2009_06_23
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SdT volume 15, numero 3.
LA CITATION DU MOIS
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La philologie, dans son meilleur état, est dans une
double relation face à la création littéraire. Elle
s'en dissocie en restituant les conditions externes de
la production et de la compréhension, et en se
chargeant de la préservation des documents. D'un autre
côté, au contraire elle s'identifie avec l'objet au
point d'entrer dans le processus créatif, comme si elle
pouvait le faire revivre. De l'objectif, on est passé
au coeur d'une objectivité.
Jean Bollack, note X 1955
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SOMMAIRE
1- Presentations
- Bienvenue a nos deux nouveaux abonnes, dont Gaetan Pegny.
- Changements d'adresse.
2- Textes electroniques
- Le dossier genetique de Madame Bovary.
3- Publications
- Eschylle : "Les Choephores" et "Les Eumenides",
trad. J. et M. Bollack.
4- Textes
- G. Williams : "Les collocations".
- F. Rastier : "Traduction et linguistique des textes".
- J. J. Sterne : "Comment ecrire un bon livre a l'universite".
5- Appels : Colloques et revues
- Colloque International consacre aux Langues des Signes (CILS),
Namur (Belgique), 16-20 novembre 2009.
- Rencontres interdisciplinaires sur les systemes complexes
naturels et artificiels : "Le contexte",
Rochebrune, 17-24 janvier 2010.
- 10th International Conference on the Statistical Analysis of
Textual Data (JADT 2010), Rome, June, 9-11, 2010.
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Textes electroniques Textes electroniques Textes electroniques Textes
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{FR, 15/05/2009}
BEAUX SITES
Tout le dossier génétique de Madame Bovary
http://bovary.univ-rouen.fr/
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Publications Publications Publications Publications Publications
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{FR, 15/05/2009}
ESCHYLE
Les Choéphores et Les Euménides
Traduction de Jean et Mayotte Bollack
2009, 144 pages, 13,50 euros, ISBN : 9782707320865
Editions de Minuit, parution le 4 juin.
Le meurtre du grand roi a eu lieu. C'est le sujet d'Agamemnon, la
première pièce de la trilogie d'Eschyle que depuis vingt-cinq siècles
nous appelons l'Orestie. Lui succèdent les deux pièces réunies dans ce
volume, Les Choéphores, ou "Les Verseuses de libations", et Les
Euménides ou "Les Bienveillantes". L'une célèbre la vengeance rituelle
d'un meurtre horrible par une exécution scandaleuse, qui demande à son
tour une purification : deux enfants tuent leur mère, une reine, et son
concubin. Les libations répétées, offrandes ou sacrifices, ne se
concilieront pas les morts. L'autre conduit au lent ralliement des
puissances souterraines qui défendent les victimes des crimes de sang.
L'unité des deux pièces apparaît dans le fait qu'elles appartiennent
toutes deux aux suites et aux lourdes conséquences d'un désastre
primordial : pourtant elles ont chacune un monde à elle, l'un humain,
l'autre divin : elles sont jouables conjointement ou séparément. Leur
traduction a pu donner dans le passé des chefs-d'oeuvre de pompe ou
d'éloquence, mais jamais sans doute la lecture brute des mots et de la
métaphore grecque n'a aspiré aussi intensément à rencontrer le théâtre
et son ouverture à la modernité, sur le terrain de la langue étrangère.
L'alliance se cherche entre le déchiffrement patient de la lettre et
l'oralité éclatante de la performance.
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{FR, 15/05/2009, Williams, 16/06/2009}
LES COLLOCATIONS
Geoffrey Williams, Université de Bretagne Sud
Les travaux contextualistes ont démontré l'importance de la collocation
dans l'organisation interne du lexique. Les deux principes défendus par
Sinclair (1987), celui du choix ouvert (open-choice principle) et celui
de l'idiome (idiom principle) organisent nos choix linguistiques. Il
est de plus en plus évident qu'une fois un choix ouvert opéré, nous
sommes confrontés à des restrictions idiomatiques, qu'elles soient
lexicales ou syntaxiques. Dans cette hypothèse, la notion d'idiomatisme
est très large et va au-delà même des catégories de formules figées et
d'idiomes répertoriées par Moon (1998) pour inclure les formules
colligationnelles (Renouf et Sinclair 1991) et les grammaires locales
(Hunston et Francis 2000). Cependant, bien que, dans une classification
linguistique, la collocation soit classée avec les autres phénomènes de
figement, mes propres travaux me conduisent à lui attribuer une place à
part. Le rôle joué par la collocation dans l'organisation du lexique à
la fois au niveau psychologique et linguistique est primordial.
La collocation est au coeur de l'organisation du sens en contexte
(Sinclair, 1991, Sinclair et al. 2004). Cette position est dite
néo-firthienne, et repose sur le précepte du linguiste anglais John
Rupert Firth : "you shall know a word by the company it keeps". Dans
cette approche, le texte est central, il ne s'agit pas d'étudier des
phrases isolées, mais des phrases comme éléments d'un texte situé
lui-même dans un contexte plus large. La collocation ne doit pas se
réduire à des formules figées prises en dehors de leur contexte, mais
va de pair avec le texte.
Ceci n'est pas nécessairement le cas dans tous les modèles de recherche
puisque l'analyse de la collocation a aussi connu un autre
développement dans le monde plus formaliste de la phraséologie sur le
continent européen, et surtout en Russie. Les premières études sur la
collocation ont certes essayé d'assembler des formules réelles et de
les réunir dans un dictionnaire ; toutefois, elles étaient le fruit de
l'intuition du linguiste et soumises aux contraintes imposées par les
théories linguistiques et le format des dictionnaires. La linguistique
de corpus ne s'est imposée en lexicographie que très récemment, et n'a
toujours pas totalement pénétré le monde de la phraséologie. Pour cette
raison, lors de mes conférences, je tiens à distinguer deux approches :
* Les collocations fonctionnelles - la tradition lexicographique,
* Les collocations contextuelles - collocation textuelle et cohésion
lexicale.
L'objet de l'étude est le même, mais le point de vue, l'étendue du
phénomène et la manière de le traiter sont différents. Les collocations
peuvent être recensées largement, mais pas exclusivement, selon des
critères statistiques de cooccurrence. Ainsi le linguiste de corpus est
libéré de l'analyse phrastique et peut considérer la collocation comme
élément de cohésion contextuelle. L'objet, donc, est souvent le même ;
les outils d'analyse et les objectifs sont différents.
Dans mes travaux, je traite de la collocation comme d'un phénomène à la
fois contextualiste et lexicographique. La définition adoptée traite la
collocation comme une relation sémantique entre deux unités lexicales
qui sont en cooccurrence de manière significative et régulière. Le lien
qui les relie est un lien de modifié à modifié.
La relation est sémantique car chacune des unités est porteuse de sens.
Les unités sont lexicales et pleines pour la même raison, mais d'autres
unités peuvent s'insérer pour former des unités collocationnelles. La
collocation est restreinte à deux unités pour des raisons de calcul
statistique, mais la notion d'unité lexicale est laissée dans
l'ambiguïté puisque mot orthographique et unité lexicale ne coïncident
pas toujours. La cooccurrence est régulière et significative en termes
statistiques, mais aussi psychologiques puisque le locuteur natif
reconnaîtra les unités collocationnelles comme "normales". La notion de
normalité est relative et ne signifie pas "bien formé" car les unités
obéissent à des règles sémantiques et non syntaxiques. Le lien est de
modifié à modifié puisque la valeur des deux unités est affectée, il
n'y pas d'élément qui domine l'autre.
Les travaux de Phillips utilisaient des réseaux relativement
restreints ; par contre, les réseaux collocationnels (Williams 1998,
2002) vont plus loin et constituent des réseaux de choix lexicaux, mais
avec la même optique que celle de Phillips, c'est-à-dire l'extraction
de champs contextuels dans lesquels une association de lexèmes de
degrés de technicité divers est tout à fait envisageable. Mes propres
travaux ont trois grands objectifs : caractériser le langage d'une
communauté de discours scientifique, utiliser les liens collocationnels
pour l'extraction d'un lexique et enfin, l'organisation d'un
dictionnaire électronique spécialisé. Dans le cas des réseaux
collocationnels, au lieu d'envisager la collocation comme un lien plus
ou moins fort entre deux unités lexicales, le choix d'un mot ouvre une
série de possibilités exprimées à travers le système grammatical.
Chaque mot plein devient un noeud potentiel, le choix d'un collocatif
donne accès à un nouveau réseau collocationnel avec son propre
environnement textuel. Ainsi, un réseau collocationnel est construit en
suivant les enchaînements collocationnels à l'intérieur de
l'environnement textuel clos qui est celui d'un corpus. En construisant
un réseau de collocations, il doit donc être possible d'isoler des
schémas de référence qui définissent le lexique d'une communauté de
discours spécialisée mais aussi d'utiliser ces schémas pour la
catégorisation d'un corpus (Williams 2002). Les travaux de Berry-Roghe,
Phillips et Williams ont mis en lumière des réseaux de choix lexicaux
opérés dans les textes ; les travaux de Sinclair sur le principe
d'idiomaticité vont plus loin que les relations au sein de binômes et
ouvrent la voie vers la phraséologie.
La notion d'aboutness mise en évidence par Phillips ne concernait que
des réseaux locaux, ce qui peut élucider le sens d'un seul mot dans un
contexte de corpus précis. Cependant, si l'on accepte que chaque membre
du binôme collocationnel est capable d'avoir ses propres collocations,
il doit être possible d'explorer plus loin les réseaux afin de mettre
en relief des thèmes dans un corpus. C'est précisément ce j'ai mis en
lumière avec les réseaux de collocations (Williams 1998).
Le but d'une analyse lexicale basée sur les réseaux de collocation
n'est pas de nier l'apport des classifications externes par
disciplines, mais d'enlever le flou d'appartenance afin de mettre en
évidence le noyau dur et les approches transdisciplinaires. Par contre,
pour les thèmes internes, le point de départ sera les termes eux-mêmes
afin de croiser les résultats de la classification prototypique des
disciplines avec le réseau du terme, ce qui permet d'identifier
l'apport de chaque discipline et des variations de sens.
La sous-catégorisation par collocation n'est pas une fin en soi, il ne
s'agit pas de remplacer des systèmes de classification établis, mais de
regarder l'usage des langues autrement. Les prototypes nous permettent
un regard sociolinguistique sur la langue pour voir comment des
communautés différentes utilisent la langue en contexte.
Dans une approche sociolinguistique d'une communauté de discours
scientifique, le but n'est pas nécessairement d'extraire la
terminologie mais de décrire l'usage des mots dans des situations
d'interaction communicatives. Ceci permet de voir comment des mots
techniques et semi-techniques sont employés dans des contextes
disciplinaires par rapport à des contextes thématiques. Il sera ainsi
possible de repérer des différences d'emploi qui peuvent mener à des
difficultés de compréhension au sein d'une communauté thématique.
Ainsi, la notion de co-occurrence significative des mots pleins et des
mots grammaticaux ont été employé dans des outils de désambiguïsation
lexicale, comme "Sketch Engine" (Kilgariff et al. 2004). Ces études
sont précieuses pour le lexicographe face à la masse de données
présentes dans un corpus. Dans cette communication, quatre théories
autour de la collocation contextualiste seront considérées : la
prosodie sémantique (semantic prosody - Louw 1993), l'amorçage lexical
(lexical priming - Hoey 2005), les réseaux collocationnels et la
résonance collocationnelle (Williams 1998 et 2008 respectivement).
La prosodie sémantique décrit les connotations des mots, ou plutôt de
classes de mots. La notion a été introduite initialement par Sinclair
(1987, 1991) pour décrire la tendance de certains verbes à être
associés à des événements désagréables. L'idée a été reprise et élargie
par Louw. L'important est qu'il s'agit d'une tendance et non d'une
règle. Il fallait prendre en considération l'environnement du mot dans
sa description dans un dictionnaire afin de montrer la tendance, et les
variantes. La notion d'amorçage lexical de Hoey va beaucoup plus loin.
Selon Hoey, chaque mot est associé à un environnement lexical et
grammatical. Le mot, ou le phrasème, est amorcé pour des relations. Ces
amorces sont le fruit de notre exposition à la langue et sont donc
personnelles. Elles sont fondamentales pour notre apprentissage des
langues et la gestion de notre fonds lexical. Il s'agit donc d'une
approche plutôt comportementaliste de la langue. Cependant, ces amorces
peuvent être approchées directement dans un corpus.
Les réseaux collocationnels traitent de la co-occurrence significative
pour explorer les thèmes dans un corpus. Les réseaux montrent comment
le sens est créé par un environnement. Tandis que les réseaux décrivent
l'environnement en synchronie, la résonance collocationnelle est une
exploration de ces environnements en diachronie afin d'analyser les
transferts de sens. La résonance montre comment un mot peut garder les
aspects d'un sens littéral dans un sens figuratif, et également comment
un utilisateur peut, de manière inconsciente, porter la prosodie
sémantique d'un mot dans un environnement contradictoire. Ici, nous
sommes concernés uniquement par l'aspect du transfert de sens en
fonction de l'environnement textuel. Cet environnement est fourni par
le corpus.
Le verbe "forger", que j'ai traité dans le cadre du projet IntUne peut
servir comme exemple de résonance collocationnelle (Williams 2007).
Dans le sens dictionnairique du lexème, "forger" est associé au
forgeron, au fait de travailler des métaux pour créer des objets et des
outils, c'est cet aspect qui va donner la résonance collocationnelle
dans les emplois figuratifs. Dans le corpus, le lexème est employé
360 fois, mais une fois seulement dans le sens de base. Dans quatre
autres cas, le mot est en co-occurrence avec "outil", donc, une
extension du sens, mais, dans la grande majorité des cas, l'emploi
figuratif domine. Les collocations à droite du noeud désignent
principalement des concepts abstraits liés à des êtres humains ; ainsi
nous avons un groupe de collocations qui relève d'une image de soi,
très souvent accompagné du pronom possessif "son". D'autres décrivent
une image du monde, surtout le monde politique. Un troisième groupe
décline les opinions des locuteurs.
L'amorçage lexical opère à plusieurs niveaux limitant les choix au
niveau syntactique, de la prosodie sémantique, des collocations. Les
probabilités d'emploi attachées à ce mot tendent vers l'abstrait plutôt
que vers la création d'outils. Cependant, le sens employé ici puise sa
force sémantique dans son sens littéral avec la notion de façonner, de
créer un outil.
Un autre verbe dans la classe de construction d'identité est le mot
"construire". Les collocats de ce verbe montrent clairement que le sens
littéral est priviégié. Construire signifie bâtir une construction à
partir d'autres éléments, comme des briques. Dans la construction, la
notion de force est moins présente que dans "forger", le fait de
construire demande de la patience afin d'assembler les éléments pour
créer un édifice. Le premier écart métaphorique mène à la construction
de bateaux, d'engins et d'avions. Il est intéressant de constater que
la métaphore de la construction peut continuer avec les collocats : les
bateaux de guerre étant des bâtiments ; les briques et les pierres
restent des éléments de construction par excellence que la construction
soit concrète ou abstraite.
De la construction en dur vers la construction d'identité, il n'y a
qu'un pas. Nous passons au sens figuratif pur, mais les amorçages
lexicaux sont toujours actifs puisque la résonance reste active ;
l'identité et les relations doivent être bâties sur des fondations,
c'est un travail qui est réalisé avec patience à partir de plusieurs
éléments qui forment un ensemble.
Les théories de la résonance collocationnelle et de l'amorçage lexical
essaient d'expliquer les mécanismes de l'acquisition du langage, de
l'emploi et de l'évolution des langues. Comme toutes les théories
issues de la linguistique de corpus, ces mécanismes sont construits à
partir des faits du langage. La question est de connaître la pertinence
éventuelle en lexicographie, et, dans le cas présent, en la
lexicographie bilingue.
La première constatation est que la simple équivalence n'existe pas en
dehors de la terminologie technologique. Il semble donc évident que, si
un dictionnaire bilingue ne peut être équivalent à deux dictionnaires
monolingues mis face à face, il faut des corpus comparables afin
d'explorer les systèmes de relations internes pour chaque langue afin
de comparer les systèmes et les sous systèmes. L'étude des collocations
d'un verbe va permettre de construire les classes d'arguments
possibles ; ainsi nous voyons les classes d'identité qui apparaissent
pour les verbes "forger" et "construire", il n'est pas certain que ces
classes seront présentes dans l'autre corpus, ou que les traductions
auront le même poids. Dans ce cas, il faut pouvoir montrer que
"forger", par exemple est une collocation importante de l'identité en
français, ce qui n'est pas nécessairement le cas en L2. Il est aussi
évident que, même si "forger" et "construire" entrent dans la même
classe sémantique, ils ne seront pas nécessairement des synonymes,
leur poids sémantique étant différent.
Bibliographie
Hoey, M. (2005). Lexical Priming: A New Theory of Words and Language.
London: Routledge.
Hunston S & Francis G. (2000). Pattern Grammar: A corpus-driven
approach to the Lexical Grammar of English. Amsterdam et
Philadelphie: John Benjamins.
Kilgarriff, A., Rychly, P., Smrz, P. & Tugwell, D. (2004). "The Sketch
Engine", in Williams G. & Vessier S., Proceedings of the Eleventh
EURALEX International Congress. Lorient, France, July 6-10, 2004.
pp.105-116.
Louw, B. (1993). "Irony in the text or insincerity in the writer? The
diagnostic potential of semantic prosodies", in Baker, M. 1993. Text
and Technology. Amsterdam: John Benjamins. pp. 157-76.
Moon, R, (1998). Fixed Expressions & Idioms in English, Oxford,
Clarendon Press.
Philips, M. (1985). Aspects of Text Structure: An investigation of the
lexical organisation of text. North Holland: Amsterdam.
Renouf, A. & Sinclair, J. (1991). "Collocational Frameworks in
English", in Aijmer, K. & al. (eds) 1991. English Corpus Linguistics.
Harlow: Longman.
Sinclair, J. McH., Jones, S., Daley, R. (1970|2004). English Lexical
Studies: The OSTI Report. London and New York: Contiuum.
Sinclair, J. McH. (ed) (1987). Looking Up: an account of the COBUILD
Project in Lexical Computing. London: Collins
Sinclair, J. McH. (1991). Corpus, Concordance, Collocation. Oxford :
Oxford University Press
Williams, G. (1998). "Collocational Networks : Interlocking Patterns of
Lexis in a Corpus of Plant Biology Research Articles", International
Journal of Corpus Linguistics. Vol 3/1 : 151-171.
Williams, G. (2002). "In search of representativity in specialised
corpora: categorisation through collocation", International Journal
of Corpus Linguistics. Vol. 7/1, pp. 43-64.
Williams, G. (2007). "De l'architecture des sources à l'architecture de
l'entrée : le rôle du corpus", in Giovanni Dotoli 2007,
"L'Architecture du Dictionnaire Bilingue et le Métier du
Lexicographe, Actes du Colloque International de Capitolo-Monopoli,
16-17 avril", Fasano, Schena. pp. 39-53.
Williams, G. (2008). "The Good Lord and his works : A corpus-based
study of collocational resonance", in Granger, S. & Meunier,
(eds), Phraseology: an interdisciplinary perspective, Amsterdam:
Benjamins. pp 159-173.
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{FR, 15/05/2009}
TRADUCTION ET LINGUISTIQUE DES TEXTES
François Rastier
Résumé de conférence, in Tatiana Milliaressi, La traduction :
philosophie, linguistique et didactique, Travaux et recherches,
Université de Lille 3, p. 35-38.
Les textes sont des centons -ils empruntent à d'autres langues. La
linguistique des textes est aussi une linguistique de l'intertexte.
Tout corpus textuel est potentiellement plurilingue, car les genres et
les discours le sont.
La traduction est un art, au sens d'une pratique réflexive, et ne peut
se réduire à des stipulations énumérables qui permettraient d'en faire
une simple technique. Cette pratique a toujours accompagné la réflexion
sur les langues : est-elle pour autant l'objet d'une science spécifique
comme la traductologie ? Ou bien la traductologie n'est-elle qu'un
domaine de la linguistique, et la traduction un simple champ
d'application ?
1. La linguistique moderne est née de la convergence de plusieurs
traditions :
(i) La tradition grammaticale visait à l'établissement et à la
compréhension immédiate -permettant "l'interprétation grammaticale"
(Schleiermacher), comme condition nécessaire, mais non suffisante de
la lecture. Elle restait monolingue, se contentant de transposer les
catégories de la grammaire grecque dans la grammaire latine, puis de
la grammaire latine dans les grammaires vulgaires élaborées à la
Renaissance.
(ii) La pratique à grande échelle de la traduction, liée à la
colonisation, à l'évangélisation et à la modernisation administrative
des empires (russe, anglais, etc.), a permis de faire de la diversité
linguistique un objet de pensée en même temps qu'un problème
scientifique.
(iii) Enfin, l'essor des nations européennes a conduit à restituer les
traditions discursives et de la profondeur historique des langues.
D'où la dimension tout à la fois historique et comparative de la
linguistique générale qui se constitue en science au début du
XIXe siècle.
La prise en considération de la diversité interne des langues
(diatopique, diachronique, diaphasique) ainsi que de leur diversité
externe a ainsi permis à la linguistique de se constituer en science, à
partir de cette discipline simplement scolaire qu'était restée la
grammaire.
Dans la perspective comparative qui a présidé à la constitution de la
linguistique générale, une langue n'est au demeurant qu'une part
spécifique de groupes de langues en co-évolution ("familles", aires,
etc.) et la caractérisation des langues demeure une entreprise
contrastive. Tant en synchronie qu'en diachronie, une langue ne peut
d'ailleurs être décrite isolément, car elle est en interaction
constante avec d'autres.
Enfin, la méthodologie comparative suppose la traduction ou du moins en
précise les conditions. Cette méthodologie a en outre permis
l'affermissement épistémologique des sciences de la culture, comme le
montrent les travaux de Saussure, Dumézil, Lévi-Strauss, qui tous ont
élaborés leurs synthèse à partir de vastes corpus multilingues.
2. Le problème de la traduction nous paraît à présent trop précieux et
trop central pour la linguistique pour que la traductologie devienne
désormais une discipline indépendante : une telle évolution serait sans
doute dommageable, tant pour les études sur la traduction que pour le
reste de la linguistique générale et comparée.
Au sein de la linguistique, les études traductologiques assument une
responsabilité particulière : la grammaire ayant édifié ses catégories
à partir de la logique et de l'ontologie classiques, pour décrire les
langues classiques puis européennes "vulgaires", la linguistique dont
elle forme le noyau traditionnel inquestionné demeure largement
eurocentrique. La philosophie du langage qui la sous-tend considère en
effet la diversité des langues et des textes comme inessentielles.
Sans égard pour l'obsession millénaire qui préside aux grammaires
universelles, une réflexion fondationnelle sur la traduction dans ses
principes et ses pratiques pourrait devenir alors l'occasion et le
moyen d'un triple décentrement, épistémologique, méthodologique et
descriptif.
3. La pratique de la traduction oppose un démenti silencieux mais
tenace tant à la problématique de la cognition qu'à celle de la
communication.
Fondés tous deux sur la sémiotique appauvrie propre à la théorie de
l'information, les paradigmes de la cognition et de la communication
réduisent les langues de culture à des langues de service,
sous-langages artificiels aussi éloignés des langues dites "naturelles"
(c'est-à-dire culturelles) que le Basic puis le Globish le sont de
l'anglais. Sans corpus, sans traditions discursives, sans histoire, ces
idiomes restreints ne sauraient devenir les parangons des langues.
Aussi peut-on regretter que le Cadre Européen de Référence pour les
Langues, devenu à présent une norme internationale, reste pénétré d'un
utilitarisme "de bon sens" et ne permette aucune différenciation entre
langue de service et langue de culture : sans être exclus, les facteurs
culturels sont réduits à des "compétences".
Seule la restitution de la complexité des textes peut garantir et
justifier, pour les applications qui le permettent, des simplifications
efficaces et rationnelles : paradoxalement, le simple ne peut être
obtenu qu'à partir du complexe, et l'on devrait éviter qu'un simplisme
a priori n'entrave l'apprentissage des langues sous couleur de
l'évaluer.
Au cognitivisme, dérivé du conceptualisme classique, la problématique
de la traduction oppose qu'il n'existe pas de niveau conceptuel
indépendant des langues : les interlangues sont donc condamnées à
l'échec par les simplifications drastiques qu'elles imposent. Les
difficultés rencontrées par les projets comme WordNet et EuroWordNet,
censées édifier des "ontologies" propres à faciliter la traduction,
leur très faible utilité au regard des investissements qu'ils attirent,
peuvent ici servir de mise en garde. Les alignements de corpus, fondés
sur des pratiques effectives, se révèlent beaucoup plus utilisables.
À la théorie de la communication, la problématique de la traduction
oppose que les textes oraux ou écrits ne sont pas de simples vecteurs
d'information, mais portent des valeurs inséparables des "faits". Le
changement de langue ne se réduit donc pas à un "transport"
d'information induisant des variations contextuelles.
De fait, les enjeux économiques sont importants : les entreprises et
les sites marchands multilingues soulignent l'importance -au-delà des
prix- des valeurs culturelles variables qui s'attachent à la
présentation des produits et aux argumentaires commerciaux.
Les enjeux culturels sont plus importants encore. Chaque culture recèle
des traits qui peuvent prétendre à une valeur universelle, quand bien
même cette valeur lui resterait voilée par des préjugés d'appartenance.
Bref, les cultures ne peuvent être décrites que différentiellement,
comme les objets culturels qui les composent, au premier chef les
langues et les textes. Enfin, la diversité qui, par contraste avec
l'uniformité fondamentale du monde physique, fait la richesse des
"mondes" sémiotiques, suppose pour être comprise un décentrage
critique, et, plutôt qu'un relativisme, un cosmopolitisme
méthodologique nécessaire pour éviter l'ethnocentrisme -voire le
nationalisme et le racisme.
4. Les divers niveaux linguistiques sont organisés par une
multiplicité de normes de discours, de genre et de style encore mal
décrites, mais dont la maîtrise permet de traduire de texte à texte
plus encore que de langue à langue. Aussi, c'est à une théorie du texte
qu'il revient de définir linguistiquement le statut des unités de
traduction, et notamment les passages.
La vocation de la traductologie reste de renouveler la linguistique de
l'intérieur : la question de la traduction peut y devenir centrale dès
lors qu'on quitte la problématique du signe pour celle du texte. Elle
permet en effet de réintroduire pleinement l'activité interprétative
dans la communication linguistique, en ouvrant la voie à sa
reconception comme une interaction entre passages au sein du texte et
de l'intertexte. La linguistique des textes, notamment dans ses
développements sémantiques, assume une responsabilité particulière pour
décrire, avec une méthodologie unifiée, les relations au sein des
textes et entre textes, qu'ils soient de même langue ou relèvent de
langues différentes.
On pourrait enfin décrire dans une théorie unifiée les reformulations
et transformations internes aux textes, comme les rapports entre les
textes d'une même langue, de langues différentes, de performances
sémiotiques appartenant à des systèmes différents (par exemple,
l'adaptation d'un roman au cinéma). La traductologie s'ouvre ainsi à
une réflexion sur les rapports complexes entre traditions sémiotiques
et entre cultures.
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{FR, 15/05/2009}
COMMENT ÉCRIRE UN BON LIVRE À L'UNIVERSITÉ
Jies J. Sterne
Comment écrire un bon livre à l'université
Exposition des vrais principes qui norment la production
universitaire en France, à destination des plus jeunes afin
qu'ils apprennent à se diriger en cette science et des moins
jeunes afin qu'ils les conservent en leur esprit
Axiomes
I. Moins je suis compris, plus je suis intelligent.
Cela est évident par soi.
II. L'influence est le critère de la valeur intellectuelle.
Cela est encore évident par soi : de fait, nous sommes intelligents et
un amas de gens intelligents est plus intelligent qu'un seul
intelligent.
Première Partie
De ce que nous ne devons pas dire ce
que nous pensons (comment être admis)
PROPOSITION I - Ne jamais critiquer un ponte tant qu'il est vivant.
Scolie : On risquerait sinon de ne plus faire partie des gens
intelligents.
PROPOSITION II - User du vocabulaire de la secte, et envoyer des fleurs
à ses collègues. Rédiger des hommages.
Démonstration : Cela est évident à partir du scolie de la proposition I.
Scolie : Parmi les gens qui pensent, envoyer des fleurs se dit aussi
"citer". Il faut veiller à citer tous les gens intelligents de votre
domaine.
PROPOSITION III - Entre spécialistes, la répétition est de rigueur. On
n'hésitera donc pas à parler de ce dont tout le monde a déjà parlé.
Démonstration : Cela est évident à partir de la prop. II. L'importance
d'un domaine du savoir se mesurant au poids et au volume des
publications, on veillera ainsi à agrandir l'importance de son
domaine. On sera alors bien accueilli.
PROPOSITION IV - Procéder par allusions (notre savoir est de
connivence).
Scolie : Cela va de soi à partir de ce qui précède. Respecter les
prop. I à III, c'est en effet avoir l'assurance d'être admis et
accepté par ses pairs. Une fois entre soi, il est inutile voire
nuisible que quiconque venu du monde extérieur s'immisce là où à
l'évidence il ne devrait pas (d'abord se trouver une niche. Il s'agit
ensuite d'y rester et de la défendre, puis de l'agrandir).
Fin de la première partie
Deuxième partie
Ne pas penser (comment monter)
PROPOSITION I - Fausse nouveauté (la mode, ou, comme cela se dit aussi
parfois dans un langage plus soutenu, la "modernité") : avec un peu
d'art, on pourra fort bien reprendre sous une forme différente ce qui
a été dit ailleurs.
Scolie : On peut ainsi rejouer l'histoire de la métaphysique à
l'infini. On nomme "avant-garde" ceux qui parviennent à faire de
grands bonds en avant tout en restant sur place. On pourra ainsi en
proclamant opérer des ruptures radicales, recycler la tradition (le
cloisonnement des écoles peut faciliter la reprise sous une forme
différente de ce qui a été dit ailleurs). On peut appeler
"déconstruction" l'acte qui consiste à ne pas détruire sans
construire non plus, et "post-modernisme" l'art du recyclage des
cadavres (mais on peut aussi leur trouver d'autres noms). Concilier
la prétention à la rupture et le respect du passé peut prendre la
forme de "retours" : il sera bon par exemple d'expliquer que la
biologie contemporaine est aristotélicienne. "Je suis tout neuf, donc
je suis tout nouveau, ce qui ne m'empêche pas de m'inscrire dans une
longue tradition".
Corollaire I : Si on applique ce qui précède, on sera parvenu à être
d'une originalité attendue (la "distinction"). On sera ainsi certifié
conforme et on obtiendra les premières places partout.
Corollaire II : Par contre, il s'agit de faire attention : quand on a
réinventé l'eau tiède, bien dire que les autres ne l'ont pas fait.
Mais sur ces choses (les moyens de faire la guerre), plus tard.
PROPOSITION II - Capital : lorsqu'on écrit sur un auteur, ne pas
distinguer ses écrits propres d'avec les siens (paraphrase pieuse).
Scolie : On aura ainsi respecté toutes les propositions qui précèdent.
Cela permet à la fois de s'auréoler de la gloire de Leibniz ou de
Kant, et de se rétracter si on a repris à son compte une énormité de
l'auteur.
PROPOSITION III - Le positif (l'exactitude des faits) n'a pas
d'importance ; il est bon néanmoins, sans que ceci soit
contradictoire avec cela, de se parer de l'aura de scientificité et
donc d'autorité que les références aux sciences positives, à
l'histoire ou autres peuvent apporter.
Démonstration : Au niveau de hauteur où la pensée doit se situer, le
contact avec ce qu'on nommera l'empirie n'est pas digne de nous (d'une
manière générale, nous sommes trop dignes pour être curieux). Le
philosophe en particulier, fonde toutes les autres sciences. Il n'a
donc pas besoin de les connaître.
Scolie : En histoire des sciences, l'exactitude étant une notion
dépassée, on pourra consacrer plus de temps aux thèses réfutées
qu'aux thèses plus fécondes.
PROPOSITION IV - D'une manière générale, la brutalité et la souffrance
humaine ne sont pas des objets dignes d'être pensés.
Démonstration : Cela est évident à partir de la considération de notre
dignité.
PROPOSITION V - Il convient de choisir un sujet suffisamment neutre
pour ne gêner personne.
Démonstration : Cela est évident à partir de la prop. I partie I et de
son scolie.
Scolie : Fort heureusement, être plat et lisse dans ses écrits
n'empêche pas de ne pas l'être dans ses actions. On pourra ainsi
valoriser la voie moyenne tout en réintroduisant les fascistes dans
l'université. Mais il faudra alors attendre d'être installé.
PROPOSITION VI - Évacuer ce qui devrait poser problème. Faire passer
les échecs de son auteur pour des victoires ; lisser sa biographie,
en particulier s'il a participé à un massacre ou s'il l'a justifié (a
fortiori, ne pas dire que l'on s'intéresse à cet auteur à cause de
cette dimension de son "oeuvre").
Démonstration : On a vu en effet que les hommes de lettres doivent
garantir la propreté et le bon ton (ce qu'on nomme "subtilité" et
"finesse"). Il faut néanmoins acquérir un art de la dénégation
absolument consommé pour parvenir à nier certaines évidences. Être
sans cesse lénifiant et neutre n'est de fait pas accessible à
n'importe qui et en permanence, mais aux plus grands maîtres en notre
art.
Scolie : On pourra commencer par le dépolitiser en affirmant que sa
pensée n'a rien à voir avec son action. Une fois qu'on l'aura ainsi
désincarnée, on pourra par contre affirmer que cette pensée a la clé
du monde contemporain (Heidegger, Tocqueville, etc.).
PROPOSITION VII - Mon auteur et ma chapelle ont toutes les réponses.
Démonstration : Cela se déduit très bien des propositions I à III,
partie I.
PROPOSITION VIII - Les réponses apportées ne font pas surgir de
nouveaux problèmes.
Démonstration : Voir la démonstration de la proposition VII.
PROPOSITION IX - Ne pas dire quand on ne sait pas (il y a assurément
une conception du savoir comme totalité bornée et autosatisfaite.
Elle se montre, c'est la Mystique).
Démonstration I : Cela est encore une fois évident à partir des
propositions I à III, partie I.
Démonstration II : Cela est aussi évident à partir de la définition de
la nature humaine. Si l'homme en effet désire naturellement savoir et
que notre profession et notre justification est de savoir, nous
serons vénérés et aurons satisfait nos besoins et ceux de notre
public en lui fournissant des réponses. CQFD.
PROPOSITION X - Ne jamais revenir sur ce que l'on sait.
Démonstration : On a vu dans ce qui précède que nous avons déjà toutes
les réponses. Il serait donc grotesque d'y revenir.
Scolie : Que nous sachions déjà tout explique que certains avancent que
rien n'a été fait depuis Aristote, et que c'est très bien comme ça.
Qui plus est, les livres et la tradition sont un capital (et pas
seulement symbolique...). Tout est donc bon dans la boutique. Quand
on a lu un pavé de 800 pages, ne jamais dire qu'il était franchement
sans intérêt (c'est déjà suffisamment dur pour soi).
PROPOSITION XI - Dans la mesure où les questions des autres disciplines
trouvent leurs réponses dans la sienne, veiller à bien dépasser les
limites de son propre savoir.
Démonstration : Cela est évident à partir de ce qui précède.
Scolie : On peut notamment jouer sur la double compétence et utiliser
les sciences pour impressionner les philosophes, ou la philosophie
pour impressionner les scientifiques (M. Serres).
J'en ai fini avec ce que je m'étais proposé de faire dans cette
deuxième partie, où je pense avoir expliqué assez longuement et autant
que le permet la difficulté de la chose, comment ne pas penser, et
avoir livré des choses telles qu'on en peut conclure bien des choses
remarquables, extrêmement utiles à connaître, comme on l'a établi et
l'établira encore. Mais il faut maintenant examiner l'attitude à
adopter quand on a atteint un certain niveau.
[...à suivre...]
Biographie de l'auteur :
Jies J. Sterne
Né le 20 avril 1972 à Austin (Texas, USA). Dans les années 90,
Jies J. Sterne est venu faire ses études de philosophie à Paris, où il
a notamment rédigé une thèse en Sorbonne sur "Dieu et l'âme chez
Husserl et Heidegger : des précurseurs scolastiques aux sciences
contemporaines de l'esprit". Jugeant trop lent le train des réformes en
France, il est rentré aux Etats-Unis en 2001 et y a dirigé un centre
d'applications des études cognitives sur la manipulation des bovins et
la rationalisation des prisons. Il est néanmoins revenu il y a peu sous
nos latitudes pour apporter un peu d'air frais à la recherche
française, dont il a aidé à repenser l'ouverture ; d'aucuns disent
même que par sa conceptualisation néo-rhizomique du "retour de la
répétition" il nous aide à penser l'Ouvert-à-ce-qui-vient, et le
Encore-plus-du-toujours-déjà-là.
Président d'honneur de l'ADRDFD (Amicale Dallas-Riyad pour les Droits
des Femmes et la Démocratie) ;
Trésorier de l'ARCPE (Association Rénovante pour une Culture
Philosophique d'Entreprise).
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{FR, 15/05/2009}
COLLOQUE
Nous avons le plaisir de vous annoncer l'organisation d'un grand
Colloque International consacré aux Langues des Signes (CILS) qui se
tiendra en novembre 2009 durant 5 jours à l'Université de Namur
(Belgique).
Pour toute information, visitez le site :
http://www.cils-namur.be
Ce site, tout comme le colloque, est en quatre langues : français,
langue des signes française de Belgique (LSFB), anglais et signes
internationaux (IS).
Comité organisateur : Pr J. Giot, Pr J.-M. Klinkenberg,
L. Meurant, A. Sinte, M. Zegers de Beyl.
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{FR, 21/06/2009}
APPEL À COMMUNICATIONS
Le Contexte
Rencontres interdisciplinaires sur les
systèmes complexes naturels et artificiels
Rochebrune, 17 au 24 janvier 2010
* Qu'est-ce que Rochebrune ?
Ce n'est pas par hasard que Rochebrune est essentiellement un lieu.
Hors de toutes contraintes institutionnelles, Rochebrune est le lieu du
doute et du questionnement de nos pratiques scientifiques en prise avec
les systèmes complexes du physique au social, naturels ou artificiels.
C'est, de ce fait, un lieu privilégié du dialogue interdisciplinaire
qui permet à chacun d'ouvrir ses perspectives en interaction soutenue
avec les autres. Ceci ne peut se faire que dans un lieu physique
approprié et depuis 1992, il s'agit d'un chalet isolé et chaleureux qui
nous accueille au sommet des pistes de Megève créant ainsi le vase clos
indispensable à l'alchimie du dialogue.
* Le thème
On s'entend généralement à dire qu'un système est complexe si on ne
peut pas retirer uncomposant du système sans que le système change de
nature, ou encore qu'un système complexe est plus que la somme de ses
parties. Mais que faut-il dire de son contexte ? Peut-on comprendre un
système indépendamment de l'environnement dans lequel il est plongé ?
Et comment, en fonction de quelles questions et de quels critères,
placer la frontière entre intérieur et extérieur du système. [...]
Dans la pure tradition des journées de Rochebrune, cette question
transcende les disciplines et il convient donc d'explorer ce que
chacune d'entre elles a à en dire [...].
[...]
Si cette question vous interpelle et que vous prétendez pouvoir y
apporter un éclairage, vos doutes et vos propres questions, nous
attendons votre communication de 4 (minimum acceptable) à 12 pages
maximum à l'adresse suivante :
jean-pierre.muller@cirad.fr
Les communications seront évaluées en bonne et due forme et les
contributions acceptées seront publiées après les journées de
Rochebrune et après intégration des commentaires et discussions, par
l'ENST-Paris.
* Echéancier
Date limite de réception des propositions : 30 septembre 2009
Notification : 31 octobre 2009
Inscription à Rochebrune : 15 décembre 2009
Journées de Rochebrune : 17 au 24 janvier 2010
Papiers complets et révisés : 28 février 2010
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{BP, 22/06/2009}
CALL FOR PAPERS
JADT 2010
10th International Conference on the
Statistical Analysis of Textual Data
University of Rome (Italy) - June, 9-11, 2010
http://jadt2010.uniroma1.it/
[...]
* Important Dates
Title and Abstract (max 20 rows) : 31 July 2009
Submission Deadline : First Version of Paper (Full-text) :
20 October 2009
Notification to Authors : 10 December 2009
Final Camera-Ready Paper Delivery : 10 January 2010
Conference Dates : 9-11 June 2010
[...]
* Contacts
jadt2010@uniroma1.it
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