FRANÇOIS RASTIER et GAËTAN PEGNY
Résumé : Dans Ulysse à Auschwitz (prix de la fondation Auschwitz en 2005), François Rastier réinterprète l’ensemble de l’œuvre de Primo Levi en tenantcompte de son activité de traducteur et de ses poèmes, trop négligés par une critique qui a pris au mot l’assimilation par Levi de sa poésie à sa part irrationnelle. François Rastier montre à rebours de cette non-lecture l’importance de la poésie pour Levi, les années où il écrit le plus de poèmes étant celles où il élabore Si c’est un homme (paru en 1947) et celles qui précèdent son dernier ouvrage, Les naufragés et les rescapés (1986). Réinscrivant leur auteur dans une tradition poétique à laquelle ils empruntent et dont ils se démarquent, les poèmes déploient une poétique à même de rendre compte de l’expérience du survivant et de sa cassure, et témoignent pour le témoin, dont la voix est redoublée par celles que la poésie rend audible. C’est du désir de poursuivre les voies ouvertes par cette double réflexion sur la poésie de Primo Levi et sur la traduction qu’est né cet entretien.
GAËTAN PEGNY
Résumé : On entend ici mettre à l’épreuve une hypothèse formulée par Emmanuel Faye dans son ouvrage critique sur Heidegger, en comparant le langage de la conférence sur L’origine de l’œuvre d’art et ses différentes versions au discours hitlérien qui lui est contemporain. Alors que, de manière originale, le discours hitlérien insiste particulièrement dans le cadre pseudo-grec du congrès de 1934 sur la "mission divine" du parti national-socialiste, seul à même d’unifier véritablement le peuple allemand, Heidegger définit le temple comme "le là où un peuple vient à lui-même, c’est-à-dire dans la puissance intégrante de son Dieu". Si des similitudes de lexique se retrouvent dans les deux discours, notamment autour du thème de la Fügung, il s’agit ici de comprendre comment les thèmes, en changeant de contexte et de corpus, se trouvent reformulés.
GAËTAN PEGNY
Résumé : Dans son « L’affaire Faye : Faut-il brûler Heidegger? », le Professeur Sheehan reprend et aggrave les procédés dont il avait déjà usé dans sa première polémique contre M. Faye. S’il tente d’échapper aux responsabilités qu’entraînent la gravité de ses accusations (voir le point 1.), il les aggrave par un « humour » qui lui permet d’esquiver les arguments de ses adversaires (point 2), ou en répondant purement et simplement à côté (point 3). Répondre à un adversaire imaginaire (point 4) ou réinventer un Heidegger à sa mesure (point 5) ne le sauve pas, même si partout il proclame sa victoire (point 6). Faire jouer les oppositions nationales et verser dans la vulgarité semble alors l’ultime recours (point 7).