Résumé : L’histoire télévisuelle de la transplantation d’organes remonte aux années 50 et aux premières greffes de rein. Récemment les transplanteurs ont étendu leurs compétences aux greffes de la main et du visage. Or, dans la mise en scène médiatique, la réussite définitive de ces nouvelles opérations dépend aussi d’un facteur plus humain : l’intégration sociale des patients transformés. Les éléments de récit mobilisés par la télévision contribuent, telle est notre hypothèse, à la mise en sens d’une pratique peu familière et symboliquement perturbante et à l’appropriation des greffes de mains et de visage par le grand public appelé à concrétiser l’œuvre du chirurgien en acceptant le patient transfiguré dans son quotidien.Paradoxe : comment un récit qui réactive sans cesse la dimension événementielle peut-il pérenniser durablement l’intégration de l’autre ? Nous analyserons la construction médiatique de ces événements qui emprunte à la vulgarisation classique et à des dispositifs plus spécifiques, par exemple l’inscription des publics dans le récit télévisuel lui-même.