LA SÉMANTIQUE : DE L’ÉNONCIATION AU SENS COMMUN
Éléments pour une pragmatique topique

Georges-Elia SARFATI
Université Blaise Pascal (Clermont Ferrand II)

(Extrait du Mémoire d’habilitaion, 1996 [*])

Avant propos

Le présent mémoire a pour principal objet d'introduire à la délimitation théorique et pratique de la question du sens commun, d'un point de vue philosophico-linguistique.

Pour ce faire, il prend acte d'un certain nombre de parcours et d'incursions dans des domaines aussi différents que la sémantique de l’énonciation, l'histoire de la philosophie, la théorie du langage, la philosophie politique.

Il y est question de dégager une perspective de recherche autant que les grandes lignes d'une praxis politique originale.

Au principe de cette conceptualisation, il faut considérer un premier cycle de travaux conduits à partir de la pragmatique du langage, relatifs à l’évaluation de la tradition lexicographique dans cette nouvelle optique, et aboutissant, l’évolution propre de la discipline aidant, à la thématisation d'un objet jusque là tenu pour un prérequis autant qu'un impensé des sciences du langage. Les mutations internes de la pragmatique linguistique ont en effet porté les chercheurs, tant du domaine français que du domaine anglosaxon, à infléchir le programme de recherche, en s'intéressant au problème des conditions de l’énonciation, désormais appréhendées - à travers la diversité des terminologies et des prismes théoriques - comme le lieu de détermination ultime de la production énonciative. Ayant pour notre part radicalisé les attendus de cette nouvelle orientation dans le sens d'une systématisation de cette compréhension de la langue, dans ses rapports avec le monde de la vie, nous tenterons ici d'indiquer toutes les conséquences, pour les sciences sociales, d'une reprise de l'ancienne question de la doxa  et des lieux (topoï) du discours dans le cadre d'une pragmatique topique.

Quatre études composent un ensemble que nous avons voulu à la fois précis et synoptique. Suffisamment précis du moins pour rendre compte du déroule­ment d'une élaboration en cours de constitution; nécessairement synoptique afin que l’articulation des parties à ce tout ne sacrifie rien de l’unité qui résulte d'un premier essai pour penser de manière cohérente des aperçus autre­ment tenus pour disjoints, éloignés l’un de l'autre.

Le premier chapitre - De l’énonciation au sens commun - récapitule à grands traits les principales étapes d'une recherche au cours de laquelle le thème du sens commun s'est peu à peu imposé comme nouvel objet d'investigation pour la sémantique .La seconde partie - Pour une histoire du concept de sens commun - propose une première délimitation du statut de la notion dans l'histoire de la philosophie, de sorte  à indiquer, par une approche radicale, comment son évolution se trouve étroitement liée à la problématique du langage et du politique dans le cadre de l’histoire de la philosophie. La troisième partie - Pour une théorie sémantique du sens commun - avance un certain nombre de propositions théoriques pour la constitution d'une branche de la sémantique tournée sur l’étude du sens commun. La quatrième partie – Pour une politique du sens commun - vise à caractériser en première approximation les premiers principes autant que les conditions d'apparition d'une pratique politique et d'une théorie critique en quelques sorte déduites de la fondation théorique antérieure.

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Remerciements :


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©  décembre 2004 pour l'édition électronique.

Référence bibliographique : SARFATI, Georges-Elia. La sémantique : de l'énonciation au sens commun. Éléments d'une pragmatique topique. Texto ! décembre 2004 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.revue-texto.net/Inedits/Sarfati/Sarfati_Semantique.html>. (Consultée le ...).