Victor Rosenthal : Approche microgénétique du langage et de la perception

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10. Microgenèse de la lecture

Ainsi s'achève le parcours d'une recherche qui se voulait au départ une simple concrétisation de la théorie de la catégorisation lexicale dans la modalité visuelle pour déboucher sur une théorie, certes encore partielle, de la microgenèse de la lecture. Si je me suis abstenu jusqu'à la dernière page d'évoquer le concept de microgenèse, le lecteur conviendra que plusieurs caractéristiques de la microgenèse se sont progressivement signalées au cours de ce parcours..., à l'exception du caractère développemental des processus perceptifs de la lecture. Ce dernier ajoute une nouvelle dimension à l'organisation que sous-tend la succession dans le temps d'une catégorisation globale et d'une discrimination locale sélective , organisation à laquelle chacune des expériences décrites ci-dessus apporte une solide corroboration (Rosenthal et al., soumis) . Cette dimension développementale donne un caractère gradué au parcours de différenciation de la forme lexicale visuelle avec ses corrélats sémantique et phénoménologique. Elle rend possible la continuité catégorielle de la forme tout au long de ce processus en maintenant son identité à travers la différenciation et à travers les discontinuités structurelles de la perception. C'est ainsi que l'amorce de ce que recèle la forme lexicale peut s'annoncer d'une façon latente aux différents stades de la microgenèse.

Ici commence un autre parcours, celui du retour aux troubles alexiques dont la considération a donné une certaine forme à cette recherche mais dont l'étude n'en a finalement pas fait partie. En 1912, Wertheimer a décrit à la tribune d'un congrès le cas d'un patient alexique qu'il avait étudié avec Pˆtzl à Vienne. Ce patient, disait-il, avait un trouble de la perception des gestalten visuels, il ne reconnaissait plus les mots comme formes mais les analysait laborieusement lettre par lettre. Parce que le projet de Wertheimer ne comportait pas de véritable dynamique temporelle, il n'a pu que constater l'absence d'expérience visuelle des formes des mots sans s'interroger sur la dynamique qui conduit au déploiement de ces formes dans l'expérience visuelle. Il s'est donc contenté de conclure que la vision des gestalten peut être abolie par la pathologie cérébrale, sans même tenter de savoir si ces gestalten ne se présentaient pas chez le patient alexique à l'état d'ébauche, peut être d'une façon inaccessible à l'expérience ostensible mais accessible à une forme d'expérience tacite ou du moins susceptible de se manifester dans son comportement. Cette absence de sensibilité microgénétique de Wertheimer est sans doute excusable au tout début de la Gestalttheorie . Wertheimer caressait un projet scientifique majeur dont il ne percevait pas encore les insuffisances. D'ailleurs, depuis cet épisode, plusieurs générations de neuropsychologues se sont contenté de moins.

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11. Reconnaissance et dénomination des objets

Les mots et les textes écrits ou imprimés constituent une catégorie de formes visuelles relativement pauvre sur le plan perceptif. Car le répertoire des formes écrites est très restreint sur le plan de la taille, de la variation, de la texture, des propriétés chromatiques, du relief, etc. comparativement à la plupart d'autres objets du monde réel. Si donc les formes écrites sont des formes visuelles parmi d'autres, c'est-à-dire relèvent du répertoire général de la perception visuelle, elles n'en sont pas le modèle, de sorte que seules les grandes lignes de l'organisation des processus perceptifs décrits dans le cadre de la lecture peuvent valoir pour la reconnaissance des objets. En nous tournant vers les objets du monde réel nous pouvons espérer de pouvoir compléter, ou du moins enrichir, le schéma catégorisation globalediscrimination locale et sélective décrit dans le chapitre précédent.

Pourtant l'idée que la reconnaissance des objets est un processus microgénétique de catégorisation progressive, caractérisé par une dynamique de différenciation avec ses corrélats sémantique et phénoménologique, semblait mise à mal par toute une série de travaux neuropsychologiques faisant valoir l'existence de troubles sélectifs d'une catégorie d'objets et qui avait pour corollaire l'idée d'une indépendance fonctionnelle des processus perceptifs et sémantiques qui sous-tendent la reconnaissance des objets. Ainsi, Warrington et Shallice (1984) ont décrit quatre patients qui étaient nettement moins bons dans l'identification des objets de catégories naturelles que dans celle des artefacts. Tous ces patients étaient atteints d'une lésion temporale bilatérale consécutive à une encéphalite herpétique et tous présentaient un tableau d'atteinte démentielle à divers degrés. D'autres études (Pietrini & Ferro-Milone, 1988; Sartori & Job, 1988) ont également décrit une altération sélective de la connaissance des catégories naturelles et plusieurs auteurs ont observé chez les patients atteints de la maladie Alzheimer des taux relativement plus importants d'échecs et d'erreurs dans la dénomination des items de catégories naturelles, ce qui pouvait inciter à interpréter toutes ces pathologies en termes d'atteinte sélective de la représentation sémantique des objets de catégories naturelles (Basso, E., & Laiacona, 1988; Silveri, Daniele, Giustolisi, & Gainotti, 1991) . La dissociation inverse, à savoir l'altération de la connaissance des artefacts et la préservation relative de la connaissance des catégories naturelles, a aussi été décrite dans deux cas de lésions hémisphériques gauches ayant entraîné une dysphasie globale (Warrington & McCarthy, 1983; Warrington & McCarthy, 1987) . Les dissociations étudiées pas ces auteurs étaient certes relatives [72] et jamais complètes. En effet, si les cas décrits d'altération sélective pour les catégories naturelles (Warrington & Shallice, 1984) , présentaient un déficit massif concernant les animaux et les plantes, ils en présentaient également pour la catégorie des aliments (qui sont essentiellement des produits fabriqués) et, plus intriguant encore, pour les étoffes et les pierres précieuses. Les cas de dissociation inverse présentaient eux aussi des exceptions notables. Ainsi, le déficit de l'un des patients (Warrington & McCarthy, 1987) semblait n'affecter que les petits objets manipulables et épargner les objets massifs tel qu'un pont ou les véhicules.

Puisque certains de ces auteurs soutenaient, résultats d'épreuves dites perceptives à l'appui, que leurs patients ne présentaient pas de trouble de discrimination perceptive des objets dont ils ne trouvaient plus le nom et dont ils semblaient ne plus rien savoir, l'on ne pouvait qu'admettre que le sens des objets et la perception de ces mêmes objets relèvent de processus fonctionnellement indépendants. Et par-dessus le marché, il fallait se résigner à admettre l'existence d'une mémoire sémantique, éhontément modulaire (catégories naturelles vs. artefacts), et accessible seulement à l'issue et en fonction de la reconnaissance perceptive. L'indicateur le plus courant de ces´troubles spécifiques de la mémoire sémantique' pour une catégorie générique d'objets était une dissociation observée dans le cadre d'une épreuve de dénomination d'objets. A cet indicateur, certains auteurs associaient un questionnaire sémantique qui permettait d'établir le lien entre l'échec dans la dénomination et le déficit de connaissance des mêmes items (cf. Chertkow, Bub, & Caplan, 1992; Chertkow, Bub, Cosgrove, & Dixon, 1993) .

Le lien entre le nom d'un objet et son identification est intéressant à plusieurs titres. Ce lien est purement formel dans le cadre théorique qui inspire la thèse d'un ´trouble de la mémoire sémantique spécifique à une catégorie d'objets' . La dénomination y est décrite par la succession de trois processus principaux spécifiques sur le plan informationnel : identification perceptive- accès à la mémoire sémantique- recouvrement de l'étiquette lexicale (cf. Shallice, 1987; Shallice, 1988) . L'identification perceptive, dont le principe n'est jamais clairement décrit, est implicitement vue comme un processus de recouvrement de la représentation générique de l'objet (' pictogen ') sur la base d'une représentation préalable construite à partir des composants primitifs de cet objet. Cette identification perceptive est un processus totalement asémantique qui ignore ce dont il traite. Le recouvrement de la représentation générique de l'objet (parfois qualifié d'étape catégorielle, cf. Warrington, 1982; Warrington & Taylor, 1978) permet d'accéder à la représentation sémantique associée à cette représentation générique, et donc de savoir de quoi il s'agit. Enfin, la troisième opération revient à recouvrer la forme phonologique du nom de cet objet [73] . On notera au passage que le fait de nommer l'objet n'a aucune incidence sur la reconnaissance de ce dernier. Le processus de reconnaissance est par définition déjà complet lorsqu'on recouvre le nom de l'objet- ce nom n'a alors que la valeur d'une étiquette associée à cet objet. Cette théorie, digne du meilleur schème associationniste et qui de surcroît spatialise la dénomination comme un parcours (du stimulus visuel au nom), domine actuellement la recherche neuropsychologique sur la dénomination et la reconnaissance des objets. î

Ces observations neuropsychologiques et les théories qui en tirent leur prospérité présentent donc un défi intéressant pour une approche microgénétique de la reconnaissance et de la dénomination des objets.

Les recherches entreprises pour évaluer les thèses en présence ne sont pas encore terminées et tous les résultats obtenus n'ont pas été publiés [74] . Aussi, la présentation de ces travaux sera relativement succincte. Nous sommes partis de l'observation que toutes les études sur la dénomination qui ont décrit une asymétrie en défaveur des objets naturels comparativement aux artefacts utilisaient des dessins en noir et blanc. Or, si la couleur n'est pas nécessairement pertinente dans le cas des artefacts (ni une voiture ni un pull n'ont de couleur caractéristique), elle semble pertinente dans le cas des objets naturels (en particulier pour les fruits, les légumes et les plantes). Puisque la couleur est par définition une propriété perceptive, selon la théorie sus-citée de trois étapes, sa présence ne devrait pas affecter la dénomination des patients. Cette présence de la couleur ne devrait pas davantage modifier leur capacité de reconnaître les objets puisque les patients reconnaissent ces derniers à partir d'un croquis en noir et blanc.

Nous avons tout d'abord réalisé un travail de standardisation afin d'obtenir les normes de dénomination pour 181 images en couleur et 134 images en noir et blanc. Ces images représentent au total 196 objets ou concepts différents choisis de manière à comporter plusieurs exemplaires de diverses catégories sémantiques (naturelles et des artefacts) fréquemment étudiées. Afin d'autoriser le contrôle expérimental de la dimension chromatique des images, ces normes comportent 119 représentations des mêmes items en deux versions (couleur et noir et blanc). Les images ont été standardisées auprès de sujets francophones adultes et ‚gés en tenant compte des variables suivantes : nom dominant, familiarité avec l'objet, complexité visuelle de l'image, probabilité d'une réponse "acceptable", caractère chromatique de l'image, ‚ge (Chainay, Rosenthal, & Goldblum, 1998b) . A l'occasion de ce travail de standardisation nous avons constaté un effet de l'‚ge du sujet et du caractère chromatique de l'image sur la perception de certaines catégories naturelles et des artefacts. Il en ressort en particulier que les sujets ‚gés sont très sensibles à la présence de la couleur usuelle des objets, et cela non seulement en ce qui concerne les catégories naturelles, telles que les fruits et légumes pour lesquelles un tel effet paraissait prévisible, mais également pour certaines catégories d'artefacts. Cette sensibilité à la couleur des sujets ‚gés contraste avec une préférence pour les représentations monochromatiques des sujets plus jeunes. Ce dernier effet s'explique peut-être par l'imprégnation actuelle de notre civilisation d'une sémiotique centrée sur l'image iconique, c'est-à-dire une image simplifiée à l'extrême privilégiant la forme globale au détriment du détail. Mais ces effets contrastés signalent avant tout qu'il n'est plus possible d'ignorer les effets de l'interaction entre l'‚ge du sujet et le caractère chromatique de l'image sur la perception des objets. Ils mettent en évidence la fragilité des conclusions relatives aux troubles de dénomination des patients (majoritairement ‚gés) fondées sur l'utilisation exclusive du matériel monochromatique, normalisé auprès d'une population étudiante.

Les études proprement dites de dénomination et de reconnaissances d'images ont comporté plusieurs séries d'épreuves de dénomination et de désignation (sur un choix multiple) d'images en couleur et en noir et blanc issues du corpus normalisé précité, dont 118 images du même objet en couleur et en noir et blanc. Deux types d'expérience ont été réalisés : expériences de dénomination et de désignation avec 11 patients atteints de la maladie d'Alzheimer et 11 sujets ‚gés témoins; expériences chronométriques de dénomination et de désignation avec 30 étudiants de l'École Nationale Supérieure des Télécommunications.

Les principaux résultats peuvent être résumés comme suit :

Épreuves non-chronométriques de dénomination (patients Alzheimer). Les patients dénomment significativement mieux les artefacts que les objets naturels quand ces items sont en noir et blanc. Cet avantage des artefacts s'estompe considérablement quand les images sont en couleur mais reste significatif. Toutefois, lorsqu'on compare un sous-ensemble d'items en couleur comparables sur le plan de la familiarité [75] il ne subsiste plus aucune différence entre les catégories naturelles et les artefacts.

Épreuves non-chronométriques de dénomination (témoins âgés). Les résultats des sujets témoins âgés sont analogues à ceux des patients Alzheimer, à ceci près que les avantages observés chez les patients ne sont que marginalement significatifs chez les témoins.

Épreuves non-chronométriques de dénomination : effet de la couleur. Les patients Alzheimer montrent un très net effet positif de la couleur sur la dénomination des objets de catégories naturelles, mais aucun effet sur les artefacts. L'effet de la couleur est le plus fort pour les végétaux (fruits et légumes) mais il est également présent dans la dénomination des animaux. On n'observe pas d'effet de la couleur chez les témoins ‚gés.

Épreuves non-chronométriques de désignation (patients Alzheimer). Les résultats des patients ne présentent aucun effet de la couleur ni de catégorie générique d'image.

Épreuves non-chronométriques de désignation (témoins ‚gés). La désignation des sujets témoins ne présente aucun effet de la couleur ni de catégorie générique d'image.

Épreuves chronométriques de dénomination : temps de réaction . On observe que les objets en couleur sont dans l'ensemble dénommés plus vite que les objets en noir et blanc. Plus spécifiquement : la présence de la couleur accélère sensiblement la dénomination des objets naturels et ne produit qu'un effet négligeable sur les artefacts. En ce qui concerne l'effet de catégorie générique : les objets naturels sont dénommés légèrement plus vite que les artefacts quand tous ces objets sont en couleur (non significatif) et les artefacts sont dénommés un peu plus vite que les objets naturels quand ils sont tous en noir et blanc (non significatif).

Épreuves chronométriques de dénomination : justesse des réponses . Les items naturels donnent lieu à moins d'erreurs de dénomination que les artefacts. Les objets naturels sont par ailleurs nettement mieux nommés quand ils sont en couleur que quand ils sont en noir et blanc. La dénomination des artefacts n'est pas affectée par la dimension chromatique des images.

Épreuves chronométriques de désignation : temps de réaction . Les temps de réponse des sujets sont tout à fait comparables pour les deux catégories génériques d'objets. On note pour les artefacts une tendance marginalement significative de les désigner plus rapidement quand ils sont en noir et blanc que quand ils sont en couleur.

Épreuves chronométriques de désignation : justesse des réponses . Le seul effet notable sur ce plan est la tendance à mieux dénommer les objets naturels quand ils sont en couleur que quand ils sont en noir et blanc.

Ces résultats appellent plusieurs remarques [76] . Nous sommes en général moins bien familiarisés avec les objets naturels, du moins quand ces derniers sont représentés sous la forme d'un croquis, qu'avec les artefacts. Nous reconnaissons moins bien les objets naturels quand ils sont en noir et blanc que quand ils sont en couleur, alors que la dimension chromatique affecte peu notre capacité de reconnaître les artefacts. Les sujets âgés, et les patients se recrutent principalement parmi les sujets ‚gés, sont encore plus sensibles à la dimension chromatique que les sujets jeunes. Lorsqu'on tient compte de ces deux paramètres (familiarité et couleur) on ne constate aucune différence entre la dénomination des objets naturels et des artefacts par les patients Alzheimer. Le trouble spécifique de la mémoire sémantique pour les objets de catégorie naturelle est une fiction non poétique.

Toujours est-il que la dénomination des patients Alzheimer est nettement moins bonne que celle des sujets témoins. Quelle peut-être l'origine de ce trouble de dénomination? Les épreuves de désignation fournissent quelques indications intéressantes à cet égard. Tout d'abord, on constate que les sujets témoins ‚gés réussissent cette épreuve nettement mieux que les patients. D'un autre côté, il faut préciser que les patients réussissent nettement mieux cette épreuve quand le choix comporte des items d'autres catégories que la cible que quand le choix comporte des items de la même catégorie que la cible qu'ils soient ou non visuellement différents de cette cible. On constate donc clairement un effet de niveau catégoriel. Cette simple observation indique que les patients éprouvent une difficulté sur le plan de la discrimination catégorielle . Est-ce que cette difficulté peut mieux s'expliquer en termes d'un trouble perceptif ou d'un trouble sémantique? Rien dans nos résultats ne permet de distinguer voire de séparer les faces perceptive et sémantique de la discrimination catégorielle.

Un autre résultat attire attention. On remarque que la couleur a un effet notable sur la dénomination des objets naturels (que ce soit chez les patients ou chez les sujets normaux) et qu'elle n'a aucun effet sur la désignation de ces items. Une observation analogue dans le contexte d'une t‚che chronométrique avec des sujets normaux a d'ailleurs été rapportée par Ostergaard et Davidoff (Davidoff & Ostergaard, 1988; 1985) . Ce qui distingue les t‚ches de dénomination et de désignation c'est notamment le fait que cette dernière ne requiert pas la verbalisation du nom de l'objet. Il y a donc une association entre la couleur (propriété perceptive) et la verbalisation, comme Ostergaard et Davidoff l'ont d'ailleurs souligné. Une possible explication de cette association est que la verbalisation du nom reflète une phase de discrimination catégorielle relativement fine et que la couleur est, elle-même, une propriété perceptive d'un niveau de spécificité [77] qui coïncide avec celui de la discrimination catégorielle qui sous-tend la dénomination.

Cette hypothèse soulève plus généralement la question du statut du nom de l'objet. Cette une observation ethnolinguistique banale et maintes fois rapportée depuis Whorf (1956) et Sapir (1970) que les discriminations catégorielles fines dépendent souvent des distinctions verbales présentes dans la langue. L'exemple classique est celui des différents noms pour la neige chez les Hopi. Plus près de nous, lorsque deux variétés d'un fruit ou d'un légume ont des noms distincts dans une langue, ces variétés de fruit ou de légume sont jugés visuellement plus différentes que lorsque la langue n'offre qu'un seul nom. Cela vaut à l'intérieur d'une communauté linguistique pour les noms d'outils (que nous distinguons mieux quand ils ont des noms différents) et plus généralement pour les objets techniques. Le nom n'est pas une simple étiquette ajoutée à une catégorie d'objets préalablement constituée et différenciée, le nom participe à la création de cette catégorie et contribue à la distinguer d'autres catégories du même registre. Et c'est ainsi que le nom stabilise, fixe et homologue (dans les civilisations écrites) le statut catégoriel des objets qui sans cela n'auraient pas d'identité catégorielle définie. Sur ce terrain, l'ethnolinguistique rejoint la microgenèse. A moins que ce ne soit l'inverse.

Jamais une activité de connaissance portant sur des objets d'expérience individuels ne s'accomplit de telle manière que ceux-ci soient donnés au point de départ comme des substrats totalement indéterminés. Le monde est pour nous toujours tel qu'en lui la connaissance a toujours déjà accompli son úuvre, sous les formes les plus variées; et ainsi il est hors de doute qu'il n'y a pas d'expérience, au sens simple et premier d'expérience de chose qui, s'emparant de cette chose pour la première fois, la portant à la connaissance, ne ´sache' pas déjà d'elle davantage que ce qui vient ainsi à la connaissance. Toute expérience, quel que soit ce dont elle fait l'expérience au sens propre : ce à quoi elle est confrontée, a eo ipso, nécessairement, un savoir et un savoir latent se rapportant à cette chose précisément, à ses caractères propres, auxquels elle n'a pas encore été confrontée. Ce pré-savoir est indéterminé dans son contenu, ou imparfaitement déterminé, mais il n'est jamais totalement vide, et, s'il ne s'annonçait pas déjà en elle, l'expérience en général ne serait pas expérience de cette chose-ci prise dans son unité et son identité. Toute expérience a son horizon propre (...) Husserl, Expérience et jugement. p. 36.


NOTES

[72] Le caractère relatif de cette dissociation, comme d'autres dissociations paradigmatiques en neuropsychologie, a son importance dans la mesure où les raisonnements qu'on y applique ne seraient valides que s'il s'agissait de dissociations absolues. Une dissociation relative veut dire qu'il y a par exemple 58% d'erreurs dans un cas et 39% dans l'autre et que la différence entre les deux est significative.

[73] On notera la quantité de représentations et de recouvrements postulés par cette théorie dont le caractère de métaphore spatiale se prête si bien au principe d'une démarche de localisation.

[74] Certains résultats intermédiaires ont cependant donné lieu à des publications (Chainay, Michon, Deweer, Dubois, & Rosenthal, 1998a; Chainay & Rosenthal, 1996) ainsi qu'à la thèse de doctorat de Hanna Chainay réalisée sous ma direction et soutenue en 1998.

[75] Les artefacts présentent dans l'ensemble des indices de familiarité plus élevés que les objets naturels (Chainay et al., 1998b) .

[76] Je laisse de côté celles qui frisent la trivialité et consistent à dire que la couleur est en effet pertinente pour la reconnaissance des objets naturels. Seul un désir ardent de trouver une nouvelle dissociation pouvait justifier un tel ´oubli'.

[77] Il est à noter qu'une information ou une propriété n'est spécifique que par rapport à une information plus générale déjà ´disponible' ; la couleur d'un pamplemousse n'est une propriété spécifique que par rapport à une forme et une classe d'objets déjà prédéfinie, c'est donc une propriété discriminative.


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