CHARLOTTE LACOSTE
Résumé : « Réaliste », Gérard Genette l'est lorsqu'il considère qu'un événement existe et s'apprécie indépendamment de la narration qui lui donne corps, et qu'il forge corrélativement le concept de « récit à l'état pur », désignant le récit transparent d'un événement brut, que ne viendrait pas troubler le point de vue par nature dénaturant d'un narrateur. Nous analysons ici quelques aspects de cette conception réaliste d'un récit affranchi de toute médiation discursive - conception qui est aussi un fantasme narratologique caractérisé.
CHARLOTTE LACOSTE
Résumé : En critiquant les ?uvres des combattants de la Grande Guerre, Jean Norton Cru a contribué à inventer une nouvelle manière, sobre et précise, de parler de la guerre, de la souffrance et de la mort, frayant la voie à un genre littéraire nouveau, le témoignage.
CHARLOTTE LACOSTE
Résumé : Une interprétation des Bienveillantes de Jonathan Littell et une critique de la critique qui l’encensa en 2006-2007.
CHARLOTTE LACOSTE
Résumé : L’expérience de Milgram sert aujourd’hui de caution scientifique aux tenants de la mauvaiseté naturelle de l’espèce humaine : l’homme s’abstient de brutaliser son prochain tant que la société l’en empêche, mais dès qu’elle lève les interdits, le nazi en lui reprend le dessus et c’est le meurtre généralisé. En nous appuyant sur une lecture précise de Soumission à l’autorité, dans lequel Stanley Milgram présente les résultats de ses expériences et expose ses propres analyses, nous tâcherons de mesurer l’écart entre les thèses qui sont les siennes et l’exploitation qui en est faite.
CHARLOTTE LACOSTE
Résumé : Je présenterai dans cette contribution les principaux résultats de ma thèse de doctorat intitulée "Le témoignage comme genre littéraire en France de 1914 à nos jours", co-dirigée par Tiphaine Samoyault et François Rastier. Après avoir numérisé un vaste corpus de textes testimoniaux, j’ai tenté de circonscrire les frontières du genre (témoignage vs faux témoignage, roman, Mémoires, autobiographie), d’en retracer l’histoire tout au long du XXe siècle (en dégageant des lignées d’auteurs témoins) et, enfin, de décrire le projet éthique qui préside à l’élaboration de ces textes, projet qui détermine à la fois leur esthétique, le processus de transmission qu’ils engagent, ainsi que leurs différentes fonctions (fonction d’attestation, d’hommage, etc.). D’où il ressort que la sémantique des textes ouvre des perspectives extrêmement fécondes à la recherche en littérature, où le statut du "témoignage" demeurait jusque-là imprécis. En réconciliant arts et sciences du texte, la théorie rastiérienne permet non seulement de replacer les textes (dans toutes leurs dimensions) au centre de la réflexion littéraire, mais aussi de comprendre en quoi le témoignage - qui est un document destiné à faire preuve - peut se hisser au rang de l’œuvre d’art et faire "l’honneur de la littérature".