2007_10_12
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SdT volume 13, numero 4.
                        LA CITATION DU MOIS
            ________________________________________________
            Nos autem, qui mundus est patria velut piscibus 
            equor [...] rationi magis quam sensui spatulam
            nostri iudicii podiamus.
                Dante, De vulgari eloquentia, I, vi, 3.
            [Nous cependant, pour qui le monde est patrie 
            comme l'eau pour les poissons, [...] nous 
            appuyons notre jugement plutôt sur la raison 
            que sur les sentiments.]
            ________________________________________________
        
                SOMMAIRE
1- Presentations
    - Bienvenue a nos 12 nouveaux abonnes.
2- Carnet
    - Seminaire de Bernard Pottier
    - Seminaire de Francois Rastier
    - Seminaire d'Irene Rosier-Catach
    - Note concernant la diffusion du texte de Carine Duteil,
      "Semiotique des cultures", paru dans le precedent SdT.
    - Compte-rendu du seminaire de Pierre Judet de la Combe
3- Textes
    - Saussure et la philologie
    - Eugenio Coseriu : La linguistica del texto como hermeneutica 
      del sentido
4- Appels : Colloques et revues
    - Revue Lexicometrica : Topographie et topologie textuelles
    - Nouvelles approches en linguistique textuelle, Bruxelles, 
      22-24 mai 2008.
    - JADT 2008 : extension de date limite de soumission
        
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{FR, 01 et 08/10/2007}
SEMINAIRES
1. Le séminaire de Sémantique générale de Bernard POTTIER :
Etude des processus de conceptualisation qui conduisent aux choix 
sémantico-syntaxiques de discours. Hypothèses concernant les mécanismes 
mentaux qui conditionnent le fonctionnement des catégories 
grammaticales et les combinatoires lexico-grammaticales. Exemples 
français, espagnols et de langues présentant des faits originaux. 
Réflexions sur les universaux du langage. 
Ouvert aux étudiants intéressés par le sujet. Inscription libre lors 
des séances.
Université de Paris-IV (La Sorbonne) - 1 rue Victor Cousin, 75230 Paris 
Escalier F, 2e étage, salle 368.
Métro : Saint-Michel, Odéon, ou Cluny-la-Sorbonne 
RER : Luxembourg, ou Cluny-la-Sorbonne
Le samedi, de 10 heures à 13 heures :
17 et 24 novembre, 1 et 15 décembre, 12 et 19 janvier 2008
            _____________________
2. Séminaire Sémantique des textes, année 2007-2008
François RASTIER
Directeur de recherche
CORPUS, CONNAISSANCES ET LINGUISTIQUE DES TEXTES
Thèmes abordés : - La linguistique des textes, la linguistique des 
langues et la linguistique du langage. - Corpus et connaissances. - 
Les concepts comme formes sémiotiques. - Unités textuelles et passages. 
- Sémantique des textes et analyse de la doxa. - Pour une sémantique du 
web. - De la sémantique des valeurs à une sémiotique des cultures.
Institut national des langues et civilisations orientales [Centre de 
Recherches en Ingéniérie Multilingue], 2 rue de Lille, 75007 Paris - 
Salons de l'Inalco, escalier C, deuxième étage, salle 223.
Métro : Saint-Germain, Musée d'Orsay ou Palais-Royal.
Six séances le jeudi, une le mercredi.
Les jeudis 10, 17, 24 janvier ; jeudi 7 février ; jeudi 20 mars ; 
mercredi 26 mars ; jeudi 3 avril. Horaire : de 17h30 à 19h15.
Contact: Lpe2@ext.jussieu.fr
Références : http://www.revue-texto.net
            _____________________
3. Ecole Pratique des Hautes Etudes - Section sciences religieuses
conférences 2007-2008
http://www.ephe.sorbonne.fr/
    index.php?option=com_content&task=view&id=268&Itemid=246
A partir de novembre 2007
        Arts du langage et théologie au Moyen Âge
Directeur d'études : Mme Irène Rosier-Catach
1 - Les Glosulae, Guillaume de Champeaux, Abélard. Aspects sémantiques 
    et ontologiques de la paronymie.
2 - Virtus verborum. Regards croisés sur le Moyen Âge et l'époque 
    classique, avec la collaboration de Martin Rueff.
Les mardis de 9h à 11h, salle Vignaux [S].
3 - Avec Laurent Mayali : sémantique et droit chez les docteurs 
    médiévaux (XIIème/XIIIème siècles) : questions de sens.
    Du 2 au 7 juin 2008.
Prière de prendre contact : irene.catach@wanadoo.fr
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{Duteil, 12/07/2007}
ADDENDUM
Le texte "Sémiotique des cultures", dans la rubrique Textes du SdT 
précédent (vol.13 n.3), est à paraître prochainement dans le
Vocabulaire des Etudes Sémiotiques
Driss Ablali et Dominique Ducard (dir.)
Presses Universitaires de Franche-Comté & Presses Universitaires de la 
Sorbonne, 2008.
A la demande des éditeurs, la diffusion de ce texte de Carine Duteil 
doit rester limitée : si les lecteurs de SdT ont pu en bénéficier, il 
leur est demandé de ne pas rediffuser ce texte sans s'être assuré 
préalablement de l'accord des éditeurs.
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{FR, 01/10/2007}
COMPTE RENDU DE SEMINAIRE
Pierre Judet de la Combe
Directeur de recherche, EHESS
Compte rendu 2006-2007
 
Intitulé général du séminaire :
    L'interprétation littéraire. Théories et pratiques. 
Intitulé pour l'année 2006-2007 :
    Poésie et prétentions à la validité. Hésiode et Archiloque.
 
De manière à définir la spécificité des validités revendiquées par la 
composition poétique grecque archaïque dans la variété de ses formes et 
de manière à sortir ainsi tant des schémas évolutionnistes de 
l'histoire littéraire que de ses interprétations fonctionnalistes, qui, 
sur un mode en fait romantique, supposent une adéquation nécessaire 
entre le dire effectif des poèmes et les contraintes sociales d'une 
situation énonciative donnée, nous sommes partis de la différenciation 
des validités inhérentes au discours telle que l'ont explorée
J. Habermas et K.-O. Appel. Cette différenciation nous intéressait dans 
la mesure, d'abord, où elle permet de distinguer des orientations de la 
parole (cognitives, normatives, expressives), puis où elle fait 
problème pour une culture où cette distinction, bien qu'opérante, n'est 
pas thématisée. Il s'agissait par là de restituer aux poèmes leur 
caractère historique, doublement : à un niveau général, par la 
description et l'articulation des types de vérité propres à une culture 
auxquels un poème pouvait se référer, et à un niveau individuel, par la 
reconstruction du travail, chaque fois renouvelé, opéré sur ces vérités 
(comme l'indique le terme "prétention"). Il était utile pour cela de 
traiter parallèlement deux poésies correspondant à des formes bien 
distinctes de la poétique archaïque, la poésie hymnique d'éloge, avec 
Hésiode, et la poésie de blâme, représentée par Archiloque. Ces 
traditions traitent différemment la question du rapport entre contenu 
du poème et moment présent de son énonciation et donc de la pertinence 
du discours, et par ailleurs établissent leur opposition par des 
emprunts réciproques importants : Hésiode fait usage de l'injure pour 
définir les vérités nouvelles que sa poésie s'efforce d'atteindre ; 
Archiloque construit des situations "prosaïque" d'inimitié à partir du 
patrimoine formulaire et thématique de la poésie d'éloge qu'est 
l'épopée.
Lors des séances sur Hésiode, nous sommes partis de l'hypothèse que 
l'exposé de contenus nouveaux dans les domaines de la théogonie, de la 
justice et du travail s'argumente sur la base d'une reconstruction 
critique de la pertinence relative de l'ensemble des formes 
traditionnelles de composition poétique (hymne, épopée, poésie 
didactique, poésie de blâme). Le critère de l'évaluation est donné par 
la définition du présent chaque fois nécessaire, comme milieu propice à 
une activité spécifique, obéissant à une logique propre. Selon la 
Théogonie, le fondement du pouvoir juridique des rois, qui leur est 
conféré par Zeus, ne peut être défini à partir des situations présentes 
qu'ils ont à régler, mais seulement du dehors, par un discours sur la 
généalogie divine qui au présent immédiat substitue le présent des 
"dieux qui sont toujours". L'injure adressée aux tenants d'un discours 
fasciné par le présent (qui ne sont "rien que des ventres"), sert à 
introduire la démarcation. Le sens de ce présent éternel est dégagé à 
l'aide de la poésie homérique, orientée vers un passé représentable 
dans sa totalité parce que définitivement clos, avec le schème 
iliadique de la querelle violente qui, transposé dans l'ordre divin, 
construit progressivement un monde normatif différencié. Quand cette 
poésie se donne le présent immédiat comme objet, avec Les Travaux et 
les jours, le statut de la vérité visée change et rend caduc l'emploi 
de ce schème. L'activité quotidienne des hommes ne se pense pas grâce à 
la querelle héroïque, mais dans une différence constitutive avec le 
monde disparu des demi-dieux. La lecture du "Mythe des Ages" a montré 
comment la coupure entre l'âge épique des Héros et le présent ("l'âge 
de fer") sert de principe à la présentation de l'ensemble des âges et 
situe la pertinence du patrimoine épique comme modèle des violences que 
rencontrera la race humaine actuelle dans son éloignement irréversible 
avec les dieux. La comparaison des deux versions du mythe de Pandore, 
dans les deux poèmes, a fait ressortir la différence des points de
vue : récit téléologique pour la Théogonie, récit construit à partir du 
schème pratique de la maison pour Les Travaux. Cette dimension critique 
et doxographique du discours sur l'ordre des choses a été exposée par 
Jean Bollack pour Parménide, héritier en cela d'Hésiode.
Le présent a une fonction différente dans la poésie de blâme
d'Archiloque. Nous sommes d'abord passés par l'analyse 
d'interprétations qui insistent sur l'émergence du sentiment comme 
catégorie poétique, chez Fr. Schlegel (lecture pré-philologique), 
K.-O. Müller (lecture philologique), Fr. Nietzsche (lecture 
post-philologique), qui toutes insistent sur une évolution nécessaire 
des formes. Rossella Saetta-Cottone (MSH, Paris) nous a présenté une 
lecture critique des interprétations fonctionnalistes récentes (le 
blâme comme traitement de la question du rapport entre "amis" et
"ennemis"). A partir de l'examen de témoignages biographiques, de 
plusieurs fragments, notamment du Papyrus de Cologne, nous avons tenté, 
face à ces réifications (en fait solidaires) philosophiques ou 
sociologiques du "moi" poétique, de montrer comment l'injure poétique, 
due à un dysfonctionnement supposé de la communauté, dans la fiction, 
échappe à la problématique normative d'un rétablissement de l'ordre et 
oppose au présent (toujours un outrage ou une catastrophe) la
possibilité d'une mobilisation emphatique de la tradition épique, dans 
un éloge inversé, de manière à imposer la violence d'un monde 
contrefactuel et seulement langagier, la distance épique servant à 
déconstruire le présent. La filiation Archiloque-Héraclite peut ainsi 
être éclairée.
Pierre Destrée (Université de Louvain) nous a présenté son
interprétation nouvelle de la valeur cognitive et émotive de la
katharsis tragique chez Aristote.
 
Publications
"An instance of Euripidean 'modernism' : Orestes 1-3", dans D. Cairns 
et V. Lapis (éds). Dionysanlexandros. Essays on Aeschylus and his 
fellows tragedians in honour of Alexander F. Garvie, Swansea, The 
Classical of Wales, 2006, p. 173-84.
 
"Crise des langues et éducation européenne", dans M. Werner (éd.), 
Politiques et usages de la langue en Europe, Paris, Editions de la 
M.S.H., 2007, p. 23-50.
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{FR, 01/10/2007}
SAUSSURE ET LA PHILOLOGIE
Au début du premier cours Saussure déclare explicitement la source 
philologique de la linguistique : "Par origine, la linguistique a été 
associée étroitement à la philologie" (Cf. les notes de Riedlinger du I 
cours, 1.3.) ; dans l'introduction au IIIe cours intitulé "Coup d'oeil 
sur l'histoire de la linguistique", il présente devant ses étudiants un 
aperçu chronologique de l'héritage philologique sur lequel se construit 
la linguistique :
Cette science a passé par des phases défectueuses. On reconnaît trois 
phases, soit trois directions suivies historiquement par ceux qui ont 
vu dans la langue un objet d'étude. Après est venue une linguistique 
proprement dite, consciente de son objet. 
1° La première de ces phases est celle de la grammaire, inventée par 
les Grecs et se continuant sans changement chez les Français. Elle
n'eut jamais de vues philosophiques sur la langue elle-même. Ça 
intéresse plutôt la logique. Toute la grammaire traditionnelle est une 
grammaire normative, c'est à dire dominée par la préoccupation de 
dresser des règles, de distinguer entre un certain langage dit
[correct] et un autre dit incorrect, ce qui exclut depuis le principe 
une vue supérieure sur ce qu'est le phénomène de la langue dans son 
ensemble.
Plus tard et seulement au début du dix-neuvième siècle, si nous voulons 
parler d'un grand mouvement (en laissant de côté les précurseurs : 
école "philologique" à Alexandrie), il y eut 2° le grand courant 
philologique de la philologie classique, qui se continue jusqu'à nos 
jours. En 1777, Friedrich August Wolf, comme étudiant, voulut être 
nommé philologue. La philologie apportait ce nouveau principe : la 
méthode de l'esprit critique en présence des textes. La langue n'était 
qu'un des multiples objets se trouvant dans le cercle de la 
philologie ; et par conséquent tombait sous cette critique. Les études 
de langue n'étaient plus désormais une simple recherche de la 
correction grammaticale. Il fallait, par le principe critique, voir ce 
qu'apportait par exemple la différence des époques, commencer dans une 
certaine mesure à faire de la linguistique historique. Ritschl 
procédant au remaniement du texte de Plaute peut passer pour faisant un 
travail de linguiste. D'une manière générale, le mouvement philologique 
a ouvert mille sources intéressant la langue, qui fut traitée dans un 
tout autre esprit que celui de la grammaire traditionnelle, par exemple 
l'étude des inscriptions et de leur langue. Mais ce n'était pas encore 
l'esprit de la linguistique.
3° Troisième phase où l'on ne voit pas encore cet esprit de la
linguistique : c'est la phase sensationnelle où l'on découvrit qu'on 
pouvait comparer entre elles les langues [...]. Elle est purement 
comparative. On ne peut pas condamner complètement l'attitude plus ou 
moins hostile de la tradition philologique contre les comparateurs, car 
ceux-ci n'apportaient pas en fait un renouvellement produit sur les 
principes mêmes et qui fit voir immédiatement un bienfait dans 
l'élargissement de l'horizon matériel qui est certainement à leur 
actif. À quel moment reconnut-on que la comparaison n'est en somme 
qu'une méthode à employer lorsque nous n'avons pas de façon plus 
directe de connaître les faits, et à quel moment la grammaire comparée 
fit-elle place à une linguistique comprenant la grammaire comparée et 
lui donnant une autre direction ? 
Ce fut principalement l'étude des langues romanes qui conduisit à des 
vues plus saines les indo-européanistes eux-mêmes et fit entrevoir ce 
qui devait être en général l'étude de la linguistique. [...] La 
perspective historique, qui manquait aux indo-européanisants parce 
qu'ils voyaient tout sur le même plan, s'imposa aux romanistes. Et par 
la perspective historique vint l'enchaînement des faits. De là résulta 
la très heureuse influence exercée par les romanistes. 
Un des grands défauts communs, au point de vue de l'étude, à la 
philologie et à la phase comparative, c'est d'être resté servilement 
attaché à la lettre, à la langue écrite, ou à ne pas distinguer 
nettement entre ce qui pouvait être de la langue parlée réelle et son 
signe: graphique. Par là, il arrive que le point de vue littéraire se 
confond plus ou moins avec le point de vue linguistique, mais en outre, 
plus matériellement, le mot écrit est confondu avec le mot parlé ; deux 
systèmes superposés de signes qui n'ont rien à faire entre eux, 
graphiques et parlés, sont mêlés.
(Selon les notes de Constantin du IIIe cours, p. 1-4).
[Texte introduit par Rossitza Kyheng]
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{FR, 01/10/2007}
COSERIU - HERMENEUTICA DEL SENTIDO
Eugenio COSERIU
in Lingüística del texto. Introducción a una hermenéutica del sentido
(Madrid: Arco Libros, 2007).
Edité par : Óscar Loureda Lamas
    La lingüística del texto como hermenéutica del sentido
1. En la epistemología implícita o explícita de la lingüística actual
se tiende a considerar la lingüística del texto como lingüística 
general (ciencia general de los textos) aplicada a los textos 
individuales. Esto no es aceptable sin distingos, ya que en la 
lingüística del texto, por la naturaleza misma de su objeto, lo 
individual se da antes (y es fundamento) de lo general. El sentido 
propio de la lingüística del texto, su alcance y sus límites, también 
en relación con la literatura y la "ideología", sólo pueden 
establecerse de forma satisfactoria a partir del hecho de que tal 
lingüística concierne al plano por excelencia individual de los 
discursos. 
2. En efecto, con respecto a lo individual considerado en sí mismo 
("objetos", no "conceptos" ni "clases"), no puede haber ciencia 
general, sino sólo descripción y análisis: un objeto sólo puede ser 
analizado y descrito. 
3.1. Un discurso es un hecho semiótico: consta de signos, mejor dicho, 
de "significantes" que apuntan a un "contenido", el cual, a su vez, no 
se presenta como tal en el discurso mismo considerado en su realidad 
exterior y empíricamente comprobable. Por ello, como en todo el dominio 
de los hechos semióticos, analizar y describir un discurso significa 
propiamente interpretarlo ; o sea, identificar de manera fundada el 
contenido al que apunta (o que "expresa"). En este sentido, la 
lingüística del texto -como, por otra parte, toda lingüística 
concerniente a las dos faces de los signos- es hermenéutica, revelación 
sistemática y fundada de un contenido : precisamente, en este caso, 
hermenéutica del discurso (o "texto").
3.2.1. Hay tres tipos de contenido lingüístico : designación, 
significado y sentido. La designación es la referencia a la realidad 
"extralingüística", o bien esta realidad misma (en cuanto 
"representación", "hecho", "estado de cosas"), independientemente de su 
estructuración por medio de tal o cual lengua, y es propia del hablar 
en general. El significado es el contenido dado en cada caso por una 
lengua determinada. El sentido es el contenido propio de un discurso en 
cuanto manifestado por la designación y el significado : la actitud 
humana que el discurso implica o la finalidad con que se realiza. Así, 
por ejemplo, "pregunta", "respuesta", "mandato", "súplica", 
"invitación", "rechazo", "saludo", "comprobación" son unidades mínimas 
de sentido. Por consiguiente, la lingüística del texto es hermenéutica 
del sentido, así como la lingüística del hablar es hermenéutica de la 
designación y la lingüística de las lenguas, hermenéutica del 
significado.
3.2.2. En el sentido, la relación semiótica es doble : por un lado, los 
signos significan algo (en la lengua) y designan algo (como 
"extralingüístico"), y, por otro lado, lo significado y designado por 
los signos funciona a su vez como "significante" para un contenido de 
segundo orden, que es precisamente el sentido. Por tanto, la 
hermenéutica del sentido implica como previo el conocimiento del 
significado y de la designación, y, con ello, las correspondientes 
hermenéuticas. Por otra parte, en un discurso complejo, las unidades de 
sentido se combinan ("articulan") unas con otras en unidades de nivel 
cada vez superior, hasta el sentido global del discurso considerado. La 
interpretación de un discurso debe ser, por tanto, en cada caso, 
comprobación fundada y justificación de la articulación del sentido.
3.2.3. Justificar el sentido en el texto significa, entonces, llevar el 
contenido ya comprendido a una determinada expresión : mostrar que al 
significado del macrosigno en el texto corresponde una expresión 
específica. 
3.3. El sentido se da sólo en los discursos, pero en todos los 
discursos, no sólo en los literarios. Con todo, el texto literario 
ocupa a este respecto una posición privilegiada, ya que la poesía (la 
"literatura" como arte) es el lugar de la plenitud funcional del 
lenguaje: del máximo despliegue de sus posibilidades [Cf. mis "Tesis 
sobre el tema `lenguaje y poesía´", en El hombre y su lenguaje, Madrid, 
Gredos, 1977, págs. 201-207]. Por ello, la lingüística del texto es (o 
debe ser) en primer lugar hermenéutica literaria. Pero en la medida en 
que todo texto tiene sentido, la lingüística del texto debe tener en 
consideración también los textos no literarios, examinando la 
particular reducción de las posibilidades de despliegue de sentido que 
se da en ellos. Desde este punto de vista, la lingüística del texto 
coincide con la estilística de los textos ; más exactamente, la 
comprende, porque va más allá de los textos literarios, del mismo modo 
que comprende todas las demás formas de ocuparse de los textos que se 
suelen denominar filología. 
4.1. Como toda hermenéutica, la lingüística del texto implica una 
metodología y una heurística, y son éstas las que constituyen su 
aspecto "general". En la heurística, en particular, se trata de 
establecer el registro de lo que cabe esperar, o sea, de los tipos 
comprobados o posibles de sentido y de los procedimientos que suelen 
conllevarlos, o los han conllevado en discursos ya experimentados [Cf. 
mi Textlinguistik. Eine Einführung, Tubinga, Gunter Narr, 1980, págs. 
68-111.]. Tal registro debe, sin embargo, entenderse como "abierto" : 
en nuevos textos podrán identificarse nuevos procedimientos y tipos de 
sentido, o sentidos nuevos de procedimientos ya comprobados.
4.2. Contrariamente a lo que se piensa, esto no constituye ninguna 
limitación de la lingüística del texto y no se presenta de otro modo en 
la descripción de las lenguas. También en este caso, la "gramática 
general" es, en realidad, heurística, registro abierto de 
posibilidades, y la descripción de una lengua es hermenéutica : 
identificación de las funciones semánticas de esa lengua y de los 
procedimientos que las manifiestan. La ilusión de que la gramática sea 
ciencia propiamente dicha y no hermenéutica depende del hecho de que la 
heurística gramatical está mucho más adelantada que la textual, o sea, 
de que conocemos ya un gran número de posibilidades del significado y 
de procedimientos expresivos, de suerte que, en lenguas no estudiadas 
aún, encontramos las más de las veces tipos de significado y 
procedimientos ya comprobados en otras lenguas. La diferencia real es 
más bien de índole cuantitativa : reside en que la variedad de los 
textos es muy superior a la variedad de las lenguas. 
5.1. Un discurso es un hecho de hablar. Pero el hablar es una actividad 
compleja que va más allá de lo lingüístico en sentido estricto ; no se 
habla sólo con signos lingüísticos (pertenecientes a una lengua 
determinada), sino también mediante actividades expresivas 
complementarias, de acuerdo con determinados principios generales del 
pensar y de acuerdo con el conocimiento de las "cosas", mejor dicho, de 
ideas y creencias acerca de las "cosas", de una determinada "ideología" 
(estratificada en una serie de "ideologías" de alcance más o menos 
amplio), todo lo cual contribuye al contenido de los discursos.
5.2. En este sentido, todo discurso "refleja" (es decir que manifiesta) 
una ideología, exactamente del mismo modo como la manifiesta una lengua 
(o varias lenguas): se trata de una ideología "instrumental", que 
pertenece al significante de los discursos.
5.3. De esta ideología con que se hacen los discursos, hay que 
distinguir la ideología que se hace en los discursos y que no pertenece 
a su "significante", sino a su "significado", es decir, a su sentido. 
En el texto literario tal ideología puede corresponder a (o sea, 
resultar reinterpretable en términos de) una ideología "común" o 
"general", pero, en cuanto literariamente manifestada, es siempre 
"singular", es decir, al mismo tiempo individual y universal.
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{BP, 17/09/2007}
APPEL A CONTRIBUTION
Lexicometrica  : Appel à contribution
    http://www.cavi.univ-paris3.fr/lexicometrica/
Thème : Topographie et topologie textuelles
Responsables : Sylvie Mellet et André Salem
 
Appel à contribution :
 
Depuis ses débuts la statistique linguistique, y compris lorsqu'elle
s'applique à l'étude des textes et des discours, a principalement
recouru à des modèles qui tendent à négliger ce fait majeur qu'un texte
est une structure ordonnée ; les dénombrements, les relevés de
fréquences, les calculs de spécificités reposent tous sur le fameux
schéma d'urne et renoncent à prendre en compte le positionnement dans
le texte des unités dénombrées. Certes, les résultats ainsi obtenus
sont généralement intéressants et bien interprétables, et ils ont
largement contribué au développement et aux succès de la discipline.
Mais ils se pourraient qu'ils soient en train d'atteindre leurs 
limites. Ou, du moins, de ne plus suffire pour donner entière
satisfaction au chercheur. De plus en plus souvent en effet, ceux-ci
souhaitent pouvoir établir, à côté de la dimension paradigmatique
appréhendée par ce type de calculs statistiques traditionnels, la
dimension syntagmatique des données textuelles, saisies à courte ou à
longue portée : distribution régulière ou non d'une entité linguistique
(mot ou catégorie grammaticale) susceptible d'arriver à intervalles à 
peu près égaux ou, au contraire, en paquets plus ou moins denses ; 
répartition d'un élément au fil du texte, selon la structure globale de
celui-ci et ses parties constituantes ; phénomènes d'échos et 
d'alignements dans la mise en parallèle de deux textes ou deux portions
de textes ; etc.
Bien sûr, des travaux, dont certains sont déjà anciens, ont abordé ces 
questions : parmi les plus connus citons tous ceux d'A. Salem qui ont 
établi la pertinence de la fameuse notion de "segment répété" et qui 
ont mis en place les outils pour les repérer et les analyser ; citons 
aussi les travaux de P. Lafon sur les "rafales" et son article 
"Statistique des localisations des formes d'un texte" paru en 1984 dans
la revue Mots ; ou encore l'article de D. Sérant et Ph. Thoiron sur la
"topographie des formes répétées" (Revue Informatique et Statistique 
dans les Sciences humaines 24, pp. 333-343) ; etc.
Actuellement, cette question reprend de l'acuité et les études, ainsi
que les développements logiciels afférents, se multiplient. Le moment
nous semble donc venu de faire le point.
Ce numéro de Lexicometrica accueillera donc exclusivement des
contributions consacrées aux notions de topographie et topologie
textuelles, c'est-à-dire à la prise en compte, dans les exploitations
automatiques des textes numérisés et dans leur traitement quantitatif
de la linéarité intrinsèque du texte, voire de sa structure en réseau
avec d'autres textes au sein d'un corpus fortement cohérent (cas des
recueils par exemple). Les articles proposés pourront se centrer soit
sur des problèmes méthodologiques généraux, soit sur des applications
particulières, soit sur des développements logiciels.
La soumission se fera sous la forme d'un texte de présentation
synthétique (entre 3000 et 5000 caractères), accompagné d'une
bibliographie de référence. Ce texte sera envoyé sous format Word ou 
PDF, simultanément à André Salem (salem@msh-paris.fr) et à Sylvie
Mellet (mellet@unice.fr). Après avis d'acceptation, les textes longs
définitifs devront être fournis avant le 30 novembre 2007. Sous format 
Word, ils ne devront pas excéder 35000 caractères et devront respecter 
la feuille de style de la revue, disponible à l'adresse :
    http://www.cavi.univ-paris3.fr/lexicometrica/soumis.html
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{Mellet, 10 et 12/09/2007}
APPEL À COMMUNICATION / CALL FOR PAPERS
   http://webh01.ua.ac.be/linguist/fr/colloques-corps.htm
   http://webh01.ua.ac.be/linguist/en/colloques.htm (ENGLISH VERSION)
Colloque thématique du Cercle Belge de Linguistique
        Nouvelles approches en linguistique textuelle
Facultés universitaires Saint-Louis, Bruxelles, 
22-24 mai 2008
Responsables : Dominique Longrée, Sylvie Mellet
La linguistique textuelle a connu, ces dernières années, des évolutions 
sensibles à plusieurs niveaux de sa réflexion et de ses pratiques, 
niveaux qui s'entrecroisent et interagissent pour faire surgir de 
nouveaux questionnements.
D'une part, le développement des corpus textuels informatisés a remis 
au premier plan de la conscience des chercheurs que le texte est un 
objet complexe, linéaire et réticulaire à la fois, et largement 
déterminé par son environnement (les pratiques éditoriales qui lui 
donnent forme, les variantes de celles-ci, les co-textes auxquels on 
l'associe dans un corpus donné, l'étiquette générique dont on 
l'estampille, etc). Qu'est-ce qu'un texte à l'ère numérique ? Quelles 
méthodes d'analyse pourraient prendre en charge une telle complexité ? 
Comment redéfinir une co-textualité efficiente face au vertige d'une 
mise en abyme rendue infinie par la lecture hypertextuelle ?
D'autre part, les nouveaux outils de traitement associés à ces corpus 
informatisés permettent des explorations diversifiées stimulantes, mais 
qui, elles aussi, suscitent immanquablement des interrogations 
méthodologiques ; l'étape préalable du balisage du texte numérisé 
oblige à se poser la question des unités textuelles pertinentes pour 
l'analyse : peut-on et doit-on baliser les discours rapportés ? les
"séquences" (J.-M. Adam) ? les "passages" (F. Rastier) ? L'étape de 
l'étiquetage morpho-syntaxique éventuel oblige, elle, à prendre 
position sur la pertinence du rôle des catégories grammaticales dans la 
caractérisation stylistique et générique d'un texte. L'acquisition 
relativement aisée de grandes masses de données numériques oblige enfin 
à réévaluer les méthodes d'analyse quantitatives : la statistique 
classique est-elle bien adaptée à l'objet texte ?
[...]
Conférenciers invités :
Lita Lundquist (Copenhague), François Rastier (CNRS), Ted Sanders 
(Utrecht), Jean-Marie Viprey (Université de Franche-Comté).
Calendrier :
- déclaration d'intention avec titre (provisoire) de la communication : 
  10 novembre 2007 ;
- confirmation avec envoi d'un résumé d'une page et indications 
  bibliographiques : 31 décembre 2007 ;
- notification de l'acceptation de la communication : avant le 31 
  janvier 2008 ;
- colloque du jeudi 22 au samedi 24 mai 2008, aux Facultés Saint-Louis 
  à Bruxelles.
Les langues de communication seront l'anglais, le français et le 
néerlandais.
Actes :
Des actes seront publiés dans un numéro du Belgian Journal of 
Linguistics (chez Benjamins). Il est à noter que la publication dans 
les actes fera l'objet d'une seconde sélection par un comité de lecture 
et que toutes les contributions publiées devront obligatoirement être 
rédigées en anglais. Le calendrier de cette publication sera le 
suivant :
- remise des textes au comité de lecture : avant le 28 juin 2008 ;
- avis d'acceptation et renvoi des textes pour corrections éventuelles 
  vers le 20 septembre 2008 ;
- retour des manuscrits définitifs pour le 10 novembre 2008 ;
- parution du volume à l'automne 2009.
Contacts :
Dominique Longrée : longree@fusl.ac.be
Sylvie Mellet : mellet@unice.fr
Les propositions de communication sont à envoyer en fichier attaché 
simultanément aux deux responsables.
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{BP, 10/12/2007}
APPEL A COMMUNICATION - EXTENSION
JADT 2008 - 9es Journées internationales d'analyse statistique des 
données textuelles
du 12 au 14 mars 2008 à l'ENS-LSH, Lyon, France
    http://jadt.org/
EXTENSION DE LA DATE LIMITE DE SOUMISSION :
- résumé : lundi 22 octobre 2007
- texte complet de la communication : jeudi 25 octobre 2007
(ATTENTION : le dépôt du résumé et du texte complet sont nécessaires 
pour que la soumission soit recevable.)
Informations complètes : http://jadt.org
Contact : jadt2008@ens-lsh.fr
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