisque, par exemple, il utilise la pensée de Michel Foucault pour analyser le traitement de la notion de représentation, ou puisqu'il fait droit, du côté cognitif, aux orientations récentes et anti- logicistes du morpho-dynamicisme et de la vie artificielle. Tel quel, il est susceptible d'intéresser tous ceux qui ont de la curiosité pour les domaines qui viennent d'être évoqués, et qui aiment la manière dont la philosophie dérange les situations intellectuelles en ajoutant son grain de sel. L'auteur J.-M. Salanskis est professeur de Philosophie des sciences, Logique et Épistémologie à Paris X Nanterre, après avoir occupé une position similaire à l'Université de Lille III. Ses ouvrages et articles précédents ont porté sur la philosophie des mathématiques, sur la phénoménologie, sur la tradition juive, sur des thèmes généraux comme le sens ou l'action, ainsi que sur le débat entre façons de faire de la philosophie qui oppose philosophie analytique, philosophie continentale et philosophie française des années 60-70. Commande Pour la commande éditeur, voici le lien vers le site des PUS : http://www.septentrion.com/auteurs/802-3.html 444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444 {FR, 15/12/2003} PRESENTATION DE THESE L'écriture de J.M.G. Le Clézio, une approche lexicométrique. Thèse de doctorat en Langue et Littérature françaises (nouveau régime) Présentée et soutenue le 29 novembre 2002 par Margareta Kastberg Sjöblom Membres du jury : Étienne Brunet, Professeur émérite, Université de Nice, Dominique Labbé, Maître de conférences, Docteur d'état, Université de Grenoble, Sylvie Mellet, Directeur de recherches, CNRS, Nice, François Rastier, Directeur de recherches, CNRS, Paris. Résumé : Ce travail a pour objet l'étude de l'écriture de J.M.G. Le Clézio, en utilisant notamment les méthodes de la linguistique quantitative. Il s'inscrit dans le projet plus vaste d'une étude du vocabulaire français de la littérature contemporaine ; mais il va au-delà puisqu'il s'intéresse aussi aux catégories grammaticales. Le corpus constitué, contenant 2,2 millions d'occurrences c'est-à-dire la quasi-totalité de l'oeuvre de Le Clézio, a été soumis à un traitement hypertextuel et à de multiples calculs statistiques. Notre recherche a également un objectif méthodologique : comparer et exploiter plusieurs méthodes d'analyse, différents traitements statistiques et par là-même différents logiciels lexicométriques, notamment le logiciel Hyperbase et le logiciel Lexicométrie. La structure du vocabulaire est caractérisée par l'étude des fréquences, de la richesse lexicale, de la diversité du vocabulaire ainsi que de l'accroissement lexical. L'analyse de la longueur des mots, de la longueur des phrases et l'examen de la distribution quantitative des mots à l'intérieur des segments, permettent des conclusions sur le rythme du récit. Les parties du discours et la syntaxe sont étudiées à travers une analyse "grammatico-métrique" qu'a rendue possible la lemmatisation du corpus, donnant accès aux structures syntaxiques. L'analyse de la distribution des catégories grammaticales ouvre la voie à l'étude de certains aspects morphologiques et syntaxiques, révélateurs de l'écriture leclézienne. L'étude du contenu de l'oeuvre passe par la distance lexicale entre les différents livres du corpus ainsi que par les spécificités lexicales, dans une perspective exogène aussi bien qu'endogène. Nous explorons aussi les thématiques, ou isotopies, récurrentes dans l'oeuvre, certaines plus en détail. L'intertextualité et plus précisément la technique des récits intercalés sont étudiées avec une approche technique. En exploitant les méthodes lexicométriques nous effectuons également une étude comparative. Cette dernière étape de la recherche conduit à rapprocher l'oeuvre de Le Clézio de celle d'un de ses contemporains, Julien Gracq, et à la comparer à d'autres oeuvres qui ont inspiré en partie son écriture, parmi lesquelles des romans d'aventures tels L'île au trésor et Robinson Crusoé et l'oeuvre de Joseph Conrad. 444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444 {Brugidou, 25/11/2003} RESUME DE COMMUNICATION séminaire ARCATI-IRESCO, 20/11/2003 Méthode et stratégie d'analyse des questions ouvertes du Panel Electoral Français Par Mathieu Brugidou (CIDSP-EDF R&D, Nadine Mandran (CIDSP), Michel Moine (CIDSP-Labsad), Annie-claude Salomon (CIDSP) Nous nous proposons dans cette intervention de décrire un dispositif d'enquête électoral qui comporte, c'est une de ces originalités, de nombreuses questions ouvertes, puis de détailler les stratégies d'analyses retenues (en justifiant le choix d'une analyse des données textuelles pour certaines questions) et enfin, à partir de quelques exemples de traitement, de montrer les avancées méthodologiques -et leurs limites- des approches mêlant des dimensions quantitative et qualitative. Nous décrivons dans les lignes qui suivent quelques-uns de nos résultats. Lors de la séquence électorale du printemps 2002, un dispositif d'enquête élaboré par le CEVIPOF, le CIDSP et Le CECOP a permis de mesurer les opinions et les comportements politiques des français. Cette étude a été menée en trois temps : une première vague pré- présidentielle, une seconde post-présidentielle et une troisième post-législative. Lors de la première et de la deuxième vague près de 4 000 individus ont été interviewés et 2 000 pour la troisième vague. A chacune des vagues, différentes questions ouvertes ont été administrées (cf. tableau en annexe). En pré-présidentielle, elles portaient notamment sur les raisons de la participation ou non au vote et sur les raisons du choix du candidat. En post-présidentielle, les questions ouvertes abordaient les problèmes d'environnement d'une part et d'autre part les raisons du vote J.Chirac, du vote J.M. Le Pen et de l'abstention. En dernière vague, ce sont les raisons de l'abstention, de la défaite de la gauche ou de la victoire de la droite qui ont été recueillies. Dans cette première partie, on se contentera d'indiquer -à titre de programme de travail-les différents problèmes posés par ce type de dispositif qui s'avèrent plus ou moins bien traités actuellement : élaboration d'une typologie de questions ouvertes (ouverte pré-codée, poste autre, ouverte « projective », ouverte « argumentative » etc.), place de la question ouverte dans le questionnaire (effet d'ordre, information et « cadrage » induit par les questions préalables), interactions enquêteur/enquêté (consigne terrain, type de relance, conditions de saisie etc.) ? Les réponses à une partie de ces questions ont été intégralement retranscrites et ont été analysées par le logiciel d'analyse textuelle Alceste. Le choix de ces questions ainsi que l'approche en terme d'analyse des données textuelles seront explicités dans un deuxième temps de l'intervention. Les stratégies d'analyse seront commentés à deux niveaux : - au niveau linguistique, en montrant en quoi, la méthode -au delà de l'analyse thématique- permet de faire apparaître des discours, - au niveau de la sociologie politique, en explicitant certaines des hypothèses guidant les stratégies d'analyse. Ainsi, dans certain cas, nous avons procédé à des analyses globales, sans distinguer la proximité partisane, c'est le cas de la question sur les principaux problèmes environnementaux qui ne sont pas principalement structurés par l'offre politique. Mais il en va différemment des questions traitant des raisons du vote et de la participation. Afin de pouvoir faire des analyses de discours plus fines, nous avons constitué des sous-corpus en fonction de la proximité partisane des enquêtés. Cette démarche nous a permis de distinguer des raisons idéologiques fortement ancrées à des idéologies moins construites. La classification du vocabulaire a aussi permis de repérer des stratégies de vote au travers des discours des interviewés. Cette partie de l'analyse mêle une approche quantitative -essentiellement descriptive pour identifier les noyaux thématiques- et une approche qualitative interprétative pour analyser les discours. Il est toutefois possible de revenir à une approche plus explicative. Une des stratégies consiste à croiser les classes produites par Alceste avec les questions fermées. Cette méthode nous permet d'enrichir le traitement quantitatif des données. Elle pose toutefois une série de questions épineuses tant du point de vue technique (en la comparant avec la création de variables par champ lexical, test statistique etc.) qu'épistémologique que nous aborderons dans une troisième partie. Elle met en effet sur un même plan des approches en terme de structures -variables sociologiques « lourdes » et attitudes- et des discours. Elle traite au même niveau ce qui relèverait de la détermination (point de vue explicatif, rapport de causalité) et ce qui relèverait d'un niveau plus réflexif de justification (point de vue compréhensif, rapport de signification). contact : mathieu.brugidou@edf.fr 555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555 Dialogue Dialogue Dialogue Dialogue Dialogue Dialogue Dialogue Dialogue 555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555 {FR, 15/12/2003} REDUCTIONS VERTUEUSES ET SCIENCES DE LA CULTURE Dialogue entre Maurice Toussaint et François Rastier MT - Je prends très au sérieux ce combat "sciences de la culture vs sciences cognitives (réductrices)". Et j'écoute avec une extrême attention ceux qui vous emboîtent le pas. Mais je ne me reconnais pas dans le tableau que vous faites des réductionnistes ; en partie peut-être parce que ce combat sur un front épistémologique est durci par le fait qu'il s'agit aussi de défendre un territoire et des financements ; en partie aussi parce que vous visez essentiellement, voire uniquement, un courant universaliste auquel moi aussi je m'oppose fermement. FR - Combat est un grand mot. Je plaidais en 91 pour la culturalisation des sciences cognitives. Il y a tout un courant de cognition située que me convient tout à fait ; mais la naturalisation (du sens) ne me paraît pas une réduction positive. C'est une condition même pour le monde qu'on nous prépare : technologie + barbarie. Il faut pour cela se débarrasser de toute la dimension critique de la connaissance. L'idée de la sociobiologie (cf. E.0.Wilson, Consilience : Unity of Knowledge, 1998) maintenant alliée au cognitivisme (Pinker et coll.) est d'expliquer les cultures par la nature humaine, évidemment universelle. Le réductionnisme néo-darwinien met de fait en cause la légitimité même des sciences sociales -au nom d'une lutte contre le déterminisme, dont Matt Ridley, fort populaire aujourd'hui, se fait l'avocat : "Peu importe que les sciences sociales aient inventé une sorte de déterminisme autrement plus inquiétante que le conditionnement génétique : déterminisme parental de Freud, socio-économique de Marx, politique de Lénine, ou encore celui de la pression culturelle des pairs de Franz Boas et Margaret Mead, du réflexe conditionné de John Watson et B.F. Skinner, voire déterminisme linguistique de Edward Sapir et Benjamin Whorf. Cela fait près d'un siècle que les sociologues, par une imposture sans équivalent dans l'histoire, s'arrangent pour faire accroire aux intellectuels de tous horizons que la causalité biologique est inexorable, quand la causalité environnementale préserverait le libre arbitre ; que les animaux ont des instincts et non les êtres humains" (Génome, Paris, UGE, 2003, p. 160). Cette imposture gigantesque aurait été démasquée : quand les résultats de la théorie freudienne se sont révélés inférieurs au effets du lithium et du Prozac ; à la chute du Mur de Berlin [en effet, Ridley considère Lénine apparemment comme un théoricien majeur des sciences humaines, ce qui en dit long sur l'orientation politique de son entreprise de démystification] ; par les critiques de Derek Freeman sur Margaret Mead ; par la publication de 'Syntactic Structures' de Chomsky" (ibid. pp. 160-161). Le courant néo-darwinien, extrêmement en vogue dans le monde anglo- saxon, inspirait le darwinisme social de Thatcher, puis, comme l'a souligné récemment George Soros, les conseillers de G. W. Bush. On mondialise au nom de la nature humaine. MT : Je regimbe au moins depuis votre percutant "Saussure, la pensée indienne et la critique de l'ontologie", RSP 11, 2002, et votre exposé au SFS de J. Lassègue et Y.-M.Visetti. Mais, comme souvent, je me suis tu. L'autre jour (21/10/03), à la MSH ("Actualité de Saussure"), un coup de marteau de plus a dû faire que le clou a touché l'os. N'y tenant plus, dix jours plus tard je vous écrivais. Oui, il faut être extrêmement vigilant. Faire résistance, à l'idéologie de la science ; et à la contre-idéologie qu'elle sécrète. Une question en effet cruciale : la "naturalisation du sens" tend-elle à supprimer la dimension critique de la connaissance ? Je ne la perds pas de vue et dirai pourquoi je réponds négativement. Quant au neurolinguistique vers lequel je tends -ce n'est pas un paradoxe- il n'a rien à voir avec la nature humaine. FR : L'idéologie de la science, c'est le scientisme (qui par bonheur n'est pas dominant chez les savants, mais fréquents chez les politiques) : le nazisme et le stalinisme ont agi au nom de la science. La science ne peut légiférer dans des domaines qui ne sont pas les siens. MT : Il y a réductionnisme et réductionnisme. Rechercher les "soubassements" neurobiologiques du langage et des langues me semble une démarche réductionniste légitime. FR : La réduction au sens de recherche de corrélats (éidétiques) ou substrats (neuronaux) est légitime, mais alors ce n'est pas une explication causale. Pouquoi accepter que le problème de la culture de la culture se résume alors de fait à l'étude des "bases neuronales du partage des connaissances dans le groupe social" (Changeux, 2002, p. 34) ? C'est toute la socialité qui disparaît ainsi. MT : Que ce ne soit pas une "explication causale" est ce que je comprends mieux à vous suivre. Il y a cependant un 'mais' qu'il me faudra pouvoir expliciter, même si je conçois que la linguistique cognitive (réductionniste mais non cognitiviste) a des chances de progresser à proportion des progrès des sciences de la culture et des textes en particulier, et des modélisations qui devraient s'ensuivre. Je suis en particulier attentif à la "philologie numérique" que vous construisez. Toutefois ce "réductionnisme", que j'ai appelé de mes voeux, pensant faire un pas de plus que G. Guillaume, n'est dangereux pour la culture et pour les sciences de la culture que s'il réduit à rien la culture et les sciences spécifiques qu'elle requiert ; n'est dangereux et fallacieux que si on ne veut pas comprendre que le sens vient de la 'Parole' et des pratiques culturelles, ou mieux qu'il est pris dans la circularité 'parole-langue-parole', laquelle n'entraînerait pas, à mon sens, le cercle vicieux qu'y voit A. Utaker. Une vigilance lexicale aussi s'impose. J'ai tort de faire mien le terme "réductionnisme". Cette revendication ne peut avoir la fortune qui fut celle du mot "impressionnisme". Ce n'est pas à vous qu'il faut rappeler que réduire, en cuisine, rehausse le goût ; et d'autre part, vous auriez tôt fait de me dire que je me trompe de genre. Je m'y prendrai donc autrement. Quant à la question capitale et délicate des régimes de causalité, je ne l'effleurerai qu'en dernier lieu. Je dirais plutôt -enfonçant des portes ouvertes (mais qui sont en train de se refermer)- que dans le discours des sciences du langage, 1) il n'y a pas réductionnisme, 2) il n'y a pas réductionnisme, 3) il n'y a pas réductionnisme ; etc. 1) Il est légitime que le neurobiologiste, dans le domaine qui est le sien, se construise un objet qui le conduit à identifier et comprendre les divers processus cérébraux mis en branle lors de tel acte de langage, dans telle langue donnée ; actes de saisies ou actes de constitution du sens ? 2) 'Réduction' ne se légitime que dit de l'extérieur, que venant du champ qui fut appelé ou s'appelle encore "Philosophie et Lettres". Et bien que l'affrontement se fasse en ce moment sous les termes de l'opposition nature vs culture, il maintient les dichotomies qu'il estompe : 'Naturwissenschaften' vs 'Geisteswissenschaften', 'res extensa' vs 'res cogitans'. Dans l'option moniste (évidemment matérialiste), le mot "réductionnisme" est inapproprié. Si on me rétorquait que non, et que c'est le monisme qui constitue justement le réductionnisme, alors j'aurais souligné ce que je tiens à souligner. 3) Il n'y a pas réduction parce que ces dits "réductionnistes" ne font que se placer à l'autre bout de la chaîne. Qu'ils connaissent peu ce qui a été fait à l'autre pôle du phénomène, nous est en partie imputable. Mais ils ne l'ignorent pas. J.-P. Changeux lui-même, dans son cours de "neurosémantique", mentionne et cite Cassirer, ce que font peu de linguistes. "La communication intentionnelle entre individus appartenant à un groupe social génère un langage commun, parlé et écrit, et un système de représentations et de normes religieuses et morales" dit-il pour présenter ses conférences de décembre à la BnF. Il ne nous fait pas sortir le langage d'un générateur neuronique non ouvert sur l'extérieur. Il sait qu'il travaille sur de l'épigénétique, sur des stabilisations synaptiques acquises au cours d'une progressive activité de langage. En termes linguistiques, il ne pose pas une dichotomie Langue/Parole à sens unique (L>P). 4) On comprend que des raisons historiques aient fait que le mot "matérialiste" est devenu obscène et qu'on pense devoir parler de "naturalisation de la phénoménologie". Malgré le caractère oxymorique de l'expression, c'est là, selon moi, une démarche légitime. Mais le mot "naturalisation" y est aussi mal venu que le mot "réduction". Et je parle pour ma gouverne puisque j'ai écrit des formules -que je ne renie pas- presque aussi provocantes que : "les sciences humaines seront des sciences naturelles ou ne seront pas" (Petitot, 1992). Il y a une ambiguïté sémantique dommageable en ceci que le cerveau -le cortex- est l'organe le plus social, le plus culturel qui soit. (Je ne dis pas que la langue est un organe.) Pour qui cherche à y dégager les constructions (matérielles) cérébrales répondant à la production de la culture matérielle (monuments textuels ou autres) l'opposition nature vs culture y est sans pertinence. Or, parmi ceux qui parlent de "naturalisation" de l'esprit ou du sens, il en est qui pourront croire et écrire que c'est se détourner du social et de la culture que de regarder le langage avec des yeux de biologiste et que cela constitue donc un danger et un scandale. FR : Admettre le monisme n'entraîne pas que les régimes d'objectivité soient partout identiques. Le réductionnisme naturalisant part de l'opposition fausse nature / culture transformé en antinomie pour imposer une conception physicaliste du sens, au sens d'ailleurs d'une physique newtonienne, alors même que les physiciens ne sont plus physicalistes depuis longtemps. Mon thème est plus général : aucun niveau d'organisation, ni degré de complexité n'explique les autres et ne délégitime les recherches aux niveaux et degrés voisins ou lointains. MT :... Ni ne délégitime... ce serait une forme de totalitarisme. Quant à la dichotomie nature / culture, je dirais plutôt, au risque de me répéter, que c'est en la logeant là où elle n'a pas lieu d'être que prennent forme les accusations qui ont nom "réductionnisme, physicalisme". FR : Il y eut dans les Lumières un éliminationnisme qui s'est confondu dans le scientisme moderne. Il s'agissait de récuser les explications théologiques du monde, et c'est aussi de là que sont issues les sciences sociales. Revenons à l'illuminisme, comme disent les italiens, qui appellent ainsi les Lumières, non pour éblouir, mais pour éclairer. MT : La formule est belle, mais j'aimerais une n-ième définition de "scientisme" et d'"éliminationnisme" ; et ne pas me prononcer sur l'argument historiographique lui-même. Mais, je ne puis esquiver ni la question de la causalité, ni celle, gravissime, d'une "naturalisation" permettant de se "débarrasser de la dimension critique de la connaissance". Pour moi, la question de la causalité s'est posée dans le contexte suivant. Des raisons éditoriales et autres que l'on sait, ont fait qu'il y a eu d'abord un Saussure avant tout linguiste de la Langue, puis un Saussure de la Parole. Dans les années 70, les linguistiques de la Parole, effectuant un retournement, mettaient en question les linguistiques de la Langue. Toutefois, le fait de n'avoir jamais reconnu la dichotomie Langue / Parole m'a rendu insensible à ce renversement, lequel se produisit également à l'intérieur de la linguistique guillaumienne dont je suis issu, Robert Lafont ayant développé au tournant des années 60-70 une linguistique de la parole constructive -la praxématique-, tout en maintenant un schématisme guillaumien "remis sur ses pieds". Donc le "Un langage n'existe que par son emploi" d'Utaker l'autre jour [exposé à la journée d'études Actualité de Saussure, NDLR] ne m'apparaît pas bouleversant. FR : C'est un thème courant chez Humboldt et qui reste un des fondements du saussurisme. La mise en scène de l'antinomie langue / parole dans les années 70 reposait sur une incompréhension, sinon sur un montage. Il s'agissait de dépasser le structuralisme désormais honni : et donc on a fait de Saussure théoricien de la langue "en elle-même et pour elle-même", ce qui est faux. Dès 1923, Jakubinsky félicitait Saussure d'avoir projeté une linguistique de la parole (que l'on trouve aussi dans le courant saussurien chez des auteurs aussi différents que Bally, Hjelmslev, ou Coseriu). Les derniers cours, tels qu'ils apparaissent dans les manuscrits récemment publiés sont sont équivoque (voir "De l'essence double du langage", dans les "Ecrits de linguistique générale"). MT : En revanche, que vous définissiez la linguistique textuelle qui est la vôtre comme "horizontale" par opposition à une linguistique "verticale" qui aurait conservé "quelque chose de dévotionnel" m'ébranle. FR : Je veux dire que renvoyer l'énoncé à un sujet de l'énonciation (non autrement spécifié selon les discours et les genres) conduit a reconstituer un sujet non seulement transcendantal, mais somme toute transcendant aux langues. C'est introduire une autre scène (cognitive, phénoménologique, etc., en tout cas non spécifique aux langues particulières) censée rendre compte de ce qui se passe ici-bas dans les textes. C'est ainsi par exemple que l'Analyse du discours à la française a transcendé les textes par LE discours. Or nous n'avons pas besoin de plus de subjectivation, mais de plus d'objectivation. C'est pourquoi je proposais un modèle "plat" de l'énonciation. À l'inverse de l'involution augustinienne du guillaumisme, vous avez situé cette autre scène dans une neurolinguistique, ce qui a fait de vous l'Antéchrist des guillaumiens. MT : Ce mot continue de m'amuser qui a sa part de vérité. Mais il est aussi en porte-à-faux. Il n'y a pas chez moi de sujet transcendantal et partant d'autre scène. Mathieu Valette a été sensible à ce trait dans son livre à paraître chez Honoré Champion. Mais je poursuis. Presque dans le même temps, à cet ébranlement s'en ajoute un second, venant de René Lavie qui dans sa thèse "Le locuteur analogique" (re)met la grammaire à sa place : la place seconde d'un effet de régularité. Il nous a invité l'autre jour, une dernière fois avant sa soutenance, à écouter comment il s'y était pris pour "remettre la linguistique sur ses pieds". Ça bouscule, quand on est parti d'une linguistique du mot et des catégories grammaticales. J'ai beau être un "linguiste analogique" qui pense d'une part que le signe n'est pas arbitraire et d'autre part que, par exemple, l'indicatif est au mode quasi-nominal ce que le couple nominatif / accusatif est au couple absolutif-ergatif, je vois bien que nous sommes des analogistes antipodiques ! Comment 'réduire' (hi !) l'inconfort où vous me mettez ? Car je reste attaché à l'idée guillaumienne selon laquelle des positions, des moments dans des opérations -que je dis "neurosémantiques"-, ainsi que la forme de ces opérations, déterminent les valeurs d'emploi. FR : Tout à fait d'accord. L'unité n'est qu'un moment d'un parcours, Saussure aurait dit un croisement de relations. Ce pourquoi nous avons besoin d'une énergétique de ces parcours, qui dépendent de pratiques différenciées et donc d'une praxéologie. Votre modèle sinusoïdal est, il me semble, une représentation de cette énergétique. C'est d'ailleurs à ce titre qu'il a été repris par Pottier (dans son étude Guillaume et le Tao). Mais il a le mérite (paradoxal, mais véritable à mes yeux) de n'être pas énonciatif. MT : Il y a là pour moi, une, deux, trois interrogations. 1) Une "énergétique", c'est ce que je postule ; "parcours", c'est un déplacement que je suis prêt à envisager. 2) Je passe. 3) C'est dans l'article tardif où je dis que la linguistique guillaumienne est "énonciative" que je définis l'énonciation paradoxalement contre le sujet énonciateur. Aussi, quand vous dites abruptement que mon modèle n'est pas énonciatif, j'acquiesce. Mais pas d'énonciation au sens de Culioli -ni de Joly- ça veut dire pas de transcendantal, pas de 'potestas' -Dieu de Leibniz- (Rastier, p. 223-226 in Actes... "Parcours énonciatifs et parcours interprétatifs"..., A. Ouattara, éd., Ophrys, 2003) ; quant à la 'potentia' -Dieu de Spinoza-, il faudrait développer, puis affirmer qu'elle n'entraîne pas une "verticalité" : quand on rejette la dichotomie L/D (parole), la puissance est dans l'acte. Soient deux écueils. A droite, la filiation théologique, à gauche, Hitler, Staline et d'autres. (Il ne me déplaît pas que Bush -contradictoirement- et Thatcher soient mis de ce côté.) Mais contrairement à ce qu'on voit aux tympans des églises, si je ne rejette pas deux assimilations, je suis deux fois du même mauvais côté ; tenue de combat ou gilet de salvation : se défaire de l'héritage "dévotionnel" en alléguant diverses discontinuités (amorçage ci-dessus), mais aussi faire front au "darwinisme social" et à toute "naturalisation" ; une neurolinguistique n'étant selon moi naturalisante qu'à deux conditions, 1) croire que l'épigénétique est du naturel, 2) adhérer à un aristotélisme christianisé universalisant ; universalisme facilité par un "déterminisme" linguistique : 'language'. Pour ce qui est de la détermination, aucun guillaumien, me semble-t-il, n'a mis sous le verbe "déterminer" un déterminisme laplacien. Car qui ne voit qu'il y a des idiolectes et que les langues évoluent infiniment plus vite que le système planétaire, qui lui-même n'est qu'un moment de stabilisation. Le modèle oscillatoire que je propose pourrait cependant correspondre à des systèmes dissipatifs qui, à chaque acte de langage, tendent à se stabiliser dans le même état. Alors seulement le sens prend forme, et les processus oscillatoires peuvent être considérés, en première approximation, comme des générateurs, même s'ils sont eux-mêmes le résultat d'autres opérations. Voilà pour le régime de causalité que j'entrevois. Cela ne nous empêche surtout pas de prendre le phénomène par les deux bouts. L'image quoique trop linéaire du percement d'un tunnel par deux équipes nous laisse espérer des convergences éclairantes. Quant au danger que vous pointez, réel dans certain réductionnisme, j'ai des raisons de penser qu'il ne peut être créé par ce que je pratique. En effet, il m'est apparu que les processus de construction du sens, auxquels j'ai fait allusion plus haut, avaient une forme chiasmatique. "Remettre les choses sur leurs pieds", "opérer une révolution copernicienne", "procéder à un renversement de la question", tels sont les termes par lesquels on saisit l'opération critique de la pensée -arts, sciences, systèmes philosophiques-, formant chiasme à l'échelle historique des textes et intertextes. Or je la trouve -ne l'ayant pas cherchée- à une autre échelle de temps et d'espace, informant les systèmes grammaticaux et les oscillations lexicales qui sont inversions d'orientation, inversions de couples d'inverses. Ne pensons pas au chiasme figé résultativement dans sa symétrie spéculaire, mais à l'opération même qui fait passer de AB à BA : la forme même de la contradiction est inscrite au coeur du langage. Ce ne peut être ma théorisation qui me fait partager votre crainte. FR : Le programme de naturalisation, chez des auteurs comme Sperber ou Pierre Jacob, s'appuie sur une ontologie classique, tel qu'il existe un mobilier ontologique du monde, inventaire des référents. Cette ontologie est fondée sur le principe de non-contradiction. En revanche, la problématique différentielle du saussurisme est fondée sur la contradiction, ce pourquoi elle rompt avec la tradition ontologique, et devient, à bon droit, oppositionnelle. Votre modèle sinusoïdal est une représentation fondamentale du jeu de la contradiction. MT : Il est peut-être inutile dans une réponse succincte de spécifier la matrice de ce retournement contradictoire tel que je l'interprète à l'autre "bout" du phénomène. G. Guillaume voyait dans son schème la traduction mentale du rapport homme / univers. (Il sous-estimait le rapport homme / homme.) Ça m'a toujours semblé trop abstraitement postulé. Je vois dans mon modèle oscillatoire la forme linguistique prise par le retournement épistémique "protoobjet-protosujet >< sujet/objet", soit une inscription de la cognition dans le corps et les affects, la construction du sujet et de l'objet passant par un conflit dont on peut repérer deux états polaires inversés ; soit une forme neurosémantique en chiasme (je ne parle pas ici des chiasmes neuroniques) qui résulterait des interactions épistémiques prises dans une histoire culturelle et qui par sa morphologie oscillatoire ne peut qu'être ouverte aux variations sociales, historiques, culturelles qu'elle accueille, pour ne pas dire "engramme". Revenant à "il y a réduction et réduction", je ne dirai rien de la déclaration faite à France Culture par François Lurçat : "le réductionnisme est une supercherie métaphysique" qui vise sans doute les "pseudo-explications" du macroscopique par le microscopique. (Je n'ai pas encore lu le livre qu'il présentait.) Il ne faudrait pas qu'on se dise que si un physicien juge si sévèrement le réductionnisme en physique, alors nous avons a fortiori les meilleures raisons de lui faire la chasse dans les sciences humaines. On voit que quelle que soit la validité du modèle neurosémantique qui me pousse à réagir, il n'implique pas une réduction aux composants élémentaires de la matière. Nous parlons d'autre chose et à un autre niveau. Tirer argument de la critique du physicien, serait aussi inapproprié qu'utiliser le théorème de Gödel pour affirmer qu'une science du cerveau faite par des cerveaux est impossible... FR : En quelque sorte, l'entreprise scientifique exige des réductions : dès lors qu'on entend délimiter un objet, ou plus exactement produire un domaine d'objectivité, on doit faire des réductions : bien entendu, récuser a priori les "données" subjectives, la doxa sociale, etc. Mais délimiter un objet, c'est aussi se priver de certains domaines d'appréhension et d'explication : par exemple, les échanges sociaux impliquant des échanges linguistiques ne sont pas par eux-mêmes l'objet de la linguistique, pas plus que l'étude des organes (?) cérébraux du langage. C'est la condition d'une interdisciplinarité saine avec la sociologie ou les neurosciences. Dan Sperber écrivait, sous le titre "Connaître l'acte de connaître" : "Il n'y a pas de pensée sans signification. Est-ce à dire que la signification relève elle aussi d'une explication darwinienne ? La signification peut-elle être "naturalisée" ? Voilà sans doute le Graal de la philosophie cognitive. Si l'on parvient un jour à expliquer la signification d'un discours ou le contenu d'une pensée sans les ramener à d'autres significations, à d'autres contenus, si, en d'autres termes, on peut sortir du "cercle herméneutique", alors, en effet, il y aura eu une révolution cognitive. Le fossé entre les sciences naturelles et les sciences humaines aura été comblé" (Le Monde, 21 octobre 1993). Il reste que les sciences naturelles ne peuvent, elles-non plus, sortir de ce cercle, et que le gain serait nul : les sciences naturelles ne sont pas le savoir absolu. La dimension herméneutique est propre à tous les objets culturels, toutes les oeuvres humaines, et les sciences de la nature n'échappent pas à ce régime commun (cf. naguère le recueil "Herméneutique : sciences, textes", de Salanskis et coll. Puf, 1997). Le "fossé" aurait été comblé, vous l'avez compris, par la disparition des sciences humaines au sein des sciences cognitives. C'était déjà le programme de Chomsky. Cela reste celui de Jackendoff, par exemple, qui définit en 2003 la linguistique comme une "neuroscience cognitive" (le CNRS lui a remis un bon gros chèque pour sa conférence). Comme on me l'a souvent dit cette année, dans les endroits les plus divers : "nous avons besoin d'une alternative à la pensée américaine". Mais elle se trouve, aux Etats-Unis même, dans la tradition de l'anthropologie culturelle depuis Boas, chez des auteurs comme Sahlins ou Geertz, mais aussi en en paléontologie chez des auteurs comme Stephen Jay Gould ou Rachel Caspari, en biologie chez Lewontin, en psychologie chez Bruner. C'est d'ailleurs le sens du recueil récent : "Une introduction aux sciences de la culture". La question n'oppose évidemment pas Vieille Europe et Nouveau Monde, mais deux conceptions du rôle de la science, et deux conceptions de la dualité nature / culture, que le réductionnisme voudrait transformer en antinomie. 666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666 Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels 666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666 {FR, 15/12/2003} COLLOQUE " RHETORIQUES DES DISCOURS POLITIQUES " XXVe COLLOQUE D'ALBI LANGAGES ET SIGNIFICATION Du 12 au 15 juillet 2004 organisé par le C.A.L.S. et le Centre Pluridisciplinaire de Sémiolinguistique Textuelle de l'Université de Toulouse-Le Mirail (pour les inscriptions et tout renseignement, s'adresser à Pierre et Béatrix Marillaud 1280 route de Cos, 82130 Lamothe-Capdeville beatrixmarillaud.cals@wanadoo.fr ) La thématique proposée pour ce XXVe Colloque d'Albi Langages et Signification ouvre un champ si large que nous avons cru nécessaire de limiter à quatre, "rhétoriques", "corpus", "média" et "genres", les axes sur lesquels devront se situer les propositions de communications. 666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666 {FR, 15/12/2003} International Conference on LANGUAGE, CULTURE AND MIND Integrating perspectives and methodologies in the study of language 17-20 July 2004 University of Portsmouth, England www.unifr.ch/gefi/GP2/Portsmouth/ THEME Human natural languages are biologically based, cognitively motivated, affectively rich, socially shared, grammatically organized symbolic systems. They provide the principal semiotic means for the complexity and diversity of human cultural life. As has long been recognized, no single discipline or methodology is sufficient to capture all the dimensions of this complex and multifaceted phenomenon, which lies at the heart of what it is to be human. The goal of this conference is to contribute to situating the study of language in a contemporary interdisciplinary dialogue. Many of the relevant disciplines have made highly significant theoretical, methodological and empirical advances during the last decade. We call for contributions from scholars and scientists in anthropology, biology, linguistics, philosophy, psychology, semiotics, cognitive and neurosciences, who wish both to impart their insights and findings, and learn from other disciplines. Preference will be given to submissions which emphasize interdisciplinarity, the interaction between culture, mind and language, and/or multi-methodological approaches in language sciences. TOPICS Topics include but are not limited to : · Biological and cultural co-evolution · Comparative study of communication systems · Cognitive and cultural schematization in language · Emergence of language in ontogeny and phylogeny · Language in multi-modal communication · Language and normativity · Language and thought, emotion and consciousness COMMITTEES Local Organizing Committee (Department of Psychology, University of Portsmouth, England) * Mike Fluck * Karl Nunkoosing * Vasu Reddy * Chris Sinha * Vera da Silva * Joerg Zinken International Organizing Committee * Carmen Guarddon Anelo, Departamento de Filologias Extranjeras y sus Lingisticas, Universidad Nacional de Educacion a Distancia, Spain * Raphael Berthele, Departement für Germanistik, Université de Fribourg, Switzerland * Maria Cristóbal, Department of English Philology I. Universidad Complutense de Madrid, Spain * Iraide Ibarretxe, Department of English Philology, University of Deusto / Department of Basque Philology, University of the Basque Country, Spain * Jordan Zlatev, Department of Linguistics Lund University / Department of Philosophy and Linguistics, Umeå University; Sweden International Scientific Committee * Enrique Bernárdez, Department of English Philology I, Universidad Complutense de Madrid * Gisela Bruche-Schultz, Department of English Language and Literature, Free University of Berlin * Seana Coulson, Department of Cognitive Science, UCSD * Vyv Evans, Department of Linguistics and English, University of Sussex * Roslyn Frank, Department of Spanish and Portuguese, University of Iowa * Peter Gärdenfors, Lund University Cognitive Science (LUCS) * Dirk Geeraerts, Department of Linguistics, Katholieke Universiteit Leuven * Tom Givón, Department of Linguistics, University of Oregon * Pier Paolo Giglioli, DSC, Università di Bologna * Colette Grinevald, PR1, Université Lumière Lyon2 * Gisela Håkansson, Department of Linguistics, Lund University * Peter Harder, Department of English, University of Copenhagen * Esa Itkonen, Department of Linguistics, Turku University * Sotaro Kita, Department of Psychology, University of Bristol * Sydney Lamb, Department of Linguistics, Rice University * Jean Lassegue, Laboratoire LaTTICe-CNRS, Ecole Normale Supérieure * Brian MacWhinney, Department of Psychology, CMU * Rukmini Nair, Indian Institute of Technology, Delhi * Gary Palmer, Anthropology and Ethnic Studies, University of Nevada * Gunter Senft, Max-Planck Institute for Psycholinguistics, Nijmegen * Augusto Soares da Silva, Faculdade de Filosofia de Braga, Universidade Catolica Portuguesa * Dan Slobin, Department of Psychology, UC Berkeley * Göran Sonesson, Department of Semiotics, Lund University * Victor Rosenthal, INSERM, Paris * Yves-Marie Visetti, Laboratoire LaTTICe-CNRS, Ecole Normale Supérieure SUBMISSION Abstracts for 30-minute presentations should be submitted by January 15, 2004. Notification of acceptance by March 15, 2004. All abstracts will be reviewed by members of the International Scientific Committee. Each abstract should conform to the following specifications : Length : a single page of A4, single-spaced, font size 12pt or larger, with 2.5 cm margins on all sides. Any diagrams must fit on this single page. Head material (at the top of the single A4 page): - Title of the paper, - Author name(s), - Author affiliation(s) in brief (1 line), - Email address of principal author Method : Abstracts should be emailed to jordan.zlatev@ling.lu.se as an ATTACHMENT (i.e. not included in the message) preferably as a MS Word document, but in PDF or postscript format if it is necessary to include a diagram or figure. REGISTRATION The homesite of the conference www.unifr.ch/gefi/GP2/Portsmouth/ will shortly be updated to carry registration and accommodation information and instructions. SATELLITE EVENTS There will be an opportunity to organize workshops, seminars and other satellite events on themes related to that of the conference. Prospective organizers should contact joerg.zinken@port.ac.uk 666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666 {FR, 15/12/2003} APPEL A CONTRIBUTIONS Appel à contribution pour la revue Information-Interaction-Intelligence sur la notion de document. Le numérique bouscule la notion de document sans que l'on puisse clairement en mesurer les effets et les conséquences, faute d'en avoir au préalable cerné les contours. Une réflexion collective est menée au sein du RTP 33 du département STIC (http://rtp-doc.enssib.fr/). Elle a débouché sur un premier papier rédigé à plusieurs mains : Document : forme, signe et médium, les re-formulations du numérique Roger T. Pédauque. Article. 08 juillet 2003. Working paper http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/documents/archives0/00/00/05/11/index_fr.html L'objectif de ce numéro de la revue I3 (http://www.revue-i3.org/) est d'approfondir, d'élargir ou de discuter ces premières propositions. Un appel est donc lancé pour des contributions de 10 à 15 de pages venant d'horizons disciplinaires variés. Les meilleurs articles seront sélectionnés, publiés dans la revue et discutés à l'occasion de la Semaine du Document Numérique (http://sdn2004.univ-lr.fr/) qui se tiendra les 21-25 juin 2004 à La Rochelle. Coordinateurs du numéro : Jean-Michel Salaün et Jean Charlet Dates * Le plus tôt possible : intention de soumettre un papier * 31 janvier 2004 : date limite remise contributions * 31 février 2004 : réponse aux auteurs * 1 mai 2004 : date limite remise de la version finale corrigée * juin 2004 : parution du numéro spécial Argumentaire Le document traditionnel repose sur un support, un texte et une légitimité. Une première phase de numérisation a fait ressortir ses structures internes, l'importance des métadonnées pour son traitement et la complexité de sa validation. Une seconde phase, sans doute commencée mais dont l'aboutissement vers un "Web sémantique" reste incertain, insiste sur le format XML, qui intègre la structure mais la détache de la mise en forme par les feuilles de style, voudrait s'appuyer sur des "ontologies" pour retrouver et reconstruire les textes, et met en avant l'accès personnalisé. Il y a dans cette évolution générale un sens dont il faudrait mieux comprendre l'orientation, les conséquences et les limites. Le développement des systèmes et des outils a fait émerger ou a renouvelé de très nombreuses problématiques comme les relations entre mise en forme et perception notamment face aux divers terminaux, la construction dynamique de documents, l'archivage dynamique et ses relations avec la publication, le traitement des grands nombres, les relations entre validation, authentification et génération automatique, les effets de résonance entre documents, les relations entre savoir formalisé et expertise, la dialectique entre incitation à produire et partage sans limite, l'ébranlement des métiers et savoir-faire de médiation, etc. Si l'on croise les recherches, on constate qu'une évolution possible, implicitement ou explicitement souhaitée par bien des chercheurs en pointe sur ce champ mais non certaine, serait que les documents structurés, informés et contextualisés, rejoignent des bases de données, centralisées ou distribuées, et que l'ensemble des fichiers s'apparente de plus en plus à un ou plusieurs vastes jeux où des briques de différentes tailles, formes et usages seraient agencées selon des configurations très variées. Un document n'aurait alors d'existence à proprement parler qu'à deux moments : éventuellement celui de sa conception par son auteur qui devra le visualiser ou l'entendre, pour s'assurer qu'il correspond à ses choix et surtout celui de sa re-construction par un lecteur. Nous percevons très clairement les prémisses et les outils de cette évolution ; nous entrevoyons quelques-uns des problèmes qu'elle soulève ; il est beaucoup plus aventureux d'en prévoir les avancées, les résistances ou déviances et donc les conséquences, sinon pour dire qu'elles seront à coup sûr importantes et durables. Les contributions attendues peuvent s'inscrire dans la perspective du texte de R.T. Pédauque, tout comme, si les auteurs ne se retrouvent pas dans cette approche, proposer d'autres entrées ou d'autres témoignages. Recommandations aux auteurs * Les soumissions sont à envoyer à Jean Charlet et Jean-Michel Salaün (jc@biomath.jussieu.fr, salaun@enssib.fr) et devront respecter la feuille de style de la revue disponible sur le serveur http://www.revue-i3.org/ * Les articles auront une longueur comprise entre 10 et 15 pages. Ils seront écrits en français (ou en anglais pour les auteurs non francophones). * Une bibliographie pertinente et complète est demandée pour chaque article. * Les soumissions peuvent être envoyées sous forme de fichiers PDF (de préférence), Postscript, Word (et RTF) ou papier. * Les versions finales seront acceptées sous format Word ou PDF. Dans ce dernier cas (PDF), les corrections ortho-typographiques seront faites par les auteurs à la demande de la revue I3. 666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666 {Chabin, 12/11/2003} CALL FOR PAPERS For a special issue of Document numérique (published in France) « Archiving and Sustainability » Preservation and use of records and documents over time Context Digital archiving and preservation is a very important topic which is currently attracting a great deal attention. This is due to : - the rapidly growing volumes of digital information which will be valuable for many years or decades : databases, web sites, administrative and scientific publications, surveys, contracts, images, e-mail? - the increasing number of legal and technical references, for example electronic signature legislation, XML recommendations, French standard NF 42-013, - recent standards, models and surveys explaining concepts and strategy, for example ISO 15489 (Records Management standard), Model requirements for the management of electronic records (MoReq, European Commission), OAIS Model (Open Archival Information system), Global Strategy for long term preservation of electronic records in Switzerland, and so on. - important projects in private and public organizations for archiving and maintaining web sites, administrative or technical data etc. Preservation over time presents a double challenge : - to identify pertinent and coherent data objects to be preserved, that is data aggregates documenting events, actions or transactions, with correct metadata describing the context of creation, organized in such manner that they remain independent of any tool or system which may have a shorter life expectancy than the data object. - to preserve those objects over time, despite or with the help of technological and societal evolutions, in a manner which preserves their accessibility to users. Our Objective "Document numérique" first published a special issue on the beginning of digital archiving two years ago. Given the progress since this issue, we now wish to assemble, in this new special issue, a large panel of contributions about projects, experiments, tools and methods, models, standards and proposals for future. This call is directed to all who are facing the long term digital preservation issue : Records Managers and Archivists, computer specialists, Information Managers, Librarians, quality specialists, legal experts, or researchers. Themes - Digital archiving : issues and strategies - Digital information and the challenge of elapsed time - Standards - Records management and archiving - Objects to be preserved : texts, data bases, web sites, e-mails etc. - Specifying digital preservation systems - Data objects and metadata - Media and formats - Specific issues : volumes, compression, versioning etc. - Access and use - Migration - Hierarchical storage management (HSM) - Open source software - On line or remote archiving - Experiments and empirical studies - ... Programme Committee Marie-Anne Chabin, Archive 17, co-ordinator Françoise Banat-Berger, ministère français de la Justice Guylaine Beaudry, Université de Montréal Didier Courtaud, CEA Marc Fresko, Cornwell Management Consultants, London Claude Huc, CNES, Toulouse Julien Masanès, Bibliothèque nationale de France Joël Poivre, Direction des archives de France Jean-Daniel Zeller, hôpitaux universitaires de Genève Key dates Abstracts due : December, 2003 - please send an abstract, in French or English, about 200 words, to marie-anne.chabin@archive17.fr Notification of acceptance : January, 2004 Revised versions due : April, 2004 Publication : June, 2004 Review and editor Revue Document numérique - Service éditorial Hermès LAVOISIER - 14, rue de Provigny - 94236 CACHAN cedex Tél. 01 47 40 67 00 - Fax 01 47 40 67 02 http://dn.e-revues.com/ ou http://www.e-revues.lavoisier.fr/ Advice to Authors Submissions are to be sent to the co-ordinator (address at the end) and should follow the style sheet available from http://dn.e-revues.com/ Articles should be written in French or English and must not exceed 20 pages. They are to include complete and adequate bibliography. Final versions will be accepted in Word or PDF format. If in PDF, any necessary corrections (typographic errors etc.) will have to be carried out by the author. Authors are invited to submit original, unpublished research papers that are not being considered in another forum. Contact Marie-Anne Chabin, Archive 17 1, avenue du Père-Lachaise - F-75020 PARIS marie-anne.chabin@archive17.fr 666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666