2004_07_08
________________________________________________________________________
SdT
volume 10, numero 3.
LA CITATION DU
MOIS
________________________________________________
Langage
- père de la raison et de la révélation,
leur
alpha et leur oméga.
Hamann, Lettre à Jacobi,
1785,
in Hamanns Schriften,
éd. Gildemeister, 5, p.
122.
Well, what makes wage slaves ? Wages !
Marx (Groucho,
not Karl) :
Cocoanuts.
________________________________________________
SOMMAIRE
1-
Coordonnees
- Bienvenue a Miguel Angel Mahecha Bermudez, Marie
Calberg,
Christophe Cusimano, Yvon Keromnes, Alice
Krieg-Planque.
- Changement d'adresse pour Jean-Michel Fortis et
Lorenza
Mondada.
2- Carnet
- Compte rendu informel
du colloque de Besancon "Sciences et
ecritures",
par Mathieu Valette.
- Ouverture d'une filiere "Sciences et
technologies des textes"
a l'Universite de
Franche-Comte.
- Presentation du Groupe de Recherche sur l'Analyse
du Discours
philosophique ; journee d'etude "Formules,
sentences, maximes"
- Filtrage du racisme sur Internet :
PRINCIP, la solution qui va
au dela des mots-clefs.
3-
Textes electroniques
- Texto!, site de l'equipe Semantique des
Textes :
*frequentation
*nouveaux textes d'Etienne
Brunet, Carine Duteil-Mougel,
Jacques Guilhaumou, Rossitza
Kyheng, Damon Mayaffre, Herman
Parret, Francois Rastier,
Livio Rossetti, Yves-Marie Visetti
*Bibliography : Text and
Discourse Semantics, de T. Van Dijk
*Citation et
referencement des documents electroniques
- Acces en ligne aux
numeros de la revue Methodos
- Dictionnaire International des
Termes Litteraires
- Portail BiblioSHS, bibliotheque des sciences
humaines
- Bibliotheque G(n)utenberg
- Ecritures du monde, et
un dictionnaire bilingue TEI
- Nouveaux sites pour
*le
Centre de Recherche en Ingenierie Multilingue
(INALCO)
*l'Association italienne de semiotique
- Site
Charles Baudelaire
- Liste electronique Sauvons la recherche /
Philosophie Sciences
Humaines Sociales et des Cultures
-
Revue Europe (1923-2000) sur DVD
- Linguistique slave (colloque
Marr)
4- Publications
- Josef Simon : Signe et
interpretation, Presentation par D.
Thouard, trad. Ch.
Berner, M. de Launay et D. Thouard,
Presses Universitaires
du Septentrion.
- Linguistique et informatique : nouveaux defis,
Revue Francaise
de Linguistique Appliquee, IX (1), juin
2004.
- La distance intertextuelle, Corpus, 2, decembre 2003.
5-
Textes
- Monique Slodzian (Inalco), intervention à
EXPOLANGUE 2004 :
Plurilinguisme européen et
technologisation des langues
- Compte-rendu de lecture de "La
distance intertextuelle"
(Corpus, 2, 2003), par B.
Pincemin.
6- Appels : Colloques et revues
- Corpus n°4
(septembre 2005) :
"Les corpus politiques : objet,
methode et
contenu"
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees Coordonnees
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
BIENVENUE
AUX NOUVEAUX ABONNÉS
[information réservée aux abonnés]
222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222
Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet Carnet
222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222
{FR,
30/06/2004}
Compte rendu "informel" du colloque de
Besançon
"Sciences et écritures"
A
l'université de France-Comté, s'est tenu les 13 et 14
mai 2004, un
colloque international "Sciences et écritures"
coordonné par Muriel
Lefebvre, du laboratoire LASELDI
(Franche-Comté).
L'appel à contribution,
opportunément intitulé "Argument", posait
la
question de "l'importance de l'écriture et des
documents graphiques dans
la production de connaissances
scientifiques et dans leurs
certifications", tout en mettant
l'accent sur les "écritures
intermédiaires"
(i.e. des pré-textes) tels que la prise de note,
le
compte-rendu, le courrier électronique, voire les
discussions entre
collègues. Cette hétérogénéité
des textes invoquée débouchait
logiquement sur un
appel au dialogue entre les sciences et les
disciplines
scientifiques. Plus interdisciplinaire que vraiment
international,
le colloque n'en était pas moins exotique : il
réunissait
linguistes, sociologues, historiens des
sciences, et chercheurs en
information et communication, et fut
l'occasion d'échanges et de
découvertes des plus
rafraîchissantes.
De la vingtaine de communications
présentées, on se contentera ici de
n'en évoquer
que trois, sélectionnées exclusivement parmi celles
des
doctorants. Ce choix commode n'est pas vraiment arbitraire. Il
est
largement motivé par la qualité générale
des travaux de thèse qui ont
été présentés.
Outre leur force de conviction, l'intérêt de ces
exposés
valait pour l'acuité intellectuelle des
intervenants et la très belle
tenue scientifique des
recherches présentées.
Fanny Rinck (Grenoble
III) a présenté une recherche sur corpus numérisé
de
la figure de l'auteur (200 articles de linguistique et de
critique
littéraire). Elle choisit dans cette étude
de traiter les références à
l'intertexte
(mode de représentation des textes sources à
partir
desquels l'article est élaboré) et la
construction dialogique de
l'argumentation (élaboration du
point de vue par opposition à ceux des
confrères).
Excellemment présentées, les recherches de Fanny
Rinck
combinent linguistique énonciative, analyse du
discours, pragmatique
(Maingueneau, Authier-Revuz) et linguistique
de corpus.
Arnaud Pelletier (Paris IV) a proposé une
réflexion sur le style chez
Leibniz. Dans un premier temps,
il analyse l'illusion leibnizienne selon
laquelle tout discours
scientifique ou philosophique doit avoir une
signification
parfaitement univoque, tant au niveau des mots (retour à
l'étymologie
première) que de la syntaxe (recours à la logique
seule),
donc débarrassé du style ; puis, il discute
du deuxième usage du mot
"style" chez Leibniz :
le style mathématique ; et des incidences de
cette
acception dans la perspective de l'encyclopédie.
La
présentation de Candice Delisle (UCL, Londres) relatait
une
controverse scientifique qui opposa, au XVIème siècle,
le médecin Conrad
Gesner à plusieurs de ses pairs.
Par un minutieux travail philologique
portant sur des annotations
et des brouillons de lettres, Candice
Delisle expose comment le
savant est amené à passer d'un savoir fondé
sur
une compilation d'informations à une connaissance issue d'un
débat
d'idées.
Ces trois communications ne
constituent pas un échantillon exhaustif
mais suggèrent
qu'une rencontre entre la philologie "classique" et
la
philologie numérique a eu lieu à Besançon,
en mai dernier. Certes, la
linguistique de corpus était
fort peu représentée (outre la
communication de F.
Rinck, seuls deux posters exposaient des travaux sur
corpus
électronique), et on pouvait regretter que certains aient
fait
l'économie d'une méthodologie linguistique lors
de leurs analyses de
textes. Il est dommage par exemple que
Geoffrey Deloncle (Paris IV),
pour son étude -au demeurant
intéressante- de la rhétorique des
comptes-rendus
récents de la Revue française de sociologie n'ait
pas
recouru à une version numérisée de son
corpus.
On pourra sans difficulté taxer cette ultime
remarque de partisane, mais
globalement, il apparaît que
beaucoup des recherches sur les textes
scientifiques présentées
à ce colloque bénéficieraient d'un
cadre
linguistique (pour ne pas dire scientifique) plus affermi
qui affinerait
et fiabiliserait des analyses parfois
insuffisamment fondées.
Mathieu Valette, envoyé
ordinaire à
Besançon
222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222
{FR,
30/06/2004}
FORMATION
L'Université de
Franche-Comté ouvre en 2004, dans le cadre de son
nouveau
dispositif formation, une filière "SCIENCES ET
TECHNOLOGIES DES
TEXTES". Cette filière est appuyée
sur une spécialité du Master de
Sciences du Langage,
et sur un parcours de la spécialité Sciences du
Langage
de la Licence de Lettres (spécialisation en semestre 4, soit
en
milieu de 2nde année -ancien DEUG2). Bien qu'adossée
aux Sciences du
Langage, elle est tout aussi bien destinée
aux étudiants de Lettres
Modernes, qui peuvent s'y orienter
à tous moments. Elle comporte deux
Parcours : l'un concerne
plutôt les discours (discours social, presse,
documentation),
l'autre les corpus littéraires. Son recrutement, compte
tenu
de la rareté de cette filière, est national.
La
présentation est accessible, sous forme condensée, à
:
http://laseldi.univ-comte.fr/event/master_stt.htm
et
sous la forme du dossier d'habilitation des maquettes, à
:
http://slhs.univ-fcomte.fr/actu/lmd_pdf/LLSC_L_SLIC.pdf
pour
la licence, et pour le Master à
:
http://slhs.univ-fcomte.fr/actu/lmd_pdf/LLSC_M_STT.pdf
222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222
{FR,
28/06/2004}
PRÉSENTATION DU Groupe de Recherche
sur
l'Analyse du Discours philosophique
Le Groupe de
Recherche sur le Discours Philosophique (GRADPhi), fondé
par
F. Cossutta en 1993, rassemble des spécialistes d'analyse
du
discours, des linguistes, des philosophes ou historiens de
la
philosophie soucieux d'appréhender les oeuvres
philosophiques par
l'analyse de leurs dimensions discursives. Ce
petit groupe fonctionne
comme un laboratoire où chacun
confronte dans une libre discussion ses
options méthodologiques
initiales, et surtout les soumet à l'épreuve
d'une
lecture collective de fragments de textes ou d'oeuvres
suivies
étudiés dans leur détail. Il ne
s'agit pas de dégager artificiellement
une unanimité
théorique, ses membres n'ayant pas nécessairement le
même
point de vue sur le statut de la philosophie ni sur les
méthodes de
lecture (linguistique des opérations,
sémiotique, Ecole française
d'analyse du discours
peuvent s'y côtoyer). Cependant ils partagent au
moins deux
convictions fondamentales qui suffisent à assurer
les
conditions d'un travail collectif : tout d'abord l'idée
que, sans
nécessairement s'y réduire, la philosophie
dépend d'un procès discursif
d'instauration du sens.
Et deuxièmement qu'il est possible d'appréhender
objectivement
une part importante des supports langagiers de
l'activité
spéculative. Cela suppose un accord sur
l'autonomie relative du moment
de la lecture méthodique,
qu'on ne saurait rabattre sur une
herméneutique, ni sur une
approche déconstructive. L'investigation
permet de mettre
en évidence certaines des grandes opérations
discursives
à l'oeuvre dans le philosophique (l'argumentation, le
régime
de l'image et de la fiction, le statut du dialogue
comme genre ou de la
polémique, la question du style des
philosophes, celle du rapport entre
vie et écriture...) et
l'étude détaillée et suivie d'oeuvres de
la
tradition (Platon, Descartes, Bergson...). Ces travaux ne
tendent pas
seulement à mettre en évidence d'un
point de vue descriptif certaines
constantes ou régularités
de l'écriture et des textes des philosophes,
(statut des
genres, modalités d'énonciation ou registres
sémiotiques),
mais se proposent une portée
heuristique en s'efforçant de renouveler la
lecture de
certaines oeuvres, les outils utilisés ne trouvant
leur
justification ultime que dans l'intelligibilité accrue
qu'ils nous en
procurent.
PUBLICATIONS COLLECTIVES
TRADUISANT LES ACTIVITES DU GROUPE
1995
- L'Analyse du
discours philosophique, F. Cossutta, éd., Langages,
N°
119, sept. 1995, Paris, Larousse.
1996
- Descartes et
l'argumentation philosophique, F. Cossutta, éd.,
coll.
L'interrogation philosophique, dirigée par Michel
Meyer. Paris, PUF.
1998
- Lire Bergson : le possible et le
réel. F. Cossutta, éd., collectif du
Groupe de
Recherche sur l'analyse du discours philosophique, coll. La
Librairie
du Collège International de Philosophie, Paris, P U F.
- Le
discours philosophique. Encyclopédie Philosophique
Universelle,
tome IV, sous la direction de J.F. Mattéi,
Paris, PUF. 7 Contributions
dans la partie 3 : Les formes de la
philosophie.
2000
- La polémique en philosophie (la
polémicité philosophique et ses mises
en discours),
M. Ali Bouacha, F. Cossutta, éds., avec le concours du
Centre
Bachelard de Recherches sur l'Imaginaire et la Rationalité,
Editions
Universitaires de Dijon, Dijon.
2004 (publication automne 2004)
-
Le dialogue : introduction à un genre philosophique, F.
Cossutta, éd.,
Lille, Presses du Septentrion.
2005
-
La fiction des philosophes, M. Ali Bouacha, F. Cossutta,
éds.
Dernière journée d'étude
:
FORMULES, SENTENCES, MAXIMES :
Détachement,
transmission et recontextualisation des
énoncés
philosophiques
Journée
organisée par F. Cicurel et F. Cossutta dans le cadre du
GRADPhi
Courriel : frederic.cossutta@belgacom.net
Argument
On
se contente trop souvent d'identifier la philosophie à une
doctrine
caractérisée par des choix théoriques
(les "ismes"), à une oeuvre
associéee à
un nom propre, à des monuments que conserve une
tradition.
Mais n'est-elle pas tout autant présente et
active "entre" les oeuvres,
dans ce tissus
interdiscursif et institutionnel qui relie entre elles
les
doctrines et les pratiques qui s'y rapportent ?
Conservation,
transmission, enseignement, commentaire, déterminent
des genres
textuels, souvent considérés comme
seconds ou mineurs, s'inscrivent dans
des pratiques par lesquelles
la philosophie devient forme de vie.
Entre la singularité
d'une position doctrinale et la visée
d'universalité
à laquelle l'astreint sa prétention à la vérité,
entre la
dimension "dogmatique" des énoncés
d'un système et les visées
pragmatiques de préceptes
ordonnés à la recherche d'une sagesse, les
formes
détachées (formules, thèses, sentences, maximes,
aphorismes,
ensemble des formes parémiques) jouent un rôle
important. Elles
stylisent et condensent la doctrine, tout en se
présentant sous la forme
générale d'une
sagesse partagée, elles participent de l'efficacité de
la
parole philosophique, lui servent d'ambassadeur et fonctionnent
comme
des bannières ou des mots d'ordre : "Pas
plus", "L'homme est la mesure
de toute chose...",
"Connais-toi toi-même", "La mort n'est pas
à
craindre", "Le réel est le rationnel",
"L'existentialisme est un
humanisme", "l'existence
précède l'essence".
Les participants
s'efforceront de mettre au jour certains mécanismes
discursifs
liés à la formation de ces énoncés
remarquables, à leur mode
de détachement du tissu
argumentatif ou analytique, à leur mode de
transmission, à
leur recontextualisation dans des ensembles doctrinaux
ou
idéologiques variés.
- Comment un auteur
fabrique-t-il de nouveaux énoncés généralisants
qui
se détachent comme autant de signaux indiquant la
présence d'une idée
forte, d'une thèse ?
Comment retravaille-t-il ceux que la tradition lui
procure ?
-
Peut-on relever des traits caractéristiques qui
attesteraient
l'existence de règles de détachabilité
qui, permettant de les
décontextualiser, en feraient comme
les représentants condensés d'une
identité
doctrinale ?
- Qu'est-ce qui leur permet de se situer dans un
contexte dogmatique
fort tout en valant comme énoncé
doxique. Peut-on relever des
caractéristiques linguistiques
qui en structurent la construction, quel
rapport entretiennent-ils
avec les opérations de généralisation, avec
les
formes brèves et proverbiales ?
- Une fois "détachés",
comment essaiment ces énoncés, comment sont-il
cités,
redistribués, mentionnés, réinscrits dans des
cadres génériques
ad hoc (florilèges,
doxographies) ou repris dans des contextes
doctrinaux qui les
revendiquent ou les critiquent ?
On rencontre ainsi un
ensemble de questions essentielles pour l'analyse
du discours ou
la linguistique textuelle : l'articulation entre
généralisatation,
généricité, stéréotypes, le
problème d'une typologie
des formes parémiques, les
questions liées aux dimensions énonciatives
de la
citation et du discours rapporté, la question du rapport
entre
savoir, transmission du savoir et didacticité.
Questions essentielles
aussi pour la compréhension de
l'activité philosophique : comment les
schèmes
spéculatifs d'une doctrine se déploient-ils à
travers des
séquences textuelles longues, mais aussi se
condensent dans des
philosophèmes emblématiques,
pourquoi une philosophie se définit-elle
comme
discours savant spécialisé mais ne peut manquer de se
vouloir
populaire et réformatrice, comment se construit
l'unité d'une discipline
qui s'offre comme un champ
conflictuel en brassant et recyclant en
permanence sa propre
archive ?
Ces questions seront abordées dans un cadre
interdisciplinaire
permettant de croiser une réflexion
méthodologique (dans le cadre de la
sémiotique, de
la linguistique textuelle ou de l'analyse du discours) et
une
étude de corpus issus non seulement de la tradition "noble"
mais
également des formes quotidiennes de la pratique
philosophique.
222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222222
{FR,
28/06/2004}
PROJET EUROPÉEN PRINCIP
Le ministère
français des Affaires étrangères,
Le
ministère français de l'Education nationale,
la
Délégation aux usages de l'Internet,
l'association
européenne pour la défense des droits de
l'Homme,
L'université Pierre et Marie Curie,
Ont
organisé une table ronde
à l'occasion de "OSCE
Meeting on the relationship between
racist, xenophobic and
anti-Semitic propaganda on the Internet
and hate crimes
"
Filtrage du racisme sur Internet
PRINCIP, la
solution qui va au delà des mots-clefs
Un certain
nombre d'initiatives de régulation, de
corégulation,
d'information sont actuellement mises en
oeuvre dans divers pays, par
des gouvernements, des opérateurs,
des institutions, des entreprises,
pour empêcher les
individus et les organisations racistes et antisémites
de
promouvoir leur idéologie via Internet. C'est le sujet même
de cette
conférence.
Mais quelle que soit la forme
d'action choisie, il faut d'abord
identifier l'Internet raciste,
tâche d'autant plus ardue que le racisme
est multiple dans
sa forme et que ses promoteurs utilisent toutes les
techniques à
leur disposition pour contourner les lois et les systèmes
de
détection. En particulier, la constitution de "listes
noires"
manuellement ou à l'aide de mots clefs donne
des résultats qui ne
peuvent être ni fiables, ni
complets.
L'objectif du projet européen PRINCIP était
justement de mettre en place
une infrastructure informatique
capable de parcourir l'Internet pour y
déceler l'ensemble
des documents racistes et antisémites qu'il contient.
Ce
projet, financé à hauteur de 1,1 millions d'euros par
la commission
européenne dans le cadre du Plan d'Action
SaferInternet, arrive à son
terme maintenant, avec des
résultats probants. C'est le seul projet de
filtrage qui,
prenant en compte la difficulté particulière du
discours
raciste, le vise exclusivement. C'est aussi le seul
système de filtrage
qui ne se base pas sur la technique des
mots clefs pour identifier le
racisme mais sur une analyse
linguistique du contenu des pages de la
toile. Le projet a été
mené par quatre universités européennes, en
trois
langues, français anglais et allemand, avec la
coopération de la Ligue
belge des droits de l'homme. En
outre, une société est en cours de
création,
dont la mission sera de maintenir le système à un
niveau élevé
d'efficacité et de fournir aux
opérateurs et aux institutions un outil
pour le filtrage du
racisme sur Internet, dans une approche ouverte
régulation,
corégulation ou auto-régulation, selon les pays.
Lors
de cette table ronde, le projet Princip, ses résultats et son
futur
ont été brièvement présentés.
La Ligue des droits de l'Homme a expliqué
son rôle
dans la constitution d'outils qui répondent à ses
critères
éthiques. Le Ministère français
de l'éducation, premier candidat à
l'expérimentation
de ce système à une large échelle, a présenté
ses
perspectives.
Intervenants:
A. Slodzian, Université
Pierre et Marie Curie, Coordinateur du projet
PRINCIP
Dan Van
Raemdonck, Président de l'Association européenne pour
la défense
des droits de l'Homme (FIDH-AE),
B. Sillard /
Y. Laboret / P. Perez, Ministère de l'éducation
nationale,
Délégation aux usages de
l'Internet,
Mathieu Valette, Linguiste, Institut national des
langues et
civilisations orientales (INALCO)
PS Presse
:
Lu, dans Libération du 17 juin, en page 3, article de
Judit Rueff :
Il existe bien des filtres informatiques, censés
bloquer l'accès de
l'ordinateur à ses hôtes
indésirables. Mais ils ne sont pas toujours
efficaces, car
le discours raciste se dissimule facilement sous des
apparences
innocentes et un vocabulaire flou. Pour pallier cette
déficience,
des chercheurs de quatre universités européennes ont
passé
au crible 10 000 documents et viennent de mettre au
point un filtre
spécifique baptisé Princip
(www.princip.net).
Article
complet
sur
http://www.liberation.fr/page.php?Article=215996
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
Textes electroniques Textes electroniques Textes electroniques Textes
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
{Kyheng,
03/07/2004, et FR, 28/06/2004}
TEXTO !
1/ Les
bonnes fréquentations des navigateurs solitaires :
La
fréquentation tourne autour de 18.000 visites par mois. Dans
les six
premiers mois de 2004, 100.000 visites. Pages vues chaque
jour : 2.500
en moyenne, soit 390.000 pages vues pour les cinq
premiers mois de 2004.
Le trafic quotidien moyen a
quasi-doublé : en 2003 : 44 Méga ; en 2004 :
86
Méga. Dans les six premiers mois de 2004, 15 giga de trafic,
soit
autant que dans toute l'année 2003. Où
s'arrêteront-ils ?
2/ Au sommaire de la mise à
jour du 8 juin :
Les nouveautés de la dernière
mise à jour de TEXTO ! (juin 2004)
www.revue-texto.net
Dans
la rubrique DITS ET INÉDITS :
Brunet, Étienne
Où
l'on mesure la distance entre les distances ? (2004)
Peut-on
attribuer un texte à un auteur sur la base de
distances
lexicales ? Corneille et Molière défient-ils
la lexicométrie ?
Guilhaumou, Jacques
Où va
l'analyse de discours ? Autour de la notion de formation
discursive.
(2004)
L'article développe d'abord un bilan critique de
l'état actuel de
l'analyse de discours en France sur la
base de publications récentes.
Puis il propose une nouvelle
orientation vers l'analyse de la
co-construction discursive, à
partir d'un abord de la notion de
formation discursive dans
le champ plus spécifique des historiens
du
discours.
Mayaffre, Damon
Formation(s) discursive(s)
et discours politique : l'exemplarité des
discours
communistes versus bourgeois durant l'entre-deux-guerres.
(2004)
La
notion de "formation discursive" ne resterait-elle pas la
notion la
plus opérante pour traiter des corpus de textes
politiques ?
Parret, Herman
Au nom de
l'hypotypose.
L'hypotypose, description fascinante, entre
phénoménalité et
subjectivité.
Rastier,
François
Enjeux épistémologiques de la
linguistique de corpus. (2004)
La linguistique de corpus
permet de construire une observation des
normes, (chaînon
manquant entre linguistique de la langue et
linguistique de la
parole) et de mieux concevoir la sémiosis textuelle,
en
mettant en évidence des corrélations multiples entre
plan du contenu
et plan de l'expression.
Rossetti, Livio
Le
dialogue socratique in statu nascendi. (2003)
La floraison des
logoi sokratikoi, surtout dans la première partie du
IVe
siècle av. J.C., a été un événement
culturel de taille. La
complexité et la portée du
phénomène, cependant, demandent encore à
être
évaluées comme elles le
méritent.
Visetti, Yves-Marie
Le Continu en
sémantique : une question de formes (2004)
A rebours
d¹une opinion couramment admise qui confine tout ce qui
est
proprement linguistique à une intuition originaire
discrète, on soutient
que le Continu est pour la sémantique
la première des ressources, et
l'on montre comment cette
question du continu peut être finalement
englobée par
celle des formes sémantiques et de leurs procès
de
constitution.
Dans la rubrique LIENS ET LIANES
:
Methodos. Savoirs et textes
Une revue annuelle
interdisciplinaire (philologie classique, histoire
des sciences et
philosophie) qui, depuis 2001, a entrepris de réunir
les
savoirs sur les textes. Cette revue, dont le premier objectif
est de
créer un véritable lieu de discussion entre
les disciplines mentionnées,
se veut un espace d'échanges
entre chercheurs nationaux et
internationaux. La revue met en
ligne les textes intégraux de
ses
publications.
http://methodos.revues.org/document70.html
Dans
la rubrique ARCHIVES :
RASTIER, François, éd.
L'Analyse thématique des données textuelles :
l'exemple
des sentiments. Paris : Didier. 1995. (Collection Études
de
sémantique lexicale).
NB La rubrique BIBLIO
ET GLOSSAIRES change d'adresse !
Dans la nouvelle rubrique REPÈRES
POUR L'ÉTUDE vous trouverez toutes les
composantes de
l'ancienne rubrique ainsi que de nouvelles publications
:
Duteil-Mougel, Carine
Référence et
textualité : le point de vue de la sémantique
interprétative
(2004)
La textualité et la référence
revisitées pas à pas, des modèles du signe
à
la sémiosis textuelle.
Kyheng, Rossitza
La référence
bibliographique au document électronique : norme et
praxis
(2004)
Comment référencer un document
électronique : une étude systématique des
normes
en matière de référencement bibliographique
illustrée de nombreux
exemples. À l'aide des
spécialistes en sciences humaines et sociales.
Van
Dijk, Teun
Bibliography : Text and Discourse Semantics (février
2004)
Plus de 1700 titres du monde entier dans la dernière
mise à jour.
_________________________
Citation et référencement des documents
électroniques
Combien d'entre nous ne se sont-ils pas
sentis impuissants face à
l'impossibilité technique
de citer un document électronique, dont la
qualité
scientifique est incontestable ? Combien d'entre nous n'ont-ils
pas
abandonné toute tentative de citation d'un document en ligne
?
A l'heure actuelle le nombre relatif des documents en ligne
qui
possèdent des informations bibliographiques complètes
et bien
structurées est effectivement très
restreint. La raison en est simple :
les normes de référencement
bibliographique restent généralement
méconnues
en dehors de la communauté bibliothéconomique. La
plupart des
créateurs intellectuels des sites web ont un
savoir plutôt intuitif sur
le sujet et n'en fournissent pas
des consignes bien précises aux
créateurs
techniques. Les seules publications électroniques
qui
pourvoient certains éléments indispensables au
bon référencement
bibliographique sont ceux qui
tendent à imiter les éditions imprimées.
Nous
ne pouvons que déplorer le fait que ces sites occupent
une
minuscule partie de la toile internationale. Bref, la majorité
des
publications électroniques, même les plus
rigoureuses scientifiquement,
sont souvent difficiles à
déchiffrer bibliographiquement et ainsi
découragent-elles
toute citation.
Que les détails techniques puissent
nuire au devenir du texte
scientifique est une "perspective"
inacceptable et une prise de
conscience de la spécificité
des nouveaux supports est aujourd'hui plus
que nécessaire.
Ne nous privons pas de cette merveilleuse possibilité
de
diffusion et validation des savoirs qu'offre le document
électronique.
S'étant engagé dans une
réflexion sur le devenir de l'édition
scientifique
moderne et partant du principe que la référence
bibliographique
est une composante pertinente du discours scientifique,
l'équipe
de Texto ajoute un nouvel élément à sa pratique
éditoriale :
désormais un carré
bibliographique "prêt-à-citer" accompagnera
toute
nouvelle contribution. Parallèlement nous mettons à
la disposition de
nos auteurs et lecteurs, et de tous les
spécialistes en sciences
humaines et sociales qui en
auraient besoin, une étude des standards
bibliographiques
détaillée et illustrée de nombreux exemples
(voir la
rubrique Repères). La vocation de ce document
n'est pas d'être une
directive, mais une assistance au
référencement bibliographique ouverte
à toute
discussion et à toute proposition.
Rossitza
Kyheng
rossitza_kyheng@yahoo.com
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
{FR,
28/06/2004}
METHODOS
La revue Methodos change de
support de diffusion
A partir de son numéro 4 (année
2004 : "Penser le corps"), Methodos
cesse de paraître
dans une version papier, mais est désormais diffusée
en
ligne, en texte intégral et gratuitement, à partir du
portail de
revues électroniques "revues.org"
(http://www.revues.org).
Pour
l'accès direct à Methodos :
http://methodos.revues.org
Les
trois numéros précédents de la revue, diffusés
par les Presses
Universitaires du Septentrion, sont également
(et intégralement)
disponibles sur ce site.
NB :
Provisoirement, en attendant que tous les problèmes
techniques
soient résolus, les articles contenant du grec
ancien sont également
disponibles en texte intégral,
mais en format PDF.
Présentation de la revue
Issue
de la rencontre de philologues, de philosophes et d'historiens
des
sciences réunis dans l'Unité Mixte de Recherche
"Savoirs et textes" (UMR
8519, CNRS, Universités
de Lille 3 et Lille 1) par leur intérêt commun
pour
une relecture critique des textes, Methodos est une
revue
scientifique annuelle à caractère résolument
interdisciplinaire. Elle
publie des articles qui relèvent
de la philologie classique, de
l'histoire des sciences et de la
philosophie. Le but n'est pas de
présenter, par simple
juxtaposition, des résultats de la recherche dans
les
domaines mentionnés, mais d'ouvrir un espace de
discussion
véritablement interdisciplinaire, où est
relativisée l'opposition
traditionnelle entre cultures
littéraire et scientifique, entre les
actes de comprendre
et d'expliquer, au profit d'une réflexion sur les
opérations
par lesquelles on arrive à un savoir donné.
La
première partie de Methodos, qui donne son titre au numéro,
est
thématique. Le choix du thème permet d'élargir
encore le champ
interdisciplinaire en ouvrant les pages de la
revue aux travaux issus
d'autres domaines de recherche qui peuvent
nourrir la réflexion commune.
La deuxième partie,
"Analyses et interprétations", privilégie
les
contributions qui relèvent de ces trois rubriques : (1)
la lecture
littérale de textes (littéraires -grecs
et latins-, philosophiques et
scientifiques) et leur
interprétation ; (2) l'histoire des modes de
lecture et de
compréhension de ces textes, les théories
de
l'interprétation ; (3) la réflexion
épistémologique sur les procédures
et les
opérations de la recherche. Les articles ont pour point commun
de
mettre en évidence les problèmes méthodologiques
et théoriques évoqués
ci-dessus, dans le
projet scientifique. La troisième partie ("Travaux")
est
un état annuel des recherches effectuées dans l'UMR
"Savoirs et
textes". Il vise à créer un
espace de discussion pour ceux qui veulent
poursuivre, au sein de
la revue, le débat dans les différents domaines
abordés
(étant entendu que les sujets des articles n'ont pas à
se
limiter aux thèmes présentés dans cet état
des
recherches).
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
{FR,
28/06/2004}
DICTIONNAIRE INTERNATIONAL DES TERMES
LITTERAIRES
From : Grassin <jm.grassin@wanadoo.fr>
Pour
le premier anniversaire du nouveau site du DITL (www.ditl.info),
la
fréquentation a dépassé les 100.000
visiteurs pendant le mois de mars et
pendant le même mois
près de 350.000 articles ont été consultés.
Le
DITL a été créé dans les années 60
par l'Association Internationale
de Littérature Comparée
sous la direction de Robert ESCARPIT de
l'Université de
Bordeaux III. L'informatisation du DITL a été mise
en
chantier en 1989 quand le projet a été transféré
à Limoges après la
retraite de Robert ESCARPIT. Un
premier site de travail a été ouvert sur
le serveur
de l'Université de Limoges (www-ditl.unilim.fr)
dès 1992 (ses
vestiges sont encore consultables). Avec les
concours de Fabula.org,
Joseph
FAHEY (Université de Pau) a entrepris de réécrire
le programme,
et le nouveau a été ouvert
officiellement en fin février 2003. La
publication
électronique assure aux auteurs un lectorat beaucoup
plus
large que l'ancienne édition papier qui était
très lente (quelques
exemplaires de l'édition papier
sont toujours disponibles chez Vita
Nova, co DITL, 39E Camille
Guérin, 87036 Limoges). Une nouvelle édition
papier
entièrement refondue et considérablement élargie
est en préparation.
Jean-Marie Grassin
Directeur
scientifique/General editor
DITL (International Dictionary of
Literary
Terms)
http://www.ditl.info
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
{FR,
28/06/2004}
BIBLIOTHEQUE DES SCIENCES HUMAINES (CNRS)
La
mise en ligne du Portail BiblioSHS
appelé à devenir
une plate-forme essentielle d'accès aux
ressources
électroniques pour les sciences humaines et
sociales. Cet outil offre
d'ores et déjà un vaste
éventail de ressources et permet de s'approcher
des outils
de recherche les plus performants disponibles dans les pays
les
plus avancés.
L'accès en est simple : il suffit
de cliquer sur
http://biblioshs.inist.fr/
Le
portail BiblioSHS permet l'accès en ligne aux collections de
revues
SHS de Science Direct (Elsevier) et JSTOR, soit près
de 500 revues en
texte intégral. D'autres bases de revues
(MUSE, PCI full text, etc.)
devraient être accessibles très
prochainement ainsi que les principales
bases de données
bibliographiques (Historical abstracts, Philosopher's
index,
etc.). Ces instruments sont en fait complémentaires des revues
en
ligne et leur usage combiné permet l'accès à
un gisement considérable
d'articles scientifiques publiés
dans les grandes
revues
internationales.
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
{FR,
28/06/2004}
G(N)UTENBERG
ahurissante bibliothèque
:
http://textz.gnutenberg.net/index.php3?enhanced_version=http://textz
..com/index.php3
[NDLR
: veillez à enlever le retour-chariot avant de coller
cette
adresse dans votre
navigateur]
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
{FR,
28/06/2004}
ECRITURES
L'adresse du site
"Écritures du
monde"
http://vernier.gamsau.archi.fr/edm/
et
celle (en développement) de la nouvelle version suivant la
ligne
graphique de Franklin
Desclouds
http://vernier.gamsau.archi.fr/edm2/
Notez
que cette dernière n'est pour l'instant correctement
consultable
qu'avec un navigateur conforme aux normes du W3C comme
Mozilla par
exemple. Il fonctionne très mal avec Internet
Explorer.
Le modèle de description d'une écriture
se trouve
en:
http://vernier.gamsau.archi.fr/edm/modele.xhtml.html
Pour
l'utiliser, il faut, après avoir affiché la page dans
son
navigateur, la sauvegarder et l'éditer avec son éditeur
HTML préféré.
Deux autres adresses de
bases :
1. Une base sur les noms et codes de langues,
d'écritures et de pays
:
http://vernier.gamsau.archi.fr:8088/sdx/lep/
2.
Un petit (5000 entrées) dictionnaire "libre"
français-anglais en
TEI:
http://vernier.gamsau.archi.fr:9090/sdx/dict-fr-en/
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
{FR,
28/06/2004}
LE CRIM (CENTRE DE RECHERCHE EN INGENIERIE
MULTILINGUE)
Nouveau site :
http://crim.uyghurstuff.com
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
{Marrone,
23/04/2004}
ASSOCIATION ITALIENNE DE SEMIOTIQUE
Oggi in
rete il nuovo sito dell'associazione italiana di studi
semiotici
:
http://www.associazionesemiotica.it/
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
{FR,
28/06/2004}
BAUDELAIRE
Un nouveau site sur Charles
Baudelaire disponible à l'adresse
:
http://baudelaire.litteratura.com/
Vous
y trouverez la quasi-totalité de ses oeuvres en consultation
et en
téléchargement, ainsi qu'une biographie
chronologique, une sélection de
livres, une galerie
d'images, un moteur de recherche, un forum, des
témoignages
de contemporains et bien d'autres
encore.
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
{FR,
28/06/2004}
ATELIER "Philosophie Sciences Humaines
Sociales et des Cultures".
l'Atelier inter-sites "sauvons
la recherche" SLR_PL2SHS-C
"Philosophie Sciences
Humaines Sociales et des
Cultures".
http://fr.groups.yahoo.com/group/pl2shs-slr/
Pour
s'inscrire, aller à cette adresse et choisir la rubrique
"Rejoindre
ce groupe" (subscribe). Une confirmation
d'inscription vous sera
adressée. Vous aurez alors accès
aux messages, informations, textes et
documents.
Adresses
e-mail du groupe :
Envoyer un message :
PL2SHS-SLR@yahoogroupes.fr
S'inscrire
: PL2SHS-SLR-subscribe@yahoogroupes.fr
Désinscription
: PL2SHS-SLR-unsubscribe@yahoogroupes.fr
Fondateur
de la liste : PL2SHS-SLR-owner@yahoogroupes.fr
Créé
le : Mai 18, 2004
Langue principale : Français
Gestion
du groupe
- Tous les messages sont modérés
- Tous
les membres peuvent envoyer des messages.
- Archives réservées
uniquement aux membres
- Les pièces jointes sont
autorisées.
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
{FR,
28/06/2004}
NOUVELLES D'EUROPE
Révolution dans
l'histoire des revues littéraires : plus de 800 numéros
de
la revue Europe (de 1923 à 2000) seront mis à la
disposition du
public sur un seul DVD, en mode image avec
reconnaissance optique de
caractères intégrée
et possibilités multiples d'interrogation (par
auteur
d'article ou de compte rendu, par numéro, par terme
utilisé,
etc.). Du jamais vu dans ce domaine !
Comme
bien vous l'imaginez, il s'agit d'une opération de
préservation et
d'animation du patrimoine, soutenue par le
Centre National des Lettres,
à prix
coûtant.
http://home.inter.net/berlol/europus.pdf
333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333
{FR,
28/06/2004}
Colloque Marr et linguistique slave
Tous
les programmes sont sur LE site web
http://www.unil.ch/slav/ling
qui
s'est beaucoup enrichi dans sa bibliothèque virtuelle et
son
dossier revues soviétiques de linguistique des années
1920-1930.
444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444
Publications Publications Publications Publications Publications
444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444
{FR,
28/06/2004}
SIGNE ET INTERPRETATION
Josef
SIMON
Présentation par Denis THOUARD
Traduction par
Christian BERNER, Marc de LAUNAY et Denis THOUARD
Avec le concours
du Goethe-Institut Inter-Nationes
Presses Universitaires du
Septentrion, collection "Opuscules" n° 15
F10872.8 /
ISBN : 2-85939-826-0 / 16 X 20 / 163 p. , 15 euros
L'oeuvre
philosophique de Josef Simon présente, à partir
d'une
méditation sur le langage, une reformulation
originale des grandes
questions philosophiques. Le point de départ
est une réflexion
rigoureuse sur le rôle des signes
dans la construction de notre monde,
de nos pensées comme
de l'espace ou du temps. Assumer le caractère
premier de la
médiation des signes, et donc refuser d'emblée le
dualisme
du signifiant et du signifié, du sens et de
l'interprétation conduit
Josef Simon à la
formulation d'une philosophie rigoureusement non-
métaphysique,
qui pense l'apparition des choses depuis les processus des
signes.
En poussant jusqu'au bout le "tournant linguistique" dans
lequel
se reconnaît une grande partie de la philosophie
contemporaine, Josef
Simon peut reconquérir les
questionnements classiques de la philosophie,
repensés dans
une nouvelle perspective.
Ces cinq études abordent les
enjeux essentiels de la philosophie, de la
métaphysique à
l'éthique en passant par le problème de la
compréhension
et de la vérité.
Mots
clé : Signe - Philosophie du signe - interprétation -
éthique -
métaphysique - comprendre - interprétation
- philosophie du langage -
vérité - Nietzsche - Kant
-
444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444
{FR,
28/06/2004}
VIENT DE PARAITRE
Revue Française de
Linguistique Appliquée
Vol. IX-1- Juin 2004
Linguistique
et informatique : nouveaux défis
L'essor de
l'informatique n'a pas été sans incidence sur la façon
de
travailler des linguistes, poussés à modifier
leur approche des
problèmes et leurs méthodes
d'exploration des données.
Les articles rassemblés
dans ce numéro, coordonné par Benoît
Habert,
montrent bien tout l'intérêt d'un outillage
informatique, mais qui ne
nécessite pas forcément
une compétence technique très
approfondie.
http://perso.wanadoo.fr/rfla
Sommaire:
Benoît
Habert, 5-24
Outiller la linguistique : de l'emprunt de techniques
aux
rencontres de savoirs
Sarah Leroy, 25-43
Extraire sur
patrons : allers et retours entre analyse
linguistique et repérage
automatique
Nathalie Gasiglia, 45-62
Faire coopérer deux
concordanciers-analyseurs pour optimiser les
extractions en
corpus
Augusta Mela, 63-82
Linguistes et "talistes"
peuvent coopérer : repérage et analyse
des
gloses
Céline Vaguer, 83-97
Constitution d'une base de
données : les emplois de "dans"
marquant la
"coïncidence"
Serge Heiden & Alexei Lavrentiev,
99-118
Ressources électroniques pour l'étude des
textes médiévaux :
approches et outils
Valérie
Beaudouin, 119-137
Mètre en règles
Le numéro
: 25 Euros
Commande (envoi direct de chèque ou demande
de facture) à :
Publications Linguistiques - secrétariat
administratif
15, rue Lakanal - F-75015 Paris
e-mail:
publiling@wanadoo.fr
Règlement
par chèque bancaire ou postal, ou par virement international
à
l'ordre de : Publications Linguistiques
Compte Postal Paris :
30041 00001 27 562 53 H 020 94
IBAN : FR80 3004 1000 0127
5625 3H02 094
BIC : PSSTFRPPPAR
Compte Caisse
d'Epargne Paris : 17515 90000 042939212 28
53
444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444444
{Mellet
et Mayaffre, 01/2004}
Le n°2 de la revue Corpus est paru
en décembre 2003. Il est consacré à
«
La distance intertextuelle »
sous la coordination de Xuan
Luong.
Prix : 20 euros - ISSN 1 638-9808
Diffusion :
Edizioni dell'ORSO, Via U. Rattazzi 47, 15100 Alessandra,
Italie -
edizionidellorso@libero.it
Sommaire
:
Jean-Pierre Barthélémy, Xuan Luong, Sylvie
Mellet :
Prenons nos distances pour comparer des textes, les
analyser et
les représenter, pp. 5-18
Mónica
Bécue-Bertaut :
Comparaison des structures induites sur un
ensemble de réponses
ouvertes par le choix de l'unité
statistique, pp. 27-45
Etienne Brunet :
Peut-on mesure la
distance entre deux textes ?, pp. 47-70
Margareta Kastberg Sjöblom
:
La distance lexicale dans l'œuvre de J.M.G. Le Clézio,
proximité
et éloignement, pp. 71-94
Cyril Labbé,
Dominique Labbé :
La distance intertextuelle, pp.
95-118
Dominique Longrée, Xuan Luong :
Temps verbaux et
linéarité du texte : recherches sur les
distances
dans un corpus de textes latins lemmatisés,
pp.
119-140
Xuan Luong, Sylvie Mellet :
Mesures de distance
grammaticale entre les textes, pp. 141-166
Thomas Merriam :
An
Application of Authorship Attribution by Intertextual
Distance in
English, pp. 167-182
Dominique Valentin, Sylvie Chollet, Hervé
Abdi :
Les mots du vin : experts et novices diffèrent-ils
quand ils
décrivent des vins ?, pp. 183-200
Présentation
de thèse et comptes rendus.
Un compte-rendu de lecture
est diffusé dans ce même bulletin de SdT
(rubrique 5-
Textes) et sera prochainement disponible dans sa version
intégrale
sur Texto!
(http://www.revue-texto.net/).
555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555
Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes Textes
555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555
{FR,
28/06/2004}
TEXTE INEDIT
Monique SLODZIAN
Institut
national des langues et civilisations orientales, Paris
Intervention
à EXPOLANGUE 2004
Plurilinguisme européen et
technologisation des langues
L'essor des nouvelles
technologies de l'information instaure une
compétition
inédite entre les langues du monde et ce phénomène
concerne
les langues nationales européennes. Les valeurs en
cours sur le "marché
des langues" dépendent
de plus en plus de leur technologisation
(numérisation,
outillage logiciel pour leur traitement, traduction
assistée
et création semi-automatique de ressources, bases de
données
terminologiques, etc.) et de moins en moins de leur
poids culturel.
Cette inversion des valeurs pénalise au
premier chef le grec, absent des
statistiques.
On peut
craindre de voir les instances européennes concernées
se dérober
devant ce nouveau défi de la diversité
linguistique et culturelle au vu
du recul spectaculaire qu'elles
viennent d'opérer en matière
d'engagement sur le
respect du plurilinguisme au sein du parlement
européen. En
effet, le "droit à la langue" est en passe de
devenir une
formule incantatoire et passablement démagogique
dès lors que le fait
plurilingue est présenté
aux citoyens comme un handicap majeur pour la
nouvelle Europe.
Comment ne pas voir que ce discours notifie la
consécration
de l'anglais comme première langue européenne et
qu'il
avalise le sacrifice de la diversité linguistique et
culturelle sur
l'autel des économies budgétaires
?
Mais en portant à 22 le nombre des langues
communautaires, l'Union
européenne affronte la question de
l'égalité des langues sous des
aspects nouveaux qui
dépassent de loin l'obligation déjà remise en
cause
de traduire les textes officiels communautaires. La
diversité
linguistique et culturelle comporte désormais
un volet technologique
ouvrant aux langues nationales de l'Europe
élargie la possibilité de
participer au flux
d'informations qui circulent sur Internet, faute de
quoi elles
seront encore plus fortement marginalisées par le
fossé
numérique.
Dans le monde de l'Internet,
le passage au tout-anglais paraît être aux
yeux de
beaucoup la réponse naturelle aux impératifs de
mondialisation.
L'idéologie portée par la
technologie et l'avance des Etats-Unis en
matière de
nouvelles technologies de la communication font accepter par
avance
la domination de l'anglais, comme si un anglais
instrumental
interagissant entre les humains et les machines
présentait moins de
risque d'uniformisation culturelle
qu'un anglais de communication. C'est
sur ce point aveugle que
nous voudrions nous arrêter.
1- Le plurilinguisme sur
Internet
Le palmarès des langues tel qu'il est fourni
par le site Global Reach
émanant du consortium W3 (W3C) est
de prime abord rassurant puisque la
part des anglophones dans la
population mondiale ayant accès à Internet
(680
millions de personnes en septembre 2003) est passée entre 1996
et
2003 de plus de 90% à 35,6%. La Chine, le Japon, mais
aussi l'Amérique
latine voient ainsi le nombre de
connections croître régulièrement. Et
le
nombre de pages en langues nationales croît parallèlement,
témoignant
d'avancées remarquables dans la
numérisation des langues et des
écritures. Si l'on
s'en tient aux déclarations d'intention et à
ces
données globales, on peut conclure que la technologie
des langues et du
document numérique contribuent à
l'émergence d'un monde plurilingue et
multiculturel.
A
y regarder de plus près, l'interprétation de ces
chiffres soulève
néanmoins plusieurs questions.
En
premier lieu, la part de population connectée dans telle ou
telle
région du monde ne fait pas obligatoirement ses
recherches dans la
langue du pays. A commencer par les Etats-Unis
où 27 millions de
citoyens américains connaissent
mal l'anglais et se connectent en
totalité ou partiellement
dans leur langue d'origine. Ainsi, sur les 90
millions
d'internautes chinois, un bon tiers vit ailleurs qu'en
République
populaire de Chine. A l'inverse, la diglossie
langue
nationale/anglais concerne une grande partie des usagers
d'Internet,
particulièrement en Inde et en Europe.
En
second lieu, le critère de la langue d'accès n'est pas
clair car les
sites sont souvent bilingues et, de plus, il arrive
souvent que seule la
page d'accueil soit dans la langue nationale,
le reste restant en
anglais. Se pose de surcroît la question
du statut de cette page (ou de
ces pages) supposées écrites
en langue nationale. En effet, il s'agit
dans de très
nombreux cas de documents traduits -souvent très mal-
de
l'anglais. Il y a lieu d'invoquer ici la maltraitance
linguistique que
subissent les langues soumises à des
traducteurs automatiques dont les
performances sont plus que
médiocres.
Enfin, il apparaît que l'effort de
traduction et d'adaptation des
documents concerne essentiellement
les grandes langues de communication
qui permettent d'atteindre le
plus large "gisement" possible de
consommateurs.
2-
Instrumentalisation des langues
L'optimisme affiché par
le consortium W3 doit donc être tempéré
par
l'observation suivante : le rééquilibrage en
faveur des populations non
anglophones témoigne plus de
l'impact économique des nouvelles
puissances asiatiques
(Chine, Japon, Corée,...) sur le réseau mondial
que
d'une véritable émulation entre langues et cultures du
monde. Pour
dire les choses plus brutalement, le principe
d'égalité des langues sur
Internet est d'abord vu
comme un moyen d'augmenter la puissance de tir
du marché
global.
Il y a donc deux aspects bien différents de
l'instrumentalisation des
langues. Elles sont d'une part traitées
pour être portées sur la Toile
(codage des écritures,
numérisation, structuration des documents) et il
n'y à
cela rien à redire, bien évidemment. Beaucoup plus
discutable est
la finalité de ces traitements qui est
explicitement le e-commerce :
"Internet marketing is global,
that is multilingual by nature". La
notion de "plurilinguisme
sur Internet" devient ici plus claire. Il
s'agit d'une vision
tronquée de la langue, réduite à sa fonction
de
communication. On est en présence d'une culture unique
déclinée dans une
pluralité de langues
nationales. Cette culture unique est produite pour
l'essentiel en
anglais puisque les pays anglophones sont les grands
fournisseurs
de contenus marchands. La dichotomie entre contenus
sources, créés
directement en anglais, reflétant largement les valeurs
de
la société nord-américaine et contenus
"localisés", par traduction et
adaptation des
premiers dans les langues "locales" doit être
soulignée.
Au coeur de la politique linguistique de
l'U.E., on voit cette stratégie
à l'oeuvre. Ainsi,
les programmes européens invitent-ils à la création
de
glossaires spécialisés bilingues destinés à
servir le e-commerce pour
lequel l'anglais est la langue pivot. Ce
courant est également manifeste
dans la production
d'ontologies de domaines qui présupposent
une
conceptualisation du monde prétenduement neutre, mais
en anglais ! Qu'il
faille créer des ressources
linguistiques comportant l'anglais est
assurément
souhaitable. On peut en revanche s'inquiéter
de
l'unilatéralisme de programmes européens
qui suivent servilement des
cadres scientifico-idéologiques
définis outre-Atlantique. Le critère
dominant qui
ressort des programmes européens de construction de
données
linguistiques, qu'il s'agisse de terminologies ou
d'ontologies, répond
en réalité le plus
souvent au souci d'optimiser la circulation des
marchandises et
l'accès aux services dans le "village global".
3-
Plaidoyer pour la diversité linguistique et culturelle
Nous
avons vu que le détournement de la Toile au profit
d'activités
marchandes -l'enjeu étant explicitement
de donner une forte impulsion au
commerce "business-to-consumer"
(B2C)- revient à aliéner les langues de
leurs
cultures, les contenus étant compris comme des
informations
universellement pertinentes, qu'il suffit de
transcoder dans le plus de
langues possibles. En matière de
méthodes d'apprentissage de langues,
les mauvais exemples
ne manquent pas. Citons la méthode "Talk now"
qui
propose un modèle universel servant d'interface à
rien moins que cent et
une langues ! On se doute que la réduction
culturelle qui résulte de
cette prouesse aboutit à
une coquille passe-partout qui élimine tout
risque de
non-conformité au marché et assure une
rentabilisation
optimale. L'idée même d'altérité
ou de découverte culturelles est ici
bannie au profit d'un
prototype d'apprenant désincarné, branché sur
un
univers interchangeable et prêt à jeter.
Il
nous semble urgent de revenir sur le lien indissociable entre
langue
et culture pour empêcher que celles-ci passent sous
le bulldozer du
règne technicien et marchand. Comment ne
pas voir que dans le sillage de
ces contenus "localisés"
à la hâte dans des langues nationales
banalisées,
débilisées par des néologismes à tout va,
nous sont imposés
une cohorte d'objets culturels qui
assoient subrepticement leur
hégémonie.
En
d'autres termes, comment se réapproprier les langues sur
les
Inforoutes pour d'autres usages que le commerce mondial et
la
marchandisation des esprits (selon la source québecquoise
CEVEIL, on
attend une augmentation de 200% des ventes
électroniques d'une compagnie
hors de ses frontières
linguistiques) ?
On tentera une contre-offensive en expliquant
que :
- les risques d'uniformisation ne viennent pas
d'Internet en soi, mais
de sa confiscation par le monde marchand
et que la soi-disant diversité
des langues est largement
illusoire ;
- les langues ne sont pas un simple transcodage de
signes et que,
coupées de leurs cultures, elle sont
promises au déclin par
homogénéïsation
;
- les différences sont constitutives des langues et
des cultures et non
les systèmes d'essences proposés
fallacieusement comme des ontologies à
valeur universelle
;
- la diversité linguistique et culturelle est une
réponse au désarroi
symbolique des sociétés
modernes, aux antipodes d'une américanisation
sans
envergure de certains programmes culturels promus par les
médias.
Nous suggèrerons pour conclure que les
intiatives prises par le Conseil
de l'Europe pour l'élaboration
d'un Portfolio européen devront désormais
inclure
des propositions concrètes promouvant des contenus
culturels
nouveaux dans les langues européennes sur
Internet. Il faut veiller à ce
que ces contenus auxquels
nos publics sont exposés quotidiennement
s'émancipent
d'une culture d'imitation, véritable menace pour
l'altérité
culturelle. Il est non moins urgent que
des tribunes critiques soient
ouvertes dans les lieux de décision
et de dissémination des politiques
linguistiques et
culturelles de l'Union
européenne.
555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555555
{BP,
06/07/2004}
COMPTE-RENDU DE LECTURE
Compte-rendu du n°2
de la revue Corpus, coordonné par Xuan Luong, sur
«
La distance intertextuelle », 2003.
(Prix : 20 euros -
ISSN 1 638-9808
Diffusion : Edizioni dell'ORSO, Via U. Rattazzi
47, 15100 Alessandra,
Italie - edizionidellorso@libero.it)
Par
Bénédicte Pincemin (CNRS & LLI, Université
Paris 13)
pincemin@lli.univ-paris13.fr
Le
compte-rendu complet, trop long pour être diffusé dans
le bulletin,
sera prochainement disponible sur le site Texto!, à
l'automne 2004.
1. Introduction
La jeune revue Corpus
consacre son numéro 2 (2003) à « la
distance
intertextuelle ».
Elle s'ouvre sur un
article de synthèse de Jean-Pierre Barthélémy,
Xuan
Luong et Sylvie Mellet : « Prenons nos distances pour
comparer des
textes, les analyser et les représenter »,
pp. 5-18. Plutôt qu'une
synthèse technique détaillée,
les auteurs présentent succinctement les
principaux lieux
de débat, et y apportent l'éclairage issu de
leur
expérience : la subjectivité et les limites de
tout calcul appliqué aux
textes, la caractérisation
des mesures de distance les unes par rapport
aux autres,
l'éventail des questions auxquelles le calcul de
distances
intextextuelles peut apporter des éléments
de réponse significatifs.
En particulier, les auteurs
pointent et commentent les trois choix
significatifs que requiert
la mise en œuvre d'une distance
intertextuelle :
(i) le mode
d'indexation et de représentation du texte ;
(ii)
l'adoption d'une métrique ;
(iii) et bien souvent, comme
cela est systématisé dans ce numéro, un
mode
de présentation graphique et spatial des proximités et
écarts entre
les textes. La visualisation graphique apporte
une forme de synthèse de
l'articulation interne du corpus
telle que quantifiée par la mesure de
distance.
Or
chacun des trois choix (i) (ii) et (iii) est le lieu de compromis
et
d'introduction de biais. Aussi, « La vocation des
méthodes de
statistique descriptive en analyse de données
textuelles n'est pas de
trancher entre des hypothèses, mais
d'en suggérer. (Nous les aimons
lorsqu'elles sont
contre-intuitives). [...] compte-tenu des réserves
présentées
[correspondant aux trois choix] (i), (ii) et (iii), le
calculateur
ne saurait se substituer au linguiste. » (p. 8) Plus loin
(p.
47-48), Brunet confirmera : « La distance entre deux textes,
c'est
comme la distance entre deux êtres ou entre deux
cultures. Il ne semble
pas qu'on puisse appliquer là la
mesure. [...] Cette difficulté ne tient
pas seulement au
caractère approximatif des mesures, que cache la
précision
illusoire des décimales, mais surtout à la multiplicité
des
points de vue, des angles et des perspectives, l'objet à
cataloguer
étant aussi rebelle à la géométrie
et à la régularité qu'un rhizome de
gingembre
ou de topinambour. »
2. L'étape de
l'indexation des textes
Dans le contexte de la maturité
des techniques d'analyse
morphosyntaxique automatique des corpus,
la discussion porte
actuellement principalement sur l'incidence de
l'identification et du
décompte des mots selon leur forme
graphique (fléchie), ou bien selon
leur lemme, ou bien
selon leur étiquette morphosyntaxique (partie du
discours
accompagnée éventuellement d'informations de
flexion).
Plus généralement, s'agissant de
caractériser un texte, les chiffres à
soumettre au
calcul n'ont pas nécessairement à être les
fréquences (ou
pondérations) d'items linguistiques
(formes fléchies, lemmes ou
fréquences) : ils
peuvent être conçus plus souplement comme une série
de
mesures. Les données ne s'imposent pas au chercheur :
c'est à lui de
définir d'une part les composantes du
texte pertinentes pour son analyse
(par exemple telle catégorie
grammaticale, tels temps verbaux), et
d'autre part leur mode de
mesure sur le texte (proportion -par rapport à
quoi-,
moyenne, rang, etc.). Les articles de Longrée et Luong, et
de
Luong et Mellet, amorcent une telle démarche. Cela ouvre
de nouvelles
perspectives de recherche quant à la manière
de former des jeux de
mesures pertinents et cohérents pour
chaque analyse.
3. Le choix de la mesure pour le calcul
des distances intertextuelles
Les contributions rassemblées
pour ce numéro de Corpus illustrent
essentiellement trois
distances. Les analyses factorielles sont dressées
à
partir d'une distance du chi-2 ; Bécue introduit néanmoins
une
« distance compromis », appropriée au cas
d'un tableau multiple
juxtaposant plusieurs descriptions. Les
analyses arborées sont réalisées
avec le
logiciel Hyperbase, qui implémente deux mesures de distance
:
l'indice de Jaccard et la distance de Labbé. L'article de
Brunet expose
de façon claire et illustrée les
principes et les limites du premier,
intuitif mais peu
significatif dès que les tailles des textes sont
inégales
; il explique l'introduction de la distance de Labbé
notamment
par le souci de prendre en compte les fréquences
des mots (et pas
simplement leur présence / absence, qui
valorise la thématique mais
aussi les variantes et
coquilles, et neutralise les écarts d'usage sur
les mots
les plus courants, sans doute plus révélateurs des
choix
stylistiques). Dans le même article, Brunet évoque
encore quelques
autres mesures expérimentées pour le
calcul de distances textuelles,
principalement la statistique
binomiale de Muller sur la gamme de
distribution des fréquences,
plus complexe à mettre en œuvre et sans
supériorité
nette sur les autres méthodes.
Une bonne partie des
contributions recourt à la distance de Labbé, une
des
deux principales mesures de distance disponible dans le
logiciel
Hyperbase. Soulignons que la présentation de cette
mesure est très
différente et succincte chez Brunet,
concepteur et développeur
d'Hyperbase ; si bien que si l'on
veut être sûr de bien interpréter la
formule
mathématique donnée par Brunet il est vivement
recommandé de
lire sa présentation chez Labbé,
dans l'article de référence cité par
Brunet ou tout simplement dans ce
numéro de Corpus. Cette distance est
en effet présentée
par son auteur dans ce même numéro de Corpus : «
la
distance intertextuelle », C. Labbé & D.
Labbé, pp. 95-118. Cet article
important résume la
démarche de conception de la mesure, puis s'attache
à
préciser les biais de cette mesure et à en définir
les conditions et
limites d'usage.
4. Du bon usage des
représentations graphiques
En ce qui concerne ce
troisième point de choix (iii), s'il est bien
reconnu ici
que les représentations graphiques des
distances
intertextuelles comportent toujours une part de biais,
il est fait peu
cas en pratique des précautions
interprétatives absolument nécessaires
pour déjouer
les illusions générées par la réduction
de l'information.
Car la modélisation mathématique
ne retient qu'une certaine vision du
texte, et la représentation
spatiale n'est ensuite qu'une approximation
de l'espace
géométrique construit, représentation certes
optimale selon
un certain critère mais inévitablement
déformante. Ce que l'on oublie
trop souvent, c'est que
l'approche mathématique développe conjointement
aux
techniques de représentation des outils pour évaluer la
qualité et
les incertitudes des graphiques calculés.
Sans
doute les auteurs des différentes contributions ont-ils eu
soin de
recourir aux indicateurs fournis par les méthodes
de calcul (tels que
cosinus carrés et contributions pour
l'analyse factorielle, dont
l'utilisation méthodique est
décrite par exemple dans Volle 1985), et
n'ont pas détaillé
ce dépouillement pour en épargner l'austérité
au
lecteur (on se limite à préciser la part
d'inertie des axes considérés,
rendant compte du
degré de fidélité globale de la
projection).
Néanmoins, signalons que Ludovic Lebart a mis
au point plusieurs outils
à la fois parfaitement rigoureux
au plan de la statistique et très
parlants par leur
expression graphique, « permettant de transformer
une
visualisation plaisante en un document scientifique »
(Lebart 2004) :
- tracé de la marge d'incertitude sur
la position d'un point, qui se
traduit par une ellipse autour de
celui-ci. Selon la taille de ces
zones, on fait tout de suite la
part entre les proximités et oppositions
qui structurent
effectivement fortement le corpus, et celles en fait
purement
apparentes, qui se métamorphosent ou s'évanouissent
pour des
perturbations statistiquement faibles des données
(Lebart 2004).
- pour chaque point sélectionné,
liaison de celui-ci avec les points
effectivement les plus proches
dans l'espace complet, avant déformation
de celui-ci par sa
réduction à deux dimensions. On peut aussi lier
le
point avec ses plus proches voisins déterminés
par une mesure
complémentaire, et ainsi à la fois
enrichir et préciser la
représentation graphique :
(Lebart 1998) ajoute ainsi les indications
d'un calcul
textométrique des spécificités (Lafon 1980,
Lebart et Salem
1994) à la projection plane obtenue par
analyse factorielle des
correspondances.
5.
Conclusion
Cette livraison de Corpus rassemble donc
d'importantes et passionnantes
contributions au terrain de la
statistique textuelle (Lebart et Salem
1994). Elle rend compte à
la fois des acquis méthodologiques (conduite
d'une analyse
avec des techniques confirmées) et scientifiques
(incidence
-faible- des choix d'indexation ; incidence textuelle majeure
des
différences d'époque et de genre littéraire qui
dominent les
variations d'auteur ; présentation très
complète de la distance de
Labbé), tout en
présentant plusieurs recherches innovantes ouvrant
des
perspectives prometteuses (la possibilité d'allier des
descriptions
multiples et de définir une « distance
compromis » qui les coordonne ;
la recherche de nouveaux
modes de caractérisation des textes plus
sensibles à
leur nature et à leur structure, notamment linguistique
et
syntagmatique).
6. Références
bibliographiques
Lafon Pierre (1980) - « Sur la
variabilité de la fréquence des formes
dans un
corpus », M.O.T.S, 1, pp. 127-165.
Lebart Ludovic (1998) - «
Visualizations of textual data », in Joerg
Blasius and
Michael Greenacre (eds), Visualization of Categorical Data,
Academic
Press, San Diego, USA, pp. 133-147 (chapitre 11).
Lebart Ludovic
(2004) - « Validité des visualisations de
données
textuelles », Actes des 7emes Journées
internationales d'Analyse
statistique des Données
Textuelles, Louvain-la-Neuve, 10-12 mars 2004,
pp. 708-715.
Lebart
Ludovic, Salem André (1994) - Statistique textuelle, Dunod,
1994.
Volle Michel (1985) - Analyse des données, Paris :
Economica.
666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666
Appels
Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels Appels
Appels
666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666
{FR,
29/06/2004}
Appel à contribution
CORPUS n°4,
"Les corpus politiques : objet, méthode et
contenu"
(septembre 2005)
L'analyse du discours -et
pour ce qui nous concerne, l'analyse du
discours politique-
ressent le besoin aujourd'hui de se requalifier dans
le champ de
la recherche. La dilution progressive de l'héritage de
l'Ecole
française d'analyse du discours, l'obsolescence d'un
certain
nombre de concepts tels que "formation discursive"
ou "conditions
historiques de production", la
disparition du laboratoire de l'ENS
Saint-Cloud, etc. sont autant
de signes qui depuis quelques années
posent la question de
la reconfiguration, voire de l'avenir, de
l'analyse du discours
politique en France.
Une réponse est actuellement
donnée du côté de la constitution de l'AD
en
discipline autonome. Autour du Dictionnaire d'analyse du discours
(P.
Charaudeau & D. Maingueneau (dir.), 2002), cette tentative
est
ambitieuse mais peut apparaître comme un pis aller :
faute de s'entendre
sur l'objet même (qu'est-ce qu'un
"discours" pour les différentes
disciplines ?,
qu'est-ce qu'une "archive" ?), faute de s'entendre sur
une
méthode (méthode distributionnelle originelle ?,
lexicométrie ou
logométrie ?, sémantique
textuelle ?, etc.), on prétend définir un corps
de
concepts ad hoc pour une discipline sur mesure.
Une autre
réponse, complémentaire plus que concurrente, se situe
dans le
développement de la linguistique de corpus. La
réflexion sur le corpus
-ici le corpus politique- permet en
effet d'une part de définir
strictement l'objet, à
la fois dans sa matérialité linguistique (le
texte
et ses unités) et dans sa finalité heuristique (le
corpus étant
par définition un objet construit sur
la base d'hypothèses conscientes,
la finalité de la
recherche dans laquelle se joue le rapport entre
Linguistique et
Politique, se trouve posée dès le départ). La
réflexion
sur le corpus permet d'autre part de pressentir
la méthode de traitement
(selon la taille, la forme
électronique ou non, la composition, le
contenu du corpus,
toutes les méthodes ne seront pas pertinentes / selon
la
méthode de traitement choisie, tous les corpus ne seront pas
les
bienvenus).
Cette réflexion nous renvoie à
la raison d'être de la revue CORPUS ainsi
présentée
dans le numéro fondateur par Sylvie Mellet :
"Le
comité de rédaction veillera à ce que chaque
numéro, quelle que soit
son orientation spécifique,
apporte sa contribution à une meilleure
appréhension
du rôle des corpus dans les pratiques
linguistiques
contemporaines et à une analyse réflexive
mettant en question le mode de
constitution et/ou d'exploitation
du corpus dans les études présentées."
Deux
types de contributions peuvent ainsi être envisagées
:
- celles qui partant de l'étude d'un cas de corpus
politique (discours
municipal, parlementaire,
gouvernemental, présidentiel / discours des
médias,
discours syndical / discours contemporains ou plus anciens /
discours révolutionnaire, bourgeois, libéral / discours
thématique sur
la guerre, l'Europe, la
mondialisation / etc.) enrichiront, au fil de
l'analyse, la
réflexion méthodologique.
- celles qui abordant de
front la question épistémologique de l'objet
"corpus politique", notamment par une mise en perspective
historique
de l'analyse du discours politique en France,
illustreront la
réflexion par une étude de
cas.
Quelle que soit la configuration, il s'agira d'articuler
autant que nous
le pourrons, théorie et pratique, apports
linguistiques,
sociolinguistiques, politiques et apports
méthodologiques.
* Calendrier :
- pré-sélection
des contributeurs : automne 2004
- remise des articles (version
provisoire) au comité de lecture de
CORPUS :
printemps 2005
- remise des articles ne varietur aux responsables
éditoriaux : 1er
juillet 2005
- Publication
papier du numéro : 30 septembre 2005
- Publication
électronique du numéro (http://revel.unice.fr/corpus/)
:
septembre 2006. (CORPUS est une revue à comités
qui dispose de deux
supports complémentaires : le
support papier qui reste essentiel et
qui bénéficie
de l'exclusivité des articles pendant une année, et
le
support électronique qui met sur le Web, à
la disposition de la
communauté, les articles un an
après leur publication papier.)
Pour CORPUS, D.
Mayaffre (DamonMayaffre@wanadoo.fr)
Revue
CORPUS - UMR "Bases, Corpus et Langage" - Faculté
des Lettres
98 bd Herriot - BP 3209 - 06204 Nice Cedex
3
666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666