SÉMANTIQUE TEXTUELLE 1

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3.2.2. Classes, isotopies , typologie sémique, opérations interprétatives

Il convient avant tout d’indiquer que la signification d’un mot varie avec les classes où il se trouve inclus, en langue comme en discours. C’est la théorie des classes lexicales qui fonde l’analyse de la signification lexicale.

Par exemple, pour « femme », le Dictionnaire du Français Contemporain distingue deux significations :

1. « personne du sexe féminin »

2. « personne du sexe féminin qui est ou a été mariée »

Certains y voient deux significations en relation de « restriction de sens » : « personne » correspondant à un élément générique, « du sexe féminin » à un premier élément spécifique et « qui est ou a été mariée » à un second élément spécifique.

La théorie présentée ici  propose l’analyse suivante :

pour 1., « personne » constitue un élément générique et « de sexe féminin » un élément spécifique, par opposition à « homme » qui possède le même élément générique mais a « de sexe masculin » comme élément spécifique.

Pour 2., « personne » constitue un premier élément générique, « du sexe féminin » un second élément générique et « qui est ou a été mariée » est un élément spécifique, par opposition à « fille » ou « demoiselle » qui contiendront les mêmes éléments génériques mais auront l’élément spécifique « non mariée »

Dans cette description, l’élément « de sexe féminin » est générique dans 2. et spécifique dans 1., car 1. et 2. n’appartiennent pas au même ensemble (classe) de définition.

Ces éléments, génériques et spécifiques, constituent des sèmes (« élément d’un sémème, défini comme l’extrémité d’une relation fonctionnelle binaire entre sémèmes. Le sème est la plus petite unité de signification définie par l’analyse », FR 94 ; le sème n’est pas libre, il est le constituant d’un sémème et il est l’aboutissant d’une relation associant deux aboutissants, chacun appartenant à un sémème distinct : ex. /bas/ pour ‘sol’ et /haut/ pour ‘plafond’, la nature du sème est donc relationnelle, relative) ; le sémème (ensemble des sèmes) correspond (en partie ou en totalité) au signifié d’un morphème (qui peut comprendre plusieurs sémèmes) ; le morphème est « le signe minimal, indécomposable dans un état synchronique donné : ex. rétro-pro-puls-eur-s comporte cinq morphèmes » (FR 94).

On adopte les conventions suivantes pour représenter les différentes unités linguistiques : « signe », signifiant, /sème/, ‘sémème’, //classe sémantique //. Les notions de sème et de sémème sont absolument dépendantes de la notion de classe.

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