PATRICK SÉRIOT
Résumé : Analyse des fondements épistémologiques des primitives sémantiques universelles d'Anna Wierzbicka dans le cadre d'une perspective plus générale de mise en évidence des présupposés scientifiques et idéologiques du discours sur la langue en Europe orientale.
PATRICK SÉRIOT
Résumé : Une recontextualisation fine de la notion de «recevye ?anry» de Bakhtine à partir de son monde culturel propre (russe et allemand) et de la conjoncture intellectuelle de l'URSS du début des années 50 est proposée comme solution pour mettre au jour les multiples malentendus provoqués par une lecture de Bakhtine sortie de son contexte.
PATRICK SÉRIOT
Résumé : Le néo-humboldtianisme, théorie du déterminisme de la pensée par la langue parlée par le locuteur, n'a plus bonne presse en Europe occidentale depuis les dérives des années 1930 dans le monde germanique. En revanche en Europe orientale se déroule un intense travail de recherche, qui rencontre un écho favorable dans le discours populaire, sur le rapport entre langue et pensée, souvent en continuité avec le discours sur la langue à l'époque socialiste.
La linguiste polonaise Anna Wierzbicka fait ainsi une différence entre les langues qui ont une fréquence élevée de phrases impersonnelles (russe "Mne xolodno", litt. "à moi est froid"), où les locuteurs sont supposés être "passifs" devant la vie, et celles où dominent les phrases personnelles (anglais "I am cold"), où les locuteurs seraient "actifs".
A ces thèmes néo-humboldtiens classiques Anna Wierzbicka ajoute une dimension nouvelle : une "métalangue sémantique universelle", censée à la fois expliquer le sens de toutes les langues du monde et être exprimable dans toutes les langues du monde, grâce à des "primitifs sémantiques", sortes d'atomes universels de sens.
Les fondements épistémologiques de cette fascination pour le lien intrinsèque langue/pensée ont en fait, sous couvert de «cognitivisme», une histoire plus ancienne : Humboldt et le romantisme allemand, le refus cratylien de l'arbitraire du signe et de l'autonomie du signifiant, la croyance archaïque qu'à toute forme correspond nécessairement un contenu unique.