GIOVANNA DI ROSARIO
Résumé : Cet article est l’adaptation du second chapitre de la thèse de doctorat de Giovanna di Rosario intitulée Electronic Poetry. Understanding Poetry in the Digital Environment. L’auteur cherche à décrire les changements que les nouveaux media apportent à la poésie créée dans l’espace digital (« digital born poetry »). L'objectif de la thèse est double : (i) proposer une typologie de la poésie numérique afin de la rendre plus accessible et compréhensible en tant qu’objet d'études, (ii) et fournir une forme d'anthologie critique de la poésie numérique.L’article résume les principales théories portant sur l'écriture numérique (par exemple, le concept de « cybertextuality » d’Aarseth, le « technotexte » selon Catherine Hayles, et l'idée de « Transitoireobservable » proposée par Philippe Bootz). L’auteur propose une approche sémiotique de la poésie numérique, en soulignant ses limites et ses défis. Elle s’intéresse à la spécificité de ce « genre » et propose une catégorisation de la poésie numérique basée sur la forme de l'expression (Hjelmslev), et sur le degré d'interaction avec le lecteur.L’auteur analyse la poésie numérique en lien avec la rhétorique et l'esthétique, c’est-à-dire les « éléments canoniques » qui caractérisent la poésie. L’article vise ainsi à fournir une méthodologie pour l’étude des « nouveaux espaces d'écriture » que le support numérique offre aux poètes. Après Mallarmé, et au cours du dernier siècle, de nombreuses expérimentations sur l'espace d'écriture ont été menées. Quels sont les apports de la poésie numérique ? Comment faut-il adapter et repenser notre méthodologie pour interpréter la poésie numérique ?