Résumé : La réflexion sur l’objet culturel intéresse l’épistémologie des sciences humaines et leur permet de se distinguer tout à la fois de la culturologie et des cultural studies. Elle doit par ailleurs leur permettre de mieux répondre aux demandes sociales, des pratiques artistiques jusqu’à la recherche d’informations. Elle valide aussi la légitimité de l’exception culturelle à la mondialisation, qui interdit de considérer les objets culturels comme de quelconques marchandises. Moments stabilisés de pratiques de production et d’interprétation, les objets culturels sont des moyens et résultats des performances (au sens de cours d’action complexes) : aussi ne relèvent-ils pas d’ontologies, mais d’une praxéologie. Dans le cadre d’une anthropologie sémiotique, on proposera une typologie des objets culturels. N’avons-nous le choix qu’entre les fétiches et les idoles ? Du vase grec à la monnaie, on donnera quelques exemples problématiques. À contre-courant des florissants programmes de naturalisation, notre propos s’engagera dans la direction d’une complète culturalisation du sens.