APRÈS UN SIÈCLE, LES MANUSCRITS DE SAUSSURE 
REVIENNENT BOULEVERSER LA LINGUISTIQUE

Simon BOUQUET
Université Paris 10

SOMMAIRE :
1. Ferdinand de Saussure, fondateur de la linguistique moderne
2. Le Cours de linguistique générale de 1916 : un apocryphe ?

3. 1957-1974. Des travaux d’exégèse largement ignorés

4. 1996. Un héritage retardé : De l’essence double du langage


Ferdinand de Saussure est, sans conteste, considéré comme la fondateur de la linguistique moderne. Son Cours de linguistique générale a connu, depuis bientôt un siècle, d’innombrables éditions et traductions. Certes, on savait que ce texte n’est pas de sa main, mais, curieusement, on s’est somme toute assez peu intéressé aux manuscrits – principalement des cahiers d’étudiants, mais aussi quelques rares notes autographes – sur la base desquels le fameux Cours a été rédigé. Il faut convenir que l’accès à ces manuscrits n’était pas aisé, mais surtout, on croyait définitivement perdu le texte préparatoire d’une « livre sur la linguistique générale » dont Saussure avait parlé à plusieurs reprises… jusqu’à ce que celui-ci soit retrouvé, en 1996, dans l’orangerie de son hôtel familial à Genève.


1. Ferdinand de Saussure, fondateur de la linguistique moderne

Si l’on veut comprendre l’importance de Ferdinand de Saussure – né en 1857 et mort et 1913 – pour les sciences du langage, il faut se replacer dans le contexte de la fin du XIX° siècle. Ce siècle avait connu le développement d’une science nouvelle (d’où l’apparition d’un mot nouveau : linguistique) établissant les lois qui régissent, au cours des âges, les transformations phonétiques des langues (on parlera ultérieurement de phonèmes et de leur science, la phonologie). On avait, sur cette base, commencé à reconstruire l’histoire de toutes les langues de la planète et à déterminer clairement leurs parentés. Dans ce courant scientifique largement international qu’on appellera également grammaire comparée, Saussure avait acquis dès 1878, alors qu’il n’était qu’un jeune étudiant, une réputation de tout premier plan, notamment grâce à son Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes.

Après dix années passées à enseigner à l’Ecole des Hautes Etudes de Paris, Saussure abandonnera la recherche comparatiste pour se consacrer à une autre aventure de pensée : concevoir les fondements philosophiques d’une science du langage à venir, bien différente de la science comparatiste. Son apport aux sciences du langage modernes est double : d’une part, il mène une réflexion philosophique sur la nature du langage ; d’autre part il établit, à partir de sa philosophie du langage, le programme – l’épistémologie – d’une science à venir, susceptible de traiter l’objet « sens » avec la même rigueur que la science comparatiste avait traité l’objet « son ». La révolution épistémologique saussurienne – dans laquelle les sciences du langage ont, tout au long du XX° siècle, trouvé une référence majeure – tient dans quelques distinctions conceptuelles originales qu’il a développées : 1) séparer clairement l’étude diachronique (étude de l’évolution des objets linguistiques dans le temps, que ce soit au niveau du son ou au niveau du sens) et l’étude synchronique (étude de la structure, autrement dit du système, d’une langue en un point donné du temps) ; 2) distinguer le plan du signifiant (le plan phonologique, pour faire bref) et le plan du signifié (le plan sémantique) ; 3) opposer la langue (système synchronique, existant virtuellement dans la conscience d’un sujet parlant) et la parole(événement matériel « actualisant » le système de la langue dans une production individuelle). Ces distinctions épistémologiques (méthodologiques) prennent chez Saussure toute leur force dans la perspective de quelques autres concepts, philosophiques, qu’il définit avec précision : 1) l’opposition entre forme et substance (la linguistique ne devra étudier, au plan du son comme au plan du sens, que la forme – c’est-à-dire le système – des langues, laissant de côté la question de la substance correspondant à cette forme) ; 2) l’arbitraire du signe (le lien entre signifiant et signifié, tout comme le « découpage » du signifié lui-même, sont arbitraires, c’est-à-dire contingentsaux langues envisagées dans leur synchronie) ; 3) la valeur linguistique (le signe linguistique étant « formel » et arbitraire, c’est sa valeur, conçue comme une pure différence avec les autres valeurs, que devra décrire la linguistique).

Cette réflexion épistémologique sera popularisée par le Cours de linguistique générale1. C’est cet ouvrage, paru en 1916, qui vaudra à Saussure sa seconde gloire, posthume celle-là, éclipsant largement sa première gloire de comparatiste, et qui fera de lui le père fondateur de la linguistique moderne.


2. Le Cours de linguistique générale de 1916 : un apocryphe ?

Le paradoxe qui domine toute la réception de la pensée saussurienne tient à ce que le Cours de linguistique générale est le produit, à bien des égards peu fiable, d’une histoire éditoriale tout à fait singulière. En effet, Saussure n’avait, de son vivant, développé sa pensée épistémologique que dans des leçons et dans des esquisses manuscrites très lacunaires – si l’on excepte le manuscrit De l’essence double du langage retrouvé en 1996 dont il va être question plus loin. En d’autres termes, il n’est pas l’auteur du Cours de linguistique générale : celui-ci a été rédigé par deux de ses collègues, Charles Bally et Albert Sechehaye (« avec la collaboration » de l’un des ses étudiants, Albert Riedlinger). Saussure n’a d’ailleurs pas professé un cours de linguistique générale, mais trois séries de leçons sous cet intitulé, données à l’université de Genève en 1907, 1908-1909 et 1910-1911, devant un auditoire très réduit d’étudiants … qui, fort heureusement, les ont consignées soigneusement. C’est sur la base d’une partie de ces notes que Bally et Sechehaye ont rédigé – sans avoir assisté eux-mêmes à aucune des leçons de linguistique générale de Saussure – ce qu’ils appellent une « reconstruction », réorganisant totalement et ré-écrivant, dans leur synthèse unique et posthume, ces leçons aux thèmes et aux logiques d’exposition multiples. La préface des rédacteurs du Cours est, à ce sujet, explicite mais non sans ambiguïté : ils parlent en effet de Saussure comme de « l’auteur » de l’ouvrage. En réalité, il aura été largement considéré comme tel, ainsi qu’en témoignent d’innombrables commentaires – émanant éventuellement de linguistes de renom – du type « dans le Cours, Saussure écrit que … ». La référence au « Saussure » du Cours est donc parfaitement ambiguë : le problème philologique posé par le texte de 1916 a été tout simplement voilé par son succès éditorial.

Etrangement, une sorte de « conjuration du silence » a entouré l’histoire éditoriale du Cours, qui s’éclaire cependant par des documents retrouvés récemment. On sait aujourd’hui qu’Antoine Meillet, éminent linguiste parisien et ami de longue date de Saussure, avait conçu, aussitôt après le décès de son ami survenu en février 1913, le projet de publier les notes authentiques des leçons genevoises en collaboration avec un auditeur de ces leçons, Paul Regard – lequel allait soutenir ultérieurement la première thèse de linguistique se réclamant des principes épistémologiques du maître genevois. Or, en mai 1913, Bally exprime vigoureusement son opposition à cette idée dans une lettre à Meillet. Celui-ci lui répond par retour de courrier : « Le projet que j’avais esquissé avec le jeune Regard est abandonné ; ce projet a toujours été subordonné à votre agrément, et, dès l’instant que vous avez d’autres vues, il ne doit pas en être question ». Personne ne parlera plus jamais, semble-t-il, de ce projet. Le seul écho public de désaccord, largement inaperçu, sera la réaction de Regard à la publication du Cours dans la préface de sa thèse publiée en 1919 : « Un élève qui a entendu lui-même une part importante des leçons de Ferdinand de Saussure sur la linguistique générale, et connu plusieurs des documents sur lesquels repose la publication, éprouve nécessairement une désillusion à ne plus retrouver le charme exquis et prenant des leçons du maître. Au prix de quelques redites, la publication des notes de cours n’aurait-elle pas conservé plus fidèlement la pensée de Ferdinand de Saussure, avec sa puissance et son originalité ? Et les variations elles-mêmes que les éditeurs paraissent avoir craint de mettre au jour n’auraient-elles pas offert un intérêt singulier ? ». Il faut lire ces lignes comme exprimant poliment un désaccord très grave.

Le silence d’un autre auditeur des leçons genevoises est plus lourd encore, puisqu’il s’agit de Riedlinger, le collaborateur de Bally et Sechehaye. En 1957, celui-ci dévoile pourtant son opinion sur le Cours à l’occasion d’une lettre à un condisciple (restée inédite jusqu’en 2000) dans laquelle il explique son refus d’écrire un article que ce dernier lui demande pour la Tribune de Genève : « Il me serait impossible de donner une idée de la vraie grandeur de F. de S. sans le comparer à Bally. (…) Bally a sabré la linguistique générale, ce que le travail en cours de Godel démontrera sans discussion possible. (…) Plus grave encore est la suppression complète de la magnifique introduction de 100 pages du deuxième cours (…). Godel voit dans cette introduction la quintessence de la pensée saussurienne. Mais Bally, très doué par ailleurs pour l’observation des faits linguistiques, n’avait pas le sens philosophique de son maître. » L’affichage d’une « collaboration » avec Riedlinger par les rédacteurs du Cours n’aurait-il pas eu pour seul motif, en « effaçant » leur absence aux leçons, de crédibiliser a posteriori leur conception éditoriale vis-à-vis de celle de Regard/Meillet ? Si le Cours de 1916 ne saurait être tenu pour un apocryphe, on découvre toutefois aujourd’hui comment Riedlinger et Regard, qui ont été certainement les deux auditeurs les plus brillants des leçons genevoises, jugeaient ce texte.


3. 1957-1974. Des travaux d’exégèse largement ignorés

En 1957 paraît l’étude du genevois Robert Godel – Les sources manuscrites du Cours de linguistique générale2 – qui ouvre le champ des recherches sur les textes saussuriens originaux. Elle sera suivie d’une magistrale édition critique du romaniste bernois Rudolf Engler (1968)3, qui offre une présentation synoptique de la totalité des cahiers d’étudiants disponibles en regard du texte de 1916. Mais ces éditions ne suffiront pas à dissiper dans les esprits l’ambiguïté historique de la réception du Cours. Tout d’abord parce qu’elles resteront largement ignorés dans les réflexions épistémologiques d’importance, qui continueront à être exclusivement imprégnées par le texte de Bally et Sechehaye. Mais aussi parce que, dans l’édition de l968, le « moule conceptuel » du Cours restera prévalent, cette édition ne permettant pas une lecture des notes d’étudiants pour elles-mêmes – il est quasiment impossible de se servir de cette synopse pour lire en continu une leçon, ou a fortiori une année de cours, voire les trois cours. En raison de ce parti-pris éditorial et par ricochet, un autre corpus de textes saussuriens va demeurer passablement occulté par l’ombre monumentale du Cours : les textes autographes sur la linguistique générale. Ces textes de la main de Saussure – notes préparatoires pour ses cours, aphorismes, esquisses et notes diverses –, déjà fragmentaires en eux-mêmes, sont re-fragmentés entre l’édition de 1968 et un fascicule appendice paru en 19744. Ils apparaissent en outre, de par leur présentation éditoriale, comme des « sources du Cours de linguistique générale » plutôt que comme un corpus textuel autonome. C’est pourquoi, à la fin des années 1990 (après la parution d’une édition japonaise des leçons de linguistique générale qui, ne renvoyant pas à la synopse de 1968, ne permet pas d’avoir accès aux variantes entre les cahiers d’étudiants) un nouveau programme éditorial (Bouquet/Engler) a vu le jour : le programme « Archives Ferdinand de Saussure » – qui a conduit à la création en 1999 de l’Institut Ferdinand de Saussure (Genève/Paris). Les éditions définies par ce programme, englobant l’intégralité des textes autographes saussuriens de linguistique dans leur continuité, ainsi que les leçons de linguistique générale dans leur continuité, sont complémentaires des éditions Engler de 1968 et 1974, au système d’indexation desquelles elles renvoient. La parution du premier volume prévu, consacré aux Leçons de linguistique générale, a toutefois été légèrement repoussée, à la suite d’un événement inespéré : la découverte d’un nouveau fonds de manuscrits contenant l’esquisse d’un livre sur la linguistique générale qu’on croyait perdu.


4. 1996. Un héritage retardé : De l’essence double du langage

On savait que, dans les années 1890, Saussure avait projeté d’écrire un livre sur les concepts fondamentaux de la linguistique – « un livre sur le rôle du mot comme principal perturbateur de la science des mots », disait-il lors d’une conférence en 1891 ; « un livre où, sans enthousiasme ni passion, j’expliquerai pourquoi il n’y a pas un seul terme employé en linguistique auquel j’accorde un sens quelconque », écrivait-il encore à Meillet en 1894. Projet sans lendemain, selon l’opinion générale des chercheurs, puisqu’on n’en avait pas retrouvé trace. On aurait pu pourtant avoir quelques doutes sur la foi d’un entretien privé de 1911 consigné par un étudiant, M.-L. Gautier : à celui-ci qui lui demandait s’il avait rédigé ses idées au sujet de sa philosophie du langage, Saussure avait répondu : « Oui, j’ai des notes mais perdues dans des monceaux, aussi ne saurai-je les retrouver. » Il aura fallu attendre 1996 pour que ces notes soient retrouvées, à l’occasion de travaux de rénovation dans l’orangerie de la demeure familiale des Saussure à Genève, à un jet de pierre de l’université où ont eu lieu les cours de linguistique générale. Elles contenaient bien, entre autres, l’esquisse, fort avancée, d’un livre sur la linguistique générale – titré De l’essence double du langage. Elles ont été publiées en 2002 sous le titre Ecrits de linguistique générale5, regroupées avec tous les autres écrits, déjà parus dans les éditions Engler de 1968 et 1974, lisibles cette fois dans leur continuité6.

Qu’apportent aujourd’hui les manuscrits saussuriens – cet héritage retardé – à la réflexion en sciences du langage et plus généralement en sciences humaines ? Il confirment que, sur des points essentiels, le Cours de linguistique générale distord, occulte, voire contredit la pensée de Saussure. Ce qui relève d’une distorsion concerne des concepts-clés comme « arbitraire du signe » et « valeur linguistique », quasiment incompréhensibles si l’on s’en tient au texte de Bally et Sechehaye7. Or ces concepts sont fondamentaux dans la réflexion épistémologique sur les sciences du langage. Ce qui relève d’un contresens est plus grave, car c’est la définition même de la discipline qui est en cause. On a cru, à la suite de la dernière phrase, parfaitement apocryphe, du Cours que Saussure voyait la linguistique comme « la science de la langue envisagée en elle-même et pour elle même » – autrement dit comme une grammaire désincarnée (ou implémentée, c’est tout comme) – alors que c’est exactement le contraire : tout le côté social et intersubjectif (c’est-à-dire le champ du « discours », terme essentiel pour Saussure et censuré par ses soi-disant éditeurs) est, selon lui, indissociable d’une « linguistique de la langue ». Vaste programme, bouleversant l’idée reçue, chez bien des linguistes contemporains, d’une linguistique isolée dans sa tour d’ivoire grammaticale ! Au contraire, dans L’essence double…, Saussure définit ainsi sa vision de la science du langage à venir (qu’il appelle sémiologie) : « Sémiologie = morphologie, grammaire, synonymie, rhétorique, stylistique, lexicologie, etc., le tout étant inséparable ». Concevoir ainsi la linguistique de la langue comme complémentaire (au sens ensembliste) d’une linguistique de la parole entraîne notamment deux conséquences de taille : 1) cela remet en question l’ « idéal de scientificité » qui fait le fond de commerce de la linguistique actuelle et voudrait, selon une utopie largement partagée, encore que sur des bases peu critiques, en faire une branche des « sciences cognitives » ; 2) cela implique que la linguistique ne saurait, contrairement à sa tendance actuelle, être le propre juge de ses résultats ; on peut tenir au contraire, dans la perspective ouverte par L’essence double…, qu’elle ne se justifie que des résultats qu’est susceptible de produire son dialogue avec les autres sciences humaines et sociales. Là aussi, c’est tout un programme nouveau qui se dessine.

Aujourd’hui, l’une des rares réflexions épistémologiques d’envergure sur la linguistique, celle menée par Jean-Claude Milner dans Introduction à une science du langage8, dresse ce constat alarmant de la situation des sciences du langage : « (…) d’un côté l’appel aux technicités obtuses ; de l’autre la résurgence des bavardages romanesques. En tout état de cause, le fil de la science est bien près d’être rompu »9. Il se trouve en effet que les sciences du langage traversent actuellement, à n’en pas douter, une passe critique de leur histoire. Tout en ayant acquis depuis un demi siècle – notamment grâce à leur référence saussurienne – une reconnaissance nouvelle dans le champ des sciences humaines et sociales et une autonomie institutionnelle sans précédent, elles sont confrontées à un problème majeur : elles ne semblent plus être en mesure d’énoncer une épistémologie répondant de manière générale de leur existence. En d’autres termes : elles ne parviennent pas s’accorder – dans une perspective épistémologiquement rigoureuse en tout cas – sur les concepts d’objets et sur les méthodes qui les fédèrent comme sciences. Du coup leur inscription pluridisciplinaire connaît une crise profonde. Dans cette situation, il est permis de penser qu’un retour réflexif sur les malentendus liés aux avatars textuels de la linguistique saussurienne – en ce que ces malentendus sont constitutifs de l’histoire récente de la discipline – pourrait porter le germe de saines remises en question, même si ce sont peut-être des remises en question douloureuses.


NOTES

1 Paris, Payot

2 Genève, Librairie Droz

3 Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale, tome 1, Wiesbaden, Otto Harrassowitz

4 Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale, tome 2, Wiesbaden, Otto Harrassowitz

5 Paris, Gallimard

6 Parmi les publications suscitées par l’Institut Ferdinand de Saussure, voir le cahier de l’Herne Saussure, largement consacré aux textes des Ecrits de linguistique générale.

7 Cf. S. Bouquet, Introduction à la lecture de Saussure, Paris, Payot, 1997

8 Paris, Seuil, 1989

9 Pour une autre réflexion d’importance, on lira F. Rastier, Arts et sciences du texte, Paris, PUF, 2001


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© Texto! juin 2005 pour l'édition électronique.

Référence bibliographique : BOUQUET, Simon. Après un siècle, les manuscrits de Saussure reviennent bouleverser la linguistique. Texto ! juin 2005 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.revue-texto.net/Saussure/Sur_Saussure/Bouquet_Apres.html>. (Consultée le ...).