2007_07_11
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SdT volume 13, numero 3.


                        LES CITATIONS DU MOIS
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            La procrastination est moralement répréhensible,
            et moi le savons bien :
            "Car si un homme s'autorise un meurtre, il en
            viendra très bientôt à accorder peu d'importance
            au vol ; et du vol il passera à la boisson et au
            non-respect du sabbat et, de là, à l'incivilité
            et à la procrastination."
                Thomas de Quincey

            Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit ;
            mais Savoir laisse notre faible organisation
            dans un perpétuel état de calme.
                Balzac, La peau de chagrin

            We find the fun, and snap ! The job's a game !
                Mary Poppins

            En apprenant à lire, nous apprenons aussi quels
            sont ces objets que les mots désignent, et notre
            expérience des sentiments et des idées ne serait
            sans doute pas telle si des écrivains ne leur
            avaient ouvert l'espace de nos imaginations.
                Eric Chevillard

            On peut pratiquer objectivement, c'est-à-dire
            impartialement, une recherche dont l'objet ne
            peut être conçu et construit sans rapport à une
            qualification positive et négative, dont l'objet
            n'est donc pas tant un fait qu'une valeur.
                Canguilhem,
                Le normal et le pathologique, p. 157
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                SOMMAIRE


1- Coordonnees
    - Bienvenue a Josiane BARUTON, Sarra EL AYARI, Leda MANSOUR,
      Christiane SANTARELLI, et Frederic TORTERAT.

2- Carnet
    - L'Institut Ferdinand de Saussure et son site
    - Projet : Hermeneutique et methode : entre logique et
      philologie
    - L'observatoire du plurilinguisme

3- Textes electroniques
    - Le CNRTL

4- Publications
    - Marie-Anne CHABIN : Archiver, et apres ?
    - Alexandra SAEMMER : Matieres textuelles sur support numerique
    - Nicolas TROUBETZKOY : Correspondance avec Roman Jakobson et
      autres ecrits - trad. Patrick SERIOT
    - Texto! : nouveautes de la derniere edition (avril 2007)

5- Textes
    - Carine DUTEIL : Semiotique des cultures

6- Appels et annonces
    - 9es Journees internationales d'analyse statistique des
      donnees textuelles (JADT), Lyon, 12-14 mars 2008.
       
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[informations réservées aux abonnés]

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{FR, 13/06/2007}

L'INSTITUT FERDINAND DE SAUSSURE ET SON SITE

L´Institut Ferdinand de Saussure
Organisme scientifique et culturel
fondé en 1998

Présidence d´honneur :
MM. Rudolf Engler +, Claude Lévi-Strauss, Jean Starobinski.
.
    http://www.institut-saussure.org/

* Ferdinand de Saussure

Ferdinand de Saussure, linguiste suisse (1857-1913), d´abord distingué
pour ses travaux sur les langues indo-européennes, est reconnu de
longue date comme fondateur de la linguistique moderne et comme
initiateur du structuralisme.

La pensée de Saussure exerce ainsi depuis un siècle une influence
considérable sur de nombreuses disciplines, des sciences du langage à
l´anthropologie, jusqu´aux études littéraires et la philosophie.

Paradoxalement cependant, les idées de Saussure n´ont pour l´essentiel
été diffusées que dans un ouvrage posthume rédigé par des collègues, le
Cours de linguistique générale (1916).

Après la publication partielle de manuscrits et de notes d´étudiants,
la découverte en 1996 de nouveaux manuscrits d´une grande portée a
engagé une relecture et une réédition de l´ensemble du corpus
saussurien, et favorisé l´essor international des divers courants de
recherche qui concrétisent le saussurisme d´aujourd´hui.

C´est dans ce contexte de renouvellement que l´IFS a été créé en 1998
pour promouvoir les recherches saussuriennes en linguistique et dans
l´ensemble des sciences de la culture.


* Objectifs et programmes de l´Institut

1. Archives Ferdinand de Saussure

Les écrits de Saussure n´étant pas encore accessibles dans leur
totalité, il importe d´établir et de publier ces textes : l´Institut
s´est donc engagé dans un programme éditorial.

2. Programme Sémantique des textes

En complément nécessaire des théories de la langue, la linguistique
textuelle, en particulier dans ses développements sémantiques, met en
oeuvre ce que Saussure appelait la linguistique de la parole.

Aussi l´Institut entend-il favoriser le renouvellement des sciences du
langage par des programmes de recherche sur les textes, les genres et
les discours.

3. Programme Sciences de la culture

Comme les idées de Ferdinand de Saussure intéressent l´ensemble des
sciences de la culture, l´Institut anime un programme de recherche sur
leur épistémologie.

Enfin, l´Institut compte parmi ses missions la défense et
l´illustration du plurilinguisme comme de la diversité culturelle.


* Principales activités

1. Manifestations scientifiques

L´Institut organise des rencontres, journées d´études, écoles d´été,
colloques internationaux, notamment :
- Sciences de la culture et sciences cognitives (Genève-Archamps, juin
  1999).
- Saussure après un siècle (Genève-Archamps, juin 2001).
- L´Institut a participé au colloque international Les Révolutions
  saussuriennes (Genève, 19-22 juin 2007).
[Les programmes sont consultables sur le site de l´Institut]

2. Programmes de publications

a) Archives Ferdinand de Saussure
Écrits de linguistique générale, Paris, Gallimard 2002.
Saussure, Paris, L´Herne, 2003 (éd. Simon Bouquet).
Leçons de linguistique générale, Paris, Gallimard.

b) Sémantique des textes
François Rastier, Arts et sciences du texte, Paris, PUF, 2001.
Simon Bouquet, (éd.) Les genres de la parole, Langages, 153, 2004.

c) Sciences de la culture
Une introduction aux sciences de la culture, Paris, PUF, 2002.
Corpus en lettres et sciences sociales, Albi, CALS, 2007.

[Références bibliographiques complètes sur le site de l´Institut]

3. Texto! La revue électronique de l´Institut

L´Institut publie également une revue électronique, Texto ! Textes et
cultures http://www.revue-texto.net. Elle a dépassé en 2006 le
demi-million de visiteurs.

Une revue scientifique et culturelle. - Texto! publie quatre numéros
par an. La revue est référencée par le Directory of Open Access
Journals et participe au mouvement Open Content. ISSN 1773-0120.

Une revue internationale. - Si les études en français dominent, Texto!
publie aussi des articles en anglais, allemand, espagnol, arabe. Les
lecteurs résidant en France comptent pour un tiers du total, les autres
proviennent de plus de cent vingt pays. Visites : 188.000 pour 2004,
326.512 pour 2005, 502.000 pour 2006.

Une revue indépendante. - Texto! est animée par un réseau international
de chercheurs. La revue bénéficie d'un support matériel de la Maison
des Sciences de l'Homme et de la société Sémiopôle.


* L´institut Ferdinand de Saussure

    Comité scientifique :
Michel Ballabriga, Université de Toulouse.
Enrique Ballón-Aguirre, Université de l´Arizona.
Andrei Botchkarev, Université de Nijni-Novgorod.
Jean-Paul Bronckart, Université de Genève.
Yong-ho Choi, Université Hankuk des langues étrangères, Séoul.
Jonathan Culler, Université Cornell.
Jacques Geninasca, Université de Zurich.
Ludwig Jäger, Université d'Aix-la-Chapelle.
Kazuhiro Matsuzawa, Université de Nagoya.
Paul Perron, Université of Toronto.
Carol Sanders, Université du Surrey.
Arild Utaker, Université de Bergen.

Président de la section française : François Rastier
Président de la section suisse : Simon Bouquet

    Coordonnées :

- Siège social de l´IFS :
Maison des Sciences de l´Homme
54 boulevard Raspail, 75006 PARIS. FRANCE

- Site internet accessible à l´adresse :
http://www.institut-saussure.org/

- Adresse courriel :
institut-saussure@cur-archamps.fr

- Revue électronique Texto!
http://www.revue-texto.net/

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{FR, 12/06/2007}

PROJET SCIENTIFIQUE

    Herméneutique et méthode : entre logique et philologie

(CNRS Lille/München)
Seminar für Geistesgeschichte und Philosophie der Renaissance
Postadresse : Ludwigstr. 31/I, 80539 München
Projektleiter

Prof. Dr. Denis Thouard
    http://stl.recherche.univ-lille3.fr/
        sitespersonnels/thouard/accueilthouard.html

Ce projet s'inscrit dans le cadre d'une réflexion sur le statut des
sciences de la culture qui entend déplacer l'opposition entre les
sciences sociales et les humanités. Il s'agit d'interroger les
conditions générales de la théorie de l'interprétation afin de mieux
penser la spécificité des sciences de la culture, et notamment leur
méthode. Le défi qu'ont à relever de telles sciences est de parvenir à
constituer une objectivité sans pour autant se dissoudre dans un
objectivisme qui n'aurait plus que les dehors de la science et serait
incapable d'honorer la complexité des phénomènes culturels, sociaux et
historiques. De l'autre côté, il ne leur faut pas renoncer à une visée
de connaissance et d'explication, en déclarant le domaine de la culture
irréductible à la connaissance.

Depuis une dizaine d'années, on assiste, principalement en Allemagne, à
un renouvellement important de l'historiographie de l'herméneutique qui
met en lumière les apports méthodologiques de l'herméneutique générale
de l'Âge classique (L. Danneberg, A. Bühler, W. Alexander, O. R. Scholz,
J. Schönert et alii). Dans ses premières formulations explicites en
effet, l'herméneutique est une partie de la logique et vise donc à une
connaissance. Par ailleurs, l'herméneutique hérite de la tradition
exégétique, qui vise à extraire la signification pour un usage déterminé
d'un texte reconnu comme canonique, que ce soit dans le domaine
juridique, théologique ou littéraire. Ainsi deux inspirations, logique
et philologique, ont nourri la réflexion sur l'interprétation,
développant deux modèles critiques différenciés propres à la modernité.

Dans la première modernité des XVe-XVIe siècles (Frühe Neuzeit), de
Lorenzo Valla à Erasme, c'est un modèle philologique qui aboutit à
l'émergence d'un esprit critique : la promotion du jugement singulier
sur la tradition marque ainsi l'émergence de la conscience historique.
La raison critique issue de la philologie, qui inspire encore les
oeuvres de Spinoza, Le Clerc ou Bayle, par son attention portée à la
singularité historique, se distingue de la rationalité géométrique et
logique de la modernité scientifique de Galilée et Descartes, qui écarte
toute tradition textuelle de son interprétation de la nature au profit
de la géométrisation. L'herméneutique générale (hermeneutica generalis),
qui s'inscrit dans la perspective des traités de la méthode qui
fleurissent à partir du XVIe siècle, a proposé un modèle d'analyse des
discours conçus comme les pensées sur le mode de la genèse : elle
envisage l'ensemble des manifestations sensées comme une logique ou
sémiotique inversée (de J. Clauberg à G. F. Meier). Revenir sur la
dualité de ces modèles herméneutiques ainsi que sur leur portée critique
me paraît être une condition pour repenser le projet de "sciences de la
culture" dans son exigence de produire une connaissance d'un objet
singulier. A certains égards, on pourra suggérer comment la première
modernité philologique a pu fournir des instruments intellectuels à la
modernité scientifique, qui restent présents pour un Galilée, un Bacon
ou un Newton. Si l'enjeu des sciences de la culture est bien la
production d'un savoir et d'une argumentation sur le particulier, il est
de première importance de revenir sur les tentatives méthodologiques de
la première modernité en ce qu'elles ont tenté, avant la séparation
ultérieure des domaines de la science et de l'histoire, de rendre
intelligible et discutable les traditions.

Comprendre l'essor de la raison critique suppose donc d'envisager, à
côté de la raison scientifique galiléenne, la philologie et sa remise en
question des savoirs traditionnels. Le conflit d'interprétation devient,
avec la première modernité et singulièrement avec l'éclatement
confessionnel issu de la Réforme, le milieu d'exercice de la raison. La
diversification des savoirs est ainsi solidaire d'une pluralisation de
l'autorité. C'est pour faire apparaître cette dimension que je conduirai
l'investigation jusqu'à l'accomplissement d'un projet explicitement
critique avec Kant (qui cherche à penser la révolution newtonienne, mais
en empruntant le motif critique à la philologie).

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{FR, 12/06/2007}

L'OBSERVATOIRE DU PLURILINGUISME

Extrait de la Lettre d'information N°5 (mai 2007)
    http://www.observatoireplurilinguisme.eu/

1) Soutenir la Charte
2) Les dernières mises à jour du site
3) Agenda
4) Le jugement de Nanterre
5) L'économie des séjours linguistiques

1) La Charte européenne du plurilinguisme

Le plurilinguisme est lié étroitement à une conception culturelle de
l'Europe. La diversité culturelle et l'échange interculturel sont à la
base de l'identité de l'Europe et la source de sa créativité et de sa
renaissance. C'est cela, l'esprit de la Charte. Adhérer à la Charte,
c'est la signer. La Charte est un document de référence pour les
politiques linguistiques européennes. Mais elle est aussi un acte
citoyen dans la perspective des 2èmes Assises européennes du
plurilinguisme de 2008. Rendez-vous donc sur le site : prenez-en
connaissance et si vous êtes d'accord, cliquez sur le menu "Signer la
Charte en ligne" et suivez les instructions. [...]
Nous en profitons pour remercier chaleureusement les nombreuses
personnes qui ont signé la Charte, en ligne ou par courrier postal.
[...]
3) Agenda
[...]
Colloque Entreprise, cultures nationales, mondialisation : 6-7 décembre
2007, Nantes, date de remise des intentions de communication : 30 juin.
Pour en savoir plus :
    http://plurilinguisme.europe-avenir.com/
        index.php?option=com_content&task=view&id=722&Itemid=48
[...]
4) Le jugement de Nanterre

Nous saluons le jugement du tribunal de Nanterre qui a condamné la
société Europe Assistance à mettre à la disposition de ses personnels
des logiciels comptables et de gestion en français.

Il s'agit, après le jugement dans l'affaire Gems de mars 2006, d'une
nouvelle condamnation exemplaire, d'un comportement qui ne répond à
aucune rationalité économique et même expose les entreprises qui s'y
livrent à des coûts cachés et une perte d'efficacité économique.

Au niveau européen, il faut faire respecter le droit à la langue
nationale au travail.

5) L'économie des séjours linguistiques

Le développement des séjours linguistiques dans les différents pays
européens est un moyen essentiel pour favoriser un authentique
plurilinguisme européen. Lire le communiqué de l'UNOSEL (Union Nationale
des Organismes de Séjours Linguistiques et des Ecoles de Langues) :
    http://plurilinguisme.europe-avenir.com/
        index.php?option=com_content&task=view&id=697&Itemid=26

Quelques informations sur l'économie des séjours linguistiques permet de
souligner l'importance des enjeux.

Aujourd'hui, 88 % des séjours linguistiques sont dirigés vers des pays
anglophones (Royaume Uni, Etats-Unis et Canada). Cette situation est en
opposition avec l'état du monde.

Sur 6,6 milliards d'habitants sur terre, l'aire anglophone représente
environ 600 millions de locuteurs, le mandarin 1,3 milliards, l'espagnol
400 millions, l'arabe 200 millions, le portugais 200 millions, le
français 180 millions et l'allemand 125 millions.

La répartition des séjours linguistiques peut se comparer à celle
d'Internet il y a dix ans. 80 % des internautes étaient anglophones en
1996. Ce chiffre est passé à 49 % en 2000 et 27 % en 2005 (d'après
Global Reach). De 2000 à 2005, le nombre d'internautes a été multiplié
par 2,8.

Depuis 1984, l'objectif officiel de l'Union européenne est que tous les
jeunes atteignent la maitrise de 2 langues étrangères. La réalisation de
cet objectif devrait logiquement conduire à faire passer la part de
l'aire anglophone dans la répartition des séjours linguistiques
au-dessous de 50 %.

Par ailleurs, l'hyperconcentration des séjours linguistiques sur l'aire
anglophone fait clairement apparaitre qu'il s'agit présentement d'une
industrie dans laquelle les enjeux culturels sont soit absents,
l'attrait culturel de la Grande-Bretagne ou des Etats-Unis étant loin
d'être le motif principal du choix des familles, soit au contraire
omniprésent, dès lors qu'à travers la langue on impose des modèles
culturels.

Le rapport Grin
    http://plurilinguisme.europe-avenir.com/
        images/International/hceerapport_grin.pdf
a montré que la seule Grande-Bretagne tirait des séjours linguistiques
et des stages de langues organisés en Grande-Bretagne un bénéfice
commercial d'environ 18 milliards d'euros, soit 18 fois le budget de
traduction et d'interprétation de l'ensemble des institutions
communautaires.

En termes de choix d'opportunité, nous disons aux familles que
l'hyperconcentration sur l'offre anglophone est un mauvais service à
rendre aux enfants. Sans contester en aucune façon l'utilité d'une
maitrise suffisante de l'anglais, compte tenu de la banalisation
actuelle de l'anglais, le facteur de différenciation sur le marché du
travail est aujourd'hui la maitrise d'une seconde langue, voire d'une
troisième langue. La compétence linguistique et interculturelle est une
compétence rare et pleine d'avenir.

A signaler que la revue Langues Modernes a consacré son 1er numéro de
l'année 2007 au thème : "Séjours et échanges". Pour en savoir plus :
    http://www.aplv-languesmodernes.org/article.php3?id_article=42

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Textes electroniques Textes electroniques Textes electroniques Textes
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{MV, 06 et 10/07/2007}

RESSOURCES LINGUISTIQUES

Le CNRTL (Centre National de Recherche Textuelles et Lexicales,
http://www.cnrtl.fr/) a pour objectif le recensement, la documentation,
la normalisation, l'archivage, l'enrichissement et la diffusion de
ressources variées. La pérennité du service et des données est garantie
par l'adossement à l'UMR ATILF (CNRS - Nancy Université), le soutien du
CNRS ainsi que l'intégration au réseau européen CLARIN
(http://www.mpi.nl/clarin/).

Le CNRTL est théoriquement consacré aux ressources et aux outils
destinés à des recherches en TAL, en ingénierie linguistique ou en
linguistique de corpus (par exemple l'analyseur flexionnel Flemm, le
lexique Morphalou issu de la nomenclature du Trésor de la Langue
Française, normalisé et disponible au format XML). Mais il attirera un
public plus large grâce à plusieurs offres conviviales, consultables en
ligne sans qu'il soit nécessaire d'être un expert en manipulation de
données numérisées.

Outre une collection de dictionnaires variés interrogeables en ligne
(dictionnaires anciens, dictionnaires de l'Académie, etc.), on attirera
l'attention sur le Portail lexical : un ensemble de données
lexicographiques d'origine diverses (Trésor de la Langue Française de
l'ATILF, Dictionnaire de synonymes du CRISCO, concordances issues de
Frantext, etc.) rassemblées dans une interface unique de façon à
permettre une navigation agréable et pratique. L'ambition grand public
du Portail lexical ne fait pas de doute (il est possible d'installer
une barre d'outils dédiée dans le navigateur Firefox) ; ce portail
semble d'ailleurs destiné à se substituer au TLFi
(http://atilf.atilf.fr/tlf.htm) qui, en dépit d'une interface
vieillissante, propose davantage de possibilités d'interrogation.

L'offre en matière de corpus textuelle est, en revanche, encore
modeste, comparée à d'autres initiatives (par exemple, Wikisource :
http://fr.wikisource.org/). Elle est pour l'heure composée du corpus
DEDE (articles du Monde annotés morphosyntaxiquement suivant le schéma
d'annotation Multext) et de l'ensemble des textes libres de droits de
la base textuelle Frantext. Cet ensemble disparate est curieusement
nommé "Corpus Frantext", comme si le seul fait d'être libre de droits
lui assurait une cohésion philologique et lui allouait le statut de
corpus. Or, dans le contexte actuel, où de nombreux laboratoires ont la
possibilité de mettre en ligne à peu de frais plusieurs gigaoctets de
données textuelles de qualité variable, il conviendrait que le CNRTL,
pour se distinguer, puisse faire argument de l'excellence linguistique
de son offre. Autrement dit, aux objectifs quantitatifs aujourd'hui
atteignables sans mérite, il est utile d'adjoindre des objectifs de
qualité. Le CNRTL pourrait être le lieu de leur définition.

Cette perspective ne serait d'ailleurs pas en contradiction avec les
ambitions affichées (normalisation, maintenance et pérennisation),
toutefois, on peut se demander s'il est possible de concilier l'offre
TAL et ingénierique -légitime dans ce contexte mais encore
sous-représentée- et une offre grand public ergonomiquement soignée et
attractive, mais qui nécessite vraisemblablement davantage que de la
maintenance.

Cela dit, quelle que soit la direction qui sera finalement choisie, le
CNRTL constitue une initiative heureuse et opportune. Il mérite d'être
signalé et de rejoindre les signets de nos navigateurs.

                    Mathieu Valette

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Publications Publications Publications Publications Publications
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{Chabin, 11/05/2007}

VIENT DE PARAÎTRE

Marie-Anne CHABIN - Archiver, et après ?
Paris : Djakarta Editions, 2007
159 pages - ISBN 978-2-9528828-0-4

Tout le monde parle d'archivage.
Mais que faut-il archiver et pour quoi faire ?
Qui paie et qui en profite ?
Quelles responsabilités pour ceux qui archivent et ceux qui conservent ?
Quel impact du numérique sur ces questions ?
Marie-Anne Chabin apporte des réponses, fondées sur vingt-cinq années
d'expérience diversifiée.
Un éclairage vivant et prospectif sur les enjeux actuels de l'archivage.

Editions Djakarta. Avril 2007. Prix : 19 euros TTC (port inclus).
    editions@djakarta.fr

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{FR, 12/06/2007}

COMPTE RENDU

Paru sur la liste Litor le 29/05/2007
Xavier Malbreil

Le livre d'Alexandra Saemmer, "Matières textuelles sur support
numérique" (Publications de l'Université de Saint Etienne) intéressera
tous ceux qui se sentent concernés par la façon dont, très précisément,
on peut rendre compte des oeuvres de littérature informatique.

J'écris "très précisément" assez précisément, et non pas de façon
purement rhétorique. C'est en effet tout l'intérêt de ce livre, qui
s'engage loin des sentiers battus et rebattus de la théorisation,
surtout dans ce domaine nouveau, où les ancêtres et fondateurs étant
peu, sont souvent, voire toujours, toujours les mêmes, cités. Or, il me
semble beaucoup plus facile de théoriser que de s'attaquer frontalement
aux textes. Prendre une oeuvre de littérature informatique, et la plier
en deux, puis quatre, puis huit, suppose en effet que l'on ait derrière
soi un très solide background théorique, ce qui est bien le cas de A
Saemmer pour aller se frotter au plus près avec le "comment on en
parle", et même avec le "comment ça parle".

Comment désigner par exemple le poème interactif que l'on découvre sur
son écran, poème qui ne cessera de se transformer à mesure des clics sur
les liens hypertextes, jusqu'à disparaître complètement : A Saemmer
propose le terme de "poème-géniteur", en étudiant au plus près le
toujours excellent "Explication de texte" de Boris du Boulay. Pourquoi
pas ? Le poème-géniteur, donc, serait le premier état du texte que l'on
découvre sur son écran, une fois que l'on a ouvert tel ou tel URL. A
mesure des clics, ce poème-géniteur pourra complètement disparaître...
mais sa trace restera : il aura été la matrice de tous les
développements contenus en germe par ce premier état.

Comment qualifier les liens, selon qu'ils permettent de progresser dans
une intrigue, ou selon qu'ils constituent une incise. Là encore, A
Saemmer propose des solutions.

Si tout le début de son livre, chapitre 1 et moitié du chapitre 2, sont
assez formels (les gages que l'on doit donner à l'institution
universitaire), tout le reste est heureusement beaucoup plus original,
pointu, et devrait faire date, parce que certaines oeuvres sont serrées
au plus près de ce que la critique peut, actuellement, faire.

Il sera intéressant de noter, par exemple, que A Saemmer se sert des
outils rhétoriques classiques, puis qu'elle tente de les requalifier. En
étudiant le poème interactif "20 ans après", de Sophie Calle, sur le
site de Panoplie.org, elle remarque que si les figures de style
classiques comme métalepse et métonymie peuvent être utilisées, il
faudra penser à en préciser le mode opératoire, pour mieux rendre compte
de leur fonctionnement. C'est là encore une réponse à une question
souvent posée sur la façon dont la critique textuelle peut aborder ces
nouveaux objets littéraires.

Toujours au cours de son examen de "20 ans après", elle remet en cause
la hiérarchisation entre "oeuvre de surface" et "oeuvre programmée" qui
vouerait la première à la ...superficialité et la seconde à la
profondeur. Pour ma part, j'ai toujours senti cette dénomination
"d'oeuvre de surface" comme une volonté de rejeter les oeuvres
non-programmées (encore que ce terme demanderait à être explicité) dans
l'enfer du faux-semblant, de la brillance inutile, de l'apparence
trompeuse.

Une oeuvre de littérature informatique, c'est pourtant d'abord ce que
l'on voit. Il y a déjà tellement de filtres entre l'oeil du lecteur
(appelons le encore lecteur) et la surface de l'écran, pour que le
syntagme "ce que l'on voit" soit assez complexe sans en rajouter. Que
voit-on en effet quand on regarde une oeuvre de littérature
informatique ? Pour peu que l'oeuvre soit en ligne, l'oeil du lecteur
devra d'abord opérer la discrimination entre les icônes propres à tel ou
tel navigateur, et le contenu de l'oeuvre elle-même. Une fois cela fait,
le lecteur pourra se trouver en face de mots qui sont autant, à présent,
à lire qu'à voir. Il verra aussi des images qui infléchissent le sens de
ces mots. Des signes qui l'alertent sur la présence d'un lien hypertexte
(ou qui le trompent, d'ailleurs, puisque les auteurs ont tout de suite
vu le parti qu'ils pouvaient tirer des habitudes de lecture).

On regrettera par ailleurs que certaines pistes annoncées ne soient pas
plus explorées, comme l'influence que pourraient avoir les productions
de littérature informatique et de net-art sur les arts appliqués, la
publicité, la communication, et pourquoi pas aussi, la littérature
traditionnelle, etc..

Mais c'est là une belle piste, que l'auteur suivra peut-être dans un
ouvrage à venir...

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{FR, 12/06/2007}

PARUTION

De quelle langue rêvaient-ils ?

Patrick Sériot
présente sa traduction en français de la correspondance de
Nicolas Troubetzkoy avec Roman Jakobson.

[N. Troubetzkoy, Correspondance avec Roman Jakobson et autres écrits,
Lausanne, Payot, 2006]

La correspondance de N. Troubetzkoy avec R. Jakobson (1920-1938) se
laisse lire à des niveaux différents. Elle intéresse donc des
disciplines très diverses. On l'abordera le 16 juin d'un point de vue
épistémologique, à partir d'une interrogation unique mais dense :
comment construit-on les objets dont on parle? Ce qui implique que les
dits objets ne préexistent pas ontologiquement à leur mise en discours.

Pour cela, je présenterai le monde intellectuel qui est à la base de
cette correspondance, laquelle nous donne accès à ce qui ne pouvait être
que soupçonné dans les articles scientifiques. Un monde de la totalité
platonicienne chez Troubetzkoy, une quête de l'essence du langage
poétique et de la slavitude chez Jakobson, tous deux étant obsédés par
l'idée de coïncidence/correspondance entre des séries non liées
génétiquement.

J'aborderai aussi la théorie du signe chez les orthodoxes, autour du
miracle de la Transfiguration au Mont Thabor, avec cette Lumière
incréée, qui n'est pas signe de la présence de Dieu mais manifestation
de l'énergie de l'essence divine. Nous aborderons donc la querelle de
l'iconoclasme. Cette problématique théologique, même si elle n'est
jamais nommée, forme la toile de fond de la correspondance : il n'y a
pas de séparation, pas de clivage entre signifiant et signifié, il y a
lien, fusion (donc confusion). Jakobson passe son temps à vouloir
dépasser (preodolet = aufheben, réflexe hégélien) les antinomies
saussuriennes. La dialectique chez Jakobson est une façon de refuser
toute béance, toute séparation : tout est lié à tout.

Enfin, je présenterai le mouvement politico-idéologique de l'eurasisme
sans lequel ces lettres seraient peu compréhensibles. Il s'agit d'une
théorie de la connaissance fondée sur l'idée de totalité, de mise au
jour de ce qui était caché (problématique fondamentalement
platonicienne : ce qui est invisible est plus réel que ce qui est
visible), d'un réel fait d'ordre et d'harmonie, en opposition radicale à
l'objet-langue tel qu'il est construit chez Saussure à partir de
l'élimination systématique de ce qui n'est pas pertinent dans la théorie
("le point de vue crée l'objet").


Patrick Sériot, Professeur, dirige l'Institut de linguistique slave de
l'Université de Lausanne.
            __________________________

Quelque  part en Europe, entre 1920 et 1938...

Cher Roman Osipovic...

Lettre 3. « Il convient que l'élève apprenne auprès de son maître, mais
reste critique à son égard » me dites-vous. Votre remarque vient de ce
que je me suis mal exprimé, et que je me suis perdu dans des détails
inutiles. En fait je voulais seulement montrer qu'aucune culture ne peut
se passer d'emprunts extérieurs, mais que l'emprunt n'implique pas
nécessairement l'excentrisme...

Lettre 4. Maintenant que j'ai compris (ou crois avoir compris) votre
point de vue, je me rends compte que vous aviez raison. La seule chose
qu'on puisse remettre en question est celle de savoir si la science de
la littérature doit se résumer à l'analyse que vous proposez. Il me
semble que l'on ne doit pas oublier que la littérature est un facteur de
la vie sociale...

Lettre 19. J'ai constamment de nouvelles idées. A ce propos, vous m'avez
parlé une fois du problème de la mutation vocalique de 'a devant les
consonnes postpalatales. Sur cette question j'en suis arrivé à la
conception suivante. La mutation vocalique ne concerne que "'a" issu de
"*" et uniquement devant "k" : mekky, pekny, jek, zajíkati se, lekati
se, klekati, dekovati, dík...

Lettre 27. Je rêve depuis longtemps de faire un travail sur le vers
folklorique russe mais, mis à part le manque de temps, il me manque
aussi certains livres que je n'arrive toujours pas à me procurer, -je
pense par exemple à Travaux de la Commission de musique et
d'ethnographie, Couplets populaires d'Eleonskaja, Contes et chansons de
la région de Belozërsk, etc. Ces livres sont indispensables pour rédiger
une monographie sur le vers folklorique russe.

Lettre 93. La perplexité de Polivanov devant la « mouillure emphatique »
s'explique en partie par le fait qu'il n'a pas lu mon article paru dans
Caucasica. Je ne le lui ai pas envoyé, car je n'étais pas certain
d'avoir la bonne adresse. Si cela ne vous ennuie pas, envoyez-lui votre
exemplaire et je m'engage à vous en envoyer un autre.

Lettre 95. Dostoïevski me rend complètement fou. Avant les vacances,
j'ai relu sa première période (avant l'exil). Je commencerai la
deuxième, la plus importante, après le Nouvel An. Je n'ai rédigé que 4
cours et il en faut 20 ! Et je dois y faire entrer tous ses grands
romans. Je dois tout faire en un mois. Or j'en ai par-dessus la tête et
je travaille horriblement mal et lentement.
 
Lettre 130.  « (On nous identifie purement et simplement à l'Ecole de
Saussure, ce qui nous porte quelque tort ;...»....ce n'est pas ce que
nous avons  l'habitude d'entendre par le mot « linguistes». Mais comme
en Angleterre rien n'est comme chez les gens normaux (on apporte les
lettres recommandées dans les boutiques de détail, on a le droit de
marcher sur les pelouses dans les jardins publics, le shilling se divise
en douze parties, etc.), il est fort possible que les véritables
linguistes se cachent dans un tout autre endroit, par exemple en
anthropologie ». ...« Malgré toute la correction des Français,
l'antipathie à votre égard s'est manifestée à plusieurs reprises dans
les paroles de Mazon comme dans celles de Vaillant. Par ailleurs il faut
dire que, outre une antipathie personnelle envers vous, se manifeste là
une certaine répulsion des Français pour les formes de la culture
eurasienne et danubienne par lesquelles s'exprime la phonologie
actuelle. Que cette empreinte spécifique est particulièrement marquée en
phonologie, j'ai pu facilement m'en rendre compte en discutant en même
temps avec Martinet et Novák »...

...Votre sincèrement dévoué
Prince N.S. Trubetzkoj

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{FR, 12/06/2007}

SUR TEXTO!
http://www.revue-texto.net/

Les nouveautés de la dernière  édition
Texto, avril 2007, vol. XII, n° 2
Numéro coordonné par Sylvain Loiseau.

(Cliquer sur le titre de la page d'accueil)

NB. Dans ce numéro les publications sont au format PDF.

Dans la rubrique DITS ET INÉDITS :

Jean LASSÈGUE
    Formes symboliques et émergence de valeurs :
    pour une cognition culturalisée
Synthèse sur le concept de forme symbolique, en particulier chez
Cassirer, avec une réflexion sur les valeurs.

François RASTIER
    Du réalisme au postulat référentiel
Par ses présupposés ontologiques, le réalisme philosophique entrave le
développement de la sémantique linguistique.

François RASTIER
    Croc de boucher et rose mystique - enjeux présents du pathos
    sur l'extermination
Une analyse des textes permet de déceler que le pathos sur
l'extermination semble pris dans le système des valeurs d'exaltation
qui l'ont permise.

Jean-Louis VAXELAIRE
    Ontologie et dé-ontologie en linguistique :
    le cas des noms propres
L'auteur propose d'effectuer l'étude des noms propres sans a priori
ontologiques, car ce sont des lexies que l'on observe dans les textes
et non des images de référents.


Dans la rubrique SAUSSURE ET SAUSSURISMES :

Yong-Ho CHOI
    Le temps chez Saussure
    (thèse, 2000. Réédition de Marges Linguistiques)
Depuis Godel, l'écart entre le Cours de linguistique générale et ses
sources ne cesse de se creuser. Dans ces conditions, la question se pose
de savoir comment lire Saussure. Il ne s'agit pourtant pas ici de se
réclamer du vrai Saussure mais d'essayer de comprendre les difficultés
auxquelles Saussure se heurte dans ses réflexions linguistiques, voire
sémiologiques. En plaçant le problème du temps au centre de la réflexion
de Saussure, l'auteur a effectué une lecture originale de la littérature
saussurienne.

Eugenio COSERIU
    Du primat de l'histoire (1980) [trad. par Stijn Verleyen]
L'article propose une réflexion sur la priorité de l'approche historique
en linguistique, qui est la seule capable de rendre compte des langues
dans toute leur diversité.

Rossitza KYHENG
    Principes méthodologiques de constitution et d'exploitation du
    corpus saussurien (2007)
L'auteur soumet à la discussion une réflexion méthodologique portant sur
deux propositions : 1° limiter le corpus saussurien aux textes dont
l'auteur légitime est Ferdinand de Saussure en différenciant le corpus
de l'archive, 2° adopter les trois principes interprétatifs (principe de
l'authentique, du chronologique et du global) conformes à l'organisation
particulière du corpus saussurien pour mieux objectiver l'interprétation
des données dans l'étude de l'oeuvre de Ferdinand de Saussure.


Dans la rubrique DIALOGUES ET DÉBATS :

- En attendant Godot : de l'Absurde à l'Histoire
Dialogue entre Valentin et Pierre TEMKINE (mise à jour révisée et
augmentée), suivi de
  Une démonstration littéraire : le cas Godot (P. TEMKINE),
  En attendant Temkine (F. RASTIER), et
  Ce que ça fait de ne rien en dire (P. TEMKINE)
En s'appuyant sur une relecture détaillée de En attendant Godot,
Valentin Temkine produit une interprétation globale renouvelant la
lecture de la pièce : à rebours des interprétations selon les canons du
"théâtre de l'Absurde", il restitue la pièce à l'Histoire en explicitant
les thèmes latents de l'Occupation et de la Shoah.

- Sur la poéticité du témoignage et les techniques de la littérature de
  l'extermination
Deux dialogues entre Philippe MESNARD et François RASTIER (2007)
Où il est notamment question des rapports entre fiction et diction,
esthétique et éthique, hantise et conjuration dans le genre testimonial
et la littérature de l'extermination.

- Sciences de la culture et réductions vertueuses
Dialogue entre François RASTIER et Maurice TOUSSAINT (2007)
Variations sur le conflit entre courants réductionistes du cognitivisme
et sciences de la culture.


Dans la rubrique REPÈRES :

Thierry MEZAILLE
    Pratiques pédagogiques littéraires assistées par Hyperbase
    dans une optique thématique
Il s'agit ici de faire le point sur quelques activités de cours de
littérature en collège, dans une approche thématique, assistées du
logiciel HYPERBASE (de l'oeuvre complète au groupement de textes, voire
l'étude d'un genre, par mots-vedettes).

Marion PESCHEUX
    Le feuilleton de l'anaphorisation : de "facettes" en "degrés"
Le "feuilleton" proposé est une exploration partielle et globale du
mécanisme d'anaphorisation dont la forme linguistique "observable" est
l'anaphore. Comme de très nombreuses recherches ont été menées sur
l'anaphore et qu'il est encore aujourd'hui impossible de "réduire"
simplement le phénomène, un premier épisode passera en revue diverses
définitions de l'anaphore, pour laisser la place à un éclairage sur les
arrières-plans extralinguistiques : mémoire, reconnaissance, etc. Des
approches seront alors plus détaillées dans un troisième temps : du
point de vue argumentatif, référentiel, et textuel. Enfin, des questions
et propositions seront ouvertes, qui, d'une certaine façon, tentent de
dire que si l'anaphorisation est bien un moyen d'assurer l'isotopie d'un
discours, ce mécanisme, selon nous, est de nature "instructionnelle"
(ou argumentative si l'on préfère).

Astrid GUILLAUME
    Traductologie et enseignement de traduction à l'université

Exercices en ligne :

    Niveau 2
Exercice 4 par Carine Duteil-Mougel (2007)
Parcours interprétatifs au sein d'une annonce publicitaire.


Dans la rubrique PARUTIONS ET TRÉSORS :

Emmanuel FAYE
    Heidegger, l'introduction du nazisme dans la philosophie
    Préface à la seconde édition.

Kurt FLASCH
    C'était bien un philosophe national-socialiste
À l'occasion de la parution du livre d'Emmanuel Faye "Heidegger,
l'introduction du nazisme dans la philosophie", Kurt Flasch revient sur
l'engagement nazi du philosophe.

Véronique MAGAUD
    Compte rendu critique de lecture de
    Burger, M., Martel, G., (dir.),
    Argumentation et communication dans les médias (2005)

    LIVRES-E

François RASTIER
    Semantics and cognitive science,
    chap. III, From  the concept to the signified

Eugenio COSERIU
    Synchronie, diachronie et histoire (1958)
Le célèbre ouvrage de Coseriu traduit en français par Thomas Verjans.


Dans la rubrique LIENS ET LIANES :

- Observatoire Europen du Plurilinguisme
Structure de mutualisation et de coopération entre partenaires du
plurilinguisme, dont le principe est de réunir dans une même démarche
des décideurs, des chercheurs et des membres de la société civile pour
poser clairement les questions linguistiques dans leurs enjeux
politiques, culturels, économiques et sociaux au niveau des institutions
europeénnes et de chacun des Etats membres.
    http://plurilinguisme.europe-avenir.com/index.php


MISE À JOUR

Régis MISSIRE
    Sémantique des textes et morphosémantique de l'interprétation
    (Thèse)

555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555
Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes
555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555
{FR, 12/06/2007}

Carine DUTEIL
 
            Sémiotique des cultures

[NDLR : Les figures ayant dû être redessinées en mode texte, elles ne
s'affichent correctement qu'en affichant les caractères dans une police
non proportionnelle, par exemple "Courrier".
D'une manière générale d'ailleurs, il est très recommandé d'utiliser un
tel jeu de caractères (non proportionnel, type Courrier) pour la
visualisation des bulletins SdT, car leur mise en page est conçue pour
cela.]

* L'opposition Nature / Culture

On oppose traditionnellement Nature et Culture, en cherchant à
déterminer en l'homme la part de ce qui revient à la nature et de ce qui
revient à la culture. Mais cette opposition entre la Nature et la
Culture est remise en cause au sein de l'anthropologie elle-même.

On doit notamment à Claude Lévi-Strauss l'étude des liens entre nature
et culture, dans les systèmes de parenté et la production des mythes.
Cherchant à établir la cohérence significative des systèmes de parenté,
et s'inspirant des travaux de l'anthropologie anglo-saxonne et de
certains écrits de l'École française de sociologie[1], Lévi-Strauss met
l'accent sur les notions d'échange et de réciprocité. Selon l'auteur,
c'est la prohibition de l'inceste, obligeant les hommes à communiquer,
qui fonde la société humaine. Elle « constitue la démarche fondamentale
grâce à laquelle, par laquelle, mais surtout en laquelle, s'accomplit le
passage de la nature à la culture. » (1967, p.29). Agissant et imposant
sa règle, elle affirme « la prééminence du social sur le naturel » et
fait de l'échange matrimonial « le passage du fait naturel de la
consanguinité au fait culturel de l'alliance » (ibid.)

Prolongeant l'étude des structures complexes de la parenté, Lévi-Strauss
consacre les quatre volumes des Mythologiques (1964-1971) à l'analyse
structurale d'un corpus de récits mythiques. L'auteur étudie les
relations que tissent les mythes entre eux et montre comment ces mythes
et leurs variantes sont des transformations d'autres mythes. L'étude
s'inscrit dans le cadre de la mythologie comparée, fondée par Max
Müller[2], et développée par Georges Dumézil notamment dans ses travaux
sur les mythologies anciennes[3] et sur l'idéologie des peuples
indo-européens de l'Antiquité[4].

* La voie de la sémiotique générale

Une fois dépassée l'antinomie nature / culture, la réflexion peut passer
de la culture comme concept philosophique aux cultures comme objets
scientifiques. Les études de textes (épiques, mythiques, folkloriques,
notamment) font partie, comme le rappelle François Rastier, de
l'activité ordinaire des linguistes de Steinthal à Bréal[5], de
Saussure[6] à Dumézil. La linguistique générale de Saussure s'appuie
ainsi sur des études de poétique et de mythologie, et Rudolf Engler
(1980, p. 14) souligne que « sémiologie linguistique et sémiologie
mythographique se correspondent presque absolument, les quelques
différences s'expliquant par l'application d'un même principe à un
domaine plus vaste, structuralement moins serré que la langue ».

Rappelons que le projet saussurien d'une sémiologie naît de la volonté
de définir l'ordre scientifique auquel appartient la linguistique :
« On a discuté pour savoir si la linguistique appartenait à l'ordre des
sciences naturelles ou des sciences historiques. Elle n'appartient à
aucun des deux, mais à un compartiment des sciences qui, s'il n'existe
pas, devrait exister sous le mot de sémiologie [...] le système
sémiologique 'langue' est le seul [...] qui ait eu à affronter cette
épreuve de se trouver en présence du Temps, qui ne soit pas simplement
fondé de voisin à voisin par mutuel consentement, mais aussi de père en
fils par impérative tradition, et au hasard de ce qui arriverait en
cette tradition, chose hors de cela inexpérimentée, non connue ni
décrite. » (Saussure Ferdinand de, 1974, Cours de linguistique
générale, II, p. 47). La linguistique peut ainsi être définie comme la
sémiotique des langues et des textes, elle relève en cela d'une
sémiotique des cultures.

* Les sciences de la culture

L'expression « sémiotique des cultures » (ou de la culture) renvoie à
l'école de Tartu  (Ivanov, Lotman, Ouspenski, Lekomcev notamment) et
vient sans doute de la littérature comparée, le domaine de son principal
animateur Iouri Lotman. On doit à Lotman le concept de sémiosphère
(1999) : la sémiosphère correspond à l'espace sémiotique complet occupé
par une culture donnée[7]. La culture dans son ensemble peut être
considérée comme un texte : « Pourtant, il faut prendre en considération
que c'est un texte complexe, qui se divise en une hiérarchie de "textes
dans les textes" entrelacés » (2003, p. 81). Ainsi, la dynamique de la
culture ne peut être présentée « ni comme un processus immanent isolé,
ni comme une sphère passive des influences extérieures. Ces deux
tendances se réalisent en une tension réciproque dont elles ne peuvent
s'abstraire sans altération de leur essence même. » (ibid., p. 137).

Poursuivant un objectif de caractérisation, une sémiotique des cultures
se doit d'être différentielle et comparée, car une culture ne peut être
comprise que d'un point de vue cosmopolitique ou interculturel : pour
chacune, c'est l'ensemble des autres cultures contemporaines et passées
qui joue le rôle de corpus[8].

L'ouvrage "Une introduction aux sciences de la culture" dirigé par
François Rastier et Simon Bouquet offre un riche aperçu des programmes
pluridisciplinaires actuels qui entendent repenser l'articulation des
sciences cognitives et des sciences de la culture[9] dans le cadre d'une
anthropologie sémiotique, sur laquelle se fonde précisément le projet
d'une  sémiotique des cultures. Ce projet apparaît comme l'héritier du
programme anthropologique de Humboldt : « Il faut étudier le caractère
des sexes, âges, tempéraments, nations, etc., avec autant de soin que
les sciences naturelles étudient les races et variétés du monde animal.
Quoi qu'il ne s'agisse à proprement parler que de savoir combien divers
l'homme peut être, il faut faire comme s'il s'agissait de déterminer
combien divers est en fait l'homme individuel »[10].

Font partie des sciences de la culture des disciplines comme les
ethnosciences, l'anthropologie, la paléontologie, l'éthologie humaine,
l'archéologie, la linguistique historique et comparée, disciplines au
sein desquelles une conception nouvelle de la genèse des cultures et de
l'émergence du monde sémiotique (systèmes sémiotiques dont le langage),
devrait se poursuivre et rejoindre le projet sémiotique de Saussure.

L'autonomie et la complexité du sémiotique sont liées à la transmission
du patrimoine sémiotique, qui a accompagné et permis la genèse des
cultures. « Ce moment de la phylogenèse se continue dans l'histoire,
avec un détail temporel plus fin. L'apprentissage, défini comme un
processus d'héritage des valeurs et des signes, le spécifie encore dans
l'ontogenèse. Le temps culturel fait ainsi médiation entre le temps de
l'espèce et celui de l'individu. » (Rastier, 2003b).

La diversification des pratiques techniques et sémiotiques apparaît
comme caractéristique des cultures humaines ; cette spécificité
sémiotique de l'environnement humain en fait un entour.

« Le cercle fonctionnel de l'homme ne s'est pas seulement élargi, il a
également subi un changement qualitatif. L'homme a, pour ainsi dire,
découvert une nouvelle méthode d'adaptation au milieu. Entre les
systèmes récepteur et effecteur propres à toute espèce animale existe
chez l'homme un troisième chaînon que l'on peut appeler système
symbolique. [...] L'homme ne vit plus dans un univers purement matériel,
mais dans un univers symbolique. Le langage, le mythe, l'art, la
religion sont des éléments de cet univers. [...] L'homme ne peut plus se
trouver en présence immédiate de la réalité ; il ne peut plus la voir,
pour ainsi dire, face à face. La réalité matérielle semble reculer à
mesure que l'activité symbolique de l'homme progresse. Loin d'avoir
rapport aux choses mêmes, l'homme, d'une certaine manière, s'entretient
constamment avec lui-même. Il s'est tellement entouré de formes
linguistiques, d'images artistiques, de symboles mythiques, de rites
religieux, qu'il ne peut rien voir ni connaître sans interposer cet
élément médiateur artificiel. » (Cassirer, 1975,  Essai sur l'Homme,
tr. fr. N. Massa, éd. de Minuit, pp. 42-44).
 
* Le monde sémiotique

Le monde sémiotique sert ainsi de médiation (médiation sémiotique) entre
le monde physique (appelé arrière-monde) et le monde des
(re)présentations (les états internes des sujets humains). Nous
reprenons ici le dispositif présenté par Rastier, qui adapte les
concepts de Umwelt -le monde propre des individus- et de Welt définis
par Uexküll (1956 [1934]) :

                        niveau des (re)présentations        ^
   Entour (Umwelt) :    ____________________________        |
                                                        médiation
                        niveau sémiotique               sémiotique
------------------------------------------------------      |
  Arrière-Monde (Wet) : niveau phéno-physique               v

« L'entour est composé des niveaux présentationnel et sémiotique des
pratiques. Le niveau physique n'y figure pas en tant que tel, mais en
tant qu'il est perçu, c'est-à-dire dans la mesure où il a une incidence
sur les présentations ("d'objets" ou de signifiants) » (Rastier, 2002,
« Anthropologie linguistique et sémiotique des cultures », p. 247).

La réflexion sur le sémiotique en tant que domaine scientifique -plutôt
que sur la sémiotique en tant que discipline scientifique- amène à
privilégier l'étude des performances sémiotiques complexes dont les
textes[11], comme à les contextualiser au sein des pratiques de
production et d'interprétation où ils prennent sens. La première
entreprise d'une sémiotique des cultures consiste alors en l'étude des
textes ; maintes disciplines y participent au premier rang desquelles la
linguistique et en son sein, la sémantique interprétative.

* Performances sémiotiques et praxéologie

La perspective praxéologique de la sémantique interprétative
(praxéologie entendue comme théorie de l'action dans et par le langage)
permet de relier les textes à leur entour social et historique[12]. Tout
texte se rattache à la langue par un discours (relatif à une pratique
sociale) et à un discours par la médiation d'un genre :

  PRATIQUE SOCIALE - Sphère linguistique
     _______________________________
    |                               |
    |  DISCOURS                     |
    |    ------------------------   |
    |   | champ générique        |  |
    |          ____________         |
    |   |     (    Genre   )     |  |
    |        (   _________  )       |
    |   |   (   |         |  )   |  |
    |      (    |  TEXTE  |   )     |
    |   |   (   |_________|  )   |  |
    |        (______________)       |
    |   |                        |  |
    |    ------------------------   |
    |_______________________________|

La notion de pratique sociale renvoie à la division du travail. Chaque
pratique sociale délimite un domaine d'activité et un discours qui
l'articule. Entre les discours et les genres, les champs génériques
regroupent les genres en co-évolution qui contrastent, voire rivalisent
dans un champ pratique. Soit les correspondances suivantes :
 
INSTANCES SOCIALES      |      INSTANCES LINGUISTIQUES
praxéologie             |
-------------------------------------------------------
Domaine d'activité      |       Discours
Champ pratique          |       Champ générique
Pratique                |       Genre
Cours d'action          |       Texte
 
Les textes sont conçus comme des cours d'action productive et
interprétative. Les unités sémantiques sont alors définies comme des
points de stabilisation de parcours génératifs et interprétatifs[13].
Le sens d'un texte ne se déduit pas d'une suite de propositions, mais
résulte du parcours de formes sémantiques liées à des formes
expressives[14]. La sémiosis textuelle est ainsi conçue comme un
ensemble de déterminations réciproques résultant de parcours
interprétatifs qui passent sans cesse de l'expression au contenu et du
contenu à l'expression[15].

Étendue aux relations d'interprétation entre passages de performances
relevant de sémiotiques différentes, la théorie des parcours
interprétatifs permet alors d'aborder le problème des interactions
polysémiotiques, qui relève de plein droit de la sémiotique.
 
* Des signes aux pratiques

L'intersémioticité est un problème fondateur pour les sciences de la
culture : « à l'exception des algèbres qui par définition ne relèvent
que d'un seul système de signes et dont l'interprétation peut être
différée le temps du calcul, toutes les performances sémiotiques et les
objets culturels qui en résultent procèdent de la mise en interaction
réglée de plusieurs systèmes de signes. » (Rastier, 2003a : 235-236,
note 27).

On ne pourra décrire la complexité sémiotique des cultures qu'en
développant la problématique de la description des performances
polysémiotiques, en particulier les textes (le caractère polysystémique
et polysémiotique des langues et des textes[16] a d'ailleurs été
négligé), ce qui est la contribution propre de la linguistique aux
sciences de la culture.

Le développement de la sémiotique des cultures appelle enfin à une
refondation interprétative de la sémiotique pour dépasser les typologies
des signes, des codes et des systèmes, en problématisant dans toute leur
complexité les performances et les pratiques.
 
                Carine Duteil-Mougel (ENSIL, Limoges)
 
Ouvrages cités :

Bréal M., 1877, Mélanges de mythologie et de linguistique, Paris,
Hachette.
Cassirer E., 1991 [1936-1939],  Logique des sciences de la culture,
Paris, Cerf.
Cassirer E., 1975, Essai sur l'Homme, tr. fr. N. Massa, Paris, éditions
de Minuit.
Dumézil G., 1942-1947,  Mythes romains (I. Horace et les Curiaces,
1942 ; II. Servius et la Fortune -Essai sur la fonction sociale de
louange et de blâme et sur les éléments indo-européens du cens romain,
1943 ; III. Tarpeia -Essais de philologie comparative indo-européenne,
1947), Paris, Gallimard.
Dumézil G., 1958, L'Idéologie tripartie des Indo-Européens, Coll.
Latomus.
Dumézil G., 1968-1973,  Mythe et épopée (I. L'idéologie des trois
fonctions dans les épopées des peuples indo-européens, 1968 ; II. Types
épiques indo-européens : un héros, un sorcier, un roi, 1971 ;
III. Histoires romaines, 1973), Paris, Gallimard.
Engler R., 1980, « Sémiologies saussuriennes, 2. Le canevas », C.F.S.,
34, pp. 3-16.
Granet M., 1939, Catégories matrimoniales et relations de proximité dans
la Chine ancienne, Paris, Alcan.
Humboldt W. von, 1903-1936,  Gesammelte Schriften, Berlin, Behr, 17 vol.
Humboldt W. von, 1995, Le XVIIIe siècle. Plan d'une anthropologie
comparée, J. Quillien et C. Losfeld (éds.), Lille, PUL [cf. 1903,
Gesammelte Schriften, I., A. Leitzmann (éd.), Berlin, Behr, pp.377-410].
Lévi-Strauss C., 1967, Les Structures élémentaires de la parenté, La
Haye-Paris, Mouton (1ère éd. Paris, PUF, 1949).
Lévi-Strauss C., 1964-1971, Mythologiques (1. Le cru et le cuit, 1964 ;
2. Du miel aux cendres, 1966 ; 3. L'origine des manières de table,
1968 ; 4. L'homme nu, 1971), Paris, Plon.
Lotman I., 1990, Universe of the Mind  : A Semiotic Theory of Culture,
translated by A. Shukman, London, I.B. Tauris.
Lotman I., 1999,  La sémiosphère, Limoges, PULIM.
Lotman I., 2003, L'explosion et la culture, Limoges, PULIM.
Mauss M., 1924, « Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans
les sociétés archaïques », L'Année Sociologique, seconde série,
1923-1924.
Müller M., 1859, Essai de mythologie comparée, Paris, A. Durand.
Müller M., 2002, Mythologie comparée (Essais sur la mythologie comparée,
les traditions et les coutumes (1873) et Nouvelles études de mythologie
(1898)), éd. critique établie, prés. et annotée par P. Brunel, Paris,
R. Laffont.
Rastier F., à paraître, « Saussure et la science des textes », Actes du
Colloque international « Révolutions saussuriennes », Genève, 20-22 juin
2007.
Rastier F., 2006a, « La structure en question », Janus, 6, pp. 93-104.
[aussi Texto !  Vol. XII, n°1,
http://www.revue-texto.net/Reperes/Themes/Rastier/Rastier_Structure.pdf]
Rastier F., 2006b, « Formes sémantiques et textualité », Langages, 163,
pp. 99-114 [aussi  Texto !, Vol. XI, n°3-4,
http://www.revue-texto.net/Inedits/Rastier/
    Rastier_Formes-semantiques.html].
Rastier F., 2006c, « Sémiotique et sciences de la culture », Texto !,
Vol. XI, n°3-4,
http://www.revue-texto.net/Reperes/Themes/Rastier/
    Rastier_Intro-Semiotique.pdf
Rastier F., 2003a, « Parcours de production et d'interprétation », in
A. Ouattara (éd.), Parcours énonciatifs et parcours interprétatifs,
Ophrys, pp. 221-242.
Rastier F., 2003b, « Le langage comme milieu : des pratiques aux
oeuvres », Texto !, Vol. VIII, n°4,
http://www.revue-texto.net/Inedits/Rastier/Rastier_Langage.html.
Rastier F., 2002, « Anthropologie linguistique et sémiotique des
cultures », in F. Rastier & S. Bouquet (éds.), Une introduction aux
sciences de la culture, Paris, PUF, pp. 243-267.
Rastier F., 2001, Arts et sciences du texte, Paris, PUF.
Rastier F. & Bouquet S., 2002,  Une introduction aux sciences de la
culture, Paris, PUF.
Turpin B. (éd.), 2003, « La légende de Sigfrid et l'histoire burgonde »,
présentation et édition de Béatrice Turpin, in S. Bouquet (éd.),
Saussure, Paris, éditions de l'Herne, pp. 351-429.
Saussure Ferdinand de, 1974, Cours de linguistique générale, édition
critique par R. Engler, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, Tome 2,
Appendice, notes de F. de Saussure sur la linguistique générale.
Saussure Ferdinand de, 1986, Le leggende germaniche, A cura di Anna
Marinetti et Marcello Meli, Este, Libreria editrice Zielo.
Uexküll J. von., 1956 [1934], Mondes animaux et mondes humains, Paris,
Denoël.
 
Notions (propositions) : sémiosphère, texte, genre, discours, pratique
sociale, sens, interprétation, forme sémantique, forme expressive,
parcours interprétatif, sémiosis, expression, contenu, performance
sémiotique, intersémioticité.
 
[1] Tout particulièrement l'« Essai sur le don. Forme et raison de
l'échange dans les sociétés archaïques » de Marcel Mauss (in L'Année
Sociologique, seconde série, 1923-1924) et l'ouvrage de Marcel Granet, 
Catégories matrimoniales et relations de proximité dans la Chine
ancienne (1939, Paris, Alcan).
[2] Essai de mythologie comparée, 1859, Paris, A. Durand.
[3] Mythes romains (1942-1947 : I. 1942 ; II. 1943 ; III.  1947) ; Mythe
et épopée (1968-1973 : I. 1968 ; II. 1971 ; III. 1973), Paris,
Gallimard.
[4] L'Idéologie tripartie des Indo-Européens, 1958, Coll. Latomus.
[5] Cf. Bréal M., 1877,  Mélanges de mythologie et de linguistique,
Paris, Hachette.
[6] Cf. Saussure Ferdinand de, 1986, Le leggende germaniche, A cura di
Anna Marinetti et Marcello Meli, Este, Libreria editrice Zielo.
Cf. également Turpin B. (éd.), 2003, « La légende de Sigfrid et
l'histoire burgonde », présentation et édition de Béatrice Turpin, in
S. Bouquet (éd.), Saussure, Paris, éditions de l'Herne, pp. 351-429.
[7] "By analogy with the biosphere (Vernadsky's concept) we could talk
of a semiosphere, wich we shall define as the semiotic space necessary
for the existence and functioning of languages" (Lotman I., 1990, p.
123) ; "The unit of semiosis, the smallest functioning mechanism, is not
the separate language but the whole semiotic space of the culture in
question. The semiosphere is the result and the condition for the
development of culture ; we justify our term by analogy with the
biosphere, as Vernadsky defined it, namely the totality and the organic
whole of living matter and also the condition for the continuation of
life." (ibid., p. 125).
[8] Cf. Rastier, 2006c.
[9] Expression empruntée à Cassirer (1991 [1936-1939]) : Zur Logik der
Kulturwissenschaften.
[10] Humboldt W. von,,  1903, « Plan d'une anthropologie comparée », in
GS, I, p. 390 ; tr. fr. in J. Quillien et C. Losfeld (éds.), 1995,
Lille, PUL.
[11] Sont appelées performances sémiotiques l'ensemble des productions
qui relèvent d'un ou plusieurs systèmes de signes (opéras, films,
rituels, etc.). Les textes sont les performances sémiotiques qui
relèvent des langues.
[12] Cf. Rastier, 2001.
[13] Cf. Rastier, 2006a.
[14] Les formes sémantiques peuvent être décrites comme des molécules
sémiques, petits réseaux sémantiques dont les n?uds sont des sèmes et
les liens des cas. Les formes expressives sont des molécules phémiques
(la notion de phème désigne tout élément de l'expression - phonologique,
prosodique, graphique, ou ponctuationnel).  Cf. Rastier, 2006b.
[15] Cf. Rastier, à paraître.
[16] Normes socialisées (genres, discours), idiolectes (styles), tons,
mouvements ; systèmes graphiques et typographiques, prosodiques,
gestuels, etc.

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Appels et annonces Appels et annonces Appels et annonces Appels
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{Heiden, 29/06/2007}

COLLOQUE

    JADT 2008 - Premier appel à communications
        9es Journées internationales
    d'analyse statistique des données textuelles

du 12 au 14 mars 2008
à l'Ecole normale supérieure Lettres et sciences humaines Lyon, France
    http://www.jadt.org/

Les journées internationales d'analyse statistique des données
textuelles (JADT) réunissent tous les deux ans, depuis 1990, des
chercheurs travaillant dans les différents domaines concernés par les
traitements automatiques et statistiques de données textuelles. Elles
permettent aux participants de présenter leurs résultats, de confronter
leurs outils et leurs expériences.
[...]

* Calendrier

Date limite de soumission : 15 octobre 2007
Notification des acceptations aux auteurs : 27 novembre 2007
Version finale : 20 décembre 2007
Conférence : 12-14 mars 2008

* Thèmes de la rencontre

- Textométrie, statistique textuelle
- Analyse exploratoire de données textuelles
- Corpus de textes, représentations textuelles et hypertextuelles
- Linguistique de corpus
- Traitement automatique du langage naturel : étiquetage,
  lemmatisation, enrichissement linguistique
- Analyse statistique de réponses à des questions ouvertes
- Fouille de données textuelles (text mining)
- Classification de textes, cartographie lexicale et textuelle
- Recherche documentaire, recherche d'informations
- Edition outillée de textes numériques
- Logiciels pour l'analyse textuelle
- Méthodologie et usages en analyse de corpus de textes
- Formation aux méthodes et aux outils d'analyse de corpus de textes

* Langues autorisées pour les présentations

Les présentations pourront se faire dans l'une des langues suivantes :
français, anglais, espagnol, italien. Aucune traduction simultanée
n'est prévue.

[...]

* Informations et Contact

site web :    http://www.jadt.org/
adresse mail :    jadt2008@ens-lsh.fr
adresse postale :
    Serge Heiden, JADT 2008
    Laboratoire ICAR - ENS-LSH
    15 parvis René Descartes - BP7000
    69342 Lyon Cedex 07
    FRANCE
téléphone : +33 (0)4 37 37 63 12 ; fax : +33 (0)4 37 37 62 65

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