Eugénio Coseriu
« Mon Saussure »
Résumé : En raison de l’intérêt du texte du savant d’origine roumaine, Eugénio Coseriu, nous reprenons ici en facsimile le texte paru dans sa version française dans le volume La variabilité en langue. Langue parlée et langue écrite dans le présent et dans le passé de Rika van Deyck, Rosanna Sornicola, Johannes Kabatek (éditeurs), dans « Communication & Cognition » (= „Studies in Language”) n° 8, Gent, 2004, pp. 17-24. Il s’agit d’une traduction cumulative et comparative de deux versions antérieures, initialement parues d’abord en anglais sous le titre "My Saussure" (1995), et puis la version espagnole: "Mi Saussure" (1996). Dans ce texte, Coseriu reconnaît la dette qu’il doit à Saussure en soulignant qu’au contraire de ce que l’on pense, Saussure n’a cessé de jouer pour lui le rôle d’un « guide » et d’un « modèle à suivre » dans ses recherches pour appréhender et étudier l’objet de la linguistique, langage et langues. En effet, comme il affirme dans ce texte, c’est que si son travail de linguiste s’est déroulé dans un cadre sausssurien, il ne s’agit pas d’un saussuréanisme « orthodoxe » mais d’un cadre que l’on pourrait qualifier de néosaussurisme qui est selon les mots même de l’auteur: « un saussuréanisme dynamique, entendu comme une conception nouvelle qui permet et suggère des développements divers de cette même pensée ». Le projet est celui d’une linguistique intégrale, dont l’objet proprement dit est l’activité de parler incluant à la fois et inséparablement langue et parole. Autrement dit, et contrairement à ce que l’on a pu affirmer, tout son travail linguistique a eu lieu avec Saussure, non sans Saussure ni contre lui et que si effort de dépasser Saussure il y a « cet effort s’est construit non sans Saussure, ni contre lui, mais toujours avec lui ». De plus, Coseriu souligne qu’il serait injuste de considérer Saussure comme le produit d’une certaine tradition, mais que ce qu’il est juste d’affirmer c’est que Saussure est non seulement un « point de départ », mais aussi un « point d’arrivée» : « à Saussure revient, en effet, le grand mérité d’avoir réalisé la synthèse de ce qui avant lui n’était que disecta membra; par ailleurs, c’est grâce à la synthèse saussurienne que nous autres linguistes avons fait nos premiers pas. ». [NDLR]
Pour citer ce document
EUGÉNIO COSERIU (2023) «« Mon Saussure »», [En ligne], Volume XXVIII - n°4 (2023). Coordonné par Créola Thénault Baltaretu,
URL : http://www.revue-texto.net/index.php/http:/www.revue-texto.net/1996-2007/Archives/Parutions/Archives/Parutions/Marges/docannexe/file/4227/docannexe/file/4405/docannexe/file/3503/docannexe/file/Archives/Parutions/Semiotiques/index.php?id=4926.