ONZE QUESTIONS SUR LE FONCTIONNALISME

François RASTIER
C.N.R.S.

(Texte paru dans Intellectica, 1996, n° 21, numéro spécial Fonctionnalismes, p. 268-275.)


Même après avoir lu la limpide introduction d'Elisabeth Pacherie (1995), il n'est pas facile d'entrer dans le débat entre fonctionnalistes. En béotien, je dirai ici pour quelles raisons il me paraît faussé, et pourquoi il ne semble pas nécessaire d'y entrer. D'une part, ses termes me paraissent présupposer des thèses inacceptables, dans la mesure où elles restent indiscutées ; d'autre part, les moyens qu'il emploie vont souvent à l'encontre des ses objectifs affichés.

Le fonctionnalisme connaît mille nuances. Je discuterai ici essentiellement les thèses du fonctionnalisme de mainstream, celui qui a servi de théorie unifiante aux sciences cognitives.

Etats mentaux

Qu'est-ce qu'un état mental, et qu'est-ce qui distingue un état A d'un état B ? Comment l'esprit connaîtrait-il des états discrets, clairement délimités, identiques à eux-mêmes dans leur durée ? Quelle est leur métrique? Rien de ce que l'on connaît du cerveau en activité ne permet de dire qu'il est à un moment t dans un et un seul état X ou Y. On m'objectera certes que je confond le niveau computationnel et le niveau de l'implémentation, mais c'est comme on verra une distinction que je récuse.

Sans base empirique, la notion d'état mental ne serait-elle pas tout simplement une réification parmi d'autres du positivisme logique, fondement idéologique de la philosophie de l'esprit ? On connaît l'atomisme de cette tradition, lié à son réalisme des individus : elle a déjà produit la notion étrange d'état de choses. Cet atomisme est indispensable ici pour soutenir le parallélisme entre l'esprit-cerveau et la machine de Turing : cet automate abstrait connaît en effet des états discrets se succédant strictement.

Fonctions

Le concept de fonctionnalisme est ambigu, dans la mesure où il réfère tantôt aux fonctions des états mentaux, tantôt au fonctionnement de l'esprit-cerveau. On sait d'ailleurs que dans la tradition fonctionnaliste, le terme de fonction a dérivé peu à peu du sens algébrique à son acception biologique (dans le téléofonctionnalisme d'aujourd'hui).

A quelle condition un état mental peut-il être dit revêtir une fonction, ou un rôle fonctionnel, dit aussi rôle causal ? Dans la mesure où il en cause un autre. On reconnaît là une involution mentaliste du behaviourisme réductionniste (mais non éliminationniste).

Il suffira de montrer que la fonction s'exerce par un calcul (une computation) pour permettre des parallèles insistants entre esprit et Machine de Turing, cerveau et ordinateur (cf. Putnam, 1994, p. 507 : « le fonctionnalisme soutient que nous sommes semblables à des ordinateurs et que nos états psychologiques sont simplement des "états fonctionnels" »).

Causes

Quelle est la valeur de la causalité dans l'explication des processus mentaux et cérébraux ? Outre qu'un même effet peut évidemment avoir plusieurs causes, et une même cause plusieurs effets, et que l'on n'a pas oublié le rôle de l'hypothèse causale dans le béhaviourisme, l'usage fonctionnaliste du concept de cause permet de promouvoir une image mécaniste des systèmes physiques et biologiques. Ils restent décrits en termes conditions initiales (qu'on appelle des causes), et non d'instabilité structurelle.

Cette image a sous-tendu les programmes positivistes à la Taine et soutient encore le programme du fonctionnalisme. Si elle vaut encore pour la macrophysique de sens commun (préscientifique) elle ne s'accorde cependant pas ni avec les conceptions contemporaines de la causalité : ni celles de la physique, ni celle des sciences humaines (dans leur effort pour formuler des théories de l'action).

Pourquoi au demeurant l'effet se connaîtrait-il tout entier dans sa cause ? En quoi la conception étiologique de la connaissance scientifique aurait-elle une valeur explicative ? Elle est traditionnelle dans l'aristotélisme ; elle a connu un nouvel essor avec la physique newtonienne, mais elle a été ruinée par la physique contemporaine. Dans les sciences sociales, nous n'avons pas accès à des causes, mais à des conditions -- dont nul ne peut dire qu'elles soient initiales.

Le réductionnisme a pour principe d'une part de privilégier exclusivement un niveau de description, et d'autre part de confondre les corrélats avec des causes. Par exemple, la description biochimique d'un anticorps n'explique en rien sa formation et son efficacité. La balistique oculaire n'explique pas la lecture, elle en est un corrélat moteur. Ou encore, les corrélats neuronaux des "états mentaux" n'expliquent pas leur cours phénoménologique.

Rien n'échappe en droit à la description scientifique, à condition qu'elle tienne compte de la complexité de ses objets, et, passées les simplifications qu'exige la définition de niveaux d'analyse, elle permette de restituer cette complexité.

Un étrange monisme

On connaît la thèse objectiviste du monisme cognitif. Comme par définition l'objet est indépendant de l'esprit, que cette indépendance fonde et permet la séparation sujet / objet, que la matière est le seul lieu de l'objectivité, le fonctionnalisme pose évidemment l'objectivité de l'esprit. Il doit donc traiter les états mentaux comme des objets, conformément aux principes d'une psychologie antisubjectiviste. Comment cependant relier l'objectivité de l'esprit (décrit par une psychologie formelle) et l'objectivité physique ? On a souvent souligné le dualisme latent du fonctionnalisme (l'auteur, 1991 ; Putnam 1994 ; Dupuy, ici-même ; Bachimont, à paraître). Il procède sans doute de la contradiction originaire du positivisme logique, qui entend tout à la fois être empirique et formel.

On se souvient que Chomsky se plaçait lui-même dans la lignée de la linguistique cartésienne. Bien qu'aujourd'hui le dualisme cartésien ne soit sérieusement défendu par personne, c'est pourtant lui que le monisme fonctionnaliste se propose d'annuler en le reformulant, la matière et l'esprit devenant le physique et le symbolique.

La distinction entre ces deux instances fait problème, si l'on admet entre elles un rapport de représentation. Alors que chez Descartes l'Intellect Archétype était, comme le dit Cassirer, « le lien fixe, le crampon de fer qui retient unis la pensée et l'être, la vérité et la réalité », chez Fodor son absence conduit au "solipsisme méthodologique", et l'on sait bien que le solipsisme est une position typique de l'idéalisme. Cette aporie sémantique sera "résolue" par la voie syntaxique. Voici comment.

Pour annuler le dualisme matière / esprit, on réarticule une autre forme de dualisme, le dualisme aristotélicien de l'opposition forme / substance. Certes, on emploie le mot substrat, mais il n'est pas défini autrement que la substance -- concept qui ne joue plus, comme l'a souligné Weyl, aucun rôle en physique. En fait, on appelle substrat ce que l'on décide de considérer comme inessentiel.

Le dualisme forme / substance est une sorte de la différence ontologique entre l'essence et l'existence, philosophiquement beaucoup plus importante que l'opposition entre la matière et l'esprit. On masque ordinairement ce dualisme en considérant que la forme est immanente à la substance, tout en répliquant la division dualiste au sein de la matière elle-même.

Types et occurrences

On postule d'abord -- sans nulle base empirique -- que la pensée est faite d'opérations sur des symboles (au sens logique du terme). Le rapport de la forme et de la substance se joue alors tout entier dans la mise en scène des rapports entre symboles-types et symboles-occurrences. Le type est idéal, l'occurrence est matérielle : comme le programme mental ne tient compte que de la forme des symboles, et non bien entendu du substrat matériel où sont inscrites les occurrences, il va de soi que toutes les occurrences du même type sont exécutées de la même manière (cf. Bachimont, à paraître). Or les symboles dans leur forme, et en tant que types, sont l'objet de la computation, alors que dans leur inscription matérielle, et en tant qu'occurrences, ils font l'objet de l'implémentation. Il suffit alors de dire que le rapport matière / esprit est homologue du rapport implémentation / computation, pour avoir apparemment résolu le problème de leur articulation. Cette solution subtile -- au sens où elle subtilise le problème en paraissant le résoudre -- repose d'une part sur l'identité computationnelle des types et des occurrences, d'autre part sur la thèse (traditionnellement idéaliste) de l'indépendance des formes à l'égard de leurs substrats.

Le rapport entre les types et les occurrences est un problème crucial en sémiotique et en sémantique : il régit par exemple les questions de la polysémie et de la typicalité, et plus généralement de la catégorisation. Or, caractériser ce rapport, qualifier comment les occurrences diffèrent des types, c'est là un objectif majeur de l'interprétation. Postuler qu'elles ne diffèrent pas, c'est estimer qu'elle va de soi, façon nonchalante de la nier. Ainsi, comme toute idéologie formaliste, le fonctionnalisme repose sur le suspens de l'interprétation -- que permet au demeurant sa sémiotique limitée aux seuls symboles logiques.

Le physicalisme de sens commun

A la différence du matérialisme vulgaire, le physicalisme ne suppose pas par lui-même la croyance en l'existence d'objets discrets, nombrables, et pourvus chacun d'une identité à soi. Parmi les positions théoriques ouvertes par le positivisme, pourquoi le fonctionnalisme a-t-il choisi de poursuivre dans la voie d'un physicalisme de sens commun ? Ce choix ne procède pas d'une croyance aveugle, et Quine par exemple soutiendrait que les objets macroscopiques n'ont rien de fondamental, mais que le privilège qu'on leur accorde est essentiellement pratique. Cette résignation plus ou moins allègre au physicalisme de sens commun nous paraît avoir divers enjeux qui la rendent en fait inévitable :

(i) Ce physicalisme est simplifiant, et la réduction de la complexité physique est nécessaire au fonctionnalisme cognitif. Notamment, la métaphore computationnelle impose que la vie mentale soit décrite comme une succession d'états mentaux atomiques. Il peut sembler aujourd'hui abusif d'associer fonctionnalisme et atomisme logique : mais la filiation reste indiscutable.

(ii) La philosophie du langage (de Frege à Kripke) se caractérisait par son réalisme militant, c'est pourquoi elle a pris le nom, et notamment le nom propre, pour parangon de toute désignation. La philosophie de l'esprit en a hérité son réalisme des individus. Or, le physicalisme de sens commun est d'autant mieux compatible avec ce nominalisme que la notion d'objet individuel est précisément un produit typique de la physique de sens commun.

(iii) Le positivisme logique, par son programme même, suppose de pouvoir discerner des objets empiriques entre lesquels découvrir ou établir des relations logiques. Son empirisme est donc, dans la tradition de l'empirisme lockien, une forme d'atomisme. L'analyse logique appelée par le Manifeste de 1929 ne peut on le sait traiter ni du continu, ni de l'infini, ni des très grands nombres : elle ne peut donc s'exercer que sur des objets de sens commun.

Tout cela a rendu de fait indissoluble le lien entre l'objectivisme cognitif et la croyance propre au physicalisme de sens commun que le monde est composé d'objets macroscopiques.

Les guises de la matière

Le fonctionnalisme est un formalisme qui voudrait penser son inscription matérielle. Il affronte à sa manière la contradiction propre au positivisme logique entre un empirisme (matérialiste) et un formalisme (idéaliste). Il ajoute à cela l'objectif de trouver un fondement positif à la logique, fonder la Raison en nature. Or :

(i) Si l'esprit est un système matériel, de quelle sorte de matérialité s'agit-il ? La question ne sera pas posée, car le seul régime de matérialité admis par le positivisme logique est celui que décrit la physique. Ce privilège sous-tend au demeurant la thèse de l'unité de la science.

(ii) Dans l'argumentation fonctionnaliste, le concept philosophique de matière est confondu avec le concept physique de matière, ce qui donne à ses conclusions métaphysiques l'apparence de conclusions scientifiques.

(iii) La thèse de l'indépendance des formes à l'égard des substrats est un des fondements de notre tradition métaphysique (cf. Aubenque, 1962). C'est précisément elle qui est à la racine de la thèse de l'indépendance de l'âme et du corps. On peut s'étonner que la philosophie de l'esprit, occupée à combattre le spiritualisme, ne soit pas en mesure, sur ce point, de discerner son propre idéalisme.

Cette thèse d'indépendance des formes et des substrats reste à la base du programme de l'IA forte. Nous voici devant un matérialisme qui ne se soucie pas des substrats matériels. Outre d'un mécanisme, il s'agit d'un mécanicisme : seul un artefact peut changer de substrat matériel (les premiers couteaux étaient en pierre, les premières machines à calculer en bois).

(iv) Cette matière abstraite est un concept philosophique. Si on ne veut pas lui opposer le concept physique, on doit cependant remarquer que ce concept philosophique ressemble fort à celui d'une physique périmée.

L'orientation métaphorique

Le programme de naturalisation conduit à l'explication du vivant en termes de causalité physique. Il renvoie aux sciences physiques, et non à celles de la vie. La naturalisation est en fait une physicalisation, conformément au programme du positivisme logique.

Il s'agit certes d'un processus plus général, et il faudrait s'interroger à ce propos sur le rôle idéologique de la biochimie. D'autant plus que le passage métaphorique de l'animé à l'inanimé reste caractéristique du mécanisme ancien et moderne (de La Mettrie à Changeux).

Cette orientation métaphorique, de l'ordre du désir, conduit de fait à négliger les propriétés caractéristiques de la matière organique, comme par exemple la dissymétrie moléculaire mise en évidence par Pasteur. Certes, comme le disait fortement Lénine, la matière pense. Mais il est oiseux d'étendre ce propos à la matière inorganique. L'insistance réitérée sur "les systèmes naturels et artificiels", les "machines qui pensent"et "l'esprit qui compute" réalise pourtant cette extension, avec les puissants moyens de la rhétorique binaire.

Il serait déjà peu intéressant comme le remarque Auroux, de comparer un marteau à un poing, sous prétexte qu'ils peuvent casser des noix. Il serait moins palpitant encore de décrire le poing comme une sorte de marteau. Ou encore, comme le demande Jaynes, si l'on peut comparer à Venise une carte de Venise, que signifierait la comparaison inverse ? La carte peut être fidèle, le territoire ne l'est pas.

On oublie enfin que les systèmes artificiels, en qualité d'artefacts, appartiennent à la sphère du sémiotique, et ne sont pas des objets physiques comme les autres.

Pour ne pas conclure

Le fonctionnalisme a été une source d'hypothèses, mais reste inaccessible à l'épreuve empirique. Sans se donner vraiment la peine de le réfuter, Putnam dit avoir abandonné le fonctionnalisme qu'il avait théorisé le jour où il s'est avisé de ceci : « même si Chomsky a raison, nous ne pourrons jamais le découvrir » (1994, p. 11).

Parce qu'il est irréfutable, le fonctionnalisme ne peut être qu'abandonné. Ses hypothèses constituantes se révéleront sans doute des préjugés, invérifiables parce que métaphysiques. Il garde cependant un avenir, car il est de l'ordre de la croyance, et le scientisme qui l'inspire reste une superstition si ordinaire aujourd'hui qu'elle paraît insoupçonnable.

Pour des sciences cognitives sans ontologie. -- Le fonctionnalisme, issu du positivisme logique, reste tributaire de son ontologie : la matière est ce qu'il y a à connaître et constitue l'objet de toute science. Conformément au réalisme des individus de tradition nominaliste, la matière se distribue en objets discrets et pourvus d'une identité à soi. La notion d'états de choses concrétise cette préconception donnée pour évidente parce que posée a priori, mais pour moi opaque.

La doxa positiviste voudrait qu'on puisse découpler l'ontologie (description de ce qui est) de la métaphysique (qui traiterait de catégorisation des objets). Mais l'ontologie objectiviste préjuge précisément de l'existence et de la légitimité absolue de la catégorie générale d'objet. Dire que la matière se distribue en objets et en états de choses est déjà une position métaphysique, tout à fait suprême par son universalité. Elle reflète certes une macrophysique de sens commun, du millimètre au kilomètre, celle d'un aristotélisme affadi et oublié. Mais on ne saurait oublier que l'objet, considéré comme donné à une simplex apprehensio que le Cercle de Vienne appelait l'évidence, reste un préjugé macroscopique (selon la forte expression de Gonseth).

De ce point de vue le programme de naturalisation du sens, que Sperber nomme à bon droit le Graal des sciences cognitives, ne parvient qu'à naturaliser la métaphysique. La matière sert de caution muette à ce programme -- bien que les physiciens, de Heisenberg à Cohen-Tannoudji, soient rarement physicalistes.

En somme, il y a autant d'ontologies qu'il y a de sciences : chacune, par diverses procédures ou rituels d'objectivation, crée et recrée son objet, établissant peu à peu son domaine d'objectivité. En outre, au cours de leur pratique, les scientifiques se montrent heureusement opportunistes en ce qui concerne l'ontologie, et leur absence de pruderie fait plaisir à voir. Bref, faire de la science, ce n'est pas vérifier une ontologie, c'est se priver d'ontologie préconçue, et cette privation me paraît constituante, dans la mesure où elle permet de constituer les objets scientifiques en passant outre à l'objectivisme de sens commun.

La question sémiotique

Les sciences sémiotiques, notamment, dans la mesure où elle déploient une activité critique, ont un effet dissolvant sur l'ontologie. D'une part le régime de matérialité des signes est spécifique, car les stimuli sémiotiques ne sont pas perçus ni traités comme les autres (ce qu'illustre par exemple le phénomène de la perception catégorielle) : les signes sont irréductibles à des événements physiques "comme les autres" (malgré Morris, qui définissait le signe comme un événement physique), et ce texte n'est pas fait que de traces noires.

Ensuite, l'analyse des structures sémantiques montre que les différents genres de textes induisent des impressions référentielles diverses. Cet effets de réel doivent être étudiés si l'on veut rendre compte du caractère culturel de la cognition humaine.

Corrélativement aux contraintes qu'ils exercent sur la constitution des impressions référentielles, les textes suscitent des effets de réel. Chaque type de mimésis est un mode de production de l'être : en d'autres termes, le réalisme compulsif de la tradition occidentale les pourvoit d'une mission ontogonique réifiée en fonction référentielle.

Les textes scientifiques n'échappent point à cette règle : chaque discipline s'est pourvue de techniques éprouvées pour objectiver ainsi le champ sémantique dont elle édifie la théorie. La littérature fonctionnaliste pourrait être étudiée de ce point de vue. A l'atomisme logique correspond à la fois un émiettement textes cités en arguments, des courants de pensée en noms propres, des théories en articles, et des articles en apologues (expériences de pensée : la terre-jumelle, la chambre chinoise) ou anecdotes (les segments de lapin). La longueur et l'inélégance souvent affectée mettent en scène le sérieux de l'objectivité, la complexité de l'argumentation, la précision scientifique. L'histoire de la pensée devient le présent d'une école, sa diversité l'espace clos d'une discussion entre collègues : ainsi se crée un état de choses philosophique.

Ces remarques de style, rapides et sommaires, non-pertinentes voire impertinentes, ne sont certes que celles d'un linguiste incapable d'argumenter en philosophe ; mais la philosophie de l'esprit est aussi un style.


BIBLIOGRAPHIE :

Aubenque, P. (1962) Le problème de l'Etre chez Aristote, Paris, PUF.

Bachimont, B. (1996) Artéfacture : des machines qui pensent aux machines qui donnent à penser -- Critique du formalisme en intelligence artificielle, Thèse, EHESS.

Frege, G. (1971) Ecrits logiques et philosophiques, Paris, Seuil.

Gonseth, F. (1990) Le problème de la connaissance en philosophie ouverte, Lausanne, L'âge d'homme.

Kripke, S. (1972) La logique des noms propres, Paris, Minuit.

Leibniz (1970) La Monadologie, Paris, Delagrave (éd. E. Boutroux).

Pacherie E. (1995) Le fonctionnalisme : état des lieux, Intellectica, 21, pp. 9-37.

Putnam (1994) article Putnam, in Guttenplan, S. (éd.) A Companion to the Philosophy of Mind, Oxford, Blackwell, pp. 507-513. [tr. fr. à paraître sous le titre Aller et retour au pays du fonctionnalisme].

Rastier F. (1991) Sémantique et recherches cognitives, Paris, PUF.

Récanati F. (1991) Du langage à la pensée, Actes du colloque Sciences de la cognition, Paris, MRT, pp. 137-141.


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© 1996 pour l'édition électronique.

Référence bibliographique : RASTIER, François. Onze questions sur le fonctionnalisme. Texto ! 1996 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.revue-texto.net/Inedits/Rastier/Rastier_Fonctionnalisme.html>. (Consultée le ...).