Exploiter des données morphosyntaxiques pour l'étude statistique des genres -
Application au roman policier

Précédent :: Sommaire :: Suivant

II.  Etude de cas : le roman policier

D.  Du roman policier au polar

1.  Le roman du verbe

L'axe SERIEUX-POLICIER-POLAR qui a été mis à jour par l'A.C.P. portant sur l'ensemble des variables est particulièrement intéressant, car il ébauche une continuité entre les trois. Le choix du nom « POLAR » n'est pas anodin de ce point de vue : il est bien question ici de ne plus opposer simplement roman policier et roman sérieux, mais de montrer que ce qu'on appelle aujourd'hui le « polar » est un sous-genre différent du roman policier. On notera tout d'abord qu'il ne s'agit pas d'une évolution historique du genre, comme le montrent la composition du POLAR (Malet y tient une place non négligeable) et les dates de parution : 1988 pour le POLICIER, 1980 pour le POLAR.

Il importe pour mieux distinguer roman policier et polar d'identifier les éléments spécifiques du polar ; nous avions travaillé sur les variables de temps, personne et ponctuation pour opposer roman policier et roman sérieux, mais les résultats d'A.C.P. incluant POLAR, SERIEUX et POLICIER utilisant ces variables nous montre qu'elles ne sont pas pertinentes pour opposer roman policier et polar :


A.C.P. portant sur les variables ponctuation-temps-personne – axes 1 et 2

C'est donc ailleurs que se joue la graduation sérieux-policier-polar ; si l'on se réfère aux écrits critiques sur le roman policier, c'est bien plutôt dans les fondements de ce que nous avons appelé le roman « behavioriste » qu'il faut chercher les différences : une écriture où l'action est non seulement très présente, mais très froidement présentée, mise à distance, et dénuée de considérations extérieures, une action non qualifiée. Pour retrouver des éléments de cette définition dans les variables morphosyntaxiques, c'est dans la répartition des grandes catégories qu'il faut chercher ; les variables de Cordial proposent une telle distinction, en donnant la répartition des substantifs, adjectifs, verbes et adverbes parmi l'ensemble des « mots signifiants » (variables n° 48 à 51 dans la liste figurant en annexe). Nous avons donc pratiqué une A.C.P. sur ces quatre variables, en utilisant d'une part les « individus-auteurs » et d'autre part l'ensemble des romans :


A.C.P. portant sur la répartition des « mots signifiants », individus-auteurs - axes 1 et 2


A.C.P. portant sur la répartition des « mots signifiants », tous romans – axes 1 et 2

Dans le deux cas, nous conservons l'alignement ordonné sérieux-policier-polar, avec l'individu POLICIER se trouvant au centre du graphique, ce qui est capital : la position centrale du POLICIER, créé à partir de la moyenne des valeurs pour l'ensemble des romans, montre qu'il est pour ces quatre variables réellement représentatif de l'ensemble du corpus. Le SERIEUX et le POLAR, répartis de part et d'autre du POLICIER, montrent que les quatre variables utilisées établissent un axe de graduation de l'un à l'autre. Dans les deux cas, le policier est du côté du verbe et dans une moindre mesure de l'adverbe, le roman sérieux du côté de l'adjectif et du substantif [9] . On peut donc légitimement parler pour le polar d'un « roman du verbe », bien plus que pour le roman policier.

2.  Roman de l'action, roman dans l'action

On complètera cette analyse par l'observation des variations les plus importantes que le polar opère par rapport au policier et au roman sérieux ; nous n'avons conservé parmi les variables exprimant des pourcentages que celles dont la valeur dépasse les 9 %, afin d'étudier les postes-clés et d'éviter le problème de représentativité que peut poser le corpus à l'origine de l'individu POLAR sur les petites valeurs.

Variation des valeurs des variables du POLAR par rapport au SERIEUX

Variation du POLAR par rapport au SERIEUX

Valeur pour le POLAR

Variable

-54,24 %

36,54

moyenne mots/paragraphe

-46,70 %

53,30

moyenne adverbes/proposition

44,13 %

9,07 %

% de verbes au passé composé par rapport à l'ensemble des verbes conjugués (temps simples et composés)

-36,71 %

10,49

moyenne mots/phrase

-33,18 %

12,60 %

% de pronoms démonstratifs par rapport à l'ensemble des pronoms

26,98 %

40,28 %

% de points par rapport à l'ensemble des ponctuations

-26,80 %

18,41 %

% de verbes à l'imparfait par rapport à l'ensemble des verbes conjugués (temps simples et composés)

-25,48 %

40,86 %

% de virgules par rapport à l'ensemble des ponctuations

23,72 %

16,52 %

% de verbes à la 1e personne du singulier parmi l'ensemble des verbes conjugués (temps simples et composés)

-20,94 %

9,18 %

% d'adjectifs par rapport au total des mots signifiants (substantifs, adjectifs, verbes, adverbes)

19,30 %

24,73 %

% de pronoms personnels à la 1e personne du singulier parmi l'ensemble des pronoms personnels sujets

16,33 %

35,91 %

% de noms concrets par rapport à l'ensemble des noms

16,17 %

21,08 %

% de noms communs de lieu parmi l'ensemble des substantifs

15,10 %

41,69 %

% de verbes au présent par rapport à l'ensemble des verbes conjugués (temps simples et composés)

-13,03 %

14,23 %

% d'adjectifs possessifs par rapport à l'ensemble des déterminants

-12,58 %

17,12 %

% de noms communs appartenant à des sous-groupes nominaux parmi l'ensemble des substantifs

11,29 %

16,72 %

% de propositions subordonnées parmi l'ensemble des propositions

10,95 %

20,62 %

% des phrases comportant au moins une proportion subordonnée par rapport à l'ensemble des phrases

On constate en premier lieu que les paragraphes sont deux fois plus courts dans le polar que dans le roman sérieux : il y a là une accentuation de la tendance observée entre policier et roman sérieux, où la variation n'était que de -32 %. A cela s'ajoutent la baisse d'un quart de la proportion de virgules et la hausse similaire de celle des points, une proportion plus importante que dans la variation roman policier / roman sérieux. Ces éléments concourent à montrer que le polar se caractérise, plus encore que le policier, par un style bref, plus haché, où la parataxe l'emporte sur la syntaxe : on peut supposer qu'il s'agit là d'effets de réel plus en phase avec les intrigues du polar, dans lesquels l'action – le verbe – tient une place bien plus importante que dans le roman sérieux.

Cette place plus importante de l'action dans le polar est confirmée par l'étude des variations du roman policier au polar [10]  :

Variation des valeurs des variables du POLAR par rapport au POLICIER

Variation du POLAR par rapport au POLICIER

Valeur pour le POLAR

Variable

46,70 %

53,30

moyenne adverbes/proposition

39,14 %

10,23 %

% de pronoms relatifs par rapport à l'ensemble des pronoms

-27,10 %

12,60 %

% de pronoms démonstratifs par rapport à l'ensemble des pronoms

23,05 %

9,94 %

% de pronoms personnels par rapport à l'ensemble des pronoms

20,03 %

32,65 %

% de noms propres de type prénom parmi l'ensemble des noms propres

-18,19 %

27,99 %

% de pronoms indéfinis par rapport à l'ensemble des pronoms

-14,55 %

18,41 %

% de verbes à l'imparfait par rapport à l'ensemble des verbes conjugués (temps simples et composés)

12,07 %

10,49

moyenne mots/phrase

11,68 %

16,52 %

% de verbes à la 1e personne du singulier parmi l'ensemble des verbes conjugués (temps simples et composés)

-10,83 %

9,18 %

% d'adjectifs par rapport au total des mots signifiants (substantifs, adjectifs, verbes, adverbes)

10,37 %

24,73 %

% de pronoms personnels à la 1e personne du singulier parmi l'ensemble des pronoms personnels sujets

[...]

[...]

 

1,00 %

59,76 %

% d'articles définis par rapport à l'ensemble des articles

0,88 %

77,73 %

% des verbes transitifs directs parmi l'ensemble des verbes

0,85 %

47,25 %

% des verbes transitifs indirects parmi l'ensemble des verbes

-0,74 %

82,45 %

% de noms communs par rapport aux noms (communs ou propres)

-0,61 %

26,62 %

% de mots courants par rapport à l'ensemble des mots

0,38 %

79,60 %

% de propositions indépendantes parmi l'ensemble des propositions

0,35 %

65,94 %

% de mots très courants par rapport à l'ensemble des mots

0,28 %

51,08 %

% de mots signifiants (c.à-d. non mots-outils) par rapport à l'ensemble des mots

0,20 %

16,72 %

% de propositions subordonnées parmi l'ensemble des propositions

0,16 %

96,44 %

% de pronoms parmi l'ensemble des sujets

Nous retrouvons des observations que nous avions déjà faites : l'augmentation la plus significative est celle du nombre moyen d'adverbes par proposition (+46 %), à mettre en relation avec la baisse de la part des adjectifs (-10 %). Mais c'est surtout dans la répartition des pronoms que policier et polar s'opposent : baisse de la part des pronoms démonstratifs (-27 %) et indéfinis, (-18 %) hausse de celle des pronoms relatifs (+39 %) et personnels (+10 %). On est, avec le polar, beaucoup plus du côté de la monstration que de la démonstration, de la personne que de l'objet : la fracture policier/polar s'apparente donc à l'opposition entre roman à énigme et roman noir. Nous rejoignons ici la définition que donne Tzvetan Todorov, dans sa « Typologie du roman policier », du roman noir par rapport au roman à énigme :

Il n'y a pas d'histoire à deviner ; et il n'y a pas de mystère, au sens où il était présent dans le roman à énigme. Mais l'intérêt du lecteur ne diminue pas pour autant : on se rend compte ici qu'il existe deux formes d'intérêt tout à fait différentes. La première peut être appelée la curiosité  ; sa marche va de l'effet à la cause […]. La deuxième forme est le suspense et on va ici de la cause à l'effet : on nous montre d'abord les causes, les données initiales (des gangsters préparent des mauvais coups) et notre intérêt est soutenu par l'attente de celui qui va arriver, c'est-à-dire des effets (cadavres, crimes, accrochages). Ce type d'intérêt était inconcevable dans le roman à énigme car ses personnages principaux (le détective et son ami, le narrateur) étaient, par définition, immunisés : rien ne pouvait leur arriver. La situation se renverse dans le roman noir : tout est possible, et le détective risque sa santé, sinon sa vie. [11]

Le polar abandonne ainsi la rétrospection au profit de la prospection : l'abandon du passé et du future antérieur, l'emploi du présent plus marqué que dans les deux autres genres, la réhabilitation du futur, très présent dans le roman sérieux et délaissé par le policier à énigme, en sont les marques. On passe ainsi de l'hypothétique au thétique, de la reconstitution désincarnée d'une action passée à l'action elle-même placée dans le présent du verbe, où la narration est conduite par l'action et non l'inverse.

3.  Manchette, l'écriture efficace

Jean-Patrick Manchette, montré comme le père fondateur du « néo-polar » français, revendiqué par la plupart des auteurs, sinon comme modèle, du moins comme inspirateur, est un des auteurs qui fondent le polar tel que nous l'avons défini à travers l'individu hybride POLAR. Si Manchette peut apparaître comme la source de la rupture entre policier et polar et la systématisation des procédés d'écriture que nous avons décrits, il importe de qualifier cette rupture et d'évaluer plus précisément les apports spécifiques de Manchette au polar. Pour cela, nous avons étudié les romans de J.-P. Manchette en regard des romans parus jusqu'en 1971 afin d'évaluer l'écart produit par rapport à l'écriture des années 1940-1960, qui représente la majorité de notre corpus sur cette période.

Une première analyse en composante principale portant sur l'ensemble des variables nous permet d'évaluer cette distance :


A.C.P. portant sur les romans parus avant 1971 et les romans de Manchette, toutes variables, axes 1 et 2

On voit nettement que Manchette se détache du reste du groupe, sans aller pour autant vers le roman sérieux, mais en occupant un espace encore vierge, en ouvrant une voie. Certes, Manchette ne crée pas à lui seul un sous-genre, d'autres accompagnent le mouvement qu'il dessine ; les résultats de la classification portant sur toutes les variables montre cela [12]  :


Classification portant sur toutes les variables, romans de Manchettes et antérieurs à 1971 – axes 1 et 2

Dans la partie tronquée du dendrogramme, deux autres groupes se détachent, l'un autour des romans de Leroux et de Maurice Leblanc, le créateur d'Arsène Lupin, l'autre autour de Malet et Simenon. Comme dans le graphique précédent, nous voyons que les romans de Manchette tiennent une place à part : à l'endroit où se forme le « nœud Manchette », la variation inter-classe est de 78 %, ce qui montre la cohésion des cinq romans qui y sont regroupés.

Dans le dendrogramme comme dans le graphique de l'A.C.P., on remarque que trois individus sont plutôt proches du policier classique et ne se détachent pas du lot comme le font les autres romans. Ce sont les individus notés MAN71, MAN73 et MAN76-2, à savoir L'affaire N'Gustro , premier roman de Manchette, Ô dingos, ô châteaux ! et Que d'os ! . On comprend aisément la place qu'occupe L'affaire N'Gustro , pour lequel le style particulier de Manchette n'est pas encore affirmé. Pour les deux autres, plus tardifs, leur position peut être expliquée par le fait qu'on y trouve le même personnage d'Eugène Tarpon, enquêteur (médiocre) absent des autres romans. En outre, ces trois romans sont les seuls écrits à la première personne, partiellement ou totalement, et on ne s'étonnera pas que le dialogique y tienne une place importante, que ce soit par la présence des dialogues ou par des effets de langage parlé dus à la narration homodiégétique. Dans le premier, le récit alterne entre la transcription de récit oral de sa vie par le personnage principal et les réactions de ceux qui écoutent cette confession sur cassette audio ; dans les deux autres, le personnage principal et narrateur, Eugène Tarpon, ex-gendarme reconverti en enquêteur privé raté, fait quelque peu figure d'anti-héros, souvent en retard sur l'action et tentant de la comprendre. Même si l'action se construit au fur et à mesure du récit, ces caractéristiques « tirent » Ô dingos, ô châteaux ! et Que d'os ! .vers le roman à énigme où les acteurs ne sont pas les actants, où le héros ne fait pas l'action. Dans les deux romans, sans nous présenter un Rouletabille qui résoudrait l'énigme passée, Manchette met en scène un héros qui cherche à découvrir les tenants de l'action dont il est souvent, sinon la victime, du moins le moteur malgré lui.

Si nous pouvons donc expliquer la distance de ces trois romans avec le roman sérieux, nous ne pouvons pas pour autant nous satisfaire de cette situation qui ne traduit pas de manière nette l'originalité des romans de Manchette par rapport aux autres romans. Il est donc nécessaire de définir des jeux réduits de variables afin de voir lesquels marquent la différence de Manchette ; pour cela, nous examinerons les résultats de l'A.C.P. portant sur les mêmes individus mais cette fois sur les 4 variables montrant la part des verbes, adverbes, substantifs et adjectifs parmi les « mots signifiants », qui ont montré avec efficacité l'originalité du polar par rapport au policier et au roman sérieux :


A.C.P. portant sur les romans de Manchette et ceux parus avant 1971, variables de répartition des « mots signifiants », axes 1 et 2

Manchette occupe, avec quelques autres romans, un espace qui oscille entre le verbe et le substantif, s'opposant tour à tour à l'adjectif et à l'adverbe. En ce sens, s'il peut participer à la fondation du polar comme roman du verbe, il aurait plutôt tendance à décentrer le POLAR vers le SERIEUX. C'est donc ailleurs qu'il faut chercher la rupture opérée par Manchette par rapport au roman policier et son apport au polar.

Pour cela, nous nous intéresserons au jeu de variables que nous avons initialement défini pour opposer roman sérieux et roman policier, celles concernant ponctuation, temps et personne verbale. En effet, en utilisant ce jeu réduit de variables, dont nous avons vu qu'il est à même de représenter un mode d'écriture de manière relativement complet, les différences observées à l'intérieur des romans de Manchette s'effacent. Une A.C.P. pratiquée sur les variables de ponctuation-temps-personne est très parlante de ce point de vue :


A.C.P. portant sur les romans de Manchette et ceux parus avant 1971, et les variables ponctuation-temps-personne – axes 1 et 2 ; répartition des variables et des individus [13]

L'ensemble des romans de Manchette se trouve maintenant regroupé et les différences qui existent entre eux sont à observer dans cet espace réduit. Il est significatif de constater que les  cinq romans qui s'écartent le plus des parutions antérieures à 1971 sont regroupées dans la zone inférieure droite, qui n'est occupée au niveau des variables que par la part des points dans l'ensemble de la ponctuation. Cette sur-représentation du point est l'indice fort de cette écriture de la brièveté, effet de réel dont le but est de traduire la dimension saccadée de l'action. Elle est corrélée au niveau des temps avec l'imparfait et le passé simple d'un côté, et le passé composé de l'autre : les deux premiers sont liés à la 3 e personne et aux point-virgules, et s'apparentent donc à l'instance narrative ; le second, associé aux 1 re et 2 e personnes du singulier, et proches du présent, semble correspondre au discours direct et au dialogue. A cet égard, on ne s'étonnera pas que les trois romans écrits à la première personne se démarquent du groupe en évoluant vers la gauche du graphique, plus marqué par l'oralité.

Malgré cette légère distanciation des trois romans écrits à la première personne, la cohésion du groupe nous montre que ce n'est pas le statut de l'instance narrative qui oppose Manchette aux autres romans, mais un brièveté et une efficacité dans l'écriture que les autres n'ont pas. Cette analyse nous montre donc l'apport spécifique de Manchette dans la rupture du roman noir d'avec le roman policier : une écriture de la brièveté et de l'action, où quelle que soit la position de l'instance narrative, l'efficacité de l'écriture reste constante.

Cette analyse particulière des romans de Manchette montre qu'il est possible de caractériser un style au niveau de chaque auteur dans une approche contrastive ; elle nous permet également d'évaluer l'apport particulier fait au polar d'un de ses constituants. La méthode employée pour l'identification d'un individu-type représentant le roman noir, opposé à la fois au roman sérieux et au roman policier, atteste la nécessité de travailler finement sur les corpus pour parvenir à en extraire une représentation générique qui prenne en compte la dimension évolutive des genres.

Plus largement, nous constatons au terme de cette étude que l'individu moyen POLICIER ne représente pas tant la spécificité du roman policier par rapport au roman sérieux que la branche du policier encore proche d'une écriture traditionnelle. Ce n'est pas du côté de la moyenne, mais du parangon qu'il faut cherche une représentation fidèle du genre tel qu'il apparaît dans sa pleine autonomie : l'identification des caractéristiques du roman noir via la définition de l'individu POLAR est passée nécessairement par l'isolement d'auteurs-phares faisant date dans l'histoire du genre. Le travail plus restreint sur les romans de Manchette montre enfin qu'il est possible d'identifier, au sein de cette « individu multi-modèle », les influences marquantes de chaque auteur, et qu'il est indispensable pour cela de tenir compte de l'élément diachronique en les replaçant dans un contexte historique, que traduit le choix d'un corpus réduit sur le critère de la date de parution.

Précédent :: Sommaire :: Suivant