2004_07_08
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SdT volume 10, numero 3.

LA CITATION DU MOIS
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Langage - père de la raison et de la révélation,
leur alpha et leur oméga.
Hamann, Lettre à Jacobi, 1785,
in Hamanns Schriften,
éd. Gildemeister, 5, p. 122.
Well, what makes wage slaves ? Wages !
Marx (Groucho, not Karl) : Cocoanuts.
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SOMMAIRE

1- Coordonnees
- Bienvenue a Miguel Angel Mahecha Bermudez, Marie Calberg,
 Christophe Cusimano, Yvon Keromnes, Alice Krieg-Planque.
- Changement d'adresse pour Jean-Michel Fortis et Lorenza
 Mondada.
2- Carnet
- Compte rendu informel du colloque de Besancon "Sciences et
 ecritures", par Mathieu Valette.
- Ouverture d'une filiere "Sciences et technologies des textes"
 a l'Universite de Franche-Comte.
- Presentation du Groupe de Recherche sur l'Analyse du Discours
 philosophique ; journee d'etude "Formules, sentences, maximes"
- Filtrage du racisme sur Internet : PRINCIP, la solution qui va
 au dela des mots-clefs.
3- Textes electroniques
- Texto!, site de l'equipe Semantique des Textes :
 *frequentation
 *nouveaux textes d'Etienne Brunet, Carine Duteil-Mougel,
 Jacques Guilhaumou, Rossitza Kyheng, Damon Mayaffre, Herman
 Parret, Francois Rastier, Livio Rossetti, Yves-Marie Visetti
 *Bibliography : Text and Discourse Semantics, de T. Van Dijk
 *Citation et referencement des documents electroniques
- Acces en ligne aux numeros de la revue Methodos
- Dictionnaire International des Termes Litteraires
- Portail BiblioSHS, bibliotheque des sciences humaines
- Bibliotheque G(n)utenberg
- Ecritures du monde, et un dictionnaire bilingue TEI
- Nouveaux sites pour
 *le Centre de Recherche en Ingenierie Multilingue (INALCO)
 *l'Association italienne de semiotique
- Site Charles Baudelaire
- Liste electronique Sauvons la recherche / Philosophie Sciences
 Humaines Sociales et des Cultures
- Revue Europe (1923-2000) sur DVD
- Linguistique slave (colloque Marr)
4- Publications
- Josef Simon : Signe et interpretation, Presentation par D.
 Thouard, trad. Ch. Berner, M. de Launay et D. Thouard,
 Presses Universitaires du Septentrion.
- Linguistique et informatique : nouveaux defis, Revue Francaise
 de Linguistique Appliquee, IX (1), juin 2004.
- La distance intertextuelle, Corpus, 2, decembre 2003.
5- Textes
- Monique Slodzian (Inalco), intervention à EXPOLANGUE 2004 :
 Plurilinguisme européen et technologisation des langues
- Compte-rendu de lecture de "La distance intertextuelle"
 (Corpus, 2, 2003), par B. Pincemin.
6- Appels : Colloques et revues
- Corpus n°4 (septembre 2005) :
 "Les corpus politiques : objet, methode et contenu"
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Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees
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BIENVENUE AUX NOUVEAUX ABONNÉS

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Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet
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{FR, 30/06/2004}
Compte rendu "informel" du colloque de Besançon
"Sciences et écritures"
A l'université de France-Comté, s'est tenu les 13 et 14 mai 2004, un
colloque international "Sciences et écritures" coordonné par Muriel
Lefebvre, du laboratoire LASELDI (Franche-Comté).
L'appel à contribution, opportunément intitulé "Argument", posait la
question de "l'importance de l'écriture et des documents graphiques dans
la production de connaissances scientifiques et dans leurs
certifications", tout en mettant l'accent sur les "écritures
intermédiaires" (i.e. des pré-textes) tels que la prise de note, le
compte-rendu, le courrier électronique, voire les discussions entre
collègues. Cette hétérogénéité des textes invoquée débouchait
logiquement sur un appel au dialogue entre les sciences et les
disciplines scientifiques. Plus interdisciplinaire que vraiment
international, le colloque n'en était pas moins exotique : il réunissait
linguistes, sociologues, historiens des sciences, et chercheurs en
information et communication, et fut l'occasion d'échanges et de
découvertes des plus rafraîchissantes.
De la vingtaine de communications présentées, on se contentera ici de
n'en évoquer que trois, sélectionnées exclusivement parmi celles des
doctorants. Ce choix commode n'est pas vraiment arbitraire. Il est
largement motivé par la qualité générale des travaux de thèse qui ont
été présentés. Outre leur force de conviction, l'intérêt de ces exposés
valait pour l'acuité intellectuelle des intervenants et la très belle
tenue scientifique des recherches présentées.
Fanny Rinck (Grenoble III) a présenté une recherche sur corpus numérisé
de la figure de l'auteur (200 articles de linguistique et de critique
littéraire). Elle choisit dans cette étude de traiter les références à
l'intertexte (mode de représentation des textes sources à partir
desquels l'article est élaboré) et la construction dialogique de
l'argumentation (élaboration du point de vue par opposition à ceux des
confrères). Excellemment présentées, les recherches de Fanny Rinck
combinent linguistique énonciative, analyse du discours, pragmatique
(Maingueneau, Authier-Revuz) et linguistique de corpus.
Arnaud Pelletier (Paris IV) a proposé une réflexion sur le style chez
Leibniz. Dans un premier temps, il analyse l'illusion leibnizienne selon
laquelle tout discours scientifique ou philosophique doit avoir une
signification parfaitement univoque, tant au niveau des mots (retour à
l'étymologie première) que de la syntaxe (recours à la logique seule),
donc débarrassé du style ; puis, il discute du deuxième usage du mot
"style" chez Leibniz : le style mathématique ; et des incidences de
cette acception dans la perspective de l'encyclopédie.
La présentation de Candice Delisle (UCL, Londres) relatait une
controverse scientifique qui opposa, au XVIème siècle, le médecin Conrad
Gesner à plusieurs de ses pairs. Par un minutieux travail philologique
portant sur des annotations et des brouillons de lettres, Candice
Delisle expose comment le savant est amené à passer d'un savoir fondé
sur une compilation d'informations à une connaissance issue d'un débat
d'idées.
Ces trois communications ne constituent pas un échantillon exhaustif
mais suggèrent qu'une rencontre entre la philologie "classique" et la
philologie numérique a eu lieu à Besançon, en mai dernier. Certes, la
linguistique de corpus était fort peu représentée (outre la
communication de F. Rinck, seuls deux posters exposaient des travaux sur
corpus électronique), et on pouvait regretter que certains aient fait
l'économie d'une méthodologie linguistique lors de leurs analyses de
textes. Il est dommage par exemple que Geoffrey Deloncle (Paris IV),
pour son étude -au demeurant intéressante- de la rhétorique des
comptes-rendus récents de la Revue française de sociologie n'ait pas
recouru à une version numérisée de son corpus.
On pourra sans difficulté taxer cette ultime remarque de partisane, mais
globalement, il apparaît que beaucoup des recherches sur les textes
scientifiques présentées à ce colloque bénéficieraient d'un cadre
linguistique (pour ne pas dire scientifique) plus affermi qui affinerait
et fiabiliserait des analyses parfois insuffisamment fondées.
Mathieu Valette, envoyé ordinaire à Besançon
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{FR, 30/06/2004}
FORMATION
L'Université de Franche-Comté ouvre en 2004, dans le cadre de son
nouveau dispositif formation, une filière "SCIENCES ET TECHNOLOGIES DES
TEXTES". Cette filière est appuyée sur une spécialité du Master de
Sciences du Langage, et sur un parcours de la spécialité Sciences du
Langage de la Licence de Lettres (spécialisation en semestre 4, soit en
milieu de 2nde année -ancien DEUG2). Bien qu'adossée aux Sciences du
Langage, elle est tout aussi bien destinée aux étudiants de Lettres
Modernes, qui peuvent s'y orienter à tous moments. Elle comporte deux
Parcours : l'un concerne plutôt les discours (discours social, presse,
documentation), l'autre les corpus littéraires. Son recrutement, compte
tenu de la rareté de cette filière, est national.
La présentation est accessible, sous forme condensée, à :
http://laseldi.univ-comte.fr/event/master_stt.htm
et sous la forme du dossier d'habilitation des maquettes, à :
http://slhs.univ-fcomte.fr/actu/lmd_pdf/LLSC_L_SLIC.pdf
pour la licence, et pour le Master à :
http://slhs.univ-fcomte.fr/actu/lmd_pdf/LLSC_M_STT.pdf
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{FR, 28/06/2004}
PRÉSENTATION DU Groupe de Recherche sur
l'Analyse du Discours philosophique
Le Groupe de Recherche sur le Discours Philosophique (GRADPhi), fondé
par F. Cossutta en 1993, rassemble des spécialistes d'analyse du
discours, des linguistes, des philosophes ou historiens de la
philosophie soucieux d'appréhender les oeuvres philosophiques par
l'analyse de leurs dimensions discursives. Ce petit groupe fonctionne
comme un laboratoire où chacun confronte dans une libre discussion ses
options méthodologiques initiales, et surtout les soumet à l'épreuve
d'une lecture collective de fragments de textes ou d'oeuvres suivies
étudiés dans leur détail. Il ne s'agit pas de dégager artificiellement
une unanimité théorique, ses membres n'ayant pas nécessairement le même
point de vue sur le statut de la philosophie ni sur les méthodes de
lecture (linguistique des opérations, sémiotique, Ecole française
d'analyse du discours peuvent s'y côtoyer). Cependant ils partagent au
moins deux convictions fondamentales qui suffisent à assurer les
conditions d'un travail collectif : tout d'abord l'idée que, sans
nécessairement s'y réduire, la philosophie dépend d'un procès discursif
d'instauration du sens. Et deuxièmement qu'il est possible d'appréhender
objectivement une part importante des supports langagiers de l'activité
spéculative. Cela suppose un accord sur l'autonomie relative du moment
de la lecture méthodique, qu'on ne saurait rabattre sur une
herméneutique, ni sur une approche déconstructive. L'investigation
permet de mettre en évidence certaines des grandes opérations
discursives à l'oeuvre dans le philosophique (l'argumentation, le régime
de l'image et de la fiction, le statut du dialogue comme genre ou de la
polémique, la question du style des philosophes, celle du rapport entre
vie et écriture...) et l'étude détaillée et suivie d'oeuvres de la
tradition (Platon, Descartes, Bergson...). Ces travaux ne tendent pas
seulement à mettre en évidence d'un point de vue descriptif certaines
constantes ou régularités de l'écriture et des textes des philosophes,
(statut des genres, modalités d'énonciation ou registres sémiotiques),
mais se proposent une portée heuristique en s'efforçant de renouveler la
lecture de certaines oeuvres, les outils utilisés ne trouvant leur
justification ultime que dans l'intelligibilité accrue qu'ils nous en
procurent.
PUBLICATIONS COLLECTIVES TRADUISANT LES ACTIVITES DU GROUPE
1995
- L'Analyse du discours philosophique, F. Cossutta, éd., Langages,
N° 119, sept. 1995, Paris, Larousse.
1996
- Descartes et l'argumentation philosophique, F. Cossutta, éd., coll.
L'interrogation philosophique, dirigée par Michel Meyer. Paris, PUF.
1998
- Lire Bergson : le possible et le réel. F. Cossutta, éd., collectif du
Groupe de Recherche sur l'analyse du discours philosophique, coll. La
Librairie du Collège International de Philosophie, Paris, P U F.
- Le discours philosophique. Encyclopédie Philosophique Universelle,
tome IV, sous la direction de J.F. Mattéi, Paris, PUF. 7 Contributions
dans la partie 3 : Les formes de la philosophie.
2000
- La polémique en philosophie (la polémicité philosophique et ses mises
en discours), M. Ali Bouacha, F. Cossutta, éds., avec le concours du
Centre Bachelard de Recherches sur l'Imaginaire et la Rationalité,
Editions Universitaires de Dijon, Dijon.
2004 (publication automne 2004)
- Le dialogue : introduction à un genre philosophique, F. Cossutta, éd.,
Lille, Presses du Septentrion.
2005
- La fiction des philosophes, M. Ali Bouacha, F. Cossutta, éds.

Dernière journée d'étude :
FORMULES, SENTENCES, MAXIMES :
Détachement, transmission et recontextualisation des énoncés
philosophiques
Journée organisée par F. Cicurel et F. Cossutta dans le cadre du GRADPhi
Courriel : frederic.cossutta@belgacom.net
Argument
On se contente trop souvent d'identifier la philosophie à une doctrine
caractérisée par des choix théoriques (les "ismes"), à une oeuvre
associéee à un nom propre, à des monuments que conserve une tradition.
Mais n'est-elle pas tout autant présente et active "entre" les oeuvres,
dans ce tissus interdiscursif et institutionnel qui relie entre elles
les doctrines et les pratiques qui s'y rapportent ? Conservation,
transmission, enseignement, commentaire, déterminent des genres
textuels, souvent considérés comme seconds ou mineurs, s'inscrivent dans
des pratiques par lesquelles la philosophie devient forme de vie.
Entre la singularité d'une position doctrinale et la visée
d'universalité à laquelle l'astreint sa prétention à la vérité, entre la
dimension "dogmatique" des énoncés d'un système et les visées
pragmatiques de préceptes ordonnés à la recherche d'une sagesse, les
formes détachées (formules, thèses, sentences, maximes, aphorismes,
ensemble des formes parémiques) jouent un rôle important. Elles
stylisent et condensent la doctrine, tout en se présentant sous la forme
générale d'une sagesse partagée, elles participent de l'efficacité de la
parole philosophique, lui servent d'ambassadeur et fonctionnent comme
des bannières ou  des mots d'ordre : "Pas plus", "L'homme est la mesure
de toute chose...", "Connais-toi toi-même", "La mort n'est pas à
craindre", "Le réel est le rationnel", "L'existentialisme est un
humanisme", "l'existence précède l'essence".
Les participants s'efforceront de mettre au jour certains mécanismes
discursifs liés à la formation de ces énoncés remarquables, à leur mode
de détachement du tissu argumentatif ou analytique, à leur mode de
transmission, à leur recontextualisation dans des ensembles doctrinaux
ou idéologiques variés.
- Comment un auteur fabrique-t-il de nouveaux énoncés généralisants qui
se détachent comme autant de signaux indiquant la présence d'une idée
forte, d'une thèse ? Comment retravaille-t-il ceux que la tradition lui
procure ?
- Peut-on relever des traits caractéristiques qui attesteraient
l'existence de règles de détachabilité qui, permettant de les
décontextualiser, en feraient comme les représentants condensés d'une
identité doctrinale ?
- Qu'est-ce qui leur permet de se situer dans un contexte dogmatique
fort tout en valant comme énoncé doxique. Peut-on relever des
caractéristiques linguistiques qui en structurent la construction, quel
rapport entretiennent-ils avec les opérations de généralisation, avec
les formes brèves et proverbiales ?
- Une fois "détachés", comment essaiment ces énoncés, comment sont-il
cités, redistribués, mentionnés, réinscrits dans des cadres génériques
ad hoc (florilèges, doxographies) ou repris dans des contextes
doctrinaux qui les revendiquent ou les critiquent ?
On rencontre ainsi un ensemble de questions essentielles pour l'analyse
du discours ou la linguistique textuelle : l'articulation entre
généralisatation, généricité, stéréotypes, le problème d'une typologie
des formes parémiques, les questions liées aux dimensions énonciatives
de la citation et du discours rapporté, la question du rapport entre
savoir, transmission du savoir et didacticité. Questions essentielles
aussi pour la compréhension de l'activité philosophique : comment les
schèmes spéculatifs d'une doctrine se déploient-ils à travers des
séquences textuelles longues, mais aussi se condensent dans des
philosophèmes emblématiques,  pourquoi une philosophie se définit-elle
comme discours savant spécialisé mais ne peut manquer de se vouloir
populaire et réformatrice, comment se construit l'unité d'une discipline
qui s'offre comme un champ conflictuel en brassant et recyclant en
permanence sa propre archive ?
Ces questions seront abordées dans un cadre interdisciplinaire
permettant de croiser une réflexion méthodologique (dans le cadre de la
sémiotique, de la linguistique textuelle ou de l'analyse du discours) et
une étude de corpus issus non seulement de la tradition "noble" mais
également des formes quotidiennes de la pratique philosophique.
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{FR, 28/06/2004}
PROJET EUROPÉEN PRINCIP
Le ministère français des Affaires étrangères,
Le ministère français de l'Education nationale,
la Délégation aux usages de l'Internet,
l'association européenne pour la défense des droits de l'Homme,
L'université Pierre et Marie Curie,
Ont organisé une table ronde
à l'occasion de "OSCE Meeting on the relationship between
racist, xenophobic and anti-Semitic propaganda on the Internet
and hate crimes "
Filtrage du racisme sur Internet
PRINCIP, la solution qui va au delà des mots-clefs
Un certain nombre d'initiatives de régulation, de corégulation,
d'information sont actuellement mises en oeuvre dans divers pays, par
des gouvernements, des opérateurs, des institutions, des entreprises,
pour empêcher les individus et les organisations racistes et antisémites
de promouvoir leur idéologie via Internet. C'est le sujet même de cette
conférence.
Mais quelle que soit la forme d'action choisie, il faut d'abord
identifier l'Internet raciste, tâche d'autant plus ardue que le racisme
est multiple dans sa forme et que ses promoteurs utilisent toutes les
techniques à leur disposition pour contourner les lois et les systèmes
de détection. En particulier, la constitution de "listes noires"
manuellement ou à l'aide de mots clefs donne des résultats qui ne
peuvent être ni fiables, ni complets.
L'objectif du projet européen PRINCIP était justement de mettre en place
une infrastructure informatique capable de parcourir l'Internet pour y
déceler l'ensemble des documents racistes et antisémites qu'il contient.
Ce projet, financé à hauteur de 1,1 millions d'euros par la commission
européenne dans le cadre du Plan d'Action SaferInternet, arrive à son
terme maintenant, avec des résultats probants. C'est le seul projet de
filtrage qui, prenant en compte la difficulté particulière du discours
raciste, le vise exclusivement. C'est aussi le seul système de filtrage
qui ne se base pas sur la technique des mots clefs pour identifier le
racisme mais sur une analyse linguistique du contenu des pages de la
toile. Le projet a été mené par quatre universités européennes, en trois
langues, français anglais et allemand, avec la coopération de la Ligue
belge des droits de l'homme. En outre, une société est en cours de
création, dont la mission sera de maintenir le système à un niveau élevé
d'efficacité et de fournir aux opérateurs et aux institutions un outil
pour le filtrage du racisme sur Internet, dans une approche ouverte
régulation, corégulation ou auto-régulation, selon les pays.
Lors de cette table ronde, le projet Princip, ses résultats et son futur
ont été brièvement présentés. La Ligue des droits de l'Homme a expliqué
son rôle dans la constitution d'outils qui répondent à ses critères
éthiques. Le Ministère français de l'éducation, premier candidat à
l'expérimentation de ce système à une large échelle, a présenté ses
perspectives.
Intervenants:
A. Slodzian, Université Pierre et Marie Curie, Coordinateur du projet
PRINCIP
Dan Van Raemdonck, Président de l'Association européenne pour la défense
des droits de l'Homme (FIDH-AE),
B. Sillard / Y. Laboret / P. Perez, Ministère de l'éducation nationale,
Délégation aux usages de l'Internet,
Mathieu Valette, Linguiste, Institut national des langues et
civilisations orientales (INALCO)
PS Presse :
Lu, dans Libération du 17 juin, en page 3, article de Judit Rueff :
Il existe bien des filtres informatiques, censés bloquer l'accès de
l'ordinateur à ses hôtes indésirables. Mais ils ne sont pas toujours
efficaces, car le discours raciste se dissimule facilement sous des
apparences innocentes et un vocabulaire flou. Pour pallier cette
déficience, des chercheurs de quatre universités européennes ont passé
au crible 10 000 documents et viennent de mettre au point un filtre
spécifique baptisé Princip (www.princip.net).
Article complet sur
http://www.liberation.fr/page.php?Article=215996
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Textes electroniques Textes electroniques Textes electroniques Textes
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{Kyheng, 03/07/2004, et FR, 28/06/2004}
TEXTO !

1/ Les bonnes fréquentations des navigateurs solitaires :
La fréquentation tourne autour de 18.000 visites par mois. Dans les six
premiers mois de 2004, 100.000 visites. Pages vues chaque jour : 2.500
en moyenne, soit 390.000 pages vues pour les cinq premiers mois de 2004.
Le trafic quotidien moyen a quasi-doublé : en 2003 : 44 Méga ; en 2004 :
86 Méga. Dans les six premiers mois de 2004, 15 giga de trafic, soit
autant que dans toute l'année 2003. Où s'arrêteront-ils ?

2/ Au sommaire de la mise à jour du 8 juin :
Les nouveautés de la dernière mise à jour de TEXTO ! (juin 2004)
www.revue-texto.net
Dans la rubrique DITS ET INÉDITS :
Brunet, Étienne
Où l'on mesure la distance entre les distances ? (2004)
Peut-on attribuer un texte à un auteur sur la base de distances
lexicales ? Corneille et Molière défient-ils la lexicométrie ?
Guilhaumou, Jacques
Où va l'analyse de discours ? Autour de la notion de formation
discursive. (2004)
L'article développe d'abord un bilan critique de l'état actuel de
l'analyse de discours en France sur la base de publications récentes.
Puis il propose une nouvelle orientation vers l'analyse de la
co-construction discursive, à partir d'un abord de  la notion de
formation discursive dans le champ plus spécifique des historiens du
discours.
Mayaffre, Damon
Formation(s) discursive(s) et discours politique : l'exemplarité des
discours communistes versus bourgeois durant l'entre-deux-guerres.
(2004)
La notion de "formation discursive" ne resterait-elle pas la notion la
plus opérante pour traiter des corpus de textes politiques ?
Parret, Herman
Au nom de l'hypotypose.
L'hypotypose, description fascinante, entre phénoménalité et
subjectivité.
Rastier, François
Enjeux épistémologiques de la linguistique de corpus. (2004)
La linguistique de corpus permet de construire une observation des
normes, (chaînon manquant entre linguistique de la langue et
linguistique de la parole) et  de mieux concevoir la sémiosis textuelle,
en mettant en évidence des corrélations multiples entre plan du contenu
et plan de l'expression.
Rossetti, Livio
Le dialogue socratique in statu nascendi. (2003)
La floraison des logoi sokratikoi, surtout dans la première partie du
IVe siècle av. J.C., a été un événement culturel de taille. La
complexité et la portée du phénomène, cependant, demandent encore à être
évaluées comme elles le méritent.
Visetti, Yves-Marie
Le Continu en sémantique : une question de formes (2004)
A rebours d¹une opinion couramment admise qui confine tout ce qui est
proprement linguistique à une intuition originaire discrète, on soutient
que le Continu est pour la sémantique la première des ressources, et
l'on montre comment cette question du continu peut être finalement
englobée par celle des formes sémantiques et de leurs procès de
constitution.

Dans la rubrique LIENS ET LIANES :
Methodos. Savoirs et textes
Une revue annuelle interdisciplinaire (philologie classique, histoire
des sciences et philosophie) qui, depuis 2001, a entrepris de réunir les
savoirs sur les textes. Cette revue, dont le premier objectif est de
créer un véritable lieu de discussion entre les disciplines mentionnées,
se veut un espace d'échanges entre chercheurs nationaux et
internationaux. La revue met en ligne les textes intégraux de ses
publications.
http://methodos.revues.org/document70.html

Dans la rubrique ARCHIVES :
RASTIER, François, éd. L'Analyse thématique des données textuelles :
l'exemple des sentiments. Paris : Didier. 1995. (Collection Études de
sémantique lexicale).

NB La rubrique BIBLIO ET GLOSSAIRES change d'adresse !
Dans la nouvelle rubrique REPÈRES POUR L'ÉTUDE vous trouverez toutes les
composantes de l'ancienne rubrique ainsi que de nouvelles publications :
Duteil-Mougel, Carine
Référence et textualité : le point de vue de la sémantique
interprétative (2004)
La textualité et la référence revisitées pas à pas, des modèles du signe
à la sémiosis textuelle.
Kyheng, Rossitza
La référence bibliographique au document électronique : norme et praxis
(2004)
Comment référencer un document électronique : une étude systématique des
normes en matière de référencement bibliographique illustrée de nombreux
exemples. À l'aide des spécialistes en sciences humaines et sociales.
Van Dijk, Teun
Bibliography : Text and Discourse Semantics (février 2004)
Plus de 1700 titres du monde entier dans la dernière mise à jour.
_________________________
  Citation et référencement des documents électroniques
Combien d'entre nous ne se sont-ils pas sentis impuissants face à
l'impossibilité technique de citer un document électronique, dont la
qualité scientifique est incontestable ? Combien d'entre nous n'ont-ils
pas abandonné toute tentative de citation d'un document en ligne ?
A l'heure actuelle le nombre relatif des documents en ligne qui
possèdent des informations bibliographiques complètes et bien
structurées est effectivement très restreint. La raison en est simple :
les normes de référencement bibliographique restent généralement
méconnues en dehors de la communauté bibliothéconomique. La plupart des
créateurs intellectuels des sites web ont un savoir plutôt intuitif sur
le sujet et n'en fournissent pas des consignes bien précises aux
créateurs techniques. Les seules publications électroniques qui
pourvoient certains éléments indispensables au bon référencement
bibliographique sont ceux qui tendent à imiter les éditions imprimées.
Nous ne pouvons que déplorer le fait que ces sites occupent une
minuscule partie de la toile internationale. Bref, la majorité des
publications électroniques, même les plus rigoureuses scientifiquement,
sont souvent difficiles à déchiffrer bibliographiquement et ainsi
découragent-elles toute citation.
Que les détails techniques puissent nuire au devenir du texte
scientifique est une "perspective" inacceptable et une prise de
conscience de la spécificité des nouveaux supports est aujourd'hui plus
que nécessaire. Ne nous privons pas de cette merveilleuse possibilité de
diffusion et validation des savoirs qu'offre le document électronique.
S'étant engagé dans une réflexion sur le devenir de l'édition
scientifique moderne et partant du principe que la référence
bibliographique est une composante pertinente du discours scientifique,
l'équipe de Texto ajoute un nouvel élément à sa pratique éditoriale :
désormais un carré bibliographique "prêt-à-citer" accompagnera toute
nouvelle contribution. Parallèlement nous mettons à la disposition de
nos auteurs et lecteurs, et de tous les spécialistes en sciences
humaines et sociales qui en auraient besoin, une étude des standards
bibliographiques détaillée et illustrée de nombreux exemples (voir la
rubrique Repères). La vocation de ce document n'est pas d'être une
directive, mais une assistance au référencement bibliographique ouverte
à toute discussion et à toute proposition.
Rossitza Kyheng
rossitza_kyheng@yahoo.com
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{FR, 28/06/2004}
METHODOS
La revue Methodos change de support de diffusion
A partir de son numéro 4 (année 2004 : "Penser le corps"), Methodos
cesse de paraître dans une version papier, mais est désormais diffusée
en ligne, en texte intégral et gratuitement, à partir du portail de
revues électroniques "revues.org" (http://www.revues.org).
Pour l'accès direct à Methodos : http://methodos.revues.org
Les trois numéros précédents de la revue, diffusés par les Presses
Universitaires du Septentrion, sont également (et intégralement)
disponibles sur ce site.
NB : Provisoirement, en attendant que tous les problèmes techniques
soient résolus, les articles contenant du grec ancien sont également
disponibles en texte intégral, mais en format PDF.
Présentation de la revue
Issue de la rencontre de philologues, de philosophes et d'historiens des
sciences réunis dans l'Unité Mixte de Recherche "Savoirs et textes" (UMR
8519, CNRS, Universités de Lille 3 et Lille 1) par leur intérêt commun
pour une relecture critique des textes, Methodos est une revue
scientifique annuelle à caractère résolument interdisciplinaire. Elle
publie des articles qui relèvent de la philologie classique, de
l'histoire des sciences et de la philosophie. Le but n'est pas de
présenter, par simple juxtaposition, des résultats de la recherche dans
les domaines mentionnés, mais d'ouvrir un espace de discussion
véritablement interdisciplinaire, où est relativisée l'opposition
traditionnelle entre cultures littéraire et scientifique, entre les
actes de comprendre et d'expliquer, au profit d'une réflexion sur les
opérations par lesquelles on arrive à un savoir donné.
La première partie de Methodos, qui donne son titre au numéro, est
thématique. Le choix du thème permet d'élargir encore le champ
interdisciplinaire en ouvrant les pages de la revue aux travaux issus
d'autres domaines de recherche qui peuvent nourrir la réflexion commune.
La deuxième partie, "Analyses et interprétations", privilégie les
contributions qui relèvent de ces trois rubriques : (1) la lecture
littérale de textes (littéraires -grecs et latins-, philosophiques et
scientifiques) et leur interprétation ; (2) l'histoire des modes de
lecture et de compréhension de ces textes, les théories de
l'interprétation ; (3) la réflexion épistémologique sur les procédures
et les opérations de la recherche. Les articles ont pour point commun de
mettre en évidence les problèmes méthodologiques et théoriques évoqués
ci-dessus, dans le projet scientifique. La troisième partie ("Travaux")
est un état annuel des recherches effectuées dans l'UMR "Savoirs et
textes". Il vise à créer un espace de discussion pour ceux qui veulent
poursuivre, au sein de la revue, le débat dans les différents domaines
abordés (étant entendu que les sujets des articles n'ont pas à se
limiter aux thèmes présentés dans cet état des recherches).
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{FR, 28/06/2004}
DICTIONNAIRE INTERNATIONAL DES TERMES LITTERAIRES
 From : Grassin <jm.grassin@wanadoo.fr>
Pour le premier anniversaire du nouveau site du DITL (www.ditl.info), la
fréquentation a dépassé les 100.000 visiteurs pendant le mois de mars et
pendant le même mois près de 350.000 articles ont été consultés.
Le DITL a été créé dans les années 60 par l'Association Internationale
de Littérature Comparée sous la direction de Robert ESCARPIT de
l'Université de Bordeaux III. L'informatisation du DITL a été mise en
chantier en 1989 quand le projet a été transféré à Limoges après la
retraite de Robert ESCARPIT. Un premier site de travail a été ouvert sur
le serveur de l'Université de Limoges (www-ditl.unilim.fr) dès 1992 (ses
vestiges sont encore consultables). Avec les concours de Fabula.org,
Joseph FAHEY (Université de Pau) a entrepris de réécrire le programme,
et le nouveau a été ouvert officiellement en fin février 2003. La
publication électronique assure aux auteurs un lectorat beaucoup plus
large que l'ancienne édition papier qui était très lente (quelques
exemplaires de l'édition papier sont toujours disponibles chez Vita
Nova, co DITL, 39E Camille Guérin, 87036 Limoges). Une nouvelle édition
papier entièrement refondue et considérablement élargie est en préparation.
Jean-Marie Grassin
Directeur scientifique/General editor
DITL (International Dictionary of Literary Terms)
http://www.ditl.info
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{FR, 28/06/2004}
BIBLIOTHEQUE DES SCIENCES HUMAINES (CNRS)
La mise en ligne du Portail BiblioSHS
appelé à devenir une plate-forme essentielle d'accès aux ressources
électroniques pour les sciences humaines et sociales. Cet outil offre
d'ores et déjà un vaste éventail de ressources et permet de s'approcher
des outils de recherche les plus performants disponibles dans les pays
les plus avancés.
L'accès en est simple : il suffit de cliquer sur
http://biblioshs.inist.fr/
Le portail BiblioSHS permet l'accès en ligne aux collections de revues
SHS de Science Direct (Elsevier) et JSTOR, soit près de 500 revues en
texte intégral. D'autres bases de revues (MUSE, PCI full text, etc.)
devraient être accessibles très prochainement ainsi que les principales
bases de données bibliographiques (Historical abstracts, Philosopher's
index, etc.). Ces instruments sont en fait complémentaires des revues en
ligne et leur usage combiné permet l'accès à un gisement considérable
d'articles scientifiques publiés dans les grandes revues
internationales.
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{FR, 28/06/2004}
G(N)UTENBERG
ahurissante bibliothèque :
http://textz.gnutenberg.net/index.php3?enhanced_version=http://textz
..com/index.php3
[NDLR : veillez à enlever le retour-chariot avant de coller cette
adresse dans votre navigateur]
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{FR, 28/06/2004}
ECRITURES
L'adresse du  site "Écritures du monde"
http://vernier.gamsau.archi.fr/edm/
et celle (en développement) de la nouvelle version suivant la ligne
graphique de Franklin Desclouds
http://vernier.gamsau.archi.fr/edm2/
Notez que cette dernière n'est pour l'instant correctement consultable
qu'avec un navigateur conforme aux normes du W3C comme Mozilla par
exemple. Il fonctionne très mal avec Internet Explorer.
Le modèle de description d'une écriture se trouve en:
http://vernier.gamsau.archi.fr/edm/modele.xhtml.html
Pour l'utiliser, il faut, après avoir affiché la page dans son
navigateur, la sauvegarder et l'éditer avec son éditeur HTML préféré.
Deux autres adresses de bases :
1. Une base sur les noms et codes de langues, d'écritures et de pays :
http://vernier.gamsau.archi.fr:8088/sdx/lep/
2. Un petit (5000 entrées) dictionnaire "libre" français-anglais en TEI:
http://vernier.gamsau.archi.fr:9090/sdx/dict-fr-en/
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{FR, 28/06/2004}
LE CRIM (CENTRE DE RECHERCHE EN INGENIERIE MULTILINGUE)
Nouveau site : http://crim.uyghurstuff.com
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{Marrone, 23/04/2004}
ASSOCIATION ITALIENNE DE SEMIOTIQUE
Oggi in rete il nuovo sito dell'associazione italiana di studi
semiotici :
http://www.associazionesemiotica.it/
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{FR, 28/06/2004}
BAUDELAIRE
Un nouveau site sur Charles Baudelaire disponible à l'adresse :
http://baudelaire.litteratura.com/
Vous y trouverez la quasi-totalité de ses oeuvres en consultation et en
téléchargement, ainsi qu'une biographie chronologique, une sélection de
livres, une galerie d'images, un moteur de recherche, un forum, des
témoignages de contemporains et bien d'autres encore.
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{FR, 28/06/2004}
ATELIER "Philosophie Sciences Humaines Sociales et des Cultures".
l'Atelier inter-sites "sauvons la recherche" SLR_PL2SHS-C
"Philosophie Sciences Humaines Sociales et des Cultures".
http://fr.groups.yahoo.com/group/pl2shs-slr/
Pour s'inscrire, aller à cette adresse et choisir la rubrique "Rejoindre
ce groupe" (subscribe). Une confirmation d'inscription vous sera
adressée. Vous aurez alors accès aux messages, informations, textes et
documents.
Adresses e-mail du groupe :
Envoyer un message : PL2SHS-SLR@yahoogroupes.fr
S'inscrire : PL2SHS-SLR-subscribe@yahoogroupes.fr
Désinscription : PL2SHS-SLR-unsubscribe@yahoogroupes.fr
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Créé le : Mai 18, 2004
Langue principale : Français
Gestion du groupe
- Tous les messages sont modérés
- Tous les membres peuvent envoyer des messages.
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- Les pièces jointes sont autorisées.
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{FR, 28/06/2004}
NOUVELLES D'EUROPE
Révolution dans l'histoire des revues littéraires : plus de 800 numéros
de la revue Europe (de 1923 à 2000) seront mis à la disposition du
public sur un seul DVD, en mode image avec reconnaissance optique de
caractères intégrée et possibilités multiples d'interrogation (par
auteur d'article ou de compte rendu, par numéro, par terme utilisé,
etc.). Du jamais vu dans ce domaine !
Comme bien vous l'imaginez, il s'agit d'une opération de préservation et
d'animation du patrimoine, soutenue par le Centre National des Lettres,
à prix coûtant.
http://home.inter.net/berlol/europus.pdf
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{FR, 28/06/2004}
Colloque Marr et linguistique slave
Tous les programmes sont sur LE site web
http://www.unil.ch/slav/ling
qui s'est beaucoup enrichi dans sa bibliothèque virtuelle et son
dossier revues soviétiques de linguistique des années 1920-1930.
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Publications Publications Publications Publications Publications
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{FR, 28/06/2004}
SIGNE ET INTERPRETATION
Josef SIMON
Présentation par Denis THOUARD
Traduction par Christian BERNER, Marc de LAUNAY et Denis THOUARD
Avec le concours du Goethe-Institut Inter-Nationes
Presses Universitaires du Septentrion, collection "Opuscules" n° 15
F10872.8 / ISBN : 2-85939-826-0 / 16 X 20 / 163 p. , 15 euros
L'oeuvre philosophique de Josef Simon présente, à partir d'une
méditation sur le langage, une reformulation originale des grandes
questions philosophiques. Le point de départ est une réflexion
rigoureuse sur le rôle des signes dans la construction de notre monde,
de nos pensées comme de l'espace ou du temps. Assumer le caractère
premier de la médiation des signes, et donc refuser d'emblée le dualisme
du signifiant et du signifié, du sens et de l'interprétation conduit
Josef Simon à la formulation d'une philosophie rigoureusement non-
métaphysique, qui pense l'apparition des choses depuis les processus des
signes. En poussant jusqu'au bout le "tournant linguistique" dans lequel
se reconnaît une grande partie de la philosophie contemporaine, Josef
Simon peut reconquérir les questionnements classiques de la philosophie,
repensés dans une nouvelle perspective.
Ces cinq études abordent les enjeux essentiels de la philosophie, de la
métaphysique à l'éthique en passant par le problème de la compréhension
et de la vérité.
Mots clé : Signe - Philosophie du signe - interprétation - éthique -
métaphysique - comprendre - interprétation - philosophie du langage -
vérité - Nietzsche - Kant -
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{FR, 28/06/2004}
VIENT DE PARAITRE
Revue Française de Linguistique Appliquée
Vol. IX-1- Juin 2004
Linguistique et informatique : nouveaux défis
L'essor de l'informatique n'a pas été sans incidence sur la façon de
travailler des linguistes, poussés à modifier leur approche des
problèmes et leurs méthodes d'exploration des données.
Les articles rassemblés dans ce numéro, coordonné par Benoît Habert,
montrent bien tout l'intérêt d'un outillage informatique, mais qui ne
nécessite pas forcément une compétence technique très approfondie.
http://perso.wanadoo.fr/rfla
Sommaire:
Benoît Habert, 5-24
Outiller la linguistique : de l'emprunt de techniques aux
rencontres de savoirs
Sarah Leroy, 25-43
Extraire sur patrons : allers et retours entre analyse
linguistique et repérage automatique
Nathalie Gasiglia, 45-62
Faire coopérer deux concordanciers-analyseurs pour optimiser les
extractions en corpus
Augusta Mela, 63-82
Linguistes et "talistes" peuvent coopérer : repérage et analyse
des gloses
Céline Vaguer, 83-97
Constitution d'une base de données : les emplois de "dans"
marquant la "coïncidence"
Serge Heiden & Alexei Lavrentiev, 99-118
Ressources électroniques pour l'étude des textes médiévaux :
approches et outils
Valérie Beaudouin, 119-137
Mètre en règles
Le numéro : 25 Euros
Commande (envoi direct de chèque ou demande de facture) à :
Publications Linguistiques - secrétariat administratif
15, rue Lakanal - F-75015 Paris
e-mail: publiling@wanadoo.fr
Règlement par chèque bancaire ou postal, ou par virement international
à l'ordre de : Publications Linguistiques
Compte Postal Paris : 30041 00001 27 562 53 H 020 94
IBAN : FR80  3004 1000  0127  5625  3H02  094
BIC : PSSTFRPPPAR
Compte Caisse d'Epargne Paris : 17515 90000 042939212 28 53
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{Mellet et Mayaffre, 01/2004}
Le n°2 de la revue Corpus est paru en décembre 2003. Il est consacré à
« La distance intertextuelle »
sous la coordination de Xuan Luong.
Prix : 20 euros - ISSN 1 638-9808
Diffusion : Edizioni dell'ORSO, Via U. Rattazzi 47, 15100 Alessandra,
Italie - edizionidellorso@libero.it
Sommaire :
Jean-Pierre Barthélémy, Xuan Luong, Sylvie Mellet :
Prenons nos distances pour comparer des textes, les analyser et
les représenter, pp. 5-18
Mónica Bécue-Bertaut :
Comparaison des structures induites sur un ensemble de réponses
ouvertes par le choix de l'unité statistique, pp. 27-45
Etienne Brunet :
Peut-on mesure la distance entre deux textes ?, pp. 47-70
Margareta Kastberg Sjöblom :
La distance lexicale dans l'œuvre de J.M.G. Le Clézio, proximité
et éloignement, pp. 71-94
Cyril Labbé, Dominique Labbé :
La distance intertextuelle, pp. 95-118
Dominique Longrée, Xuan Luong :
Temps verbaux et linéarité du texte : recherches sur les
distances dans un corpus de textes latins lemmatisés,
pp. 119-140
Xuan Luong, Sylvie Mellet :
Mesures de distance grammaticale entre les textes, pp. 141-166
Thomas Merriam :
An Application of Authorship Attribution by Intertextual
Distance in English, pp. 167-182
Dominique Valentin, Sylvie Chollet, Hervé Abdi :
Les mots du vin : experts et novices diffèrent-ils quand ils
décrivent des vins ?, pp. 183-200
Présentation de thèse et comptes rendus.
Un compte-rendu de lecture est diffusé dans ce même bulletin de SdT
(rubrique 5- Textes) et sera prochainement disponible dans sa version
intégrale sur Texto! (http://www.revue-texto.net/).
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Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes
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{FR, 28/06/2004}
TEXTE INEDIT
Monique SLODZIAN
Institut national des langues et civilisations orientales, Paris
Intervention à EXPOLANGUE 2004
Plurilinguisme européen et technologisation des langues
L'essor des nouvelles technologies de l'information instaure une
compétition inédite entre les langues du monde et ce phénomène concerne
les langues nationales européennes. Les valeurs en cours sur le "marché
des langues" dépendent de plus en plus de leur technologisation
(numérisation, outillage logiciel pour leur traitement, traduction
assistée et création semi-automatique de ressources, bases de données
terminologiques, etc.) et de moins en moins de leur poids culturel.
Cette inversion des valeurs pénalise au premier chef le grec, absent des
statistiques.
On peut craindre de voir les instances européennes concernées se dérober
devant ce nouveau défi de la diversité linguistique et culturelle au vu
du recul spectaculaire qu'elles viennent d'opérer en matière
d'engagement sur le respect du plurilinguisme au sein du parlement
européen. En effet, le "droit à la langue" est en passe de devenir une
formule incantatoire et passablement démagogique dès lors que le fait
plurilingue est présenté aux citoyens comme un handicap majeur pour la
nouvelle Europe. Comment ne pas voir que ce discours notifie la
consécration de l'anglais comme première langue européenne et qu'il
avalise le sacrifice de la diversité linguistique et culturelle sur
l'autel des économies budgétaires ?
Mais en portant à 22 le nombre des langues communautaires, l'Union
européenne affronte la question de l'égalité des langues sous des
aspects nouveaux qui dépassent de loin l'obligation déjà remise en cause
de traduire les textes officiels communautaires. La diversité
linguistique et culturelle comporte désormais un volet technologique
ouvrant aux langues nationales de l'Europe élargie la possibilité de
participer au flux d'informations qui circulent sur Internet, faute de
quoi elles seront encore plus fortement marginalisées par le fossé
numérique.
Dans le monde de l'Internet, le passage au tout-anglais paraît être aux
yeux de beaucoup la réponse naturelle aux impératifs de mondialisation.
L'idéologie portée par la technologie et l'avance des Etats-Unis en
matière de nouvelles technologies de la communication font accepter par
avance la domination de l'anglais, comme si un anglais instrumental
interagissant entre les humains et les machines présentait moins de
risque d'uniformisation culturelle qu'un anglais de communication. C'est
sur ce point aveugle que nous voudrions nous arrêter.
1- Le plurilinguisme sur Internet
Le palmarès des langues tel qu'il est fourni par le site Global Reach
émanant du consortium W3 (W3C) est de prime abord rassurant puisque la
part des anglophones dans la population mondiale ayant accès à Internet
(680 millions de personnes en septembre 2003) est passée entre 1996 et
2003 de plus de 90% à 35,6%. La Chine, le Japon, mais aussi l'Amérique
latine voient ainsi le nombre de connections croître régulièrement. Et
le nombre de pages en langues nationales croît parallèlement, témoignant
d'avancées remarquables dans la numérisation des langues et des
écritures. Si l'on s'en tient aux déclarations d'intention et à ces
données globales, on peut conclure que la technologie des langues et du
document numérique contribuent à l'émergence d'un monde plurilingue et
multiculturel.
A y regarder de plus près, l'interprétation de ces chiffres soulève
néanmoins plusieurs questions.
En premier lieu, la part de population connectée dans telle ou telle
région du monde ne fait pas obligatoirement ses recherches dans la
langue du pays. A commencer par les Etats-Unis où 27 millions de
citoyens américains connaissent mal l'anglais et se connectent en
totalité ou partiellement dans leur langue d'origine. Ainsi, sur les 90
millions d'internautes chinois, un bon tiers vit ailleurs qu'en
République populaire de Chine. A l'inverse, la diglossie langue
nationale/anglais concerne une grande partie des usagers d'Internet,
particulièrement en Inde et en Europe.
En second lieu, le critère de la langue d'accès n'est pas clair car les
sites sont souvent bilingues et, de plus, il arrive souvent que seule la
page d'accueil soit dans la langue nationale, le reste restant en
anglais. Se pose de surcroît la question du statut de cette page (ou de
ces pages) supposées écrites en langue nationale. En effet, il s'agit
dans de très nombreux cas de documents traduits -souvent très mal- de
l'anglais. Il y a lieu d'invoquer ici la maltraitance linguistique que
subissent les langues soumises à des traducteurs automatiques dont les
performances sont plus que médiocres.
Enfin, il apparaît que l'effort de traduction et d'adaptation des
documents concerne essentiellement les grandes langues de communication
qui permettent d'atteindre le plus large "gisement" possible de
consommateurs.
2- Instrumentalisation des langues
L'optimisme affiché par le consortium W3 doit donc être tempéré par
l'observation suivante : le rééquilibrage en faveur des populations non
anglophones témoigne plus de l'impact économique des nouvelles
puissances asiatiques (Chine, Japon, Corée,...) sur le réseau mondial
que d'une véritable émulation entre langues et cultures du monde. Pour
dire les choses plus brutalement, le principe d'égalité des langues sur
Internet est d'abord vu comme un moyen d'augmenter la puissance de tir
du marché global.
Il y a donc deux aspects bien différents de l'instrumentalisation des
langues. Elles sont d'une part traitées pour être portées sur la Toile
(codage des écritures, numérisation, structuration des documents) et il
n'y à cela rien à redire, bien évidemment. Beaucoup plus discutable est
la finalité de ces traitements qui est explicitement le e-commerce :
"Internet marketing is global, that is multilingual by nature". La
notion de "plurilinguisme sur Internet" devient ici plus claire. Il
s'agit d'une vision tronquée de la langue, réduite à sa fonction de
communication. On est en présence d'une culture unique déclinée dans une
pluralité de langues nationales. Cette culture unique est produite pour
l'essentiel en anglais puisque les pays anglophones sont les grands
fournisseurs de contenus marchands. La dichotomie entre contenus
sources, créés directement en anglais, reflétant largement les valeurs
de la société nord-américaine et contenus "localisés", par traduction et
adaptation des premiers dans les langues "locales" doit être soulignée.
Au coeur de la politique linguistique de l'U.E., on voit cette stratégie
à l'oeuvre. Ainsi, les programmes européens invitent-ils à la création
de glossaires spécialisés bilingues destinés à servir le e-commerce pour
lequel l'anglais est la langue pivot. Ce courant est également manifeste
dans la production d'ontologies de domaines qui présupposent une
conceptualisation du monde prétenduement neutre, mais en anglais ! Qu'il
faille créer des ressources linguistiques comportant l'anglais est
assurément souhaitable. On peut en revanche s'inquiéter de
l'unilatéralisme de  programmes européens qui suivent servilement des
cadres scientifico-idéologiques définis outre-Atlantique. Le critère
dominant qui ressort des programmes européens de construction de données
linguistiques, qu'il s'agisse de terminologies ou d'ontologies,  répond
en réalité le plus souvent au souci d'optimiser la circulation des
marchandises et l'accès aux services dans le "village global".
3- Plaidoyer pour la diversité linguistique et culturelle
Nous avons vu que le détournement de la Toile au profit d'activités
marchandes -l'enjeu étant explicitement de donner une forte impulsion au
commerce "business-to-consumer" (B2C)-  revient à aliéner les langues de
leurs cultures, les contenus étant compris comme des informations
universellement pertinentes, qu'il suffit de transcoder dans le plus de
langues possibles. En matière de méthodes d'apprentissage de langues,
les mauvais exemples ne manquent pas. Citons la méthode "Talk now" qui
propose un modèle universel servant d'interface à rien moins que cent et
une langues ! On se doute que la réduction culturelle qui résulte de
cette prouesse aboutit à une coquille passe-partout qui élimine tout
risque de non-conformité au marché et assure une rentabilisation
optimale. L'idée même d'altérité ou de découverte culturelles est ici
bannie au profit d'un prototype d'apprenant désincarné, branché sur un
univers interchangeable et prêt à jeter.
Il nous semble urgent de revenir sur le lien indissociable entre langue
et culture pour empêcher que celles-ci passent sous le bulldozer du
règne technicien et marchand. Comment ne pas voir que dans le sillage de
ces contenus "localisés" à la hâte dans des langues nationales
banalisées, débilisées par des néologismes à tout va, nous sont imposés
une cohorte d'objets culturels qui assoient subrepticement leur
hégémonie.
En d'autres termes, comment se réapproprier les langues sur les
Inforoutes pour d'autres usages que le commerce mondial et la
marchandisation des esprits (selon la source québecquoise CEVEIL, on
attend une augmentation de 200% des ventes électroniques d'une compagnie
hors de ses frontières linguistiques) ?
On tentera une contre-offensive en expliquant que :
- les risques d'uniformisation ne viennent pas d'Internet en soi, mais
de sa confiscation par le monde marchand et que la soi-disant diversité
des langues est largement illusoire ;
- les langues ne sont pas un simple transcodage de signes et que,
coupées de leurs cultures, elle sont promises au déclin par
homogénéïsation ;
- les différences sont constitutives des langues et des cultures et non
les systèmes d'essences proposés fallacieusement comme des ontologies à
valeur universelle ;
- la diversité linguistique et culturelle est une réponse au désarroi
symbolique des sociétés modernes, aux antipodes d'une américanisation
sans envergure de certains programmes culturels promus par les médias.
Nous suggèrerons pour conclure que les intiatives prises par le Conseil
de l'Europe pour l'élaboration d'un Portfolio européen devront désormais
inclure des propositions concrètes promouvant des contenus culturels
nouveaux dans les langues européennes sur Internet. Il faut veiller à ce
que ces contenus auxquels nos publics sont exposés quotidiennement
s'émancipent d'une culture d'imitation, véritable menace pour l'altérité
culturelle. Il est non moins urgent que des tribunes critiques soient
ouvertes dans les lieux de décision et de dissémination des politiques
linguistiques et culturelles de l'Union européenne.
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{BP, 06/07/2004}
COMPTE-RENDU DE LECTURE
Compte-rendu du n°2 de la revue Corpus, coordonné par Xuan Luong, sur
« La distance intertextuelle », 2003.
(Prix : 20 euros - ISSN 1 638-9808
Diffusion : Edizioni dell'ORSO, Via U. Rattazzi 47, 15100 Alessandra,
Italie - edizionidellorso@libero.it)
Par Bénédicte Pincemin (CNRS & LLI, Université Paris 13)
pincemin@lli.univ-paris13.fr
Le compte-rendu complet, trop long pour être diffusé dans le bulletin,
sera prochainement disponible sur le site Texto!, à l'automne 2004.
1. Introduction
La jeune revue Corpus consacre son numéro 2 (2003) à « la distance
intertextuelle ».
Elle s'ouvre sur un article de synthèse de Jean-Pierre Barthélémy, Xuan
Luong et Sylvie Mellet : « Prenons nos distances pour comparer des
textes, les analyser et les représenter », pp. 5-18. Plutôt qu'une
synthèse technique détaillée, les auteurs présentent succinctement les
principaux lieux de débat, et y apportent l'éclairage issu de leur
expérience : la subjectivité et les limites de tout calcul appliqué aux
textes, la caractérisation des mesures de distance les unes par rapport
aux autres, l'éventail des questions auxquelles le calcul de distances
intextextuelles peut apporter des éléments de réponse significatifs.
En particulier, les auteurs pointent et commentent les trois choix
significatifs que requiert la mise en œuvre d'une distance
intertextuelle :
(i) le mode d'indexation et de représentation du texte ;
(ii) l'adoption d'une métrique ;
(iii) et bien souvent, comme cela est systématisé dans ce numéro, un
mode de présentation graphique et spatial des proximités et écarts entre
les textes. La visualisation graphique apporte une forme de synthèse de
l'articulation interne du corpus telle que quantifiée par la mesure de
distance.
Or chacun des trois choix (i) (ii) et (iii) est le lieu de compromis et
d'introduction de biais. Aussi, « La vocation des méthodes de
statistique descriptive en analyse de données textuelles n'est pas de
trancher entre des hypothèses, mais d'en suggérer. (Nous les aimons
lorsqu'elles sont contre-intuitives). [...] compte-tenu des réserves
présentées [correspondant aux trois choix] (i), (ii) et (iii), le
calculateur ne saurait se substituer au linguiste. » (p. 8) Plus loin
(p. 47-48), Brunet confirmera : « La distance entre deux textes, c'est
comme la distance entre deux êtres ou entre deux cultures. Il ne semble
pas qu'on puisse appliquer là la mesure. [...] Cette difficulté ne tient
pas seulement au caractère approximatif des mesures, que cache la
précision illusoire des décimales, mais surtout à la multiplicité des
points de vue, des angles et des perspectives, l'objet à cataloguer
étant aussi rebelle à la géométrie et à la régularité qu'un rhizome de
gingembre ou de topinambour. »

2. L'étape de l'indexation des textes
Dans le contexte de la maturité des techniques d'analyse
morphosyntaxique automatique des corpus, la discussion porte
actuellement principalement sur l'incidence de l'identification et du
décompte des mots selon leur forme graphique (fléchie), ou bien selon
leur lemme, ou bien selon leur étiquette morphosyntaxique (partie du
discours accompagnée éventuellement d'informations de flexion).
Plus généralement, s'agissant de caractériser un texte, les chiffres à
soumettre au calcul n'ont pas nécessairement à être les fréquences (ou
pondérations) d'items linguistiques (formes fléchies, lemmes ou
fréquences) : ils peuvent être conçus plus souplement comme une série de
mesures. Les données ne s'imposent pas au chercheur : c'est à lui de
définir d'une part les composantes du texte pertinentes pour son analyse
(par exemple telle catégorie grammaticale, tels temps verbaux), et
d'autre part leur mode de mesure sur le texte (proportion -par rapport à
quoi-, moyenne, rang, etc.). Les articles de Longrée et Luong, et de
Luong et Mellet, amorcent une telle démarche. Cela ouvre de nouvelles
perspectives de recherche quant à la manière de former des jeux de
mesures pertinents et cohérents pour chaque analyse.

3. Le choix de la mesure pour le calcul des distances intertextuelles
Les contributions rassemblées pour ce numéro de Corpus illustrent
essentiellement trois distances. Les analyses factorielles sont dressées
à partir d'une distance du chi-2 ; Bécue introduit néanmoins une
« distance compromis », appropriée au cas d'un tableau multiple
juxtaposant plusieurs descriptions. Les analyses arborées sont réalisées
avec le logiciel Hyperbase, qui implémente deux mesures de distance :
l'indice de Jaccard et la distance de Labbé. L'article de Brunet expose
de façon claire et illustrée les principes et les limites du premier,
intuitif mais peu significatif dès que les tailles des textes sont
inégales ; il explique l'introduction de la distance de Labbé notamment
par le souci de prendre en compte les fréquences des mots (et pas
simplement leur présence / absence, qui valorise la thématique mais
aussi les variantes et coquilles, et neutralise les écarts d'usage sur
les mots les plus courants, sans doute plus révélateurs des choix
stylistiques). Dans le même article, Brunet évoque encore quelques
autres mesures expérimentées pour le calcul de distances textuelles,
principalement la statistique binomiale de Muller sur la gamme de
distribution des fréquences, plus complexe à mettre en œuvre et sans
supériorité nette sur les autres méthodes.
Une bonne partie des contributions recourt à la distance de Labbé, une
des deux principales mesures de distance disponible dans le logiciel
Hyperbase. Soulignons que la présentation de cette mesure est très
différente et succincte chez Brunet, concepteur et développeur
d'Hyperbase ; si bien que si l'on veut être sûr de bien interpréter la
formule mathématique donnée par Brunet il est vivement recommandé de
lire sa présentation chez Labbé, dans l'article de référence cité par

Brunet ou tout simplement dans ce numéro de Corpus. Cette distance est
en effet présentée par son auteur dans ce même numéro de Corpus : « la
distance intertextuelle », C. Labbé & D. Labbé, pp. 95-118. Cet article
important résume la démarche de conception de la mesure, puis s'attache
à préciser les biais de cette mesure et à en définir les conditions et
limites d'usage.

4. Du bon usage des représentations graphiques
En ce qui concerne ce troisième point de choix (iii), s'il est bien
reconnu ici que les représentations graphiques des distances
intertextuelles comportent toujours une part de biais, il est fait peu
cas en pratique des précautions interprétatives absolument nécessaires
pour déjouer les illusions générées par la réduction de l'information.
Car la modélisation mathématique ne retient qu'une certaine vision du
texte, et la représentation spatiale n'est ensuite qu'une approximation
de l'espace géométrique construit, représentation certes optimale selon
un certain critère mais inévitablement déformante. Ce que l'on oublie
trop souvent, c'est que l'approche mathématique développe conjointement
aux techniques de représentation des outils pour évaluer la qualité et
les incertitudes des graphiques calculés.
Sans doute les auteurs des différentes contributions ont-ils eu soin de
recourir aux indicateurs fournis par les méthodes de calcul (tels que
cosinus carrés et contributions pour l'analyse factorielle, dont
l'utilisation méthodique est décrite par exemple dans Volle 1985), et
n'ont pas détaillé ce dépouillement pour en épargner l'austérité au
lecteur (on se limite à préciser la part d'inertie des axes considérés,
rendant compte du degré de fidélité globale de la projection).
Néanmoins, signalons que Ludovic Lebart a mis au point plusieurs outils
à la fois parfaitement rigoureux au plan de la statistique et très
parlants par leur expression graphique, « permettant de transformer une
visualisation plaisante en un document scientifique » (Lebart 2004) :
- tracé de la marge d'incertitude sur la position d'un point, qui se
traduit par une ellipse autour de celui-ci. Selon la taille de ces
zones, on fait tout de suite la part entre les proximités et oppositions
qui structurent effectivement fortement le corpus, et celles en fait
purement apparentes, qui se métamorphosent ou s'évanouissent pour des
perturbations statistiquement faibles des données (Lebart 2004).
- pour chaque point sélectionné, liaison de celui-ci avec les points
effectivement les plus proches dans l'espace complet, avant déformation
de celui-ci par sa réduction à deux dimensions. On peut aussi lier le
point avec ses plus proches voisins déterminés par une mesure
complémentaire, et ainsi à la fois enrichir et préciser la
représentation graphique : (Lebart 1998) ajoute ainsi les indications
d'un calcul textométrique des spécificités (Lafon 1980, Lebart et Salem
1994) à la projection plane obtenue par analyse factorielle des
correspondances.

5. Conclusion
Cette livraison de Corpus rassemble donc d'importantes et passionnantes
contributions au terrain de la statistique textuelle (Lebart et Salem
1994). Elle rend compte à la fois des acquis méthodologiques (conduite
d'une analyse avec des techniques confirmées) et scientifiques
(incidence -faible- des choix d'indexation ; incidence textuelle majeure
des différences d'époque et de genre littéraire qui dominent les
variations d'auteur ; présentation très complète de la distance de
Labbé), tout en présentant plusieurs recherches innovantes ouvrant des
perspectives prometteuses (la possibilité d'allier des descriptions
multiples et de définir une « distance compromis » qui les coordonne ;
la recherche de nouveaux modes de caractérisation des textes plus
sensibles à leur nature et à leur structure, notamment linguistique et
syntagmatique).

6. Références bibliographiques
Lafon Pierre (1980) - « Sur la variabilité de la fréquence des formes
dans un corpus », M.O.T.S, 1, pp. 127-165.
Lebart Ludovic (1998) - « Visualizations of textual data », in Joerg
Blasius and Michael Greenacre (eds), Visualization of Categorical Data,
Academic Press, San Diego, USA, pp. 133-147 (chapitre 11).
Lebart Ludovic (2004) - « Validité des visualisations de données
textuelles », Actes des 7emes Journées internationales d'Analyse
statistique des Données Textuelles, Louvain-la-Neuve, 10-12 mars 2004,
pp. 708-715.
Lebart Ludovic, Salem André (1994) - Statistique textuelle, Dunod, 1994.
Volle Michel (1985) - Analyse des données, Paris : Economica.
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{FR, 29/06/2004}
Appel à contribution
CORPUS n°4, "Les corpus politiques : objet, méthode et contenu"
(septembre 2005)
L'analyse du discours -et pour ce qui nous concerne, l'analyse du
discours politique- ressent le besoin aujourd'hui de se requalifier dans
le champ de la recherche. La dilution progressive de l'héritage de
l'Ecole française d'analyse du  discours, l'obsolescence d'un certain
nombre de concepts tels que "formation discursive" ou "conditions
historiques de production", la disparition du laboratoire de l'ENS
Saint-Cloud, etc. sont autant de signes qui depuis quelques années
posent la question de la reconfiguration, voire de l'avenir, de
l'analyse du discours politique en France.
Une réponse est actuellement donnée du côté de la constitution de l'AD
en discipline autonome. Autour du Dictionnaire d'analyse du discours
(P. Charaudeau & D. Maingueneau (dir.), 2002), cette tentative est
ambitieuse mais peut apparaître comme un pis aller : faute de s'entendre
sur l'objet même (qu'est-ce qu'un "discours" pour les différentes
disciplines ?, qu'est-ce qu'une "archive" ?), faute de s'entendre sur
une méthode (méthode distributionnelle originelle ?, lexicométrie ou
logométrie ?, sémantique textuelle ?, etc.), on prétend définir un corps
de concepts ad hoc pour une discipline sur mesure.
Une autre réponse, complémentaire plus que concurrente, se situe dans le
développement de la linguistique de corpus. La réflexion sur le corpus
-ici le corpus politique- permet en effet d'une part de définir
strictement l'objet, à la fois dans sa matérialité linguistique (le
texte et ses unités) et dans sa finalité heuristique (le corpus étant
par définition un objet construit sur la base d'hypothèses conscientes,
la finalité de la recherche dans laquelle se joue le rapport entre
Linguistique et Politique, se trouve posée dès le départ). La réflexion
sur le corpus permet d'autre part de pressentir la méthode de traitement
(selon la taille, la forme électronique ou non, la composition, le
contenu du corpus, toutes les méthodes ne seront pas pertinentes / selon
la méthode de traitement choisie, tous les corpus ne seront pas les
bienvenus).
Cette réflexion nous renvoie à la raison d'être de la revue CORPUS ainsi
présentée dans le numéro fondateur par Sylvie Mellet :
"Le comité de rédaction veillera à ce que chaque numéro, quelle que soit
son orientation spécifique, apporte sa contribution à une meilleure
appréhension du rôle des corpus dans les pratiques linguistiques
contemporaines et à une analyse réflexive mettant en question le mode de
constitution et/ou d'exploitation du corpus dans les études présentées."
Deux  types de contributions peuvent ainsi être envisagées :
- celles qui partant de l'étude d'un cas de corpus politique (discours
  municipal, parlementaire, gouvernemental, présidentiel / discours des
  médias, discours syndical / discours contemporains ou plus anciens /
  discours révolutionnaire, bourgeois, libéral / discours thématique sur
  la guerre, l'Europe, la mondialisation / etc.) enrichiront, au fil de
  l'analyse, la réflexion méthodologique.
- celles qui abordant de front la question épistémologique de l'objet
  "corpus politique", notamment par une mise en perspective historique
  de l'analyse du discours politique en France, illustreront la
  réflexion par une étude de cas.
Quelle que soit la configuration, il s'agira d'articuler autant que nous
le pourrons, théorie et pratique, apports linguistiques,
sociolinguistiques, politiques et apports méthodologiques.
* Calendrier :
- pré-sélection des contributeurs : automne 2004
- remise des articles (version provisoire) au comité de lecture de
  CORPUS : printemps 2005
- remise des articles ne varietur aux responsables éditoriaux : 1er
  juillet 2005
- Publication papier du numéro : 30 septembre 2005
- Publication électronique du numéro (http://revel.unice.fr/corpus/) :
  septembre 2006. (CORPUS est une revue à comités qui dispose de deux
  supports complémentaires : le support papier qui reste essentiel et
  qui bénéficie de l'exclusivité des articles pendant une année, et le
  support électronique qui met sur le Web, à la disposition de la
  communauté, les articles un an après leur publication papier.)

Pour CORPUS, D. Mayaffre (DamonMayaffre@wanadoo.fr)
Revue CORPUS - UMR "Bases, Corpus et Langage" - Faculté des Lettres
98 bd Herriot - BP 3209 - 06204 Nice Cedex 3
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