2008_10_31
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SdT volume 14, numero 3.


                        LA CITATION DU MOIS
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        Car comment est-il possible, dira quelqu'un, d'accorder
        des peuples qui sont si séparés de volonté &
        d'affection comme le Turc & le Persan, le Français &
        l'Espagnol, le Chinois & le Tartare, le Chrétien & le
        Juif ou Mahométan ? Je dis que telles inimitiés ne sont
        que politiques & ne peuvent ôter la conjonction qui est
        & doit être entre les hommes. La distance des lieux, la
        séparation des domiciles n'amoindrit point la proximité
        de sang. Elle ne peut non plus ôter la similitude du
        naturel, vrai fondement d'amitié & société humaine.

                Émeric Crucé, Le Nouveau Cynée
                (éd. Alain Fenet et Astrid Guillaume,
                Presses Universitaires de Rennes (PUR),
                Rennes, 2004, p. 81-82.)
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                SOMMAIRE


1- Presentations
    - Bienvenue a nos 3 nouveaux abonnes, dont Sylvie Bernard et
      Auxane Ericher.

2- Carnet
    - Seminaires :
    Semantique des Textes - Francois Rastier
    Varietes et enjeux du plurilinguisme - Christos Clairis
    - Appel pour une politique europeenne de la traduction
    - Jacques Maucourt : in Memoriam
    - Jean Bollack : colloque et site

3- Publications
    - Nouveau Texto!
    - These de Anje Muller Gjesdal : Etude semantique du pronom ON
      dans une perspective textuelle et contextuelle

4- Textes
    - Evaluation de la recherche et classement des revues
    - Heidegger inedit - Georges-Arthur Goldschmidt

5- Appels : Colloques et revues
    - Colloque international "Le Monde du Symbolique -en hommage a
      Claude Levi-Strauss", Paris, 21-22 novembre 2008.
    - Journees d'etude du CPST "De l'interpretation des textes a
      partir de corpus numerises", Toulouse, 1ere date 27 novembre.
    - Nouvelle revue "Argumentation et Analyse du Discours".
    - Appel a contributions : revue Corpus, n°8 : "Corpus de textes,
      textes en corpus : concepts, methodes et travaux"
    - Appel a contributions : revue Arena Romanistica, 01/09 :
      "Etudes de genre"
    - Appel a contributions : Revue d'anthropologie des
      connaissances, novembre 2009 : "Les discours scientifiques :
      des marques linguistiques aux epistemologies"
       
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[informations réservées aux abonnés]

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{FR, 23/10/2008}

SÉMINAIRE SÉMANTIQUE DES TEXTES

François Rastier, directeur de recherche, CNRS

CORPUS ET INTERTEXTE

Les jeudis  de 17 h 30 à 19 h 30  (EHESS, salle 2, 105, bd Raspail,
75006, Paris), du 6 novembre 2008 au 18 décembre 2008. La séance du
20 novembre se déroulera en salle 524 (EHESS, 54 bd Raspail), et celle
du 18 décembre en salle 8 (105, bd Raspail).
Métro Saint Placide.
Dans le cadre du CRIA-EHESS et de l'ERTIM-INALCO

Avec le développement et la généralisation des corpus numériques, la
linguistique de corpus intéresse l'ensemble des sciences de la culture.

Dans cette situation favorable, un agenda épistémologique et
méthodologique pourrait proposer : (i) un moratoire sur les modèles
partiels, pour restituer la complexité des textes ; (ii) en rupture
avec les représentations ontologiques et référentielles, une
reconception praxéologique de l'activité textuelle ; (iii) une
typologie des normes discursives, génériques et stylistiques permettant
de décrire la variété de leurs régimes génétiques, mimétiques et
herméneutiques ; (iv) un réexamen des "unités textuelles" pour pouvoir
caractériser les transformations entre passages, tant au sein du texte
qu'entre textes du même corpus ; (v) une "reconquête" du plan de
l'expression textuelle, permise par une réflexion sur le concept de
document, nécessaire au traitement des documents numériques ; et
corrélativement une synthèse renouvelée entre linguistique, philologie
et herméneutique matérielle.

On proposera ainsi un remembrement de la tripartition de fait entre
discours, texte, et document. Il s'agit en effet, à l'inverse du
programme du Web sémantique, de revenir des "données" aux documents,
de décrire et d'exploiter, pour la recherche d'informations notamment,
leur irremplaçable complexité. Ce sont là, semble-t-il, des conditions
pour que la linguistique textuelle puisse combler ses lacunes
théoriques, répondre aux besoins sociaux  et s'approprier pleinement la
problématique historique et comparative que partagent les sciences de
la culture.

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{FR, 25/10/2008}

SÉMINAIRE

    Séminaire doctoral du professeur Christos Clairis
        Variétés et enjeux du plurilinguisme

L'université Paris Descartes et l'Observatoire européen du
plurilinguisme organisent durant l'année universitaire 2008-2009 un
séminaire de recherche consacré au plurilinguisme.

Au cours de ce séminaire interviendront aussi bien des chercheurs que
des responsables d'entreprise, des fonctionnaires internationaux, des
spécialistes de traduction, des artistes et des spécialistes du monde
des arts.

Les séances de travail auront lieu dans le cadre du séminaire doctoral
du professeur Christos CLAIRIS (linguistique générale)
Ecole doctorale 180 - Sciences humaines et sociales : cultures,
individus, sociétés

Lieu : Sorbonne, Université Paris Descartes,
Salle des thèses E637, galerie Claude Bernard, 1er étage, escalier J
Entrée par le 19 rue de la Sorbonne - 75005 Paris
Horaires : le mercredi, de 17 à 19 heures


* Calendrier et programme provisoires :
(des informations détaillées seront données prochainement)

Les thèmes proposés illustrent différents aspects du plurilinguisme :
il s'agit pour chaque domaine abordé de cerner les enjeux et l'impact
du plurilinguisme, de définir les champs de recherche possibles.

19 novembre : L'Observatoire européen du Plurilinguisme : naissance,
fonctionnement, perspectives

10 décembre : Plurilinguisme et Recherche : Linguistique et Histoire

28 janvier 2009 : Le Plurilinguisme à la Commission européenne

11 février 2009 : Plurilinguisme en Entreprise

11 mars 2009 : Plurilinguisme et création théâtrale

25 mars 2009 : Plurilinguisme et diversités culturelles

8 avril 2009 : Plurilinguisme et Droit

30 avril 2009 : Plurilinguisme et Traduction


* Modalités d'inscription

Le séminaire est ouvert aux doctorants de l'université Paris Descartes
et des places en nombre limité sont offertes aux personnes extérieures.
S'agissant d'un séminaire de recherche et non d'une série de
conférences, les personnes intéressées sont invitées à s'inscrire à
l'ensemble des séances. Une attestation de participation au séminaire
pourra être délivrée sur demande.

L'inscription est gratuite et obligatoire pour les participants
extérieurs à l'université Paris Descartes : adresser le bulletin de
demande d'inscription avant le 10 novembre 2008. Un laissez-passer sera
délivré aux personnes inscrites pour leur faciliter l'accès aux locaux
de la Sorbonne.
contact :    seminaire@observatoireplurilinguisme.eu

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{FR, 23/10/2008}

TRADUCTION ET EUROPE

            "Plus d'une langue"
    Appel pour une politique européenne de la traduction
         -mis en ligne le 30 septembre 2008

Texte d'une pétition pour la mise en oeuvre d'une véritable politique
européenne de la traduction, qui reposerait sur deux principes :
- mobiliser tous les acteurs et secteurs de la vie culturelle
(enseignement, recherche, interprétariat, édition, arts, médias) ;
- structurer tant les dynamiques internes de l'Union que ses politiques
extérieures, en garantissant concrètement l'accueil des autres langues
en Europe et l'intelligence des langues d'Europe ailleurs dans le
monde.
    http://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article1911

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{FR, 23/10/2008}

JACQUES MAUCOURT

Jacques Maucourt est décédé le 28 septembre 2008. Je voudrais évoquer
brièvement l'apport si important dont il a fait bénéficier l'Institut
National de la Langue française.

Présent aux premières heures, dès 1962, place Carnot, Jacques Maucourt
a pris une grande part dans la mise en place informatique du TLF. En
lien avec un ingénieur de la Compagnie Bull (M. Lemaire), c'est lui qui
a assuré l'essentiel des programmes initiaux. Tout était nouveau pour
nous à l'époque : Jacques Maucourt s'est engagé dans l'aventure avec
autant d'application que d'enthousiasme. Dans les années soixante a été
réuni l'essentiel de la masse documentaire de Frantext : tous les
textes saisis à l'époque (sur des rubans perforés transformés ensuite
en bandes magnétiques), traités sur l'héroïque "Gamma 60" (plus de
70 millions d'occurrences en 1969), toute la documentation alors
rassemblée restent aujourd'hui utilisables : c'est dire le sérieux du
travail qui a été accompli. La technique n'en était pas encore aux
écrans : les résultats étaient stockés sur papier (les
"Concordances") ; c'est Jacques Maucourt qui a mis en place le système.
Pour rendre utilisable cette documentation gigantesque, il a fallu dès
les débuts imaginer des instruments novateurs. Jacques Maucourt a été
l'artisan, du côté de l'informatique, d'un "Dictionnaire des formes
fléchies" et des programmes de conjugaison qui le sous-tendent. C'est
lui qui a construit le "Dictionnaire des homographes". C'est lui, avec
Roland Vienney, qui a assuré les programmes des "Groupes binaires", un
système fondé sur des traitements statistiques (la loi de Poisson) :
les Rédacteurs ont disposé ainsi d'une documentation non seulement
lemmatisée, mais sélective et linguistiquement pertinente. Tout cela a
conduit, dès l'année du premier tome (1971), à un "Dictionnaire des
fréquences" qui a été jusqu'au bout la source des données chiffrées du
TLF.

C'était là, en dépit des tâtonnements, faire oeuvre de pionnier. Mais
il a fallu aussi, dans l'ombre, assurer les adaptations techniques
(parfois du tout au tout) à chaque changement d'ordinateur, travail
ingrat, mais indispensable : c'est Jacques Maucourt qui s'en est en
grande partie occupé, sans jamais rechigner. Par ailleurs, il a ménagé
son temps pour aboutir à l'essentiel : l' "Analyseur morphologique" qui
accompagne Frantext. Frantext y a gagné une dimension de grande
importance, puisqu'une partie des textes est désormais strictement
lemmatisée et que le reste, à tout moment, est automatiquement
lemmatisable. Cet analyseur est devenu, dans le domaine, l'instrument
le plus performant dont on dispose pour le français. C'est là
assurément la plus belle réussite de Jacques Maucourt, réalisée dans
une collaboration constante avec Marc Papin.

Jacques Maucourt a toujours su garder le cap, même dans la tourmente.
Nous conservons de lui le souvenir d'un homme souriant, discret,
exemplaire par le dévouement et la constance ; il laisse une oeuvre qui
mérite notre plus chaleureuse et amicale reconnaissance.

                    Robert Martin
                    1. 10. 2008

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{FR, 23/10/2008}

HOMMAGE A JEAN BOLLACK
 
        De la philologie : théorie et pratique.
        Colloque en hommage à Jean Bollack

Responsable : Philippe Rousseau
Université de Lille 3, 23-25 octobre 2008
Maison de la Recherche, salle des colloques
Colloque organisé par l'UMR STL avec le concours de la MESHS du
Nord - Pas-de-Calais, du CRIA, du CNRS et de l'Observatoire des
Etudes classiques en Europe

    Exposé de la thématique
 
Jean Bollack, professeur émérite à l'Université Charles de Gaulle -
Lille 3 où il enseigna le grec de 1958 à 1992, aura 85 ans en 2008.
L'UMR "Savoirs, Textes, Langage" dont il est indirectement l'un des
fondateurs et ses élèves ont décidé à cette occasion de rendre hommage
à ses travaux d'helléniste en organisant en son honneur, dans son
université, un colloque consacré à une discipline, un moment de
l'histoire intellectuelle et des objets qui ont occupé jusqu'à ce jour
une place privilégiée dans son activité de chercheur. Il est trop connu
pour qu'il soit nécessaire de le présenter longuement. Né à Strasbourg
en 1923 dans une famille juive alsacienne, il a fait ses études
secondaires et une partie de ses études supérieures à Bâle, avant et
pendant la deuxième guerre mondiale, avant de venir à Paris dès la
Libération. A Bâle, il avait été en particulier l'élève de Peter Von
der Mühll qui lui donna les bases de sa formation à la philologie
classique, dans la grande tradition de la science allemande. Il y était
aussi entré en contact avec des poètes et des artistes installés dans
la ville. L'influence d'Albert Béguin, qui y enseignait à cette époque
et dont on sait les relations étroites qu'il entretenait avec les
écrivains de la résistance contribua à affermir son intérêt pour la
littérature contemporaine et la part de réflexion critique qui lui est
inhérente. A Paris, où il fut entre autres l'élève de F. Chapouthier et
de P. Chantraine il acheva sa licence de lettres classiques, obtint une
licence d'allemand et suivit parallèlement d'autres enseignements, ceux
notamment d'Alexandre Koyré et Etienne Gilson. Son intérêt se porte
alors sur la comparaison des systèmes cosmologiques des présocratiques
et des philosophies ultérieures et il entreprend, sous la direction de
P. Chantraine, une thèse d'Etat qui aboutira à la publication des
Origines d'Empédocle (1965-1969). Enseignant au collège de Barr en
Alsace au début des années 50, il renoue avec le séminaire de Bâle et
les cours de P. Von der Mühll. Il est détaché au CNRS l'année où il v
ient d'être reçu à l'agrégation de grammaire, et est professeur invité
pendant plusieurs semestres à la Freie Universität de Berlin. A partir
de 1958 il est assistant, puis chargé d'enseignement à la Faculté des
lettres de l'université de Lille, avant d'y être élu professeur en
1965. Il enseigne à Lille jusqu'à son départ à la retraite en 1992. Il
est "fellow" de l'Institute for advanced studies de Princeton en
1970-1971 et membre du Wissenschaftskolleg de Berlin en 1982-1983. Il
crée en 1972, dans ce qui est devenu entre temps l'Université de
Lille 3, le Centre de recherche philologique, rapidement associé au
CNRS, qu'il dirige jusqu'en 1985, foyer de ce que l'on appellera vite
"l'école de Lille". Cette unité est l'une des équipes dont la fusion a
donné naissance en 2006 à l'UMR STL (Savoirs, Textes, Langage). Son
oeuvre dans le domaine des études grecques est considérable : les
Présocratiques (Empédocle, Héraclite, Parménide, les Atomistes), les
trois grands tragiques, Epicure, l'épopée archaïque (Homère et
Hésiode), les lyriques, Platon et Aristote, etc., travaux qu'il mène
seul ou en collaboration avec plusieurs de ses élèves (Heinz Wismann,
André Laks, Pierre Judet de La Combe, Philippe Rousseau). S'ajoute à
ces monographies, éditions commentées, etc. une série de traductions
des tragiques, en collaboration avec Mayotte Bollack. Il serait faux de
penser que les travaux majeurs consacrés à Paul Celan se situent "à
côté" de ses recherches d'helléniste, comme une sorte de diversion ou
de "hobby". Les deux ensembles trouvent leur origine dans des exigences
herméneutiques "et" philologiques communes et ils se sont nourris l'un
l'autre. Il en va de même de la part de ses ouvrages qui abordent des
problèmes que l'on dirait de théorie, d'épistémologie ou de méthode.
C'est néanmoins à l'helléniste, praticien et théoricien d'une approche
critique nouvelle des oeuvres de l'Antiquité, que ce colloque entend
rendre hommage.

Jean Bollack s'est expliqué à plusieurs reprises sur la discipline
qu'il pratique et la manière dont s'est formée la conception qui est la
sienne du métier de philologue et de ses présupposés. Cette
auto-réflexion sur son travail, la réflexion critique qu'il menait sur
les traditions savantes et la situation présente de la discipline,
les études que d'autres chercheurs ont consacrées à sa démarche
scientifique et les discussions vives auxquelles celle-ci a donné lieu
font que ses positions méthodiques et théoriques sont assez connues
pour qu'il ne soit pas nécessaire de les rappeler longuement ici.
Ces positions ne se définissent pas par rapport à une philosophie
constituée dont elles offriraient une application, qu'il s'agisse de
Gadamer ou de la Théorie critique. Ses remarques, dans leur forme comme
dans leur contenu, offrent, pour reprendre l'expression de l'un de ses
lecteurs, moins une théorie herméneutique qu'un "art critique", une
heuristique de la lecture. Elles ne se constituent pas en un traité
systématique. Leur cohérence tient à l'enjeu de la démarche dont elles
visent à rendre compte, la meilleure compréhension des textes ou des
oeuvres. Cette herméneutique philologique tire sa portée critique de la
problématisation méthodique des attentes du sens, affirmant, dans sa
contestation des diverses formes d'assimilation des oeuvres poétiques
ou philosophiques grecques, le lien essentiel entre la reconnaissance
de la particularité des textes et l'exigence d'une rationalité de
l'interprétation. Dans la discussion les présupposés de lecture peuvent
et doivent être énoncés, confrontés et argumentés. L'herméneutique de
Jean Bollack peut être qualifiée de "critique" dans la mesure où elle
est une herméneutique philologique attentive à la force et à la
précision de la lettre. Mais le mouvement d'auto-réflexion qui l'anime
la défend contre la tentation positiviste courante dans la pratique
des philologues de croire que le sens peut se livrer hors de sa
problématisation. Elle oppose la particularité incontournable de la
lettre et la singularité de l'oeuvre à la tentation des interprétations
généralisantes ; et au positivisme des philologues l'impossibilité de
connaître, voire de décrire, leur objet sans réfléchir sur les
présupposés de sa constitution. Ce lien étroit entre l'exigence
philologique et l'auto-réflexion herméneutique explique l'esprit du
colloque d'octobre 2008 et le souci de combiner dans le cadre de six
sessions d'une demi-journée chacune réflexion critique sur les
démarches scientifique de Jean Bollack d'une part, et discussion
collective approfondie de problèmes philologiques particuliers de
l'autre. Les cinq premières séances seront organisées autour de la
présentation et de la discussion préparée d'un nombre restreint
d'exposés diffusés à l'avance à tous les membres de ce "séminaire" de
trois jours. Conçu comme un hommage à l'helléniste qu'est Jean Bollack,
ce colloque borne délibérément ses intérêts au champ de la philologie
grecque et écarte donc de ses objets l'exégèse des poèmes de Paul Celan
aussi bien que les recherches qui ont entouré l'édition des oeuvres de
Peter Szondi ou les travaux consacrés à l'histoire critique de la
discipline. Dans le domaine grec même il retient d'abord trois grands
objets parmi ceux qui ont attiré l'attention du philologue auquel il
est dédié, appartenant tous trois à la même grande période de
l'archaïsme finissant et de la haute époque classique : les
présocratiques, Pindare et la tragédie attique. Une quatrième session
sera consacrée à un thème transversal relevant de la poétique, celui de
la virtuosité de l'art. Les communications ne porteront pas sur la
discussion des interprétations proposées par Jean Bollack, même si l'on
attend qu'elles n'ignorent pas ce que celui-ci peut avoir écrit sur le
texte ou le problème examiné, mais elles seront conçues de telle sorte
qu'il soit possible d'en évaluer les démonstrations et d'en discuter
les présupposés en les rapportant à l'instance critique qu'est la
lettre du texte. Elles permettront, dans leur diversité, de confronter
et de mettre à l'épreuve d'analyses concrètes les différentes approches
qui ont cours actuellement (herméneutiques, anthropologiques,
déconstructionnistes, etc.). Un premier "répondant", désigné à l'avance
après réception des textes, introduira la discussion, à laquelle sera
réservé au moins un tiers du temps disponible pour chaque session. Deux
séances, dont une table ronde, seront consacrées à la discussion de la
situation de l'oeuvre de Jean Bollack dans l'histoire et le champ
actuel de la discipline ("Bollack parmi les philologues"), ainsi qu'à
l'évaluation critique des présupposés épistémologiques et de la
fécondité heuristique de son "art" et de sa pratique. Les intervenants
ont été choisis pour leur qualité scientifique. On a pris garde de
faire appel à des chercheurs appartenant à des générations, des pays et
des horizons épistémologiques différents.
            _____________________
{FR, 21/02/2008}
Signalons à cette occasion un site consacré à Jean Bollack :
    http://www.jeanbollack.net/index.htm

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{FR, 23/10/2008}

NOUVEAU TEXTO!

Après certains retards maintenant résorbés, la nouvelle version de la
revue Texto! a publié deux numéros que nous vous invitons à découvrir.
    http://www.revue-texto.net
Toute critique ou suggestion est bienvenue !

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{FR, 23/10/2008 et Gjesdal, 29/10/2008}

THÈSE

Anje Müller Gjesdal
        Étude sémantique du pronom ON
    dans une perspective textuelle et contextuelle

Résumé :

Cette thèse propose une méthodologie pour l'analyse des éléments
grammaticaux polysémiques, notamment le pronom ON, à partir d'une
réflexion sur le cadre théorique de la Sémantique de Textes. À travers
des analyses de deux genres déterminés -l'article scientifique et la
poésie- la thèse montre l'interaction et l'influence réciproque de ON
et le contexte, aussi bien au niveau de la phrase qu'au celui du texte.

La première partie de la thèse traite de la sémantique de ON et de sa
classification grammaticale. Elle montre les limitations des
descriptions grammaticales basées sur des critères peu précis, et la
confusion entre emplois indéfinis et emplois pour des personnes
déterminées qui s'exprime par l'oxymoron "pronom personnel indéfini".
Par conséquent, la thèse se propose d'affiner la description sémantique
de ON, notamment par une élaboration de la notion de contexte et son
influence sur l'interprétation de ce pronom. La variation dans les
emplois de ON ne peut pas se réduire à un seul noyau de sens (core
meaning) et on propose un modèle sémique approprié à l'analyse de ON
selon l'hypothèse que les différents emplois correspondent à la
réalisation ou l'annulation des différents sèmes en contexte.

La seconde partie de la thèse présente deux études de l'emploi de ON
dans des genres déterminés ; l'article scientifique et la poésie. La
première étude examine l'emploi de ON dans un corpus d'articles
scientifiques (le corpus KIAP, voir www.kiap.uib.no) et montre
l'influence de paramètres contextuels aussi bien au niveau micro
(verbes, temps verbaux, adverbes) qu'au niveau macro (disposition
linéaire du texte). La seconde étude analyse l'emploi de ON à partir de
la notion de zones anthropiques (Rastier 1996) et les relations entre
dimensions sémantiques et expériences humaines. Dans cette perspective,
ON fonctionne comme un médiateur entre les différentes zones, notamment
entre le sujet et le monde qui l'entoure.

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Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes
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{FR, 23/10/2008}

EVALUER LA RECHERCHE : QUESTIONS EN DÉBAT

L'appel lancé le 2 octobre 2008 et intitulé "Pour le retrait complet et
définitif de la 'liste des revues' de l'AERES"
    http://appelrevues.org/
a recueilli en vingt jours plus de 2500 signatures (mais certaines
représentent des collectifs, comme des revues ou même Sauvons
l'université). Par ailleurs, un site d'information et de discussion sur
l'évaluation et la bibliométrie a été ouvert à l'adresse suivante :
    http://evaluation.hypotheses.org
Alors que l'exemple "anglo-saxon" est souvent invoqué, nous
reproduisons cette analyse émanant de directeurs de revues.

        Journals under Threat: A Joint Response from
        History of Science, Technology and Medicine Editors

We live in an age of metrics. All around us, things are being
standardized, quantified, measured. Scholars concerned with the work of
science and technology must regard this as a fascinating and crucial
practical, cultural and intellectual phenomenon. Analysis of the roots
and meaning of metrics and metrology has been a preoccupation of much
of the best work in our field for the past quarter century at least. As
practitioners of the interconnected disciplines that make up the field
of science studies we understand how significant, contingent and
uncertain can be the process of rendering nature and society in grades,
classes and numbers.

We now confront a situation in which our own research work is being
subjected to putatively precise accountancy by arbitrary and
unaccountable agencies. Some may already be aware of the proposed
European Reference Index for the Humanities (ERIH), an initiative
originating with the European Science Foundation. The ERIH is an
attempt to grade journals in the humanities -including "history and
philosophy of science". The initiative proposes a league table of
academic journals, with premier, second and third divisions.

According to the European Science Foundation, ERIH "aims initially to
identify, and gain more visibility for, top-quality European Humanities
research published in academic journals in, potentially, all European
languages". It is hoped "that ERIH will form the backbone of a
fully-fledged research information system for the Humanities". What is
meant, however, is that ERIH will provide funding bodies and other
agencies in Europe and elsewhere with an allegedly exact measure of
research quality. In short, if research is published in a premier
league journal it will be recognized as first rate ; if it appears
somewhere in the lower divisions, it will be rated (and not funded)
accordingly. This initiative is entirely defective in conception and
execution. Consider the major issues of accountability and
transparency. The process of producing the graded list of journals in
science studies was overseen by a committee of four -the membership is
currently listed at
    http://www.esf.org/research-areas/humanities/
        research-infrastructures-including-erih/
        erih-governance-and-panels/erih-expert-panels.html

This committee cannot be considered representative. It was not selected
in consultation with any of the various disciplinary organizations that
currently represent our field such as the European Association for the
History of Medicine and Health, the Society for the Social History of
Medicine, the British Society for the History of Science, the History
of Science Society, the Philosophy of Science Association, the Society
for the History of Technology or the Society for Social Studies of
Science. Journal editors were only belatedly informed of the process
and its relevant criteria or asked to provide any informationregarding
their publications. No indication was given of the means through which
the list was compiled ; nor how it might be maintained in the future.
The ERIH depends on a fundamental misunderstanding of conduct and
publication of research in our field, and in the humanities in general.
Journals' quality cannot be separated from their contents and their
review processes. Great research may be published anywhere and in any
language. Truly ground-breaking work may be more likely to appear from
marginal, dissident or unexpected sources, rather than from a
well-established and entrenched mainstream journal. Our journals are
various, heterogeneous and distinct. Some are aimed at a broad, general
and international readership, others are more specialized in their
content and implied audience. Their scope and readership say nothing
about the quality of their intellectual content. The ERIH, on the other
hand, confuses internationality with quality in a way that is
particularly prejudicial to specialist and non-English language
journals.

In a recent report, the British Academy, with judicious understatement,
concludes that "the European Reference Index for the Humanities as
presently conceived does not represent a reliable way in which metrics
of peer-reviewed publications can be constructed" (Peer Review : the
Challenges for the Humanities and Social Sciences, September  2007 :
    http://www.britac.ac.uk/reports/peer-review ).
Such exercises as ERIH can become self-fulfilling prophecies. If such
measures as ERIH are adopted as metrics by funding and other agencies,
then many in our field will conclude that they have little choice other
than to limit their publications to journals in the premier division.
We will sustain fewer journals, much less diversity and impoverish our
discipline. Along with many others in our field, this Journal has
concluded that we want no part of this dangerous and misguided
exercise. This joint Editorial is being published in journals across
the fields of history of science and science studies as an expression
of our collective dissent and our refusal to allow our field to be
managed and appraised in this fashion. We have asked the compilers of
the ERIH to remove our journals' titles from their lists.

Hanne Andersen (Centaurus)
Roger Ariew & Moti Feingold (Perspectives on Science)
A. K. Bag (Indian Journal of History of Science)
June Barrow-Green & Benno van Dalen (Historia mathematica)
Keith Benson (History and Philosophy of the Life Sciences)
Marco Beretta (Nuncius)
Michel Blay (Revue d'Histoire des Sciences)
Cornelius Borck (Berichte zur Wissenschaftsgeschichte)
Geof Bowker and Susan Leigh Star (Science, Technology and Human Values)
Massimo Bucciantini & Michele Camerota (Galilaeana : Journal of
   Galilean Studies)
Jed Buchwald and Jeremy Gray (Archive for History of Exacft Sciences)
Vincenzo Cappelletti & Guido Cimino (Physis)
Roger Cline (International Journal for the History of Engineering &
   Technology)
Stephen Clucas & Stephen Gaukroger (Intellectual History Review)
Hal Cook & Anne Hardy (Medical History)
Leo Corry, Alexandre Métraux & Jürgen Renn (Science in Context)
D. Diecks & J. Uffink (Studies in History and Philosophy of Modern
   Physics)
Brian Dolan & Bill Luckin (Social History of Medicine)
Hilmar Duerbeck & Wayne Orchiston (Journal of Astronomical History &
   Heritage)
Moritz Epple, Mikael Hård, Hans-Jörg Rheinberger & Volker Roelcke
   (NTM : Zeitschrift für Geschichte der Wissenschaften, Technik und
   Medizin)
Steven French (Metascience)
Willem Hackmann (Bulletin of the Scientific Instrument Society)
Bosse Holmqvist (Lychnos)
Paul Farber (Journal of the History of Biology)
Mary Fissell & Randall Packard (Bulletin of the History of Medicine)
Robert Fox (Notes & Records of the Royal Society)
Jim Good (History of the Human Sciences)
Michael Hoskin (Journal for the History of Astronomy)
Ian Inkster (History of Technology)
Marina Frasca Spada (Studies in History and Philosophy of Science)
Nick Jardine (Studies in History and Philosophy of Biological and
   Biomedical Sciences)
Trevor Levere (Annals of Science)
Bernard Lightman (Isis)
Christoph Lüthy (Early Science and Medicine)
Michael Lynch (Social Studies of Science)
Stephen McCluskey & Clive Ruggles (Archaeostronomy : the Journal of
   Astronomy in Culture)
Peter Morris (Ambix)
E. Charles Nelson (Archives of Natural History)
Ian Nicholson (Journal of the History of the Behavioural Sciences)
Iwan Rhys Morus (History of Science)
John Rigden & Roger H Stuewer (Physics in Perspective)
Simon Schaffer (British Journal for the History of Science)
Paul Unschuld (Sudhoffs Archiv)
Peter Weingart (Minerva)
Stefan Zamecki (Kwartalnik Historii Nauki i Techniki)
--
H-SCI-MED-TECH
The H-Net list for the History of Science, Medicine and Technology
Email address for postings :    h-sci-med-tech@h-net.msu.edu
Homepage :             http://www.h-net.org/~smt/
            _____________________

NOTE SUR L'EVALUATION DE LA RECHERCHE ET LE CLASSEMENT DES REVUES
(EXTRAIT)

Le travail des "publiants" (sic) mérite l'attention, or le classement
par le support dispense d'évaluer les contenus, l'institution déléguant
ce travail aux anonymes gate-keepers qui n'ont de compte à rendre à
personne.

La restriction de fait aux revues reste un choix discutable : en SHS
les livres font l'objet d'environ 40% des citations. Pourquoi ne
sont-ils pas pris en compte ?

Le classement, qui relève de ce qu'un responsable des SHS-CNRS appelait
dans un éditorial la "sélection naturelle", a une efficacité toute
néo-darwinienne, puisqu'il tend à priver de leurs auteurs les revues
mal classées ou a fortiori pas classées du tout -qu'elles aient été
négligées, ou qu'elles commencent.

L'évaluation des revues se fait à la va-vite, sans leur demander des
éléments et sans que les évaluateurs disposent même de dossiers. En
linguistique, six personnes choisies on ne sait comment ont classé
plusieurs centaines de revues en un après-midi. La même revue a reçu
deux classements différents, le premier sous le titre Information
grammaticale, le second sous le titre L'information grammaticale.

Un bon article dans une "mauvaise" revue sera moins bien évalué qu'un
article anodin ou mauvais dans une "bonne".

Le privilège exorbitant donné (en sciences humaines du moins) aux
revues anglophones (d'emblée considérées comme "internationales" alors
qu'il existe maintes revues francophones qui le sont tout autant) met
en position d'infériorité linguistique les "publiants" francophones.
Les revues internationales non anglophones, même voisines (allemandes
par exemple) sont souvent oubliées de nos décideurs.

Les revues les plus prisées des décideurs sont concentrées dans les
mains de quelques éditeurs anglais ou néerlandais, qui revendent les
articles à des prix de plus en plus exorbitants. Ce qui crée des
difficultés économiques dans les labos voire des tensions entre
chercheurs. Nous n'avons aucune raison de renforcer cette forme de
privatisation.

Le classement a priori des supports a un effet de contrainte : des
secteurs entiers de la recherche sont discrédités parce qu'ils n'ont
aucune revue classée en A. D'autres secteurs, plus proches de la Big
Science, sont portés aux nues du classement.

Le classement des revues est une évaluation a priori des articles. La
scientométrie, malgré ses défauts bien connus (les indices de citation
sont biaisés par les effets de lobbying ; en outre les articles les
plus cités sont parfois les plus critiqués), a du moins le mérite de
relever des citations effectives d'un article, quel que soit son
support. Or, on trouve dans les "bonnes" revues des articles qui ne
sont jamais cités, même par leur auteur.

Au principe tout managérial de l'évaluation par des indices biaisés,
les enseignants et chercheurs sont en droit de demander que leurs
travaux soient évalués par des commissions qui prennent le temps de les
lire.

Si les revues sont importantes, quelle est la  politique de soutien aux
revues ? La plupart des revues qui en recevaient ont vu leurs
subventions érodées ou supprimées.
            _____________________

A signaler par ailleurs la pétition "Les sciences sociales ne sont pas
solubles dans les sciences cognitives" :
    http://www.hermeneute.com/INSHS

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{FR, 23/10/2008}

HEIDEGGER INÉDIT

fragments établis et traduits par Georges-Arthur Goldschmidt

Fragments de textes retrouvés dans les archives de Ludwig Landgrebe qui
fut le dernier assistant de Husserl. Ces trois textes proviennent soit
d'Eugen Fink, soit de Heidegger lui-même, auquel Landgrebe était assez 
lié. (Il avait été pressenti pour lui succéder à Fribourg.) Il peut
s'agir des fragments recopiés, les caractères typographiques employés 
proviennent en tout cas d'une autre machine à écrire que celle de
Landgrebe. Il pourrait être intéressant d'établir la provenance de ces
textes probablement de Heidegger. Il en est tenté ici un essai de
traduction partielle. [NDLR : Bien qu'en étant l'auteur à demi avoué,
Georges-Arthur Goldschmidt n'est pas parvenu à traduire les deux
derniers extraits.]
            _____________________

Das Gestell wird zugestellt, als Zubehör des Herstellens wird es aus
Vorigem herausgestellt und dazu erst einmal aus der Liege gestellt, zu
der es doch hergestellt wurde um dann verstellt umgestellt zu werden,
als das was zur Stelle, als Fund vorgefunden werden kann, insofern es
als vorgefundener Fund in seiner bewerkstelligenden Unbedachtheit im
Bedenkenlosen des Hervorbringens, in die berechnende Tätigkeit der
Technik hineingestellt wird.

[L'échafaudage est attribué comme une composante de la fabrication, il 
est édifié à partir de ce qui était auparavant et pourtant fabriqué et
pour cela d'abord extrait de son gîte pour être déplacé, déformé, comme
ce qui mis à disposition peut être trouvé en tant que trouvaille dans
son utilité irréfléchie dans ce qui n'est pas pris en considération
pour être placé au sein de l'activité calculante de la technique.]
.
...ob das Ausstehende uns zusteht, ist im Abstand des Anstehenden als
das noch Vor-stehende zu verstehen ; es gilt zu ermitteln, ob der
Ausstand als ein Zustand der Zuständigeit am noch nicht ausgestandenen
Ausstehen des Seins ausgemacht werden kann oder ob die Befugnis dazu
überhaupt der Vorständigkeit, als das noch Ausstehende vorgegeben oder
sogar zugegeben werden kann. Es gilt in der Abständigkeit des Zustehens
des Ausstands zu fragen, ob jene Befugnis nicht der Unzulänglichkeit
anheim als unbeheimt zu geben ist. Denn jenes Ausstehende ist ja eben
nichts anders als der Ausstand an Seinkönnen.

[...savoir si nous sommes aptes à l'à-venir est à comprendre à distance
de la proximité comme ce qui est encore en attente, en avance ; il
s'agit de découvrir si ce qui est à venir peut être repéré comme un
état de compétence pour ce qui est de l'assumation non encore assumée
de l'Être ou bien si la dévolution pour cela peut être attribuée à ce
qui est en avance et être prétendue comme ce qui est à venir ou être
concédé comme tel. Il s'agit dans l'intervalle de dévolution de
l'à-venir de se demander si cette compétence n'est pas à attribuer à
l'insuffisance comme étant sans demeure. Car ce qui est ainsi à venir
n'est rien d'autre que la réserve en pouvoir-être.]

[...]

Martin Heidegger
p.c.c Georges-Arthur Goldschmidt

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{FR, 23/10/2008}

COLLOQUE

            Le Monde du Symbolique
            - en hommage à Claude Lévi-Strauss

Colloque international
organisé par le Centre de coopération franco-norvégienne en sciences
sociales et humaines et par l'Institut Ferdinand de Saussure

Paris, 21-22 novembre 2008
Maison de Norvège
(Cité Universitaire - 7 N boulevard Jourdan - 75014 Paris)

Argument. - Si l'on a jadis exalté un problématique structuralisme
(regroupant Barthes, Lacan, Althusser, Foucault et tant d'autres) pour
le condamner au début des années 1970, Saussure et Lévi-Strauss étant
les premières cibles de cette damnatio, le programme d'une étude
scientifique interdisciplinaire du monde symbolique n'a cessé
d'inspirer des recherches novatrices en linguistique, en anthropologie
et dans les autres sciences de la culture. Ce colloque entend ouvrir
des champs de réflexion et de débat sur ces trois thèmes :
(i) la légitimité d'une relecture présentiste du programme des "études
des signes et de leur vie dans les sociétés humaines" (Saussure) ;
(ii) l'actualité d'une philosophie des formes symboliques ;
(iii) la critique, d'un point de vue sémiotique, des paradigmes de la
communication et de la cognition, comme le développement corrélatif
d'un programme épistémologique de culturalisation.

Programme
            Vendredi 21 novembre

9h30-10h10 : Clarisse Herrenschmidt, Laboratoire d'Anthropologie sociale
La légitimité d'une relecture présentiste du programme des
"études des signes et de leur vie dans les sociétés humaines" (Saussure)

10h10-10h50 : Françoise Douay, Université de Provence
Que pourrait être, dans le monde symbolique d'aujourd'hui,
une rhétorique saussurienne ?

11h10-11h50 : Bernard Ancori, Université Louis Pasteur, Strasbourg
Permanence et actualité du système idéologique indo-européen :
la Grèce ancienne, le Moyen-Âge occidental et nous

11h-50-12h30 : Astrid Guillaume, Université Paris IV Sorbonne
Le Monde du symbolique et le Moyen-Âge :
la pensée derrière le symbole

14h-14h40 : André Green, Paris
Symbolique psychanalytique et symbolique lévi-straussien

14h40-15h20 : Jean Giot, Université de Namur
L'arbitraire radical (titre sous réserve)

15h40-16h20 : Angèle Kremer-Marietti, Université Paris X
La philosophie comme science du symbolique

16h20-17h : Arild Utaker, Université de Bergen
Sur quelques obstacles philosophiques pour celui qui veut
penser le Symbolique

17h-17h40 : Jacques Geninasca, Université de Zurich
Penser le "langage symbolique" aujourd'hui

Vin d'honneur

            Samedi 22 novembre

9h30-10h10 : Marcel Drach, Université Paris Dauphine
L'anti-humanisme de Claude Lévi-Strauss :
l'effacement du sujet dans la production du sens

10h10-10h50 : Arnfinn Bø-Rygg, Université d'Oslo
L'expérience du sérialisme chez Lévi-Strauss et Foucault

11h10-11h50 : David Ledent, Université de Caen-Basse Normandie
Les formes symboliques de la musique

11h50-12h30 : Michel Serfati, Université Paris VII
Formes symboliques sans signification
et constitution d'objets mathématiques

14h-14h40 : Michel Paty, Université Paris VII
La connaissance scientifique comme forme de pensée symbolique.
Quelques implications philosophiques et épistémologiques

14h40-15h20 : Simon Bouquet, Université Paris X
Le programme (néo)saussurien. Une ontologie négative
et une épistémologie pour penser le monde du symbolique.

15h40-16h20 : François Rastier, CNRS-Inalco, Paris
L'arbitraire de la sémiotique. Critique et illustration

Table ronde : 16h20-17h20
Anne Hénault, IUFM, Paris : Actualité du saussurisme (2008)
Loïc Depecker, Université Paris III : Projet d'une ethnoterminologie
Julien Longhi, Université de Clermont-Ferrand : Formes sémantiques,
formes symboliques  et constitution des objets de la parole en discours
Ronan Le Roux, EHESS : Comment expliquer l'absence de modèles
cybernétiques chez Lévi-Strauss ?

N.B. : Ce colloque est organisé à l'occasion du centième anniversaire
de Claude Lévi-Strauss, Président d'honneur de l'Institut Ferdinand de
Saussure.

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{FR, 30/10/2008}

Université de Toulouse le Mirail
Journées d'étude du CPST

    De l'interprétation des textes à partir de corpus numérisés

1. Le Jeudi 27 novembre 2008, Salle D 32 (Atelier informatique de la
Maison de la Recherche, rez-de-chaussée)
De 9h à 12h : Régis MISSIRE (CPST)
   HYPERBASE 7.0 : Intoduction aux principales fonctions
   documentaires et statistiques
De 14h à 17h :
   HYPERBASE 7.0 : Applications pratiques (séance animée par Régis
   MISSIRE). Il est vivement recommandé d'apporter des corpus pour la
   mise en pratique.
NB. L'atelier d'informatique compte 15 postes mais on pourra travailler
à deux par poste.

2. Le Jeudi 18 décembre 2008, de 14h à 17h - Salle C 601 (Maison de la
Recherche), avec la participation du Master des Sciences du Langage.
- Sylvain LOISEAU (LIMSI)
   Caractériser le contexte sémantique de différents types de textes :
   analyse comparative et quantitative.

3. Le Jeudi 29 janvier 2009, de 14h à 17h - Salle C 601 (Maison de la
Recherche)
- François LAURENT (CERES)
   Lemmatisation et codage sémique de romans à insertions lyriques
   du XIIIème siècle.

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{FR, 23/10/2008, BP, 28/10/2008}

NOUVELLE REVUE
Information transmise par Ruth Amossy.
 
"Argumentation et Analyse du Discours" :
    http://aad.revues.org/
La revue propose une publication intégrale, immédiate et gratuite sur
son site. Elle adhère à *Revues.org,* fédération de revues en sciences
humaines et sociales en ligne (http://www.revues.org)
Cette publication semestrielle, rédigée en langue française, émane du
groupe de recherche /Analyse du Discours, ARgumentation, Rhétorique/
(ADARR) de Tel-Aviv, coordonné par Ruth Amossy et Roselyne Koren.

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{Mayaffre, 30/08/2008, et Mellet, 09/09/2008}

APPEL À CONTRIBUTIONS

CORPUS, numéro 8, à paraître en novembre 2009
Thème :
   "Corpus de textes, textes en corpus : concepts, méthodes et travaux"

Responsables :
   Jean-Michel Adam (Jean-Michel.Adam@unil.ch)
   Jean-Marie Viprey (jean-marie.viprey@univ-fcomte.fr)

Calendrier :
- réception des propositions d'article (déclaration d'intention, titre,
résumé d'une page maximum): avant le 1er décembre 2008
[...]

Texte de cadrage [extraits]:
Les grandes questions auxquelles nous voudrions que ce numéro réponde
sont :
- Quel est l'impact de la mise en corpus sur le statut et la perception
du texte antérieurement défini comme unité globale, comme tout cohérent
et auto-suffisant ?
- Dans quelle mesure le texte est-il amené à incorporer des éléments
jusqu'ici désignés comme plus ou moins "extérieurs" à lui (paratexte,
péritexte, épitexte, intertexte, hypertexte...), et comment les
chercheurs gèrent-ils ce qu'il est convenu d'appeler en conséquence
l'"ouvert" du texte ?
- Dans ce cadre, quelles solutions théoriques et pratiques se
présentent-elles pour gérer la variation textuelle, que ce soit dans la
perspective de l'établissement, de l'exploration/lecture, ou des
mesures statistiques ?
- Que faire de la "philologie numérique", peut-on et doit-on normaliser
les procédures d'établissement des ressources textuelles, pourquoi et
comment ?
- Quelle terminologie sont amenés à mettre en place les chercheurs
confrontés à la nécessité de définir leurs objets dans le cadre de
l'analyse textuelle sur corpus : texte, document, archive, énoncé,
discours, base, corpus, sous-corpus, section, unité, segment,
partition... ?
- Comment se construit une interprétation dans le cours d'une étude
menée sur corpus, et comment s'équilibre dans cette optique le rapport
entre texte et corpus ; peut-on formuler des principes généraux voire
théoriques de cette articulation ?
- Jusqu'où est-il vrai que le travail sur corpus informatisé assure une
suspension de l'activité interprétative et diverses autres
modifications "déontiques" des conditions de la critique en sciences
humaines ?
- Quel impact ces nouvelles orientations et ce foisonnement empiriques
sont-ils susceptibles d'avoir sur la mesure statistique et sur
l'intérêt qu'elle suscite ?
[...] Une question centrale nous guidera : qu'est-ce qui a changé, de
manière significative, dans notre pratique critique des textes au long
de cette montée en force du corpus conçu comme opposition d'un matériau
langagier ?

Texte complet de l'appel :
    http://corpus.revues.org/document382.html

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{Gjesdal, 22/10/2008}

APPEL À CONTRIBUTIONS

Arena Romanistica 01/09 : "Etudes de genre"

La notion de genre se voit doter d'une importance croissante dans
plusieurs domaines romanistiques : en linguistique, en littérature et
en études cinématographiques. [...]
- comment est-elle conçue dans ces différentes disciplines et comment
ces différentes conceptions peuvent-elles enrichir et défier les unes
les autres ?
- comment délimiter la notion de genre ? doit-on le concevoir comme une
catégorie normative ou empirique ?
- la fonction de genre en tant que contexte pour l'étude de et pour la
production de textes : s'il est conçu comme un ensemble de conventions
textuelles, le genre peut être considéré comme un ensemble de normes
sociales. Les classifications et les hiérarchies de genre héritées
gouvernent la production et la classification de textes nouveaux.
- qu'est-ce que les études de genre peut-nous inciter à dire sur les
genres "impurs" et sur les transgressions de genre ?

Date limite de soumission d'articles : le 1er février 2009
Procédure de soumission accessible sur notre site web :
    http://www.arenaromanistica.uib.no/french/soumissions.html

Le texte complet de l'appel est en ligne sur le site :
    http://www.arenaromanistica.uib.no/
Contact :    arenaromanistica@uib.no

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{Grossmann, 25/10/2008}

APPEL À CONTRIBUTIONS

Revue d'anthropologie des connaissances
Dossier Thématique, novembre 2009

        Les discours scientifiques :
        des marques linguistiques aux épistémologies

Numéro coordonné par Francis Grossmann
Lidilem, E.A. 609, Université Stendhal, Grenoble III

[Extrait de la présentation]

Les contributions retenues auront en commun de chercher à relier les
formes du discours scientifique et les enjeux de connaissance que ce
discours contribue à construire ; elles s'orienteront autour de quatre
problématiques principales :
- le marquage linguistique des enjeux épistémologiques dans le texte
scientifique  [...] ;
- la construction sociale de l'auctorialité scientifique [...] ;
- le raisonnement dans les genres scientifiques [...] ;
- les aspects sémiotiques, sémiographiques, phraséologiques et lexicaux
[...].

Le calendrier prévu est le suivant :
-  15 novembre 2008 : envoi des résumés [...]

Texte complet de l'appel :
    http://www.ird.fr/socanco/article124.html

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