FIGURES
DE MOTS / précisions
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DÉFINITIONS
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l’anaphore
« Cette
figure a beaucoup d’élégance, mais surtout
énormément de puissance et de vigueur. C’est
pourquoi, semble-t-il il faut l’employer pour orner le discours
et pour lui donner de la force. » (Livre IV, 19)
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« quand,
pour des idées analogues ou différentes, on commence
des phrases consécutives par un même mot »
Exemple :
« C’est à vous qu’il faut attribuer le
mérite de cette action, c’est à vous qu’il faut
témoigner de la reconnaissance, c’est à vous que
cette action apportera de la gloire ! »
(Livre
IV, 19)
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la
reprise (l’épiphore)
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« consiste
non à répéter le premier mot, comme dans la
figure précédente, mais à reprendre, dans des
phrases successives, le dernier mot » Exemple :
« Depuis que la concorde a disparu de notre cité,
la liberté a disparu, la bonne foi a disparu, l’amitié
a disparu, la République a disparu. »
(Livre
IV, 19)
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l’embrassement
(la symploque)
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« unit
les deux figures, la reprise et celle que nous avons présentée
avant : on y reprend fréquemment le même mot et
on y répète souvent le dernier » Exemple :
« Celui que le sénat a condamné, celui
que le peuple romain a condamné, celui que l’opinion
générale a condamné, vous l’acquitteriez
par vos suffrages ! » (Livre
IV, 20)
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la
transposition, traductio (la syllepse)
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« fait
que le même mot est employé plusieurs fois sans
blesser le goût et même en donnant plus d’harmonie
au développement » Exemple :
« Celui qui ne voit rien dans la vie de plus agréable
que la vie ne peut mener une vie vertueuse »
(Livre
IV, 20)
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une
figure analogue à la précédente
(l’antanaclase)
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« consiste
à utiliser un même mot tantôt dans une
acception, tantôt dans une autre » Exemple :
« Il serait agréable d’être cher à
quelqu’un si l’on évitait que cela ne vous coûte
cher »
(Livre
IV, 21)
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l’opposition
(l’antithèse) « Si
nous relevons notre style grâce à cette figure, il
pourra avoir de la noblesse et de l’éclat. »
(Livre IV, 21)
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« quand
le développement repose sur des contraires » Exemple :
« Vous vous montrez conciliant avec vos adversaires,
mais implacable avec vos amis »
(Livre
IV, 21)
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l’exclamation
« Si
nous employons l’exclamation à propos, rarement, et quand
la grandeur du sujet semblera le réclamer, nous susciterons
chez l’auditeur autant d’indignation que nous le voudrons. »
(Livre IV, 22)
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« permet
d’exprimer un sentiment de douleur ou d’indignation par une
apostrophe à un homme, à une ville, à un
lieu, à un objet quelconque » Exemple :
« Je m’adresse maintenant à toi, Scipion
l’Africain, toi dont le nom, même après ta mort,
donne du lustre et de la gloire à notre cité. Ce
sont tes si célèbres petits-fils qui ont abreuvé
de leur sang la cruauté de leurs adversaires »
(Livre
IV, 22)
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l’interrogation
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« Toute
interrogation n’est pas vigoureuse et élégante
mais celle-là l’est qui, après énumération
de tout ce qui s’oppose à la cause adverse, renforce ce
qui vient d’être dit. » Exemple :
« Donc, quand tu faisais, disais et réglais tout
cela, éloignais-tu et détachais-tu, oui ou non, de
la République les esprits de nos alliés ? Et
celui qui empêchait vos manœuvres et s’opposait à
leur réalisation, fallait-il, oui ou non, lui donner les
moyens d’agir ? »
(Livre
IV, 22)
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le
raisonnement interrogatif
« Cette
figure est admirablement adaptée au ton de la conversation
et retient l’attention de l’auditeur par l’agrément
du style et par l’attente des explications. » (Livre
IV, 23)
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« le
raisonnement interrogatif est la figure où nous nous
interrogeons sur la raison de tout ce que nous disons et où
nous demandons à maintes reprises à nous-même
l’explication de chacune de nos affirmations »
Exemple :
« Nos ancêtres ont eu raison d’adopter ce principe
de n’ôter jamais la vie à un roi fait prisonnier au
combat. Pourquoi donc ? Parce qu’il était injuste de
profiter d’un avantage octroyé par la fortune en
conduisant au supplice des hommes que cette même fortune
venait de placer en un rang très élevé. Mais
n’a-t-il pas conduit une armée contre nous ? Je ne
veux pas m’en souvenir. Pourquoi donc ? Parce que le propre
d’un homme courageux c’est de considérer comme des
ennemis ceux qui lui disputent la victoire mais comme des êtres
humains ceux qui ont été vaincus. Ainsi il peut,
grâce à son courage, achever la guerre et grâce
à sa générosité, étendre la
paix. Mais le roi aurait-il agi de même s’il avait été
vainqueur ? Non, il n’aurait certainement pas été
si sage. Alors pourquoi l’épargner ? Parce que j’ai
pour habitude de mépriser, non d’imiter une si grande
sottise. »
(Livre
IV, 23)
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la
sentence
« Il
faut insérer les sentences avec parcimonie pour qu’on
voie bien que nous sommes les avocats d’une cause et non des
directeurs de conduite. Insérées en petit nombre,
elles embelliront sensiblement le style. » (Livre IV,
25)
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« la
sentence est une maxime tirée de la pratique de la
vie, exprimant en peu de mots ce qui se passe ou ce qui doit se
passer dans l’existence. » Exemple :
« Il est difficile à quelqu’un qui a toujours
eu de la chance de commencer à révérer les
vertus. »
(Livre
IV, 24)
« Les
sentences simples de cette sorte ne doivent pas être
dédaignées car une expression concise, quand elle
n’a pas besoin d’explication, présente beaucoup de
charme. Mais il faut aussi admettre les sentences qui sont étayées
par l’addition d’une preuve. » Exemple :
« Toutes les bonnes règles de vie doivent
reposer sur la vertu, car seule la vertu dépend
d’elle-même ; en dehors d’elle tout le reste est
soumis à la fortune »
(Livre
IV, 24)
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le
contraire
« Ce
type de phrase doit être ramassé et constituer une
période ; il est agréable à entendre en
raison de sa forme brève et complète ; et
surtout il prouve avec force, par le contraire, ce que l’orateur
doit établir ; il démontre à partir
d’une idée incontestable une idée douteuse d’une
manière irréfutable ou très difficilement
réfutable. » (Livre IV, 26)
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« le
contraire est une figure qui, à partir de deux propositions
opposées, confirme brièvement et aisément
l’une d’elles. » Exemple :
« En effet celui qui a toujours été
l’ennemi de ses propres intérêts, comment espérer
qu’il prendra à cœur les affaires d’autrui ? »
(Livre
IV, 25)
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le
membre de phrase
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« un
ensemble bref, qui fait un tout, qui n’exprime pas une pensée
entière et qui est complété après par
un autre membre. » Exemple :
« “D’une part vous rendiez service à un
adversaire ...” Voilà
un élément appelé membre de phrase ; il
faut qu’il soit ensuite complété par un autre : “...
d’autre part vous nuisiez à un ami ... ” Cette
figure peut consister en deux membres de phrase, mais elle est
très réussie et très complète quand
elle en comporte trois. » Exemple :
« Vous rendiez service à un adversaire, vous
nuisiez à un ami et vous ne vous occupiez pas de votre
propre intérêt. »
(Livre
IV, 26)
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la
fragmentation
« La
différence de vigueur entre cette figure et la précédente
est la suivante : les coups de la première sont plus
lents et plus rares ; ceux de la seconde plus pressés
et plus rapides. » (Livre IV, 26)
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« quand
la phrase est hachée, chaque mot étant isolé. »
Exemple :
« Vous avez terrifié vos adversaires par votre
vigueur, votre voix, votre visage »
(Livre
IV, 26)
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la
période
« Dans
ces trois figures l’abondance est si nécessaire pour
donner de la force à la période que la puissance de
l’orateur semble insuffisante s’il ne présente pas la
sentence, le contraire ou la conclusion avec un riche
vocabulaire. » (Livre IV, 27)
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« la
période est un groupement étoffé et continu
de mots qui exprime une pensée complète. Nous
l’employons très utilement dans trois figures : la
sentence, le contraire, la conclusion. » Dans
la sentence, exemple : « La fortune ne peut
nuire beaucoup à celui qui a compté plus sur la
vertu que sur le hasard. » Dans
le contraire, exemple : « En effet si
quelqu’un ne compte pas beaucoup sur le hasard pourrait-il lui
causer un grand dommage ? » Dans
la conclusion, exemple : « Puisque la fortune
exerce un très grand pouvoir sur ceux qui ont fondé
toutes leurs espérances sur le hasard, nous ne devons pas
tout confier à la fortune pour qu’elle ne nous tyrannise
pas trop. »
(Livre
IV, 27)
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le
balancement « Dans
cette figure il peut arriver souvent que le nombre de syllabes ne
soit pas exactement égal et que pourtant il semble tel ;
c’est le cas si l’un des membres comporte une ou deux syllabes
de moins ou si les syllabes sont plus nombreuses dans un membre
mais que l’autre contient une ou deux syllabes plus longues ou
plus sonores de telle sorte que la quantité ou la sonorité
de ces syllabes compense et équilibre le nombre de syllabes
de l’autre membre. » (Livre IV, 28)
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« il
y a balancement quand les membres de phrase dont nous avons parlé
plus haut, comportent à peu près le même
nombre de syllabes. » Exemple :
« C’est à la chance que l’un doit son
bonheur, c’est à ses efforts que l’autre doit sa
valeur »
(Livre
IV, 27)
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la
figure dite à désinences casuelles semblables
(homéoptote)
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« quand,
dans une même période, deux mots ou davantage sont de
même cas et de même désinence. » Exemple :
« Hominem laudem egentem uirtutis, abundantem
felicitatis ? »
(Livre
IV, 28)
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la
similitude de finales (homéotéleute) « Ces
deux figures, dont l’une repose sur la similitude des
terminaisons, l’autre sur celle des cas, vont fort bien
ensemble. C’est pourquoi ceux qui savent les utiliser, les
placent généralement côte à côte
dans les mêmes phrases du discours. » (Livre IV,
28)
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« quand
les mots, quoique indéclinables, se terminent de même. » Exemple :
« Vous terrorisez impudemment ; vous apaisez
servilement » (Livre
IV, 28)
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la
paronomase
« Ces
trois dernières sortes de figures fondées l’une
sur l’identité de désinences casuelles, l’autre
sur la similitude des terminaisons, la troisième sur des
ressemblances de mots, doivent être utilisées très
rarement quand nous plaidons une cause réelle, car il ne
semble pas qu’on puisse les trouver sans effort ni peine. Les
recherches de ce type paraissent plus adaptées à
l’agrément qu’à la vérité. Aussi
la crédibilité, le sérieux, la gravité
de l’orateur sont affaiblis par l’accumulation de ces figures
et un tel style ôte à la parole son autorité
et porte même atteinte à celle-ci parce que ces
figures ont de la grâce et de l’élégance,
mais non de la noblesse et de la beauté. »
(Livre IV, 32)
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« quand,
à côté d’un mot ou d’un nom, on en place
un autre similaire en changeant soit le son soit les lettres
de manière à ce que des mots semblables expriment
des choses dissemblables. » (Livre IV, 29) Cette
figure s’obtient par des méthodes simples et variées :
-
Réduction ou contraction de la même lettre (la
longue précède la brève) -
Inversement (la brève précède la longue) -
Allongement de la même lettre -
Abrègement de la même lettre -
Addition de lettres -
Suppression de lettres -
Transposition de lettres -
Changement de lettres « Il
y a une troisième catégorie qui repose sur le
changement de cas d’un ou de plusieurs noms. »
(Livre
IV, 29-30)
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la
subjection
« Il
y a beaucoup d’âpreté et de force dans cette
figure » (Livre IV, 34)
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« consiste
à demander à nos adversaires ou à nous
demander à nous-même ce qu’on peut dire pour leur
défense ou contre nous, puis à répondre ce
qu’il faut dire ou ne pas dire, ce qui nous sera utile ou ce qui
nuira au contraire à nos adversaires. » Exemple : « Je
vous demande où cet homme a tiré tout cet argent.
A-t-il reçu un important patrimoine ? Non, les biens
de son père ont été vendus ! Lui est-il
venu quelque héritage ? Ce n’est pas le cas !
Il a même été déshérité
par tous ses parents ! A-t-il bénéficié
de récompenses à la suite d’un litige ou d’un
procès ?
Non
seulement il n’en a pas eu, mais il a même perdu une somme
importante engagée en justice ! Donc puisqu’il ne
s’est pas enrichi par l’un de ces moyens, comme vous le
constatez vous-mêmes, ou bien il a une mine d’or dans sa
maison ou bien il a acquis de l’argent d’une manière
illicite. »
(Livre
IV, 33)
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la
gradation
« La
répétition constante du mot précédent,
qui caractérise cette figure, a une certaine élégance. »
(Livre IV, 34)
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« quand
on ne passe pas au mot suivant avant d’avoir repris le
précédent » Exemple :
« C’est à son activité que l’Africain
dut ses mérites, à ses mérites qu’il dut sa
gloire, à sa gloire qu’il dut ses rivaux »
(Livre
IV, 34)
|
la
définition
« On
trouve cette figure utile parce qu’elle énonce
complètement le sens et les propriétés de
chaque chose avec une telle clarté et une telle concision
qu’il semble qu’il aurait été inutile d’employer
plus de mots et qu’on juge qu’il aurait été
impossible de s’exprimer plus brièvement. »
(Livre IV, 35)
|
« embrasse
d’une façon concise et complète les qualités
spécifiques d’une chose » Exemple :
« La majesté de la République comprend la
dignité et la grandeur de l’État »
(Livre
IV, 35)
|
la
transition
« Cette
figure n’est pas sans valeur sous deux rapports : elle
rappelle à l’auditeur ce que l’orateur a dit et elle le
prépare à écouter la suite. »
(Livre IV, 35)
|
« On
appelle transition la figure qui montre brièvement ce qui a
été dit et annonce avec la même concision ce
qui suit. » Exemple :
« Vous venez de voir comment il s’est comporté
envers sa patrie, regardez maintenant comment il s’est conduit
envers ses parents »
(Livre
IV, 35)
|
la
correction
« L’esprit
de l’auditeur est impressionné par cette figure. En effet
une chose présentée avec un terme courant paraît
seulement énoncée. Une fois la correction faite par
l’orateur lui-même, l’expression gagne en exactitude. »
(Livre IV, 36)
|
« on
reprend le mot employé et on le remplace par un autre qui
apparaît comme mieux adapté. » Exemple :
« Une fois en effet ces gens vainqueurs ou plutôt
vaincus - car comment appeler victoire ce qui apporte aux
« vainqueurs » plus de malheur que
d’avantages ? »
(Livre
IV, 36)
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la
prétérition
« Cette
figure est utile s’il est bon d’indiquer à mots
couverts un fait qu’il n’y a pas lieu d’exposer
publiquement, si l’affaire est trop longue ou pas assez connue,
si l’on ne peut la raconter clairement ou si elle peut être
si aisément contestée qu’il est préférable
de la suggérer par prétérition plutôt
que de développer un discours qui serait contredit. »
(Livre IV, 37)
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« quand
nous affirmons laisser de côté ou ignorer ou ne pas
vouloir dire ce que nous sommes précisément en train
de dire. » Exemple :
« Je ne mentionne pas que vous avez reçu de
l’argent des alliés, je ne m’occupe pas des pillages
que vous avez commis dans toutes les cités, dans tous les
royaumes, dans toutes les demeures. Je laisse de côté
tous vos vols et tous vos brigandages. »
(Livre
IV, 37)
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la
disjonction
« La
disjonction est faite pour plaire. Aussi nous nous en servirons
assez rarement, pour qu’on ne s’en lasse pas. »
(Livre IV, 38)
|
« quand
l’expression de chaque idée - qu’il y en ait deux ou
davantage - se termine par un verbe particulier » Exemple :
« La beauté des traits, c’est avec la maladie
qu’elle se flétrit ou c’est avec les ans qu’elle
disparaît. »
(Livre
IV, 37)
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la
conjonction
« La
conjonction vise à la concision. Il faut donc l’utiliser
plus souvent. » (Livre IV, 38)
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« lorsque
le début et la fin de la phrase sont reliés par le
verbe » Exemple :
« La beauté des traits, c’est par la maladie
qu’elle se flétrit ou à cause de la vieillesse »
(Livre
IV, 38)
|
l’adjonction
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« lorsque
nous ne plaçons pas le verbe qui résume l’idée
au milieu de la phrase, mais au début ou à la fin. » au
début Exemple :
« Elle se flétrit par la maladie ou avec l’âge,
la beauté des traits »
à
la fin Exemple :
« C’est avec la maladie ou avec l’âge que la
beauté des traits se flétrit »
(Livre
IV, 38)
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le
redoublement
« La
répétition d’un même mot frappe vivement
l’auditeur et inflige une blessure particulièrement grave
à la partie adverse, comme si un trait frappait à
plusieurs reprises un même endroit du corps. »
(Livre IV, 38)
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« le
redoublement est la répétition d’un ou plusieurs
mots soit pour amplifier, soit pour émouvoir. » Exemple :
« Ce sont des guerres, Caius Gracchus, des guerres
civiles et intestines qu’il prépare »
(Livre
IV, 38)
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la
synonymie
« L’esprit
de l’auditeur est nécessairement impressionné
quand la vigueur de la première expression est renouvelée
par un synonyme explicatif. » (Livre IV, 38)
|
« consiste
non à redoubler le même mot en le répétant
mais à remplacer le premier terme utilisé par un
autre de même sens. » Exemple :
« Vous avez renversé de fond en comble la
République, vous avez bouleversé complètement
l’État. »
(Livre
IV, 38)
|
la
commutation
« On
ne peut nier que cette figure soit bien formulée,
puisqu’elle juxtapose une pensée contraire en permutant
aussi les mots. » (Livre IV, 39)
|
« quand
deux pensées contradictoires sont exprimées par une
permutation de termes de sorte que la seconde découle de la
première en la contredisant. » Exemple :
« Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour
manger »
(Livre
IV, 39)
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la
permission
« Cette
figure est particulièrement propre à provoquer la
pitié, mais elle peut être employée
quelquefois en d’autres circonstances. » (Livre IV,
39)
|
« consiste
à montrer dans notre discours que nous livrons et remettons
toute l’affaire à la volonté de quelqu’un
d’autre. » Exemple :
« Puisqu’on m’a tout enlevé et que je n’ai
plus que l’âme et le corps, ces biens mêmes, les
seuls qui me restent de beaucoup d’autres, je les remets à
vous et à votre pouvoir. Je vous permets d’user et
d’abuser de moi comme il vous plaira. Prenez impunément à
mon sujet la décision que vous voudrez. Parlez et
j’obéirai. »
(Livre
IV, 39)
|
l’hésitation
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« quand
l’orateur semble chercher, entre deux ou plusieurs mots, lequel
dire de préférence. » Exemple :
« À cette époque la République a
subi un grand dommage, faut-il dire du fait de la sottise ou du
fait de la méchanceté des consuls ou pour les deux
raisons à la fois ? »
(Livre
IV, 40)
|
l’élimination
« Cette
figure donnera de la vigueur aux argumentations
conjecturales. Mais il ne nous sera pas possible -
contrairement à ce qu’il en est pour la plupart des
autres figures - de nous en servir à volonté. Car
nous ne pourrons l’employer que si la nature même de
l’affaire le permet. » (Livre IV, 41)
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« quand,
après avoir énuméré plusieurs raisons
qui expliquent comment une chose a pu arriver, on les écarte
toutes, sauf une sur laquelle nous insistons. » Exemple :
«Puisqu’il est notoire que la propriété que
vous revendiquez nous appartenait, il faut que vous prouviez ou
bien que vous en avez pris possession comme d’un bien vacant, ou
bien que vous vous l’êtes appropriée par
prescription, ou bien que vous l’avez achetée, ou bien
que vous en avez hérité. Puisque j’étais
dans les lieux vous n’avez pu en prendre possession comme d’un
bien vacant ; vous n’avez pas encore le droit de vous
l’approprier par prescription ; aucun acte de vente n’est
présenté ; puisque je suis en vie, vous n’avez
pu encore hériter de mon argent. Conclusion : vous
m’avez chassé de mon bien par force. »
(Livre
IV, 40)
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l’asyndète
« Cette
figure a de l’efficacité. Elle est très forte et
se prête bien à la concision. » (Livre IV,
41)
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« quand
les particules joignant les mots sont supprimées et que la
phrase se présente avec des membres séparés. » Exemple :
« Suivez la volonté de votre père ;
obéissez à vos parents ; écoutez vos
amis ; soumettez-vous aux lois. »
(Livre
IV, 41)
|
l’interruption
« Ici
un soupçon implicite acquiert plus de force qu’une
explication détaillée. » (Livre IV, 41)
|
« quand,
après avoir dit quelques mots, nous laissons inachevé
ce que nous avons commencé de dire. » Exemple :
« La lutte entre vous et moi n’est pas égale
car le peuple romain m’a ... je ne veux pas le dire de peur de
paraître prétentieux à quelqu’un. Quant à
vous, il a souvent jugé que vous méritiez d’être
frappé d’ignominie. »
(Livre
IV, 41)
|
la
conclusion
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« la
conclusion est une rapide argumentation qui tire les conséquences
nécessaires des paroles et actions précédentes. » Exemple :
« Si l’oracle a prédit aux Danaens qu’ils ne
pourraient prendre Troie sans les flèches de Philoctète
et si celles-ci n’ont servi qu’à frapper Alexandre,
c’est que la mort de celui-ci signifiait à coup sûr
la prise de Troie »
(Livre
IV, 41)
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