RÉFLEXIONS SUR L'ÉTHIQUE D'UNE HERMÉNEUTIQUE MATÉRIELLE [1]

Christoph KÖNIG
Université de Marbourg


La “ politique du passé ” (Norbert Frei) [2] menée après 1945 en Allemagne s’appuyait sur l’idée d’une “schizophrénie structurelle conditionnée dans les dictatures ” [3]. La continuité de l’Université favorisait une politique des “continuités construites ” [konstruierten Kontinuitäten] [4]. On assimilait sa propre individualité, mais aussi sa propre science, à une institution pérenne et on se réclamait après 1945 d’un Moi jusque-là enfoui, mais sauvé dans la science. Cette démarche partait de l'histoire des individus et procédait d'une approche méthodique. On voulait revenir à la lecture en elle-même, à l’ancien Moi. La lecture emphatique, dont la jeune génération d’alors parle encore aujourd’hui [5], correspondait cependant, à l’université, avec le silence de ses propres enseignants sur leur propre passé — un silence qui trouvait son pendant dans la méthode de l´“ interprétation immanente (à l’œuvre)” qui, sans être nouvelle, était alors répandue.

Alors que l’enseignement de l’interprétation textuelle était fondé sur le concept de “ lecture pure ”, les manuels d’histoire littéraire d’après-guerre [6] voulaient de même dispenser le “ savoir pur ” sur le modèle du “ poète et son œuvre ” : les ouvrages de Fritz Martini et de Gerhard Fricke en sont des exemples, et plus encore la mise en œuvre d’une nouvelle manière d’écrire les annales [7]. Ceci eut lieu sous l'égide d’une institution bien établie qui ne fut remise en cause que dans les années soixante, sous la pression du nombre croissant d’étudiants aspirant à plus de démocratie et par une critique universitaire d'obédience marxiste aiguillonnée par les compromissions de toute une génération avec le national-socialisme [NS-Vestrickungen]. Nous prenons aujourd’hui la mesure de l’illusion qui était associée à la “ lecture pure ” et au “ savoir pur ”. Elle pouvait également être — bona fide — une automystification : “ L’interprétation textuelle immanente relève d’une attitude générale de l’esprit de l’après-guerre, à savoir de l’idéologie de l’absence d’idéologie inhérente à la théorie du totalitarisme ” [8]. Dans les interprétations elles-mêmes subsistaient les schémas intellectuels et les valeurs de l'époque précédente, fondés sur le concept d'identité [9].

Le fait de dissocier la théorie de la culture, associé à un manque de réflexion sur les stratégies et objectifs du travail scientifique, revient à ignorer la particularité du travail philologique qui s’accomplit dans la gravitation d’exigences de vérité, d´enjeux de pouvoir [Machtwillen] et de valeurs morales aussi bien qu’éthiques [10]. Cependant la philologie a longtemps été caractérisée par la séparation entre le savoir et la culture, même si on ne rendait pas justice à sa spécificité [Verfassung]. La séparation est de fait devenu partie intégrante de l’idéologie de ces philologues.

Si les pensées et les actes étaient effectivement deux choses séparées, alors ceux qui ont mal agi du temps du national-socialisme auraient fini par s’exprimer, dans le libre empire des idées [im freien Reich der Ideen], en toute liberté sur leurs égarements [11]. Comme tel ne fut pas le cas, les déficits méthodologiques que l'on perçut depuis la fin des années cinquante ne furent pas tant attribués à la scission entre la théorie et les valeurs en lesquelles se manifestait l'action politique, mais on choisit au contraire de s'intéresser aux concepts théoriques eux-mêmes ; et l’on commença — en théorie — de rechercher des voies qui devaient conduire au dépassement de la lecture pure et du savoir pur. Deux questions ne furent pas posées. D’une part celle, épistémologique, de savoir dans quelle mesure le philologue porte atteinte à son exigence de vérité dès lors qu'il ne replace pas le système de valeurs qui lui est propre dans son contexte historique et politique, d’autre part celle, relevant de l'histoire des sciences, du rôle tenu dans ces circonstances par les institutions scientifiques. On refusait d’entendre le silence généralisé imposé au passé politique, qui demeura longtemps un présent, et on se croyait légitimé à maintenir séparés la pensée et l’action, bien que les véritables raisons aient été avant tout d’ordre institutionnel. Dans les voies empruntées à cette époque pour conférer une scientificité à sa propre pratique, ce refus est manifeste.

François Rastier s’est prononcé, avec lucidité et engagement, pour une herméneutique matérielle qui soit en mesure de combler les déficits de l’herméneutique philosophique comme ceux de la linguistique. Il rejette par là les deux voies qui furent jadis empruntées pour conférer un caractère scientifique aux pratiques individuelles. Ma question est la suivante : la troisième voie qu’esquisse Rastier comme étant une issue au problème a-t-elle été suffisamment critique au sens particulier du travail philologique [im Sinne der philologischen Konstitution] ? Cette herméneutique matérielle, qui remonte à Peter Szondi, est-elle une philologie critique ?

Dans l'optique de Rastier, la philosophie et le formalisme sont “ inintéressants ” dans la mesure où ils ne satisfont pas à la complexité requise par une sémantique des textes : ils banalisent soit le problème de l’interprétation des textes, soit, dans le meilleur des cas, leur propre programme. Ainsi, si l’herméneutique philosophique de Hans-Georg Gadamer a effectivement promu une vaste réflexion en esthétique du langage, il reste qu’en se référant au lecteur en général Gadamer à la fois “ délittéralise” [entliterariesierte] ses interprétations et minore — pour les profanes — sa propre pratique interprétative [12]. Curieusement, avec le formalisme le profane (quand bien même il fût expert) semblait prendre de l'importance tout comme dans le domaine de la philosophie — ce qui aura sans doute été facilité par un impérieux besoin d’identité et de parallélisme observable dans ces deux domaines. Les méthodes se voulaient simples et, en toute circonstance, faciles à manier [13].

Rastier refuse quant à lui à la fois l’évidence (qui entérine, selon lui, de vieux préjugés), le modèle de la communication, parce qu’il soutient l’existence d’un sens net et immuable des mots [festen Wortsinn], et l’irénisme dont le mode pacificateur conduit à des interprétations réductrices [14]. S’il compte des adversaires parmi les herméneutes, ce sont en tout état de cause ceux qui se fondent sur la clarté, coûte que coûte. La question centrale de Rastier est la suivante : comment continuer à revendiquer la clarté en l'absence d'un sens littéral du mot ou du texte (à la manière des résumés de Riffaterre [15]) ? Et même sans que l’interprète irénique, en empruntant des raccourcis, ne réduise la complexité des parcours de lecture ?

Pour répondre à ces questions Rastier fait appel au concept de l´“ intéressant”  [16], un terme issu de la théorie poétique de Friedrich Schlegel et que Szondi avait maintenu contre Staiger [17]. Est “ intéressant ” ce qui est inattendu ; ce qui suppose de distinguer entre sens et structure. Cependant, cette distinction procède d’un renoncement à l’exigence de vérité, un renoncement qui est à mon avis inutile et qui contredit d’autres parties du programme (par exemple les “ contraintes historiques ”). Il reste que, c’est là ma thèse, le programme comporte un noyau dur susceptible d'intégrer les contraintes évoquées par Rastier, allant de ce fait au-delà de l´“ intéressant ”.

Il s’ensuit, pour conclure, cinq propositions :

1. Rationalité. L’interprétation suppose une dimension autoréflexive inscrite dans le texte. Seul ce qui a déjà été compris un jour se laisse comprendre. Le texte porte en lui ses propres pensées. Il est intervenu dans la langue, guidé de l'extérieur, par des pensées. En tant qu’interpres sui, le texte comprend la rationalité sur laquelle se base l’interprétation. Rastier parle d’une stratégie “ littéraliste ” [“ buchstäblichen ” Strategie], visant à dissoudre l’obscurité. En d’autres termes : c’est de lettre en lettre qu’on suit le travail du sens dans le texte et ce travail ne s’accomplit pas “ dans ” la langue, comme le pense Gadamer, mais plutôt contre la langue.

2. Activité. Cette rationalité n’est pas substantielle (donc qualifiable par un concept unique), elle est plutôt une activité qui se tourne vers les présupposés du texte, et avant tout vers les valeurs, qui s'adapte à ces dernières ou bien s'y oppose. L’activité, si le texte doit recouvrer sa dignité esthétique dans la lecture par l'exégèse, est une interprétation critique permanente. Le caractère toujours inachevé de cette entreprise ne saurait être imputé au prétendu caractère “ ouvert ” du texte. L’emphase avec laquelle, dans les années soixante, la linguistique misait sur la syntaxe pour libérer l’humanité, est de retour — dans le sens où la pensée investit à nouveau les phrases et les processus syntagmatiques. La syntaxe échappe à la trivialité et elle surmonte une explication qui se satisfait trop vite et abusivement des équivalences.

3. Critique. Pour être en mesure de reconstituer ce processus immanent du sens, il incombe à l’interprète de porter un regard critique, pour soi et pour les autres interprètes, sur les préjugés que le texte attaque. Toute herméneutique philologique n’est pas critique [18] et seule l’est celle qui désigne — non pas en général mais dans un rapport étroit au texte — les valeurs qui sont en jeu. Engagé dans une polémique constante, le philologue peut acquérir une connaissance si vaste qu’il agit de fait de façon critique dans la lecture naïve — qui ne l’est dès lors plus qu’en apparence. De là vient l’attention prêtée à la pratique philologique.

4. Éthique. Si la production du sens textuel consiste en un travail contre les présupposés, et si l’interprète peut épouser ce travail du texte, alors ce dernier est responsable de son explicitation. Complémentairement, une décision éthique de l’interprète est requise, qui consiste à fermement concrétiser ce pour quoi l’auteur peut porter la responsabilité. C’est la déontologie dont parle Rastier. Ce qui, dans la tradition culturelle et dans le milieu universitaire de l’interprète, nécessite assez souvent du caractère et de l’obstination.

La séparation entre la structure et un sens, qu’on pourrait interpréter ad libitum, annule l’idée d’une responsabilité, assumée par l’auteur dans la construction syntaxique. Le danger des “ contraintes éthiques ” de Rastier procède sans doute d'une conception démocratique désireuse de vaincre le conflit qui oppose les approches interprétatives. Il serait plus rigoureux et plus juste de dire que le sens est l’établissement de la structure elle-même, et que c’est au sujet de ce processus qu’il y a lieu d’entrer en conflit.

5. Histoire de la science. Dans ce processus on anticipe éventuellement sur l’histoire à venir de l’interprétation. Certains auteurs réfléchissent expressément et avec énergie à la réception de leur œuvre ; mais même lorsqu’ils ne le font pas l’œuvre détermine son histoire ultérieure et exclura dans un cas ce qui vient plus tard, dans un autre non. Il incombe en cela à l’interprète le “ devoir ” (dans les termes de Rastier) d'inclure, dans l'éventail des présupposés qu'il soumet à son analyse critique, l'histoire de son propre parcours social et scientifique et de fonder, pour lui-même et pour l'œuvre, une tradition d’interprétation propre qui établit sa vérité dans la compétition avec d’autres approches interprétatives.

Les ingrédients que réunit Rastier pour concevoir une “ sémantique textuelle ” de caractère herméneutique peuvent être rapprochés de la notion de “ travail interprétatif ” [Arbeit am Sinn] [19], parce qu’ils ont été compris en amont par ce travail poétique [poetischen Arbeit]. C’est en cela qu’ils vont bien au-delà de la modeste épithète “ intéressant ! ” et qu’ils dépassent la séparation philologique entre savoir et valeur.


NOTES

1 Remarques suscitées par la contribution de François Rastier “ Hermeneutik und Linguistik: Die Überwindung des Mißverständnisses ” dans le même volume Literaturwissenschaft und Linguistik von 1960 bis heute, U. Haß et C. König (éds.), Wallstein Verlag, 2003, p. 137-146.

2 Cf. Norbert Frei, 1999, Vergangenheitspolitik. Die Anfänge der Bundesrepublik und die NS-Vergangenheit, Munich. La politique du passé (Vergangenheitspolitik dans la terminologie de Frei) désigne le comportement du gouvernement d’Adenauer vis-à-vis du passé nazi, à savoir d’un côté une politique d’amnistie pénale et d’intégration sociale pour les coupables, de l’autre une politique de Grenzziehungqui accuse une volonté de rupture avec le passé national-socialiste. Cf. e.g. Frei N., 1998, “ Vergangenheitspolitik in den fünfziger Jahren ”, in Wilfried Loth, Bernd-A. Rusinek (éds.), Verwandlungspolitik. NS-Eliten in der westdeutschen Nachkriegsgesellschaft, Francfort-sur-le-Main/New York, p. 79-92. (N.d.T.)

3 Eberhard Lämmert dans un débat au colloque “ Literaturwissenschaft und Linguistik von 1960 bis heute ”.

4 Sur ce concept voir Mitchell Ash, 2002, “ Wissenschaft und Politik als Ressourcen für einander ”, in Rüdiger vom Bruch und Brigitte Kaderas (éds.), Wissenschaft und Wissenschaftpolitik. Bestandsaufnahmen zu Formationen, Brüchen und Kontinuitäten im Deutschland des 20. Jahrhunderts, Stuttgart, p. 32-51, ce volume p. 50.

5 “ Il y eut soudain un appétit de lecture qui jeta dans l’ombre tous les anciens désirs de lecture ” ; Eberhard Lämmert, 1996, “ Ein Weg ins Freie. Versuch eines Rückblicks auf die Germanistik vor und nach 1945 ”, in Wilfried Barner und Christoph König (éds.), Zeitenwechsel. Germanistische Literaturwissenschaft vor und nach 1945, Francfort-sur-le-Main, p. 411-417, ce volume p. 414. Voir également Karl Otto Conrady, “ Spuren einer Erinnerung an die Zeit um 1945 und an der Weg in die Germanistik ”, Ibid., p. 404-410.

6 Cf. Wilfried Barner, “ Literaturgeschichteschreibung vor und nach 1945 : alt, neu, alt/neu ”, in Barner/König (éds.) 1996, note 5, p. 119-149.

7 Cf. Fritz Martini, 1949, Deutsche Literaturgeschichte. Von den Anfängen bis zur Gegenwart, Stuttgart ; Gerhard Fricke, 1949, Geschichte der deutschen Dichtung, Tübingen ; Herbert A. et Elisabeth Frenzel, 1953, Daten deutscher Dichtung. Chronologischer Abriß der deutschen Literaturgeschichte, Cologne.

8 Werner Wögerbauer, 2000, “ Emil Staiger (1908-1987) ”, in Christoph König, Hans-Harald Müller et Werner Röcke (éds.), Wissenschaftgeschichte der Germanistik in Porträts, Berlin/New York, p. 239-249. Sur le sens proprement littéraire et culturel du concept de genre chez Staiger cf. Bernhard Böschenstein, “ Emil Staigers ‘Grundbegriffe’ ”, in Barner/König (éds.) 1996, note 5, p. 268-281.

9 Cf. la correspondance entre Szondi et Staiger, Peter Szondi, Briefe, 1994, Christoph König et Thomas Sparr éditeurs, 2e éd., Francfort-sur-le-Main. Sur la continuité du style de pensée voir Gerhard Kaiser, 2001, “ Vom allmählichen Abhandenkommen des Platzierungssinnes : Denkstil und Resonanzkalkül in ‘verteilersprachlichen’ Texten Emil Staigers ”, in Georg Bollenbeck et Clemens Knobloch (éds.), Semantischer Umbau der Geisteswissenschaft nach 1933 und 1945, Heidelberg, p. 132-157.

10 Cf. Christoph König, 1994, “ Wissen, Werte, Institutionen ”, Jahrbuch der Deutschen Schillergesellschaft, 38, p. 379-403 ; C. König, 2000, “ Kritische Philologie heute ”, in Jörg Schönert (éd.), Literaturwissenschaft und Wissenschaftsforschung (Germanistische Symposien. Berichtsbände 21), Stuttgart/Weimar, p. 317-335.

11 Cf. Jean Bollack, 2000, Paul Celan. Poetik der Fremdheit, Vienne, p. 180 et suivantes.

12 Certaines recherches se sont révélées particulièrement fragiles, par exemple celles des exégètes des auteurs d’une modernité, aux prétentions emphatiques et hiératiques : Hofmannsthal, Trakl, Rilke.

13 Le sujet n´est pas nouveau ; cf. Harald Weinrich : “ De même, la formation des élèves en linguistique n´a encore jamais été, jusqu´ici, si intransigeante que chez les adeptes de cette religion. On est générativiste ou on ne l´est pas. […] Qui ne s´en laisse pas intimider dès les premières lignes peut malgré tout s´approprier en quelques mois, au prix d´un effort limité, cet appareil théorique et se retrouver dès lors lui-même de l´autre côté de la frontière qui sépare les savants des ignorants. Aucun effort supplémentaire n´est à vrai dire demandé : ni une connaissance étendue de la langue ni une compétence en linguistique empirique ne sont requises pour une application convenable de la méthode générativiste ” (Frankfurter Allgemeine Zeitung, Nr. 96, 25/04/1970).

14 N.d.t. : sur cette critique de l’évidence, du paradigme communicationnel et de l’irénisme cf. Rastier, 2001, Arts et sciences des textes, Paris, PUF, p. 113-119.

15 N.d.t. : cf. Rastier 2001, p. 119.

16 N.d.t. : sur les critères négatifs et positifs (i.e. relatifs à des contraintes critiques, herméneutiques, historiques et éthiques) qui font d’une lecture une interprétation “ intéressante ” cf. Rastier 2001, p. 128. Dans la suite du texte König traduit “ contraintes ” par “ Normen ”. Nous choisissons de reprendre la formulation de Rastier, chez qui les “ normes ” réfèrent spécialement à celles du discours, des genres et des styles.

17 Cf. Szondi 1994, note 9, p. 219-224.

18 Cf. Denis Thouard, 2002, “ Qu’est-ce qu’une ‘herméneutique critique’ ? ”, Methodos. Savoirs et textes, 2, p. 289-312.

19 Cf. Pierre Judet de la Combe, 1997, “ Sur la relation entre interprétation et histoire des interprétations ”, in Christoph König (éd.), Revue Germanique Internationale, 8, p. 9-29.


Vous pouvez adresser vos commentaires et suggestions à : christoph.koenig@uni-osnabrueck.de

©  décembre 2005 pour l'édition électronique.

Référence bibliographique : KÖNIG, Christoph. Réflexions sur l’éthique d’une herméneutique matérielle. Texto! [en ligne], décembre 2005, vol. X, n°4. Disponible sur : <http://www.revue-texto.net/Lettre/Koenig_Reflexions.html>. (Consultée le ...).