EXERCICE 3 :

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2. Eléments de corrigé 

a) Isotopie /formes géométriques/

N.B : nous n’étudions pas ici l’usage polysémique des lexies "traits" ; "figures" ; "lignes"
traits’ ; ‘figures’ ; ‘lignes’ => /dessin/ -- (/visage/) -- /écriture/1

b) Isotopie /urbain/

c) Oppositions (« mais ») entre espace de la nature et espace urbain

- L’espace de la nature (‘ciel’, ‘éclaircie’ : /haut/ ; ‘forêts’, ‘clairières’ : /bas/), aux contours flous, est coloré : ‘du bleu’, ‘toutes vertes’ : /couleurs simples/ – taches de couleur.

Il est /ouvert/ : ‘éclaircie’, ‘clairières’ : /trouée/, /ouverture/.

- L’espace urbain est configuré et délimité (‘porche’, ‘fenêtres’, ‘toits’ : /limites/) par des formes géométriques (/artefact/).

Ces formes que prennent les lignes, sont dévalorisées car /sans couleur/2 : « Des lignes, rien que des lignes, pour la commodité des bâtisses humaines. » :

'commodité' : /pratique/ ; /non-esthétique/ 

'bâtisses humaines' : /dévalorisation/ (cf. dans Frantext ‘bâtisses’ : /péjoratif/)


L’espace urbain est /fermé/ ; et ces lignes carcérales3 enferment la pensée (« nous emprisonne ») : ‘emprisonne’ : /enfermement/.

Les lignes géométriques figent l'espace urbain, alors que les lignes d'écriture (création poétique) restent dans le désordre intérieur4 : « Dans ma tête des lignes, rien que des lignes ; si je pouvais y mettre un peu d’ordre seulement. ».

Remarque 1 :

Le segment des lignes, rien que des lignes, repris à la fin, articule espace de la ville et espace intérieur. L’interprétation de ce segment diffère en contexte :

a) Des lignes, rien que des lignespour la commodité des bâtisses humaines. 

=> le paysage urbain est uniquement composé de lignes (géométriques) - en grand nombre (quantitatif, étendue).

b) Dans ma tête des lignes, rien que des lignes ; si je pouvais y mettre un peu d’ordre seulement. 

=> à l’intérieur du poète, seulement des lignes (expression) = abstraction comme déréalisation5…, non ordonnées = absence de formes poétiques…

Remarque 2 :

On soulignera, à l’aide des graphes ci-après, la progression au phrase par phrase (acteurs ; transformations sémiques) - avec angoisse croissante :

espace de la nature (Nature) 1 => espace de la ville (Ville) 2 => espace mental (Moi) 3

*N.B. : avec :


1 Cf. le contexte de la fin du poème (« Dans ma tête ») avec l’introduction du « Je », écrivain : « Dans ma tête des lignes, rien que des lignes ; si je pouvais y mettre un peu d’ordre seulement. ».

2 Par opposition, l’espace de la nature – coloré – est valorisé.

3 Ce monde des lignes est-il intérieur au poète (transposition du paysage intérieur fin-de-siècle) ?

4 On peut y voir aussi - surtout -, symboliquement, l’opposition entre Poésie antimoderne et Poésie de la ville (Baudelaire et surtout Apollinaire dans Zone).

5 Cf. aussi le titre « traits et figures » : l’expression sans le contenu => perte de sens.

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