Ilias YOCARIS
Une poétique de la déformation — Note sur l’idiolecte de Valère Novarina
Résumé : Cette étude s’attache à décrire les traits distinctifs de l’idiolecte littéraire de Valère Novarina. Le point de départ de notre démonstration est un extrait de L’Origine rouge, intitulé « Doubles stances de la machine à dire voici » : une analyse détaillée de ce passage permet de montrer que ses textures verbales (composantes phonémiques et morphémiques, structures syntaxiques, cadre énonciatif) sont « sursémiotisées », dans la mesure où elles mettent toutes en relief d’une manière ou d’une autre le sème et/ou le prédicat stylistique /déformation/. Un tel modus operandi permet à Novarina de mettre au jour un référent qui aurait été sinon impossible à représenter, à savoir l’indicible impression d’effarement que l’on éprouve quand on regarde les journaux télévisés.
Abstract : This paper focuses on the distinctive features of Valère Novarina’s literary idiolect. The starting point of our demonstration is a passage of the play L’Origine rouge, entitled “Doubles stances de la machine à dire voici” : a detailed analysis of this passage shows that its verbal textures (phonemic and morphemic components, syntactic patterns, enunciative frame) are “over-semiotized”, since they all foreground in one way or another the seme and/or stylistic predicate /deformation/. Such a modus operandi enables Novarina to bring to light a referent that would have been otherwise impossible to represent, that is the unspeakable sensation of bewilderment one experiences when watching the television news.
Pour citer ce document
ILIAS YOCARIS (2017) «Une poétique de la déformation», [En ligne], Volume XXII - n°1 (2017) . Coordonné par Guillaume Carbou & Régis Missire,
URL : http://www.revue-texto.net/index.php/docannexe/file/4236/docannexe/file/Archives/Archives/Parutions/Parutions/Marges/index.php?id=3868.