PIERLUIGI BASSO FOSSALI
Résumé : De la fosse qui donne une position invisible à l’orchestre dans les salles de théâtre à The unanswered question de Charles Ives, qui prévoit les instruments à corde dans les coulisses, la musique moderne explore l’idée de cacher de plus en plus l’instanciation sonore, ce qui a favorisé, de manière paradoxale, un imaginaire gestuel. Comme Xenakis a toujours souligné, la musique électronique, même si acousmatique, semble signifier des interventions productives. Non seulement, à la virtuosité des exécutants s’opposeraient parfois les gestes brutaux et inquiétants signifiés par l’électronique. Cette dernière révèle finalement que le geste est à la fois l’état primitif de l’acte d’énonciation et la tension dramatique à laquelle ce dernier ne cesse jamais d’aspirer. De manière plus générale, on assiste aujourd’hui à une évolution paradoxale de la pratique “instrumentée” : d’une part, on assiste à une dé-technologisation du geste de l’usager face à la sur-technologisation des supports et des dispositifs ; d’autre part, on travaille pour éliminer les traces résiduelles du corps sur les interfaces et on veut transformer tout instrument dans une prothèse du corps. La signification toujours troublante des gestes relève du fait que leur solidarisation au complexe des moyens communicatifs mobilisés reste locale et hors technique, échappant ainsi, tôt ou tard, aux dispositifs stratégiques d’interaction par défaut (inertie corporelle) ou par excès (sublimation des enjeux de signification préétablis). Le geste s’impose dans notre cadre théorique comme l’instance de contestation des formes d’intégration du sens dans un emboîtement de plans de pertinence déjà préorganisés et validés par une forme d’économie des valeurs univoque. À travers le geste, on sculpte localement une niche de sens qui s’interpose entre la rétroduction énonciative (genèse de l’acte) et la prospection des conséquences (efficacité de l’acte).
PIERLUIGI BASSO FOSSALI
Résumé : — Quelle intégration de perspectives est disponible et quelles pièces sont encore manquantes pour une théorie du sujet en sémiotique ? Pour répondre à cette question le chercheur se focalise non pas sur l’opposition entre une personne objective et un sujet autoréflexif mais, sur leur traitement syncrétique. La notion de sujet est considérée comme étant l’interprétant utile pour comprendre le pourquoi d’une pluralité de jeux de langage joués en même temps quand des collectifs humains inviteraient au contraire à réaliser des convergences univoques.