JEAN-EMMANUEL TYVAERT
Résumé : La question du sujet, centrale en philosophie, est évidemment affectée par la reconnaissance, enfin établie du point de vue même de la philosophie, de sa nature fondamentalement langagière. Une analyse des formalisations possibles de la prise en charge des énoncés par leurs énonciateurs, acte langagier primordial, confirme ce fait en suggérant le déplacement de la question, de l’entité énonçante à celle des modalités de la constitution de ses énoncés. En découle une conception du sujet à réécrire en termes de latence, conception qu’il est intéressant de comparer à certains développements actuels de l’intelligence artificielle. La réponse cherchée est alors facilitée par la mise en évidence d’une perception corporelle (par là spécifiquement humaine et hors d’atteinte des capacités de simulation) de la vérité, mobilisant autant l’émotionnel que le rationnel. En évoquant alors le concept de « chair », proposé par Merleau-Ponty dans son ultime contribution, on peut envisager « une caractérisation en attente du sujet », liée par nature à l’émergence dans les corpus de références de textes de plus en plus vrais. Autrement dit, l’inspiration à l’œuvre dans l’humanisation de l’espèce, pourrait constituer la pierre angulaire d’une future « métatextologie ».
JEAN-EMMANUEL TYVAERT
Résumé : La notion de signe esquissée par Saussure dans l’essai De l’essence double du langage est très différente de celle présentée dans le Cours de Linguistique générale publié par Bally et Sechehaye. La réfutation d’un dualisme simpliste « signifiant/signifié » inspiré par le dualisme philosophique traditionnel« matière/forme » est totale et explicite.Le véritable dualisme saussurien doit être reformulé comme «signe/signal» où le «signe», soigneusement préservé de toute décomposition en signifiant et signifié indépendants, s’oppose comme « phénomène vocal comme signe » au « signal » entendu comme « phénomène vocal comme tel ».Cette conception s’articule parfaitement à la théorie de la valeur et elle permet d’appréhender l’interpénétration de la pensée et de la langue de manière naturelle et dynamique sous la condition cruciale d’une distinction préalable du niveau des termes et du niveau des textes.