Résumé : La notion de littérature nationale doit beaucoup aux nationalismes du XIXe et sa validité reste d’autant plus douteuse que les langues de culture sont transnationales. Elles attirent des écrivains de toute nationalité, qui à bon droit rivalisent pour s’introduire dans leur corpus. Par leur connaissance des langues comme par leurs traductions et autotraductions, les écrivains accèdent en outre à l’espace de la littérature mondiale qu’ils contribuent à étendre. Ces évidences soulignent, par parenthèse, l’étroitesse de la notion de littérature française comme les ambiguïtés de l’étiquette francophone.Le plurilinguisme des écrivains apparaît dans les dossiers génétiques des œuvres, où les manuscrits multilingues ne sont pas rares. En outre, il nourrit un imaginaire des langues, qui deviennent ainsi un thème littéraire.Consacrée à la création plus qu’à la critique, cette journée d’étude se concluera par une table-ronde réunissant des écrivains : elle entend mettre en débat l’esthétique, la linguistique et la science des œuvres pour illustrer le plurilinguisme secret de toute littérature.
Résumé : La découverte du manuscrit publié sous le titre De l’essence double du langage conduit à une révision d’ensemble du corpus des œuvres de Saussure et permet de modifier l’interprétation de sa pensée, tout à la fois obscurcie et simplifiée par l’histoire de sa réception. Nous étudierons donc les problèmes philologiques et herméneutiques que posent alors l’établissement et l’interprétation du corpus saussurien. En inspirant le courant de recherche récent du néo-saussurisme, De l’essence double du langage peut conduire à reconsidérer le statut même de la linguistique contemporaine, tant dans ses rapports avec la tradition grammaticale qu’avec la philosophie du langage.
Résumé : En questionnant les conceptions implicites des langues et de la culture qui sont aujourd’hui de mise, cet essai souligne les limites des théories de la communication et de la cognition qui entendent se partager sans reste l’enseignement et la recherche.De l’école à l’université, la même idéologie managériale restreint en effet le contenu des disciplines au profit d’activités diverses, remplace les connaissances par des « compétences » et multiplie les évaluations concurrentielles, comme si l’éducation n’était qu’une préparation à l’emploi et l’homme une « ressource » humaine.Mais la société ne se réduit pas à l’économie : une autre conception de la culture se dessine avec la richesse de l’enseignement des langues et la diversité des sciences sociales. Afin d’empêcher l’idéologie managériale et les intérêts privés de contrôler l’éducation, un projet ambitieux doit promouvoir une conception cosmopolitique de la connaissance. Pour cela, il peut s’appuyer sur la diversité des cultures, des langues et des œuvres.Conférence organisée par l'IRPALL en collaboration avec le Centre de ressources des langues. Mardi 04 février, 14H00, Centre des ressources des langues, Bât. 31, Université Toulouse 2.
Résumé : Appel à communicationsLes humanités tiraient leur légitimité et leur prestige d’un idéal de culture à présentcontesté par tous ceux qui s’en tiennent à une restriction productiviste de la société, quiprivilégie l’information sur la connaissance et suspecte leur dimension critique quis’étendait de la philologie à l’éthique.Leurs descendantes académiques d’aujourd’hui, les lettres et les sciences humaines,disciplines anciennes ou très récentes, manquent encore d’un projet de connaissanceglobal, dont la légitimité soit reconnue comme incontestable, à l’égal des sciences de lavie, de la nature ou des disciplines logico-formelles.Les apports de l’anthropologie philosophique, de la philosophie des formessymboliques, comme des grandes disciplines historiques et comparatives (linguistique,traductologie, anthropologie, science des religions, mythologie, folkloristique) peuvent être unifiés ou du moins pensés ensemble dans l’espace ouvert d’une sémiotique des cultures –où les littéraires, les grammairiens, les musicologues, les spécialistes de l’image et dugeste, les civilisationnistes, les historiens ont toute leur place.Alors même que les décideurs voudraient répartir sans reste l’ensemble de cesdisciplines entre la cognition et la communication, le développement des « humanitésnumériques » peut être l’occasion d’un nouvel approfondissement.Cette journée entend sans exclusive renforcer des liens entre disciplines trop souventséparées, souligner le caractère spécifique et irremplaçable des connaissances qu’ellesproduisent et réfléchir à des directions communes de recherche.Qu’elles soient théoriques ou descriptives, les communications s’attacheront à prouverle mouvement en marchant et à favoriser l’interdisciplinarité, fût-elle interne, pourpermettre le recul nécessaire à un nouvel essor.
Résumé : Journée d'étude organisée par le Programme Franco-Norvégien avec le concours de l'Institut Ferdinand de Saussure. Responsables : Régis Missire et Arild Utaker, 22 Mai 2015, Fondation Maison des Sciences de l'Homme, Salle 3. 190, Avenue de France, 75013 Paris
Résumé : La première édition du colloque international bisannuelorganisé par l’équipe LERASS-CPST réunissant sémioticiens, linguistes et didacticiens se tiendra du mercredi 18 mai au vendredi 20 mai 2016 à l’université de Toulouse Jean Jaurès, et portera sur la question des types dansles sciences humaines et sociales. Quelles sont les fonctions conférées aux types dans les modalités descriptives et explicatives des différentes sciences humaines et sociales (typologiser-classer dégager des invariants, étudier leur variation, etc.) ? Peut-on, à l’inverse, envisager des théories sans recours à des types ? Sans remonter jusqu’à la querelle des universaux, on rappelleraque la question des types (avec les notions qui lui sont fréquemment associées : concept, catégories, formes, classes, genres, typologies, ...) se pose de manière spécifique dans les sciences humaines et sociales, dans la mesure où la dimension historique de leurs objets sollicite une problématisation spécifique de l’articulation du général et du particulier que l’on ne saurait réduire aux modèles en vigueur dans les sciences de la nature. Cette première édition du colloque entend relancer ces discussions, en suscitant des problématisations épistémologiques et méthodologiques, descriptives et appliquées, et ce dans toutes les disciplines confrontées à ces questions (histoire, archéologie, sémiotique, sociologie, sciences de l’information et de la communication, anthropologie, linguistique, didactique, psychologie, ...).
Résumé : Centre franco-norvégien en sciences humaines et sociales, Fondation Maison des Sciences de l'Homme, 190, Avenue de France, 75013 Paris, Organisateurs : Anje Müller Gjesdal, François Rastier, Andreas Romeborn
Résumé : Bien au-delà de la seule philosophie, le débat à Davos en 1929 entre Cassirer et Heidegger a marqué l’histoire des idées. Il a même donné naissance à des récits passablement légendaires qui négligeaient le contexte historique précis. Un nouveau regard s’impose, à la lumière des œuvres publiées depuis. Les vingt-cinq tomes de l’édition allemande de référence de Cassirer ne sont disponibles que depuis 2007 auxquels s’ajoutent les dix-sept tomes du Nachlass depuis 2017. Des 102 volumes de la Gesamtausgabe de Heidegger, édition de référence mais sans garantie scientifique, une dizaine reste programmée, mais d’ores et déjà la publication des cinq premiers volumes des Cahiers noirs a permis d’engager une relecture critique de l’ensemble. C’est donc à présent seulement que l’on peut véritablement évaluer les projets contrastés des deux philosophes. Leurs enjeux intéressent notamment le statut de la rationalité et des sciences, en particulier celles de la culture, aussi bien que le statut de la technique parmi les formes symboliques. Et tout autant, les oppositions entre la démocratie et la théologie politique ; entre la légitimité du cosmopolitisme et l’ontologie identitaire ; enfin, entre la possibilité même d’une éthique ou son rejet de principe. Tous ces thèmes contradictoires exigent aujourd’hui une révision critique, non seulement rétrospective, mais ancrée dans le présent. Au delà même de la philosophie, des courants de pensée et des forces politiques en Europe et dans le monde poursuivent en effet ces deux voies qui s’opposent aujourd’hui. Avec le soutien de l’Université Européenne de la Recherche (Paris), du Centre Georg Simmel - Recherches franco-allemandes en sciences sociales, EHESS-CNRS, UMR 8131), de l’ERIAC (Université de Rouen Normandie) et de l’Institut Ferdinand de Saussure.
Résumé : Le monde cumulatif de la culture, au sens cosmopolitique du terme, est bien l’objet des sciences de la culture: elles ont pris pour tâche de l’objectiver sans égard pour les préjugés d’appartenance. Maintes questions restent ouvertes. Relativement à une anthropologie philosophique, que serait une anthropologie sémiotique? Comment réconcilier le langage et la pensée, le contenu et l’expression, l’universalité postulée de l’esprit humain et la diversité des cultures? Comment décrire l’environnement humain, massivement sémiotisé? Il faut dépasser les théories sur l’origine du langage pour mieux comprendre l’émergence du sémiotique, en s’appuyant notamment sur les acquis récents de la linguistique et de l’anthropologie. Comme les langues sont des œuvres humaines plus que des produits providentiels de l’évolution, les oppositions sommaires entre inné et acquis, nature et culture doivent être relativisées. Cette tâche incombe à la sémiotique des cultures. La fédération des sciences de la culture est la plus récente de toutes, puisqu’elle n’a que deux siècles. C’est le projet même de Lumières que de comprendre le monde humain par lui-même, dans son unité comme dans sa diversité corrélative, sans tenir compte de déterminations extrinsèques. Pour une sémiotique des cultures, il est impossible de projeter des catégories a priori sur ses objets. Pour connaître les spécificités toujours locales et évolutives d’une culture, il faut la comparer avec d’autres, voire toutes les autres. Une culture ne peut se comprendre qu’au sein du corpus constitué par les autres cultures, auxquelles elle est liée par un faisceau de similarités et de différences, d’emprunts et d’innovations propres. Toute l’histoire des sciences de la culture aura été marquée par la constitution progressive de leur domaine d’objectivité, celui de la diversité humaine. Elles doivent trouver un équilibre entre l’unité du genre humain, découverte et affirmée politiquement au temps des Lumières par le concept même de Droits de l’homme, et la diversité des hommes dans le temps comme dans l’espace. Il n’y a pas là un universalisme prétendument abstrait et eurocentrique, mais un cosmopolitisme bien compris qui récuse les préjugés locaux, les supériorités prétendues. Le II SEMICULT traitera de ces questions selon six grands axes, permettant d’organiser la réflexion et d’inscrire les interventions. 1. Renouveau de la linguistique, néosaussurisme, sémantique interprétative et au-delà (Responsable: Éric Trudel). 2. Corpus: des textes aux œuvres * (Responsable: Mathieu Valette). 3. Arts et œuvrés: Littérature, Théatre, musique... (Responsable: François Rastier). 4. Sémiotique des cultures et sciences des cultures (Responsable: Maria de Fátima B. de M. Batista). 5. Anthropologie sémiotique et cultures (Responsable: Pierluigi Basso Fossali). 6. La reconstruction et perspectives épistémologiques (Responsable: Maryvonne Holzem).