Résumé : Johann Chapoutot passe pour être l’un des meilleurs historiens du nazisme. Il est un homme du livre. Son œuvre écrite, déjà importante, est reconnue et traitée avec grande considération. Il est aussi un homme de parole. Il fait l’effort de s’adresser aussi à un public bien plus large que celui des amphithéâtres des universités. Chemin faisant, le doute s’installe… Par exemple, sans aucun égard pour la réalité historique, les règles de la logique élémentaire et la force des passions humaines, il déclare que Martin Heidegger ne pouvait pas être ou avoir été nazi, puisqu’il fut « amoureux d’une juive ». Ce qui ne l’empêche nullement, par ailleurs, et sans aucun égard pour la contradiction vue du côté de l’incohérence, de rappeler que le même Martin Heidegger fut interdit d’enseignement jusqu’en 1951 pour sa riche contribution à la victoire nazie… Et on constate que l’historien n’hésite pas, continuellement, à passer par-dessus les catégories de la logique, piétinant au passage les différences entre abstrait et concret, relatif et absolu, essentiel et contingent, qualité et quantité… ce qui ne manque pas de produire un certain chaos de pensée dont nous rendons compte ici.
Pour citer ce document
GILBERT MOLINIER (2020) «Johann Chapoutot l’alchimiste — ou les pièges de la mauvaise abstraction», [En ligne], Volume XXV - n°3 (2020). Coordonné par Carine Duteil,
URL : http://www.revue-texto.net/index.php/http:/www.revue-texto.net/1996-2007/archives/parutions/archives/parutions/marges/docannexe/file/4227/docannexe/file/4185/docannexe/file/3353/docannexe/file/4792/docannexe/file/4810/docannexe/file/4227/docannexe/file/2345/docannexe/file/2347/docannexe/Parutions/Parutions/Marges/index.php?id=4419.